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A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉ DIQUE DE RORET, Rue Hautefeuille IN? 1

ciaires et parlementaires. : Un camarade déconcerte une entrée en cherchant à

| - changer l’ovation en confusion. {Voyez SORTIE.)

ENTRER DANS LE PLAN. On dit qu'un comédien entre dans la peau du personnage qu’il Di quand il s’est bien identifié avec lui.

C’est ainsi que l'intelligence, l'esprit du comédien s’ab- sorbe dans ses rôles.

ENVIE. (Du latin invidia). Chagrin qu'on ressent des succès d'autrui. Tous les comédiens sont envieux et ja- : loux, dit-on. On pourrait répondre qu’il en est de même

de tous les hommes dans tous les états; c’est l’histoire | de l'humanité. En général, on veut d’abord égaler et 4 ensuite surpasser son voisin. Cependant il faut distinguer ; une noble émulation, toujours compagne du véritable ta- lent, de cette envie basse et méprisable qui n’appartient L qu’à la médiocrité. L’envie dans les arts est un poison mortel qui flétrit l’âme et dessèche la pensée ; en même temps qu’elle paralyse tous les succès, elle sème la dis- , corde et la haine, ces fléaux destructeurs de toutesociété.

Les artistes sont frères, et si la famille des artistes est | unie, la famille des sots sera confondue.

ÉQUILIBRISTE. (Du latin œquilibrium). Celui qui sait se tenir en équilibre, en quelque position que son corps soit placé ; c’est un genre de saltimbanque, qui

à l'éloquence du silence et à celle du geste. L'éloquence est un don de la nature. Les rêgies ne rendront jamais ui ouvrage ou un discours éloquent; elles servent seulement à empêcher que les endroits vraiment éloquents et dictés par la nature, ne soient défigurés par d’autres fruits de la négligence ou du mauvais goût. Shakespeare a fait sans le secours des règles, le monologue admirable d'Hamlet; avec le secours des règles il eût évité la scène barbare et dégoutante des fossoyeurs. L'éloquence affecte deux caractères principaux qui répondent aux deux moyens par lesquelsles hommes se laissent maitriser : la force et la douceur. Dans le premier genre, sévère véhémente, hardie, elle étonne et subjugue. Dans le second, persuasive, elle obtient par un charme irrésis- tible, ce qu’on eût tenté vainement d’emporter par d’autres moyens. La déclamation se réduit aussi à ces deux genres principaux ; on en compte un autre pour le discours ordinaire, qu’on appelle tempéré, lorsqu'il ne s’agit d'émouvoir aucune passion.

Cicéron dit que l’éloquence diffère des autres arts, en ce qu’elle n’a point de limites marquées et qu’elle n’est resserrée par aucunes bornes, au lieu que ceux-ci ont les leurs. Fénélon dit que quand on a de grandes choses à dire, et qu’on les a bien méditées, on est facilement éloquent. L'éloquence agit ou comme un feu qui pénètre avec force, qui s’insinue rapidement; ou comme l'éclair qui éblouit, ou comme la foudre qui précipite. Il faut contraster pour se faire craindre et déterminer promp-

INSECTES

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HISTOIRE NATURELLE

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COLÉOPTÈRES

EXTOSÉ MÉTHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JUSQU'IC1 DANS CET ORDRE D'INSECTES.

PAR

M. Th. LACORDAIRE

Officier de l'Ordre de Léopold, Professeur de Zoologie et d’Anatomie comparéé À l’Université de Liège, Membre associé de l’Académie des sciences et belles-lettres de Belgique, Membre honoraire ou correspondant des Sociétés entomologiques de France, do Londres, de Stettin, de Berlin, de la Néerlande, de Bruxelles, de

Russie, etc., etc.

TOME HUITIÈME

CONTENANT

LES FAMILLES DES TRICTÉNOTOMIDES ET DES LONGICORNES.

PARIS

A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, RUE HAUTEFEUILLE, 12. 1869 B

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COLÉOPTÈRES

FAMILLE LXVIL.

TRICTÉNOTOMIDES.

Tète horizontale, en carré transversal. Sous-menton profondé- ment et quadrangulairement échancré, logeant le menton; ses lobes latéraux dentiformes et aigus en avant. Menton transversal. Languette petite, cornée, assez fortement échancrée. Deux lobes aux mâchoires, cornés et ciliés; l'externe très-long, droit, lancetti- forme ; l'interne très-petit, accolé au précédent. Mandibules sail- lantes, robustes, horizontales. Antennes insérées au-devant des yeux, près de la base des mandibules, robustes, de 11 articles; les trois derniers dentés en scie au côté interne. Yeux médiocres, latéraux, transversaux, sinués en avant. Pronotum séparé des flancs du prothorax par des arêtes tranchantes et dentées. Hanches anté- rieures et postéricures fortement transversales, les cavités cotyloïdes des premières ouvertes en arrière; tarses hétéromères, subeylin- driques; leurs articles, sauf le. dernier, tronqués au bout et munis en dessous, à leur extrémité, d’une petite brosse de poils. Abdo- men de cinq segments, les trois intermédiaires égaux; sa saillie inter- coxale en triangle aigu. Episternums métathoraciques très-larges, parallèles, fortement tronqués en arrière. Mésosteruum échaneré en arrière et recevant une saillie du métasternum, pénétrant lui-même

Coléoptères. Tome VII. 1

2 TRICTÉNOTOMIDES:

dans une échanerure du prosternum; ces trois segments thoraciques formant, par suite, une surface continue.

Petite famille composée uniquement du genre TRICTENOTOMA de M. G. R. Gray et d’un autre (AurocrAtes) qui en à été récemment séparé par M. J. Thomson. |

Sauf le nombre des articles de leurs tarses, l’organisation de ces insectes ne présente absolument rien qui soit étranger aux Longi- cornes du groupe des Prionides (1). Il y a aussi parmi ces derniers un assez grand nombre d'espèces qui ont des tarses filiformes, impar- faitement spongieux en dessous, à article entier ou faiblement échancré, et mème un genre (PAranDra) il s’en faut de peu que ces organes ne soient pentamères. Mais des tarses hétéromères, à la façon de ceux des Ténébrionides, me paraissent dépasser les limites de l’aberrance qu'on peut admettre chez les Prionides, insectes essen- tiellement subpentamères, et les Tricténotomides doivent, dès-lors, à ce point de vue, former une famille à part, mais immédiatement con- tiguë à celle des Longicornes.

Cette opinion s'éloigne beaucoup des idées qu'on s’est fait primiti- vement de ces insectes (2); mais elle est très-voisine de celle des auteurs qui les ont simplement placés parmi les Longicornes (3) et identique avec celle émise, en dernier lieu, par M. J. Thomson (4).

De plus amples détails sur ces insectes ne seraient que la répétition de ceux qu'on trouvera plus loin sur les Prionides. Ils sont de grande taille, et propres aux Indes orientales. Les deux genres qu'ils consti- tuent se reconnaissent au caractère suivant :

I. Ecusson transversal, arrondi en arrière : Autocrales. I. en triangle allongé et aigu : Trictenoloma.

(4) Sans en excepter leurs antennes, qu'on à plus d’une fois comparées à celles des Lucanides avec lesquelles etes n'ont, en réalité, que des rapports éloignés. Rien n’est plus commun chez les Prionides que des antennes flabellées , pectinées ou dentées en scie. Que ce soit tels ou tels de leurs articles qui af- fectent cette forme, ce n’est évidemment qu’un caractère d'importance se- condaire et tout au plus générique.

(2) Dans l’origine, on les a classés parmi les Lucanides (G. R. Gray in Grif- fit?s anim. Kingd. Ins. I, p. 534); puis dans les Cucujides (F. Smith, Cu- eujid. ofthe Brit. Mus. p. 18), ensuite dans les Hétéromères, près des Pune- Napares (Solier, Ann. d. |. Soc. entorn. 1834, p. 88) ou des Hiwarismus (£richs. Archiv, 4843, I, p. 243; Imhoff, Einführ, in d. Stud. d. Col. p. 242.

(3) Dupont, Magaz. d. Zool.; Ins. 1832, pl. 35; De Casteln. Hist. nat. d. Ins. 1, p. 387; Westwv. The Cabin. ofor. Entom. p. 47; Blanch. Hist. nat. d. Ins. 11, p. 137.

(4) Musée scientif. p. 27 et Syst. Ccrambyc. p. 317; dans ce dernier ou- vrage ces insectes forment , avec les Fhaumasides, Erichsoniides, Parandrides, Anoplodermides et Hypocéphaiides, ce que M. Thomson appelle les Familles limitrophes des Cérambycides ou les Subcérambycides.

TRICTÉNOTOMIDES. 3

AUTOCRATES. TJ. Taoms. Mus. scientif., I, p. 28.

Mèmes caractères que les TricreNoroma qui suivent, sauf les parti- cularités suivantes :

Femelle : Mandibules plus longues, très-fortement pluridentées en dedans. Tête déclive dans sa moitié antérieure. Prothorax muni de chaque côté, vers son tiers basilaire, d'une épine aiguë, crénelé en avant de cette dernière, échancré aux angles postérieurs, ceux-ci brièvement épineux. Ecusson transversal, arrondi en arrière. Saillie métasternale, mésosternum et saillie prosternale assez larges,

et formant une surface plane. segment abdominal étroit, assez fortement échancré.

Ces caractères me paraissent suffisants pour adopter ce genre, un grand nombre qui sont généralement admis parmi les Longicornes, n'en ayant pas de plus prononcés.

I ne comprend que la Trictenotoma ænea de M. Westwood (1), très- grande et superbe espèce originaire de l'Hymalaïa, remarquable par sa couleur d'un vert bronzé éclatant sur les élytres, revêtue partout d'une pubescence jaunâtre et à téguments lisses comme toutes les espèces de la famille. Le mâle n'existe, à ma connaissance, dans aucune collection.

TRICTENOTOMA. G. R, Gray in Grirriru's Anim. kingd.; Ins. 1, p. 534.

Mâles : Menton tomenteux, concave, arrondi sur les côtés, sinué en avant. Palpes assez longs, robustes, très-inégaux ; leur dernier article en triangle allongé et arqué. Mandibules plus longues que la tête, très-robustes, parfois difformes, droites, puis arquées et sim- ples au bout, très-fortement pluridentées au côté interne. Labre très-fortement transversal, largement échancré en arc. Tête apla- nie et déclive dans sa moitié antérieure; épistome confondu avec le front, muni en avant d’une saillie transversalement quadrangulaire. Antennes de la longueur des 3/4 du corps, à articles 1 allongé, em- piétant sur le prothorax, en massue au bout, 2 assez long, ainsi que 3-8, ceux-ci décroissant peu à peu, 9-10 plus courts et plus robustes, dentés en dedans et munis sur leurs deux faces de plusieurs facettes tomenteuses. Prothorax pou convexe, transversal, anguleux sur les côtés (qui sont légèrement festonnés) un peu au-delà de son milieu,

(1) The Gabin. of or. Eutom. pl. 23, f. 3, avec des détails ; l’exemplaire de la collection de M. le comte Mniszech, que j'ai sous les yeux, a jusqu'à 65 mill. de longueur, non compris les mandibules.

4 TRICTÉNOTOMIDES.

bisinué en avant avec ses angles aigus, muni au milieu de sa base d'une courte saillie transversalement quadrangulaire. Ecusson assez grand, en triangle rectiligne aigu. Elytres amples, médiocre- ment convexes, graduellement rétrécies et arrondies en arrière, avec la suture épineuse, pas plus larges en avant que le prothorax et obli- quement arrondies aux épaules. Pattes longues, surtout les posté- rieures ; cuisses comprimées, sublinéaires ; jambes subarrondies, un peu épaissies et tronquées au ‘bout, brièvement bi-mucronées ; tarses aussi longs que les jambes, à articles 1-3 décroissant graduellement, 4 plus court qu'eux réunis. Dernier segment abdominal transversal, arrondi et profondément échancré en arrière. Saillie métasternale saillante, comprimée, formant un angle ouvert avec le mésosternum ; celui-ci déclive. Saillie prosternale plane, assez large. Corps allongé, elliptique, pubescent, ailé.

Femelles : Mandibules plus courtes, à peine et au maximum aussi longues que la tête. Antennes de la longueur de Ja moitié du corps. Dernier segment abdominal entier ou simplement sinué. Pygi- dium saillant, horizontal, étroit, triangulaire, tronqué au bout.

La pubescence dont ces insectes sont revètus sur toute leur surface est couchée, caduque, et varie, pour la couleur, du gris jaunâtre au jaune orangé ; elle paraît être, sous ce dernier rapport, assez constante dans chaque espèce. Les mâles sont incomparablement plus rares que les femelles et manquent dans la plupart des collections.

Déduction faite de l'Autocrates æneus, il y à trois espèces de ce genre décrites dans les auteurs (1), mais leur synonymie est confuse et a besoin d’être élucidée. Les collections en renferment au moins un pareil nombre de nouvelles (2).

(1) T. Childrenü, G. R. Gray, loc. cit. pl. S ® ; Westw. The Cabin. of or. Entom. pl. 23, f. 1 Q; Dupont, Mag. d. Zool. 1832, pl. 35 ®; Casteln. Hist. nat, d. Col. Il, pl. 24, f. 1 ®; type du genre; originaire de Java. Temple- tonii, Westw. loc. cit. f. 30; Ceylan; M. J. Thomson (Mus. scientif. p. 29, et Syst. Cerambyc. p. 317) le regarde comme le mâle du Childrenii qui est en- core inconnu ; mais celte opinion est douteuse. Grayi, F. Smith, Cucuj. of tbe Brit, Mus. p. 18; côte de Malabar; espèce douteuse.

(2) Celle de M. le comte Mniszech en contient quatre provenant de Malacca, Bornäo, Sium et du nord de l'Hindostan. Elles ont chacune leur livrée spé- ciale et varient assez sous le rapport de ja taille. Un examen approfondi pourra seul décider si ce sont réellement des espèces distinctes.

FAMILLE LXVIIT.

LONGICORNES.

Tête de forme variable, souvent prolongée en un museau. Sous- menton muni d’un pédoneule plus ou moins distinct portant la lèvre inférieure, Menton transversal, très-souvent largement arrondi aux angles et sinué dans son milieu en avant. Lèvre inférieure typi- quement composée d'une partie basilaire, d'une partie fulcrale, d'une languette membraneuse, coriace ou cornée, pourvue ou non de para- glosses; toutes ces parties sujettes à se confondre ensemble. Palpes labiaux de trois, les maxillaires de quatre articles; les supports des premiers libres ou non. Deux ou un seul lobe aux mâchoires, dans ce dernier cas, l’interne absent. Mandibules très-variables. Labre tantôt (Prionides) soudé à l’épistome, tantôt libre. Antennes plus ou moins allongées, souvent beaucoup plus longues que le corps, en général insérées dans une échancrure des yeux, de onze, parfois de douze, exceptionnellement d'un plus grand nombre d'articles. Yeux plus ou moins grands, rarement entiers. Ecusson distinct. Elytres débordant presque toujours la base du prothorax. Hanches antérieures et intermédiaires très-variables (surtout les premières), ainsi que leurs cavités cotyloïdes, les postérieures fortement transver- sales; jambes munies de deux éperons terminaux, rarement obsolètes ; tarses subpentamères, le plus souvent spongieux en dessous; leur article presque toujours bilobé. Abdomen composé de cinq segments, rarement de six chez les mâles.

Les cinq familles précédentes, composées d'espèces subpéntamères et phytophages, se prêtent à ètre caractérisées d’une manière assez rigoureuse. Une définition de celle-ci, se retrouvent des tarses et un genre de vie pareils, est à peine possible; on peut le voir aux termes dans lesquels est conçue celle qui précède. La seule idée nette qu’elle apporte à l'esprit est celle d'une extrème variabilité de tous les organes. Telle est, en effet, la condition particulière dans la- quelle se trouvent les Longicorues et qui fait de leur arrangement systématique la tâche la plus ardue et la plus ingrate (1).

(1) J'insiste, dès le début, sur ce point, parce que les ouvrages qui traitent

6 LONGICORNES.

Les organes buccaux de ces insectes, déjà bien décrits par La- treille (1), l'ont été, dans ces derniers temps, d’une manière encore plus approfondie, par M. Schiædte (2). Ge savant entomologiste les à pris pour base presque unique de sa classification de la famille, voie dans laquelle je n’ai pas pu le suivre, en raison de l'impossibilité matérielle d'étudier dans ses derniers détails la bouche d’une pareille multitude d'espèces dont beaucoup sont très-rares dans les collections.

de ces insoctes ne donnent pas une idée suMisante des difficultés que présente leur étude. Elles viennent de ce qu’une fois qu’on est sorti des groupes pri- maires (Prionides, Cérambycides, Lamiides) de la famille, groupes qui eux- mêmes n’ont pas de limites nettement accusées, on ne trouve plus un petit nombre de caractères d’une constance suffisante pour servir de guide assuré, Les plus importants s’altèrent, s’effacent et disparaissent avec une rapidité dé- sespérante. A défaut de cette base, on est obligé de recourir à une foule de minimes particularités empruntées à tous les organes sans exception et qui modifieut peu à peu le facies général. Aussi le nombre des genres est-il illi- mité dans cette famille; on en a déjà établi plus de 1200, et l’on en trouvera quelques-uns de nouveaux dans cet ouvrage. Quand les espèces exotiques au- ront été étudiées avec le mème soin que celles de l’Europe, ce nombre sera facilement doublé et même triplé. Une foule d’entre eux (un tiers au moins) ve contiennent qu’une ou deux espèces. Quant aux groupes supéricurs aux genres, ilest presque inutile do dire qu’il n’est pas moins difficile de les définir et de n’y introduire que des éléments homogènes. Il existe un grand nombre de genres vagues, flottants en quelque sorte, qu’on ne sait dans lesquels d’entre eux placer. En un mot, il n’y durait rien de trop exagéré à dire que le carac- tère le plus essentiel des Lougicornes est, que ui leur ensemble ni leurs groupes secondaires ne peuvent être caractérisés. Il suit de que la classification qui va suivre n’a pas la prétention d’être (sauf pour son point de départ) ce qu'on appelle naturelle, ni supérieure à celles qui l’ont précédée. Si elle contient quelqnes aperçus nouveaux qu’on jugera fondés, et surtout si elle facilite dans la pratique la détermination des genres, elle aura atteint le but en vue duquel elle a été principalement faite.

(1) Gener. Crust, et Ins. IE, p. 27 (Prionii) et 34 (Cerambycini).

(2) Dans un remarquable travail intitulé : « Danmarks Cerambyces» (Natur- hist. Tidsskr. Ser. 3, IL, p. 483) et l’organisation des Longicornes est envi- sagée tant au point de vue biologique que systématique. Les généralités placées en tète ont été traduites en anglais et insérées dans les Ann. a. Mag. of nat, Hist. Ser. 3, XV, 1865, p. 182. Je cite cette traduction comme étant plus ac- cessible au lecteur sous le double rapport linguistique et bibliographique. Mal- heureusement le Recueil anglais n’a pas reproduit une admirable planche qui accompagne l'original et sur laquelle les organes buccaux sont représentés avec la plus rare perfection. M. J. Thomson a donné une analyse de ce travail dans sa «Physis, » [, p. 5.

Latreille (loc. cit. p. 35) avait dit : « Oris structura genera quatuor tantum in hac familia declarat : Lama, Cerampyx, Necypaus, Leprura. » M. Schiœdte pe reconnaît que trois groupes primordiaux, ceux des Prionides, des Céremby- cides et des Lamiides; les Lepturides ne sont pour lui qu’un sous-type des se- conds,

LONGICORNES. 7

Je me bornerai donc à exposer en peu de mots l'usage que j'ai fait de ces organes.

Le menton n’a aucune valeur systématique et il n’en sera pas ques- tion. La languette (1) en a, au contraire, beaucoup selon qu'elle est plus ou moins membraneuse et distincte des autres parties de la lèvre inférieure, ou cornée et confondue avec ces dernières. Le premier cas existe dans l’immense majorité des Cérambycides et ce sont les seuls dont la languette est pourvue de paraglosses(2); le second s'observe dans un certain nombre d'espèces (Asémides, OEmides, etc.) du même groupe et est constant chez les Prionides. Les Lamiides appar- tiennent à un.autre type, leur languette étant en général coriace, très-développée, cordiforme et privée de paraglosses. Quant aux sup- ports des palpes labiaux, bien qu'ils varient beaucoup, étant séparés ou contigus à leur base, fixes ou mobiles, j'ai renoncer à leur emploi. Le dernier article de ces mêmes palpes, ainsi que celui des maxillaires, fournit un très-bon caractère pour distinguer les La- miides ; il est toujours aciculé chez ces insectes, forme dont je ne con- nais aucun exemple chez les Prionides et les Cérambycides.

Les mâchoires se composent le plus souvent de deux lobes, parfois (Sroxbyuis) très-réduits; presque tous les Prionides n’en ont qu'un seul, l’externe. Celui-ci, qui est dès lors l'essentiel, a la forme d’une lame quadrilatère tronquée et barbue en avant. Chez une multitude de Cérambycides, cette lame devient très-grèle et souvent (par ex. CazLicuRoMA) s'allonge au point de dépasser au repos les autres parties de la bouche. Entre ces deux formes, il existe de nombreux passages. Le lobe interne est arqué, triangulaire ou cultriforme et densément cilié sur son bord interne et à son extrémité.

Les formes des mandibules étant déterminées à la fois par le genre de nourriture des espèces et la nature des tissus végétaux qu'elles attaquent pour y déposer leurs œufs, ce sont de toutes les parties de la bouche celles qui varient le plus. Sous ie rapport de la grandeur et de la solidité, les deux extrêmes sont représentés d'un côté par les Prionides, de l’autre par les Lepturides. Souvent chez les Céramby- cides, elles sont munies d’uue frange de courts poils couchés qui longo de près leur bord interne. M. Schiædte a signalé chez celles des Lepturides une dent molaire, basilaire et qu'accompagne une échan-

(1) Cet organe étant à découvert, la dissection n’est pas toujours nécessaire pour reconnaitre sa forme, Seulement, il faut prendre garde de ne pas regarder comme en faisant partie, les lobes des mâchoires qui, au repos, sont dirigés en dedans et en cuntact avec lui,

(2) M. Schiædte soul en a fait mention ; tous les autres auteurs, y compris Latreille, n’en parlent pas, et M. L. Fairmaire (Gener. d. col. d'Eur.; Longie. p: 113) à même nié leur existence. Elles consistent en deux lignes saillantes, velues, situées à la face interne de la languette et qui, de sa base, se portent en divergeant jusque sur son bord antérieur.

8 LONGICORNES.

crure aceupée par une membrane frangée sur son bord libre. Je me suis abstenu d'en parler ainsi que de la frange des mandibules.

Le labre, toujours corné et soudé à l’épistome des Prionides, fournit d'assez bons caractères génériques. Celui des autres espèces, mince, en partie coriace et toujours libre, n’a aucune importance systéma- tique.

Il est difficile de donner en peu de mots une idée des nombreuses modifications qu'éprouve la forme de la tête. Robuste, presque carrée et parallèle chez les Prionides normaux elle a à porter de fortes mandibules, elle s'allonge en avant, se rétrécit plus ou moins en ar- rière et devient mobile chez les Lepturides, insectes floricoles et agiles. Cette mobilité atteint son plus haut degré lorsqu'il se forme brusque- ment un col à sa partie postérieure. Les autres Cérambycides tiennent le milieu entre ces deux formes. Celle des Lamiides, en général, très- courte en arrière, verticale et comme tronquée en avant, constitue un autre type que quelques passages relient à celui des Cérambycides. Deux particularités influent sensiblement sur la forme de cette partie du corps. L'une est la présence de saillies destinées à porter les an- tennes (Lubercules antennifères) et qui manquent rarement (par ex. AMETROCEPHALA) d'une manière complète. Parfois (par ex. Uracan- thides, HOLOPTERUS, APHANASIUM) coniques, plus ou moins saillants et nettement séparés, ces tubereules sont beaucoup plus souvent con- tigus à leur base, déprimés et forment un renflement transversal (bourrelet intra-antennaïre) plan ou concave et divisé par un sillon. Leur ouverture dans laquelle est enchâssé le condyle des antennes est tantôt entière, tantôt échancrée et, daus ce dernier cas, laisse plus ou moins à découvert le condyie en question. La seconde particula- rité est la présence assez fréquente d'hn museau formé par l’allon- gement des joues (l'intervalle entre la base des mandibules et les yeux). Les Prionides n'en ont presque jamais, tandis qu'il est com- mun chez les Cérambycides, surtout ceux dont les yeux sont fine- ment granulés. Quant aux Lamiides, ils n'en ont pas, à proprement parler (1).

Le nombre normal des articles des antennes, qui est de 11, s’élève quelquefois, surtout chez les mâles, à 12, ou bien le 11° parait impar- faitement divisé en deux par une suture superficielle, auquel cas il sera dit appendiculé. Ce n'est que duns des cas très-exceptionnels (par

(1) On retrouve ici cette difficulté de définir ce que c’est qu’un museau, dont j'ai parlé précédemment à propos des Scolytides (tome VIE, p. 350). Il ne sutlit pas pour qu'il y en ait un chez les Longicornes, que les joues soient allongées, sans quoi les Lamiides, dont les yeux sont en général placés loin des mandibu- les, en auraient un très-prononcé, qu'on ne leur accorde pas et avec raison. Pour qu’il y ait un vrai museau, il faut qu’il soit plus étroit que la tète, Mais le rétrécissement est le plus souvent si faible qu’un arbitraire impossible à éviter existe dans l'emploi du terme en question,

LONGICORNES. 9

ex. Prionus, POLYARTHRON) que le nombre en question devient très-. considérable. La forme de ces organes, leur longueur et leur insertion varient au plus haut degré. La dernière a lieu ordinairement dans une échancrure des yeux, mais elle peut être préoculaire (Prionides normaux), intra-oculaire (la plupart des espèces) et même post-ocu- laire (par ex. quelques Rhinotragides). En général, les antennes jus- tifient par leurs dimensions le nom vulgaire de Longicornes qu'a reçu la famille. Elles présentent un caractère important signalé par M. Schiædte (1), à savoir la présence de fossettes ou de sillons pori- fères de même nature que ceux découverts par Erichson chez les Buprestides (2). Ils sont très-répandus chez les Prionides et n’existent que çà et dans le reste de la famille.

Les yeux sont un peu plus constants que les antennes, quoique très- variables encore. On ne connaît jusqu'ici aucun Longicorne qui en soit privé, et leur intégrité est un cas rare dont les Sténocorides et les Ptérosténides présentent les exemples les plus frappants. Un de leurs caractères les plus importants, au point de vue systématique, est la nature de leur granulation qui est grosse fine avec quelques pas- sages intermédiaires (3).

Les formes diverses qu’affecte le prothorax sont trop nombreuses pour être exposées brièvement. C’est sur lui qu'est basée en partie la classification de la famille, selon que son pronotum est séparé ou non de ses flancs par des arêtes ou des lignes saillantes. Le premier cas existe chez tous les Prionides sans exception et un petit nombre de Cérambycides (par ex. Caeconerus, plusieurs Paristémiides); par- tout ailleurs il n’en existe aucune trace. c

L'écusson ne prend des dimensions considérables que chez les Tra- chydérides et un petit nombre d'autres genres de Cérambycides. Hors de là, il est au plus médiocre et généralement en triangle curviligne.

Abstraction faite des Staphylinides, Psélaphides et Nitidulides, il n'y à pas de famille de Coléoptères qui présentent un aussi grard nombre d'exemples d'élytres abrégées en arrière et, par suite, recou- vrant imparfaitement l'abdomen. Presque toujours en même temps ces organes se rétrécissent isolément, au point de ne plus former que de simples lanières (élytres subulées) ou des sortes d'écailles. Dans ce cas, les ailes inférieures ayant conservé leurs dimensions ordinaires,

(1) Ann. a. Mag. of nat. Hist. loc. cit. p. 192. Les pores dont il s’agit consis- tent, d'après M. Schiædte, en dépressions hémisphériques portant chacune dans leur fond un poil très-court et translucide, mais cette structure n’est visible qu’à l’aide de forts gressissements et après une préparation convenable. Ce sa- vant entomologiste donne un tableau dans lequel est exposée la disposition des fosseltes porifères dans 26 genres, la plupart de Prionides,

(2) Voyez tome IV, p. 3.

(3) M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of Philad, XIV, 1862, p. 38) est le premier qui ait fait usage de ce caractère dans la famille actuelle,

10 LONGICORNES,

recouvrent, comme de coutume, l’arrière-corps et sont plus ou moins visibles. Cette atrophie partielle des élytres se voit chez les Prionides (Anacolides); elle est fréquente chez les Cérambycides, mais, chose remarquable, seulement chez ceux dont les yeux sont finement gra- nulés ; les Lamiides en présentent à peine quelques exemples dans le groupe des Saperdides. Il ne paraît pas qu’elle ait aucune influence sur le vol des espèces. Parmi ces dernières, il en est peu (plusieurs Dorcadionides) qui soient aptères. *

Les organes de la locomotion terrestre, surtout les hanches anté- rieures, jouent un rôle très-important dans la classification de la famille, mais on a négligé jusqu'ici les hanches intermédiaires qui fournissent un caractère non moins utile (1). Les premières (2) varient depuis la forme globuleuse jusqu’à la forme la plus transversale, avec tous les passages intermédiaires. Il en est de mème pour la saillie . qu’elles font en dehors de leurs cavités votyloïdes. Le principal parti qu’on puisse tirer des hanches intermédiaires se trouve dans leurs cavités cotyloïdes qui sont ouvertes ou fermées en dehors. Dans le premier cas, les épimères mésothoraciques pénètrent dans leur inté- rieur et entrent en contact avec les hanches qu’elles renferment, ce qui, naturellément, ne peut pas avoir lieu dans le second (3). Les trochantins des quatre hanches antérieures sont en outre distincts ou non, mais j'ai trouvé ce caractère si variable que j'ai renoncé à en faire usage. Les postérieures sont toujours fortement transversales et, en outre, séparées par la saillie intercoxale de l'abdomen, sauf chez un très-petit nombre de Cérambycides (par ex. DESMOCERUS, Donca- sous) elles sont contiguës.

A part les Prionides qui ont souvent les cuisses et les jambes épineuses et quelques espèces aberrantes (par ex. CANTHAROGNEMIS,

(1) M. Schiædte (loc. cit. p. 203) est le seul auteur qui ait mentionné les re- lations qu’elles ont dans certains cas avec les épimères mésothoraciques ; je les avais déjà agerçues avant d’avoir connaissance de son travail.

(2) Tous les auteurs qui ont fait usage de ce caractère décrivent la forme des cavités cotyloïdes de ces hanches et non ces dernières même. Je crois que l’in- verse est plus rationnel, le contenu déterminant la forme du contenant plutôt que le contenant celle du contenu. Je nvabstiendrai donc d'indiquer la forme de ces cavités en dehors. Il va de soi qu’elles sont complétement fermées quand les hanches sont arrondies et d'autant plus ouvertes que ces dernières sont plus anguleuses, Quant à leur ouverture ou à leur fermeture en arrière, c’est une toute autre question et il sera tenu compte de ce caractère, dont on me paraît avoir exagéré la valeur.

(3) La fermeture de chacune d’elles a lieu par suite de la rencontre de l’angle antéro-externe du métasternum soit avec l’épisternum prothoracique, soit avec l'angle postéro-externe du prosternum, Il faut faire attention à ne pas prendre pour un trochantin l'angle du métasternum qui souvent est lisse et d’une autre couleur que le métasternum lui-même. Le véritable trochantin, quand il existe, est situé à la partie antérieure de la cavité cotyloïde.

LONGICORNES. 41

DynaMosTEs, SPONDYLIS) chez qui les secondes sont dentées en dehors, ces parties sont inermes. Les jambes sont terminées par deux éperons qui acquièrent leur maximum de développement chez les espèces floricoles, telles que les Lepturides; chez les autres, ils sont au plus médiocres et de peu d'importance. Les tarses sont ceux des Coléoptères phytophages en général et sujets, mais rarement (par ex. Hyroce- PHALUS), à perdre leur vestiture en dessous et à avoir leur article entier ou simplement échaneré. Les ParaNDrA, genre aberrant, sont les seuls le nodule basilaire de leur 4 article se développe assez pour que ces insectes puissent ôtre regardés comme pentamères. A l'exception d'un certain nombre de Saperdides, les crochets des tarses sont simples.

Les exceptions au nombre normal des segments abdominaux, qui est de cinq, ne s’observent que chez quelques mâles (par ex. Deno- BRACHUS, ENOPLOCERUS) qui en ont six, mais les derniers prennent parfois chez les femelles (par ex. Obrionides) des formes anormales. La tarière du même sexe est quelquefois, surtout chez les Lamiides, très-saillante. La saillie intercoxale dont la forme est habituellement celle d'un triangle étroit, plus ou moins allongé et aigu, prend chez quelques femelles une grande largeur, et cette forme est, comme on le verra plus loin, l'indice d’un genre de vie particulier. Le rnéta- sternum est généralement ample, mais acquiert parfois (par ex. Nécy- dalides) un volume considérable qui coïncide presque toujours avec un rétrécissement de l'abdomen qui devient beaucoup plus étroit que lui et cylindrique ou cylindrico-conique: Les épisternums et les épimères métathoraciques varient beaucoup sous le rapport de la largeur et de la forme (4), mais ne nécessitent, du reste, aucune remarque particulière, non plus que les saillies mésosternale et pro- sternale.

Personne n'ignore que les Longicornes produisent un bruit plus ou moins aigu en faisant mouvoir leur prothorax sur le pédoncule du mésothorax. Le mésonotum est pourvu, à cet effet, de très-fines rides transversales, visibles seulement à l’aide des plus fortes loupes, qui frottent contre des lignes correspondantes de la face interne du pronotum. Cet appareil de stridulation n’est pas aussi général qu'on le croit communément. Il manque chez tous les Prionides et un petit nombre de Cérambycides (par ex. Vesrerus, NecypaLis, MOLORCHUS). Les Lamiides, à ma connaissance, n'en sont jamais dépourvus.

On sait également que plusieurs de ces insectes exhalent une odeur

(1) Il n'est pas rare que les épimères métathoraciques se prolongent en arrière au-delà des épisternums et même des hanches postérieures, en se terminant par un crochet recourbé au côté interne. J'ai cru pendant assez longtemps qu’il y avait un caractère générique, mais je pense maintenant que cette particu-

larité ne peut guère servir qu’à diviser en sections les espèces d’un même genre,

42 LONGICORNES.

pénétrante qui, chez l’Aromia moschata d'Europe et ses congénères, ressemble à celle de la rose. Selon M. Schiædte (1), elle est due à un liquide sécrété par une paire de grosses glandes métasternales apla- ties et bilobées, liquide auquel donnent issue deux étroites ae situées chacune près des angles postérieurs du métasternum (2). Je nommerai ces ouvertures pores odorifères. Elles paraissent n'exister que chez les Cérambycides à yeux finement granulés.

De même que celle des Anthribides, la vestiture des Longicornes consiste exclusivement en poils. Cette règle est d’une constance telle que je ne connais jusqu'ici qu’un seul genre (HETEROLEPIS) qui pos- sède de véritables écailles. Parmi ces poils, il faut surtout remarquer ceux longs et fins dont sont fréquemment hérissés les antennes, les pattes et parfois le corps entier (3)..Ceux des antennes sont en général caractéristiques de groupes supérieurs aux genres.

Les mœurs des Cérambycides sont médiocrement variées. A part un certain nombre d’entre eux (Clytides, Nécydalides, Lepturides, etc.) qui fréquentent les fleurs, on les trouve ordinairement sur les feuilles, le tronc des arbres, sous les écorces, dans les chantiers; plusieurs (par ex. Dorcadionides) sont épigés. Ce sont, pour la plupart, des in- sectes peu agiles, mais les exceptions sont assez nombreuses à cet égard, surtout parmi les Cérambycides.

Sous leur première forme, c'est des Buprestides que ces insectes se rapprochent le plus. Comme celles de ces derniers, leurs larves (4) sont atténuées d'avant en arrière et ont la tète plus ou moins inva- ginée dans Le prothorax, horizontale et cornée, tandis que les segments du corps sont mous et d’un blanc jaunâtre. La bouche se compose d’un labre cilié en avant; de mandibules courtes, robustes et en gé- néral inermes au côté interne ; de mâchoires à un seul lobe cilié et portant de courts palpes cylindriques et quadriarticulés ; enfin, d'une

(1) Ann. a. Mag. of nat. Hist. loc. cit. p. 196,

(2) Elles sont limitées en dehors par les épisternums métathoraciques et leur présence est indiquée par une sorte de pli ou d’angle rentrant que présentent ces derniers dans le point elles existent. En dehors des Callichromides, ces pores odorifères se retrouvent chez les Trachydérides (notamment les Tnacuy- pERes), les Doncacenus, CERAGENIA, Lopnonocenus, elc., ils sont souvent assez difficiles à voir. Je me souviens, en effet, que ces insectes émettent une odeur assez forte, mais différente de celle des CaLL1cHRoMA.

(3). Ce sont les poils volants (pit volatiles) de M. Schiæœdite (loc. cit. p. 196) qui regarde comine probable qu’ils sont dans certains cas destinés à alléger le corps, en lui donnant une plus grande surface sans augmenter son poids, et par suite, à faciliter le vol.

(4) Pour une description générale, voyez principalement : Erichson, Archiv, 1842, 1, p. 375; Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. r. d. Science. d. Liège, Vi, p. 580 ; Mulsant, Col. d, France; Longic. éd, 1, p. 7, etéd, 2, p.6; West- wood, An Introd. etc. I, p. 355.

LONGICORNES. 43

lèvre inférieure se distinguent un menton charnu, des pièces pal- pigères souvent soudées ensemble, une languette ciliée en avant et de très-petits palpes de deux articles. Les antennes, très-courtes et presque toujours insérées sous une saillie du bord antérieur et latéral de la tête, sont rétractiles et composées de quatre articles (4) dont le dernier terminé par une soie. Les stemmates, très-petits et en appa- rence incomplétement organisés, varient de un à trois de chaque côté, mais manquent souvent tout-à-fait. Des trois segments thora- ciques, le prothorax est tantôt de la grandeur des deux suivants, qui sont pareils aux premiers segments abdominaux, tantôt plus volu- mineux et muni en dessous, près de son bord postérieur, d’un bour- relet charnu transversal, portant les pattes quand elles existent. Ces dernières paraissent jusqu'ici être propres aux Prionides et aux Cé- rambycides. Elles sont toujours très-réduites, impropres à la loco- motion, et insérées près des bords latéraux des segments thoraciques. Les segments abdominaux sont au nombre de neuf, nettement séparés et en général protégés, tant en dessus qu’en dessous, par des plaques cornées que portent des mamelons largement tronqués. Une saillie, qu'on ne peut comparer à un pseudopode et dans laquelle s'ouvre l'anus, qui affecte constamment la forme d’un Y, simule un dixième segment. Les stigmates sont au nombre de neuf paires dont la pre- mière est située sur le mésothorax, les autres sur les huit premiers segments abdominaux et plus près de la région dorsale que la région ventrale,

Sauf un petit nombre qui attaquent les végétaux herbacés et même les céréales (Calamobius gracilis), ces larves vivent de préférence dans le bois mort des troncs et des branches des végétaux ligneux, les vieilles souches dont elles hâtent la décomposition, les bois de cons- truction, ceux employés dans nos demeures (2) ; elles y pullulent quel- quefois à un degré extraordinaire. Les unes se maintiennent au-des- sous de l'écorce, sans aller plus loin ; les autres pénètrent jusqu'au cœur du végétal qu'elles rongent. Toutes, quand le moment de leur métamorphose est venu, se construisent une coque avec le détritus de

(4) Tous les auteurs ne leur en assignent que trois; M. Ed. Perris (Ann, d. 1. Soc. entom. 1856, p. 4#1 sq.) a relevé celte petite erreur, due sans aucun doute à la rétractilité de ces organes. j

(2) Ce genre de vie fait qu'à la différence des Scolytides, ces insectes sont peu nuisibles aux forêts et même, sauf un petit nombre d’entre eux (par ex. Saperda carcharias), aux arbres fruitiers; mais dans les pays chauds, il n’en est pas toujours ainsi. À Ceylan, par exemple, il existe d'immenses planta- tions de cocotiers qui sont l’une des richesses de cette île, le principal ennemi de cette culture est la larve d’une grande espèce de Lamiides (Batocera rubus) qui pénètre dans la tige encore tendre des jeunes arbres, nerfore ces derniers dans {outes les directions et amène promplement leur mort. Voyez J. Emerson Tennent « Geylon » éd. 5,1, p. 249.

14 LONGICORNES,

leurs galeries ou se renferment dans une cellule. Les nymphes sont remarquables par les spinules dont elles sont munies au moins sur quelques-uns des segments de leur corps.

Au point de vue du nombre de leurs espèces qui ne dépasse role blement pas 8000 dans les collections (1), les Longicornes ne figurent qu'au second rang parmi les Coléoptères phytophages, mais, pris dans leur ensemble, ils l’emportent sur eux par la grande taille, la variété infinie des formes et la beauté de leur livrée.

Leur existence étant intimement liée à celle des végétaux ligneux, qui sont beaucoup plus nombreux dans les régions intertropicales que dans les pays tempérés, c'est dans les premières que ces in- sectes sont surtout multipliés. L'Amérique du Sud, l’Indo-Chine et la Malaisie ont, sous ce rapport, comme on pouvait s'y attendre, une supériorité très-prononcée sur le reste du globe (2). Mais les éléments font encore défaut pour traiter cette question avec plus de détails.

L'histoire systématique de la famille est trop compliquée pour être exposée ici en détail (3). Toutefois, abstraction faite des anciens au- teurs et des Faunes locales, pour ne tenir compte que des ouvrages généraux dont elle a été l’objet, ces derniers sont peu, nombreux et les plus importants se réduisent à ceux de Latreille (4), Serville (5)

(1) Une des plus grandes qui existent, celle de M. 3. Thomson, à Paris, pa- rait en contenir environ 6000. En admettant que 2000 à 2500 se trouvent en sus dans les autres collections réunies, on aurait le chiffre indiqué dans le texte. On sait que Dejean n’en a mentionné que 1802 dans Ja dernière édition de son Catalogue.

(2) M. Bates (Contrib. to an Ins. Faun. of the Amar. Valley, p. 1) ditenavoir recueilli environ 700 espèces pendant le long séjour qu'il a fait sur les bords de l’Anazone. Selon M. Pascoe (Trans. of the entom, Soc. Ser. 3, IL, p. 1), cellesrapportées de l'archipel Malais par M. Wallace, s'élèvent à près de 1000. On manque de renseignements sur l'Afrique, mais les vastes déserts que ren- ferme ce continent suffisent pour démontrer à priori qu’il ne saurait, en fait de Longicornes, rivaliser avec les deux régions précédentes. L'égalité qui existe, sous ce rapport, entre l'Australie, l'Europe et l'Amérique du Nord est remar- quable. La première posstderait 407 espèces décrites d’après le Catalogue qu’en

a publié M. Pascoe (Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 106), la seconde 412 (Schaum, Cat. Col. Eur. ed, 2, p. 101), la troisième 108 (Melsheim. Cat. of the Unit-Stat. p. 100). Mais ces chiffres ne sont que provisoires.

(3) M. Mulsant (Col. d. France; Longic. éd. 2, p. 14) l'a fait d’une façon qui ne laisse rien à désirer ; je renvoie le lecteur à son ouvrage.

(4) Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. XI, p. 259; Considér. génér. p. 229; Règn. anim. éd. 1, I, np. 337; Fam. nat. p. 398; Règn. anim, éd. 2, V, p. 105. Dans chacun de ces ouvrages, Latreille a remanié sa classification.

(5) «Nouvelle classification de la Famille des Longicornes » Ann. d. 1. Soc. entom. 1832, p. 118; 1833, p. 528; 1834, p. 5 et 197. Ce travail contient 206 genres, mais les bases en 6ont empruntées à Latreille,

LONGICORNES: 45

M. J. L. Le Conte (1) et, en dernier lieu, de M. J. Thomson (2). Les entomologistes sont d'accord pour reconnaître chez ces insectes un petit nombre de groupes fondamentaux représentés par les anciens genres Prionus, CERAMBYXx, LamrA et LEPTURA, mais non sur la va- leur de ces types. La divergence d’opinions qui existe entre eux ne porte actuellement (3) que sur les Lepturides qui sont maintenues par les uns (4) comme un groupe primaire à part, tandis que les autres, parmi lesquels figurent MM. J. L. Le Conte et Schiædte, ne les consi- dèrent que comme un sous-type des Cérambycides, opinion que je partage complétement. Cette question vidée, reste encore celle de sa- voir dans quel ordre relatif doivent ètre placés les trois types restants. On s’accordait généralement à assigner, avec Latreille, le premier rang aux Prionus et le dernier aux Lawra, lorsque M. J. L. Le Conte a donné la prééminence à ces dernières et rejeté les Prionus à la fin, en quoi il a été imité par M. J. Thomson. Cette mesure est basée sur certaines raisons de philosophie naturelle que ce n’est pas ici le lieu de discuter. De son côté M. Schiædte pense que, par l’ensernble de leur organisation, les Lamiides se rapprochent des Chrysomélides qui constituent le type inférieur des Coléoptères phytophages. De ce con-

(1) « An attempt to classify the Longicorn Coleoptera of the part of America North of Mexico » ; Journ. of the Acad. of Fhilad. Ser. 2, E, p. 311 et II, p. 5.— «Note on the classification of Cerambycidæ » ; Proceed. of the Acad, of Philad. XIV, 1862, p. 38. Du premier de ces ouvrages date une ère nouvelle pour l’ar- rangement systématique de la famille, M. J. L. Le Conte ayant abandonné les er- rements de Latreille et de ses imitateurs.

(2) Essai d’une classification de la Famille des Cérambycides, in-80, Paris, 1860.— Systema Cerambycidarum, ou Exposé de tous les genres compris dans la famille des Cérambycides et familles limitrophes; ouvrage publié en 1864 et for- mant le tome XIX des Mém. d. 1. Soc. d,. scienc. d. Liège. Il est rempli d’heu- reux rapprochements de genres et de groupes dont les rapports n'avaient pas en- core été bien appréciés, Je lui duis beaucoup, et si mon travail s’en éloigne considérablement, cela vient d’une part, de ce que j’ai placé les groupes pri- maires de la famille dans un ordre inverse de celui adopté par M. J. Thomson, d'autre part, de ce que je fais usage de quelques caractères qu'il n’a pas em- ployés, notamment de la nature de la languette et des rapports des hanches in- termédiaires avec les épimères mésothoraciques. Û

(3) Autrefois elle portait aussi sur les Lawra qûe Latreille, dans ses premiers travaux, plaçait dans le même groupe que les CErampyx. Depuis longtemps, il n’est plus question de cette opinion, que Latreille a abandonnée d'assez bonne heure. Récemment, M. Mulsant (Longic. de France, éd. 2, p. 36) en a fait au- tant des Pnronus; mais il ne paraît pas que celte mesure ait beaucoup de chance d’être adoptée.

(4) Surtout par les auteurs de Faunes européennes ou locales, qui perdent de vue ignorent que, depuis les travaux de M. J. L, Le Conte, les Lepturides ne sont plus caractérisées que par la forme cylindrique et la saillie de leurs han- ches antérieures, ce qui a conduit à comprendre dans ce groupe une telle mul- titude de genres, qu’en ce moment ils s'élèvent à près d’une centaine.

46 LONGICORNES,

flit d'opinions entre des autorités également respectables, il faut, ce me semble, conclure que le parti le plus sage est de ne pas innover et de s'en tenir à ce qu'avait fait Latreille.

Les trois groupes primaires dans lesquels se résolvent les Longi- cornes me paraissent devoir être élevés au rang de Sous-Familles,

I. Dernier art. des palpes non aciculé; jambes antérieures sans sillon oblique interne. Languette cornée ; pronotum distinct des flancs du pro- thorax; hanches antér. fortement transver- sales. eue PRIONIDES, en général membraneuse; pronotum très-ra- rement distinct des flancs du prothorax ; han-

ches antér, très-variables. Cénamsyounes, | IL. —— aciculé; jambes antér, munies d’un sillon oblique interne. - LamiiDES.

SOUS-FAMILLE I. PRIONIDES.

Languette cornée, très-généralement épaisse et prismatique.— Lobe interne des mâchoires très-rarement distinct (1).— Dernier article des palpes jamais fusiforme ou aciculé. Labre soudé à l’épistome. Tète non tronquée en forme de disque antérieurement. Antennes le plus souvent insérées près de la base des mandibules, au devant des yeux. Pronotum séparé des flancs du prothorax par des arêtes tran- chantes, ou au moins par de fines lignes saillantes, souvent épineux, denté, ou crénelé sur les côtés.— Hanches antérieures très-fortement transversales; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière (2); jambes de la mème paire sans sillon oblique au côté interne; cavités coty- loïdes intermédiaires largement ouvertes en dehors. Mesonotum sans organes de stridulation.

De cescaractères, pas un seul n’est étranger aux Cérambycides (3),

(1) Je ne connais que quatre genres (HyrocepmaLus, GazLrPoGoN, Micropro- ruonus, Pyropes) chez lesqueïs ce lobe existe, et il n'est même bien développé que chez un seul d’entre eux (CALLIPOGON).

(2) Les Anoplodermides, groupe aberrant, sont les seuls chez lesquels ces ca- vités sont fermées par un mince filet. Dans certains cas (par ex. les Anacolides), elles sont ouvertes au point que les hanches antérieures sont à peine maintenues en place à leurs deux extrémités.

(3) Un assez grand nombre d’entre eux (Asémides, OEmides, Torneutides, etc.) ont la languslie cornée, quelques autres (Guezonerus, Trorinosoma, THELGETRA, DecrosomA),le pronotum pourvu d’arêtes latérales aussi prononcées que chez les Priouides les mieux partagés sous ce rapport; enfin, une multitude, des hanches antérieures très-fortement anguleuses en dehors.

PRIONIDES. 17

mais il n’en est aucun parmi eux qui réunisse à la fois des arêtes la- térales au pronotum, une languette cornée, des hanches antérieures fortement transversales (1), et c'est cette réunion de caractères qui con- Stitue le type des Prionides (2). Les deux derniers sont d’une constance- absolue. Quant aux arêtes du pronotum, elles sont sujettes à s’affai- blir, ét même beaucoup (par ex. plusieurs Ægosomides), mais non cependant sans qu'il en reste quelques vestiges, :

Parmi les autres caractères non-mentionnés dans la formule qui précède, un petit nombre méritent d’être signalés. Tels sont: la peti- tesse relative du labre qui est presque toujours soudé à l'épistome et très-souvent vertical très-oblique (3); le grand développement qu'acquièrent souyent les mandibules, surtout chez les mâles, et qui influe directement sur le volume de la tôte ; la forme généralement ovalaire ou carrée de cette dernière qui ne se prolonge jamais, comme chez tant de Cérambycides, en un museau saillant ; la faible saillie, dans la grande majorité des cas, de ses tubercules antennifères; l’am- pleur des élytres qui, sauf chez les Anacolides, ne sont jamais abré- gées en arrière ; la présence fréquente d’aspérités, de dentelures, ou d'épines aux jambes et même aux cuisses ; enfin la tendance qu'ont les tarses, surtout les postérieurs, à perdre en partie ou en totalité les brosses de poils qui les revêtent en-dessous, et à avoir leur ar- ticle plutôt échancré que bilobé. |

Quelle que soit leur forme générale, qui est parfois aussi svelte que celle du commun des Cérambycides, les Prionides sont des in- sectes lourds qui volent peu et mal. Partant des espèces européennes, les auteurs sont d'accord pour les représenter comme étant tous cré- pusculaires, ce qui est vrai de l'immense majorité d’entre eux. Mais parmi les espèces exotiques, il en est (par ex. Pyrones, MaLLasris,

(1) Un seul de leurs genres, nommé dans la note précédente (Ta£LGErra), possède les deux premiers de ces caractères ; mais quoique assez fortement an- guleuses en dehors, ses hanches antérieures ne sont pas des hanches de Prio- nides.

(2) Avant que leur valeur eût été reconnue, la définition des Prionides était lout-à-fait vague et reposait plutôt sur le facies que sur rien de précis. Aussi avait-on introduit parmi eux un grand nombre de genres appartenant aux Céram- bycides. Serville, pour sa part, leur en a associé cinq (Cocoon, MRTOPOCOELUS, STERNACANTHUS, Tuynsta, Trorrposoma (ALLOCERUS) auxquels, depuis, M. A. Wüite (Longic. of the Brit. Mus. p. 3 sy.) en a ajouté huit autres (Tonneures, APHANASIUM , MALACOMACRUS, CHELODERUS, CTENODES, Tracocenus, PorciLore- PLUS, DoncacEnus) et même un genre (Homazorrenus) de Chrysomélides de la Tribu des Mégalopides. La Sous-Fanille est pure de tout alliage étranger dans le «Systema Cerambycidarum » de M. J. Thomson.

(3) Dans ce cas, sa face antérieure est le plus souvent concave et son bord in- férieur en triangle curviligne ou arrondi. Le peu qu’on aperçoit de sa base, quand on examine la tête d’en haut, est ce qui à fait dire à tons les auteurs, de- puis Latreille inclusivement, que cet organe est pelit ou nul,

Coléoptères. Tome VIN. 2

18 LONGICORNES.

PæciLosoma) qui sont diurnes. On les trouve dans les forêts, pendant la plus grande chaleur du jour, marchant sur les feuilles ou sur le tronc des arbres, et quelques-uns même (par ex. Pyrodes speciosus) déploient dans leurs mouvements une assez grande activité.

Il est très-difficile, pour ne pas dire impossible, d’assigner à leurs larves quelques caractères généraux qui les distinguent de celles des autres Longicornes. Tout au plus peut-on dire avec MM. Chapuis et Candèze (1) que ces caractères seraient : une tête grosse el déprimée, Je prothorax pourvu d'un bourrelet charnu en arrière de la plaque cornée dont il est revêtu en-dessous, des pattes constantes, enfin la situation sur le mésothorax de la première paire de stigmates. Toutes, lorsque le moment de leur métamorphose en nymphe est arrivé, pa- raissent se construire une coque avec le détritus des galeries qu'elles creusent dans le bois. On ne connaît, du reste, qu'un nombre assez restreint de ces larves (2).

(4) Mém. d. I. Soc, d. Se. d. Liège, VIN, p. 582. Erichson (Archiv, 1842, I, p. 376) n’avait pas essayé de leur assigner des caractères propres; il dit même positivement qu’elles n’en possèdent pas.

(2) Ce sont, pour ce qui concerne les Prionides normaux, les suivantes dans l'ordre systématique que j'ai adopté.

Prionus coriarius, Rœsel, Insecktenbelust, IT, class. I, p. 18, pl. 2, f.4-6, larve, nymphe et coque. Latr. Hist. nat, d. Crust. et d. Ins. XI, p. 261. Westw. An Introd., ete., 1, p. 860 et p. 355, f. 43, 5 ; vit dans divers arbres, mais principalement dans le chêne.

Acanthophorus serraticornis, H. Lucas, Ann. d. 1. Soc, entom.; Bull. p. XLVIL, vit, aux Indes orientales, dans les racines des mûriers auxquels elle est très-nuisible. La femelle s’accouple avec le mâle dans la coque même elle s’est mélamorphosée et y dépose ensuite ses œufs.

Macrodontia cervicornis, H. Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom, 1867; Bull. p. LXXXII ; détails sur la nymphe seule.

Ergates faber, Muls. Col. d. France : Longic. éd. 1, p. 23. —H. Lucas, Ann. d.1. Soc. entom. 1844, p. 169; et Explor. de l’Algér.; Entom. p. 482, pl. 41, f.2 a-j. Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 444, pl. 6, f. 362-368; dans les pins.

Macrotoma corticinum, Coquer. Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 107, pl. 3, f. 4; trouvée abondamment à Madagascar dans les troncs décomposés de divers arbres. Antérieurement, M. Coquerel (ibid. 1856, p. 508) avait fait connaître les parasites qui l'infestent, et que les Malgaches la mangent après l'avoir fait cuire avec du riz. M. (Prinobius) lethifera, Lallem. ibid. 1859; Bull. p. EXXXVII, observée en Algérie sur le Fraxinus dimorpha.—M. (Prinobius) Germari, Muls. et La Reveill. Ann. d. 1. Soc. d’Agric. d. Lyon, II, p. 248, et in Muls. Opusc, entom, IX, p. 184; le végétal dans lequel elle vit n’est pas in- diqué.

Agrianome Fairmairei, Montrouz, Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 282; Nouvelle-Calédonie; attaque de préférence le bois mou, surtout celui de la Clusia pedicellata; les naturels la mangent ainsi que l’insecte parfait.

Stenodontes damicornis, Mérian, Ins. Surinam. pl. 24.

AÆgosoma scabricorne, Muls et Gascogne, Ann. d, I. Soc. Linn. de Lyon, IT,

PRIONIDES ABERRANTS. 19

Le nombre des Prionides décrits à l'heure qu'il est, s'élève à un peu plus de 300, et celui de leurs genres, exposés dans cet ouvrage, à 129 dont six seulement (Prionus, EnGaATEs, MACROTOMA, RHë£sus, Tracosoua, Æcosoma) ont des représentants en Europe. L'ancien et le nouveau continents en possèdent, à peu de chose près, autant l’un que l'autre, mais il n’y en a que cinq (PARANDRA, PRIONUS, ERGATES, MALLODON, TRAGOSOMA) qui leur soient communs à tous deux.

Parmi ces nombreux genres, il en est plusieurs qui s'écartent plus ou moins fortement des formes normales de la Sous-Famille, soit par la structure de leurs tarses, soit par celle des antennes, des jam- bes, etc. Quelques-uns le font au point qu'on a hésité et qu’on hésite même encore à les regarder comme étant des Longicornes. Dans mon Opinion, ils appartiennent incontestablement à ces derniers; mais comme ils ne peuvent s’intercaler nulle part dans la série des genres normaux, il ne reste plus qu'à les réunir dans un groupe à part qui doit être placé au premier rang, Comme faisant suite aux Tricténoto- mides, qui ne sont eux-mêmes que des Prionides présentant un de- gré d'aberrance de plus que les espèces dont il s’agit en ce moment.

Ce groupe constitue done la première des deux légions dans les- quelles se sous-divise Ja Sous-Famille, celle des PRIONIDES ARERRANTS B la seconde doit naturellement porter le nom de PRIONIDES vrais.

LÉGION 1.

PRIONIDES ABERRANTS.

Tarses tantôt filiformes, ciliés ou finement villeux en-dessous, avec leur article entier et, parfois (ParanprA, Anoplodermides, Hypoce- PHALUS), le nodule du plus ou moins développé ; tantôt imparfaite- ment spongieux en dessous, avec leur article bilobé, mais alors toutes les jambes très-comprimées, fortement anguleuses et den- tées en dehors. Yeux en général fortement granulés. Antennes au maximum aussi longues que le prothorax chez la plupart. Pro- thorax simplement rebordé et inerme latéralement (Scéléocanthides exceptés).

L'aberrance de ces insectes porte, comme on le voit, sur les trois points suivants : la structure des tarses, la brièveté des antennes et la forme insolite des jambes, mais n’existant pas toujours réunis et se suppléant l’un l’autre.

1855, p. 149, Dœbner, Berlin. entom. Zcitschr. VL, p. 64, pl. 3,f.12a b; dans les tilleuls et les peupliers. Trichoderes pini, Candèze, Mém. d, 1. Soc. d. Se. d. Liège, XVI, p. 378,

pl, 5, f. 1; sous les écorces des pins dans les régions élevées et froides du Mexique.

20 LONGICORNES.

De ces trois caractères, les deux derniers sont les plus tranchés, at- tendu qu'il n’y en a pas un seul exemple dans la légion suivante, tandis qu’elle présente tous les passages entre des tarses normaux et ceux qui existent ici (1). Quant aux yeux,sauf chez les HYPOCEPHALUS, et quelques Anoplodermides, ils sont toujours fortement granulés.

Je ne comprends pas dans cette légion quelques genres que les auteurs récents ont coutume de placer dans le voisinage des PARAN- pra, c’est-à-dire les Spoxpyis et les Taaumasus. Ces insectes ayant le pronotum confondu avec les flancs du prothorax et des hanches antérieures non transversales, dans le sens propre du mot, sont des Cérambycides aberrants, comme les espèces dont il s'agit en ce mo- ment sont des Prionides anormaux (2).

La légion correspond aux Subcérambycides (moins les Thaumasides et les Tricténotomides) et aux Cantharognémides (moins les Nororny- sis) de M. J. Thomson, tels que ce savant entomologiste les a com- pris en dernier lieu (3). Ses espèces se répartissent dans les six grou- pes suivants :

I. Tarses à article 3 entier. a Prothorax et arrière-corps de grandeur relative

normale. b Antennes atteignant au maximum Ja base du prothorax. Tarses à art. 4 (4) développé, PARANDRIDES. _— très-court, nodiforme,. EnicusoNupes. bb Antennes beaucoup plus longues que le pro- thorax. ANOPLODERMIDES.

aa Prothorax oviforme, aussi grand que l’arrière- corps. HypocÉérALIDES,

(1) Elle comprend deux genres qui les ont, à très-peu de chose pr's, pa- reils : l’un (Hysratus) dans les deux sexes, l’autre (AcANTHINoDERA) chez la fe- melle seulement. Chez un assez grand nombre d’autres (par ex. Cyrrocna- ruvs, Prioxomma, Aneycornorus), les deux ou les quatre postérieurs sont également filiformes et imparfaitement spongieux en dessous, mais leur 3e arti- cle est plus ou moins profondément échancré, et les antérieurs sont, en outre, à l'état normal.

(2) L'aberrance suppose nécessairement l’existence d’un type préexistant au- quel elle reste subordonnée. Tous les Longicornes qui sont dans ce cas appar- tiennent, par conséquent, à l’un des trois (ypes dans lesquels se résout cette fa- mille ; leur déviation de ces types ne peut pas constituer un caractère commun qui les place en dehors de ces derniers. Ils restent, avant tout, des Prionides, des Cérumbycides, ou des Lamiides.

(3) Syst. Cerambye. p. 308 (Cantharocnémites) et 310 (Subeérambycides).

(#) C'est-à-dire le nodule qui représente le article des Pentamères.

PARANDRIDES. 21

I, Tarses à article 3 bilohé, Antennes atteignant au maximum la base du

prothorax. CANTHAROGNÉMIDES. beaucoup plus longues que lo pro- thorax. SCÉLÉOCANTHIDES, TRIBU I. PARANDRIDES,

Un seul lobe aux mâchoires. Palpes courts, les maxillaires un peu plus longs que les labiaux. Mandibules des mäles plus ou moins saillantes, horizontales, falciformes et circonscrivant un espace vide. Tête transversale, régulièrement et assez convexe. Anten- nes courtes, subdentées en scie.— Yeux fortement granulés, étroits, saillants, verticaux, faiblement sinués en avant.— Prothorax carré ou cordiforme, inerme latéralement. Pattes au plus médiocres, com- primées; jambes ayant leur angle terminal externe plus ou moins dentiforme ; tarses filiformes, non spongieux en dessous, à article 4 ayant le nodule de sa base assez développé, muni entre ses crochets d’un onychium terminé par deux soies. Épisternums métathora- ciques étroits, linéaires, Corps médiocrement ou assez allongé.

La présence d’un onychium entre les crochets du 4 article des tarses est propre à ce groupe. Il n'en est pas tout à fait de même du déve- loppement du nodule de sa base, car il se retrouve, presque aussi pro- noncé, chez quelques Anoplodermides. Quant au facies de ces insec- tes, qui rappelle celui des PassanprA de la famille des Cucujides, il n'est pas étranger aux Prionides normaux (1). Enfin la découverte d'une de leurs larves, celle de la Parandra brunnea, de l'Amérique du Nord, décrite par M. Osten-Sacken (2), achève de prouver qu'ils appartiennent à la Sous-Famille actuelle. En effet, cette larve, qui vit dans le bois en décomposition de divers arbres, ne diffère absolument en rien d’essentiel de celles des Prionides en général.

Latreille, en créant le genre PAraNDRA, l'avait compris dans sa fa- mille des Cucujides (3), mais bientôt (4) il le reporta parmi les Longi- cornes, place qu'il lui a conservée jusqu’à la fin de sa carrière et qui

(1) M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 316) signale, avec raison, l’analogie qu’ils ont, sous ce rapport, avec les Mallodontides. Il y a notamment parmi ces derniers, deux genres (Arcuerypus, Neorrion) chez lesquels elle est frappante. De même, il ne faudrait modifier que légèrement le Colpoderus caffer pour lui donner le facies d’une ParanDRa.

(2) Proceed. of the entom, Soc. of Philad. I, p. 118, pl. 1, f. 6.

(3) Cette opinion a été, dans ces dernières années, reproduite par M, Blan- chard, Hist, nat. d. Ins. I, p. 134.

(4) Gener, Crust, et Ins, II, p. 28.

29 LONGICORNES.

n’a trouvé que de rares contradicteurs parmi les entomologistes de nos jours (1). PARANDRA. Larn. Hist. nat. d. Crust, et d. Ins. XI, p. 252 (2).

Mâles : Languette de forme variable (3). Dernier article des palpes oblongo-ovalaire. Mandibules pluridentées au côté interne, échancrées au bout. Labre indistinct. Tête en général munie d’un bourrelet au-dessus de chaque œil. Antennes au maximum de la longueur du prothorax, assez robustes, déprimées, un peu atté- nuées au bout, à articles 4 gros, un peu plus long que 3, celui-ci plus épais et un peu plus grand que les suivants, 4-10 subdentés, 11 oblong- ovale; 3-11 munis d'une fossette porifère simple ou double. Pro- thorax plus ou moins transversal ; ses angles postérieurs distincts ou non. Ecusson médiocre, en triangle curviligne. Elytres peu convexes ou planes, parallèles, arrondies en arrière, en général un peu plus larges que le prothorax et rectilignes à leur base. Cuisses sublinéaires ou oblongo-ovales ; jambes antérieures munies d'un seul éperon terminal, les postérieures de deux ; tarses médiocres, à articles 1-3 peu à peu plus courts. Dernier segment abdominal égal au 4, subtronqué en arrière. Saillie mésosternale étroite, inclinée en arrière, en général canaliculée, souvent bifide au bout. Saillie prosternale assez large, dépassant un peu les hanches antérieures et médiocrement arquée en arrière. Corps glabre, brillant.

Femelles : Mandibules beaucoup plus courtes, variables sous le rapport de leurs dents internes. Menton glabre quand celui des mâles est tomenteux. Dernier segment abdominal plus long, ar- rondi en arrière.

(1) Ce sont principalement M. J. Thomson et M. Imhoff (Einfübr in d. Stud. d. Col. p. 169). Ce dernier fait de ces insectes la 6e famille de ses Coleoptera baculicornia, et les place entre les Brenthides et les Hypocéphalides.

(2) Syn. Isocerus, Illig. Mag. 1, p. 295; nom simplement indiqué; il en est de mème du suivant. Gnaruornonus, Kirby, Faun. Bor.-Amer, p. 166. Arreczagus De Geer. TeneBri0 Fab., Herbst.

(3) Latroille (Règn, anim. éd. 2, V, p. 106) la décrit comme étant cornée, en forme de segment de cercle très-court et sans échancrures ni lobes; il ajoute qu’elle diffère de celle de tous les autres Longicornes. C’est sur cette descrip- tion que A. Serville (Ann. d, 1. Soc. entom. 1832, p. 121) s’est appuyé pour exelure ces insectes de la Famille actuelle, Je n’ai examiné les organes buccaux que chez les espèces américaines , et partout j'ai trouvé le menton et la lan- guette intimement confondus et formant une pièce concave, plus ou moins re- pliée dans l’intérieur de la cavité buccale, légèrement arrondie en avant, avec son milieu prolongé en une saillie triangulaire, enfin, creusée sur ses côtés de deux excavations dans lesquelles sont insérés les palpes labiaux, Il y a proba- blement sous ce rapport, plusieurs types chez ces insectes, mais au fond leur languette reste celle d’un Prionide,

ÉRICHSONIIDES, 93

Ces insectes sont en général assez grands et leur livrée, uniforme, est presque toujours d'un fauve ferrugineux brillant, avec l'épistome, les antennes et le dernier article des tarses sujets à devenir noirs. Leur ponctuation en dessus est constamment disposée sans ordre et le plus souvent fine. Ils sont assez nombreux (1) et, pour la plupart, américains ; quelques-uns seulement habitent l'Afrique, l'Asie cen- trale, et même la Polynésie.

TRIBU II. ÉRICHSONIIDES.

Un seul lobe aux mâchoires. Palpes très-courts, subégaux. Mandibules très-courtes, verticales, aiguës au bout. Tôte assez petite, munie en dessus de quatre fortes carènes longitudinales, tronquée au niveau du bord postérieur des yeux. Antennes courtes, dentées en scie. Yeux médiocres, presque finement gra- nulés, verticaux, assez fortement échancrés. Prothorax carré, iner- me latéralement. Pattes courtes, comprimées; tarses filiformes, non spongieux en dessous, à article 3 entier; son nodule basilaire de forme normale, Episternums métathoraciques étroits, linéaires. Corps allongé.

Ce groupe est voisin du précédent, et l’unique espèce qu'il contient a mème assez le facies des Paranpra de forme étroite. Mais la forme singulière de la tête, la brièveté des mandibules, l'absence d’un onychium au article de ses tarses et la petitesse de son nodule ba- silaire, justifient l'opinion de M. J. Thomson (2 qui l'a regardée comme le type d’un groupe à part.

M. Westwood, qui a fait connaitre cet insecte, n'a pas hésité à le

(1) M. J. Thomson à publié deux Révisions du genre : la première (Musée scientifique, p. 173) comprenant 17 espèces; dans la seconde (Physis, I, p. 106), considérablement augmentée, il ez mentionne 35 dans l'ordre suivant: P. bar- bata, Nouvelle-Grenade ; lineolata Gory, Guadeloupe; grandis, occipitalis, Nouvelle-Grenade; mandibularis Perty (glabra Schœuh.), maæillosa Casteln., Brésil; glabra De Geer (testacea Fab., rotundicollis Thoms. olim), Cayenne ; columbica White, Colombie; Gyllenhalii, Venezuela; Degeerii, Brésil; gabo- nica, Gabon; Thunbergii, capicola, Cap; caspica, Falderm. Russie mér.; punc- latissima, Cayenne; austrocaledonica Montrouz., Nouvelle-Calédonie, îles Fidji; cylindrica, Mexique; scaritioides, Colombie; brunnea Fab. (purpurea Herbst), Sayi, quadricollis, conformis, dentala, minuta, polita Say, Amér. bor.; passandroides, Nouvelle-Calédonie ; cubæcola Chevrol., lœvis Latr., Cuba; Fabricii, lucanoides, Luciana, punctata White, Nouvelle-Grenade; cribrata, Cuba; plus la suivante restés inconnue à l’auteur : P. beninensis, Murray, Trans. of the Linn, Soc. XXII, p. 452, pl. 47, f. 7; Vieux-Calabar,

(2) Syst. Cerambyc, p. 313,

sf

24 LONGICORNES.

comprendre parmi les Longicornes, et son exemple a été suivi par le petit nombre d'auteurs qui en ont parlé.

ERICHSONIA. Wesrw. Trans. of the entom. Soc. V, p.210 (1).

Mâle : Languette petite, arrondie en avant. Dernier article des palpes oblongo-ovalaire. Labre indistinct. Tête pas plus large que le prothorax, déclive en avant. Antennes à peine aussi longues que le prothorax, assez robustes, déprimées, atténuées au bout, à articles À un peu plus long que 3, celui-ci et 4-10 dentés en scie, égaux, occupés sur leur tranche interne par une grande fossette porifère, superficielle sur les derniers, 11 plus long que 10, acuminé au bout. Prothorax en carré long, arrondi aux angles postérieurs, oblique- ment tronqué et subexcavé en avant, pluricaréné en dessus. Ecus- son petit, en triangle curviligne. Elytres parallèles, allongées, pas plus larges que le prothorax et conjointement échancrées à leur base, arrondies à leur extrémité, déprimées sur le disque. Cuisses oblon- go-ovales, les postérieures ne dépassant pas le segment abdominal; jambes graduellement élargies, les antérieures munies au bout d'un éperon interne allongé et crochu, les autres brièvement bi-éperonnées ; tarses courts, à articles 4 égal au moins à 2-3 réunis, 4 aussi long qu'eux tous. Dernier segment abdominal subtronqué au bout. Saillie mésosternale très-étroite, inclinée. Saillie prosternale brus- quement arrondie en arrière. Corps allongé, linéaire, hérissé de poils fins peu serrés.

Femelle : Elle diffère du mâle en ce que son prothorax est privé de troncature en avant et que ses carènes discoïdales sont autrement disposées ; son dernier segment abdominal est également plus long et arrondi au bout.

M. Westwood n’a connu que ce dernier sexe; on doit à Schaum (2) d’avoir décrit le mâle.

L'unique espèce (3) du genre est originaire du Mexique, de petite taille (9-12 millim.) et d'un jaune testacé passant plus ou moins au ferrugineux sur la tête et le prothorax. Les sillons qui séparent les carènes de ce dernier sont assez fortement et irrégulièrement ponc- tués ; les élytres le sont uniformément et présentent un petit nombre de lignes saillantes très-peu prononcées.

(1) Dans quelques collections de Paris, le genre est inscrit sous le nom de Tnoriponora depuis longtemps employé par Knhl, avec la désinence masculine, pour un genre d’Ophidiens dont la couleuvre commune d’Europe est le type.

(2) In Wiegm, Archiv, 1850, IL, p. 192.

(3) K. dentifrons, Westw. loc. cit. p. 211, pl. 22, f. 2; avec de nombreux détails,

ANOPLODERMIDES. 25

TRIBU III. ANOPLODERMIDES.

Un seul lobe aux mächoires. Mandibules subverticales, le plus souvent saillantes chez les mâles, falciformes et circonscrivant un espace vide. Antennes au moins de la longueur de la moitié des élytres, plus ou moins dentées en scie. Yeux fortement granulés chez les uns, médiocrement chez les autres. Prothorax entier et finement rebordé sur les côtés. Tarses filiformes, non spongieux en dessous, à article 3 entier ou très-faiblement échancré au bout; son nodule basilaire plus ou moins développé. Episternums mé- tathoraciques médiocrement larges, graduellement rétrécis en arrière,

Ce groupe fondé, il y a longtemps, par M. Guérin-Méneville (1), est très-naturel et se compose de quelques espèces de l'Amérique du Sud d'un facies particulier. Sauf les MysreniA qui sont de forme allongée et peu robuste, ce sont des insectes assez courts, épais, mais dont la livrée varie. La longueur relative de leurs antennes suffit pour les distinguer des deux groupes précédents, sans parler de leur forme gé- nérale. Chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux, les cavités coty- loïdes des hanches antérieures sont fermées en arrière par un mince filet, caractère Gtranger, à ma connaissance, à tous les genres de la légion actuelle, sans aucune exception.

De tous les groupes de Prionides aberrants, celui-ci est le plus riche en genres ; il en contient quatre qui sont tous d’une grande rareté dans les collections.

L. Epistome prolongé en une épine aiguë : Mysteria.

IL. triangulaire ou largement tronqué. a Article 3 des antennes beaucoup plus court que 4 : Sypilus. aa au moins aussi long

Epistome triangulaire, saillant : Anoploderma. largement tronqué : Migdolus.

MYSTERIA. J. Tous. Essai, etc., p. 278 (2).

Languette très-petite, entière en avant. Palpes assez grèles, les labiaux notablement plus courts que les maxillaires; le dernier article

(1) Revue z0ol, 1840, p. 276.

(2) Syn. Cernaropms (Dup.), Dej. Cat. éd. 3, 1834, p.343; nom employé, depuis (1843), par Fitzinger pour des Reptiles. Prionniuw, Burmeist, Stettin. entom. Zeit. 1865, p, 159,

26 LONGICORNES.

de tous en triangle allongé. Mandibules médiocres, assez robustes, droites, puis arquées et simples au bout, unidentées avant leur extré- mité. Labre indistinct. Tôte médiocre, légèrement rétrécie en ar- rière, occupée en avant par une profonde excavation hexagonale ; épis- tome prolongé en une épine aiguë. Antennes de la longueur des 2/3 du corps, assez robustes, à articles À gros, médiocre, subobconique, arqué, 3-10 subégaux, déprimés, anguleux à leur extrémité interne, 11 plus long, arrondi au bout ; tous, à partir du 3°, mats. Yeux très-gros, saillants, fortement grénvlés, à peine sinués en ayant, sub- contigus en dessous, médiocrement séparés en dessus. Prothorax subtransversal, médiocrement convexe, cordiforme, tranchant sur les côtés, légèrement bisinué à sa base; son bord antérieur largement saillant dans son milieu. —Ecusson assez grand, arrondi en arrière. Elytres médiocrement convexes, allongées, parallèles, arrondies en arrière, notablement plus larges que le prothorax et rectilignes à leur base. Pattes longues, les postérieures plus que les autres ; cuisses comprimées, linéaires; jambes peu à peu élargies, surtout les anté- rieures, les quatre premières bi-, les postérieures uni-éperonnées au bout; tarses allongés, à articles 4-3 obconiques, décroissant graduel- lement. Saillie mésosternale étroite, subverticale. Saillie pro- sternale convexe, brusquement arquée en arrière. Corps allongé, glabre en dessus.

Cette formule à probablement été rédigée d’après le sexe mâle ; les trois seuls exemplaires que j'aie vus de l’espèce typique étaient pa- reils, sauf pour la taille.

Cet insecte, auquel M. J. Thomson a conservé le nom de cylindri- pennis qu'il porte dans le catalogue de Dejean, aurait pu en rece- voir un autre, car il est plutôt déprimé en dessus. Il est d’assez grande taille (20 à 28 mill.) et d’un testacé passant au rouge ferru- gineux sur la tête, les antenues et le prothorax, parfois presque entier de cette dernière couleur. Sa sculpture consiste uniquement en points enfoncés un peu plus gros sur l’avant-corps que sur les élytres. Il est répandu depuis le Brésil méridional jusqu’en Patagonie (1).

Le genre Prioninium de M. Burmeister à été établi sur cet insecte d’après des exemplaires provenant de Montevideo.

SYPILUS. Guén.-Ménev. Rev. zool., 1840, p. 277. Mâle : Languette très-courte, à peine sinuée en avant. Palpes

assez longs, médiocrement robustes, peu inégaux ; leur dernier article à peine élargi et obtus au bout. Mandibules de la longueur des

(1) J'en connais une seconde espèce de Montevideo, plus petite, toute noire et dont les antennes, plus longues et plus grôles, sont moins fortement dentées.

ANOPLODERMIDES. 27

2/3 de la tête, minces, arquées, circonscrivant un vide, aiguës au bout, inermes en dedans. Labre nul, Tête, penchée, ün. peu saillante, munie d'une carène transversale entre les yeux; épistome saillant, triangulaire et tronqué en avant, sinué sur les côtés. An- tennes de la longueur des 2/3 du corps, assez robustes, à articles 4 gros, court et cylindrique, 3 obconique, presque trois fois plus court que 4, 4-10 déprimés, égaux, assez fortement en scie à leur extrémité interne, 11 plus long que 10, obtus au bout. Yeux assez fortement granulés, latéraux, entiers. Prothorax aussi long que large, régu- lièrement convexe, arrondi sur les côtés, largement saillant et arrondi en avant, bisinué aux extrémités de sa base. Ecusson allongé, ar- rondi en arrière. Elytres médiocrement allongées, assez convexes, graduellement rétrécies et arrondies en arrière, notablement plus larges en avant que le prothorax. Pattes courtes; cuisses robustes, sublinéaires ; jambes assez grêles, finement âpres, fortement évasées au bout, avec leur angle externe saillant; tarses longs, grêles, à articles 1-3 décroissant peu à peu, 4 assez long, ses crochets grûles. Dernier segment abdominal entier. Saillie mésosternale étroite, verticale. Saillie prosternale fortement arquée en arrière avec un petit tubercule. Corps oblong, glabre, ailé.

Je n'ai vu de l’espèce unique (1) de ce genre que deux exemplaires complétement pareils que, d’après la structure de leurs antennes, je présume être des mâles. Les auteurs se taisent sur les caractères sexuels.

Get insecte, découvert par A. d'Orbigny, en Patagonie (baie de San Blas), est de la taille des grands individus du Spondylis bupres- toides, d'un noir mat en dessus, d’un rouge sanguin obscur en des- sous, avec les antennes d’un ferrugineux clair; toute sa surface su- périeure est uniformément rugueuse, surtout sur les élytres.

ANOPLODERMA. Guér.-MÈnev. Rev, 3001. 1840, p. 276.

Mandibules aussi longues que la tête. Celle-ci sans carène entre les yeux, légèrement excavée sur le front ; son épistome retréci, mais médiocrement saillant en avant, avec son bord antérieur arrondi. Antennes de la longueur de la moitié du corps, à article 3 aussi long que # et, comme lui, denté à son extrémité en dedans.— Yeux assez fortement échancrés. Prothorax transversal, convexe, très-arrondi sur les côtés, fortement et brusquement rétréei à sa base, cordiforme. Élytres parallèles. Cuisses robustes, les quatre antérieures sub-

(1) S. Orbignyi, Guérin-Ménev. loc. cit.; Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. pl. 20, f, 1; une meilleure figure a été donnée par M. Westwood, The Journ. of Entom, IL, pl. 7, f, 2, avec des détails. 1

28 LONGICORNES.

linéaires, les postérieures plus fortes, elliptiques; jambes très-âpres. Saillie mésosternale verticale, puis recourbée en arrière. Saillie prosternale sans tubercule postérieur. Corps finement pubescent en dessous. Le surplus comme chez les SypiLus.

La longueur relative du 32 article des antennes et la forme du pro- thorax sont les deux caractères essentiels qui distinguent ce genre du précédent. 1] ne comprend également qu'une espèce (1) découverte par A. d’Orbigny dans les Andes du Pérou et de Bolivia. Elle est un peu plus grande que le Sypilus Orbignyi, plus parallèle et d'un noir brunâtre, avec les bords latéraux du prothorax et les élytres d'un jaune ferrugineux ; ces dernières sont assez fortement rugueuses, la tête l'est finement et le prothorax ponctué. L’unique exemplaire de ce rare insecte que j'aie sous les yeux est probablement une femelle.

MIGDOLUS. Wesrw. The Journ. of Entom. M, p. 120.

Je ne connais pas ce genre en nature ; mais, d’après les caractères que Jui assigne M. Westwood, il est évident qu'il est également voi- sin des Sypizus et n’en diffère que par les points suivants :

Mandibules falciformes, munies au côté interne d'une petite dent médiane. Labre distinct, très-court, cilié en avant. Tète plus courte, largement tronquée en avant. Antennes de la longueur de la moitié du corps, à articles 3 aussi long que 4, denté à son extré- mité en dedans ainsi que ce dernier et 5-10, 11 plus court que celui- ci.— Jambes denticulées sur leur tranche externe ; les trois premiers articles des tarses hérissés en dessous de longs poils. Saillie pro- sternale non saillaute et tronquée en arrière. Corps parallèle, pu- bescent en dessous.

Le type du genre (2) est originaire des environs de Rio-Janeiro, d’un tiers environ plus grand que l'Anoploderma bicolor dont il a le facies, d'un noir brillant, et paraît avoir une sculpture pareille à celle de ce dernier, avec quatre fossettes arrondies et disposées en carré sur le prothorax.

TRIBU IV. HYPOCÉPHALIDES.

Deux lobes aux mâchoires. Palpes médiocres, robustes, subé- gaux. Mandibules assez longues, verticales. Antennes très-cour-

(1) À. bicolor, Guérin-Ménev. loc. cit.; Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. pl. 20, f. 2; Westw. The Journ. of Eutom. IL, pl. 7, f. 3, avec des détails.

(2) M. Fryanus, Westw, loc, cit., pl. 7,f, 1, avec beaucoup de détails.

HYPOCÉPHALIDES. 29

tes, en partie moniliformes. Yeux finement granulés. Prothorax oviforme, plus grand que l'arrière-corps, entier et finement rebordé latéralement. Pattes excessivement robustes, surtout les postérieu- res; tarses pentamères, filiformes, sans brosses en dessous. Épi- sternums métathoraciques médiocrement larges, atténués et étroite- ment tronqués en arrière, Corps aptère.

Cette formule est plus que suffisante pour distinguer ce groupe des précédents, mais elle ne donne qu'une idée imparfaite de l'aspect singulier du genre HypocepaLus qui le compose à lui seul. Aussi, plus encore que les TricreNoromA, a-t-il divisé les entomologistes sur la question de savoir quelle place il doit occuper (4). Placé dans l’o- rigine à côté des Sizpka par Desmarets, son fondateur (2); puis parmi les Cucujides, dans le voisinage des PASSANDRA (3) ; constitué ensuite en une famille à part soi-disant intermédiaire entre les Lamellicornes et les Hétéromères (4), on a été jusqu'à en faire un Lamellicorne (à) et même à proposer de le laisser en delfors de toutes les familles de Coléoptères, sans en établir une à part pour lui (6). Néanmoins, en ce moment, la plupart des auteurs sont d'accord pour reconnaître les ana-

Jogies qui le rattachent aux Longicornes (7), opinion à laquelle Je me

rallie complétement et dont M. J. Thomson à parfaitement résumé les motifs en disant que l'aspect extraordinaire de cet insecte provient, non d’un assemblage hétérogène de caractères, mais d'une mons- trueuse exagération de caractères qui se retrouvent parmi les Longi- cornes aberrants.

(1) On trouvera dans M. J, Thomson (Essai, etc, p. 263) l'exposé le plus complet de toutes les opinions émises à cet égard, ainsi que l'examen le plus approfondi dont les analogies de ce genre aient été jusqu'ici l’objet.

(2) Cette façon de voir a été adoptée par M. De Castelnau (Hist, nat, d. Col. I, p. 3) et par Hope (The Coleopt. Man. IL, p. 149).

(3) Westw,. An Introd., ete., II, p. 150.

(4) Gistl, Faunus, neue Folg. I, p. 54.

(5) T. Curtis, Trans. of the Linn. Soc. XXI, p. 229.

(6) Spinola, Dei Prioniti, etc. p. 26.

(7) M. Burmeister est le premier qui ait émis cetto idée dans une lettre adressée à M. Westwood, et que ce dertier a publiée dans ses Arcan. entom. I, p. 37, en déclarant se rallier à cette opinion. Voyez aussi Guér.-Ménev. Revue 2001. 1841, p.17; A. White, Ann. a Mag. of nat. Hist. Ser, 2, XIV, p. 464; Gerstæck, in Wiegm. Archiv, XXI, 1855, IL, p. 190; etJ, L. Le Conte, Journ. of the Acad of Philad, Ser. 2,11, p. 99. M. Blanchard (Hist. nat. d. Ins. Il, p.135) en fait une famille à part, qu'il place immédiatement à côté des Longi- cornes, façon de voir qui se rapproche de très-près de celle-ci,

30 ** LONGICORNES.

HYPOCEPHALUS, Desmar. Mag. d. Zool.; Ins. 1832, pl. 24 (1).

Menton transversalement ovale, faiblement tricuspide en avant; languette très-petite, cachée derrière lui, Lobe externe des mâ- choires court et large, l’interne extrèmement petit; tous deux ciliés en avant. Dernier article des palpes en triangle subéquilutéral. Mandibules robustes, un peu recourbées en dessous, en cône déprimé, avec un fort tubereule au bord externe, l’interne droit. Labre très- étroit, allongé, un peu échanceré et cilié au bout. Tête fortement fléchie au repos (2), allongée, munie de chaque côté, sous les anten- nes, d’une corne robuste, conique, dirigée en arrière et en bas etmu- nie en dehors d'un petit tubercule près de son sommet; peu convexe en dessus et divisée en deux parties par une carène transversale : l’antérieure en carré long, le postérieure élargie, #bruptement et pro- fondément échancrée en arrière, avec ses côtés prolongés postérieu- rement en lobes arrondis, Antennes beaucoup plus courtes que la tôte, brillantes, brièvement ciliées, à articles 1 gros, ovale, 3 un peu plus long que les suivants, subeylindrique, 4-10 transversaux, perfo- liés, 11 aussi long que 3, arrondi au bout. Yeux latéraux, insérés sous un rebord de la tête, assez petits,entiers et obliques. Prothorax formant presque la moitié du corps, oviforme, plus atténué en avant qu’en arrière, avec son bord antérieur très-saillant, arrondi, et sa base légèrement sinuée dans son milieu. Écusson cordiforme, assez grand, aigu en arrière.— Élytres soudées, à peine aussi longues que le prothorax, très-convexes, acuminées et un peu recourbées en ar- rière, un peu plus larges que la base du prothorax et munies d’un large repli en avant; leurs épipleures verticales et subcarénées en . haut. Pattes médiocres, les trochanters des postérieures très-sail- lants, en cône aigu; cuisses de la même paire renflées à leur base, échancrées à leur extrémité et munies en dessous et en dehors d'une dent médiane aplatie; les quatre jambes antérieures presque droites, armées en dehors d'une large dent submédiane, avec leur angle ter- minal externe très-saillant en dehors et l'interne bi-mucroné ; les pos- térieures arquées, très-fortement élargies et tronquées au bout; leur

(1) Syn. Mesocrasrus, Gistl, « Mesoclastus paradoæus , eine neue Familie, Sippe und Gattung aus der Ordnung der Kæfer » in-8, 6 p. 1 pl. n. München 1336; opuscule republié l'année suivante, par l'auteur, dans son « Faunus » nue Folge, I, p. 54. L

(2) En dessous, quand elle est redressée, elle présente une assez singulière structure dont J. Gurtis (loc. cit. p. 231, pl. 25, f, 1 s} a seul parlé et qu'il a figurée. Le col globuleux, à l’aide duquel elle s'articule avec le prothorax, est entamé en avant par une très-grande cavité en forme de triangle renversé, et dont les bords sont grossièrement dentés.

CANTHAROCNÉMIDES. 31

angle interne saillant et inerme ; tarses assez longs, à articles 1 allongé, 2-4 graduellement plus éourts. Abdomen très-petit, acuminé en arrière; son dernier segment entier. Métasternum très-ample, Saillie mésosternale assez étroite, concave, subhorizontale, échancrée en arrière. Saillie prosternale étroite, canaliculée, un peu saillante postérieurement et terminée par une pointe obtuse.— Corps oblongo- ovalaire, presque glabre.

Desmarets a donné une idée générale exacte du facies de l’espèce unique (1) de ce genre extraordinaire, en disant que sa forme géné- rale rappelait celle du Gryllotalpa vulgaris. Elle est très-grande, car elle atteint jusqu’à sept centimètres de longueur et ne descend guère au-dessous de six. Sa livrée est en entier d’un brun noirâtre mat (2), la tête et le prothorax sont pointillés ; ce dernier présente six points enfoncés superficiels, dont quatre disposés en arc de cercle en avant de sa base et deux à quelque distance des angles antérieurs. Les ély- tres, légèrement rugueuses, ont chacune quatre faibles côtes abrégées en arrière. Les exemplaires, peu nombreux, existant dans les collec- tions, présentent entre eux quelques différences qui sont probable- ment sexuelles, mais dont la valeur exacte n’a pas encore été déter- minée.

Ce remarquable insecte est originaire du Brésil et ne paraît avoir été rencontré jusqu'ici que dans les provinces de Minas Geraes et de Bahia. On ne l’a encore observé que marchant lentement à terre, ou, dit-on, dans des carcasses desséchées d'animaux. Ses habitudes sont probablement souterraines.

TRIBU V. CANTHAROCNÉMIDES.

Un seul lobe aux mâchoires. Palpes médiocres, robustes, les maxillaires plus longs'que lesflabiaux.— Mandibules des o’saillantes, falciformes. Antennes au maximum aussi longues que le protho- rax, Yeux fortement granulés, entiers. Prothorax non crénelé ni épineux sur les côtés. Pattes courtes ; jambes tranchantes et forte- tient anguleuses et dentées en‘dehors; les quatre antérieures ayant leur angle terminal externe très-saillant; les postérieures fortement

(1) H. armatus, Desmar. loc. cit, (Mesoclast. paradoæus, Gistl, loc. cit.): outre ces deux figures, voyez celles données par M. Westwood et J. Curtis, loc. cit.; ce sont les meilleures et il n’y en a pas d’autres, à ma connaissance.

(2) Suivant une communication verbale que m’a faite M. A. de Lacerda, rési- dant à Bahia, les individus recueillis aux environs de cette ville auraient un re- flet d’un vert olivâtre, que ne présentent pas ceux existant dans les collections d'Europe, Serait-ce une espèce distincte ?

32 LONGICORNES.

dilatées au bout; les éperons de toutes courts, ceux des postérieures larges et arrondis au bout; tarses imparfaitement spongieux en des- sous, leur 3 article bilobé. Épisternums métathoraciques larges, subparallèles, fortement tronqués en arrière. Corps court.

Dans ce groupe, le article des tarses 4 cessé d’être entier, mais, sous le rapport du facies de ses espèces, de la brièveté des antennes et de la structure des jambes, il est aussi anormal que les précédents. Il ne comprend que le genre suivant qui, en dehors de l'Afrique, n'a encore été rencontré que sur la côte de Malabar. *

Genre incertæ sedis : Cantharoctenus.

CANTHAROCNEMIS. A. SErv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 132.

Mâles : Languette petite, entière en avant. Dernier article des palpes oblongo-ovalaire, un peu arqué. Mandibules aussi longues que la tête, robustes, fortement arquées, tronquées et échancrées au bout. Labre vertical, concave, arrondi et cilié sur son bord infé- rieur, Tète forte, transversale, convexe sur le vertex, déclive et finement sillonnée en avant, avec le front coupé carrément; épistome enfoncé, très-court, largement échancré antérieurement. Antennes robustes, à articles 1 très-gros, médiocre, en massue arquée, 3-10 égaux, transversaux, légèrement et obtusément en scie au côté ex- terne, 41 plus long que 10, oblong, arrondi au bout. Yeux laté- raux, étroits. Prothorax transversal, subeylindrique, droit sur les côtés dans ses 2/3 ‘antérieurs, fortement et obliquement tronqué de chaque côté en arrière, tronqué à sa base, avec les angles de celle-ci subépineux, les antérieurs un peu saillants et obliquement tronqués. Écusson subtransversal, en triangle curviligne. Élytres mé- divcres, convexes, parallèles, arrondies et inermes en arrière, un peu plus larges en avant que la base du prothorax. Pattes robustes, comprimées; cuisses sublinéaires; jambes armées en dehors, les Ares de deux, les de trois à quatre, les de cinq à six dents, toutes fortement élargies au bout, surtout les postérieures ; tarses assez longs, à article 1 glabre en dessous, grêle, en cône allongé, plus grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal trans- versal, entier. Saillie mésosternalo très-étroite, enfouie, in- clinée. Saillie prosternale droite, assez saïillante et acuminée en arrière. Corps court, robuste, glabre en dessus, plus ou moins lucaniforme. à

Femelles : Mandibules beaucoup plus courtes, arquées dès leur base, ne circonserivant qu'un petit espace vide, aiguës au bout, uni- ou bidentées en dedans (1).

(1) Pouf le surplus, je fie leur trouve aucune différence avec l’autre sexe,

CANTHAROCNÉMIDES. 33

Les espèces typiques ont un peu le facies des SPonny1s près des- quels Serville les a placées, mais elles sont beaucoup plus grandes. Dans ces derniers temps, M. Westwood en a décrit une qui s'éloigne des précédentes par sa forme générale, ainsi que par quelques autres caractères, et dont il à fait un sous-genre, de sorte que ces insectes peuvent se répartir dans deux sections.

*CANTHAROGNEMIS VRAIS. Mandibules uni- ou bidentées en dedans.— Antennes atteignant la base du prothorax. Corps convexe (1).

CantHaRoPLATYS Westw. (2). Mandibules très-robustes, unidentées à leur base interne. Antennes à peine plus longues que le diamè- tre transversal de la tête. Corps plus déprimé. Une espèce : C. Felderi; Nil blanc.

La livrée de toutes les espèces varie en dessus du noir au brun- marron, en dessous elle est en général ferrugineuse. Le prothorax et les élytres sont plus ou moins rugoso-ponctués; les secondes pré- sentent deux ou trois lignes saillantes peu distinctes.

Note.

M. Westwood n'a fait du genre suivant qu’un sous-genre des CAN- THAROCNEMIS. Il parait, en effet, posséder les traits essentiels de l’or- ganisation de ces derniers, mais ses antennes de 18 articles, bipecti- nées et plus longues que le prothorax l'en éloignent tellement que, dans la méthode que je suis, il doit former au moins un genre à part. La formule suivante est empruntée en grande partie à la description de l'espèce publiée par M. Westwood.

CANTHAROCTENUS. Wesrw. Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, Il; Proceed. 1866, p. 133.

Mandibules de la longueur de la tête, falciformes, très-obliquement tronquées au bout, avec deux dents internes : l'une aiguë, apicale, l'autre subapicale. Antennes de 18 articles; tous, sauf 1-2, munis en dessous de deux dents, le dernier prolongé en dessous en un lobe

mais comme ces insectes sont rares dans les collections, il serait possible que les exemplaires que je regarde comme des femelles fussent des mâles à mandi- bules plus courtes et autrement faites que de coutume. Cependant je crois ne Pas me tromper.

(1) Esp. africaines : C. spondyloides, À. Serv. loc. cit. 9; pour une figure de ce sexe, voyez Westw. The Journ. of Entom. IL, pl. 7, fig. 4, avec des détails ; Sénégal, Kraatzii, . Thoms. Essai, etc., p.275, d'; Nubie; très-voisin du précédent dont il n’est peut-être que le mâle. Esp. indienne : €. Downesii, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 236 ; Bombay.

(2) Trans. of the entom. Soc.; Procecd. 1866, p. 133.

Coléoptères. Tome VII. 3

34 LONGICORNES,

mince et large dont les bords incisés simulent deux autres dents. Prothorax cylindrique, arrondi æux angles antériews, obliquernent tronqué aux postérieurs, muni de chaque côté d'un petit tubercule. Élytres beaucoup plus larges que le prothorax.— Pattes plus lon- gues que celles des CANTHAROCNEMIS ; jambes antérieures planes, mu- nies en dehors de deux épines médianes et de quelques denticules, avec leur angle externe prolongé en une large épine ; les postérieures denticulées en dehors. Métasternum densément villeux.

Le type du genre (Burchellii Westw.) a environ 20 millimètres de longueur, est d’un brun-marron brillant et, sous le rapport de la sculp- ture des téguments, ressemble aux CANTHAROGNEMIS. Il est originaire du Damara (Afrique mér.).

TRIBU VI. SCÉLÉOCANTHIDES.

Un seul lobe aux mächoires, Palpes assez grands, surtout les maxillaires. Mandibules médiocres, verticales. Antennes beau- coup plus longues que le prothorax. Yeux fortement granulés, très-échanerés. Prothorax uni-épineux de chaque côté. Jambes tranchantes et fortement anguleuses et dentées en dehors; l'angle terminal externe des quatre antérieures digitiforme ; tarses impar- faitement spongieux en dessous ; leur 3% article bilobé. Épister- nums métathoraciques larges, parallèles, fortement tronqués en ar- rière. Corps oblong, massif.

Sauf les jambes, ces insectes n'ont plus rien d'aberrant; leur facies même se rapproche de celui des Prionus. Mais le caractère en ques- tion suffit pour qu'ils doivent être compris dans la Légion actuelle qu'ils rattachent à la suivante. L’unique genre qu’ils constituent est propre à l'Australie.

SCELEOCANTHA. New. Ann. a. Mag. of nat. Hist. V, p. 14(1).

Mûles : Languette faiblement et triangulairement échancrée. Dernier article des palpes en triangle allongé. Labre horizontal, tronqué et fortement cilié en avant. Mandibules assez robustes, droites, puis arquées et aiguës au bout, inermes en dedans, Tête transversale, déclive et un peu excavée en avant, avec le front large- ment échancré en arc; épistome court, bisinué en ayant. Anten-

(1) Syn. Prionus Hope,

PRIONIDES VRAIS. 35

nes de la longueur des 2/3 du corps, peu à peu atténuées, à articles 1 gros, médiocre, en massue arquée, les suivants déprimés, 3 un peu plus long que 4, celui-ci et 5-10 subégaux, 41 à peine plus long que 10, obtus au bout.— Yeux largement séparés en dessus, Prothorax transversal, convexe, rétréci en avant, muni de chaque côté d’une forte épiné médiane aiguë, fortement échancré en arrière de cette épine, bisinué à sa base. Écusson assez grand, arrondi en arrière. Élytres convexes, peu ou médiocrement allongées, parallèles, lar- gement arrondies en arrière, pas plus larges en avant que le milieu du prothorax.— Pattes assez robustes, comprimées; cuisses linéaires, les postérieures très-larges; jambes fortement dilatées au bout, leurs dents en nombre variable, celles des antérieures toujours très-larges ; tarses médiocres, à article À comprimé, noueux au bout, plus long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal fortement transversal, subtronqué en arrière. Saillie mésosternale très-étroite, lamelli- forme, enfouie, horizontale. Saillie prostérnale convexe, brusque- ment arquée en arrière. Corps plus ou moins villeux en des- sous,

Femelles : Outre leur taille plus forte, elles ne diffèrent des mâles

que par leurs antennes un peu plus courtes et leur dernier segment abdominal arrondi en arrière.

Le genre se compose de deux assez rares espèces (4) de l'Australie, L'une d'elles (pilosicollis), de forme beaucoup plus courto que l'autre, est remarquable par la villosité fine et abondante dont elle est revêtue partout, sauf sur les élytres. Chez toutes deux, ces dernières sont cri- blées de gros points enfoncés complétement pareils à ceux d’un à coudre. La livrée ne diffère pas de celle des Prionus.

LÉGION II.

PRIONIDES VRAIS.

Tarses munis de brosses en dessous, au moins aux pattes antérieu- res, très-rarement imparfaitement spongieux à toutes ; leur 3 article bilobé, au moins échancré au bout ou excayé en dessus ; le nodule basilaire du constamment très-court, Antennes toujours nota- blement plus longues que le prothorax. Celui-ci rarement inerme sur les côtés. Jambes souvent äpres ou épineuses, mais jamais fortement anguleuses et dentées en dehors.

Ces caractères, en partie négatifs, sont les seuls que j'aie pu trou- ver pour distinguer cette légion de la précédente. Elle comprend tout

(1) S. glabricollis, Newm. loc. cil.; Tasmanie. Prion. pilosicollis, Hope, Trans, of the Zooï, Soc. I, p. 16, pl. 2, f. 1; Australie mér.

36 LONGICORNES,

le reste des Prionides et me paraît, comme à M. J. Thomson, ne for- mer qu’un tout naturel, susceptible d'être sous-divisé en groupes secondaires, mais non en plusieurs tribus.

Ce savant entomologiste a pris pour point de départ, dans ce but, la granulation des yeux et a ainsi obtenu deux groupes fondamentaux : les Mallaspites chez lesquels cette granulation est très-fine, et les Prio- nites vrais qui l'ont, au contraire, très-forte. Cette division est très- bonne; mais plusieurs caractères, inobservés jusqu'ici, m'ont conduit à reconnaître que ces insectes appartiennent à trois types distincts, reconnaissables à des caractères suffisamment précis et, pour autant qu’on en peut juger dans l'état actuel de la science, présentant, au moins chez l'un des sexes, des différences dans les habitudes.

Les uns (par ex. CYRTOGNATHUS, PoLyARTHRON), qui sont aberrants à certains égards, et auxquels le nom de Prionides souterrains convient très-bien, car ils paraissent vivre dans le sein de la terre, sont carac- térisés par la différence très-prononcée que présente la saillie inter- coxale de l'abdomen selon le sexe. Celle des mâles est à l'état normal, c'est-à-dire en triangle aigu ou obtus, tandis que celle des femelles est excessivement large et fortement arrondie en avant, Quand ce ca- ractère fait défaut, le métasternum est très-court, ou les mandibules des mâles sont très-allongées, recourbées en dessous et croisées au repos. La granulation des yeux varie et la livrée, habituellement mo- deste, prend quelquefois des couleurs métalliques.

Les autres, qu’on peut appeler Prionides syluains (par ex. Prionus coriarius), vivent et subissent leur métamorphose dans l'intérieur des végétaux ligneux. Tous ont la saillie intercoxale en triangle aigu dans les deux sexes, le métasternum long, les yeux fortement granulés, les mandibules non recourbées en dessous (Sricrosomus excepté), enfin une livrée constamment privée de couleurs métalliques et, à une seule exception près (Macrodontia cervicornis), d’un dessin propre- nent dit.

Enfin les derniers (par ex. ANACOLUS, Pynopes), que je nommerai Prionides pæcilosomes, ont probablement, pendant les premiers temps de leur existence, les mêmes mœurs que les Prionides sylvains dont ils possèdent ia plupart des caractères, mais leurs yeux sont toujours finement granulés; leur mésosternum est, en règle générale, reeu dans une échancrure du prosternum, ce qui ne se voit jamais dans les deux groupes précédents; enfin leur livrée est très-variée et sou- vent ornée de nuances métalliques.

Les deux premières de ces sections ou cohortes correspondent aux Prionites vrais de M. J. Thomson, la seconde à ses Mallaspites, moins les Psaupoenaraus qui font partie des Prionides souterrains.

PRIONIDES SOUTERRAINS. 37

COHORTE I. PRIONIDES VRAIS SOUTERRAINS.

Saillie intercoxale de l'abdomen en triangle obtus au bout chez les mâles, arrondie antérieurement en arc de cercle et, en général, excessivement large chez les femelles ; rarement en triangle aigu dans les deux sexes, mais alors le métasternum très-court, ou les mandi- bules longues et recourbées en dessous. Yeux fortement ou fine- ment granulés. Cuisses postérieures dépassant assez souvent le sommet des élytres (1). Corps souvent apière.

Par suite de l’aberrance de leur saillie intercoxale ou de leur mé- tasternum, ces insectes se rattachent jusqu'à un certain point à la légion précédente et me paraissent dès lors devoir être placés en tête de celle-ci.

Quant aux habitudes souterraines que je leur suppose à tous, on n'a de certitude à cet égard que pour une seule de leurs espèces, le Dorysthenes montanus du continent indien (2). Mais il y a de fortes probabilités qu'il en est de même pour les autres espèces, surtout pour celles qui sont aptères chez les deux sexes ou l’un d'eux seulement.

Quoique peu nombreux, ces insectes ne forment pas moins. de six groupes très-distincts, dont trois sont propres à l'Amérique du Sud. Les autres sont disséminés en Afrique, en Asie et dans la Polynésie. I. Saillie intercoxale triangulaire dans les deux sexes.

Mandibules longues, recourbées en bas et en arrière; métasternum de longueur nor-

male; corps ailé. G. CYRTOGNATHIDES. Mandibules courtes, horizontales; métaster- num très-court; corps aptère,. 1. PSALIDOCOPTIDES.

II, Saillie intercoxale en triangle obtus chez les , large et arrondie en arc de cercle chez les Q. a Prothorax fortement bi- outri-épineux de cha- que côté. Mandibules longues, recourbées en bas. 2. PSALIDOGNATHIDES. médiocres, subverticales. 3. MicrOPSALIDES.

(1) Ce caractère est étranger à tous les Prionides sylvains sans exception; leurs cuisses postérieures n’atteignent que dans un seul genre (Auracorus) le sommet de l’abdomen; chez les autres elles sont beaucoup plus courtes,

(2) Voyez les détails publiés sur cet insecte, par M. Guérin-Méneviile (Rev. zool. 1840, p. 40), d’après M. Perrotet. IL habite les parties montagneuses du plateau des Nilgherries et sort de terre, d’avril en juin, en si grandes quantités qu'il recouvre le sol en certains endroits, et que les ours en font leur nour- riture,

38 LONGICORNES.

aa Prothorax uni- ou bidenté; les dents courtes, souvent en forme de festons. Antennes au moins de 16 art., flabellées (œ) ou pectinées (©); yeux fortement granulés. 4. PoLyARTHRIDES Antennes de 11 art., variables; yeux finement granulés. 5. MÉROSCÉLISIDES,

GRouPE I. Psalidocoptides.

Mandibules courtes, horizontales. Antennes de 41 articles, fili- formes, plus courtes que le corps. Yeux fortement granulés, à peine échancrés. Prothorax fortement tridenté de chaque côté. Cuisses postérieures dépassant longuement l’abdomen chez les mâles ; tarses subeylindriques, à article 3 simplement échancré au bout, Saillie intercoxale de l’abdomen en triangle allongé et aigu dans les deux sexes. Métathorax très-court ; ses épisternums médiocrement larges, graduellement rétrécis et obtusément acuminés en arrière. Corps aptère.

A part la saillie intercoxale de l'abdomen, ce groupe réunit, au plus haut degré, tous les caractères essentiels de la cohorte actuelle. Il ne , comprend que Île genre suivant, l’un des plus remarquables, à tous égards, des Prionides.

PSALIDOCOPTUS. À. Wire, Proceed, of the Zool, Soc. XXIV, 1856, p. 10.

Languette transversale, évasée, à peine échancrée et ciliée en avant. Palpes courts, robustes; leur dernier article un peu élargi et tron- qué au bout.— Mandibules très-robustes, légèrement arquées et sim- ples au bout, unidentées en dedans. Labre horizontal, légèrement arrondi et cilié en avant.—Tète forte, prolongée en arrière des yeux, parcourue par un sillon bifurqué en avant, concave entre les anten- nes; épistome grand, triangulaire, épaissi et fortement échancré en are sur son bord antérieur. Antennes de la longueur des 3/4 du corps, robustes, à article 4 très-gros, assez long, en cône renversé, de moitié plus court que 3, celui-ci aussi long que 4-6 réunis, ces derniers et les suivants subégaux et peu à peu atténués.— Yeux for- tement séparés en dessus. Prothorax transversal, assez convexe et un peu inégal sur le disque, brièvement mais fortement tridenté sur les côtés, la dent antérieure large et obliquement tronquée, les au- tres coniques. Écusson en triangle curviligne transversal, Ély- tres assez convexes, régulièrement oblongo-ovales, largement rebor- dées sur les côtés, munies d’un repli épipleural horizontal, large et complet, chacune d'elles échancrée et fortement bi-épineuse en ar- rière.— Pattes très-longues, très-robustes et âpres ; cuisses linéaires;

PSALIDOGNATHIDES, 39

jambes peu à peu élargies, avec leur angle terminal externe échan- eré, munies de deux rangs d'épines en dedans ; tarses à articles obco- niques, spongieux seulement à leur extrémité : 4 plus long que 2, 3 échancré à moitié de sa longueur, ses lobes aigus, 4 aussi long qu'eux réunis. Dernier segment abdominal tronqué en arrière. Saillie mésosternale assez large, parallèle, inclinée. Saillie prosternale brusquement arrondie en arrière, canaliculée. Corps oblongo- ovale, à téguments très-solides.

Mes exemplaires et ceux que j'ai vus eue (huit en tout)ne m'ont offert aucun caractère sexuel, malgré leur différence de taille (1). Selon M, A. White, la femelle aurait les tarses plus larges et plus courts que le mâle, mais du reste lui ressemblerait.

L'espèce typique (2) est originaire des Nouvelles-Hébrides (Poly- nésie), d’un noir mat, finement ponctuée sur la tête, assez fortement rugueuse sur le prothorax, et couverte sur les élytres de granulations espacées et plus brillantes que le fond. Chacun de ces organes présente deux faibles côtes, partant de sa base et qui se rejoignent avant son extrémité. Le facies de cet insecte tout à fait remarquable se rappro- che sensiblement de celui des Psazinocnaraus femelles. Il est souvent recouvert d'un enduit terreux, indice de mœurs souterraines (3).

GROUPE II. Psalidognathides.

Palpes très-longs. Mandibules très-saillantes, recourbées en bas à leur extrémité. Antennes filiformes, de longueur variable. Yeux assez finement granulés, profondément échancrés. Protho- rax muni de chaque côté de quatre fortes épines aiguës. Guisses postérieures de la longueur des élytres, ou peu s’en faut, parfois beaucoup plus longues; jambes denticulées au côté interne; tarses étroits, le article des postérieurs simplement échancré. Saillie intercoxale de l'abdomen triangulaire chez les mâles, très-large et arrondie en avant chez les femelles.— Métasternum de longueur va- riable; ses épisternums plus ou moins larges, tronqués ou subarron- dis en arrière. Corps aptère, au moins chez les femelles.

Les espèces de ce groupe sont aussi remarquables par leur taille que par les couleurs métalliques éclatantes qui forment la livrée de quelques-unes d’entre elles. Jusqu'ici elles paraissent propres aux

(1) L'un des deux que je possède a, non compris les mandibules, près de 9 centimètres de longueur ; l’autre n’en a que 6.

(2). P. scaber, White, loc. cit. p. 12, avec une figure dans le texte, accompa- gnée de détails.

(3) D’après une communication verbale que m’a faite M. Pascue, il aurait l'habitude de grimper sur les palmiers et de couper les jeunes pousses des feuilles avec ses robustes mandibules.

40 LONGICORNES.

parties occidentales et boréales de l'Amérique du Sud, ainsi qu'au Mexique. Elles rentrent dans les deux genres suivants: ;

I. Métasternum de longueur normale () ou médiocre (®) : Psalidognathus. IT. -- très-court dans les deux sexes : Prionocalus.

PSALIDOGNATHUS. © G.R. Gray in Gnirer. Anim. Kingd.; Ins. IL, p. 115. Mâles : Cadre buccal limité par deux fortes saillies dentiformes,

prolongements des joues ; languette étroite, saillante, légèrement con- cave à son extrémité.— Lobe des mâchoires (1) étroit, parallèle, obli-

quement tronqué au bout, finement cilié. Palpes maxillaires un peu plus longs que les labiaux ; le dernier article de tous en triangle extrèmement allongé et obtus au bout. Mandibules aiguës au

bout, arrondies en dehors, tranchantes au côté interne et pluriden- tées dans leur moitié basilaire.— Labre subhorizontai, en triangle aigu fortement transversal. Tète forte, saillante, uni-épineuse de cha- que côté en arrière des yeux, sillonnée en dessus, en général longi- tudinalement bicarénée sur la ligne médiane, concave entre les an- tennes, avec le front échancré en arc de cercle; épistome enfoncé, court, en triangle curviligne tronqué en avant. Antennes un peu plus courtes plus longues que le corps, à articles 1 très-gros, en cône renversé, médiocre, 3 du double plus long que 4, celui-ci et 5-11 décroissant peu à peu, les 45 d’entre eux, à partir de 3, biépi- neux ou non à leur extrémité ; une fossette porifère allongée au som- met et en dessous de 3, une plus courte, externe, au sommet de 4; celui-ci et les suivants aplanis et porifères dans toute leur longueur en dessous. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax fortement transversal, convexe dans son milieu, quadriépineux de chaque côté, l’épine postérieure souvent très-petite ; son bord anté- rieur et sa base plus ou moins bisinués.— Écusson en triangle cur- viligne transversal. Élytres allongées, graduellement et fortement rétrécies en arrière, recouvrant le pygidium, notablement plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules épineuses. Pattes très-longues; cuisses légèrement atténuées de leur base à leur extré- mité ; les postérieures presque aussi longues que les élytres; jambes droites, faiblement élargies et tronquées au bout; les antérieures par- fois (par ex. Freindii) longuement et fortement élargies dans leur mi- lieu, avec leur face interne densément tomenteuse; tarses postérieurs notablement plus longs que les autres; tous à articles 1 plus long que 2, 3 petit, 4 très-grand ainsi que ses crochets.— Dernier segment ab-

(1) Selon M. J. Thomson (Syst. Ceramb. p. 274 et 280), il y aurait chez le P. Friendii un second lobe assez bien développé; mais je n’en vois aucune trace,

PSALIDOGNATHIDES. C5 |

dominal transversal, tronqué et cilié au bout. Métasternum long. Saillie mésosternale étroite, horizontale, canaliculée. Saillie prosternale convexe, droite, terminée par une #aillie conique. Corps allongé, atténué en arrière, glabre, ailé.

Femelles : Palpes et mandibules moins longs. Antennes notable- ment plus courtes que les élytres. Écusson très-fortement transver- sal. Élytres oblongo-ovales, laissant plus ou moins l'extrémité de l'abdomen à découvert. Dernier segment abdominal arrondi en arrière.—Épisternums métathoraciques plus étroits; le métasternum lui-même beaucoup plus court, Saillie mésosternale plus large. Corps oblongo-ovale, aptère.

Les couleurs métalliques dont la plupart de ces insectes sont ornés, s'étendent jusque sur les mandibules et les antennes, mais sont su- jettes à varier et à prendre des reflets rougeâtres. Ceux qui en sont privés ont une livrée d’un noir brillant ou mat. Tous ont les tégu- ments très-rugueux en dessus et sans mélange de points enfoncés; quelques lignes saillantes sont seulement plus ou moins visibles sur les élytres.

La Colombie et les parties avoisinantes du Pérou sont les seules parties de l'Amérique l’on ait jusqu'ici découvert de ces insectes. On en connaît en ce moment six espèces (1) qui toutes, sauf une seule (Freindi), la plus anciennement décrite, sont rares dans les collections.

PRIONOCALUS. A. Ware, Ann. a. Mag. of nat. Hist., XV, 1845, p. 109.

Genre extrêmement voisin des PsarinoënNaraus et contesté (2), faute d'avoir reconnu le caractère essentiel qui l’en distingue et qui consiste en ce que dans les deux sexes le métasternum est fait comme celui des Psazimocorrus, c’est-à-dire extrêmement court (3). A cette particularité s'ajoutent les suivantes qui ne sont que complémentaires et à elles seules auraient à peine une valeur générique.

Mâles : Dernier article des palpes en fer de hache très-allongé et

(1) M. J. Thomson en a donné une Monographie dans ses Arcan. natur. p. 37; il les classe dans l'ordre suivant : P. erythrocerus, Reiche, Rev. zocl. 1840, P. 358; Pérou intér. —modestus, Fries, Nov. Act. Holmiens, 1833, p.327, pl. 9, 1.3 œ', 1 Q; Colombie. mygaloides Thoms.; Colombie. nca Thoms. (Limenius? Erichs. Archiv, 1847, L, p. 139); Pérou intér. Sallei Thoms.; Vans Friendii, Gray in Griff. loc. cit. p. 116, pl. 6, f. 14; Colom-

je.

(2) Voyez, à ce sujet, la notice publiée par M, Reiche dans les Ann. d. 1, Soc. entom. 1850, p. 263.

(3) Je ne donne cependant ce caractère que comme provisoire, car il serait possible qu’il existt chez quelques PSALIDOGNATRUS que je n'ai pas vus.

42 LONGICORNES.

obliquement arrondi à son extrémité. Labre arrondi en avant, ex- cavé dans sa moitié antérieure.— Joues de la tête coupées carrément et ne fournissant dès lors pas de saillies latérales au cadre buccal, Élytres médiocrement allongées, dilatées au-dessous des épaules, for- tement rétrécies en arrière, isolément arrondies à leur extrémité. Cuissés postérieures dépassant souvent (4tys, Iphis) et fortement les élytres en arrière. Épisternums métathoraciques assez étroits, ar- rondis au côté interne et presque arrondis à leur extrémité postérieure. Corps aptère.

Femelles : Je n’en ai vu qu'une seule que je crois être celle du cacicus. Elle ne s'éloigne essentiellement de la formule qui précède qu'en ce que ses cuisses postérieures ne dépassent pas l'abdomen.

Le genre est, à proprement parler, intermédiaire entre les Psarr- DOGNATHUS et le groupe suivant. Ses espèces, au nombre de trois (1), outre la Colombie et le Pérou, habitent le Mexique. Leur livrée est celle des Psacipocnaraus privés de couleurs métalliques éclatantes et leur sculpture est la mème.

Groupe III. Micropsalides.

Palpes longs. Mandibules médiocres, verticales. Antennes filiformes, plus courtes que le corps. Yeux tantôt finement, tantôt assez fortement granulés. Prothorax tridenté de chaque côté, la dent postérieure parfois obsolète. Cuisses postérieures beaucoup plus longues que les élytres chez les mâles; tarses à article 3 simple- ment échaucré. Saillie intercoxale de l’abdomen en triangle obtus chez les mâles, excessivement large et arrondie en avant chez les fe- melles. Métasternum au plus médiocrement long ; ses épisternums graduellement rétrécis et obtusément acuminés en arrière. Corps aptère dans les deux sexes. d

Cette formule ne diffère de celle des Psalidognathides qu’en ce qui concerne les mandibules. Mais à ce caractère s'ajoutent : une languette tout autrement faite ; une tête inerme en arrière des yeux; des 6ly- tres sans épines aux épaules ; des pattes complétement lisses; enfin une livrée à laquelle les couleurs métalliques sont complétement étrangères. Il y a dès lors ici un type particulier. Ces insectes, qui ne constituent que le genre suivant, n’ont été trouvés jusqu'à ce jour qu’au Chili et sur le revers oriental des Andes de ce pays.

(1) P. cacicus, À White, loc. cit. p. 110, pl. 8, £. 1 @. Alys, Andes du Pérou; Iphis (cacicus ®, White, Ann. of nat. Hist. loc. cit. pl. 8, f. 2; olim), Mexique; A. White, Proceed. of the Zool. Soc. XVIII, 1850, p. 11.

MICROPSALIDES. 43

MICROPSALIS: Bunweisr. Reis. d. La Plata Staat., I, p. 314 (1).

Mâles (2) : Dernier article des palpes en fer de hache très-large et obliquement arrondi au bout. Mandibules robustes, droites, puis brusquement arquées et simples au bout, avec leur angle un peu di- laté en dehors, unidentées en dedans à leur base. Labre court, échancré en arc antérieurement. Tête courte, finement sillonnée en dessus, faiblement concave et un peu déclive sur le front, celui-ci largement échancré en arc en avant; épistome transversal, arrondi en arrière, coupé obliquement de chaque côté. Antennes de la lon- gueur des 3/4 des élytres, à articles 4 allongé, en cône renversé, 3 aussi long que 4-5 réunis, ceux-ci et les suivants décroissant peu à peu; système porifère nul. Yeux finement granulés, fortement s6- parés en dessus. Prothorax fortement transversal, plan ou un peu convexe dans son milieu, tridenté de chaque côté, la dent médiane plus forte et crochue, la postérieure petite, parfois nulle. Écusson transversal, largement arrondi en arrière. Élytres déprimées ou peu convexes, régulièrement ovales, rebordées latéralement, isolément arrondies en arrière, plus larges que le prothorax à leur base et ar- rondies aux épaules. Pattes très-longues, comprimées ; cuisses li- néaires; jambes faiblement élargies et tronquées à leurs extrémités ; tarses postérieurs étroits, allongés, à article 1 plus grand que 2-3 réu- nis. Dernier segment abdominal court, fortement échancré en arc. Saillie mésosternale horizontale, assez large, tronquée et un peu échancrée en arrière, Saillie prosternale assez large également, re- courbe postérieurement. Corps oblongo-ovale, glabre.

Femelles : Plus larges et plus ovales. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres. Celles-ci laissant plus ou moins le pygidium à découvert. Gujsses postérieures plus courtes que les élytres ; tous les tarses étroits et allongés. Dernier segment abdominal lar- gement et faiblement arrondi en arrière.

M. Burmeister a fondé ce genre sur un insecte (hetérogama Burm.) découvert par lui aux environs de Mendoza il vit dans les endroits

(1) Et, avec plus de détails, dans la Stettin. entom, Zeit. 1865, p. 157. Syn. Arrerocauzus, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1864, p. 264; nom pos- térieur de trois ans à celui publié par Hl. Burmeister. Ancisrrorus pars, Blanch,

(2) Les organes buccaux, sauf les mandibules, manquent dans l’unique exem- plaire que j'ai sous les yeux. Ce que je dis des palpes est emprunté à MM. Bur- mister et L. Fairmaire, A en juger par l'Ancistrotus Servillei, la languotte Serait divisée en deux lobes gréles, aigus au bout , divergents et finement ci liés. Elle serait, par conséquent, très-différente de celle des Psalidognathides avec lesquels le genre a, pour le surplus, d’incontestables rapports.

44 LONGICORNES.

sablonneux entre les racines des arbustes. Depuis, M. L. Fairmaire l'a établi de nouveau, sous le nom d'APTEROCAULUS, SU! une es- pèce (1) rapportée du Chili par M. Germain et qui est probablement la même que la précédente. Longtemps avant ces deux auteurs, M. Blanchard en avait publié une, du Chili également, et que, par suite de l’armature du prothorax, il avait placée dans le genre AN- CISTROTUS (2).

Ces insectes ont (surtout les mâles) la plus grande ressemblance avec les PrioNocALUS, mais sont plus petits. Leur livrée varie du brun noirâtre au fauve testacé uniforme, avec les nuances intermédiaires. Leur tête, leur prothorax et la base de leurs élytres sont assez forte- ment rugueux, tandis que le dessous du corps et les pattes sont très- lisses,

Groupe IV. Polyarthrides.

Palpes longs et grèêles. Mandibules médiocres, verticales. An- tennes au moins de 46 articles, flabellées () ou pectinées (®). Yeux fortement granulés, assez profondément échancrés. Protho- rax faiblement unidenté de chaque côté. Cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen; tarses étroits, à article 3 échancré. Saillie intercoxale de l'abdomen en triangle obtus chez les mâles, extrème- ment large et arrondie en avant chez les femelles. Métasternum de longueur variable; ses épisternums médiocrement larges, parallè- les et tronqués en arrière. Corps ailé (o) ou aptère (9).

A ces caractères s’ajoute une dissemblance de forme entre les deux sexes dont il y a pas d'exemples dans les groupes qui précèdent, mais qui se retrouve dans le suivant. Celui-ci se compose uniquement du genre Poryanraron de Serville qu’on classe généralement à côté des Prionus et des CLosrerus par suite de la structure de ses antennes, mais qui possède au plus haut degré, dans le sexe femelle, l'organi- sation des Prionides souterrains. Jusqu'ici ses espèces n'ont été ob- servées qu’en Afrique.

(1) À. Germainii, loc. cit. p. 268, pl. 6, £. 4 ©, et La 9; cette figure de la femelle a été faite d’après un exemplaire dont l'abdomen était monstrueusement distendu par les œufs; elle ne représente par conséquent pas l'état normal de cette partie du corps.

(2) A. Servillei, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p.452; Col. pl. 27, f. 3. Cet insecte n’est connu que par un très-petit nombre d’exemplaires morts du sexe femelle, trouvés gisant sur le sol et plus ou moins mutilés. Il est bien distinct du Germaïnii par ses yeux fortement granulés, son prothorax plus convexe, son métasteroum un peu plus long, etc. C’est lui que M. L. Fairmaire (loc. cit. p. 270) a décrit sous le nom d’Apéerocaulus marginipennis.

POLYARTHRIDES. 45

POLYARTHRON. A. Senv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, p. 189 (1).

Mâles : Languette saillante, divisée en deux lobes assez courts, di- vergents, aigus au bout et finement ciliés. Palpes médiocrement inégaux, leur dernier article en fer de hache très-allongé, grêle à sa base et obliquement arrondi au bout. Mandibules peu robustes, droites, puis arquées, se croisant ait repos, aiguës au bout et inermes en dedans. Labre en carré long, cilié en avant. Tète courte, finement sillonnée en dessus, verticale en avant; épistome presque confondu avec le front, faiblement échancré sur son bord antérieur. Antennes de la longueur des 3/4 des élytres, à articles À gros, mé- diocre, en cône renversé, 3 aussi long que 4-5 réunis, tous, à partir de 4, uni- ou biflabellés, sauf le dernier; système porifère nul. Yeux très-gros, médiocrement séparés, surtout en dessous. Pro- thorax petit, fortement transversal, muni d’une courte dent médiane. Écusson en triangle curviligne allongé. Élytres allongées, sub- déprimées, subparallèles, arrondies en arrière, avec l’angle sutural épineux, plus larges que le prothorax en avant. Pattes longues, comprimées; cuisses linéaires; jambes peu à pou élargies, les posté- rieures plus que les autres; tarses assez longs, étroits, à arlicle 1 aussi long que 2-3 réunis. Métasternum long. Saillie méso- sternale étroite, inclinée, concave, retrécie en arrière. Saillie pro- sternale convexe, fortement arquée.— Corps assez allongé, parallèle, velu en dessous, sauf sur l'abdomen, glabre en dessus, ailé.

Femelles : Beaucoup plus grandes, plus larges, et plus massives que les mâles. Palpes plus courts et plus robustes, leur dernier article en triangle allongé. Labre transversal, échancré en avant. Antennes atteignant à peine à la moitié des élytres; leurs articles brièvement pectinés au-delà du 39, rarement (barbarum) simples. Élytres plus courtes que l'abdomen, oblongo-oyales, isolément ar- rondies et légèrement déhiscentes à leur extrémité. Abdomen al- longé, conique ; son pygidium très-long, son dernier segment ventral arrondi en arrière. Métasternum médiocrement long. Corps épais, cblongo-ovale, glabre partout, aptère.

Ces insectes sont d’un jaune testacé en dessous et brunâtre en des- sus, parfois presque en entier de l’une ou de l’autre de ces deux cou- leurs. Leurs élytres finement rugueuses, surtout chez les mâles, pré- sentent chacune quatre fines côtes plus moins abrégées en arrière. De même que chez les Prronus, le nombre des articles des antennes n'est pas rigoureusement fixe dans chaque espèce.

(1) Syn. Pmonus Fab., Oliv.

46 LONGICORNES.

Celles publiées sont en ce moment au nombre de quatre (1). Les femelles sont plus rares que les mâles dans les collections, ce qui s'explique par leurs habitudes plus que probablement souterraines.

GRouPE V. Méroscélisides.

Mandibules courtes, verticales. Antennes variables sous le rap- port de la longueur et de la forme. Yeux assez fortement ou fine- ment granulés, plus moins fortement échancrés.— Prothorax uni- ou bidenté de chaque côté, les dents courtes, ressemblant en général à de simples festons. Guisses postérieures plus courtes que l’abdo- men ; article des tarses bilobé. Saillie intercoxale de l'abdomen en triangle obtus chez les mâles, large et arrondie en avant chez les femelles. Métasternum long chez les premiers, plus court chez les secondes; ses épisternums larges, parallèles, tronqués en arrière. Corps ailé (o”) ou aptère, parfois ailé dans les deux sexes.

Ce groupe, très-naturel et dont le type est le genre MERosCELISUS de Serville, est de la création de M. T. Thomson (2) qui y à compris, avec raison, le genre Prionaprerus de M. Guérin-Méneville. J'y ajoute un troisième genre parfaitement distinct des deux précédents et re- marquable par l’analogie qu'il a avec les Mvzomorpaus de la cohorte des Prionides pœcilosomes (3). De ces trois genres, il n’y a que le premier dont les deux sexes soient connus, mais comme les femelles de tous trois possèdent cette forme de l'abdomen qui est caractéristi- que de ce sexe chez les Prionides souterrains, il n'y a pas à se mé- prendre sur leurs analogies.

Ces insectes, qui sont propres à l'Amérique du Sud, ne ressemblent

(4) Prion. pectinicornis, Fab. Syst. El. II, p. 265 ; Oliv. Entom. IV, p. 66, pl. 1, f. 5 Oo"; Sénégal. Antennes de 47 art. œgyptiacum, Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 214 © ; Egypte. Antennes de 16 art. unipectinatum, A. White, Longic. of the Brit. Mus.p. 21 ; côte occ. d'Afrique. Antennes de 20 art. —barbarum, Lucas, Ann. d. 1, Soc. entom. 1858 ; Bull. p. 179 © ; Algérie (Tu- gurt). Le nombre des articles des antennes n’est ps indiqué.

(2) Syst. Cerambyc. p. 279.

(3) Cette analogie se retrouve également entre les Pnronarrenus et les Myz0- MOrPuus femelles, mais elle est plus apparente que réelle. La forme seule-des épisternums métathoraciques qui sont ici parallèles et fortement tronqués au bout, tandis que chez les Anacolides dont les Myzomonpuus font partie, ils sont en triangle renversé,-suflirait pour prouver que ces insectes appartiennent à des types très-différents, Du reste, les Prionides souterrains, comme les P. aberrants, sylvains et pœcilosomes, ne forment pas un tout compacte et homogène, mais un assemblage de formes juxtaposées entre quelques-unes desquelles seulement il existe des rapports plus ou moins intimes.

MÉROSCÉLISIDES, 47

à aucun des précédents sous le double rapport du facies et de la li- vrée. à

I. Saillie mésoslernale de forme normale. Tous les palpes courts : Meroscelisus. Palpes labiaux courts, les maxillaires longs : Prionaplerus, II. Saillie mésosternale tuberculeuse, saillaute et verticale : Rhodocharis.

MEROSCELISUS. A. SEnv. Ann, d. 1, Soc. entom. 1832, p.457.

Mâles : Languette courte, entière en avant. Palpes très-courts, peu robustes, légèrement inégaux, leur dernier article faiblement ovalaire. Mandibules robustes, larges, arquées êt aiguës au bout, denticulées en dedans.— Labre indistinct.— Tôte assez saillante, fine- ment sillonnée en dessus, concave entre les antennes, subverticale en avant. Antennes notablement plus longues que le corps, filifor- mes, à articles 1 gros, médiocre, en cône renversé, 3 de 1/3 plus long que 4, celui-ci et 5-10 décroissant peu à peu, légèrement anguleux à leur extrémité interne, 11 plus grand que 10; tous longitudinalement silonnés en dessous et en dessus, Yeux assez fortement granulés, médiocrement séparés en dessus, profondément échancrés.— Protho- rax presque plan en dessus, transversal, un peu rétréci à sa base, tri- denté de chaque côté; les dents courtes, aplaties; la médiane la plus longue, les autres parfois obsolètes. Écusson médiocre, en triangle curviligne. Élytres subdéprimées, allongées, parallèles, arrondies et inermes au bout, un peu plus larges en avant que la base du pro- thorax. Pattes assez longues, peu robustes, comprimées ; cuisses linéaires; jambes assez fortement élargies au bout, les antérieures un peu recourbées en dehors; tarses assez longs; les postérieurs grèles, à articles 1 filiforme, du double plus long que 2-3 réunis, 8 très-petit, ses lobes étroits, 4 médiocre. Dernier segment abdominal trans- versal, assez fortement échancré en arc. Métasternum long. Saillie mésosternale étroite, concave, rétrécie en arrière, subhorizon- tale. Saillie prosternale brusquement arquée en arrière, Corps allongé, étroit, linéaire, glabre, ailé.

lemeiles : Beaucoup plus grandes et surtout plus robustes que les mâles dont elles diffèrent, en outre, par les points suivants : palpes plus gros, leur dernier article triangulaire.— Antennes plus robustes, leurs derniers articles seulement sillonnés sut leurs deux faces. Elytres élargies à partir de leur tiers basilaire, puis rétrécies et isolé- ment arrondies en arrière, Abdomen plus long parfois que les élytres; son dernier segment entier ou faiblement sinué au bout. a Métasternum plus court. Corps robuste, oblongo-ovale > ap- tère.

L'énorme différence qui existe entre les deux sexes, comme chez les

48 LONGICORNES:

Polyarthrides, est restée inconnue à Serville (1) et les fait encore au- jourd’hui regarder généralement comme constituant des espèces dis- tinctes ; M. J. Thomson est jusqu'ici le seul auteur qui les ait re- connus pour ce qu'ils sont (2).

Ces insectes sont propres au Brésil et l'on en a déjà décrit quatre espèces (3j. Les femelles sont beaucoup moins communes dans les collections que les mâles, ce qui s'explique par leur genre de vie qui très-probablement est souterrain. Les plus grandes sont de la taille des exemplaires moyens du Prionus coriarius ; les mâles sont consi- dérablement plus petits. Chez les uns et les autres la livrée est d'un bleu plus ou moins foncé ou brunâtre; la sculpture des téguments varie selon les espèces, mais les femelles sont généralement beaucoup plus lisses en dessus que les mâles.

PRIONAPTERUS. (Gu£nin-MÉNEv.) A. SErv. Ann. d. 1, Soc. entom. 1832, p. 200.

Ainsi qu'il a été dit plus haut, les mâles de ce genre sont encore in- connus.

Femelles : Languette tronquée en avant. Palpes maxillaires très- allongés, les labiaux presque de moitié plus courts ; le dernier article de tous long et faiblement triangulaire.— Mandibules robustes, con- caves en dessus, arquées dès leur base, aiguës au bout, fortement uni- dentées en dedans. - Labre vertical, en triangle curviligne transver- sal. Tête assez forte, beaucoup plus étroite que le prothorax, sillonnée en dessus, un peu concave sur le front, celui-ci fortement échancré; épistome vertical, concave, triangulaire, légèrement échan- cré en arc. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, fili- formes, assez grèles, à articles 1 peu robuste, allongé, en cône ren- versé, 3 de 4/3 plus long que 4, celui-ci et 5-11 décroissant peu à peu; une fossette porifère double au sommet de 3-5, un sillon avec deux fossettes externes (l'une terminale, l’autre basilaire) sur les suivants, ces fossettes de plus en plus allongées. Yeux médiocrement gra-

(1) 1 parle du mâle et de la femelle, mais, d’après ce qu'il en dit, tant dans sa formule du genre que dans la description de l'espèce typique, il me paraît certain qu'il n’a connu que le second de ces sexes. Je crois en même temps qu’il a eu deux femelles d'espèces différentes sous les yeux.

(2) Essai, etc. p. 301, et Syst. Cerambyc. p. 280.

(3) M. violaceus, Serv. loc. cit. p.158 ®; M. I. Thomson (Syst. Cer. loc. cit.) Jui donne pour © le M. cyanescens de Dejean (Cat. éd. 3, p. 343), mais je crois que, dans l’origine (Essai, c{c. loc. cit.), il avait vu plus juste en regar- dant ce dernier comme le G' d’une espèce dont la Q est encore inconnue. apicolis, À. White, Longie. of the Brit. Mus. p. 26 Q?—opacus, Buquet, Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 618, d'. Servillei, J. Thoms. Syst. Cerambyc. p. 977.

MÉROSCÉLISIDES. 49

nulés, fortement séparés en dessus, faiblement échancrés. Protho- rax transversal, largement échancré en avant, avec ses angles arron- dis, trisinué à sa base, dilaté et bisinué sur les côtés. Écusson grand, rétréci à sa base, obtusément triangulaire au bout. Élytress minces, assez convexes, recouvrant très-imparfaitement l'abdomen, ovalaires, isolément arrondies et un peu déhiscentes en arrière, pas plus larges que le prothorax en avant. Pattes longues, surtout les postérieures, comprimées ; cuisses linéaires ; jambes peu à peu élar- gies; l'angle terminal externe des antérieures dentiforme ; tarses pos- térieurs très-long$, glabres en dessous, à articles 4 plus long que 2-3 réunis et comprimé, 3 petit, ses lohes aigus ; 4 médiocre. Dernier segment abdominal largement arrondi en arrière. Métasternum court. Saillie mésosternale enfouie, horizontale, assez large. Saillie prosternale fortement arquée en arrière. Corps oblongo- ovale, glabre, aptère.

D'après l’analogie évidente que ces insectes ont avec les Menosce- zisus femelles, il est probable que, de même que dans ce genre, les mâles sont beaucoup plus petits, de forme étroite et ailés.

On n’en connaît que deux espèces (4) des environs de Cordoba dans le Tucuman, de taille moyenne et d'un noir mat; chez l’une d'elles (staphylinus), les élytres sont de la couleur du corps, chez l’autre (fla- vipennis) d'un fauve vif à reflets soyeux; ces organes, chez toutes deux, sont lisses et munis chacun de deux fines côtes assezsaillantes. Je croirais volontiers que ces deux espèces n’en font qu'une.

RHODOCHARIS.

Femelle : Languette saillante, évasée et légèrement échancrée en avant. Palpes courts, peu robustes, leur dernier article à peine dilaté au bout, Mandibules médiocres, assez faibles, droites, puis brusquement arquées et se croisant au bout, unidentées au côté in- terne. Labre en triangle curviligne, fortement transversal. Tôte courte, un pau concave et sillonnée sur le front; celui-ci échancré en arc antérieurement; épistome vertical, triangulaire , légèrement échancré sur son bord inférieur. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, graduellement élargies à partir du article : 4 peu robuste, assez long, en cône renversé, 3 de moitié plus long que 4, celui-ci et 5-10 dentés à leur sommet interne, 41 pas plus long que 10, arrondi au bout, 5-11 sillonnés en dessus et en dessous, Yeux finement granulés, latéraux, assez fortement échanerés. Prothorax transversal, penché, peu convexe, muni à sa base d’un large lobe mé- dian, échancré de chaque côté dans sa moitié basilaire et rétréci en

(1) P. staphylinus, flavipennis (Guérin-Ménev.), Serv. loc. cit.; toutes deux sont figurées dans le Mag. d. Zool.; Ins. 1833, pl. 63.

Coléoptères. Tome VII. 4

50 LONGICORNES.

avant. Écusson grand, en triangle rectiligne aigu.— Élytres cour- tes, médiocrement convexes, graduellement rétrécies, largement tron- quées et assez longuement déhiscentes en arrière, notablement plus larges que le prothorax en avant. Pattes assez longues; cuisses linéaires ; jambes peu à peu élargies, l'angle terminal externe des antérieures dentiforme; tarses médiocres, les postérieurs à articles 1 allongé, 3 bilobé, 4 plus court qu'eux réunis (1). Métasternum court; ses épisternums très-larges. Saillie mésosternale tubercu- leuse, saillante, verticale. Saillie prosternale droite, très-courte. Corps brièvement naviculaire, glabre, ailé. Mâle inconnu.

Ce genre est établi sur un insecte (2) du Brésil, provenant de la Nouvelle-Fribourg (province de Rio Janeiro) que j'ai trouvé sans nom dans la collection de M. A. Deyrolle. Au premier coup-d’æil, la struc- ture de ses antennes et sa livrée le feraient prendre pour un Myzo- MORPHUS, mais l’examen de ses caractères montre qu'il est étranger au groupe des Anacolides et, en réalité, voisin des deux genres qui pré- cèdent. La femelle étant ailée, le mäle doit l'être, à plus forte raison.

Groure VI. Cyrtopgnathides,

Palpes assez longs, les labiaux au moins aussi grands que les maxil- laires.— Mandibules allongées, dirigées en bas et en arrière, minces, inermes en dedans, aiguës et se croisant, au repos, à leur extrémité. Tète prolongée en arrière des yeux. Antennes de 42 articles (©), dentées en scie. Yeux fortement granulés, profondément échan- crés. Prothorax paucidenté de chaque côté; les dents larges et dé- primées. Cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen ; tarses de la mème paire étroits, à article 3 simplement échancré au bout. Saillie intercoxale de l'abdomen triangulaire dans les deux sexes. Épisternums métathoraciques larges, parallèles, fortement tron- qués en arrière. Corps ailé dans les deux sexes.

Sauf les mandibules, cette formule ne contient rien qui soit étran- ger aux Prionides sylvains, ce qui m'engage à placer ces insectes à la fin de la cohorte actuelle dont ils sont les membres les moins aber- rants.

C’est des Prronus qu’ils se rapprochent le plus par leur facies, du moins certains d'entre eux (par ex. Cyriognathus forficatus); la forme de leurs mandibules leur donne en même temps quelques rapports, mais beaucoup plus faibles, avec les Psalidognathides. Ils sont de

(4) L’abdomen manque dans l’unique exemplaire que j’ai à ma disposition, sauf le 1er segment qui est pareil à celui des Merosceuisus femelles.

(2) R. anacoloides. Dilute carmineus, genubus, tibiis, tarsis elytroque sin+ gulo puneto pone medium, nigris ; prothorace lævi, capite elytrisque subtiliter punctatis, his lineis quatuor elevatis. Long. (mandib. exclus.) 18 mill,

CYRTOGNATHIDES, 51

grande taille et, sauf une espèce qui est africaine, propres à l'Asie et aux Indes-Orientales. È

M. J. Thomson (1) est le premier qui les ait constitués en un groupe à part, mais les six genres dans lesquels il les a répartis me parais- sent devoir ètre réduits aux trois suivants :

I. Saillie prosternale fortement arquée en arrière : Cyrlognathus.

}1 CAL prolongée en une jointe pyramidale et verticale. Gette pointe entière au bout : Dorysthenes. bifide : Dissosternus. CYRTOGNATHUS.

FaLerm. Col. ab ill. Bungio, ete., p. 95 (2).

Mâles : Languette saillante, évasée et divisée en deux lobes grèles et divergents; ses palpes distants. Dernier article des palpes en triangle allongé. Labre subtransversal, ou transversal, arrondi et densément cilié en avant. Tête convexe et très- finement sillonnée sur le vertex et le front, celui-ci plane entre les yeux, plus ou moins concave entre ses tubercules antennifères ; épistome de niveau avec le front, souvent confondu avec lui. Antennes de la longueur des 3/4 ou des 4/5 du corps, rarement un peu plus longues que lui, ro- bustes, à articles 1 allongé, 3 un peu plus long que 4-5 réunis, 6-44 graduellement plus courts, déprimés, plus ou moins dentés en scie au côté interne, parfois (paradoæus, Walkeri) subimbriqués et un peu difformes, 12 plus court et plus étroit que 11. Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax transversal, assez convexe, coupé obliquement aux angles antérieurs, tridenté de chaque côté, la dent postérieure parfois obsolète, en général faible. Ecusson en triangle curviligne, ou largement arrondi en arrière. Elytres assez convexes, oblongues ou oblongo-ovales, arrondies en arrière, avec l'angle su- tural brièvement épineux, notablement plus larges en avant que le prothorax. Pattes longues, robustes, comprimées ; cuisses linéaires, les quatre antérieures un peu àpres en dessous sur leurs bords; jambes légèrement élargies au bout, avec leur angle externe diversement denté ; tarses longs, les postérieurs Spongieux sur leurs bords seule-

(1) Syst. Cerambyc. p. 281. H est remarquable que dans ce travail les Cyrto- Snathides, Psalidognathides et Méroscélisides se trouvent placés immédiatement à côté les uns des autres. Si M. J. Thomson leur avait associé les Psazipocorrus et les PozyanTaRoN (il n'a pas connu les Microrsauis), la Cohorte actuelle était implicitement établie, Cela tend à prouver qu’elle est réellement naturelle.

(2) Syn. Baaneva, Waterh, Trans. of the entom. Soc. IT, n°225" Lo- PHOSTERNUS, CYRTOSTERNUS, Guérin-Méney. Icon.; Ins.; texte, p. 209, 210, Pararanus, Orisoenaraus, J, Thoms. Essai, etc. P. 330. Prionus, Falderm, (olim), Hope, Blanch,

52 LONGICORNES.

ment en dessous, Dernier segment abdominal transversal, faible- ment échancré et impressionné au bout.— Saillie mésosternale étroite, enfouie, canaliculée, horizontale. Saillie prosternale très-convexe, subverticale en avant, fortement arquée en arrière. Corps plus ou moins allongé, glabre en dessus.

Femelles : Mandibules plus courtes. Tôte notablement moins allongée. Antennes moins robustes, au maximum un peu plus longues que la moitié du corps, moins fortement en scie, jamais dif- formes, de 41 articles dont le dernier appendiculé. Jambes anté- rieures et intermédiaires inermes ou à peine âpres. Dernier seg- ment abdominal entier.

De même que les Pmonus dont ils ont la livrée et la sculpture des téguments, mais qu'ils surpassent sous le rapport de la taille, ces in- sectes me paraissent constituer un de ces genres qui ne sont pas sus- ceptibles d’être divisés en plusieurs, à cause des trop nombreuses modifications que subissent la forme générale et les organes les plus importants, modifications qui n’ont plus, par suite, qu'une valeur de sections. Les genres mentionnés dans la synonymie ne sont, dès lors, pour moi, que de simples divisions de celui-ci (1).

(1) Voici un aperçu de ces divisions basé exclusivement sur le sexe mâle, sauf pour la longueur relative des antennes.

I. Corps massif, oblongo-ovale, nullement subcylindrique.

À Antennes de longueur inégale dans les deux sexes; celles des © notable- went plus courtes.

Cynroenatuus. Dernier article des palpes assez large, subsécuriforme. An- tenres des o* très-robustes, un peu pius courtes que le corps; leurs articles 4-11 plus ou moins difformes, évasés et subimbriqués au bout, en partie ou en totalité sillonnés, Jambes postérieures inermes à leur extrémité externe : Prion. paradoæus, Falderm. Bull. Mose. 1833, p. 63, pl. 2, f. 3; Mongolie, C. chinensis, J. Thoms. Essai, ete. p. 328; Chine (Shanghai).

Bacapeva. Dernier article des palpes en triangle allongé et étroit, Antennes des © pareilles à celles des Cynrocnaruus, mais à articles plus allongés, moins difformes et non sillonnées, Jambes postérieures brièvement biépineuses à leur extrémité. MM. Waterhouse et J. Thomson signalent, comme caractère généri- que, une petite épine externe et médiane dont les mandibules sont munies; elle n'existe que chez les grands exemplaires. B. Walkeri, Waterb. loc. cit. pl. 26, f. 1, Hindostan.

Panarunus. Mèmes caractères que les Baraneva, avec les antennes des œ'un peu plus longues que le corps. P. granulosus, J. Thoms. loc. cit. Indes or.

B Antennes d'égale longueur dans les deux sexes, dépassant un peu le mi- lieu du corps.

Ovisocnaruus. Dernier article des palpes assez largement triangulaire. An- tennos à articles 3-12 déprimés, obtusément carénés en dessus, dentés en scie à leur extrémité interoe; les trois derniers finement sillonnés. Jambes posté- rieures des BaLapEvA, seulement plus robustes : Prion. forficatus, Fab. Syst.

CYRTOGNATHIDES. 53

Sauf une espèce (forficatus) propre à l'Algérie occidentale, les Cyr- TOGNATHUS sont essentiellement asiatiques et répandus depuis la Mant- chourie jusqu’à Java. Tous sont peu communs dans les collections.

DORYSTHENES. Vicors, Zoo!. Journ. IL, p. 514 (1).

Genre ne différant essentiellement des CyrrocnaTaus, pris dans leur ensemble, que paï les caractères suivants :

Prothorax transversalement hexagonal, muni d’une seule dent courte et triangulaire de chaque côté. Saillie prosternale formant entre les hanches antérieures une longue saillie pyramidale, descen- dante et entière au bout. Corps allongé, graduellement rétréçi en arrière.

C'est des Cyrrocnaraus de la section des CYRTOSTERNUS que ces insectes se rapprochent le plus. Ils en ont, en effet, les palpes, les an- tennes (celles-ci sont seulement un peu plus courtes et plus robustes chez les ©) et les jambes postérieures. Mais leur forme générale atté- nuce en arrière leur donne un facies différent.

On n’en connaît que deux espèces (2) originaires de la presqu'île “indienne cis-gangétique et dont l’une (rostratus) est décrite depuis lontemps dans les anciens auteurs.

DISSOSTERNUS. Horr, Trans. of he Zoo. Soc. I, p. 116.

Genre, à son tour, très-voisin, mais cependant suffisamment distinct

El. IT, p.260 (P. Favieri, Blanch. Extr. d. Proc.-verb, d. 1. Soc. philomat. p.23); Algérie.

IT Corps plus svelte, allongé; élytres subeylindriques.

Cynrosrennus. Dernier article des palpes en triangle très-allongé. Antennes de longueur différente selon les sexes; celles des "plus courtes que le corps, à articles 3-11 médiocrement en scie à leur extrémité ; les dernierssillonnés. Jambes postérieures inermes à leur sommet externe : Prion. indicus, Hope in Gray, Zool. Miscell. p. 27(Var. Cyrtostern. Hopei, Guérin-Ménev. loc. cit,; Cyrtognath. Hugeli, Kollar u. L. Redtenb. in Hügels Kaschmir, LV, p. 550, pl. 28, f. 1); Hindostan bor., Assam.

Le Lophosternus Buquetii de M. Guérin-Méneville (loc. cit.), établi sur une cspèce (Buquetii) de Java, me paraît appartenir à cette section.

(1) Syn. Prronus Fab., Oliv. Cynrocnaruus Dej., Casteln.

(2) Prion. rostratus, Fab. Entom. Syst. I, p.243; Oliv. Entom. IV, 66, p. 36, pl. 10, f. 37; figuré également par Vigors, loc. cit. pl. 19, fig. 4; pour des figures des organes buccaux et de quelques autres parties de cet insecte, voyez J. Curtis, Trans. of the Linn. Soc. XXI, pl. 25, f. 6-12.— montanus, Guérin- Ménev, Rev. zool. 1840, p. 39, et in Deless. Souv. d. voy. d. l'Inde, pl. 13.

54 LONGICORNES.

des Donystaexes dont il ne s'éloigne que par les deux particularités suivantes :

Prothorax faiblement transversal, fortement arrondi latéralement et muni de chaque côté de trois courtes dents triangulaires dont la médiane la plus forte. Saïllie prosternale de mème forme, mais fourchue à son extrémité.

Le facies est complétement le même que celui des DORYSTHENES. L'unique espèce du genre est le D. Pertyi de Hope (1), insecte égale- ment propre à l'Inde continentale.

COHORTE IE. PRIONIDES VRAIS SYLVAINS.

Mandibules variables, mais non recourbées en dessous et en ar- rière (2). Yeux fortement granulés chez tous. Cuisses posté- rieures ne dépassant jamais le sommet des élytres, toujours (AuLa- copus excepté) beaucoup plus courtes que l'abdomen. Saillie intercoxale de l'abdomen en triangle aigu dans les deux sexes. Métasternum constamment allongé. Corps ailé ; sa livrée jamais ornée de couleurs vives ou métalliques.

Cette cohorte comprend la majeure partie et les plus grands des Prionides vrais; toutes les espèces européennes, entre autres, lui ap- partiennent.

Jusqu'ici on n’a guère employé pour son arrangement systémati- que que l’armature des côtés du prothorax, la présence ou l'absence d'épines aux pattes et la structure des antennes. La forme de la lan- guette et celle des yeux ont été trop négligées. Je remarque, en ou- tre, que les épisternums métathoraciques affectent deux formes diffé- rentes chez ces insectes, étant chez les uns parallèles et fortement tronqués en arrière, tandis que chez les autres ils sont peu à peu at- ténués et plus ou moins acuminés postérieurement. Ce caractère n’é- tant pas isolé, comme on le verra par la suite, je crois, bien qu'il souffre quelques rares exceptions, devoir l'employer à répartir dans deux sections les nombreux genres de cette cohorte.

SECTION A.

Épisternums métathoraciques plus ou moins larges, parallèles ou subparallèles, fortement tronqués en arrière (3); leur angle postérieur interne souvent arrondi ou tronqué obliquement.

(1) Loc. cit. pl. 26, f. 1, avec quelques détails.

(2) Les Snicrosowus, du groupe des Orthosomides, font seuls exception à cet égard.

(3) Dans un seul genre (Nornorceunus) du groupe des Mallodontides, ils

PRIONIDES SYLVAINS. , 55

Le Prionus coriarius et l'Ergates faber d'Europe peuvent donner une idée exacte de ces pièces. A ce caractère ces insectes joignent les deux suivants :

Leurs yeux, sauf chez quelques Dérobrachides, ne sont jamais con- tigus supérieurement, et leur portion inférieure, dans aucun cas, ne s'avance au niveau du bord antérieur des cavités cotyloïdes des an- tennes, mème lorsque (ACANTHINODERA), par suite de la brièveté des joues, elle est faiblement distante des mandibules, ce qui est très- rare. De leur côté, les arêtes latérales du prothorax sont constamment à l'état normal, c’est-à-dire plus ou moins horizontales et visibles d’en haut. Seulement elles manquent en arrière chez un très-petit nombre de genres (ANCISTROTUS, ACANTHINODERA) dont le prothorax est épineux près de ses angles antérieurs. Souvent, dans la section suivante, ces arètes et les yeux se comportent tout autrement.

Ces insectes sont par conséquent les Prionides normaux par excel- lence. Du reste, telle est la variété de leur organisation, qu'ils ne for- ment pas moins de 22 groupes qui, pour la plupart, ne contiennent qu’un deux genres. Le tableau suivant, rédigé en partie unique- ment d’après le sexe mâle, en donnera une idée préliminaire.

I. Prothorax non crénelé et pauci-épineex sur les côtés, très-rarement (Macrodontides) à la fois crénelé et pauci-épineux.

A Yeux fortement échancrés; languette en général bi-

lobée.

a Antennes au maximum et rarement plus lon- gues que les élytres, en général beaucoup plus courtes dans les deux sexes.

b Tarses postér. allongés, à art. 1 grand; le 8e de tous ou de quelques-uns échancré ou im-

parfaitement bilobé. Dents latérales du prothorax fortes, épi= neuses. 1. PRIONOMMIDES. = courtes, dé- primées. 2. PRIONIDES VRAIS.

bb Tarses postér. au plus médiocres, à art. 1 non ou peu allongé, 3 normalement bilobé. © Mandibules des G’ allongées, falciformes, cir-

conscrivant un vide. 4. CacoscËLIDES, ce _ variables, jamais falciformes. d Dents latérales du prothorax courtes, triangu- laires. 3. CATYPNIDES.

sont étroits et-largement sinués au côté interne; mais ils ont conservé leur troncature postérieure, de sorte qu’il n’y a dans cette forme insolite, qu’une demi-exception.

à ‘1 200

56 LONGICORNES.

IL

dd Dents latérales du prothorax épineuses.

e Mandibules assez saillantes, horizontales, Antennes non sillonnées. àart. 4-11 sillonnés. ee Maudibules courtes, très-robustes. aa Antennes beaucoup plus longues que le corps chez les œ.

Prothorax 4-épineux de chaque côté, les épi- nes libres.

Prothorax 5-épineux de chaque côté, les 2 épines postér. soudées à leur bage. Yeux entiers ou faiblement sinués. f Pattes inermes. [f épineuses, au moins chez les co. g Antennes filiformes, non canaliculées. Prothorax tridenté latéralement.

unidenté ,la dent cro- chue.

gg Antennes à art. quadrangulaires et canali- culés.

Prothorax crénelé ou denticulé latéralement, par- fois entier et simplement rebordé.

Tarses à art. 3 bilobé.

h Languctte bilobée; pattes épineuses.

ha petite, entière ou faiblement sinuée en avant,

l Antennes à art. 1 beaucoup plus court que 3. m Pattes inermes, les antér. parfois scabres chez les œ. n Corps plus ou moins convexe. Organes buccaux tomenteux. glabres.

nn Corps déprimé.

mm Pattes plus ou moins épineuses.

Cuisses postér. beaucoup plus courtes que l'abdomen. Caisses postér. aussi longues que l’abdomen

Antennes à art. 1 au moins aussi long que 3.

= Pattes épineuses, au moins chez les @. _inermes dans les deux sexes.

Tarses à art. 3 entier ou excavé en dessue, parfois divisé en deux lobes grêles, mais alors impar- faitement spongieux en dessous ainsi que 1-2; languette bilobée ou échancrée,

6. ACANTHOPITORIDES. 7. DÉROBRACHIDES. 9. Onraomécmes.

8. ENOPLOCÉRIDES

5, HorLipÉRIDES.

10. MacRODONTIDES.

11. TITANIDES. 12. ANCISTROTIDES.

13. AULACOCÉRIDES.

14. CTÉNOSCÉLIDES.

15. CazLIPoGoNDES. 16. ERGATIDES. 21. Zanacies.

17. MacroTomDEs. 18. AuLAGOPIDES.

19. Rempnanipes. 20. MazLoDONTIDES.

22. Cozronénines.

-

PRIONOMMIDES. 57

# GROUPE I. Prionommides,

Languette évasée, largement et fortement échancrée; ses palpes distants. Lobe des mâchoires court, grêle, cilié au bout. Man- dibules au plus médiocres, verticales ou non. Antennes de 42 ar- ticles, plus courtes que le corps, dentées en scie. Yeux fortement échancrés.— Prothorax muni de trois fortes épines de chaque côté, les deux antérieures crochues et recourbées en arrière.— Jambes plus ou moins âpres ; tarses longs, étroits ; leur article simplement échancré.

Deux genres seulement, propres aux Indes-Orientales, composent ce groupe très-naturel établi par M. J. Thomson (1). Leurs espèces, de grande taille, ressemblent beaucoup au Cyriognathus (Baladeva) Walkeri, et il est possible qu’elles aient des habitudes hypogées ; mais comme elles ne possèdent aucun des caractères essentiels qui font reconnaître les Prionides souterrains, on ne peut les sortir de la sec- tion actuelle.

I. Mandibules droites à leur base, inermes en dedans : 4ncyloprotus. II. arquéesdès , dentées : Prionomma.

ANCYLOPROTUS. A. Wire, Longic. of the Brit. Mus. p.19.

Mâle : Palpes robustes, médiocres, très-inégaux, leur dernier arti- cle en triangle allongé. Mandibules médiocres, verticales, robustes, très-larges, droites à leur base, brusquement arquées et simples au bout, inermes en dedans (2).— Labre saillant, carré, arrondi et cilié en avant. Tête à peine sillonnée sur le vertex, un peu concave et bi-carénée entre les yeux; ses tubercules antennifères très-gros, dé- primés, séparés par un étroit sillon ; épistome subvertical, séparé du front par un profond sillon flexueux. Antennes de la longueur des 3/4 des élytres, peu robustes, à articles À presque aussi long que la tête, en cône renversé, 3 plus long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-11 dé- primés, décroissant graduellement, un peu en scie à leur sommet interne, 12 plus court que 11; un sillon porifère complet sous tous les articles, à partir du 3°. Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax transversal, médiocrement convexe, muni sur le disque de deux tubérosités subarrondies, et de chaque côté de trois épines dont les deux antérieures rapprochées et très-longues, surtout la 2e,

(1) Syst. Cerambye. p. 282. (2) Selon M. A. White, la gauche est dilatée et recourbée au bout quandelle est fermée, tandis que la droite laisse un espace vide entre ces organes et la

tête. Cette description a sans doute été faite d’après un exemplaire dont les mandibules étaient déformées.

58 LONGICORNES.

la postérieure courte. Écusson assez allongé, arrondi en arrière. Élytres assez convexes, sinuées en arrière des épaules, légèrement arrondies sur les côtés, arrondies à leur extrémité, avec leur angle sutural à peine épineux, beaucoup plus larges en avant que le pro- thorax. Pattes longues, surtout les postérieures; jambes irréguliè- rement triquètres, sillonnées sur leur face externe, âpres en dedans; les antérieures un peu recourbées en dessous à leur extrémité, toutes, surtout les quatre antérieures, ayant leur angle terminal externe épi- neux. Dernier segment abdominal transversal, sinué au bout. Saillie mésosternale étroite, subhorizontale. Saillie prosternale droite, assez saillante et cunéiforme en arrière des hanches antérieu- res. Corps oblong, massif, glabre, sauf sur la poitrine, ailé.

Femelle : Antennes de la longueur des 2/3 du corps, un peu moins fortement en scie. Dernier segment abdominal beaucoup moins transversal, arrondi en arrière,

Le facies de l'unique espèce (1) du genre est celui des Prionus de forme oblongue, mais elle est notablement plus grande qu'aucun de ces derniers. Sa livrée est d’un noir mat, avec l’abdomen d’un brun rougeâtre brillant et ses téguments sont partout, en dessus, finement alutacés; les élytres, à leur base, surtout en dehors des épaules, sont assez fortement ponctuées, et chacune d'elles présente trois faibles lignes saillantes dont l’externe est très-abrégée en avant. Cet insecte est originaire du Sylhet.

PRIONOMMA. A. Waire, Longic. ofthe Brit. Mus. p. 19 (2).

Mâle : Palpes plus longs et beaucoup plus grèles que ceux des An- cyxLorrorus ; leur dernier article en triangle très-allongé. Mandi- bules subverticales, courtes, très-robustes, fortement arquées dès leur base, munies en dedans d’une très-forte dent submédiane. Tête légèrement canaliculée et bicarénée entre les yeux, verticale et trian- gulairement concave en avant, avec ses tubercules antennifères for- tement déprimés. Antennes de la longueur des 2/3 des élytres, médiocrement robustes, à articles 1 assez long, en cône un peu arqué, 8 presque aussi grand que 4-5 réunis, biépineux au bout, 4-6 dé- croissant peu à peu, déprimés, carénés en dessus et de plus en plus fortement dentés à leur extrémité interne, 12 plus court que 11, caréné également, obtus au bout; les deux faces séparées par la carène de chaque article, porifères. Prothorax transversal, régu- lièrement convexe en dessus. Le surplus comme chez les ANCYLO- PROTUS.

(1) À. bigibbosus, White, loc, cit. pl. 1, £. 4 figure faite d’après un exem- plaire mutilé des antennes et qui parait être celle du mâle.

(2) Syn. Prionus Fab, Oliv. Hussanus Voet.

PRIONIDES VRAIS. 59

Femelle : Antennes dépassant à peine le milieu des élytres, moins fortement dentées. Dernier segment abdominal arrondi en arrière.

L'espèce typique (1) a complétement le facies et la taille des Ancy- LOFROTUS, mais en diffère, comme on peut le voir, par des caractères essentiels empruntés principalement aux organes buccaux. Sa livrée est d'un noir uniforme brillant, plus mat sur les élytres qui sont fine- ment pointillées chez le mâle, plus fortement et en même temps un peu rugueuses chez la femelle ; tous deux ont le disque du prothorax presque lisse et luisant. Cet insecte, originaire de Ceylan et de la côte de Coromandel, varie beaucoup sous le rapport de la taille (2).

GROUPE II. Prionides vrais.

Languette faiblement échancrée en avant; ses angles parfois pro- longés en deux petits lobes divergents; ses palpes assez distants. Lobe des mâchoires petit, grèle, cilié au bout. Mandibules mé- diocres, verticales, Antennes de 41 à 30 articles et au-delà, pectinées ou imbriquées, très-rarement en scie chez les mâles, plus courtes que le corps; leur système porifère diffus. Yeux fortement échancrés. Prothorax muni de 4 à 3 dents de chaque côté; ces dents courtes, déprimées et triangulaires. Pattes plus ou moins àpres; jambes inermes ; tarses longs, leur article en général faiblement bilobé, parfois simplement échancré à toutes les pattes ou à quelques-unes seulement.

Le genre Prronus et un autre que M. J. Thomson en a récemment détaché, composent à eux seuls ce groupe. Il n'y en a dans la légion actuelle aucun autre qui puisse leur être naturellement associé. Le nombre insolite des articles des antennes constitue le caractère le plus frappant de la plupart de ces insectes; il varie, non seulement selon les espèces, mais jusqu'à un certain point, selon les individus. La forme courte et massive du corps, réunie à l’armature de leur pro- thorax, leur donne en outre un facies spécial qui serait mème isolé s'il ne se reproduisait pas chez les SCELEOCANTHA qu’on a vus plus haut et les CATYPNES qui suivent.

Leurs espèces sont nombreuses et répandues très au loin sur le globe, mais principalement dans l'hémisphère boréal.

L Antennes des g prctinées ou imbriquées : Prionus. IL dentées en scie : Oliarles.

(1) Prion. orientalis, Oliv. Entom. IV, 66, p. 28, pl. 13, f. 51 (Prion. buph- thalmus, Fab. Syst. EL. IL, p.260; Hussar. ceylonensis, Voet. Col. IL, pl. 3, f, 11); figuré aussi par M. A. White, loc. cit. pl. 1, f. 3.

(2) Parmi les exemplaires que j'ai sous les yeux se trouvent un qui n'a (sans les mandibules) que 28 mill, de longueur, et une @ qui en a 65,

60 LONGICORNES.

PRIONUS. Grorr. Hist, d. Ins. d. envir. d. Paris, 1, p. 198.

Mâles : Palpes médiocres, légèrement inégaux; le dernier article de tous eu triangle allongé et arqué. Mandibules plus ou moins ro- bustes, droites, puis arquées et aiguës au bout, inermes ou uniden- tées en dedans. Labre horizontal, assez saillant, tronqué ou arrondi et cilié en avant. Tête transversale, sillonnée du vertex sur le front ; celui-ci plus ou moins concave; épistome enfoncé, tRs-court, subrec- tiligne à sa base, tronqué ou échancré en are antérieurement. Antennes au plus de la longueur des 3/4 du corps, robustes, à articles 1 court, en cône renversé, 3 aussi long que 4-5 réunis, gux-ci et les suivants, sauf le dernier, pectinés, parfois (par ex: fss ris) bipec- tinés, plus ou moins imbriqués. Yeux médiocrement séparés en dessus et en dessous. Prothorax fortement transversal, médiocre- ment convexe, faiblement échancré en avant, bisinué ou non à sa base. Ecusson arrondi, rarement (imbricornis) acuminé en arrière. Elytres médiocrement convexes, de longueur variable, suparallè- les, arrondies en arrière, avec l'angle sutural inerme ou subépineux, plus larges en avant que le prothorax. Pattes médiocres, robustes. fortement comprimées; jambes âpres; leur angle terminal externe échancré et bidenté aux quatre antérieures, les postérieures souvent arquées; tarses à articles 4 plus long que 2, 38 plus étroit que ce der- nier, en général échancré à moitié ou aux 2/3 de sa longueur.— Dernier segment abdominal sinué et impressionné au bout. Saillie méso- sternale étroite, concave, fortement inclinée. Sallie prosternale con- vexe, faiblement arquée et renflée au bout. Corps court ou oblong, massif, glabre, sauf sur la poitrine, ailé. £

Femelles : Antennes de longueur et de forme très-variables, tou- jours beaucoup moins robustes que celles des mâles, et dentées en scie, surtout dans Jeur partie terminale. Abdomen souvent plus long que les élytres; son dernier segment entier et arrondi au bout, parfois (par ex. coriarius) étroitement et faiblement sinué dans son milieu.

Le seul genre de la tribu qui soit riche en espèces (1). Elles sont

(1) Le nombre des articles des antennes n’étant pas toujours indiqué par les auteurs, je ne saurais répartir les suivantes dans les sections très-naturelles établies sur ces organes par M. J. L. Le Conte, au nombre de trois, mais qui doivent être portées à quatre : A. Antennes de 11 articles : P. Gerardi. B. Antennes de 12 articles; c'est la plus nombreuse et elle contient les neuf dixièmes des espèces: Type : coriarius. C. Antennes de 13-14 articles : emarginalus, integer. D, Antennes de 18-30 articles : imbricornis, fissi- cornis.

Esp. européenne : P, coriarius Linn.etauctor, Esp. asiatiques: P, persicus,

PRIONIDES VRAIS. 61

presque toutes propres à l'hémisphère boréal et l'Amérique du Nord en possède à elle seule autant que tout le reste du globe. Toutes ont une livrée et une sculpture analogues à celle du P. coriarius, la seule que possède l'Europe, et ne sont ni beaucoup plus grandes ni beaucoup plus petites que lui. Les modifications que présentent les antennes sont si considérables qu’elles n’ont aucune valeur générique. La saillie que fait parfois l'abdomen des femelles au-delà des élytres et qui dépend sans aucun doute, en grande partie, du développement des œufs qu’il contient (1), n’en a évidemment pas davantage.

OTIARTES, J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 283.

Genre extrêmement voisin des Prronus et que je n’adopte qu’en hésitant ; il n’en diffère que par les deux caractères suivants, qui se réduisent même, au fond, à un seul.

Antennes des mâles un peu plus courtes que le corps, de 12 articles; 3-11 nullement imbriqués, très-fortement et obliquement dentés en scie au côté interne. Tarses à articles 1-3 ciliés et légèrement spon- gieux sur leurs bords en dessous, échancrés au bout, avec les angles de l’échancrure saillants et très-aigus.

La femelle ne diffère du mâle que par ses antennes grèles, médio- crement dentées en scie.

L. Redtenb. Denskrift. d. Wien. Akad. I, p. 72 ; Perse. Besikanus, L. Fairm, Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, p, 318 ; Bosphore, Grèce, Asic-Mineure. Lefeb- vrei, De Marseul, Rev. et Mag. d. Zool. 1856, p. 47; Syrie. Esp. de Chine et du Japon : P. insularis, Motsch. Etud. entom. X, p. 21; Japon. fossa- lus, hydropicus, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 90; Chine bor. {elanicus, Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 412; île Chosan (mers du Japon). Esp. de Madagascar : P. Gerardi, Pascoe, ibid. D. 411. Esp. de l’Amér. du Nord : P, imbricornis, Linn. Oliv. Entom. IV, Pl. 13, f. 52, @; Palis.-Beauv. Ins. d’Afr. et d’Amér.; Col. pl. 36, f.2, ©. pocularis, Dalm. in Schœnh. Syn. {ns. III, Append, p. 148; suivant Schaum (Wiegm. Archiv, 1853, IL, p. 225), cet insecte serait un Denonnacuus ct corres- pondraitau Der. brevicollis Serv.; rien, dans la description de Schænherr, ne jus- lie cotte opinion.— palparis, emarginatus, Say, Journ. of the Acad, of Philad. NL, p, 327. lœvigatus, Harris, Trans. of the nat. Hist, Soc. of Hartford, p. 83, pl. 1, f. 6. californicus, Motsch. Bull. Mosc. 1845, I, p. 89. fissicornis, Haldem, Procced. of the Acad. of Philad. UT, p. 125. integer, crassicornis, (californicus Motsch.), obliquicornis, curticornis, à. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, 11, p. 107. innocuus, J. L. Le Conte, Procecd. ibid. 1862, p. 43. curvatus, J. L. Le Conte, Smithson, Contrib. Il, 1860; Col. of Kansas, ete., p. 19. Esp. de l’Australie : P. dimidiatus, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 18 (an huj. gener.?).

(1) d'en ai sous les yeux plusieurs appartenant aux P, brevicornis, palparis, obiiquicornis et fissicornis, chez lesquelles il est plus ou moins saillant et d’autres des mêmes espèces qui l'ont entièrement recouvert par les élytres.

62 LONGICORNES.

La structure des antennes est étrangère aux Prionus mâles ; on n’en connaît pas, que je sache, dont les antennes ne soient pas im- - briquées. Quant aux tarses, il y a dans l'Amérique du Nord quelques espèces (surtout palparis) chez lesquelles ils diffèrent à peine de ceux qui existent ici. Le genre est par conséquent très-faiblement caracté- risé, et, s'il n’est pas adopté, son unique espèce (1) devra rentrer dans la section des Prionus à antennes de 12 articles et à prothorax tri- denté de chaque côté.

GRoUPÉ III. Catypnides. :

Languette profondément divisée en deux lobes étroits, aigus au bout et divergents; ses palpes rapprochés. Lobe des mâchoires allongé, spatuliforme, cilié en dedans à son extrémité. Mandibules très-robustes, subhorizontales.— Tête très-grosse, presque aussi large que le prothorax. Antennes. de 11 articles, beaucoup plus courtes que le corps, simples. Yeux assez fortement échancrés. Protho- rax brièvement tridenté de chaque côté. Jambes lisses ; tarses mé- diocres, leur article bilobé.

Au premier coup-d’œil, l’unique genre de ce groupe semble appar- tenir aux Remphanides; mais sa languette fortement bilobée, ses yeux échancrés, le article de ses antennes plus court que le 3°, son prothorax très-voisin de celui du Prionus coriarius, montre qu’il est étranger à ces insectes et doit être placé dans le voisinage des Prionides vrais. Il est propre à l'Australie.

CATYPNES. Pascog, The Journ. of Entom. IL, p. 243.

Mâle : Palpes médiocres, subégaux, leur dernier article en triangle allongé. Mandibules un peu plus courtes que la tête, très-épaisses, fortement carénées en dessus, arquées dès leur base, bifides au bout, échancerées dans leur moitié basilaire interne. Labre penché, trans- versal, fortement arrondi en avant. Tète plus large que longue, assez convexe, finement sillonnée en dessus, plane sur le front; celui- ci échancré en are antérieurement; épistome court, tronqué en avant. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, assez robustes, peu à peu atténuées, à articles À court, robuste, suboylindrique, 3 presque aussi long que 4-5 réunis, 5-11 subégaux. Yeux très-for- tement séparés en dessus. Prothorax transversal, assez inégal en dessus, coupé obliquement de chaque côté presque dans sa moitié postérieure, droit en avant ; ses dents redressées. Écusson large-

(1) Prion. asiaticus (brachypterus Karélin.), Falderm, Faun, entom. trans- cauc. Il, p. 263, pl. 7, £. 4; Russie mér.

CACOSCÉLIDES. 63

ment arrondi en arrière, Élytres allongées, subparallèles, médio- crement convexes, brièvement épineuses à l'angle sutural. Pattes assez robustes ; cuisses et jambes très-lisses; tarses médiocres, à ar- ticle 1 à peine égal à 2-3 réunis. Le surplus comme chez les Prro- nus, avec le corps plus allongé.

Femelle : Mandibules plus courtes et beaucoup plus faibles, non échancrées au côté interne. Tête de moitié plus petite. Anten- nes plus faibles et plus courtes.

L'unique espèce (Mac-Leayi Pasc.) a près de deux fois la taille des plus grands exemplaires du Prionus coriarius femelle, avec un facies qui se rapproche un peu de celui des Euryassa du groupe des Rem- phanides. Sa livrée est d’un rouge ferrugineux brillant en dessous, plus foncé sur les élytres et passant au noir sur le prothorax et la tête. Cette dernière est rugueuse et comme corrodée, surtout chez le mâle, les côtés du prothorax sont beaucoup plus fortement ponetués que son disque; les élytres le sont densément et presque sans aucun ves- tige de lignes saillantes.

GrRoupPE IV. Cacoscélides,

Languette saillante, évasée et fortement échancrée en avant; ses palpes très-écartés à leur base. Lobe des mâchoires grêle, petit, finement cilié. Palpes grèles et longs, très-inégaux; leur dernier article en triangle très-allongé. Mandibules plus longues que la tête, horizontales ou obliques, falciformes et circonscrivant un grand espace vide. Antennes de 12 articles, ou de 11, avec le dernier ap- pendiculé, dentées ou subfiliformes, au maximum un peu plus lon- gues que le corps. Yeux fortement échancrés. Prothorax muni de 1 à 3 dents de chaque côté, ces dents de forme variable. Pattes lisses, inermes; article des tarses bilobé.

Les deux genres de ce groupe ont un facies particulier à la grandeur et à la forme de leurs mandibules. Chez l'un d'eux (Cacos- CELES) ces organes sont très-développés dans les deux sexes; chez l’autre (Prioryrannus), dont les mäles seuls me sont connus, je ne saurus dire s'il en est de mème chez les femelles, mais cela est pro- bable par analogie.

Ces genres sont principalement associés entre eux par leurs orga- nes buécaux (1); pour le surplus ils diffèrent assez fortement. Je crois

(1) Ces organes et quelques autres caractères leur donnent également des rapports très-prononcés avec les Culpodérides ; mais ces derniers ont le pro- thorax inerme et simplement rebordé sur les côtés, le 32 article des tarses non bilobé et des antennes de Mallodontides. On les trouvera plus loin immédiato- ment à la suite de ce dernier groupe; mais peut-être n'est-ce pas leur place naturelle,

64 LONGICURNES.

néanmoins que M. J. Thomson, qui les a placés immédiatement à la suite l'un de l’autre, a été dans le vrai en agissant ainsi. L’un d'eux est africain, l’autre indien.

I. Les 4 jambes postér. difformes dans les deux sexes : Cacosceles. II. _ normales _ : Priotyrannus.

CACOSCELES.

Newm. The entom. Magaz. NV, p. 91.

Mâle : Mandibules arquées dès leur base, puis redressées ot faible- ment arquées à leur extrémité, carénées en dessous dans leurs 2/3 ba- silaires, munies d’une forte dent interne à leur base; la droite sim- ple, la gauche bifide au bout. Labre très-court, vertical, échancré en arc de cercle. Tête quadrangulaire, régulièrement convexe et finement sillonnée en dessus, déclive en avant; épistome confondu avec le front, concave, échancré de chaque côté en avant. Anten- nes de la longueur des 2/3 des élytres, robustes, peu à peu atténuées en avant, de 12 articles : À gros, médiocre, en cône arqué, 3 obconi- que, aussi long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-11 graduellement plus courts, obtusément en scie à leur sommet interne, 12 grèle, plus court que 41; une fossette porifère ovale et inférieure au sommet de 3, un large sillon complet sous 4-11. Yeux très-largement séparés en dessus.— Prothorax fortement transversal, tronqué à ses deux extré- mités, faiblement sinué en avant et bisinué en arrière, tronqué obli- quement de chaque côté dans plus du tiers de sa base, avec une fai- ble dent triangulaire et médiane. Ecusson arrondi en arrière. Élytres médiocrement allongées, peu convexes, peu à peu rétrécies et inermes à l’angle sutural, plus larges en avant que la base du pro- thorax. Pattes assez longues, robustes, fortement comprimées; cuisses élargies et arrondies en dessous ; jambes antérieures simples, avec leur angle terminal externe bifide; les quatre postérieures dif- formes, fortement dilatées, les intermédiaires dans leur milieu, les postérieures à leur base; ces dilatations obliquement sanaliculées et finement tomenteuses en dessous ; tarses médiocres, les antérieurs très-larges; tous à articles À aussi long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal transversal, sinué dans son milieu au bout. Saillie mésosternale arquée, verticale et concave en avant, tronquée et échancrée en arrière. Saillie prosternale droite, concave dans sa moitié terminale, assez saillante et subcunéiforme en arrière. Corps allongé, glabre.

Femelle (1) : Mandibules un peu plus courtes et plus régulièrement

(1) M. A. White (Logic, of the Brit, Mus. p. 7) regarde comme telle le Pithanotes falsus de M. Newman (Ann. of nat, Hist. V. 1840, p. 16), et M. J. Thomson (Syst. Cerambyc, p. 290), à la bienveillance de qui je dois la con-

CACOSCÉLIDES. 65

arquéos. Tête plus petite, transversale. —- Antennes presque de la longueur du corps, médiocrement robustes, à articles 3-11 légère- ment et graduellement en scie.— Prothorax plus fortement échancré de chaque côté de sa base, ses dents plus fortes. Pattes moins ro- bustes, mais avec les quatre jambes postérieures également dilatées ; tarses antérieurs beaucoup plus étroits. Dernier segment abdomi-

nal moins transversal, largement sinué et densément cilié au bout. Poitrine et abdomen pubescents.

Genre très-remarquable par la forme des quatre tibias postérieurs dans les deux sexes. Il ne comprend qu’une très-rare espèce (0Edipus Newm.) de Natal, d'assez grande taille, dont le prothorax ressemble à celui d'un Pronus et les élytres (surtout chez le mâle) rappellent celles des Dorysrnenes du groupe des Cyrtognathides. Sauf la tête et le prothorax qui sont noirs, cet insecte est d’un jaune ferrugineux; les deux parties en question sont assez fortement rugueuses chez le mâle, beaucoup moins chez la femelle; chez tous deux les élytres sont très-finement pointillées avec quelques sillons superficiels.

PRIOTYRANNUS. J. Tuoms. Archiv. entom. T, p. 120 (1).

Mâle : Mandibules obliques, de la longueur de la tête, robustes, plus épaisses que larges, fortement arquées à leur extrémité et cir- Gonscrivant un très-grand vide, simples au bout, avec une forte dent près de leur sommet, suivie de quelques dentelures. Labre très- court, vertical, largement échaneré et cilié. Tête forte, transversale, légèrement concave entre les yeux et les antennes; front rectangu- lairement tronqué en avant; épistome beaucoup plus bas que lui, presque plan, muni dans son milieu d’une saillie transversalement quadrangulaire. Antennes un peu plus longues que le corps, fili- formes, de 11 articles : À gros, assez long, en cône renversé, 3 pres-

naissance des deux sexes du genre actuel, a reproduit cette opinion qui est manifestement erronée, En premier lieu, le Pithanotes falsus est de l'Australie et non de Natal, puis voici mot à mot les caractères génériques que lui assigne M. Newman : « Tête saillante. Mandibules robustes, arquées au bout, mu- nies en dedans de deux petites dents, très-aiguës à leur extrémité. Palpes labiaux et maxillaires courts, leur dernier article cylindrique. Antennes plus longues que la moitié du corps, de 11 articles : 2 court, 3 aussi lang que 4-5.— Prothorax court, avec ses angles rectangulaires, armé de chaque côté d’une épine médiane aiguë. Jambes presque semblables à celles du genre précédent (le genre Donx). » Il est évident qu’une femelle de Prionides ne peut pas différer de son mäle à ce point, tandis que celle dont je donne la formule dans le texte, se trouve parfaitement dans les conditions propres à son sexe, J'ignore complé- tement ce que peut être ce genre PirnanotEs. +

(1) Syn. Prionus A. White. Coléopières. Tome VIII. 5

66 LONGICORNES.

que aussi long que 4-5, ceux-ci et6-10 décroissant peu à peu, faible- ment dentés à leur extrémité, 11 plus long que 10, déprimé, obtus au boutet appendiculé ; ces articles, à partir de 3, âpres, et, à partir de 4, sillonnés, les sillons réticulés. Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax transversal, assez convexe, bisinué en avant, avec son bord antérieur très-saillant dans son milieu et arrondi, armé de chaque côté detrois épines aiguës, dont la médiane la plus longue. —Ecusson en triangle curviligne. Elytres médiocrement convexes, oblongues, légèrement rétrécies, arrondies et inermes en arrière, comprimées en avant sous les épaules et plus larges que la base du prothorax. Pattes assez longues, égales; cuisses sublinéaires ; jambes un peu élargies au bout, avec l'angle externe des quatre antérieures denti- forme ; tarses médiocres, les quatre antérieurs plus larges que les postérieurs ; le 4% article de tous allongé, longuement rétréci à sa base. Dernier segment abdominal fortement transversal, échancré en arrière. Saillie mésosternale oblique, assez étroite, triangulaire et concaye.—Saillie prosternale arquée en arrière, Corps oblong, glabre, sauf sur la poitrine. Femelle inconnue (1).

M. A. White à placé l'unique espèce de ce genre parmi les Prio- NUS (2) avec lesquels elle n’a rien de commun et d’où M. J. Thomson l’a retirée avec râison. Elle est de la taille des exemplaires moyens du Lucanus cervus. Sa livrée est d’un brun rougedtre, avec la tête, les antennes et le prothorax noirs; ces couleurs sont mates partout en dessus. La tête et le prothorax sont fortement rugueux, les élytres le sont très-finement, sauf à leur base, et paraissent à la loupe, être plutôt couvertes de granuiations très-fines, très-serrées et confluentes.

Cet insecte, extrèmement rare dans les collections, habite les Indes orientales; l’exemplaire de la collection de M. 3. Thomson provient des environs de Bombay, celui que j'ai sous les yeux et qui appar- tient à M. le comte Mniszech, est originaire de l’'Hymalaia.

Groupe V. Hoplidérides,

Languette évasée et médiocrement échancrée en avant; ses lobes épais, arqués et dirigés en dehors; ses palpes assez distants. Lobe des mâchoires très-petit, presque glabre. Mandibules très-courtes, obliques. Antennes de 11 articles, notablement plus longues que le corps chez les ©, grèles, filiformes, en partie épineux au bout. Yeux fortement échancrés. Prothorax muni de 5 épines aiguës de

(1) M. A. White décrit, avec quelque doute, comme appartenant à ce sexe, un exemplaire n'ayant qu'une forte épine de chaque côté du prothorax, sans parler de ses angles antérieurs et postérieurs, les antennes beaucoup plus lisses et les élytres rugueuses à leur base sur une plus grande étendue.

(2) Prion. mordax, À. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 18; M. J. Thom- son (loc. cit. pl. 10, f. 1) en a donné une belle figure.

HOPLIDÉRIDES. 67

chaque côté, les deux postérieures soudées ensemble à leur base. Pattes antérieures âpres, les autres presque lisses; 32 article des tarses bilobé. :

Le genre HOPLIDERES de Serville est le seul qxi présente cet en- semble de caractères, Je lui conserve la place que M. J. Thomson lui à assignée, immédiatement à la suite des Cacoscélides, la brièveté de ses mandibules ne permettant pas de l’intercaler parmi les groupes suivants, Îl est propre à Madagascar,

HOPLIDERES. À. Serv. Ann. d. l. Soc, entom. 1832, p. 147,

Mâle : Palpes courts, robustes, médiocrement inégaux; leur der- nier article faiblement triangulaire. Mandibules très-robustes et très-rugueuses, fortement arquées et aiguës au bout, unidentées au côté interne. Labre horizontal, court, tonqué et cilié en avant. Tète finement sillonnée en dessus, subverticale et concave en avant; épistome brusquement déprimé, court, séparé du front par un profond sillon, Antennes de 173 plus longues que le corps, longue- ment et finement villeuses en dessous, à articles 4 gros, médiocre, en cône renversé, 3-10 cylindriques, noueux et brièvement biépineux au bout, 3 de 1/3 plus long que 4, 11 plus long que 10 et très-aigu au bout; une dépression porifère oblongue au sommet des articles 3-6, s'allongeant sur 7 et convertie en un sillon complet sur les sui- vants. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax for- tement transversal, assez convexe, brusquement rétréci dans sa moitié postérieure; l’antérieure dilatée et épineuse. Ecusson en triangle curviligne, arrondi en arrière, Elytres assez convexes, oblongo- ovales, comprimées sous les épaules, brièvement épineuses à l'angle Sutural, avec leurs épaules munies d’une petite épine; leur rebord latéral denticulé à sa base, aplani dans le reste de son étendue. Pattes longues, les antérieures plus que les autres; cuisses gra- duellement amincies à leur extrémité; jambes ayant leur angle ter- Minal externe subépineux; les antérieures densément villeuses en dessous à leur extrémité; tarses courts; les antérieurs larges et ci- liés sur leurs bords, les autres plus étroits; tous à articles 4-2 trian- gulaires. Dernier segment abdominal transversal, légèrement si- nué au bout. Saillie mésosternale assez large, horizontale en arrière, Saillie prosternale médiocrement arquée et obtuse en ar- rière. Corps oblong-ovale, large, glabre, ailé.

Femelle : Mandibules courtes et beaucoup plus faibles, Antennes de 1/3 plus courtes que les élytres, à articles 3-7 inermes au bout, 8-10 déprimés, avec leur sommet externe anguleux, 11 plus court et plus large que 40, arrondi au bout; système porifère peu distinet, Epaules des élytres inermes ; leur repli latéral non denticulé à sa base.

68 LONGICORNES.

Jambes antérieures glabres. Dernier segment abdominal en triangle curviligne fortement transversal.

L'espèce typique (spinicollis Serv.) est de grande taille, noire, avec les élytres d’un brun marron foncé et mat; sous le rapport de la sculp- ture, elles sont absolument pareilles à celles du Lucanus cervus, tandis que la tête et le prothorax sont fortement rugueux. Cet insecte est rare dans les collections (1).

+ "

Groupe VI. Acanthophorides.

Languette évasée et assez fortement échancrée en avant; ses lobes épais, arqués et dirigés en dehors; ses palpes assez distants. Lobe des mâchoires assez grand, longuement et densément villeux au côté interne et à son extrémité. —Mandibules assez longues, horizontales ; leur bord externe presque toujours fortement caréné en dessus. Antennes de 41 ou 42 articles, rarement aussi longues que le corps, dentées en scie ou pectinées; leurs articles non sillonnés. Yeux fortement échancrés. Prothorax armé de trois épines aiguës de chaque côté; les deux antérieures parfois soudées ensemble à leur base. Pattes lisses; article des tarses bilobé.

En outre de ces caractères, ces insectes n’ont plus le facies des pré- cédents, leur corps, peu convexe, étant toujours allongé, parfois même (Donvcena) étroit etsvelte. Is sont de grande taille et, pour la plupart, propres à l'Afrique ; ceux qui sont étrangers à cette partie du globe, habitent les Indes orientales. Leurs genres se bornent aux trois suivants :

I. Yeux assez fortement séparés en dessus. - Saillie prosterrale droite, arrondie au bout : Tithoes. _— arquée, aiguë : Acanthophorus. II, Yeux très-rapprochés en dessus : Dorycera. s TITHOES. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 289 (à). *

Mômes caractères que les ACANTHOPHORUS qui suivent, avec les dif- férences suivantes : À Palpes plus courts. Mandibules beaucoup plus robustes, plus ar-

(1) M. Pascoe (Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 412) a décrit, sous le nom de lœvicollis, Ja femelle d’une espèce nouvelle d’un tiers plus petite que le spinicollis, d’un fauve de cannelle foncé, sauf sur la tête et le prothorax qui sout noirs, et qui est entièrement lisse en dessus, à l’exception de la base des élytres qui est densément ponctuée sur une médiocre étendue.

(2) Syn. AGANTHOPHORUS pars, A. Serv., Casteln,, Hope, White, etc. Prio- nus Fab., Oliv., Schœnh.

ACANTHOPHORIDES, 69

rondies en dehors : leur bord externe très-fortement caréné en dessus. —Epistome coupé obliquement de chaque côté, ou subarrondi en avant, toujours étroitement échaneré dans son milieu. —Antennes plus cour- tes, de la longueur au plus des 2/3 du corps chez les mâles, de 11 ar- ticles dont le dernier subappendiculé.— Saillie mésosternale plus large et inclinée. Saillie prosternale droite, nullement arquée et largement arrondie au bout. Pattes plus courtes et plus robustes. Corps relativement plus large et beaucoup plus pubescent,.

Cet ensemble de caractères, dont le plus important est la forme toute autre de la saillie prosternale, me paraît suffisant pour justifier la création de ce genre, d'autant plus que ses espèces sont toutes propres à l'Afrique et non aux Indes orientales, comme les ACANTHO- pnorus. Elles sont plus massives que ces derniers, d'un noir bru- nâtre, et la pubescence grise dont elles sont revêtues forme presque constamment un dessin nuageux ou des mouchetures sur les élytres. On en connaît six en ce moment (1).

ACANTHOPHORUS. A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. I, p. 152.

Mâle : Palpes assez longs, surtout les maxillaires, peu robustes; le dernier article de tous faiblement triangulaire. Mandibules de la longueur de la tête, médiocrement robustes, obliquement recour- bées et simples au bout, multidentées en dedans, leur bord externe assez fortement caréné en dessus.— Labre vertical, en triangle trans- versal, cilié en avant, —Tôte forte, subtransversale, déclive et sillonnée sur le front; épistome séparé de ce dernier par un sillon très-marqué, présentant deux bourrelets latéraux, séparés par un espace triangu- laire et lisse. Antennes un peu plus courtes que le corps, robustes, de 12 articles : À court, très-gros, subobconique, 3 aussi long que 4-5 réunis, 5-11 assez fortement dentés à leur sommet interne, 42 ar- rondi au bout; une dépression oblongue, porifère, au sommet des ar- ticles 3-5, les suivants porifères sur toute leur surface. Prothorax fortement transversal, rétréci en arrière, impressionné en dessus ; ses deux épines antérieures rapprochées ; la de celles-ci plus longue que les autres. Ecusson arrondi en arrière. Elytres très-allon- gées, parallèles, arrondies en arrière, avec l'angle sutural subépineux, plus larges en avant que le prothorax; leurs épaules obtuses.

#

(1) P. maculatus, Fab. Syst. EL. I, p. 259; Oliv. Entom. IV, 66, p. 07, pl. 4, f. 4. P, yolofus, Dalm. in Schænb. Syn. Ins. IL; Append. p. 149. A. confinis, Casteln. Hist. nat. d. Ins. IL, p. 305. Palinii (yolofus ?), longi- pennis, Hope, Ann. a. Mag. of nat. Hist. XI, 1843, p. 366 ; de la côte occ. d'Afr. SE les précédents, capensis, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 14.

70 LONGICORNES.

Pattes longues et robustes ; cuisses postérieures plus grandes que les autres ; jambes tronquées au bout; tarses larges, à article 4 pas plus long que 2. Dernier segment abdominal largement sinué au bout. —Suillie mésosternale étroite, concave, rétrécie postérieurement, sub- horizontale. Saillie prosternale arquée, comprimée et aiguë au bout, Corps très-allongé, médiocrement large, en majeure partie glabre, ailé. <

Femelle : Mandibules plus courtes. Antennes un peu plus lon- gues que la moitié des élytres, moins fortement dentées en scie. Dernier segment abdominal entier. }

Ce genre, récemment épuré par M. J. Thomson, ne comprend plus que l'espèce qui en constituait le type pour Serville, le Prionus ser- raticollis d'Olivier (1). C'est un grand insecte des Indes orientales, d’un fauve rougeâtre, avec la tête, la base des antennes et le pro- thorax noirs; ce dernier est assez abondamment revêtu de poils soyeux d’un jaune doré et les élytres sont finement rugueuses. Il y en a quelques espèces voisines dans les collections.

DORYCERA. A. Wire, Longic. of the Brit. Mus. p. 13 (2).

Mâle : Palpes médiocres, très-inégaux; leur dernier article en cône renversé et arqué. Mandibules et labre des ACANTHOPHORUS. Tête transversale, subverticale en avant; épistome grand, concave, séparé du front par un sillon anguleux, tri-échancré en avant. An- tennes presque de la longueur du éorps, de 12 articles : 1 gros, court, en cône renversé, 3 robuste, déprimé, un peu plus long que 4, forte- ment denté, ainsi que ce dernier, à son sommet interne, 5-11 lon- guement pectinés, presque flabellés, 12 plus court que 11; système porifère des AcanrHoPHoRus. Yeux très-gros, occupant la majeure partie de la tête, très-rapprochés en dessus, contigus en dessous. Prothorax très-court, ses épines latérales équidistantes, très-aiguës et redressées. Ecusson un peu allongé, en triangle subrectiligne. Elytres peu convexes, très-allongées, parallèles, arrondies et épineuses à l’angle sutural, Pattes longues, peu robustes; cuisses compri- mées, élargies et arrondies en dessous à leur base; jambes et tarses des AcaNrnopnorus. Dernier segment abdominal transversal, ar- rondi et faiblement sinué en arrière. Saillie mésosternale très- étroite, canaliculée, inclinée en arrière. Saillie prosternale forte- ment -arquée et arrondie postérieurement. Corps allongé, étroit, linéaire, finement pubescent, sauf sur l'abdomen, ailé, Femelle inconnue.

(1) Entom. IV, 66, p. 14, pl. 9, f. 33, œ. (2) Lenom de Donxcena n’était pas disponible, Meigen l’ayant imposé de- puis longtemps à un genre de Diptères, —Syn. Prionus Fab., Oliv,

DÉROBRACHIDES. 71

: Par suite do la grandeur et de la subcontiguité des yeux, ce genre fait, jusqu'à un certain point, le passage entre le groupe actuel et le suivant. Son unique espèce (1) est connue depuis longtemps, et a la taille et le facies de l'Orthomegas corticinus de Cayenne, mais est su- jette à devenir beaucoup plus petite. Fabricius, qui l’a décrite le pre- mier, Olivier et M. A. White ne connaissaient pas sa patrie ; elle est originaire de la côte occidentale d’Afrique, et les exemplaires, peu nombreux, que j'en ai vus, provenaient de l’île Fernando-Po.

Groupe VII. Dérobrachides,

Languette plus ou moins échancrée en avant, ses palpes assez for- tement séparés. Lobe des mâchoires assez large, densément etlon- guement cilié. Mandibules horizontales ou obliques, assez saillantes, faiblement concaves en dessus. Antennes de 11 articles, plus courtes que le corps (Pirnocres g'exceptés), filiformes ou faiblement dentées, couvertes de nombreux sillons longitudinaux. Yeux très-rappro- chés en dessus et en dessous, fortement échancrés. —Prothorax court, tri- quadriépineux de chaque côté; dans ce dernier cas, les deux épines antérieures parfois soudées à leur base. Pattes tantôt lisses, tantôt àpres; article des tarses bilobé. Abdomen des d composé de six segments, avec le pygidium longuement visible en dessous ; celui des femelles de cinq, avec leur oviducte très-saillant.

I ya des rapports étroits entre ces insectes et les Acanthophorides, surtout avec les deux derniers genres de ceux-ci. Mais la formule qui précède montre qu'il y a en même temps des différences sensibles entre les deux groupes et que celui-ci appartient à un autre type. Un caractère, qui n’y est pas inscrit et qui donne à ses espèces un facies autre que celui des Acanthophorides, consiste en ce que le rebord la- téral de leurs élytres est plus ou moins dilaté et parfois fort large en arrière des épaules.

Ge sont aussi, pour la plupart, de très-grands insectes et qui sont propres à l'Amérique, comme ceux des huit groupes qui suivent.

(1) Prion. spinicornis, Fab. Entom. Syst. Il, p. 260; Oliv. Entom. IV, 66, D. 24, pl. 11, f. 23, 5; A. White, loc. cit. pl. 1, f. 1, o (Prion. buphihalmus ? Fab. Syst. El. II, p. 60). M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 291) rapporte à tort à cet insecte le Hussarus ceylonensis de Voet; la figure qu'en donne cet auteur représente de toute évidence le Prionomwma orientalis.

L’Acanthophorus megalops de M. À. White (Longic. of the Brit. Mus. p. 15), très-grand insocte, également de Fernando-Po, est voisin du genre actuel sans pouvoir y rentrer ; sa saillie prosternale étant droite comme celle des Tirnogs auxquels il est également étranger; les deux épines antérieures des côtés de son prothorax sont aussi longuement soudées et déprimées à leur base. I doit, à mon sens, former un genre distinct intermédiaire entre celui-ci et les AcAN- THOPHORUS.

72 LONGICORNES.

Quoique peu nombreux, ils ont donné lieu à la création de trois genres.

I. Pattes lisses, finement pointillées dans les deux sexes. Prothorax 4-6pineux, les 2 épines antérieures soudées à leur base : Pithocles. 3-épineux, les épines libres : Derobrachus. IT. Pattes plus ou moins âpres; jambes subépineuses : Braderochus.

PITHOCLES. J. Tous. Syst. Ceramb, p. 291.

Mèmes caractères que les Deropracaus quisuivent, sauf les diffé- rences que voici : k

Mûle : Languette fortement échancrée en demi-cercle. Antennes sensiblemeñt plus longues que le corps, très-robustes, déprimées à leur extrémité, à articles 3-10 légèrement échancrés au bout, 3 un peu plus long seulement que 4 et couvert (sauf à sa base), ainsi que lui et 5-41, de sillons. Prothorax armé de quatre’épines latérales, rapprochées par paires, les deux antérieures soudées à leur base; ses angles postérieurs à peine échancerés. Rebord latéral des élytres faiblement dilaté en arrière des épaules. Episternuins métathoraci- ques beaucoup plus largement tronqués en arrière. Poitrine densé- ment et longuement velue.

Femelle : Antennes ne dépassant pas le milieu des élytres, beaucoup plus grêles, à articles 3 presque aussi long que 4-5 réunis, noueux et biépineux au bout ainsi que 6-10, 9-11 seuls couverts de sillons sur toute leur surface; ces sillons n’existant qu’au côté interne sur 3-7, 3 n'en ayant qu'à son sommet.

Dans ce sexe, les yeux sont aussi rapprochés en dessus que chez le mâle, tandis que chez la femelle de l'unique espèce du genre DEro- BRACHUS, Ces organes sont assez fortement séparés.

Ces caractères, quoique empruntés principalement au sexe mâle, me paraissent suffisants pour adopter ce genre. Il ne contient qu'une grande espèce du Mexique, depuis longtemps inscrite dans le Catalo- gue de Dejean, sous le nom de Derobrachus procerus (1), et que M.J. Thomson a décrite en fondant le genre actuel. Elle est en entier d’un brun rougeâtre et la sculpture de ses élytres diffère de celles des es- . pèces des deux genres suivants : ces organes sont, en effet, assez for- tement rugueux et sans aucune trace de sillons longitudinaux; à peine aperçoit-on sur chacun d’eux trois faibles lignes saillantes.

(1) Cat. éd, 3, p. 343,

DÉROBRACHIDES. 73

DEROBRACHUS. A. SErv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, p. 154.

Mâle : Languette légèrement échancrée au bout; ses lobes épais, fortement divergents. Palpes assez grèles, très-inégaux ; le dernier des maxillaires en triangle allongé et arqué, celui des labiaux moins large et obtus au bout. Mandibules droites, puis fortement arquéos etaiguës au bout. Labre vertical, triangulaire et concave. Tête sillonnée en dessus, presque plane et déclive en avant; épistome grand, triangulaire, concave; son bord antérieur légèrement échan- cré en arc. Antennes de la longueur de la moitié du corps, filifor- mes, assez robustes, à articles 1 gros, assez allongé, en massue arquée, 3 aussi long que 4-5 réunis, les suivants décroissant peu à peu, sil- lonnés en dessus à partir de 4. Yeux très-gros, très-rapprochés en dessus, un peu moins en dessous. Prothorax très-court, peu con- vexe, fortement rétréci à sa base, dilaté et armé de chaque côté de trois épines libres, dont l'antérieure plus courte. Ecusson arrondi en arrière. Elytres allongées, peu convexes, subtronquées au bout, avec l’angle sutural épineux, un peu plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obtuses ; leur rebord latéral élargi en ar- rière de ces dernières. Pattes assez longues, lisses; cuisses linéaires, jambes comprimées, quadrangulaires; leur angle terminal externe échancré et bidenté; tarses assez longs, à articles 1 aussi grand que 2-3 réunis, 4 aussi long qu'eux tous pris ensemble. segment ab- dominal transversal, largement échancré en are. Métasternum fine- ment villeux. Saillie mésosternale assez large, parallèle, inclinée. Saillie prosternale plane, non arquée, assez prolongée et cunéi- forme en arrière. Corps allongé, large, glabre en dessus, ailé.

Femelle : Antennes plus grèles et plus courtes, n'atteignant pas le milieu des élytres. Celles-ci légèrement dilatées dans leur milieu. Dernier segment abdominal allongé et arrondi au bout. Poi- trine presque glabre.

Je ne connais que l'espèce décrite par Serville, sous le nom de bre- vicollis, qui puisse rentrer dans ce genre. C’est un assez grand in- secle des parties moyennes et méridionales des Etats-Unis, il pa- rait être fort rare. Sa livrée est d’un jaune testacé assez brillant, rem- bruni sur la tête et le prothorax; la première de ces parties est peu densément ponctuée ; sur la seconde les points sont plus serrés, sur- tout sur les bords latéraux ils sont en partie confluents. Les élytres sont à la fois ridées et ponctuées ; chacune d'elles présente deux ou trois larges et faibles sillonslongitudinaux fortement abrégés en avant et en arrière ; chez la femelle, l'abdomen dépasse plus ou moins lon- suement ces organes.

(7% LONGICORNES.

BRADEROCHUS. Buquer, Ann. d. 1. Soc. entom. 1852, p.658, note (1).

Genre proposé, en peu de mots, par M. Buquet sur un insecte dont il ne connaissait que la femelle. Je crois devoir y comprendre trois

autres espèces qui ont la mème livrée et la même sculpture des tégu-

ments, bien que je n’aie vu les deux sexes que d’une seule d’entre elles. Dans cet état, il peut so distinguer des DEROBRACHUS par les caractères suivants :

Antennes des ©” de la longueur des 4/3 du corps, assez robustes, à article 3 très-âpre, canaliculé en dessus et en dessous, sillonné à son extrémité, les suivants graduellement plus courts, sillonnés dans toute leur longueur; celles des @ de la longueur de la moitié ou des 2/3 du corps, moins robustes, à article 3 beaucoup plus lisse. Pattes des ©’ ayant toutes les cuisses denticulées sur leurs bords-en : dessous, les antérieures très-âpres sur leurs deux faces ; jambes de la même paire âpres également sur leurs faces et leur bord interne, les autres beaucoup moins, surtout les postérieures; pattes des ® lisses ou ayant lesÿambes seules denticulées en dedans.

La livrée de toutes les espèces est d’un brun marron assez brillant ; la tête et le prothorax sont bien moins fortement ponctués que dans les deux genres précédents, et les élytres le sont si finement qu'elles paraissent lisses à la vue simple. Outre leur épine suturale, ces der- nières, chez les mâles qui me sont connus, en ont une petite à quel- que distance de la suture. Ces insectes sont plus grands que le Dero- brachus brevicollis et originaires de la Colombie ou du Mexique (2).

Groupe VIII. Énoplocérides.

Languette densément.ciliée en avant, fortement et semi-circulaire- ment (), ou faiblement et triangulairement (®) échancrée; ses pal- pes assez distants. Lobe des mâchoires petit, grêle, finement cilié.

(1) Syn. DeroBracnus Buquet (olim), J. L, Le Conte.

(2) On peut les partager en deux sections d’après le nombre des épines du prothorax et la sculpture des pattes chez les femelles.

A Prothorax armé de chaque côté de trois épines longues, aiguës et libres.

Jambes épineuses chez les @ (o* inconnus) : Der. Levoiturei, Buquet, loc. cit. 1842, p. 203, pl. 9, f. 1; Colombie.

Jambes inermes chez les @ : Der. Agyleus, Buquet, loc. cit. 1852, p. 657, pl. 12, f. 2, 9; Colombie. sulcicornis, J, L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, II, p. 110,

B Prothorax armé de 4 épines de chaque côté, les deux antérieures soudées et aplaties à leur base; pattes inermes chez les 9 : Der: geminatus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 233; Nouveau-Mexique.

ÉNOPLOCÉRIDES. 75

Mandibules courtes, horizontales, très-robustes. Antennes de 11 articles, filiformes, de longueur très-différente selon le sexe; leur 4% article fortement épineux à son sommet interne. Yeux très- échancrés, Prothorax quadriépineux latéralement, les épines ai- guës et équidistantes. Pattes antérieures très-âpres, leurs jambes épineuses chez les mâles; 3e article des tarses bilobé. Abdomen composé de six segments chez les mâles, avec le pygidium longue- ment visible en dessous ; celui des femelles de cinq segments.

Ce groupe ne comprend que le genre Enorrotenus de Serville, aussi remarquable par la taille gigantesque de l'unique: espèce qui le compose que par les grandes différences qui existent entre les deux sexes. Elles portent principalement sur les antennes et les pattes an- térieures qui sont lisses chez la femelle et très-scabres chez le mâle. Cet insecte habite l'Amérique du Sud.

ENOPLOCERUS. A. Serv. Ann d. 1. Soc. entom. 1832, p. 146 (1).

Mâle : Palpes très-robustes, médiocres, inégaux ; le dernier article de tous faiblement triangulaire.— Mandibules droites, puis brusque- ment recourbées et simples au bout, fortement unidentées en dedans. Labre subvertical, arrondi et sinué dans son milieu en avant. Tète grande, saillante, concave, déclive et sillonnée en avant ; son épistome séparé du front par un sillon arqué très-distinct, avec son bord antérieur échancré en arc; sa dépression jugulaire finement to- menteuse. Antennes notablement plus longues que le corps, à ar- tidles 1 et 3-5 beaucoup plus robustes que les autres, tous scabres et épineux, 1 médiocre, très-gros, triangulaire, arqué, tranchant en dehors, concave en dessous, 3 du double plus long que 4, déprimé, canaliculé sur ses deux faces, 4-11 subégaux; une fossette porifère ovale au sommet des articles 3-11, une pareille en sus à la base de 41, Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax transversal, carré, assez convexe et impressionné en dessus, fortement quadriépi- neux sur les côtés, avec quelques faibles crénelures entre les épines. Écusson en triangle curviligne arrondi en arrière, Élytres mé- diocrement convexes, allongées, légèrement oblongo-ovales, arrondies en arrière, avec leur angle sutural épineux, un peu plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obtusément saillantes et briè- Yément épineuses.— Pattes longues, les antérieures plus que les au- ires et plus robustes ; leurs cuisses et leurs jambes scabres et épineu- ses, les quatre cuisses postérieures biépineuses au bout; toutes les Jambes brièvement bimucronées au bout ; tarses médiocres, à articles 12 triangulaives, subégaux.—5° segment abdominal transversal, for-

(1) Syn. Cerawbyx Linné. Pmonus Fab., Oliv.

76 LONGICORNES.

tement échancré en are, 6 allongé, sillonné sur la ligne médiane, ar- rondi et sinué au bout. Saillie mésosternale assez large, parallèle, inclinée en arrière, bimucronée au bout. Saillie prosternale brus- quement arquée, comprimée en arrière.— Corps allongé, massif, ailé.

Femelle : Mandibules plus courtes et beaucoup moins épaisses. Dépression jugulaire de la tête glabre.— Antennes de la longueur de la moitié du corps, lisses. Pattes antérieures pas plus longues ni plus robustes que les autres, lisses. Abdomen de cinq segments, le dernier allongé, arrondi au bout.

Le Cerambyx armillatus de Linné (1), un des plus grands Prioni- des connus, constitue à lui seul ce genre. Les anciens auteurs et Ser- ville lui-même, lui donnent pour patrie les Indes Orientales, mais il habite l'Amérique du Sud et plus particulièrement la Guyane il n’est pas commun. Il est d'un noir brunâtre, tacheté de rouge sanguin sur les bords latéraux du prothorax, et ses élytres sont d’un fauve de cannelle, avec une étroite bordure latérale et la suture, sur une faible largeur, noires ; ces organes sont finement rugueux et pointillés. Le dessous du corps, la tête et le prothorax sont revêtus d’une pubes- cence couchée d’un gris verdâtre et médiocrement épaisse.

Groupe IX. Orthomégides. g

Languette évasée et médiocrement échancrée en avant, ses lobes épais, dirigés en dehors; ses palpes assez distants. Lobe des mâ- choires allongé, très-longuement et densément cilié au côté interne. sd Mandibules au plus médiocres, robustes, horizontales. Anten- nes de 11 articles, filiformes, plus courtes que le corps dans les deux sexes. Yeux fortement échancrés. Prothorax suberénelé et tri- ou quadriépineux latéralement; les épines courtes, la postérieure par- fois seule bien distincte. Pattes lisses; 3 article des tarses bilobé. Abdomen des mâles composé de six segments, avec le pygidium longuement visible en dessous; celui des femelles de cinq. Corps étroit et allongé.

Avec se groupe se terminent les Prionides de cette section qui, à un prothorax pauci-épineux latéralement, réunissent des yeux forte- ment échancrés, Il est très-voisin des Énoplocérides, mais la forme svelte du corps, l'absence de granulations aux antennes et aux pattes antérieures, etc., me paraissent exiger qu’il en soit séparé. Il ne com- prend que le genre suivant qui est propre aux Antilles et à l'Améri- que du Sud.

(1) Le mâle est figuré dans Olivier, Entom. LV, 66, pl. V, f. 17, et Casteln., Hist. nat. d. Col. I, pl. 27. Les grands exemplaires de ce sexe ont jusqu'à 12 centimètres de longueur.

ORTHOMÉGIDES. 77

ORTHOMEGAS. À. SErv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, P. 149 (1).

Mâle : Palpes robustes, médiocres; leur dernier article un peu dé- primé, oblongo-ovale, tronqué au bout. Mandibules droites, puis arquées et aiguës au bout, concaves, dentées au côté interne. Labre vertical, son bord antérieur arrondi. Tête fortement dé- clive et sillonnée en avant, triangulairement excavée entre les an- tennes; épistome enfoncé, séparé du front par un sillon angulaire très-marqué, échancré en arc antérieurement. Antennes un peu plus courtes que le corps, à articles À médiocre, gros, élargi au bout, concave en dessous, 3 plus long que 4-5 réunis, sillonné en dessus et en dessous, 4-11 subégaux; une petite fossette ovale porifère au sommet de 3, les suivants aplanis et porifères sur toute leur surface externe. Yeux très-grands, plus ou moins séparés en dessus, au plus médiocrement. Prothorax transversal, assez convexe et im- pressionné sur le disque. Ecusson assez grand, arrondi en ar- rière, Elytres allongées, linéaires, arrondies à leur extrémité, avec l'angle sutural épineux, pas plus larges que le prothorax à leur base et obtuses aux épaules. Pattes longues, comprimées ; les quatre cuis- ses postérieures biépineuses à leur extrémité; jambes ayant leur angle terminal externe épineux; tarses assez longs, à article À plus grand que 2. segment abdominal largement échancré en are, 6 carré, sinué en arrière. —Saillie mésosternale de largeur moyenne, inclinée, Saillie prosternale brusquement recourbée en arrière. Corps allongé, parallèle, étroit, partout pubescent, aile.

Femelle : Mandibules plus courtes. Antennes ne dépassant pas que peu le milieu des élytres. Abdomen de cinq segments, le dernier arrondi en arrière.

Il n'y a encore de décrites que les deux espèces rapportées à ce genre par Serville, Toutes deux sont américaines, de grande taille, mais diffèrent assez pour pouvoir former deux sections bien tranchées.

L'une (2) d'elles, en effet, originaire de Cayenne elle n’est pas bien rare, a les mandibules courtes dans les deux sexes, unidentées en dedans, densément tomenteuses, ainsi que le labre et l'épistome ; le prothorax subfestonné chez les mâles, et tridenté latéralement, avec l'épine postérieure plus développée que les autres, enfin le corps uni- formément revêtu supérieurement d'une pubescence d'un fauve de cannelle.

(1) Syn. Ceramnyx Linn. Prionus Fab., Oliv., Palis.-Beauv. Onruo- SOMA pars, Casteln. Hist. nat. d. Ins. IX, p. 401.

(2) Cer. cinnamomeus, Linné; Drury, I. L, p. 89, pl. 40, f. 2, © (Prion. corticinus, Oliv. Entom. IV, 66, p. 21, pl. 9, f. 34, Q).

78 LONGICORNES.

Chez l’autre (1), propre à Haïty et Cuba, les mandibules sont assez saillantes chezles mâles et glabres dans les deux sexes ; l'épistome est finement pubescent, le prothorax muni latéralement de quatre pe- tites épines équidistantes, et la pubescence consiste en poils d'un blanc soyeux ou d'un fauve clair et grisâtre, ayant un reflet moiré.

La première de ces espèces est commune dans les collections, tandis que l'autre y est fort rare. Elles contiennent, en outre, un petit nombre d'espèces inédites de chacune des sections précédentes.

Groupe X, Macrodontides,

Languette évasée, triangulairement échanerée en avant; ses lobes épais, dirigés en dehors; ses palpes assez distants. Lobe des mâ- choires grand, large, longuement et densément cilié. Mandibules très-saillantes, horizontales, de forme variable. Antennes de 41 ar- ticles, filiformes, beaucoup plus courtes que le corps.— Yeux à peine sinués, Prothorax à la fois crénelé et pauci-épineux sur les côtés; les épines variant de une à trois et très-aiguës. Pattes lisses; ar- ticle des tarses bilobé.

Le genre MacrononTiA, qui constitue à lui seul ce groupe, &t à la fois un des plus remarquables et des plus isolés qui existent parmi les Prionides de cette section. Par son prothorax qui est en même temps crénelé et épineux, il appartient à deux types différents, tandis que par le facies particulier de ses espèces il tranche fortement sur les groupes qui l’environnent, quelque place qu'on lui assigne, Elles sont toutes de grande taille et propres à l’Amérique du Sud.

MACRODONTIA. À. Senv. Ann. dl. Soc. entom. 1832, p. 140,

Mâle : Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux; le dernier article de tous triangulaire, légèrement arqué. —Mandibules droites, plus longues que la tête, pluridentées au côté interne, ar- quées à leur extrémité, du reste de forme variable. Labre hori- zontal, en triangle aigu, cilié. Tête aussi longue que large, plane et bicarénée en dessus, avec ses tubercules antennifères spiniformes, largement échancrée en are antérieurement; épistome concave, li- mité en arrière par un sillon arqué, faiblement arrondi en avant, avec une échancrure médiane logeant le labre. Antennes n’attei-

(1) Prion. sericeus, Oliv. loc, cit. p.16, pl. 8, £. 26 ©; Palis.-Beauv. Ins. d’Afr. et d’Amér. p.225; Col. pl. 35, f. 2 9", 3 ®. Olivier l'indique comme ori- ginaire de Cayenne, mais il n’a jamais été, que je sache, rencontré dans ce pays; peut-être n’a-t-il connu qu'une autre espèce, originaire du Brésil, et que M.A. White (Longic. of the Brit. Mus. p. 48) indique sousle nom de jaspideus. Dans l'aflirmative, l'espèce des Antilles devrait recevoir un autre nom.

MACRODONTIDES. 79

gnant pas le milieu des élytres, à articles 4 médiocre, en massue tri- quètre, les suivants filiformes ; 3 un peu plus long que 4, celui-ci et 5-11 subégaux ; tous les articles, à partir du 3°, criblés de pores très- sorrés ef rétioulés. Yeux très-grands , saillants, fortement séparés en dessus, Prothorax transversal, de forme variable, Ecusson cordiforme, aigu en arrière. Elytres très-amples, au plus médio- crement convexes, largement rebordées sur les côtés en avant, sub- parallèles ou oblongo-ovales, arrondies ou tronquées au bout, avec leur angle sutural brièvement épineux, pas un peu plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules calleuses. Pattes lon- gues, peu robustes; jambes ayant leur angle terminal externe épi- neux; tarses courts, très-larges, graduellement élargis, à articles 1-2 subégaux. Dernier segment abdominal arrondi en arrière et étroi- tement échaneré dans son milieu. Saillie mésosternale assez large, inclinée en arrière, bicanaliculée, Saillie prosternale droite, assez saillante en arrière et arrondie au bout, Corps large, déprimé, glabre, ailé. :

Femelles : À en juger par celle du M. cervicornis, elles ont les an- tennes pareilles à celles des mâles et ne diffèrent de ces derniers que par leurs mandibules plus courtes et leur dernier segment abdominal largement tronqué en arrière.

On connaît en ce moment six espèces de ce genre, toutes de grande taille, et dont celle qui en forme le type, le Prionus cervicornis de Linné, figure, sous ce rapport, au premier rang parmi les Prionides. Mais cet insecte est le seul d’entre elles qui soit commun dans les col- lections, les autres sont toutes très-rares. Le genre est peu homogène, surtout pour ce qui concerne le prothorax, et pourrait être partagé presque en autant de sections qu’il compte d'espèces (1).

(1) Serville qui, outre l’espèce typique, n’a connu que la crenata d'Olivier, les à placées dans deux sections différentes, On peut en établir quatre :

1 Mandibules triquètres, droites, arquées seulement à leur extrémité, multi- dentées au côté interne. ;

Prothorax parallèle ou peu rétréci en avant, armé de trois épines, crénelé entre les deux 1res; une dent externe à quelque distance du sommet des man- dibules : M. cervicornis Linné ctauctor. Cayenne et Brésil.

Prothorax de même forme, muni de deux dents ou deux épines, crénelé entre elles ; mandibules mutiques en dehors : M. crenata, Oliv. Entom. IV, 66, P. 27, pl. 12, f. 45 (Prion. quadrispinosus Schænh.); Cayenne, impressi- Collis, Brésil ; castanea, Colombie; Blanch. Ann, d. Sc. nat. Sér, 3, IX, p. 210.

Prothorax trapéziforme, muni d’une seule dent en arrière, crénelé en avant : M. flavipennis, Chovrol. Ann. d. 1. Soc. entom. 1833, p. 65, pl. 3, f. 1; Brésil.

Î Mandibules arquées à leur base, puis droites, ensuite recourbées et ai- Buës à leur extréraité, munies aux 3/5 de leur longueur d’une forte deut, créne- lées entre cette dent et leur sommet, ainsi qu’à leur base; prothorax subtrapé-

80 LONGICORNES.

Groupe XI. Titanides.

Cadre buccal limité latéralement par deux fortes dents couiques, muni dans le fond de son échancrure de deux petites dents recevant entre elles le menton; celui-ci tomenteux, concave, lunulé. Lan- guette tomenteuse, saillante, très-épaisse, divisée en deux lobes ar- qués dirigés en dehors. Lobe des mâchoires grand, large, longue- ment et densément cilié. —Mandibules médiocres, très-robustes, hori- zontales. Antennes de 41 articles, filiformes, beaucoup plus courtes que le corps. Yeux très-faiblement échancrés. Prothorax tri- denté latéralement, les dents triangulaires et très-aiguës. Jambes épineuses au côté interne; tarses larges, leur article bilobé. Ab- domen composé de six segments chez les mâles, avec le pygidium vi- sible en dessous; celui des femelles de cinq segments.

A partir des Prionides vrais, tous les genres qui précèdent ont les jambes parfois scabres, mais ÿamais, à proprement parler, épineuses. Ici elles le sont très-distinctement et ce caractère se retrouvera dans les deux groupes qui suivent. Ge sont les seuls de la section actuelle qui, à un prothorax pauci-denté latéralement, réunissent des jambes ainsi faites.

Celui-ci, américain comme les quatre précédents, ne comprend qu’une gigantesque espèce sur laquelle A. Serville a fondé le genre suivant.

TITANUS. A. Senv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, p. 133 (1).

Mâle : Palpes médiocres, robustes, inégaux; leur dernier article en triangle allongé. Mandibule gauche brusquement arquée, dilatée en dehors, inerme en dedans, la droite de forme normale, uniden- tée au côté interne ; toutes deux aiguës au bout. Labre transver- sal, vertical, concave, tronqué et cilié en avant, Tète subtransvers sale, sillonnée en dessus, divisée en deux lobes divergents, continuant les tubercules antennifères et logeant entre eux l’épistome ; celui-ci aigu, horizontal et concave en arrière, vertical et échancré en arc antérieurement.— Antennes atteignant à peine le milieu des élytres, à articles 1 médiocre, très-gros, en massue arquée, excavé en dessus et en dessous, 8 déprimé, plus large que les suivants, plus court que

ziforme, unidenté en arrière, crénelé en avant, la crénelure antérieure plus forte que les autres : M. Dejeanii, Gory, Ann, d. 1. Soc. entom. 1839, p. 127, pl. 9; Colombie.

M. Blanchard (loc. cit.) cite une M. serridens qu’aurait décrite M. Chevrolat, mais je ne puis découvrir dans quel ouvrage.

(1) Syn. CerawByx Linn. Prionus Fab., Oliv.

ANCISTROTIDES. 81

4-5 réunis, ceux-ci et 6-10 graduellement plus courts, 11 plus long que 10, arrondi au bout; 3-4 munis d’un sillon porifère à leur som- met, ce sillon atteignant la base de 5-7, 8-14 réticulés. Yeux mé- diocrement séparés en dessus, largement en dessous, Prothorax transversal, médiocrement convexe, graduellement rétréci en arrière ; la médiane de ses épines latérales plus longue que les autres. Écusson arrondi en arrière. Élytres très-amples, allongées, paral- lèles, munies d'un rebord latéral dilaté à sa base, arrondies en ar- rière et subépineuses à l’angle sutural, plus larges que la base du prothorax, avec les épaules calleuses. Pattes graduellement plus longues; cuisses linéaires, munies de deux rangées latérales d’aspé- rités en dessous; jambes faiblement élargies au bout, les quatre anté- rieures bi-6pineuses à leur sommet externe ; toutes épineuses sur leur bord interne ; tarses médiocres, à article À triangulaire, 8e seg- ment abdominal transversal, arrondi en arrière et fortement échan- cré en arc dans son milieu, 6 court, sinué en arrière ; pygidium vi- sible en dessous, fortement arrondi et cilié en arrière. Saillie mésosternale assez large, horizontale, carénée sur la ligne médiane. Saillie prosternale assez convexe, sillonnée de chaque côté, spatu- liforme, fléchie et saillante en arrière. Corps allongé, large, glabre, sauf sur les côtés de la poitrine, ailé.

Femelle : Antennes dépassant à peine le quart antérieur des élytres. Tarses notablement moins larges. Abdomen de cinq seginents, dont le dernier allongé et arrondi au bout.

L'espèce unique (1) du genre n’a de rivaux, sous le rapport de la taille, que les plus grands exemplaires de la Macredontia cervicornis et de l'Enoplocerus armillatus. Elle n'offre, du reste, rien de remar- quable au point de vue de sa livrée qui est d’un brun rougedtre rem- bruni sur la tête, le prothorax et les pattes. Le second est lisse sur le disque et fortement rugueux sur les côtés ; les élytres sont finement l'ugueuses, avec quatre faibles lignes saillantes sur chacune d'elles. Ce . gigantesque insecte est originaire de Cayenne et peu commun.

GROUPE XII. Ancistrotides.

Languette divisée en deux lobes arqués, épais et dirigés en dehors; ses palpes distants. Lobe des mâchoires petit, grèle, densément cilié, Mandibules assez saillantes, médiocrement robustes, subver- ticales, Antennes de 41 articles, notablement plus longues que le Corps chez les mâles, filiformes ou très-légèrement en scie.— Yeux à peine sinués en avant. Prothorax armé de chaque côté, aux an- gles antérieurs, d’une grande dent déprimée à sa base, bifide au

(1) Cer. giganteus, Linn. Mantis. p. 531; la femelle est figurée dans Oliv. Entom. IV, 66, pl. 6, f. 21, et dans Drury, El. LL, p. 49, €. 1.

Coléoptères. Tome VII. 6

82 LONGICORNES.

bout avec sa division postérieure crochue. Jambes épineuses ; tar- ses longs et étroits, à article 3 bilobé, parfois à peine échanoré chez les femelles.

Groupe très-naturel, éminemment caractérisé par l’armature par- ticulière du prothorax, sans parler du facies général qui est différent de celui de tous les genres qui précèdent. Parmi les deux genres amé- ricains qui le composent, il en est un (Ancisrrorus) dont les deux sexes ne diffèrent que dans les proportions ordinaires, tandis que chez l’autre (AcanrmiNonerA) ils sont si dissemblables qu'ils ont été pen- dant longtemps regardés comme génériquement distincts.

[. Antennes non dentées ni sillonnées dans les deux sexes : Ancisr'otus. LL. un peu en scie et : Acanthinodera.

ANCISTROTUS. A. Senv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, p. 135 (1).

Mûles : Palpes médiocres ; leur dernier article en fer de hache al- longé et arqué, celui des maxillaires plus long et plus large que celui des labiaux. Mandibules arquées et aiguës au bout, unidentées en dedans. Labre très-court, horizontal, échancré en arc et cilié en avant.— Tôte petite, fortement concave entre les antennes; épistome en triangle aigu, horizontal et entamant le front en arrière, vertical et échancré en avant. Antennes notablement plus longues que le corps, à articles À gros, en cône renversé, empiétant sur le prothorax, les suivants grêles, 3 un peu moins long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-41 décroissant graduellement; une fossette porifère allongée au sommet de 3, un sillon complet, ou peu s'en faut, sur 4-7, un fin ré- seau sur 8-41. Yeux très-gros, médiocrement séparés en dessus et en dessous. Prothorax transversal, médiocrement convexe; la di- vision antérieure de ses épines latérales bien distincte. Élytres oblongo-ovales, médiocrement convexes, arrondies en arrière, avec leur angle sutural épineux, sensiblement plus larges en avant que le prothorax; leur repli épipleural élargi et concave en avant. Pattes longues, surtout les antérieures ; cuisses peu à peu atténuées à leur extrémité; jambes munies en dedans de deux rangs d’épines ; leur angle terminal externe dentiforme; tarses assez longs, à article À plus grand que 2.— Abdomen beaucoup moins long que les élytres; son dernier segment largement sinué en arc. Saillie mésosternale assez large, paraïlèle, concave, inclinée. Saillie prosternale forte- ment recourbée en arrière.— Corps oblong, en grande partie glabre, ailé. Femelles à moi inconnues.

Les deux espèces (2) actuellement connues de ce genre sont origi-

(1) Syn. Pmonus, Klug, Nov, Act. Acad. nat. Cur. XI, p. 454. (2) Prion. uncinatus, Klug, loc. cit. (A. hamalicollis, Serv. loc. cit. p. 197);

ANCISTROTIDES. 83

naires du Brésil et figurent parmi les Prionidés de seconde grandeur. Toutes deux sont d'un noir mat passant au rougeâtre brillant sur l'abdomen, avec les élytres d’un fauve testacé ou brunâtres. Ces orga- nes sont finement granuleux, sauf à leur base qui l'est beaucoup plus fortement, ainsi que la tête et le prothorax; ce dernier, tant en dessus qu’en dessous, l’écusson et la poitrine sont villeux, mais peu densé- ment. ACANTHINODERA.

Hors, Trans. of the Zool. Soc. I, p. 106 (1).

Mâle : Menton et languette villeux. Palpes médiocres, assez ro- bustes ; leur dernier article en triangle allongé. Mandibules des AncisTRorus. Tête petite, villeuse (2). Antennes un peu plus courtes que les élytres, à articles 4 plus long que 3, déprimé, gra- duellement élargi au bout, 3 à peine plus long que 4-40 et subépi- neux comme ceux-ci à son sommet externe, 11 plus long, lamelli- forme; tous, sauf 3 à sa base, couverts desillons porifères irréguliers. Yeux très-gros, saillants, contigus en dessous, médiocrement sépa- rés en dessus.— Prothorax densément villeux, fortement transversal, assez CONVEXE, son épine latérale munie sur son bord antérieur de deux à trois petites dents. Écusson grand, villeux, arrondi en ar- rière. Élytres médiocrement convexes, assez allongées, subparal- lèles, sinuées sous les épaules, tronquées en arrière, avec l’angle sutu- ral brièvement épineux et l’externe arrondi, notablement plus larges que le prothorax à leur base. Pattes longues, peu robustes; cuisses atténuées de leur base à leur extrémité; jambes postérieures plus élargies que les autres à leur extrémité ; toutes ayant leur angle ter- minal externe épineux; tarses assez longs, médiocrement larges, à aicle 4 plus long que 2. Dessous du corps densément villeux en avant, moins sur l’abdomen ; dernier segment abdominal ample, ar- rondi en arrière et sinué dans son milieu.— Cdrps médiocrement al- longé, ail.

Femelle : Beaucoup plus grande que le mâle et glabre partout. Tète plus forte, concave en avant; ses tubercules antennifères très- 6r0s. Antennes n’atteignant pas le milieu des élytres, sillonnées seulement à partir du 5 article, 3-6 ayant en dessous une grande lossette porifère. Yeux fortement séparés en dessous, beaucoup

Brésil et Colombie, 4. aduncus, Buquet, Ann. d. 1. Soc. entom. 1853, p. 41, PL. 1. f. 1; Brésil.

(1) Syn. AmazLorones, Lequien in Guérin-Ménev. Magaz. d. Zool. 1833, Pl. 74, Marroncres, Dépont, ibid. 1835, pl. 125. Pronus, Erichs. Nov. Act, Acad, Nat. Cur. XVI, Supol. I, p. 267.

(2) Sa structure, non plus que celle de toutes les parties densément vil-

Jeuses, no peuvent s’observer dans ce sexe; on ne peut le faire que chez la fe- melle,

84 LONGICORNES.

moins en dessus. Prothorax fortement cilié en avant et à sa base, muni de deux grandes excavations en dessus ; ses épines beaucoup plus fortes que chez le mâle et très-larges à leur base.— Élytres plus

* convexes, laissant le pygidium à découvert, isolément arrondies et inermes à leur extrémité. Pattes plus robustes; tarses non spon- gieux en dessous, à àrticles 4-3 biépineux à leur extrémité, celui-ci entier. Dernier segment abdominal allongé, arrondi au bout. Saillie prosternale médiocrement arquée, assez saillante en arrière des hanches antérieures. Corps aptère.

A ces nombreuses différences s'ajoutent d’autres portant sur la li- vrée et la sculpture des téguments. Tandis que le mâle est d’un tes- tacé flavescent et a les élytres assez finement rugueuses et couvertes de poils couchés peu abondants, la femelle est d’un brun noirâtre très-brillant sur l'abdomen seul, et ses élytres, parfaitement glabres, sont couvertes de rugosités confluentes très-prononcées, surtout à la base de ces organes.

Le genre ne comprend qu'une grande espèce (1) du Chili dont les deux sexes, par suite des énormes dissemblances quiles séparent, ont été, dans l’origine, placés dans deux genres distincts, jusqu'à ce que leur accouplement, ayant été observé, on ait reconnu qu'ils ne con- stituaient qu’une seule espèce (2). La femelle est la première qui ait été connue.

Groupe XIII Aulacocérides.

Menton et languette très-velus, celle-ci assez fortement échancrée en avant; ses palpes distants. Lobe des mâchoires large, arqué, longuement et densément cilié. Mandibules assez saillantes, sub- horizontales, médiocrement robustes, déprimées en dessus. An- tennes de 41 articles, plus courtes que le corps; leurs articles quadran- gulaires, canaliculés sur toutes leurs faces, à partir du 3°, Yeux à peine sinués, Prothorax subcrénelé latéralement chez les o, avec trois courtes épines équidistantes. Jambes épineuses au côté in- terne; tarses longs et étroits, à article bilobé.

Par suite de la petitesse des épines dont le prothorax est muni la- téralement et des crénelures assez prononcées qu'il présente chez les mâles, l'unique genre de ce groupe est placé sur l'extrème limite de ceux chez lesquels cette partie du corps est pauci-dentée. Sous le rap- port du facies, la seule espèce qu'il contient ressemble beaucoup aux

(1) Femelle : À. Cummingiüi, Hope, loc. cit. pl. 14, f. 7 (Am. scabrosus, Lequieu; Prion. Mercurius, Brichs. loc. cit. pl. 39, £. 5); Mâle: Mallod. mi- crocephalus, Dup. loc. cit. Pour de beiles figures des deux sexes, voyez aussi Blanch. in Gay. Hist. d. Chile; Zool. V, Col. pl. 27, £. 1,2.

(2) Voyez L. Fairm. in J. Thoms. Archiv entom. I, p. 38

AULACOCÉRIDES. 85

Crenosceuts femelles, ce qui m'a engagé à la placer dans le voisinage de ces derniers. Elle est propre à l'Amérique.

AULACOCERUS. A. Wire, Longic. of the Brit. Mus. p. 13.

Mâle : Palpes médiocres, robustes, très-inégaux; leur dernier ar- ticle en triangle allongé aux maxillaires, plus court aux labiaux. Mandibules droites, puis arquées et aiguës au bout, unidentées en dedans. Labre vertical, concave, arrondi et cilié en avant. Tète forte, aussi longue que large, finement sillonnée en dessus, déclive en avant et pourvue d’une excavation graduellement élargie; son épistome subvertical, concave, assez grand, triangulaire, échancré en avant, Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, très-ro- bustes , à articles 1 guère plus gros que 3, en massue arquée et un peu déprimée, 4-10 quadrangulaires et canaliculés sur toutes leurs faces, 3-5 beaucoup plus robustes que les autres et âpres en dessus, celui-là plus long que 4-5 réunis, 6-10 décroissant peu à peu, 11 plus long que 10; une fossette porifère double au sommet des articles 3-5, une en sus à la base de 5; ces fossettes allongées et peu à peu con- fondues sur les articles suivants. Yeux médiocrement séparés en dessus, davantage en dessous, faiblement sinués. Prothorax trans- versal, convexe dans son milieu, subcrénelé, anguleux et épineux dans son milieu sur les côtés, avec ses angles spiniformes, les anté- rieurs plus fortement et redressés. Ecusson en triangle curviligne. —Elytres médiocrement convexes, amples, allongées, oblongo-ovales, avec leur rebord latéral un peu élargi et redressé à sa base, arron- dies en arrière et subépineuses à l'angle sutural, un peu plus larges que le prothorax à leur base. Pattes longues, robustes ; cuisses peu à peu atténuées à partir de leur base, denticulées sur leurs bords en dessous ; jambes sublinéaires, épineuses sur deux rangs au côté in- terne; tarses graduellement allongés, assez étroits, à articles 1-2 ex- Gavés en dessus, imparfaitement spongieux en dessous aux quatre pos- tôricurs. Dernier segment abdominal assez fortement échaneré en arc. Saillie mésosternale de largeur médiocre, horizontale, pa- rallèle, canaliculée. Saillie prosternale subhorizontale, assez sail- lante et lanciforme en arrière. Corps allongé, large, en grande partie glabre, ailé.

Femelle : Palpes courts, très-robustes, déprimés ; leur article ter- minal oblongo-ovale. Antennes de même longueur que chez le mâle, beaucoup moins robustes, à articles 3-5 de grosseur normale, tous, ainsi que 6-10, quadrangulaires. —Yeux plus fortement séparés Fe dessus, Dernier segment abdominal allongé et arrondi en ar- rière.

86 LONGICORNES:

La seule espèce connue (1) est un grand insecte de Venezuela et de Guatimala, dont les deux sexes ont, comme je l'ai dit plus haut, le facies des Grenoscets femelles. Outre les différences indiquées dans la formule du genre, il y en à une dans la vestiture, le mâle étant villeux non-seulement sur la poitrine, mais encore sur la tête, le pro- thorax et la base des élytres, tandis que ces dernières parties sont gla- bres chez la femelle. La livrée est d'un rougeâtre brillant en dessous, mat sur les élytres et passant au noïr sur le reste du corps; les ély- tres sont très-finement rugueuses et ont chacune quatre fines lignes saillantes abrégées en avant et en arrière.

Groure XIV. Cténoscélides.

Languette plus ou moins échancrée. Lobe des mâchoires de forme variable. Mandibules assez saïllantes, subhorizontales ou dé- elives, plus rarement verticales, presque planes en dessus. Anten- nes filiformes, de longueur variable, Yeux entiers. Prothorax en général très-différent selon les sexes ; dans ce cas, celui des «7 fine- ment rugueux ou ponctué et mat, avec des callosités luisantes et cor- rodées en dessus, celui des Q@ toujours rugueux et inégal; ses côtés crénelés dans les deux sexes. Pattes longues; jambes épineuses ; 3e article des tarses bilobé.

A partir de ce groupe, il n’y a plus dans la section actuelle que des genres dont le prothorax est crénélé ou denticulé latéralement, ou bien simplement rebordé et entier, ce qui est beaucoup plus rare. Dans le premier cas, il arrive fréquemment qu’une ou deux des den- telures se développent plus que les autres, mais d'une façon très-ir- régulière.

Ces insectes, pris dans leur ensemble, sont les plus nombreux des Prionides de cette section, et en même temps ceux dont l'étude est la plus difficile; leurs genres, dans la majorité des ces, sont surtout très- difficiles à caractériser. Cela vient de ce que, outre les différences sexuelles ordinaires, le prothorax est très-souvent si dissemblable dans les deux sexes, que leur facies général est totalement changé. A quoi il faut ajouter que les femelles se ressemblent beaucoup plus entre elles que ne le font les mâles (2). Il suit de qu'en règle générale

(1) À. mundus, A. White, loc. cit. pl. 1, f. 2, .

(2) La ressemblence que les femelles de genres différents ont entre elles est souvent si grande, que rien n’est plus difficile que de les rapporter exacte- ment à leurs mèles respectifs. Il n’y a pas d’exagération à dire que tout genre, comme toute espèce, qui ne repose que sur ce sexe, n’a pas de base réelle, à moins qu’il ne présente quelque particularité bien tranchée qui puisse le faire reconnaître. D’après cela il est presque inutile d’ajouter que les tableaux synop- tiques qu’on trouvera plus bas, ne concernent que les mâles; j'ai essayé, mais sans succès, d’en dresser d’autres pour les femelles.

CTÉNOSCÉLIDES. 87

c'est sur ces derniers seuls que reposent les caractères généri- es.

Dre Cténoscélides, don il s’agit en ce moment, sont tous de très-

grands insectes propres à PAmérique, sauf les Xixurarus dont les

Indes orientales sont la patrie. Ils constituent les quatre genres’suis

vants :

I. Tarses à art. 1 de longueur normale; mandibules horizontales, a Antennes à art. { plus court que 3. Rebord latéral des élytres très-dilaté à sa base : Cfenoscelis. = non : lakyssus, aa Antennes à art. 1 beaucoup plus long que 3 : Mecosarthron. II. Tarses à art, 1 très-long et grêle; mandibules verticales: Xizuthrus.

CTENOSCELIS. A. SERv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 134 (1).

Mâles : Languette médiocre, divisée en deux lobes transversaux, ar- rondis à leur extrémité; ses palpes insérés à la base de ces lobes, subcontigus. Lobe des mâchoires en fer de hache oblique, densé- ment cilié au bout. Palpes médiocres, robustes, inégaux; le der- nier des maxillatres en triangle allongé, celui des labiaux plus large et plus court. Mandibules droites, puis arquées ét aiguës au bout, bidentées en dedans. Labre vertical, un peu concave, tronqué sur son bord libre. Tête plus longue que large, parcourue par un sillon s'élargissant peu à peu; épistome en iriangle allongé, largement échancré en avant. —.Antennes de longueur variable, filiformes, à articles 1 gros, atteignant le prothorax, en cône arqué ou droit, 3 un peu plus long que 4-5 réuris, les suivants décroissant graduellement ; une fossette porifère au sommet des articles 3-5, une de plus à la base de à; les suivants munis de sillons de plus en plus complets. Yeux médiocrement séparés en dessus, largement en dessous. Pro- thorax transversal, médiocrement convexe dans son milieu, arrondi et régulièrement crénelé sur les côtés, avec ses angles antérieurs un peu saillants et les postérieurs aigus, finement rugueux et opaque en dessus, muni sur le disque ainsi qu'en dehors de ce derrier, de cal- losités corrodées, linéaires et luisantes. Ecusson subtransversal, arrondi en arrière. Elytres amples, médiocrement convexes, rétré- cies en arrière, largement dilatées et rebordées sur les côtés en avant, inermes ou épineuses à l'angle sutural. Pattes longues, robustés: subégales; jambes sublinéaires, munies en dedans de deux rangées de fortes épines espacées ; leur angle terminal externe dentifbrms: tarses courts, larges, à articles 1-2 subégaux, 3 variable, parfois (par

(1) Syn. Prionus Oliv., Germar, Perty. Tiranus pars, Casteln.

88 . LONGICORNES,

ex. ater) étroit et simplement échancré aux postérieurs. Dernier segment abdominal transversal, fortement échaneré. Saillie méso- sternale inclinée, triangulaire, échancrée au bout. Saillie proster- nale obliquement fléchie ou (par ex. acanthopus) presque droite, assez saillante en arrière, Corps allongé, non parallèle, glabre en dessus, ailé.

Femelles : Antennes dépassant un peu, au maximum, le milieu des élytres. Prothorax fortement rugueux sur toute sa surface, sans callosités ou n’en ayant que des vestiges, mais régulièrement crénelé sur les côtés, avec tous ses angles aigus. Dernier segment abdo. minal allongé et arrondi ou subtronqué au bout,

Insectes de très-grande taille (1), d’un aspect massif et propres à l'Amérique du Sud. On en connaît en ce moment quatre espèces (2) dont une seule (acanthopus) est commune dans les collections. Toutes sont d’un brun rougeâtre, passant au noir sur la tête et le prothorax, presque mat en dessus, plus clair et très-brillant sur l’abdomen. Leurs élytres, finement rugueuses, sauf en général à leur base, présentent chacune trois ou quatre faibles lignes saillantes.

IALYSSUS. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p.296 (3).

Genre intermédiaire entre les CreosceLis et les MECOSARTHRON qui suivent; il diffère des premiers par les caractères suivants :

Mâle : Lobe des mâchoires grêle et très-allongé, finement cilié. Antennes de la longueur des 2/3 des élytres. Prothorax arrondi aux angles antérieurs qui sont tout à fait nuls, coupé un peu obliquement et longuement de chaque côté de sa base, avec ses angles postérieurs à peine saillants, du reste pareil. Elyÿtres plus régulièrement con- vexes; leur rebord latéral non dilaté en arrière des épaules. Cuisses munies de quelques épines distantes en dessous; jambes âpres, sur- tout les antérieures, toutes épineuses sur un seul rang en dehors, sur deux rangs au côté interne.

(1) Le mâle de l’afer, le plus grand de tous, atteint jusqu’à 12 centimètres de longueur, abstraction faite des mandibules.

(2) Voyez la Monographie qu’en a donnée M. Buquet dans les Ann. d. 1. Soc, entom. 1843, p. 231. II les divise en deux sections : À Antennes plus longues que le corps chez les mâles : Prion. ater, Oliv. Entom. IV, 66, p. 11, pl. 7, f. 24 d.(9 Clen. major Dej.); Cayenne. Dyrrachus, Cayenne; Nausithous, Bolivia; Buquet, loc. cit. p. 235, pl. 9, f. 1-2.— B Antennes plus courtes chez les mâles : Prion. acanthopus, Germ. Ins. Spec, nov. p. 467, ® (o* Prion. Cœus, Perty, Del, anim. art, Brasil. p. 86, pl. 17, f. 5; @ Cten. dentipes Dei.); Brésil.

(3) Syn. Mecosantnron , Buquet, Ann. d, 1. Soc, entom, 1843, p. 249, Crenoscecis Serv, Prionus Oliv.

CTÉNOSCÉLIDES: 89

Femelle : Antennes atteignant à peine le tiers de la base des ély- tres ; leur article relativement beaucoup plus court que chez le mâle, seulement d’un tiers environ plus long que le 42. Prothorax inégal et fortement rugueux sur toute sa surface, avec ses côtés plus fortement crénelés et ses angles postérieurs plus saillants.

Le prothorax est aussi dissemblable dans les deux sexes que celui des CrENosCELIS ; les antennes des femelles se rapprochent beaucoup de celles des Mecosartnon; le facies des deux sexes et la sculpture des élytres sont comme chez ces derniers.

Son unique espèce, le Prionus tuberculatus d'Olivier (4), ne peut par conséquent pas être réuni aux MecosARTHRON, comme l'a fait M. Buquet. C'est un grand insecte de Cayenne, fort rare dans les col- lections, d’un noir brunâtre, avec les élytres fauves et plus ou moins rembrunies, surtout à leur base.

MECOSARTHRON. Buouer, Revue Zoo. 1840, p. 172.

Mâle : Organes buccaux des Crenosceuis, sauf les palpes plus grêles et la languette profondément échancrée en arc de cercle. Tête des mêmes. Antennes de la longueur des 2/3 des élytres, fortement at- ténuées à leur extrémité, à articles 4 gros, très-allongé, un peu flexueux, en massue déprimée et trancharite au côté interne, un peu âpre en dessous, 3-4 subégaux et plus gros que les suivants, ceux-ci décroissant peu à peu. Prothorax transversal, inégal, fortement déclive de chaque côté du disque, sillonné sur la ligne médiane, avec deux dépressions transversales, paraboliquement échancré de chaque côté à sa base, arrondi aux angles antérieurs et trisinué en avant, denticulé sur les côtés dans ses deux tiers antérieurs; l'épine posté- rieure plus forte que les autres et dirigée en arrière. Ecusson des Crexosceris. Elytres relativement moins allongées et plus con- vexes que les leurs, arrondies en arrière et épineuses à l’angle sutu- ral; leur rebord latéral non dilaté en arrière des épaules, presque d'égale largeur partout. Pattes des CreNosceLIs, rugueuses ; cuisses munies en dessous de deux rangs de très-pelites épines; jambes Apres et couvertes sur leur face interne d'épines semblables, plus prononcées aux quatre antérieures qu'aux postérieures. Corps finement pubescent en dessus. Le surplus comme chez les Crexos- CRLIS.

Femelle : Antennes moins robustes à leur base, atteignant seule- ment le milieu des élytres. Prothorax plus inégal, multicalleux et sans dépressions sur le disque. Pattes plus courtes, moins robustes et beaucoup plus lisses.

(1) Entom, IV, 66, p. 20, pl. 6, f, 22, ©.

90 LONGICORNES:

L'égalité des articles 3-4 des antennes constitue le caractère essen- tiel qui sépare le genre des CrenosceLis. Le prothorax ne présente pas non plus ces différences prononcées qui, dans, les deux genres précé- dents, distinguent celui des mâles de celui des femelles. Quant aux élytres, ce sont celles des IALySsus.

Le genre ne comprend qu'une grande espèce (1) du Brésil, d’un brun rougeâtre brillant sur l'abdomen, mat sur les élytres, avec la tête etle prothorax d’un noir brunâtre sale.

XIXUTHRUS. JT, Taous. Syst. Cerambyc. p. 296 (2).

Mâles : Languotte profondément divisée en: deux lobes divergents, obtus au bout et ciliés en avant; ses palpes un peu séparés. Pal- pes assez longs, robustes, inégaux ; leur dernier article en triangle très-allongé et arqué. Mandibules subverticales, aussi longues que la tôte, faiblement carénées en. dessus, droites, puis arquées et aiguës au bout, fortement bidentées au côté interne. Labre vertical, con- cave et tomenteux, subtronqué.sur son bord libre. Tète allongée, saillante, sillonnée én dessus, légèrement concave entre les yeux et les antennes, avec le front triangulairement échancré en avant; épis- tome transversalement rhomboïdal, fortement échancré en arc anté- rieurement.— Antennes de la longueur des 3/4 du corps, grêles, fili- formes, à articles 4 très-allongé, presque aussi grand que 3, en massue déprimée, arquée, âpre en dessous, tranchant et denticulé sur son bord interne, 3 d’un tiers plus long que 4, celui-ci et 5-11 décroissant peu à peu ; une fossette porifère réticulée et allongée au sommet de 3-6, un sillon de même nature sur les suivants. Yeux médiocre- ment séparés en dessus, à peine sinués.— Prothorax transversal, mé- diocrement convexe, un peu inégal et imponctué en dessus, bisinué en avant, avec ses angles antérieurs arrondis et à peine saillants, coupé presque carrément à sa base; ses côtés droits en arrière et for- tement denticulés. Écusson arrondi en arrière, Élytres rassez convexes, très-allongées, subparallèles, arrondies au bout et épineu- ses à l'angle sutural, pas plus larges en avant que le prothorax; leur rebord latéral légèrement dilaté en arrière des épaules.— Pattes lon- gues et robustes; cuisses linéaires, les antérieures très-âpres; toutes épineuses sur deux rangs en dessous; jambes antérieures brusque- ment dilatées et biépineuses à leur sommet en dehors; toutes sca- bres et couvertes d’épines sur la plus grande partie de leur surface; tarses longs, surtout les antérieurs, à article 1 très-allongé et très-

(1) M. buphagus, Buquet, loc. cit.; et in Guér.-Méney, Mag. d. Zool.; Ins. 1840, pl. 52, d'. (2) Syn. Macrorowa pars, À. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 40,

CAELIPOGONIDES. 91

grèle à sa base. Dernier segment abdominal médiocrement trans- versal, subtronqué et arrondi aux angles en arrière. Saillie méso- sternale horizontale, assez large, peu à peu rétrécie et arrondie en arrière.— Saillie prosternale droite, saillante et arrondie postérieure- ment. Corps'allongé, massif, finement pubescent partout, ailé, Femelles inconnues.

Ge genre est:très-ambigu et tient aux Macrotomides par ses tarses, aux Remphanides par ses mandibules, aux Cténoscélides par sa lan- guette. Je crois devoir le laisser parmi ces derniers il a été classé par M. J. Thomson. M. A. White avait fait une Macrorowa de son es- pèce typique qu’il a nomméo microcera (1), mais elle n’a nullement le facies de ces dernières.

C'est un très-grand insecte de la RTE dont la livrée mate est d'un noir brunâtre avec les élytres d’un rougeâtre obscur, mais voi- lée par une fine pubescence couchée et grisâtre. La tète et le pro- thorax paraissent lisses à la vue simple, mais sont en réalité très-fine-

ment rugueux avec de petites granulations ; les élytres sont privées de toute sculpture et munies chacune de quatre lignes saillantes presque costiformes. M. le comte Mniszech m'en a communiqué une seconde espèce de Célèbes, un peu plus petite et très-distincte.

GROUPE XV. Callipogonides.

Dépression jugulaire de la tête et organes buccaux (sauf les palpes) densémént tomenteux. Languette très-épaisse et triangulairement concave en avant; ses palpes distants. Deux lobes aux mâchoires; l’externe en triangle allongé, l'interne très-large, sécuriforme; tous deux ciliés. Antennes plus courtes que le corps, darticle 4 beau- coup moins long que 3. Yeux fortement échancrés. Prothorax densément pointillé et mat chez les mâles, rugueux et brillant chez les femelles ; muni de callosités luisantes dans les deux sexes, crénelé latéralement, Pattes longues, lisses ; article des tarses bilobé. Abdomen composé de six segments chez les mâles, avec le pygi- dium peu apparent en dessous, de cinq chez les femelles.

Ce groupe se borne au genre GaLLIPoGoN de Serville. On n'avait pas Signalé jusqu'ici que ses mâchoires possèdent un lobe interne qui est plus développé peut-être que celui d'une foule de Cérambycides. Abstraction faite de ce caractère, de la pubescence qui revêt les orga- nes buccaux et de la longueur des mandibules chez les mâles, ces in- sectes ont des rapports assez intimes avec les Ergatides qui suivent, surtout avec les NavosomA qui ont, comme eux, les yeux fortement

(1) M. Kaup (Einig, Gerambye. d. Samml, z, Darmst, pl. 1) a donné une belle figure du mäle,

92 LONGICORNES.

échancrés et six segments abdominaux chez les mâles, Ils sont pro- pres à l'Amérique.

CALLIPOGON, À. Senv. Ann. d. l. Soc, entom. 1832, p. 140.

Mâles : Palpes robustes, les maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; le dernier article de tous triangulaire et un peu arqué. Mandibules plus longues que la tête (1), robustes, triquètres, légère- ment arquées et munies sur leur tranche supérieure de deux dents, l’une submédiane, médiocre, l’autre subterminale, grande et recour- bée en dedans ; glabres en dehors, partout ailleurs finement et densé- ment tomenteuses. Labre horizontal, en triangle renversé, échan- cré en avant, densément cilié en dessus.— Tête grande, plus longue que large, déclive et plane en avant; épistome séparé du front par un sillon transversal, court, coupé obliquement de chaque côté en avant avec une échancrure médiane logeant le labre. Antennes un peu plus courtes que le corps, à articles 1 médiocre, très-gros, un peu déprimé, 3 presque du double plus long que 4-5 réunis, 4-10 subégaux, celui-là variolé, les autres scabres, 11 lamelliforme, sillonné ainsi que 40; une fossette porifère simple, au sommet de 3, une di- visée en deux sur 4-9, celui-ci en ayant en outre une petite à sa base, 9 allongées sur 10, 41 sillonné en dessous et en dessus. Yeux très- largement séparés en dessus. Prothorax transversal, très-convexe dans son milieu, muni de cinq callosités luisantes disposées transver- salement sur deux lignes, presque droit et finement crénelé sur les côtés, légèrement bisinué à sa base, tronqué en avant. Écusson largement arrondi en arrière. Élytres allongées, convexes, gra- duellement rétrécies, subépineuses à l’angle sutural, à peine aussi larges en avant que le prothorax. Pattes robustes, longues, sub- égales; cuisses linéaires; jambes faiblement élargies, avec leur angle externe épineux et l'interne bimucroné; tarses médiocres, lar- ges. segment abdominal échancré en arc de cercle; le petit et sinué au bout, Saillie mésosternale assez large, canaliculée, in- clinée en arrière. Saillie prosternale faiblement arquée. Corps allongé.

Femelle : Tête plus petite.— Mandibules courtes, unidentées avant leur extrémité. Antennes de la longueur des 2/3 du corps, simple- ment ponctuées. Prothorax inégal, brillant, avec sos callosités moins bien limitées, plus fortement denticulé sur les côtés; ses an- gles postérieurs aigus et relevés, les antérieurs tronqués obliquement. Cinq segments abdominaux, le grand, fortement arrondi en ar- rière.

(1) Seulement chez les exemplaires de grande taille, Chez les petits, elles ne diffèrent pas, en général, de celles des femelles.

ERGATIDES, 93

Ces caractères font distinguer sans peine ce sexe des petits exem- plaires mâles dont les mandibules sont très-courtes.

Le genre a pour type une très-prande et belle espèce du Mexique décrite depuis longtemps par Fabricius et Olivier sous le nom de Prionus barbatus (1). Les grands exemplaires mâles atteignent, y compris les mandibules, jusqu’à 10 centimètres de longueur. Cet in- secte est noir, avec les élytres fauves et plus ou moins rembrunies à leur base ; le dessous du corps ainsi que les pattes sont revêtus d’une fine pubescence blanchâtre, avec un grand espace dénudé au milieu de chaque segment abdominal. Les élytres sont finement rugueuses, surtout chez la femelle.

Une seconde espèce (2) de la Colombie, encore plus remarquable, a été publiée par M. Reiche. |

Groure XVI. Ergatides.

Languëtte entière ou à peine sinuée en avant. Lobe des mà- choires médiocre, plus ou moins cilié. Mandibules courtes, robus- tes, verticales.— Antennes de 11 articles, filiformes, de longueur va- riable, à article 1 beaucoup: plus court que 3. Yeux variables. Prothorax crénelé sur les côtés, très-différent selon les sexes, finement rugueux et mat chez les mâles, avec des callosités ou des enfonce- ments brillants, rugueux chez les femelles. Pattes longues, lisses; les cuisses et les jumbes des mâles parfois âpres ; article des tarses bilobé.

Je ne connais que deux genres qui puissent rentrer dans ce groupe : l’un (Erçares) dont l’Europe possède le type, l’autre (Navosoma) pro- pre à l'Amérique du Sud. Le second, ainsi que je l'ai dit plus haut, à des rapports sensibles avec les CALLIPOGON par ses yeux fortement échancrés et son abdomen composé des six segments chez les mâles; l'autre se rattache de près aux Macroroma, genre typique du groupe suivant,

I. Yeux échancrés; abdomen des ç' de 6 segments : Navosoma.

IL entiers; 5 (— : Ergates.

(1) Fab, Syst, El. IL, p. 265 ; Oliv. Entom. IV, 66, pl. 10, f. 40; cette figure, inexacte sous le rapport de la livrée, est faile d’après un © de grandeur moyenne, ainsi que le montre la forme du prothorax. Le C. senex de M. Du- pont (in Guérin-Mérev. Mag. d. Zool.; 1ns. 1832, pl. 33) a été, au ‘contraire, élabli sur des exemplaires du même sexe de la plus grande taille,

(2) C. Lemoinei, Reiche, Rev. Zool. 1840, p. 275; figuré in Guér.-Ménov, Magaz. d, Zool.; Ins. 1842, pl. 98.

94 LONGICORNES.

NAVOSOMA. Brancu. Hist. nat. d. Ins. Il, p. 141 (1).

Mûle : Palpes courts, robustes, assez inégaux; leur dernier article faiblement élargi au bout, celui des maxillaires un peu arqué. Mandibules arquées et largement tronquées au bout, unidentées en dedans. Labre vertical, en triangle arrondi à son sommet. Tête relativement petite, sillonnée et excavée entre les yeux; son épistome concave, triangulaire, limité en arrière par un sillon arqué, tronqué en avant; sa dépression jugulaire très-fortement ridée. Antennes de la longueur des 2/3 du corps, assez robustes à leur base, forte- ment et peu à peu atténuées au bout, à article 4 gros, de moitié plus court que 3, en massue dilatée en dehors, 3 un peu déprimé, plus long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-11 décroissant peu à peu; une dou- ble fossette porifère au sommet de 3-9, convertie en sillons complets sur 10-41. Yeux assez largement séparés en dessus, fortement échancrés. Prothorax transversal, ample, convexe, plus large que les élytres, très-légèrement arrondi et finement crénelé sur les côtés, caréné sur Ja ligne médiane, densément ponctué, avec deux fossettes sur le disque.—Ecusson transversal, arrondi en arrière.—Elytres assez convexes, régulièrement oblongues, arrondies en arrière, avec l'angle sutural subépineux; leur rebord latéral assez large et redressé. —- Pattes médiocrement robustes; jambes droites, soyeuses dans leur moitié terminale interne ; tarses médiocres, assez larges, à article 1 à peine plus long que 2. Abdomen de six segments, les deux der- niers transversaux : à largement et faiblement échancré, 6 sinué dans son milieu, avec ses angles arrondis. Saillie mésosternale assez large, horizontale, subparalièle, un peu concave.— Saillie prosternale obtusément carénée, presque droite, assez saillante et obtuse en ar- rière. Corps oblongo-ovale, glabre en dessus, ailé.

Femelle : Antennes plus faibles, de la longueur de la moitié du corps. Prothorax plus petit, pas plus large que les élytres, pres- que droit et plus fortement crénelé sur les côtés, fortement rugueux et sans fossettes sur le disque. —Abdomen de cinq segments, dont le dernier tronqué en arrière et transversal.

L'espèce unique (2) du genre est voisine des ERGATES, parmi les- quels Dejean l’avait comprise, mais très-distincte, au point de vue générique, par ses organes buccaux, sa tête relativement plus petite, ses antennes autrement faites, surtout chez les mâles, ses yeux échan- crés, l'ampleur et la sculpture de son prothorax dans le même sexe,

(1) Syn. Ençares, Dej. Cat. éd. 3, p. 341.

(2) N. triste, Blanch. in d’Orb. Voy. Entom, p. 206, pl. 20, f. 5, & (£rg. bi-impressus, Dei. loc. cit.).

ERGATIDES. 95

enfin sa forme générale. Elle est originaire du Brésil, d’un noir mat profond en dessus, et ses élytres présentent chacune plusieurs côtes obtuses plus ou moins saillantes. Les plus grands exemplaires mâles sont de la taille des mâles de premièré grandeur de l'Ergates faber; les femelles sont ordinairement plus petites.

, ERGATES. A. SERV. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 143 (1).

Mâle : Palpes courts, robustes , médiocrement inégaux ; le dernier article des maxillaires triangulaire, celui des labiaux à peine élargi au bout. Mandibules brusquement arquées et aiguës au bout, for- tement bidentées en dedans. Labre subhorizontal, arrondi en avant. Tête carrée, convexe, déclive et concave sur le front, parcourue par un sillon élargi et très-profond en avant; épistome déprimé, trans- yersalement triangulaire, tronqué antérieurement. Antennes au moins aussi longues que le corps, grèles, filiformes, à articles À gros, trois fois plus court que 3, en massue déprimée, 3 aussi long’ que 4-5 réunis, ceux-0i et 6-11 décroissant peu à peu; deux petites fossettes porifères oblongues au sommet de 3, les suivants en ayant une pa- reille et une de plus à leur base; ces fossettes de plus en plus allon- gées. Yeux largement séparés en dessus et en dessous, à peine si- nués en avant. Prothorax transversal, arrondi et denticulé sur les côtés (l’une des dentelures submédiane, plus forte que les autres), obtus aux angles, très-finement ponetué en dessus, avec des callo- sités luisantes et corrodées sur le disque. —- Ecusson en triangle cur- viligne transversal. Elytres allongées, médiocrement convexes, graduellement rétrécies et brièvement épineuses à l'angle sutural, pas plus larges que le prothorax à leur base. Pattés longues, les antérieures plus que les autres, plus robustes et scabres; cuisses li- néaires; jambes un peu élargies et tronquées au bout, avec leur an- gle interne bimucroné ; tarses assez longs, à article À aussi grand que 2-3 réunis. Cinq sogments abdominaux; le dernier transversal, arrondi aux angles, sinué dans son milieu. Saillie mésosternale assez large, parallèle, concave, subhorizontale. Saillie prosternale obliquement fléchie en arrière.— Corps allongé, glabreen dessus, ailé.

Femelle : Antennes atteignant à peine le milieu des élytres. Prothorax déprimé sur les côtés et aux angles antérieurs, fortement lugueux en dessus; ses’ épines latérales plus fortes. Pattes anté- rieures plus courtes que les autres; toutes les jambes finement soyeu- ses en dedans. segment abdominal allongé, sinué au bout.

(1) Syn. Trienoenemis, 3. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad, Ser. 2, P. 10; olim. Cenawpyx Lion, Prionus Fab., Oliv., Pan. MacroTomA pars, White.

96 LONGICORNES.

Les espèces sont peu nombreuses et disséminées au loin sur le globe. Celle (1) qui forme le type du genre est originaire d'Europe et répandue dans une grande partie de ce continent, mais peu com- mune partout. Elle est fort grande, surtout la femelle, Ce sexe est le plus souvent d’un noir brunàtre, tandis que la livrée du mâle a une forte tendance à passer au ferrugineux plus moins rembruni; chez tous deux les élytres sout assez finement rugueuses et ne présen- tent ordinairement aucun vestige de lignes saillantes. Les autres es- pèces connues habitent le nord de l'Afrique, l'Asie occidentale et les deux Amériques (2).

Le genre Tmcnocnems de M. J. L. Le Conte, établi primitivement sur la femelle d'une espèce (3) de Californie, a été reconnu, plus tard, par ce savant entomologiste, comme devant rentrer dans celui-ci. Cette femelle, que j'ai sous les yeux, diffère notablement, sous le rapport du facies, de celle du faber, et a celui d’une MACROTOMA; son prothurax est multiépineux sur les côtés et les épines sont longues et irrégulières. D'après la description qu’en donne M. J. L. Le Conte, le mäle différerait également, d’une manière sensible, de celui de l’es- pèce européenne.

Groure XVII. Macrotomides.

Languette petite, entière en avant. Lobe des mâchoires mé- diocre, cilié. Mandibules courtes, verticales ou obliques. An- tennes de 41 articles, filiformes, presque aussi longues ou aussi lon- gues que le corps chez les mäles; leur article beaucoup plus court que le 3. Yeux à peine sinués. Prothorax denticulé latérale- ment, peu différent chez les deux sexes, souvent lisse et brillant sur le disque, rarement muni de callosités brillantes ; ces callosités peu apparentes et mal limitées. Pattes longues, épineuses ; tarses à ar- ticle 1 très-allongé et grèle à sa base à toutes les pattes, aux quatre

(1) £. faber Linn., Fab., Oliv. (serrarius Panz., Serv.); pour une figure du mâle, voyez Panzer, Faun. Ins. germ. IX, 6, et L. Fairm. Gener. d. Col. d'Eur.; Céramb, pl. 35, f. 159; pour celle de la femelle, Casteln. Hist, nat. d. Col. I, pl. 26, f. 4 (numérotée 2 par erreur).

(2) E. opifez, Muls. Opuse. entom. XI, p. 146; Algérie. Gaillardoli, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. VI, 1854, p. 81; Syrie, corticartus, Erichs. jn Schomb. Guyana, LL, p. 571, Q; d’après la description, les épines latérales du prothorax seraient situées sur ses angles postérieurs; Guyane.

(3) £. spiculatus, 3. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the Pacif. Oc. IX; Ap= pond. 1, p. 59, © ® (Q Trich. id. J. L. Le Conte, Journ. of the Acad, of Philad. loc. cit.). Le mâle est plus que probablement la Hacrotoma califor- nica de M. A. White (Longic. of the Brit. Mus. p. 37) et la femelle, la M. spi- culigera du mème auteur (p.39). Ces noms sont postérieurs à celui imposé, CH premier lieu, à l'espèce par M. 3. L. Le Conte.

ShtE

MACROTOMIDES. 97

postérieures seulement, le 3 bilobé. Corps allongé et parallèle chez la plupart.

La longueur relative des articles 4 et 3 des antennes se conserve en général chez les femelles, mais pas toujours, Quant au article des tarses, jamais il ne s’allonge dans ce sexe ; il est constamment mé- diocre et souvent même court. La forme allongée du corps s’altère également chez ces insectes; il y a des Macroroma (Prinogius) chez lesquelles il est assez court êt en même temps large.

Le groupe n’en reste pas moins naturel et comprend les trois genres suivants, dont les deux premiers sont propres à l’ancien continent ; le troisième est américain.

I. Ecusson plan, lisse ou finement ponctué; 1er art. des tarses allongé à toutes

les pattes. ; Tête ct prothorax glabres en dessus : Macrotoma. densément villeux : Erioderus.

Il. Ecusson convexe, granuleux; 4er art, des tarscs allongé aux 4 pattes pos- téricures seulement : Strongylaspis.

MACROTOMA. A. Serv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1832, p. 137 (1).

Mâles : Palpes courts, robustes, médiocrement inégaux ; leur der- nier article en triangie allongé et arqué. Mandibules robustes, droites, puis arquées et aiguës au bout, fortement uni- ou bidentées au côté interne. Tête forte, assez saillante, sillonnée en dessus, fortement canaliculée entre les antennes, verticale en avant; épistome enfoncé, de longueur variable, Antennes au moins de la longueur des 3/4 du corps, en général âpres ou épineuses à leur base, parfois (par ex. serripes) dans toute leur longueur, filiformes, à articles 4 gros, en massue déprimée, 3 aussi long que 4-3 ou 4-6 réunis, plus robuste que les suivants, ceux-ci décroissant peu à peu; une petite fossette porifère au sommet de 3-4, s’allongeant sur 5 et rempla- cée sur les suivants par plusieurs sillons complets. Yeux médio- crement séparés en dessus, assez fortement sinués en avant. Pro- thorax épais, en carré transversal, un peu rétréci en avant, déprimé et brillant sur le disque, rabattu et rugueux latéralement, muni sur Jes côtés et souvent à sa base, près des angles postérieurs, de fines et nombreuses épines. Écusson plus ou moins allongé, arrondi en arrière. Élytres peu convexes, allongées, parallèles, brièvement épineuses au bout, pas plus larges que le prothorax à leur base. Pattes longues, les antérieures plus robustes que les autres; cuisses et

(1) Syn. Prnomus, Muls. Ann. d. 1. Soc. d’agrie. d. Lyon, V, p. 207. CE- RawByx Linn, Prionus Fab., Olive, Latr,, Klug, Germar, Hope, etc.

Coléoptères. Tome VIII. : 7

98 LONGICORNES.

jambes extrèmement variables sous le rapport de l’armature; les an- térieures des 4r® au moins âpres; jambes comprimées, les antérieures ayant leur angle terminal externe saillant; tarses longs, à article 1 allongé à toutes les pattes.— Dernier segment abdominal de longueur variable, plus ou moins sinué et tomenteux au bout. Saillie mé- sosternale de largeur variable, déclive, peu à peu rétrécie et entière ou échancerée en arrière. Saillie prosternale fléchie en arrière, plus rarement (par ex. natala) droite et plane.— Corps allongé, parallèle, glabre en dessus, ailé.

Femelles : Tête plus petite. Antennes moins robustes, sans aspé- rités, au maximum dépassant un peu le milieu des élytres. Pro- thorax plus rétréci en avant, en général rugueux sur toute sa surface en dessus.— Élytres plus convexes et moins parallèles.— Pattes plus courtes, moins épineuses; 42° article des tarses de longueur normale.

Genre assez nombreux (4), mais dont les espèces présentent d’énor- mes différences sous le rapport de la taille, de l'armature des pattes et de celle des antennes (2), mais avec un grand nombre de passages intermédiaires. D'après cela, je partage complétement l'opinion de M. 3. Thomson (3) que le genre PRINOBIUS de M. Mulsant, bien qu'a- dopté par les auteurs récents de Faunes européennes (4), ne saurait être séparé de celui-ci ; il m'est impossible de découvrir un seul ca- ractère qui puisse servir à l'en distinguer (5).

(1) Esp. africaines : Prion. serripes, Fab. Syst. El. I, p. 161; Oliv. Entom. 1V, 66, p!. 10, f. 36, ®; (o” P. Hayesüi, Hope, Trans. of the Zool. Soc. I, p.104, pl. 16, f. 1; superbe figure); Guinée. P. palmatus, Fab. Entom. syst. Il, p. 249 (P. senegalensis, Oliv. loc. cit. pl. 25 ag, b Q); Sénégal. P. cortici- nus, Schœnh. Syn. Ins. U, p. 345 (P. cinnamomeus, Oliv. loc. cit. pl. 5, T8, ©); Guinée, P. jejunus, Klug, Ins. v. Madag. p. 116, pl. 9, f. 2, ® ; Ma- dagascar, M. prionopus, humeralis, Guinée; scabridorsis, cæœlaspis, micros, Natal; À. White, Lougic. of the Brit. Mus. p. 36. M. natala, À. Thoms. Es- sai, ete., p. 314; Natal. Esp. de l'île Maurice: P. castaneus, Oliv. loc. cit. p. 28, pl. 8, f. 28, 29, o' Q. Esp. des iles Philippines : P. Lusonum, Fab. Syst. EL IT, p. 261; Oliv. loc. cit. pl. 11,1. 44, o.— œgrola, absurda, Newm, The Eutom. p. 247.

(2) Comparez, par exemple, la gigantesque M. serripes qui atteint jusqu'à 12 cent, de longueur, avec la jejuna qui descend jusqu’à 3 cent. La première a les antennes dans toute leur lougueur, les cuisses et les jambes, tant en des- sus qu’en dessous, hérissées d'épines; chez la seconde, il ne reste plus que de simples aspérités à la base des antennes, quelques petites épines sous les cuisses et d’autres à peine distinctes aux bords interne et externe des jambes:

(3) Syst. Cerambyc. p. 259.

(4) Voyez L. Redtenb. Faun. Austr. Die Kæf. éd. 2, p. 839 et L. Fairm, Gener. d. Col. d'Eur.; Cérambyc. p. 118. Pas plus que M. Mulsant, ces auteurs n'ont songé à indiquer en quoi ce genre diffère des MacRoTOMA.

(5) Ses espèces sont encore dans le. plus grande confusion: M. Chevrolat, qui a publié sur elles (Ann. d. 1. Soc, entom. 1859; Bull. p. 134 et 236) deux n07

MACROTOMIDES. 99

Sauf un très-petit nombre (par ex. jejuna) dont les élytres sont blanches, la livrée des Macroroma est uniforme et varie du brun noirâtre au fauve plus ou moins rembruni. Toutes ont les élytres assez finement rugueuses, sauf parfois à Jeur base qui l’est plus fortement, et trois ou quatre faibles lignes saillantes se voient sur chacun de ces organes,

La plupart de ces insectes habitent l'Afrique, quelques-uns l'Eu- rope ou les Indes Orientales. 11 n’y en a pas en Amérique, quoique on en ait décrit deux espèces de Californie (1).

ERIODERUS. (Der.) 3. Taoms. Essai, etc. p. 311 (2).

Mâle : Palpes des Macroroma.— Mandibules verticales, très-courtes et très-robustes, unidentées au côté interne. Labre subvertical, transversal, en triangle curviligne.— Tête courte, finement sillonnée en dessus, concave entre les antennes, verticale au-devant de celles-ci; épistome vertical, un peu concave, séparé du front par une fine ligne anguleuse, largement échancré en arc antérieurement. Antennes de la longueur des élytres, filiformes, à articles 1 gros, assez long, déprimé, subparallèle, 3 aussi long que 4-ÿ réunis, denticulé en des- sous ainsi que 5, 6-10 plus courts que ceux-ci, égaux, 11 un peu plus long que 10, obtus au bout; système porifère diffus. Yeux très- gros, faiblement séparés en dessus et en dessous, légèrement échan-

tices monographiques, admet, dans la seconde, les six qui suivent : P. scutella- ris, Germ. Reis. n. Dalmat. ed. 2, p. 219, pl. 1,f.1, © (9° Macrot. Germari, Dej. Cat. éd, 3, p.312); Dalmatie. Gaubilii Chevrol. (o'Macrot. scutellaris, Lucas, Explor. de l’Algér.; Entor. p. 481, pl. 81, f. 1; Prion. lethifer, L. Fairm. Ann. d.1. Soc. entom, 1849; Bull. p, 138); Algérie, Germari, Muls. Col. d. France; Sulcie. et Sécurip. Suppl.; France mér, (Var).— Myardi, Muis. Ann. d. 1. Soc. d'agr. loc. cit. pl. 11, £. 1, ®; Corse etFrance mér. atropos, Chevrol, Rev. et Mag. d, Zool. 1854, p. 482, pl. 8, f. 2, d; Syrie. Goudotit, Cheyrol. Ann. d. 1, Soc. entom. loc. cit.; Tanger. Suivant M. Mulsant (Col. d. France; Longic. éd, 2, p. 49), le Myardi et l'atropos ne diffèrent pas du scu- lellaris Germ. üont ils seraient les mâles, et le Gauwbilii serait probablement idewtique avec le scutellaris Dej. On à encore décrit : P. cedri, De Marseul, Rev. et Mag. de Zool. VU, 1856, p. 48 (atropos ?) ; Syrie. D’après les exem- plaires que j'ai vus, je crois avec M. H. Lucas (Ann. d, 1.‘Soc. entom, 1866, Bull. p. XLY, et Rev. et Mag. de Zool, 1866, p. 441), que toutes ces préten- dues espèces n’en forment qu'une seule. Cette opinion est aussi celle de M.Lallemant (ibid, 1867, Bull. p. LXX), après examen de plus de 500 individus.

(1) Les M. californica et Spiculigera de M. A. White, loc. cit, p. 37 et 39; Yoyez, pour ce qui les concerne, le genre ErçaTEs, p. 96, note 3.

(2) M. Blanchard (Hist. d. Ins. IL p. 141) avait antérieurem Caractères du genre, mais très-imparfaitement Pruonus Fab., Oliv.

ent exposé les + Syn. CazLinrum pars, Fab.

100 LONGICORNES.

crés. Prothorax densément villeux, transversal, plan dans son mi- lieu, déclive sur les côtés; les carènes latérales du pronotum placées très-bas, arquées et faiblement crénelées, avec les angles postérieurs assez saillants et redressés. Écusson aussi long que large, un peu concave, arrondi en arrière. Élytres médiocrement convexes, très- allongées, parallèles, arrondies et épineuses à l'angle sutural en ar- rière, un peu plus larges en avant que le prothorax.— Pattes longues, les postérieures beaucoup plus que les autres; cuisses élargies à leur base en dessous, munies de deùx rangs de petites épines; jambes épi- neuses sur leurs bords externe et interne ; tarses des MACROTOMA. Dernier segment abdominal grand, fortement échancré en arrière. Métasternum densément villeux, ainsi que le mésosternum et le pro- sternum ; la saillie de ce dernier ne dépassant pas les hanches anté- rieures, fortement comprimée, lamelliforme, arrondie en arrière. Corps allongé, assez étroit, ailé.

Femelle : Épistome tronqué en avant. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres. Pattes subégales, moins fortement épi- neuses,

Le facies est le même que celui des MacrorowaA dont le genre est distinct par de nombreux caractères parmi lesquels mérite d'être si- gualée en première ligne la forme insolite de la saillie prosternale. I ne comprend qu'une assez grande espèce (1) du Cap, d’un brun rou- geâtre, avec les élytres d’un fauve testacé, minces et flexibles; leur sculpture ressemble, du reste, à celle des Macroroma. La villosité abondante qui recouvre quelques-unes des parties du corps est d’un jaune doré.

STRONGYLASPIS.

(Cnevror..) J. Tous. Essai, etc. p. 313.

Mâle : Palpes courts, robustes, inégaux; leur dernier article trian- gulaire et un peu arqué. Mandibules verticales, courtes, robustes, arquées et simples au bout, unidentées près de leur sommet. Labre transversal, concave, coupé carrément et densément cilié en avant.— Tète aussi longue que large, finement sillonnée en dessus, concave entre les yeux et les antennes, subverticale en avant; son épistome limité en arrière par un sillon triangulaire, rétréci et échancré en avant. Antennes un peu plus courtes que le corps, filiformes, at- ténuées au bout, 4 articles À gros, beaucoup plus court que 3, en massue arquée, 3 assez robuste, un peu àâpre en dessous, aussi long que 4-5, ceux-ci et 6-10 décroissant peu à peu, 11 un peu plus long que 10 ; une fossette porifère peu apparente au sommet de 3 et de 4, celui-ci en ayant une de plus à sa base ; les pores diffus sur les

(L) Collid. hirlum, Fab. Syst. El. I, p. 339 (Prion. pallens, Fab. ibid. p. 259); figuré dans Olivier, Eutom. IV, 66, pl. 5, f. 62.

AULACOPIDES. 401

suivants, 9-11 finement sillonnés. Yeux médiocrement séparés en dessus, faiblement sinués. Prothorax transversal, aplani, avec un vestige de callosités sur le disque, tombant sur les côtés, un peu ré- tréci et tronqué en avant, légèrement et largement échancré de cha- que côté à sa base, densément crénelé sur les côtés, avec ses angles postérieurs assez saillants, carénés en dessus et un peu arqués. Écusson aussi long que large, convexe, granuleux, arrondi en arrière, tronqué en avant. Élytres peu convexes, allongées, parallèles, ar- rondies et épineuses à l'angle sutural en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base. Pattes longues, surtout les postérieures, comprimées; cuisses et jambes brièvement épineuses sur deux rangs au côté interne ; les épines presque obsolètes aux postérieures; jambes antérieures bidentées, les autres unidentées en dehors au bout; tarses antérieurs larges, frangés sur leurs bords ; les quatre autres à article 1 allongé et en cône renversé.— Dernier segment abdominal transver- sal, tronqué en arrière. Saillie mésosternale assez large, parallèle, horizontale, un peu échancrée postérieurement, Saillie prostegnale fortement arquée en arrière. Corps allongé, parallèle, glabre en dessus, très-finement pubescent en dessous, ailé. ;

Femelle : Elle diffère à peine du mâle et ne s’en distingue que par les caractères suivants : Prothorax plus fortement crénelé sur les cô- tés, paraboliquement échancré de chaque côté de sa base. Corps finement pubescent en dessus.

Le caractère le plus apparent du genre réside dans la forme toute spéciale de l'écusson, à laquelle s'ajoute celle de la saillie proster- nale. Son unique espèce (1) est un assez grand insecte du Mexique et de Cuba, ayant le facies d'une Macroroma et d’un roux fauve uni- forme. Non-seulement son écusson, mais encore son prothorax et ses élytres sont couverts de fines aspérités granuleuses.

GRouPre XVIII, Aulacopides.

Languette petite, entière en avant; ses palpes contigus. Lobe des mâchoires petit, grêle, cilié au bout. Mandibules très-courtes, verlicales. Antennes moins longues que le corps , à article 4 beau- Coup plus court que 3. Yeux à peine sinués. Prothorax crénelé latéralement, finement rugueux, avec de grandes callosités lisses et brillantes chez les mâles, rugueux sur toute sa surface et brillant chez les femelles. Pattes courtes, robustes, épineuses; cuisses posté- rieures atteignant, ou peu s’en faut, le sommet des élytres; article des tarses bilobé. Corps court, parallèle,

(1) S. scobinatus, J, Thoms. loc. cit,; pour une description plus étendue, Yoyez Chevrol, Ann, d, 1. Soc. entom. 1862, p. 272. i

RENE 4 TT

102 LONGICORNES.

Le genre Auracopus de Serville est le seul parmi tous les Prio- nides sylvains chez lequel les cuisses postérieures sont aussi longues que le corps. Ses espèces ont, en outre, le facies de MacrotomaA de forme raccourcie, mais ne peuvent pas prendre place parmi les Ma- crotomides, par suite de la brièveté de leurs pattes et de celle du 4er article de leurs tarses chez les mâles. Elles ne seraient pas mieux placées dans le groupe des Remphanides qui suit, à cause de la brièveté de 4% article de leurs antennes relativement au 3°. Ces deux groupés étant les seuls avec lesquels ces insectes ont des rapports étroits, il s'ensuit qu'ils constituent un type à part. L'Afrique est leur patrie.

AULACOPUS. A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 144.

Mâles : Palpes très-courts, subégaux; leur dernier article subcylin- drique, tronqué au bout. Mandibules arquées et dentées près de ‘leur sommet. Labre transversal, rétréci, échancré en arc et cilié en avant. Tête subtransversale ; sillonnée sur le vertex, excavée entre les yeux, canaliculée entre les antennes, subverticale en avant; son épistome fortement transversal, presque plan, peu distinct du front, sinué dans son milieu en avant. Antennes de la longueur des 4/5 ou des 3/4 des élytres, filiformes, grêles, atténuées au bout, à articles 4 moins long que la moitié de 3, très-gros, déprimé, presque carré, 8 plus long que 4-5 réunis, un peu âpre en dessous, les sui- vants subégaux; une fossette porifère allongée sur 3-4, les suivants sil- lonnés.— Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax presque aussi long que large, carré, tronqué et sinué dans son milieu en avant, faiblement bisinué de chaque côté de sa base, finement crénelé sur les côtés, avec les deux crénelures postérieures parfois plus saillantes que les autres; son disque occupé par une grande callosité déprimée, pluri-impressionnée et accompagnée de chaque côté d'une petite cal- losité linéaire. Ecusson arrondi en arrière.— Elytres médiocrement allongées,peu convexes, déclives en arrière,un peu élargies et arron- dies postérieurement, avec l'angle sutural inerme, pas plus larges que le prothorax en avant. Pattes égales, très-robustes; cuisses li- néaires, larges, les quatre antérieures äpres; Les 4" munies de quel- ques courtes épines en dessous; jambes presque aussi larges que les cuisses, parallèles, un peu âpres et munies de quelques rares épines au côté interne ; tarses à article À presque aussi long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal transversal, un peu sinué et cilié en arrière. Saillie mésosternale large, un peu concave, horizontale, subparallèle, tronquée en arrière. Saillie prosternale horizontale, plane, à peine saillante et arrondie postérieurement. Corps médio- crement allongé, glabre en dessus. Femelles : Antennes de la longueur de la moitié du corps. Pro-

REMPHANIDES. 103

thorax rugueux partout en dessus, brillant, un peu plus fortement crénelé sur les côtés. Dernier segment abdominal plus long et en- tier au bout.

Les trois espèces (1) décrites en ce moment sont de taille moyenne (25 à 32 millim.) pour le groupe actuel, et, en outre des caractères qui précèdent, ont une livrée et une sculpture des élytres qui les fait reconnaître aisément. Elles sont d'un noir profond et brillant; leurs élytres ont chacune quatre fines côtes très-saillantes, réticulées en ar- rière et dont les intervalles sont très-rugueux et munis de lignes moins élevées.

Groupe XIX. Remphanides.

Languette petite, entière en avant; ses palpes plus ou moins conti- gus. Lobe des mâchoires grêle, cilié. Mandibules variables, en général médiocres et verticales. Antennes plus courtes que le corps, à article 4 au moins aussi long que 3, souvent plus long. Yeux entiers, ou très-faiblement sinués. Prothorax tantôt très, tantôt peu différent dans les deux sexes, denticulé latéralement. Pattes plus ou moins épineuses; article des tarses bilobé.

Ce groupe (2) ne comprend pas moins de 14 genres et, sous ce rap- port, il est au premier rang parmi les Prionides. Si on le compare à ceux chez lesquels le prothorax est crénelé latéralement, on voit qu'il diffère des Cténoscélides par la forme de la languette, des quatre précédents par les proportions relatives du et du articles des antennes, des Mallodontides par les pattes plus ou moins épineuses, enfin des Colpodérides, en ce que ses espèces ont les tarses à l'état normal.

C'est de tous les groupes des Prionides, celui dont l’arrangement systématique présente le plus de difficulté, même en laissant de côté les femelles. Celui que j'ai adopté a pour base la sculpture du pro- thorax chez les mâles, puis les particularités que présente leur abdo- men qui est parfois mat au lieu d’être brillant, ou revêtu d'une cou- che épaisse de poils tomenteux. Les autres caractères ne viennent en rang qu'après ceux-ci.

Ces insectes ont des représentants sur la grande partie du globe : 40 de leurs genres sout propres aux Indes orientales, 1 habite l’Asie et

(1) A. reticulatus, Serv. loc. cit. p. 145; Sénégal. Foisthamelii, Buquet, ibid. 1860, p, 617 ; Guinée (Grand Bassam). natalensis, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 34, pl. 2, £. 4, o'; Natal.

(2) E correspond aux Macrotomides de M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 298), moins les genres Macroroma, Auzacopus, SrRonGyLasris, et avec le genre Basrroxus en sus. Les Macroroma n’en faisant plus partie, j'ai été obligé de changer son nom.

104 ! LONGICORNES.

l'Europe orientale, 3 l'Amérique. Ces derniers ont un facies de Mal- lodontides qui exige qu'ils soient placés à la fin du groupe. La plu- part de ces insectes sont fort grands.

1.

LUE

Prothorax finement rugueux et mat, avec des callosités ou des excavations plus ou moins brillantes. a, Les quatre 1ers segments abdominaux finement et densément granu-

leux, mats (1) avec une bordure lisse et brillante sur leur bord postérieur.

b Ces segments sans callosités ni impressions. Les 4 jambes antér. épineuses en dedans : Rhesus. ce Toutes les jambes épineuses en dedans et en dehors. Cuisses Apres, sans épines en dessous : Rhaphipodus. épineuses en dessous : Remphan. bb Les 3 segments interméd. de l'abdomen munis à leur base d’une bande luisante arquée à ses extrémités : Agrianome. dbb Les quatre 1ers segments abdominaux munis de chaque côté d’une fos- sette arrondie et luisante : Eurynassa. aa Tousles segments abdominaux lisses; jambes antér, seules épineuses en dehors : Teispes. Prothorax ponctué ou rugueux en dessus, sans callosités ou n’ayant que des espaces luisants, ponctués et mal limités sur le disque; abdo- men jamais mat. . d Abdomen revêtu de poils d’un jaune doré formant une brosse; jam- bes antér, seules épineuses en dehors. Ces jambes glabres à leur extrémité : Cnemoplites. villeuses : Arimaspes. dd Abdomen glabre ou finement pubescent. e Antennes légèrement dentées en scie : Dioclides.

ee filiformes.

[ Flancs du prothorax invisibles d’en haut.

g Antennes de Ja longueur des 3/4 du corps : Olethrius 99 dépassant à peine le milieu des élytres.

Toutes les jambes dentées en dehors : Mallodonhoplus. _ _ dedans : Mallodonopsis. ff. Flancs du prothorax renflés et plus ou moins visibles d’en haut. Arètes latérales du pronotum non supérieures : Basiloœus. supérieures : Physopleurus. Genre incertæ sedis : Xaurus.

(1) Leur aspect est celui qu’on exprime chez les métaux par le mot moulu;

ceux des Raesus l’ont un peu moins que ceux des trois genres suivants. Chez les femelles il n’y en à aucune trace,

REMPHANIDES. 405

RHESUS. J, Thoms. (1).

Mâles : Palpes médiocres, robustes, inégaux ; leur dernier article triangulaire et un peu arqué. Mandibules assez longues, brusque- ment arquées et aiguës au bout, fortement bidentées en dedans. Labre vertical, transversal, concave, arrondi et cilié en avant.— Tête plus longue que large, assez saillante, sillonnée depuis l’épistome jusque sur le vertex, presque plane sur le front; épistome très-court, largement échancré en arc antérieurement. Antennes de la lon- gueur des 3/5 des élytres (2), très-robustes à leur base, filiformes et atténuées au bout, à articles 4 aussi long que 3, très-robuste, 2 plus grand que de coutume, subturbiné, 3 robuste, aussi long que 4-5 réu- nis, 6-11 subégaux; une dépression porifère au sommet de 3-3, les suivants réticulés ou sillonnés. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax transversal, peu convexe, finement rugueux et mat, avec quelques callosités peu saillantes, ponctuées et peu bril- lantes, sur le disque et à sa base; coupé obliquement aux angles pos- térieurs, les antérieurs non saillants, légèrement arrondi et denticulé sur les côtés; la dentelure postérieure plus saillante que les autres.— Écusson arrondi en arrière, finement rugueux, avec une bordure lisse. Élytres médiocrement convexes, subparallèles, un peu atténuées et arrondies en arrière, avec leur angle sutural épineux, à peine plus larges que le prothorax à leur base. Pattes longues, très-robustes, comprimées, larges ; cuisses linéaires, les quatre antérieures scabres, toutes munies en dessous, dans leur moitié postérieure, de deux ran- gées irrégulières de petites épines; jambes canaliculées sur leur face externe; les antérieures scabres, avec de nombreuses petites épines sur leur face postérieure; tarses médiocres, larges, surtout les an- térieurs, à article 4 plus court que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal transversal, tronqué et densément cilié en arrière.— Sail- lie mésosternale assez large, horizontale, parallèle, un peu échancrée postérieurement. Saillie prosternale plane, assez saillante et ar- rondie en arrière. Corps assez allongé, robuste, glabre en dessus, ailé.

Femelles : Mandibules un peu plus courtes. Antennes moins r0- bustes, atteignant à peine le milieu des élytres.— Prothorax plus ré-

(1) M. 3. Thomson a mentionné deux fois ce genre (Essai, ete. p. 315 et Syst. Cerambyc. p. 299), sans en exposer les caractères et en l'attribuant à M. De Motschoulsky, dans les ouvrages de qui je ne parviens pas'à le décou- Vrir, Il faut cependant qu’il l'ait établi quelque part, car il est répandu, sous ce nom de Ruesus, dans quelques collections, principalement de l'Allemagne. Syn. Prionus Motsch. Aucacorus v. Heyden, L. Redtenb., L. Fairm.

(2) Telle est la longueur normale, mais chez les mâles de petite taille elles n'atteignent quelquefois qu’aux 2/3 des élytres.

106 LONGICORNES. tréci en avant et plus fortement denticulé sur les côtés, plus rugueux en dessus, sans callosités. Pattes moins robustes, beaucoup plus

lisses ; les épines des cuisses et celles des jambes antérieures presque obsolètes. Dernier segment abdominal allongé et arrondi au bout.

M. de Motschoulsky a, le premier, fait connaître l'unique espèce de ce genre, sous le nom de Prionus serricollis (1). On l'a placée, de- puis, dans le genre AuLacopus de Serville dont elle ne se rapproche un peu que par la forme robuste et la faible armature de ses pattes, mais dont, à part cela, elle ne présente aucun des caractères généri- ques essentiels. M. J. Thomson me parait avoir eu parfaitement raison de l’en séparer. ,

C’est un grand insecte, répandu depuis la Perse jusqu’en Dalmatie et dont la livrée, noïre sur la tête et le prothorax, passe au brun rougeâtre, plus ou moins clair, sur le reste du corps ; ses élytres, finement rugueuses, sont presque dépourvues de lignes saillantes.

RHAPHIPODUS. A. Senv. Ann. d.l. Soc. entom. 1832, p. 168 (2).

Serville n’a eu à sa disposition que la femelle d’une espèce de ce genre; j'en connais les deux sexes, ainsi que ceux de deux autres es- pèces, ce qui me permet de formuler les caractères du genre mieux qu'il ne l’a fait.

Mûles : Palpes courts, inégaux; leur dernier article légèrement triangulaire. Mandibules médiocres, robustes, presque planes en dessus, simples au bout, bidentées en dedans. Labre tantôt pareil à celui des Raesus, tantôt horizontal. Tète plus longue que large, parcourue par un fin sillon aboutissant au sommet de l’épistome; front triangulairement échancré en avant; épistome déprimé, plan, largement échancré antérieurement, Antennes de la longueur des élytres, filiformes et peu à peu atténuées, à articles 1 un peu plus long que 3, 2 assez grand, turbiné, 3 plus court que 4-5 réunis, ceux- ci et 6-11 subégaux; une fossette porifère réticulée au sommet de 3-6, les suivants réticulés dans toute leur longueur. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax transversal, peu et régu- lièrement convexe, presque droit sur les côtés, avec ses angles anté- rieurs arrondis et les postérieurs faiblement échancrés, crénelé sur les côtés, avec la crénelure postérieure dentitorme, finement rugueux et mat en dessus, avec deux callosités contiguës sur le disque et une

(1) Bull. Mosc. 1838, I, p. 187, pl. 3, f. k (Aulacopus id, L. Redtenb. Faun. Austr. ed. 2, p. 840 ; L. Fairm. Gener. d. Col. d'Europ.; Cérambyc. p. 117, pl. 36, f. 163-164, G' 9; Aul. robustus, von Heyd., Stettin. entom. Zeit. 1844, p. 15).

(2) Syn. Mazzonon Newm., Dej.

REMPHANIDES. 107

le long de la base, presque mates aussi et peu apparentes. Écus- son plus long que large, arrondi en arrière. Élytres médiocrement convexes, plus ou moins allongées, subparallèles, avec leur angle su- tural brièvement épineux. Pattes longues et robustes; cuisses li- néaires, les antérieures âpres ; toutes munies en dessous de deux rangées d'aspérités ; jambes fortement comprimées ; l’angle terminal externe des antérieures bi-épineux au bout; toutes munies én dedans et en dehors d'épines parfois absentes aux postérieures ; 4 article des tarses de longueur normale. Abdomen finement rugueux et mat, avec une bordure luisante au bord postérieur de ses quatre 4er segments; le dernier transversal, subtronqué en arrière. Saillie mésosternale large, parallèle, subhorizontale, fortement et triangu- lairement échancrée en arrière. Saillie prosternale droite, assez saillante, arrondie au bout. Corps médiocrement allongé, glabre en dessus, ailé.

Femelles : Antennes atteignant à peine la moitié des élytres; leur 4er article de 4/3 au moins plus long que 3. Prothorax rétréci en avant, denticulé ou subépineux sur les côtés, densément et très-fine- ment pointillé, parfois lisse, sur toute sa surface en dessus. Pattes plus courtes et armées presque de mème. Abdomen lisse ou fine- ment pointillé; son dernier segment abdominal arrondi en arrière.

Une particularité propre à ces insectes est la faiblesse de leur ponc- tuation, et même son absence, surtout chez les mâles. Leur corps toutentier paraît lisse à la vue simple; celui des femelles l'est un peu moins. Ce caractère leur est propre parmi tous les Prionides de la section actuelle et les rend aisés à reconnaître.

L'espèce que Serville a connue et qu'il a nommée suturalis, est un grand insecte des archipels indiens, noir ou d’un brun rougeâtre, avec les élytres fauves et ornées sur la suture d’une bande brunâtre, assez large à la base de ces organes et peu à peu rétrécie en arrière ; les bords latéraux des élytres présentent une bordure semblable. Les deux autres espèces qui me sont connues sont d’un noir profond et assez brillant (1).

REMPHAN.

Warenn. Trans. of the entom. Soc. I, p. 67. Mâle : Palpes des Raapmpopus. Mandibules allongées, robustes,

(1) L'une est le Mallodon Manillæ de M. Newman (The Entomol. p. 247) rapportée plus tard (ibid. p. 352) par lui aux CNemopuires, mais étrangère à ce genre; elle est des îles Philippines et de taille médiocre. L'autre, s’il faut en croire les collections de Paris elle existe, serait le Mallodon javanum de Déjean, Cat, 6d. 3, p. 342; elle est inédite. L’insecte que M. J. Thomson a re- gardé comme étant cette espèce de Dejean et sur lequel il a fondé son genre Hysrarus, est très-différent, ainsi qu’on le verra plus loin,

108 LONGICORNES.

droites, arquées et simples au bout, fortement bidentées en dedans, Labre vertical, transversal, concave, arrondi en avant. Tête plus longue que large, sillonnée en dessus, concave entre les yeux et les antennes; son épistome un peu concave, échancré en arc en avant, Antennes dépassant plus ou moins le milieu des élytres, à articles 4 un peu plus long que 3, robuste, en massue déprimée, scabre en dessous, 3 aussi long que 4-5 réunis, muni de quelques petites épi- nes en dessous et d'une à son sommet, ainsi que 4-5, ceux-ci ainsi que 6-11 grèles, subégaux; une dépression porifère au sommet de 3-5, un sillon sur les suivants; les derniers sillonnés sur leurs deux faces. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax presque plan, en carré transversal, un peu rétréci et tronqué en avant, avec ses angles antérieurs très-saillants, densément et irrégulièrement den- ticulé sur les côtés, surtout aux angles, finement rugueux et mat en dessus, avec quatre callosités luisantes et transversales sur le disque; les deux médianes plus grandes et précédées de deux fossettes to- menteuses. Éeusson un peu allongé, arrondi en arrière. Élytres peu convexes, allongées, légèrement oblongo-ovales, arrondies en arrière, avec leur angle sutural épineux, pas plus larges que le pro- thorax à leur base; leur rebord latéral élargi en arrière des épaules. Pattes longues et robustes; cuisses et jambes rugueuses et àpres, surtout les quatre antérieures ; les 1"** épineuses en dessus et en des- sous, les 2% en dehors et en dedans ; les antérieures de celles-ci brus- quement élargies et bidentées en dehors à leur extrémité ; tarses lar- ges et déprimés, surtout les antérieurs, à article 1 presque aussi long que 2-3 réunis.— Abdomen finement granuleux et mat, opaque, avec le bord postérieur des quatre 1°" segments lisse et luisant, le dernier transversal, légèrement sinué et densément cilié au bout. Saillie mésosternale assez large, horizontale, parallèle, échancrée au bout. Saillie prosternale fléchie, assez saillante. Corps allongé, large, glabre, ailé.

M. Waterhouse ne parle pas de la femelle et je ne la connais pas davantage. L'espèce (1) sur laquelle il a fondé le genre est un grand insecte des Indes-Orientales, remarquable par sa forme large et dé- primée, la sculpture de ses élytres qui consiste en granulations ex- trèmement fines, et sa livrée d’un brun noirâtre avec les élytres d’un fauve un peu rembruni. Il y a dans les collections un petit nombre d’espèces qui présentent kes mômes caractères génériques, avec ces deux différences que les angles antérieurs de leur prothorax sont peu saillants et leurs cuisses dépourvues d’épines en dessus. Elles sont à l'espèce typique ce que, par exemple, la plupart des MacRoTOMA sont à la M. serripes.

(1) R. Hopei, Waterh. loc. cit. pl. 8, f. 1. Reichei, B. Perroud, Mélang. entom, IV, p. 144, pl. 1, f. 4, © ; Nouyelle-Calédonie (An hujus Gener.?).

REMPHANIDES, 109

AGRIANOME. J. Tuows, Syst. Cerambyc. p. 300 (1).

Mèmes caractères que les RemPHan, sauf les différences suivantes :

Mâle : Mandibules plus courtes, munies en dehors d’une petite dent avant leur extrémité. Antennes presque aussi ou un peu moins longues que le corps, moins robustes à leur base, à articles À exacte- ment de la longueur de 3, médiocrement robuste, 3 plus grêle, sans épine à son sommet, ainsi que 4-5 ; système porifère indistinct. Prothorax convexe, à angles antérieurs nullement saillants, denticulé sur les côtés, avec la dent des angles postérieurs plus saillante que les autres, finement rugueux en dessus, avec deux callosités luisantes, corrodées, triangulaires et accolées sur le disque, une ligne de mème nature le long de la base et quelques autres sur les côtés. Élytres plus parallèles ; leur rebord latéral non dilaté en arrière des épaules. Pattes moins rugueuses ; toutes les cuisses inérmes en dessus (2); tarses moins larges, à article 4 aussi long que 2-3 réunis. Abdo- men granuleux également , avec le bord postérieur des quatre 4ers lisse et brillant, mais les deux 4°* ayant de chaque côté une dépres- sion corrodée, et les deux suivants, à leur base, une ligne transversale terminée à chaque extrémité par une dépression pareille.— Le surplus comme chez les REmPHAN.

Femelle : Mandibules courtes. Antennes n'atteignant que les 2/3 postérieurs des élytres. Prothorax rugueux et sans callosités en dessus, rétréci en avant, coupé obliquement aux angles postérieurs, finement crénelé sur les côtés, aveo la dentelure postérieure plus dé- veloppée que les autres et un peu redressée. Abdomen non gra- nuleux et luisant.

Le type du genre est le Mallodon Fairmairei de M. Montrouzier, grand insecte de la Nouvelle-Calédonie, d'un brun rougeâtre plus ou moins clair en déssous, passant au noir sur la tête et le prothorax, avec les élytres d’un fauve testacé et finement rugueuses. M. Pascoe en à décrit une espèce voisine, mais bien distincte, originaire de l’Aus- tralie et qu'il a placée parmi les Macrorowa (3).

(1) Syn. Mazonon, Montrouz. Ann. d, 1. Soc. entom. 1861, p. 280. Ma- CROTOMA Pascoo.

(2) Les épines des jambes varient comme de coutume. Dans mon exemplaire, celles des quatre pattes postérieures sont bien développées, tandis que dans Un autre que m'acommuniqué M. C. A. Dobrn, elles sont presque absentes aux Pattes postérieures et très-peu prononcées aux intermédiaires.

(3) M. gemella, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, AY;1D AD. L

110 LONGICORNES.

EURYNASSA. J. Taows. Syst. Cerambyc. p. 303 (1).

Mâles : Palpes des précédents. Mandibules médiocres, robustes, arquées et aiguës au bout, uni- ou bidentées en dedans.— Labre ver- tical, concave, densément cilié, parfois indistinet. Tête assez forte, aussi longue que large, sillonnée, déclive et plane sur le front; celui- ci subtronqué en avant; épistome triangulaire, court.— Antennes at- teignant le milieu des é6lytres, filiformes, atténuées au bout, à arti- cles 4 gros, aussi long que 3, déprimé, arqué, 3 un peu plus grand que 4, les suivants décroissant peu à peu ; une fossette porifère allon- gée au sommet de 3-5; un sillon complet sur 6-11. Yeux forte- ment séparés en dessus. Prothorax transversal, subquadrangulaire, finement granuleux et mat en dessus, plus ou moins déprimé sur le disque, avec de nombreuses callosités luisantes et ponctuées sur sa surface, légèrement trisinué en avant, avec ses angles antérieurs à peine saillants et les postérieurs arrondis, presque droit et régulière- ment denticulé sur les côtés.— Écusson subcordiforme, rugueux, lisse sur ses bords. Élytres presque planes, allongées, parallèles ou gra- duellement rétrécies, arrondies en arrière, avec leur angle sutural subinerme, à peine plus larges en avant que le prothorax. Pattes médiocres, robustes; cuisses munies de deux rangs d’épines en des- sous, parfois absentes aux postérieures ; jambes scabres sur leur face postérieure, toutes épineuses sur leur bord externe seulement ; tar- ses à article À aussi long que 2-3 réunis. Abdomen finement gra- nuleux, opaque, avec une bande postérieure lisse et deux fossettes latérales, lisses également sur ses quatre segments; le trans- versal, échancré et densément cilié au bout. Métasternum granu- leux et opaque, comme l'abdomen, sauf un grand espace médian de forme triangulaire, à sommet dirigé en ävant.— Saillie mésosternale assez large, horizontale, subparallèle, échancrée en arrière. Saillie prosternalo plane, droite, saillante et spatuliforme postérieurement. Corps allongé, déprimé, subcunéiforme ou parallèle, glabre en des- sus. Femelles inconnues (2).

L'un des genres les plus distincts du groupe actuel, pour ce qui concerne les mâles, ne füt-ce que par la granulation et l’opacité d'une grande partie du métasternum. Mais ses espèces, dont plusieurs ont

(1) Syn. MazcopoN Pascoe.

(2) M. J. Thomson décrit comme étant celle du Servillei, un insecte qu'il à bien voulu mettre à ma disposition, mais qui, d’après ses caractères et son facies, ne peut pas appartenir au genre actuel. J'ai sous les yeux plusieurs au- ires femelles qui lui ressemblent, mais je ne connais aucuns mâles auxquels on puisse les rapporter avec certitude.

REMPHANIDES: #11

été décrites (4), sont difficiles à reconnaître par suite de leur grande ressemblance, surtout sous le rapport des callosités de leur prothorax qui, chez toutes, consistent en deux grandes plaques discoïdales trian- gulaires et accolées, deux autres linéaires, latérades, et une bande basilaire, transversale, envoyant dans son milieu un rameau étroit vers les callosités du disque. Ce sont, pour la plupart, de grands in- sécles, d’un brun ferrugineux assez brillant, passant au noir sur la tête et le prothorax ; leurs élytres sont plus ou moins, en général fine- ment, rugueuses. Tous sont propres à l'Australie.

TEISPES. J. Taows. Syst. Cerambyc. p. 304.

Mâle : Palpes des précédents, avec leur dernier article à peine trian- gulaire. Mandibules médiocres, robustes, arrondies dès leur base, aiguës au bout, unidentées au côté interne. Labre vertical, con- cave, arrondi et cilié sur son bord inférieur. Tète forte, subtrans- versale, sillonnée en dessus, presque plane entre les yeux et les an- tennes; son épistome enfoncé, plan, tronqué en avant. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, filiformes, à articles 1 court, mais un peu plus long que 3, robuste, déprimé, arqué, 3-11 subégaux, 6-11 sillonnés sur leur bord interne dans toute leur lon- gueur., Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax transver- sal, graduellement rétréci en arrière et tronqué obliquement aux an- gles postérieurs, trisinué en avant, avec les angles antérieurs un peu saillants, crénélé sur les côtés, largement déprimé, luisant et subcal- leux sur le disque, finement granuleux et mat sur ses bords latéraux. Écusson subcordiforme. Élytres médiocrement allongées, très- peu couvexes, légèrement arrondies dans leur milieu, subinermes à l'angle sutural, pas plus larges que le prothorax en avant. Pattes assez longues, robustes ; cuisses un peu élargies à leur base, les qua- tre postérieures munies en dessous, près de leur sommet, de deux

(1) La plus ancienne est très-prohablement le Mallodon australis de M. Bois- duval (Faune de l'Océan. IL, p. 465), bien que plusieurs espèces appartenant à des genres différents, existent sous ce nom dans les collections. £. Servillei, 3. Thoms. loc, cit. Mallod. figuratum, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser, 2, V, p. 14. Mall. Odewahni, Pascoe, The Journ. of Entom. IE, p. 242. M. Pascoe a bien voulu me communiquer ces deux espèces ainsi qu’une autre beaucoup plus petite et inédite.

Le M. jejunum du même auteur (The Journ. of Entom. loc, cil. p. 243), que j'ai également sous les yeux, semble, au premier coup-d’œil, appartenir au genre actuel, surtout par la forme et les callosités de son prothorax; mais son abdomen non granuleux, larmature de ses jambes, etc., montrent qu'il lui est étranger. Il doit former un genre à part, intermédiaire entre celui-ci et les Taisres qui suivent.

412 LONGICORNES.

rangs de petites épines; jambes antérieures et intermédiaires épi- neuses en dehors, les épines de celles-ci peu nombreuses; les 4res ayant leur angle externe uni-épineux ; tarses médiocrement larges, à article { presque aussi long que 2-3 réunis. Abdomen luisant; son dernier segment transversal, subtronqué et cilié en arrière. Saillie mésosternale assez large, horizontale, subparallèle, rebordée sur les côtés, tronquée et échancrée en arrière. Saillie prosternale droite, assez saillante et lanciforme postérieurement. Corps assez allongé, large, déprimé, glabre en dessus.

Femelle : Mandibules et tète plus petites (1). Prothorax plus convexe, grossièrement ponctué en dessus, avec le disque plus lisse, subcalleux et luisant, un peu rétréci en avant, fortement et irrégu- lièrement deuticulé sur les côtés et sur les troncatures des angles pos- térieurs. Pattes moins robustes ; leurs cuisses un peu arrondies en dessous; les épines des quatre jambes antérieures moins nom- breuses.

Le mâle a complétement le facies d’un Mazronow, la femelle un peu moins. La brièveté du et du articles des antennes, et l’ar- mature des pattes, réunies au facies en question, constituent les prin- cipaux caractères du genre. Il ne comprend qu'une espèce (2) de l'Australie boréale (dorsalis Thoms.), d'assez grande taille, d’un noir brunâtre, avec l'abdomen et les élytres fauves. Ces organes, chez le mäle, sont densément ponetués et ont près de leur bord latéral un assez large sillon abrégé en avant, avec des vestiges peu apparents de {rois lignes saillantes; ceux de la femelle sont rugueux et les sillons ainsi que les lignes saillantes dont il vient d'être question, sont beau- coup plus marqués chez elle.

CNEMOPLITES. New. The Entomol. p. 351 (3).

Mûles : Palpes médiocres, peu inégaux ; leur dernier article légè- rement triangulaire. Mandibules subverticales, médiocres, assez robustes, droites, arquées et aiguës au bout, unidentées en dedans. Labre vertical, concave, subarrondi et cilié sur son bord inférieur. Tète un peu plus longue que large, finement sillonnée en dessus,

(1) Les antennes manquent dans l’exemplaire de la collection de M.J. Thom- son que j'ai sous les yeux, sauf le 1er article qniest plus faible que chez le mâle, mais, du reste, pareil.

(2) I en a, dans la collectior de M. le comte Mniszech, une seconde espèce, beaucoup plus grande et de forme plus allongée, mais comme elle n’est repré- sentée que par un exemplaire femelle, il serait sans utilité de la décrire. Elle est également de l’Australie.

(3) Syn. Hensenus, Newm. The Zool. 1844, p. 415.

REMPHANIDES. 113

plus ou moins excavée entre les yeux; son épistome enfoncé, plan, coupé carrément ou légèrement échancré en arc. Antennes au maximum de la longueur des 2/3 des élytres, filiformes, atténuées au bout, à articles 1 au moins de la longueur de 3, forme variable, 3 aussi long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-11 subégaux ; une dépression oblongue au sommet de 3-4, plus allongée sur 5, occupant toute la longueur de 6-9, 10-11 sillonnés et réticulés.— Yeux assez fortement séparés en dessus, Prothorax transversal, médioérement convexe ou déprimé sur le disque, fortement ponctué et rugueux, sans callo- sités, trisinué en avant, avec ses angles antérieurs peu saillants, droit ou légèrement arrondi et denticulé sur les côtés dans toute leur éten- due ; ses angles postérieurs le plus souvent dentiformes et un peu redressés, Écusson subcordiforme ou arrondi en arrière. Ely- tres peu convexes, parallèles, arrondies et raremeut (edulis, cephalo- tes) inermes à l’angle sutural, un peu plus ou pas plus larges que le prothorax à leur base. Pattes assez longues, robustes; cuisses briè- vement. épineuses sur deux rangs à leur extrémité en dessous, rare- ment (cephalotes) inermes; jambes antérieures un peu concaves en dehors, dilatées et bidentées à leur extrémité externe, plus ou moins âpres sur leur face inférieure et denticulées (les dents en général peu nombreuses) sur leur tranche externe, les autres inermes; tarses à ar- ticle 1 presque aussi long que 2-3 réunis. Abdomen densément revêtu d'une brosse de longs poils fins d’un jaune doré, avec une bande lisse sur le bord postérieur de ses quatre 44 segments, le 5e transversal, sinué au bout. Saillie mésosternale assez large, sub- parallèle, horizontale, concave, un peu échancrée en arrière. —Saillie prosternale droite ou un peu fléchie, saillante et arrondie postérieu- rement. Corps plus moins allongé, parallèle, glabre ou non en dessus.

Femelles :‘Antennes dépassant à peine ou non le milieu des ély- tres. Prothorax un peu rétréci en avant, plus inégal en dessus et plus fortement denticulé latéralement. Pattes plus faibles et plus lisses ; les dents des jambes antérieures moins nombreuses et plus pe- tites (1). Abdomen glabre et luisant ; son dernier segment tantôt presque pareil à celui des mâles, tantôt allongé et arrondi au bout.

Genre propre à l'Australie et trop brièvement défini par M. New- man qui y a, en outre, introduit des éléments étrangers (2). Plus tard,

(1) I ya dans les collections des femelles qui appartiennent manifestement Au genre, et dont les jambes en question sont complétement inermes en dehors; mais entre elles et les exemplaires normaux du même sexe, or trouve tous les passages.

(2) La formule qu'il en donne se borne à ce peu de mots : « Protibiis ex- Curvalis extus spinosis. » L'espèce typique (cdulis Newm.) a les élytres iner- mes à l'angle sutural, M, Newman lui donne pour congénères les deux espèces

Coléoptères. Tome VIII. ë

A14 LONGICORNES:

il a fondé de nouveau, sous le nom de Henmerius, d'après une es- pèce (1) parfaitement conforme, génériquement parlant, au type pri- mitif.

Le caractère essentiel du genre consiste dans la présence d’épines aux jambes antérieures seulement chez les deux sexes, puis, pour ce qui concerne les mâles, en l'absence de callosités sur le prothorax et la vestiture remarquable de l'abdomen. Ces insectes sont d'assez grande taille ; toutes les espèces que j'ai sous les yeux sont d’un brun mar- ron presque mat en dessus une seule exception près) et ont les ély- tres rugoso-vermiculées, avec de très-faibles lignes saillantes ; toutes également ont la poitrine plus ou moins villeuse.

ARIMASPES. J. Tous. Syst. Cerambyc. p. 301.

Je n’adopte qu'avec la plus grande hésitation ce genre établi sur un exemplaire mâle (2) ; il ne se distingue, en effet, des CNEMOPLITES que par les faibles caractères suivants :

Mâle : Antennes presque de la longueur des 3/4 du corps; leur sys- tème porifère consistant en une fossette nettement limitée, simple ou ovale au sommet de leurs articles 3-4, plus allongée et double sur 5-9

suivantes : 10 Prionus spinicollis, Mac-Leay in King's Surv. of the coasts of Austral. 11; Append. p. 449. Mac-Leay n’a décrit que la @ de cette espèce qui e peut appartenir au genre actuel, ses jambes étant toutes épineuses. M. Newman émet l'opinion qu’elle est identique avec le Mallodon australis, Boisduv. Faun. d. l'Océan. IL, p. 465. Le type de ce dernier n’existe dans au- cune des collections de Paris, et les espèces que j’y ai trouvées inscrites sous ce rom, appartenaient à trois genres différents très-distinots de celui-ci. Il est démontré pour moi que cet insecte est une Eurynassa mâle, comme je l'ai dit plus heut. Mallodon Manille, Newm. The Entomol. p.247. Cet insecte est tout-à-fait étranger au genre actuel et appartient, ainsi qu’on l’a vu précédem- ment, au genre Rarupopus de Serville.

(1) H. impar, Newm. loc. cit. Cet insecte est extrêmement voisin du Cne- moplites edulis, mais ses élytres sont épineuses à l'angle sutural.

Je n'hésite pas à comprendre dans le genre le Mallodon cephalotes de ML. Pascoo (The Journ. of Entom. Il, p. 242), grande espèce qui s’écarte des précédentes par la grosseur de la tête chez le mâle, ses mandibules plus longues, ses an- tennes plus courtes, sans système porifére, et surtout par l'absence d’épines à toutes les jarnbes, mais qui, pour tout le reste, est à l’état normal. À la ri- gueur sès jambes inermes le classent parmi es Mallodontides, mais l’épaisse brosse de poils dont son obdomen est revêtu le fait aisément reconnaitre pour ce qu'il est réellement. q

(2) M. J. Thomson a cru posséder la femelle, mais l'insecte de sa collection qu'il a regardé comme {elle et que j'ai sous les yeux, est la femelle du Cnemo- plites edulis, comme lui-même l'a inscrit avec doute sur l'étiquette qui l’accom- pagee,

REMPHANIDES. 4145

qui en ont, de plus, une petite à leur base ; 10-41 réticulés sur toute leur surface. Prothorax régulièrement convexe, déprimé et cana- liculé dans son milieu, grossièrement ponctué, mais non IUgUEUX, sur toute sa surface, arrondi et crénelé sur les côtés et aux angles postérieurs.— Jambes antérieures villeuses en dessous dans leur moi- tié terminale. Corps plus court, finement pubescent en dessus.

Cette pubescence, le moindre allongement du corps, la forme et la sculpture du prothorax donnent à l’unique espèce (Howei Thoms.) un facies assez différent de celui des CNEMOPLITES, Mais ces caractères sont plutôt spécifiques que génériques. L'abdomen est tomenteux comme dans le genre précédent et les élytres sont brièvement épi- neuses à l'angle sutural. Cet insecte est également de l'Australie.

DIOCLIDES. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 302.

fâle : Organes buccaux des Cnemorrres. Tôte assez petite, à peine plus longue que large, finement sillonnée en dessus, un peu excavée entre les yeux, concave entre les antennes; son épistome con- cave, largement échancré en avant. Antennes un peu plus courtes que les élytres, déprimées, à articles 1 aussi long que 3, en massue déprimée, 3 un peu plus grand que 4, anguleux à son sommet ex- terne, ainsi que 4-10, 41 plus long que celui-ci; une double fossette porifère allongée au sommet de 3, les suivants fortement sillonnés tant en dessus qu’en dessous.— Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax transversal, finement villeux, non déprimé et sans cal- losités sur le disque, un peu rétréci en avant, avec ses angles anté- rieurs non saillants, presque droit et denticulé sur les côtés, avec ses angles postérieurs dentiformes.— Écusson arrondi en arrière. Ély- tres peu convexes, allongées, légèrement rétrécies et arrondies en ar- rière, subépineuses à l'angle sutural, sensiblement plus larges en avant que le prothorax.— Pattes médiocres, robustes; cuisses un peu âpres en dessous à leur extrémité ; jambes inermes, comprimées, peu à peu élargies; tarses assez larges, à article 4 aussi grand que 2-3 réunis, Dernier segment abdominal transversal, sinué et cilié au bout.— Saillie mésosternale assez large, concave, horizontale, échan- crée au bout, Saillie prosternale assez convexe, un peu fléchie, üès-saillante et lancHorme en arrière, Corps assez allongé, glabre sur les élytres, ailé. Femelle inconnue (1).

(1) Selon M. 3. Thomson ce serait, au contraire, le mâle qui serait inconnu, Mais la longueur des antennes et forme du dernier segment abdominal me portent à croire que l’exemplaire qu'il a décrit comme une femelle et qu'il à eu l'obligeance de me communiquer, est, au contraire, un mâle. Un autre, qu’il à bien voulu m’envoyer comme étant l1 femelle, n’en diffère absolument en

116 LONGICORNES:

Genre très-distinct dans le groupe actuel par la structure de ses antennes. L'unique espèce qui le compose (prionoides Thoms.) à le facies, la livrée et la sculpture des Prionus de forme déprimée. Elle est originaire de l'Australie.

OLETHRIUS. J. Tuous. Essai, etc., p. 316 (1).

Mûles : Palpes médiocres, robustes, inégaux; leur dernier article triangulaire, un peu arqué.— Mandibules presque aussi longues que la tête, très-robustes, carénées en dessus (la carène s’arrêtant avant leur sommet et terminée par une dent), aiguës au bout, fortement bi- ou tridentées en dedans.— Labre de forme variable.— Tête pas plus longue que large, finement sillonnée sur le vertex, triangulairement concave entre les antennes; son épistome transversal, échancré et ci- lié en avant, Antennes de la longueur des 4/5 des élytres, filifor- mes, atténuées au bout, à articles À assez robuste, plus long que 3, en cône renversé, 3 de 4/3 plus long que 4, celui-ci et 5-11 décrois- sant peu à peu; une fossette porifère au sommet de 3-6, les suivants sillonnés. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax transversal, quadrangulaire, médiocrement convexe, fortement ponc- tué et rugueux, avec des espaces mal limités et luisants sur le disque, subtronqué aux angles postérieurs, les antérieurs peu saillants, den- sément crénélé sur les côtés. Écusson arrondi en arrière. Ély- tres amples, médiocrement convexes, allongées, légèrement arrondies dans leur milieu, ainsi qu'en arrière, avec l’angle sutural épineux, à peine plus larges que le prothorax en avant; leur rebord latéral assez large partout, mais surtout en avant. Pattes longues et robustes ; cuisses et jambes plus ou moins scabres, surtout les antérieures ; les premières sublinéaires ; jambes antérieures dilatées et bidentées en dehors à leur extrémité ; tarses de la même paire très-larges, tous à article 4 plus court que 2-3 réunis. Segments 2-4 de l'abdomen anguleux à leur extrémité, 5 transversal, tronqué et densément cilié en arrière.— Saillie mésosternale large, horizontale, parallèle, échan- crée en arrière.— Saillie prosternale horizontale, assez convexe, sail- lante et-lanciforme postérieurement.— Corps médiocrement allongé, large, massif, très-finement pubescent en dessus, ailé.

T'emelles : Mandibules plus courtes, faiblement carénées en dessus. _ Antennes moins robustes, ne dépassant pas le milieu des élytres. __ Prothorax rétréci en avant, également calleux et luisant sur le dis- que ; la postérieure de ses crénelures latérales plus forte que les au-

rien. J'ai sous les yeux cinq exemplaires de l'espèce; lous sont complétement sembiables. (1) Syn. Mazzopon Montrouz,

REMPHANIDES. 417

tres et un peu redressée. Pattes moins robustes et beaucoup plus lisses ; leurs tarses antérieurs moins larges.

Parmi les caractères qui précèdent, le plus remarquable est l'angle que forment les segments intermédiaires de l’abdomen à leur extré- mité (1). Il existe dans les deux sexes, mais un peu moins prononcé chez les femelles.

Le genre est propre à la Polynésie et a pour type un très-grand in- secte (tyrannus Thoms.) des Nouvelles-Hébrides. M. Montrouzier en a décrit quelques autres espèces plus petites de la Nouvelle-Calédonie et j'ai vu dans les collections plusieurs femelles qui en font partie, mais qu'on ne peut déterminer exactement en l'absence de leurs mâles.

Ces insectes sont tous d’un brun noirâtre assez brillant et sujet à de- venir rougeltre. Leurs élytres sont plus ou moins densément ponc-- tuées et souvent en même temps rugueuses. La sculpture du pro- thorax ne diffère pas beaucoup dans les deux sexes (2).

MALLODONHOPLUS. J. Tous. Essai, etc., p. 320,

Mâle : Palpes médiocres, robustes, inégaux; leur dernier article légèrement triangulaire et un peu arqué. Mandibules assez lon- gues, subhorizontales, {rès-robustes, carénées en dessus, villeuses, arquées, larges, bifides et tronquées au bout. Labre transversal, subvertical, un peu concave, arrondi en avant, Tète forte, trans- versale, sillonnée en dessus, presque plane et un peu déclive entre les yeux; son épistome enfoncé, plan, coupé presque carrément et cilié en avant. Antennes atteignant à peine le milieu des élytres, filiformes, à articles 4 plus long que 3, robuste, déprimé et forte- ment arqué, 3 pas plus long que 4, celui-ci et 5-10 égaux, 11 plus long que 10; une fossette porifère allongée sur 8, les suivants sillonnés dans toute leur longueur. Yeux fortement séparés, Prothorax

(1) Suivant M. Montrouzier, ce caractère n’existerait pas chez le macro- thoraæ. J'ai cette espèce sous les yeux et trouve ces segments faitscomme chez les autres. Il faut cependant ajouter que chez certains exemplaires de toutes les espèces ce caractère est peu prononcé. à

(2) Les quatre espèces décrites en ce moment peuvent se répartir dans deux sections, d’après la forme du labre.

À Labre au moins aussi long que large, en triangle aigu et brusquement recourbé en dessous à son extrémité : O. tyrannus, J. Thoms. Essai, ete., loc, cit; Nouvelles-Hébrides, scabripennis, J. Thoms. Syst. Cerambye, p. 577 ; îles Fidji,

B Labre transversal, subvertical, concave en avant, arrondi sur son bordlibre : Mallod. Edwardsii, macrothoraz, Montrouz, Ann. d, 1. Soc. entom, 1861, p.283; Nouvelle-Calédonie,

118 LONGICORNES.

transversal, peu convexe , grossièrement ponctué, lisse et brillant, mais sans callosités sur le disque, un peu élargi et tronqué en avant, avec ses angles antérieurs larges et peu saillants, coupé obliquement aux postérieurs, droit et faiblement crénelé sur les côtés, avec une épine plus forte en arrière. Ecusson arrondi postérieurement. Elytres peu convexes, allongées, subparallèles, arrondies et épineuses à l'angle sutural en arrière, un peu plus larges en avant que la baso du prothorax. Pattes assez courtes, robustes ; cuisses linéaires; jambes un peu élargies au bout, avec leur angle terminal externe den- tiforme ; toutes assez fortement épineuses en dehors; tarses médio- cres, à article 4 moins long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal transversal, sinué en arrière. Saillie mésosternale sub- parallèle, horizontale, échancrée en arrière. Saillie prosternale droite, assez saillante, renflée et tronquée postérieurement. Corps allongé, parallèle, large, glabre en dessus.

Femelle : Mandibules subverticales, beaucoup plus courtes et moins robustes, aiguës au bout et unidentées en dedans. Antennes un peu plus courtes. Prothorax plus fortement crénelé latéralement, Dernier segment abdominal beaucoup moins transversal et faible- ment arrondi en arrière.

On n'en connaît qu’une espèce (1) de Colombie ayant le facies des MazLopon femelles de forme médiocrement large. Elle est de grande taille, d'un brun rougeâtre brillant, avec la tête et le prothorax noirs. Ses élytres sont fortement ponctuées et ridées, sans lignes saillantes.

MALLODONOPSIS. J. Taows. Essai, elc., p. 317.

Mâle : Palpes du genre précédent. Mandibules subverticales, assez longues, très-robustes, fortement arquées, élargies et bifides à leur extrémité, avec une forte dent près de leur base. Labre ver- tical, un peu concave, fortement arrondi sur son bord inférieur. Tête forte, subtransversale, sillonnée en dessus, presque plane entre les yeux; épistome transversal, plan, tronqué et muni d'un gros bour- relet en avant. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, filiformes, à articles 4 du double plus long que 3, en massue dé- primée et arquée, 3 à peine plus long que 4, celui-ci et 5-10 subégaux ; une fossette porifère allongée au sommet de 3, 4-8 sillonnés sur toute leur surface en dessous, 9-11 en dessous et en dessus. Yeux forte- ment séparés en dessus. Prothorax transversal, déprimé, inégal, ponctué et assez luisant sur le disque, déclive et excessivement ru- gueux sur ses bords latéraux, tronqué en avant, avec ses angles anté-

(1) M. nobdis, 3. Thoms. loc. cit. (M. meæicanus, J. Thoms. Syst. Cerambyc. p. 305, par suite d’un lapsus calarni).

REMPHANIDES , 119

rieurs larges et assez saillants, presque droit et fortement denticulé sur les côtés, les dentelures irrégulières et inégales. Elytres mé- diocrement convexes, allongées, légèrement arrondies sur les côtés en arrière de leur milieu, épineuses à l'angle sutural, à peine plus larges en avant que le prothorax; leur rebord latéral un peu élargi à sa base.— Pattes médiocres, robustes, surtout les antérieures qui sont très-âpres; cuisses ‘en dessous, près de leur sommet, et jambes au côté interne, munies de petites dentelures obsolètes aux jambes postérieures; toutes les jambes ayant leur angle terminal externe fortement épineux ; tarses à article 4 aussi long que 2-3 réunis. Dernier segment abdo- minal fortement transversal, un peu sinué au bout, Saillie méso- sternale assez large, horizontale, subparallèle, échancrée en arrière. Saillie prosternale convexe, saillante et fléchie postérieurement. Corps allongé, large, glabre en dessus.

Femelle : Mandibules plus courtes, moins robustes, droites et ar- quées au bout, bidentées en dedans.— Tête plus petite, Antennes atteignant à peine le milieu des élytres. Prothorax semblable, mais plus fortement épineux sur les côtés. Pattes moins robustes, beau- coup plus lisses; cuisses et jambes inermes. Dernier segment ab- dominal moins transversal, sinué au bout.

Par suite de la faiblesse de l’armature des jambes chez les mâles et de son absence complète chez les femelles, ce genre serait peut-être mieux à sa place parmi les Mallodontides, M. J. Thomson l'avait placé primitivement, que dans le groupe actuel il l'a classé en der- nier lieu (1).

L'unique espèce (2) qu’il contient est un grand insecte du Mexique, noir, avec les élytres d’un brun-marron mat. Ces organes sontremar- quables par la finesse de leur ponctuation qui est telle qu’ils paraissent lisses à la vue simple.

BASITOXUS. A. Senv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1832, p. 174.

Serville a rapporté deux espèces à ce genre : l’une (armatus) dont il n'a connu que le mâle, l’autre (Maillei) dont il n'avait, au contraire, que la femelle à sa disposition. Je me trouve dans les mêmes condi- tions que lui, mais ces deux insectes sont, à certains égards, si diffé- rents qu'il ne m'est pas démontré qu'ils appartiennent au mème genre. La formule suivante est pan conséquent rédigée exclusivement sur l'armatus.

Mûle : Palpes courts, robustes, inégaux; leur dernier article faible-

(1) Syst. Cerambyc. p. 305. (2) M. mexicanus, %. Thoms. loc. cit. (nobilis, J. Thoms. Syst. Cerambyc. loc. cit,, par suite d'un lapsus calami).

120 LONGICORNES.

ment triangulaire. Mandibules subverticales, médiocres, robus- tes, concaves en dessus, arquées et aiguës au bout, fortement bi- dentées au côté interne. Labre horizontal, transversal, arrondi en avant. Tête forte, finement sillonnée sur le vertex, plus forte- ment à la partie antérieure du front, celui-ci plan et très-déclive; épistome transversal, tronqué en avant. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, filiformes, à articles 4 assez gros, médiocre, fortement déprimé et arqué, plus long que 3, celui-ci et 4-41 sub- égaux; une dépression porifère peu apparente au sommet de 3-4, un sillon de même nature sur les suivants. Yeux fortement séparés en dessus, Prothorax presque aussi long que large, bisinué à sa base, avec un lobe médian saillant et ses angles postérieurs coupés oblique- ment; rectangulaire, non tranchant et crénelé sur les côtés, avec la crénelure postérieure dentiforme, et ses angles antérieurs un peu saillants; déprimé et rugueux en dessus, avec un espace luisant et ponctué sur le disque; ses flancs renflés, arrondis et un peu visibles d’en haut, Ecusson arrondi en arrière. Elytres peu convexes, al- longées, subparallèles, arrondies en arrière et inermes à l'angle su- tural. Pattes médiocres, robustes; cuisses linéaires; jambes peu à peu élargies au bout, avec leur angle apical externe inerme ; les an- térieures finement épineuses en dehors; tarses courts. Dernier seg- ment abdominal transversal, sinué et densément cilié au bout, Saillie mésosternale horizontale, assez large, un peu rétrécie et échan- crée en arrière, Saillie prosternale droite, médiocrement saillante ét obtuse au bout. Corps allongé, glabre en dessus, ailé. Fe- melle inconnue.

Le B. armatus est un assez grand insecte noir, avec les élytres d’un brun-marron très-clair, sujet à passer au fauve presque pur; ces or- anes sont assez fortement rugueux à leur base et simplement cha- Éinés dans le reste de leur étendue..Il est originaire du Brésil et fort rare dans les collections.

PHYSOPLEURUS.

Je ne connais que le màle de l'espèce typique de ce genre; il ne diffère de celui du Basitoæus armatus que par les caractères sui- vants :

Prothorax un peu plus large que long, déprimé en dessus, convexe en dessous, renflé et régulièrement arrondi sur les côtés, tant dans le sens antéro-postérieur que dans le sens vertical, faiblernent bisinué à sa base, tronqué en avant, muni de chaque côté en dessus, à une assez grande distance de ses bords latéraux, d’une faible carène aboutissant en avant aux angles antérieurs, qui sont un peu saillants, et terminée en arrière par une épine redressée, représentant les angles postérieurs. Toutes les jambes épineuses sur leur bord ex-

REMPHANIDES. 121

terne; les épines assez nombreuses aux antérieures, faibles et dis- tantes aux quatre postérieures. .

Les deux carènes supérieures du prothorax représentent évidem- ment les arêtes latérales ordinaires du pronotum, lesquelles, par suite du renflement considérable des côtés du prothorax, ont été refoulées en dessus. En dessous, il n’existe aucun vestige des sutures qui parent, en règle générale, les épisternums prothoraciques du proster- num. Malgré tout ce qu'a d’anormal une pareille forme du prothorax, il se pourrait qu'elle ne fût qu’une exagération, en quelque sorte monstrueuse, de ce qui existe en vestige dans le genre précédent. Si l'on découvre des passages, celui-ci devra alors être supprimé. L'u- nique espèce (1) qu'il contient m'a été communiquée par M. C. A. Dohrn ; je lai revue, depuis, dans la collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris.

Note.

Le genre suivant appartient très-probablement aux Remphanides, mais ayant été établi sur le sexe femelle seulement, il n’est pas pos- sible de lui assigner sa place parmi ceux qui précèdent. Cette femelle diffère, du reste, de toutes celles du groupe actuel qui sont con- nues, ce qui autorise à croire que son mâle doit former un genre lrès-distinct.

XAURUS.

Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 410.

Femelle : Palpes médiocres, un peu inégaux, très-robustes; leur dernier article subeupuliforme, un peu déprimé. Mandibules ver- ticales, médiocres, aiguës au bout, inermes et tranchantes en dedans. Labre vertical, concave, arrondi sur son bord libre. Tète petite, : finement sillonnée; son front fortement échancré en are en avant; épistome très-grand, très-concave, rhomboïdal, échancré antérieure- ment. Antennes atteignant à peine le milieu des élytres, un peu épaissies au bout, à articles 1 égal à 3, en massue déprimée el arqute, 3 un peu plus grand que les suivants, 4-9 subégaux, 40 plus court, 11 beaucoup plus long que lui, déprimé, arrondi au bout. Yeux üssez fortement séparés en dessus. Prothorax fortement trans- versal, rugueux et sans callosités en dessus, convexe sur le disque,

avec quatre élévations disposées transversalement et deux plus pe- tites au milieu de sa base, fortement rétréci en avant, tronqué obli- quement aux angles postérieurs; ceux-ci prolongés en une forte épine

(1) P. Dorhnii. Niger, elytris obseure piceo-rufis, sat nitidus; capite fortiter Punctato-rugoso ; prothorace aræa media Incida, lateribus et subtus confluenter Scrobiculato (potius reticulato); elytris subtilissime sparsim puncetulatis, Long, (mandib, exclus.) 50 millim. Habit, Venezuela.

122 LONGICORNES.

triangulaire, en avant de laquelle les côtés sont crénelés. Ecusson arrondi en arrière. Elytres médiocrement convexes, très-allongées, parallèles, tronquées en arrière, avec leur angle externe arrondi et la suture épineuse. Pattes assez longues, inermes (1); angle términal externe des jambes dentiforme; tarses médiocres. Dernier segment abdominal largement arrondi en arrière. Saillie mésosternale assez étroite, rétrécie et tronquée postérieurement. Saillie prosternale horizontale, canaliculée, brusquement rétrécie en une pointe obtuse au bout et assez longue. Corps très-allongé, médiocrement large, glabre, sauf sur la poitrine; celle-ci faiblement pubescente.

L'unique espèce (depsarius Pasc.) du genre est originaire de la Malaisie (Morty), de grande taille et en entier d’un fauve clair et bril- lant; ses élytres sont assez finement rugueuses et sans lignes sail- lantes, J'en dois la connaissance à l’obligeance de M, Pascoe.

Grourz XX. Mallodontides,

Languette courte, entière en avant; ses palpes contigus. Lobe des mâchoires grêle, villeux. —- Mandibules de longueur variable, en général plus ou moins saillantes.— Antennes de 11 articles, filiformes, dépassant très-rarement le milieu des élytres, à article À au moins aussi long que 3. Yeux entiers. Prothorax différent selon le sexe; celui des mâles plus ou moins rugueux et mal, avec des callo- sités luisantes. Pattes courtes chez la plupart, toujours inermes; article des tarses bilobé.

Il n’y a, à proprement parler, qu’un seul caractère, l'absence com- plète d’épines et même d’aspérités aux paites, qui sépare ce groupe _du précédent, et comme quelques Remphanides présentent ce carac- tère soit normalement, soit accidentellement, la séparation entre les deux groupes est, à la rigueur, nulle. Aussi n’adoptai-je celui-ci, fondé par M. J. Thomson, qu'avec hésitation. Les genres américains qui terminent les Remphanides donnent une idée exacte du facies de la plupart de ses espèces. Il n’a pas tout à fait ici l'étendue que lui à donnée M. J. Thomson (2). Outre les Basrroxus, j'en ai retranché trois genres (HysTATUS, PLATYGNATHUS, COLPODERUS) qu'il y à compris et qui appartiennent à un type très-différent. Dans cet état, le groupe se compose des sept genres suivants qui sont répartis à peu près éga- lement entre le nouveau et l’ancien continent; un seul (MALLODON) est commun à tous deux.

(1). Cette absence d’épines aux pattes ne prouve pas que le mâle en goit privé; il peut en être ici comme chez les CNEMOPLITES.

(2) Syst. Cerambyc. p. 305. Depuis, M. J, Thomson a publié une Révision du groupe dans sa « Physis », [, p. 85. *

MALLODONTIDES. 123

I, Prothorax denticulé ou crénelé (parfois très-faiblement) sur ses côtés ; les callosités de sa surface divisées en plusieurs par- ties par des intervalles ponctués.

a Ecusson ni granuleux ni sillonné sur la ligne médiane.

b Antennes à art. 1 dépassant fortement le bord postérieur des yeux.

Saillie prosternale fortement carénée : Stenodontes. _— . plane : Dendroblaptus. bb Antennes à art. 1 ne dépassant pas le bord postérieur des yeux. e Episternums métathoraciques très-étroits, échancrés en arc dans toute leur longueur ; Nothopleurus. ce très-larges, rectilignes au côté interne. Elytres très-finement pointillées, parfois lisses à l’œil pu : Mallodon. —. criblées de gros points enfoncés : Opheltes. aa Ecusson granuleux et sillonné sur Ja ligne médiane : Chias- meles. IT. Prothorax simplement rebordé sur les côtés ; callosités indivi- ses occupant toute sa surface, sauf ses bords latéraux : Archetypus.

Genre incerlæ sedis : Cronodagus.

STENODONTES. A. SEnv. Ann. d, L. Soc. entom. I, p. 173 (1).

Mâles : Palpes longs et peu robustes, très-inégaux ; le dernier article de tous en triangle allongé et arqué. Mandibules plus longues que la tête, horizontales, légèrement villeuses en dedans, circonserivant un grand espace vide, presque droites, puis arquées et aiguës au bout, bidentées au côté interne; ces dents parfois (damicornis) très- faibles. Labre grand, en triangle aigu, transversal, sinué sur ses côtés, horizontal. Antennes de la longueur des 2/3 du corps, par- fois (damicornis) presque aussi longues que lui; leur 1* article mé- diocrement robuste, dépassant fortement le bord postérieur des yeux, en cône ou en massue. Prothorax échancré aux angles postérieurs, l'échancrure limitée en avant par une épine plus ou moins saillante ; ces angles eux-mêmes aigus. Elytres légèrement convexes, un peu arrondies sur les côtés, atténuées en arrière. Saillie prosternale fortement carénée dans toute sa longueur, la carène assez étroite et arrondie, Le surplus comme chez les MALLODON.

Femelles : Mandibules plus courtes que la tête, crénelées et biden- tées on dedans. Antennes atteignant au maximum le milieu des élytres, à article 1 moins robuste et plus court.

(1) Syn, Cenambyx Linu., Drury. Prionus Fab., Oliv.

124 LONGICORNES.

La longueur relative du 4* article des antennes, l’échancrure des angles postérieurs du prothorax et la convexité des élytres distin- guent, au premier coup-d'œil, ces insectes des MALLODON. Ils égalent et parfois même (damicornis) surpassent, sous le rapport de la taille, les plus grauds de ces derniers. Leur livrée et leur sculpture sont les mêmes, mais ils sont bien moins nombreux et leur distribution géo- graphique est plus limitée. On n’en a encore décrit que deux espèces qui sont confinées dans les grandes Antilles (1).

DENDROBLAPTUS. . CuevroL. Rev. et Mag. à. Zool. 1864, p. 179.

Genre voisin des SrenoponTes qui précèdent et n’en différant que par les particularités suivantes :

Mâle : Palpes plus longs et plus grèles. Mandibules aussi lon- gues, graduellement arquées et très-aiguës au bout, inermes en dedans, longuement et finement villeuses au côté interne. Pro- thorax semblable, avec ses angles postérieurs non échancrés, épineux et un peu redressés, muni en dessus de deux plaques triangulaires, discoïdales, antérieures, pubescentes, et de chaque côté de deux lignes de mème nature, très-étroites et un peu obliques. Episternums métathoraciques médiocrement larges, subparallèles. Saillie méso- sternale tronquée et légèrement tridentée en arrière. Saillie pro- sternale large, plane, parallèle, tronquée postérieurement. Corps finement pubescent partout. Femelle inconnue.

La place que M. Chevrolat assigne à ce genre immédiatement à côté des SreNononTES, est manifestement celle qui lui convient, Il ne comprend qu'un grand insecte (flavibarbus Chevrol.) de l'ile de Cuba, atteignant jusqu'à 72 millimètres de longueur, d’un brun noi- râtre mat, avec les élytres d’un fauve de cannelle, parfois en entier de la première de ces couleurs. La ponctuation des élytres est aussi tine que chez les SrexoponTes, mais sa tète et son prothorax sont sen- siblement moins rugueux que ceux de ces derniers.

(1) S. damicornis, Linn. Mantis. I, p. 532 ; Fab. Syst. EL. Il, p. 262; Drury, I. 1, pl. 38, f. 1 o'; Jamaïque, Cuba. mandibularis, Fab. Syst. El. I, p. 261 (exsertus, Oliv. Entom. IV, 66, pl. 8, f. 31, O; Palis.-Beauv. Ins. d'A- frig. et d’Amér. Col. pl. 1, og var.; mêmes pays.

Dejean (Cat. éd. 3, p. 342) en mentionne deux autres espèces sous les noms de lœvigatus et capra. Le premier, qui est de la taille du mandibularis et noir, ne peut-être, comme il le dit, le Prion. lœvigatus de Palisot-Beauvois (loc. cit. p. 227, pl. 35, f. 5), insecte trois fois plus petit, de couleur testacée et à mandibules trop courtes pour une femelle du genre actuel.

MALLODONTIDES. 195

NOTHOPLEURUS.

Mâle : Organes buccaux des MarLonon. Tôte forte, subverticale, finement sillonnée en dessus, plane et déclive sur le front; épistome très-court, en arc de cercle. Antennes des MAzLoDON. Yeux for- tement séparés en dessus, entiers. Prothorax transversal, légère- ment rétréci en arrière, tronqué en avant, avec ses angles peu sail- lants, régulièrement convexe, brillant et sans callosités sur le disque, rugueux sur ses bords latéraux, irrégulièrement denticulé sur les côtés. Ecusson transversal, arrondi en arrière. Elytres médio- crement convexes, allongées, subparallèles, arrondies ct inermes en arrière, à peine plus larges que le prothorax à leur base. Pattes assez longues, du reste pareilles à celles des MazLopon. Dernier segment abdominal fortement transversal, arrondi en arrière. Épisternums métathoraciques très-étroits, échancrés en are au côté interne dans toute leur étendue, tronqués à leurs deux extrémités. Saillie mésosternale large, subhorizontale, échancrée en arrière. Saillie prosternale droite, sülonnée de chaque côté, peu saillante et arrondie postérieurement. Corps allongé, glabre en dessus. Femelle inconnue.

La forme tout à fait insolite des épisternums métathoraciques ne permet pas de confondre ce genre avec aucun de ceux du groupe actuel ni même de la Sous-Famille entière. Par la sculpture du pro- thorax, il se rapproche des SreNopowres. Son unique espèce (1) est un grand et bel insecte du Yucatan dont je dois la connaissance à mon savant ami M. C. A. Dohrn.

MALLODON. A. Senv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1832, p. 176 (2).

Mâles : Palpes courts, épais, plus ou moins inégaux, à dernier ar- ticle triangulaire. Mandibules de longueur variable, très-robustes, carénées en dessus, tomenteuses et pluridentées en dedans, arquées et simples au bout, circonscrivant un espace vide. Labre subver- tical, triangulaire, concave en avant. Tète forte, transversale, dé- live et un peu concave sur le front; épistome très-court, plus ou moins échancré et villeux en avant ; la dépression jugulaire fortement

(1) N. ebéninus. Ater, nitidus, capite grosse denseque punctato; prothorace disco Levi, nitido sparsimque punctulato, lateribus eroso ; elytris oculo nudo levibus, a medio ad apicem late vageque sulcatis; pectore lateribus denso uchraceo-tomentoso, medio glabro, abdomine segmentis 2-4 postice anguste aurantiacis, Long. (mandib. exclus.) 45 miilim.

(2 Syn. Arcactoenaruus, J. Thoms. Essai, ete. p. 320. Ceramyx Linné, Pronus Fab., Oliv., Say, ete. Cnemortres Newm®

126 LONGICORNES.

rugueuse, comme vermiculée. Antennes assez robustés, déprimées, dépassant un peu au maximum le milieu des élytres, à articles 1 en massue arquée, plus long que 3, celui-ci tantôt un peu, tantôt à peine plus grand que 4, 5-11 subégaux; une fossette porifère au sommet de 8, plus grande sur les suivants, les derniers réticulés, Yeux fortement séparés. Prothorax transversal, subquadrangu- laire, avec ses angles antérieurs larges et saillants, les postérieurs nuls ou brièvement épineux, Lisinué à sa base, finement crénelé ou den- ticulé, parfois subépineux sur les côtés, plus ou moins corrodé sur les côtés en dessus, avec le disque lisse et muni de callosités dépri- mées très-variables. Ecusson subcordiforme ou arrondi en arrière. Elytres déprimées, subparallèles, larges, à peine épineuses à l'an- gle sutural, débordant faiblement le prothorax à leur base. Pattes médiocres, robustes, comprimées ; angle terminal externe des jambes dentiforme ; tarses courts. Dernier segment abdominal fortement transversal, entier, Saillie mésosternale assez large, parallèle, ho- rizontale et échancrée en arrière. Saillie prosternale droite, en gé- néral bisillonnée, plus ou moins saillante en arrière, obtuse au bout. Corps large, déprimé, glabre, sauf sur la poitrine.

Femelle : Tête plus petite. Mandibules plus courtes, en général denticulées dans toute leur longueur et faiblement villeuses au côté interne. Antennes un peu plus courtes, Prothorax plus arrondi et plus fortement crénelé sur les côtés. Dernier segment abdominal beaucoup moins court. É

Insectes de grande taille et très-homogènes sous le rapport de la livrée. Tous, en effet, sont d'un brun-marron ou d’un noir assez bril- lant, en général plus foncé sur la tête er le prothorax; la sculpture de ce dernier varie beaucoup, tandis que les élytres sont presque toujours lisses à l'œil nu et, au lieu de lignes saillantes, ne présen- tent ordinairement que de vagues et larges sillons longitudinaux.

M.J. Thomson a divisé le genre en deux (1) : les MALLODON à man- dibules allongées et horizontales chez les mâles, avec le prothorax crénelé latéralement (2), et les APLAGIOGNATAUS chez lesquels les pre-

(1) M. Chevrolat (Ann. d. I. Soc. entom. 1862, p. 273), s'appuyant sur quel- ques différences das Ja forme et la longueur des palpes, à proposé également de ne laisser dans le genre que le maæillosus et trois autres espèces des An- tilles qu'il ne nomme pas, Mais la différence en question est si légère qu'à peine a-t-elle une valeur de section.

(2) En dernier lieu (Physis, I, p. 92), il y rapporte 20 esp. dans l'ordre sui- vaut: M. gagatinum, megacephalum, Germar, Ins. spec. nov. p. 468 ; Brésil. spinibarbe Linné (maæillosum Oliv.); Amér. du Sud intertropicale, ot cipitale, Chevrolatii, Venezuela; degeneratum, Amér.bor.; plagiatum, Cayenne, costipenne, À. While, Longic. of the Brit. Mus. p.45; Guinée.—Downesii, Hope, Ann. a. Mag. obnat. Hist. XI, p. 366; (lœvipenne White); mème pays. prozimum, Madagascar. arabicum, Buquet, Rev. zool. 1843, p. 390;

MALLODONTIDES. 197

mières sont médiocres, subverticales dans les deux sexes et le pro- thorax pluri-épineux sur les côtés, crénelé, avec le voisinage de sa base épineux (1). Maïs ces caractères, en partie sexuels, ne me paraissent pas génériques.

Sauf une espèce propre à l'Arabie, les MarLonon sont confinés en Amérique et en Afrique. Les espèces des Indes-Orientales et de l'Aus- tralie qu'on a décrites sous ce nom, appartiennent à d’autres genres et, pour la plupart, aux Remphanides.

OPHELTES. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 306.

Mèmes caractères que le MazLonow, avec les différences suivantes :

Mâle : Mandibules assez courtes, à peine villeuses, concaves en dessus, droites, puis arquées et aiguës au bout, pluridentées au côté interne. Labre horizontal, arrondi en avant, cilié. -- Prothorax en carré transversal, coupé carrément en avant, avec ses angles anté- rieurs très-saillants, droit et crénelé sur les côtés, convexe et aplani sur le disque, avec des callosités linéaires, fortement rugueux sur ses bords latéraux. Elytres assez convexes, criblées de gros points en- foncés.

Femelle : Mandibules plus petites. Prothorax fortement rétréci en avant, échancré aux angles postérieurs, les antérieurs beaucoup saillants; fortement et irrégulièrement dentelé sur les côtés, avec ses angles postérieurs dentiformes, robustes et un peu redressés ; con- vexe, inégal, ponctué et luisant sur le disque.

Arabie, columbianum, masticator, Colombie; bonariense, Plata. angus- latum, À. White, loc. cit. p. 44; Mexique. Germarii, Brésil; Orbignyi, Plata; subcancellatum, Brésil. maæillosum, Fab. Syst. EL IT, p. 264; Cuba. Carplor, Choyrol, Ann. d. 1. Soc. entom, 1862, p. 273; Cuba, herma- Phroditum, Colombie. ,

(1) Les espèces sont toutes de l'Amérique du Nord ou des Antilles. M. J, Thomson (Physis, I, p. 90) en énumère huit: Cnem. spinosus, Newm. in Charlesw. Mag. of nat. Hist. IV, p. 194; Moxique.— Cer. melanopus, Linné, Syst. nat. II, D. 623 (crenulatus Drury, dasystomus Haldem.); Amér. bor, Prion. cilipes, Say, Journ. of the Acad. of Philad. IE, p. 327 (M. simplicicolle, bi-impressum Haldem.); Amér. bor. M. serratulus, 3. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. Of Philad. VIE, p. 82; Texas. M. costulatus, J. L. Le Conte, Journ. of the Acad, of Philad. Ser. 2, I; p.111 (spinibarbe Haldem.); Géorgie, Prion. da- Syslomus, Say, ibid. Ser. 1, Ii, p.423; Amér. bor.— 4. serratus, J. Thoms. Syst. Cerambye. p. 578; Mexique. Prion. tuberculatus, Palis.-Beauv. Ins. d'Afr, et d’Amér. p. 216, Col. pl. 24, f. 2; Haity.

Les deux espèces suivantes lui sont restées inconnues : Prion. dentatus, Fab. Syst. I, p. 263; tlo St.-Barthélemy (Antilles). -- M. gnatho, À. White, loc, tit. p. 45; Honduras. La suivante lui à échappé : M, gnatho, 3. L. Le Conte, Proceed. loc. cit, X, 1858, p. 81; Sonora.

128 LONGICORNES.

Ces caractères, comparés avec ceux des MALLoDON, sont assez l6- gers, mais l'espèce typique (auriculatus Thoms.) a un facies si dif- férent de ces derniers qu'elle ne peut guère leur être associée. Ce facies est surtout à la plus grande convexité des élytres et à leur ponctuation qui ressemble à celle d'un à coudre. Get insecte, ori- ginaire de la Nouvelle-Calédonie, est de grande taille, noir sur la tête et le prothorax, d’un beau rouge-brun brillant sur les élytres et de la même nuance en dessous, mais plus foncée et mate sur la poi- trine et les pattes. M. J. Thomson en a décrit une seconde espèce (1) des Indes-Orientales, mais qu'il ne rapporte qu'avec doute au genre.

CHIASMETES. PascoE, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 411, note (2).

Mäle : Palpes très-courts, robustes, inégaux; leur dernier article à peine triangulaire. Mandibules très-courtes, verticales, robustes, fortement arquées et bifides au bout. Labre vertical, concave, tron- qué sur son bord libre. Tète médiocre, courte, verticale, plane sur le front; épistome transversalement linéaire. Antennes ne dépas- sant pas le tiers antérieur des élytres, grèles, filiformes, à articles 1 gros, court, déprimé, en carré long, 3-11 égaux; une fossette porifère peu apparente au sommet de 3, convertie en un sillon sur 4-8; 9-11 sillonnés. —-Yeux fortement séparés en dessus; faiblement sinués. Prothorax transversal, avec ses angles antérieurs un peu saillants et les postérieurs tronqués obliquement, droit et crénelé sur les côtés, déprimé, granuleux et muni de callosités compliquées sur le disque. Ecusson cordiforme, granuleux, divisé par un sillon longitudinal lisse. Elytres médiocrement convexes, relativement peu allongées, parallèles, arrondies et inermes en arrière, pas plus larges que le prothorax en avant. Pattes courtes, très-robustes, comprimées ; cuisses linéaires ; jambes larges, tronquées à leur extrémité, avec leur angle externe inerme; tarses assez longs et larges, à article 1 plus court que 2-3 réunis. Abdomen très-finement granuleux et mat, avec le bord postérieur de ses quatre 1%* segments lisse et brillant; le transversal, à peine sinué au bout. Saillie mésosternale large, un peu rétrécie, tronquée et échancrée en arrière. Saillie pro- sternale droite, plane, peu saillante et arrondie postérieurement. Corps médiocrement allongé, large, glabre en dessus.

Femelle : Plus allongée et relativement plus étroite. Prothorax un peu rétréci en avant, plus convexe et inégal en dessus, brillant,

(1) O. obesus, J. Thoms, Syst. Cerambyc. p. 578.

(2) Syn. Cuusmus, J. Thoms. Essai, ete. p. 318; nom déjà employé par M. Mulsant (Opusc. entom. VI, p. 115) pour des Hémiptères homoptères, Mazzopon Buquet, Erichs. Macnoroma Blanch,

MALLODONTIDES. 129

mais sans callosités sur le disque; ses angles postérieurs un peu sail- lants et redressés. Pattes beaucoup plus faibles. Abdomen lisse et brillant; son dernier segment plus long et tronqué au bout.

A ces caractères sexuels s'ajoute une différence très-considérable dans la sculpture du prothorax. En dehors de ses callosités, celui du mâle est finement rugueux et couvert de nombreuses petites granu- lations, tandis que celui de la femelle est extrèmement rugueux et corrodé, sauf un espace lisse au milieu du disque ; son écusson est granuleux comme celui du mâle.

La seule espèce connue (1) du genre est originaire du Chili et du Pérou, de taille médiocre, noire sur la tête etle prothorax, d’un brun rougeàtre sur le reste du corps; ses élytres, ponctuées et rugueuses, surtout à leur base, ont des lignes saillantes assez distinctes. M. J. Thomson l'a retirée, avec raison, des MaLLopon et des MacROToMA parmi lesquels on l'avait placée.

ARCHETYPUS. J. Tnows. Essai, etc. p. 319 (2).

Mâles : Palpes médiocres, robustes, inégaux, à dernier article oblongo-ovale, arqué.— Mandibules horizontales, un peu plus courtes que. la tête, robustes, villeuses, un peu recourbées en bas, arquées ctaiguës au bout, pluridentées en dedans. Labre vertical, con- cave, triangulaire. Tête forte, un peu transversale, régulièrement convexe et sillonnée en dessus ; front limité en avant par une ligne courbe; épistome sublinéaire, en are de cercle. Antennes attei- guant à peine le milieu des élytres, filiformes, à articles 1 gros, plus long que 3, subpyriforme, un peu arqué, 3 pas plus long que #4, ce- lui-ci et5-10 égaux, 11 un peu plus grand; une faible et courte dé- pression porifère sur 3-4, se changeant en un sillon complet sur 5-11. —Yeux fortement séparés en dessus, faiblement sinvés. Prothorax hès-court, largement et fortement déprimé, vaguement pointillé et luisant, avec deux vagües dépressions sur le disque, finement et iès-densément ponctué et mat près de ses angles, peu à peu élargi et largement échancré en avant, faiblement bisinué à sa base, droit et rebordé sur les côtés, Ecusson plus long que large, arrondi en ar- rière, Elytres déprimées, ou un peu convexes, subparallèles, ar- rondies et inermes en arrière, pas plus larges que le prothorax en avant, Pattes assez courtes, égales; cuisses légèrement oblongo- ovales; jambes antérieures bi-épineuses, les autres échancrées à leur

(1) Malloa. gracilicornis, Buquet in Guér.-Ménev. Icon. d. Règn, anim. Ins, texto, p. 215 (Macrot. mellilæ-eques, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 206, Pl.20, f. 6, ©; Mallod. bajulus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 188).

(2) Syn. Marzonon Pascoe.

Coléoptères. Tome VII. 9

130 LONGICORNES:

angle terminal externe ; tarses médiocres, à article À plus court que 2-3 réunis, très-rétréci à sa base. Dernier segment abdominal court, arrondi en arrière. Saillie mésosternale large, parallèle, con- cave, sillonnée, échancrée au bout. Saillie prosternale large, droite, saillante et tridentée en arrière. Corps assez allongé, glabre.

Femelles : Mandibules de moitié plus courtes et glabres. An- tennes n’atteignant que le tiers des élytres. Pattes moins robustes. Dernier segment abdominal aussi transversal, mais subtronqué et sinué en arrière.

L'espèce typique (1) est de moyenne taille pour le groupe actuel et très-déprimée en dessus, surtout le mâle. Ses téguments sont bril- lants, et sa livrée est noire sur la tête, d'un rouge sanguin sur le pro- thorax et d'un fauve testacé sur les élytres; ces dernières paraissent lisses à l'œil nu. J'en ai sous les yeux des exemplaires de la Nouvelle- Guinée, de Bourou, des îles Arrou et de Batchian. M. C. A. Dohrn m'en a communiqué une seconde espèce du premier de ces pays.

Note.

Le genre suivant, que je n'ai pas vu, paraît voisin des ARCHETYPUS, comme le dit M. J. Thomson.

CRONODAGUS. J. Tuoms. Physis, I, p. 88 (2).

Mâle : Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux. Mandibules médiocres, subverticales, larges, bidentées en dedans en avant de leur milieu. Tète grande, prolongéo à la base des man- dibules. article des antennes court, épais, les autres inconnus. Prothorax transversal, presque carré, déprimé sur le disque, avec ses côtés tombants, muni de deux épines aiguës de chaque côté : l’une tout à fait antérieure, l'autre médiane.— Ecusson arrondi. Elytres médiocrement allongées, plus larges en avant que le prothorax, bi- épineuses à leur extrémité (3). Pattes médiocres, subégales; tarses à articles 4-3 égaux. Abdomen à segments subégaux. Saillies mésosternale et prosternale subtriangulaires, allongées.

L'espèce (4) qui a servi à fonder le genre est de taille assez petite

(1) A. parandroides J. Thoms., mais décrite antérieurement par M. Pascoe (Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 15), sous le nom de Mallodon fulvi- penne, d'après des exemplaires des iles Arrou,

(2) Syn. Arcugrypus ? 3. Thoms. in Fauvel, Col. d. 1. Nouv.-Calédon. Bull. d. 1 Soc. Linn. d. Normand. Sér. 2, II, 1867.

(3) La figure citée dans la note suivante, ne présente aucun vestige de ces épines,

(4) Archet.? Deplanchei, J. Thoms. in Fauvel, loc. cit. pl. 1, f. 17.

ZARACIDES,. 131

pour un Prionide et originaire de la Nouvelle-Calédonie. Elle parait être d'un brun-marron passant au noir sur la tête qui est ponctuée ; les élytres le sont vaguement.

GROUPE XXI. Zaracides,

Languette courte, entière en avant; ses palpes contigus Lobe des mâchoires grêle, cilié. —Mandibules au plus médiocres, horizon- tales. Antennes de 41 articles, filiformes, plus courtes que le corps, à article 1 au moins trois fois plus court que 3. Yeux largement sinués ou échancrés, Prothorax des mâles (femelles inconnues) sans callosités sur le disque. Pattes courtes, inermes; 3% article des tarses bilobé.

A ne considérer que les proportions relatives des articles 4 et 3 des antennes, ce groupe devrait être placé avant les deux précédents; mais il so rattache si évidemment aux Arcugrypus qui terminent les Mallodontides, qu’il ne peut être mis ailleurs qu'à leur suite. Il ne comprend jusqu'ici que les deux genres suivants, propres aux archi- pels indiens et composés chacun d'une seule espèce.

I. Bord antérieur de l’épistome formant un épais bourrelet : Neoprion. Il. _ simple : Zarax.

NEOPRION,

Aâle : Palpes très-courts, robustes, inégaux; leur dernier article sublinéaire. Mandibules un peu plus courtes que la tête, très-ro- bustes, carénées en dessus, fortement arquées dès leur base, aiguës au bout, bidentées au côté interne. Labre vertical, concave, ar- rondi sur son bord libre. Tête forte, finement sillonnée en dessus, déclive et légèrement concave entre les yeux ; épistome muni en avant d'un épais bourrelet. Antennes de la longueur des 2/3 du corps, cylindracées, peu à peu atténues, à articles À très-gros et cinq fois plus court que 3, cylindrique, 3 sensiblement plus long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-10 égaux, 11 plus long que 40 et acuminé au bout; une fossette porifère de plus en plus allongée sur 3-11.— Yeux fortement séparés en dessus, largement sinués. Prothorax trans- versal, déprimé, finement ponctué et brillant, avec deux fossettes su- perficielles sur le disque, très-finement granuleux et mat sur ses bords latéraux, largement échancré en arc en avait, coupé oblique- ment aux angles postérieurs, assez fortement bisinué à sa base, droit et non crénelé sur les côtés, avec ses angles postérieurs brièvement dentiformes. Ecusson subcordiforme. Elytres déprimées, allon- gées, parallèles, arrondies et inermes en arrière, pas plus larges que le prothorax en avant, avec les épaules très-obliques.—Pattes courtes,

132 LONGICORNES.

robustes; cuisses oblongo-ovales ; jambes parallèles ; tarses courts, à article 4 moins long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal transversal, arrondi en arrière. Saillie mésosternale étroite, con- cave, atténuée et tronquée en arrière. Saillie prosternale large, plane, peu saillante et tronquée postérieurement. Corps allongé, assez étroit, glabre. Femelle inconnue.

J'établis ce genre sur un insecte (1) de Malaca que m'a communi- qué M. C. A. Dohrn et qui ressemble beaucoup à une PaRANDRA de grande taille, Au premier aspect il paraît congénère de l'Archetypus fulvipennis, mais par les proportions relatives des articles 1 et 3 de ses antennes, il appartient à un groupe tout différent.

ZARAX. Pascos, Ann. à. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 410.

Mâle : Palpes courts, robustes, égaux; leur dernier article légère- ment triangulaire. Mandibules courtes, arquées et aiguës au bout, inermes en dedans. Labre horizontal, faiblement échancré. Tôte aussi longue que large, plane, déclive et sillonnée sur le front; épistome court, largement échancré en avant. Antennes de la lon- gueur de la moitié du corps, assez robustes, peu à peu atténuées, à articles 1 trois fois moins long que 3, celui-ci égal à 4-5 réunis, ceux-ci et 6-11 décroissant peu à peu; une fossette porifère allongée sur 3, un sillon complet sûr 4-11. Yeux largement séparés en dessus, fortement échancrés. Prothorax peu convexe, en carré transversal, largement échaneré en arc en avant, bisinué à sa base, arrondi sur les côtés en arrière, ceux-ci droits en avant et finement rebordés; sans callosités en dessus.— Ecusson cordiforme, aigu en arrière. Elytres médiocrement allongées, déprimées, parallèles, inermes à l'angle sutural. Pattes médiocres, comprimées; cuisses linéaires; jambes peu à peu élargies; tarses médiocres, à articles 1-3 égaux. Dernier segment abdominal largement arrondi en arrière. Saillie méso- sternale horizontale, rétrécie et étroite postérieurement. Saillie pro- sternale plus large, droite, dépassant assez fortement les hanches antérieures, arrondie au bout. Corps médiocrement allongé, dé- primé, glabre. Femelle inconnue.

Genre établi sur une assez petite espèce (ewrypodioides Pase.) de Sumatra paraissant, au premier coup-d’œil, très-voisine des EURYPODA; mais appartenant à la section actuelle par ses épisternums métatho- raciques et au même groupe que les NEOPRION qui précèdent par

(1) N. parandræformis. Fulvo-sanguineus, nitidus, mandibulis antennisque atris; capite sparsim sat grosse punclato; prothorace ante basin parum pro- funde bi-foveolato ; clytris subtilissime punctatis, haud procul a lateribus ob- tuse costatis. Long. (mandibul. exclus.) 40 millim,.

COLPODÉRIDES. 133

l'ensemble de ses caractères. Elle est d’un brun rougeâtre assez bril- lant partout et criblée en dessus de points enfoncés médiocres, sauf sur les bords latéraux du prothorax qui sont très-finement rugueux et mats. Son disque est limité de chaque côté par une étroite saillie longitudinale; les élytres ont chacune trois côtes obtuses assez sail- Jantes et fortement abrégées en avant et en arrière.

Groupe XXII. Colpodérides.

Languette plus ou moins échancrée en avant; ses palpes distants à leur base. Mandibules de la longueur de Ja tête chez les mâles, de forme variable, Antennes plus courtes que le corps, à article 1 au moins aussi long que 3. Yeux fortement échancrés (Omoracus excepté). Prothorax sans callosités ni ponctué sur le disque; ses bords latéraux simplement rebordés ou faiblement crénelés.— Paites en général inermes ; tarses à article 3 non bilobé ou divisé en deux lobes grêles; dans ce cas les trois 127 imparfaitement spongieux eu dessous.

Groupe ambigu, réunissant à un prothorax inerme ou crénelé laté- ralement des caractères empruntés à plusieurs des groupes qui pré- cèdent, à savoir la longueur des mandibules, la division plus ou moins prononcée de la languette en deux lobes, enfin la structure des tarses qui rappellent ceux des Prionides aberrants. Ses formes typi- ques (Cozronerus, Noropaysis) ont un facies prononcé de Lucanides, tandis que des deux autres genres qui le composent, l'un (Omoracus) rappelle de près les Remphanides, et le second (Hysrarus) les Mallo- dontides. Ces deux derniers doivent dès lors être placés en tête. Ces insectes sont propres à l’Afrique, aux Archipels indiens et à la Nou- velle-Guinée.

I. Pattes épineuses ; yeux entiers : Omolagus.

Ï, jinermes; échancrés. a Mandibulesfortement carénéesen dessus, contiguës au repos: Hystatus. aa planes en dessus, falciformes, non

Antennes dépassant à peine le milieu des élytres : Colpoderus. presque aussi longues que le corps : Nolophysis. Genres incertæ sedis : Doræ, Hoploscelis.

E =

OMOTAGUS. Pascoz, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 410. Mûle : Languette divisée en deux lobes épais et divergents ; ses

palpes insérés à leur base. Palpes assez longs, inégaux; leur der- nier arlicle en triangle allongé et arqué. Mandibules verticales,

434 LONGICORNES.

longues, robustes, arquées et aiguës au bout, fortement unidentées en dedans. Labre en triangle curviligne, vertical et concave. Tète forte, aussi large que longue, convexe sur le vertex, déclive et un peu concave sur le front, finement sillonnée dans toute sa lon- gueur; épistome tronqué en avant. Antennes de la longueur de la moitié du corps, filiformes, à articles 4 déprimé, arqué, beaucoup plus long que 3, celui-ci un peu plus grand que les suivants, 4-10 subégaux, 41 plus grand, arrondi au bout; système porifère peu distinct. Yeux fortement séparés en dessus, entiers. Prothorax peu convexe, en cerré transversal, avec ses angles antérieurs peu sail- lants et les postérieurs coupés obliquement, droit et finement crénelé sur les côtés. Ecusson largement arrondi en arrière. Elytres assez convexes, allongées, légèrement arrondies sur les côtés, briève- ment épineuses à l'angle sutural, à peine aussi larges que le pro- thorax en avant. Pattes longues, robustes; cuisses linéaires, mu- nies de deux rangs de petites épines en dessous; jambes ayant leur angle terminal externe dentiforme, épineuses sur un seul rang au côté interne; articles 1-3 des tarses courts, étroits, imparfaitement spongieux en dessous, 3 divisé en deux lobes grèles et parallèles, 4 du double plus grand qu'eux tous réunis. Dernier segment aktlominal rétréci et largement échancré en arrière. Saillie mésosternale large, parallèle. Saillie prosternale droite, un peu convexe, sail- lante postérieurement, arrondie au bout. Corps allongé, massif, glabre. Femelle inconnue.

De tous les genres du groupe actuel, celui-ci est le seul qui ait les pattes épineuses, et ce caractère, ainsi que le facies de son unique espèce (Lacordairei Pasc.), le ferait prendre, de prime-abord, pour un genre de Remphanides, si la structure de sa languette, et surtout celle des tarses, ne démontrait pas que sa place est ici.

Cet insecte est de très-grande taille, et sa livrée lui est propre. En effet, sauf les antennes, les élytres, les pattes et l'abdomen qui sont d’un brun-marron foncé ou noir et assez brillant, tout le reste de son corps est d'un noir profond et mat, en même temps que très- finement alutacé; son prothorax ne présente, pour toute sculpture, que six faibles et petites élévations disposées transversalement dans son milieu et mates comme le reste de sa surface. Il est originaire de la Nouvelle-Guinée (Doréi).

HYSTATUS. 3, Tuows. Essai, etc. p. 321.

Mâle : Languette transversale, légèrement échancrée en arc de cercle et ciliée en avant; ses palpes insérés sur ses bords latéraux. Palpes médiocres, robustes, inégaux; leur dernier article légèrement

_

COLPODÉRIDES. 135

triangulaire et un peu arqué. Mandibules horizontales, presque aussi longues que la tête, très-robustes, carénées en dessus, peu à peu arquées et aiguës au bout, unidentées au bord interne. Labre horizontal, transversalement rhomhoïdal. Tête forte, transversale, finement sillonnée en dessus, déprimée, plane et déclive sur le front ; son épistome très-grand, concave, échancré dans son milieu en avant. _ Antennes dépassant un peu la base des élytres, robustes, déprimées, à articles 1 gros, très-court, en carré long, 3 un peu plus grand que 4, celui-ci et 3-10 subégaux, 41 plus grand que 10 ; une fossette porifère très-marquée et de plus en plus longue sur 3-11. Yeux fortement séparés en dessus, profondément échancrés. Prothorax transversal, largement déprimé, finement ponctué et brillant, avec deux fossettes sur le disque, très-finement granuleux et mat sur ses bords latéraux, tronqué en avant, avec ses angles antérieurs un peu saillants, légè- rement sinué et subarrondi à sa base, droit et faiblement crénelé sur les côtés. Ecusson largement arrondi en arrière. Elytres peu convexes, peu à peu rétrécies, épineuses à l'angle sutural, pas plus larges que le prothorax en avant. Pattes assez courtes, robustes; cuisses linéaires; jambes antérieures dilatées au bout, avec leur angle terminal externe uni-épineux; cet angle bi-épineux aux intermé- . diaires; tarses assez!longs, à articles 1 glabre en dessous, aussi long que 2-3 réunis, ceux-ci excavés en dessus, 3 un peu échancré au bout, 4 du double plus long qu'eux réunis. Abdomen finement rugueux et mat, avec une bande lisse au bord postérieur de ses quatre 4e segments, le fortement transversal, largement arrondi en arrière. Saillie mésosternale large, plane, un peu rétrécie et échancrée en arrière. Saillie prosternale large, plane, droite, assez saillante et arrondie postérieurement. Corps allongé, large, glabre. Femelle : Mandibules plus courtes et moins robustes. Antennes plus gréles; leurs articles subarrondis. Prothorax sans crénelures, multi-épineux sur les côtés. Pattes moins fortes. Abdomen lisse ; son dernier segment plus allongé.

Le mâle a le facies des Mazzopon dont les mandibules sont allon- gées, mais son prothorax est dépourvu de callosités. Il est très-grand, ainsi que la femelle, etoriginaire des archipels indiens. M. J. Thomson à cru que cet insecte était le Malludon javanum de Dejean (1) qui est, ainsi qu'on l'a vu plus haut, un Rapmipopus. C'est par conséquent une espèce inédite (2).

(1) Cat, 6d. 3, p. 342.

(2) H. Thomsonii. Rufus, mandibulis, capite antice antenuisque basi nigris, sat nitidns; prothorace lateribus subtilissime ac densissime granoso, disco Sparsim punctulato ac ante basin bifoveolato; elytris tenuissime punetalis, singulo lineis tribus vix elevatis. Long. (mandib. exclus.) 65 mill, Hab, ins, Java, Borneo, etc.

136 LONGICORNES.

COLPODERUS. A. Serv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 178.

Mâle : Languette profondément divisée en deux lobes épais, ciliés en avant, arrondis au bout et portant les palpes labiaux à leur ex- trémité. Palpes longs, médiocrement inégaux ; leur dernier article en triangle aïlongé. Mandibules aussi longues que la tête, assez ro- bustes, subarrondies, falciformes, circonserivant un grand espace vide, bifides au bout. Labre nul. Tête transversale, régulière- ment convexe, brièvement sillonnée entre les yeux, légèrement déelive en avant; épistome sur le même niveau que le front, linéaire, sinué dans son milieu en avant. Antennes un peu plus longues que la moitié des élytres, assez robustes, déprimées, à articles À gros, de la longueur de 3, en cône renversé et un peu arqué, 3 un peu plus long que 4, celui-ci et 5-10 égaux, 11 un peu plus long; un faible sillon porifère sur 4-11, accompagné au côté interne, d’une dépression ovale sur 3-b, d'un sillon sur 6-11. Yeux très-séparés en dessus, forte- ment échancrés, Prothorax transversal, régulièrement convexe, rétréci en arrière, faiblement bisinué à sa base, tronqué en avant, tranchant et non crénelé sur les côtés, avec ses angles postérieurs subépineux. Écusson arrondi en arrière. Élytres médiocrement convexes , subparallèles, arrondies à leur extrémité, avec l’angle su- tural épineux (1), pas plus larges en avant que la base du prothorax.— Pattes médiocres, robustes ; cuisses linéaires ; jambes carénées sur leur face externe, élargies au bout, l'angle apical externe des antérieures bidenté, le sommet des autres trifide; tarses assez longs, à articles 1 plus grand que 2-3 réunis, très-rétréci etglabre en dessous à sa base, 3 large, non bilobé, concave en dessus, 4 beaucoup plus court qu’eux pris ensemble. Dernier segment abdominal transversal, assez for- tement échancré, l’échancrure bisinuée.—Saillie mésosternale arquée, subverticale et concave en avant, horizentale et subparallèle en ar- rière. Saillie prosternale droite, plane, peu saillante et lanciforme postérieurement, obtuse au bout. Corps allongé, glabre.

Femelle : Plus courte et plus massive que le mäle. Palpes plus courts et plus robustes. Mandibules courtes, arquées et simples au bout, bidentées en dedans. Antennes ne dépassant pas le mi- lieu des élytres. ;

Parmi les caractères qui précèdent, l’un des plus remarquables est la forme de la languette et surtout l'insertion de ses palpes qui est sans autre exemple chez les Prionides. L'unique espèce (cafer Klug) du genre est un bel insecte africain, à facies de Lucanide, d’un noir

(1) Serville l'indique, à tort, comme étant inerme; l’épine est très-distincte et oblique,

COLPODÉRIDES. 437

profond assez brillant, lisse sur la tête et le prothorax, finement pointillé et alutacé sur les élytres. Son habitat paraît s'étendre des envirous du Cap jusqu’à Natal et au Gabon,

NOTOPHYSIS, A. Serv. Ann. d, l. Soc. entom. 1832, p. 158.

Mâle : Languette très-courte, légèrement échancrée en avant ; ses palpes distants. Palpes assez longs, subégaux ; leur dernier article en triangle allongé. Mandibules aussi longues que la tôte, assez robustes, subarrondies, falciformes , circonserivant un grand espace vide, aiguës au bout. Labre indistinct. Tète transversale, fine- ment sillonnée en dessus, bi-impressionnée sur ses tubercules anten- nifères ; épistome très-court, un peu sinué au milieu de son bord an- térieur. Antennes un peu plus courtes que le curps, filiformes, à articles 1 gros, médiocre, subcylindrique , un peu arqué, 3 presque aussi long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-11 égaux; un sillon porifère complet sur 3-11. Yeux très-largement séparés, fortement échan- crés. Prothorax transversal, régulièrement convexe et lisse sur le disque, tronqué en avant et à sa base, échancré aux angles posté- rieurs, droit et sans crénelures sur les côtés. Écusson subcordi- forme. Élytres courtes, médiocrement convexes, subparallèles, ar- rôndies en arrière et subépineuses à l'angle sutural, pas plus larges en avant que le prothorax. Pattes courtes; cuisses sublinéaires 5 jambes antérieures diatées et uni-épineuses à leur sommet externe, celui des quatre autres échancré; toutes finement crénelées en dehors; larses longs, à articles 1 plus grand que 2-3 réunis, grèle et glabre à sa base en dessous, 3 subbilobé, 4 plus court qu'eux pris ensemble. Dernier segment abdominal transversal, sinué au bout. Saillie mésosternale subverticale et concave en avant, étroite, horizontale et tronquée au bout en arrière. Saillie prosternale convexe, peu suil- lante et cunéiforme postérieurement. Corps oblong, glabre. Fe- melle inconnue.

L'espèce typique (lucanoides Serv.) est d'un tiers environ plus pe- tite que le Colpoderus cafer eta un lacies tout aussi prononcé de Lu- canide. Sa livrée et sa sculpture sont les mêmes que celles de ce dernier, avec cette seule différence que chaque élytre présente quel- ques faibles côtes longitudinales, abrégées en avant et en arrière. Il n'en existe dans les collections de Paris que l’exemplaire rapporté de l'Australie (îles des Kangourous), par Péron, au commencement de ce siècle, et qui appartient au Muséum d'Histoire naturelle de Paris Serville et moi en avons pris connaissance.

438 LONGICORNES.

Note.

Le genre suivant appartient probablement au groupe actuel (1), ce que les caractères qui lui sont assignés ne permettent pas d'affirmer avec certitude, .

DORX. New. Ann. of nat. Hist. V, 1840, p. 15.

Facies des Doncus. Tête saillante , longitudinalement sillonnée dans son milieu, Mandibules robustes, arquées en dehors et en dedans, bidentées à leur extrémité, inermes au côté interne. Palpes allongés, subégaux; leur dernier article épaissi. Antennes plus longues que la moitié du corps, déprimées, de 11 articles : 2 très- court, les autres subégaux.— Prothorax un peu plus large que long, plus large en avant qu’à sa base, légèrement sinué sur les côtés. Elytres linéaires, un peu plus larges que le prothorax, convexes sur le disque, arrondies en arrière. Jambes anguleuses, graduellement épaissies, armées à leur extrémité de deux épines aiguës et de deux éperons obtus ; tarses distinctement composés de 5 articles, le count, mais assez visible.

Cette formule n'indique pas la forme du article des tarses et, d’après les expressions dont se sert M. Newman, on ne voit pas bien si le est plus moins développé que chez les PARANDRA, par exemple.

L'espèce typique (pentamera Newm.) est originaire de l'Australie, noire avec les pattes brunes, et ponctuée sur les élytres ; ces dernières sont munies d'une très-courte épiné suturale. La taille de cet in- secte est un peu supérieure à celle de la Notophysis lucanoïdes (2).

Quant au genre suivant, le même facies de Lucanide que lui assi- gne Serville peut seul faire supposer que c'est un genre de Colpodé- rides.

HOPLOSCELIS. A. Senv. Ann, d. L. Soc. entom. 1832, p. 169.

Palpes maxillaires allongés, atteignant presque l'extrémité des mandibules ; leurs articles obconiques, le dernier allongé. Mandi-

(1) M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 309) le place dans son groupe des Cantharocnémites, avec les Norornysis, SCELEOGANTHA et CanTHARoCNEMIS. Le facies d'ün Doncus que M. Newman assigne à son unique espèce, me parait dé- cider la question en faveur du groupe actuel.

(2) II n’y en a de connu jusqu'ici qu’un seul exemplaire, qui de la collection de M. Children, M. Newman en avait pris connaissance, à passé dans celle

COLPODÉRIDES. 139

bules fortes, épaisses, arquées, de longueur moyenne, paraissant inermes intérieurement, creusées' en dessus, larges et tronquées au bout. Tète forte, transversale , presque aussi large que la partie antérieure du prothorax, finement sillonnée sur la ligne médiane. Antennes courtes, de 11 articles courts, déprimés, un peu dentées en scie à partir du 3°; celui-ci un peu plus grand que le 4°, Prothorax presque en Carré transversal, plan sur le disque, légèrement dilaté de chaque côté un peu au-delà du milieu, cette dilatation uni-6pi- neuse. Ecusson court, transversal, arrondi en arrière. Elytres peu allongées, légèrement convexes, arrondies ét mutiques au bout. Pattes assez courtes, fortes; cuisses grosses et comprimées, surtout les postérieures ; jambes inermes en dedans, sensiblement dilatées à leur extrémité, munies en dehors de trois à quatre épines longues et tès-distinctes ; dernier article des tarses aussi long que les trois au- tres réunis.

Le type de ce genre est originaire du Sénégal et a reçu de Serville lenom de lucanoïdes. Sa longueur, y compris les mandibules, est de 55 millimètres, sa livrée d'un noir brillant, avec l'abdomen et la poitrine d'un brun rougeûtre. Sa tète est fortement ponctuée, son prothorax pointillé sur le disque, rugueux sur les bords latéraux, et ses élytres sont couvertes d'une multitude de petites stries dirigées dans tous les sens et qui les font paraître comme chagrinées.

SECTION B.

Épisternums métathoraciques graduellement rétrécis et plus ou moins aigus en arrière (1), Yeux et arètes latérales du pronotum variables.

Les épisternums métathoraciques affectent ici deux formes diffé- rentes qui sont représentées chez les espèces européennes par l’Ægo- soma scabricorne et lo Tragosoma depsarium. Médiocrement rétrécis et obtusément acuminés en arrière chez le premier de ces insectes, ils forment chez le second un triangle renversé, très-large en avant et aigu à son sommet; les épimères qui les accompagnent prennent en même temps une largeur inaccoutumée.

. De leur côté les yeux perdent, dans un assez grand nombre de gen- res, la forme normale qu'ils affectent constamment dans la section pré- cédente, Ils deviennent très-gros, contigus ou très-rapprochés en. des- sus, et leur portion inférieure arrive au niveau du bord antérieur

du Muséum britannique. M. Pascoo m'écrit qu’il paraît ne plus exister dans cet établissement,

(1) Sauf chez les Onrnosowa et les DéLOCHEILUS qui les ont aussi fortement tronqués que dans la section précédente ; ils le sont aussi un peu chez les Eu- RYPODA. Les analogies de ces insèctes obligent d'admettre ces exceptions.

Re

140 LONGICORNES.

des antennes qu'ils embrassent ainsi en dessous. Ce sont, en un mot, des yeux tels qu'il en existe chez la plupart des Cérambycides.

Enfin, dans la moitié environ des genres, les arêtes latérales du pro- notum sont devenues très-fines, ont mème parfois en partie disparu et, quand elles sont entières, sont placées très-bas et décrivent un arc de cercle à concavité supérieure. Il arrive quelquefois que le pronotum n’est pius limité inférieurement que par les sutures qui séparent les épisternums prothoraciques du prosternum ; ses épines seules subsis- tent. Les espèces qui sont dans ce cas ont par conséquent perdu l’un des caractères les plus importants des Prionides et, sauf leur facies, il ne reste plus que le lobe unique des mâchoires pour les distinguer rigoureusement des Cérambycides, beaucoup de ces derniers ayant la languette cornée, ou des hanches très-fortement transversales. Ces espèces sont les membres dégradés du vaste groupe des Prionides sylvains. é

La section est bien moins nombreuse que la précédente, mais ré- pandue sur la plus grande partie du globe. Elle se sous-divise en cinq groupes secondaires.

I. Arètes latérales du pronotum à l’état normal.

Yeux plus ou moins séparés en dessus, de forme normale. OnTHoSOMDES.

très-gros, contigus en dessus; leur portion in- férieureembrassänt lesantennesen dessous. CLOSTÉRIDES, Il. _— très-fines, souvent en partie obsolètes, pla- cées plus ou moins bas quand elles existent.

a Episternums métathoraciques médiocrement larges, en général obtusément acuminés en arrière.

Yeux n’embrassant pas les antennes en dessous. Æcosomines.

embrassant MONODESMIDES. aa Episternumsen triangle renversé, très-larges en avant, aigus en arrière. ® TRAGOSOMIDES.

Groupe XXV. Orthosomides.

Arètes latérales du pronotum à l'état normal. Yeux fortement séparés en dessus, très-rarement (Orrnosowa) rapprochés; leur porss tion inférieure n’embrassant pas les antennes en dessous et plus ou moins distantes des mandibules.— Épisternums métathoraciques mé- diocrement rétrécis et obtusément acuminés en arrière, rarement (OnrHosomA, EuUryPoDA) tronqués.

Quelques-uns de ces insectes (PLATYGNATHUS, surtout CAGODACNUS et Toxeures) ont assez bien conservé le facies des Mallodontides; les autres en ont un qui leur est propre. Les huit genres suivants qu'ils constituent sont répartis entre l’ancien et le nouveau continents.

ORTHOSOMIDES, 141

L. Pronotum denté latéralement. a Antennes à article 2 égal à 1 : Platygnathus. aa très-court. b Corps médiocrement allongé, large, déprimé.

Mandibules saillantes, en pince; prothorax bidenté laté- ralement : Cacodacnus. .

_ courtes; deux épines crochues de chaque côté du prothorax : Toxeutes.

bb Corpsallongé, étroit, parallèle, © Mandibules saillantes, arquées de haut en bas: Stictosomus.

ce courtes, verticales, Yeux faiblement séparés en dessus : Orthosoma. _—- Jargement : Hephialtes.

II. Pronotum simplement rebordé sur les côtés. Elytres munies de côtes très-saillantes : Anacanthus. faibles lignes : Eurypoda.

PLATYGNATHUS. (Der.) A. Senv. Ann. d. l, Soc. entom. 1832, p. 150.

Mâle : Languette très-petite. Palpes médiocres, peu robustes, légèrement inégaux; leur dernier article court, subovale, tronqué au bout. Mandibules saillantes, parfois plus longues que la tête, très- robustes, droites, avec leur pointe seule recourhée, très-larges dans le sens vertical, tranchantes en dessus, canaliculées en dessous, bi- denticulées en dedans près de leur sommet. Labre vertical, trian- gulaire.— Tète transversale, déclive, un peu concave et sillonnée sur le front; celui-ci triangulairement échancré en avant; épistome lar- gement échancré antérieurement.— Antennes presque de la longueur du corps, peu robustes, à articles 1 très-gros, médiocre, subobconi- que, 2 aussi long que lui, 3 d'un tiers environ plus long que 4, celui- oi et 5-11 subégaux.— Yeux fortement séparés en dessus, médiocre- ment échancrés.— Prothorax transversal, carré, rabattu sur les côtés, déprimé et inégal sur le disque, coupé obliquement aux angles pos- térieursy brièvement quadridenticulé de chaque côté. Écusson ar- ndi en arrière. Élytres peu convexes, allongées, parallèles, à épipleures verticales, arrondies en arrière, avec leur angle sutural suh- Épineux, pas plus larges que le prothorax à leur base. Pattes assez courtes, comprimées ; cuisses oblongo-ovales, jambes très-brièvement mucronées au bout; tarses assez larges, à articles 4-2 subégaux.— Der- nier segment abdominal sinué au bout. Saillie mésosternale assez large, un peu concave, horizontale.— Saillie prosternale peu recour- bée en arrière. Corps allongé, subdéprimé, très-finement pubescent.

Femelle : Mandibules déclives, courtes, triquètres, arquées au bout,

142 LONGICORNES.

tranchantes et unidentées en dedans. Antennés de la longueur de la moitié des élytres.— Taille plus grandeet forme relativement plus large.

Des deux espèces de l’île Maurice quo Serville a comprises dans ce genre, une seule, le Prionus octangularis d'Olivier (1) doit probable- ment y rester (2). Cet insecte, de taille moyenne, est d’un noir peu brillant sur la plus grande partie de sa surface et densément ponctué partout, avec plusieurs sillons vagues et incomplets sur les élytres. Le mâle a sur le disque du prothorax une grande callosité luisante profondément échancrée en avant et qui est moins bien limitée chez la femelle.

C’est le seul genre de Prionides chez lequel le article des anten- nes égale le 4% en longueur, et, par suite, l’un des mieux caracté- risés.

CACODACNUS. 3. Tuoms. Essai, elc. p. 325.

Mâle : Languette courte, faiblement échancrée en avant. Palpes médiocres, assez robustes ; leur dernier article en triangle allongé.— Mandibules presque de la longueur de la tête, horizontales, dépri- mées, arquées et circonserivant un espace vide, aiguës au bout, uni- dentées avant leur sommet. Labre horizontal, en triangle curvili- gne, glabre. Tête en carré subéquilatéral, sillonnée en dessus, déclive et concave sur le front; épistome concave, coupé obliquement de chaque côté, avec son bord antérieur saillant et échancré en arc. Antennes de la longueur du corps, peu robustes, filiformes, à ar- ticles 4 très-gros, court, obconique, 3 aussi long que 4-5 réunis, coux- ci et 6-10 décroissant peu à peu, 41 pas plus long que 10, acuminé au bout; une dépression porifère oblongue au sommet de 7-8, les sui- vants couverts de pores très-serrés. Yeux fortement séparés en dessus et en dessous, largement échancrés. Prothorax transversal, plan, finement rugueux et muni de callosités luisantes mal limitées sur le disque, rectiligne sur les côtés dans ses 2/3 antérieurs, avecune petite épine à chaque extrémité de cette partie droite, coupé très- obliquement de chaque côté dans son tiers postérieur. Écusson on triangle curviligne arrondi en arrière. Élytres planes, allongées subparalèles, très-légèrement arrondies sur les côtés, arrondies inermes en arrière, un peu plus larges que le prothorax. Pattes assez longues; cuisses comprimées, en ellipse très-allongée; jambes

(1) Entom. IV, 66, p. 33, pl. VI, f. 19, D; pl. 13, £. 54 ab, 9.

(2) La soconde, que Serville nomme parallelus et dont il fait une section à part, a le 26 article des antennes court et globuleux chez le mâle et les man- dibules courtes et de forme normale dans les deux sexes. Je ne connais pas cet in- secte, mais cs différences me paraissent plus que spécifiques pour un Prionide.

ORTHOSOMIDES. 143

peu à peu élargies; tarses médiocres, à article 4 un peu plus long que 2. Dernier segment abdominal transversal, tronqué dans son milieu en arrière. Saillie mésosternale horizontale, assez large, subparallèle, un peu concave, faiblement échancrée au bout, Sail- lie prosternale presque droite, peu saillante et arrondie en arrière.— Corps allongé, déprimé, glabre, sauf sur la poitrine.

Femelle : Mandibules plus courtes et relativement plus larges. Antennes de la longueur des 2/3 du corps, grossissant un peu à leur extrémité. Prothorax rétréci en avant; ses épines latérales posté- rieures plus longues, son disque plus fortement ponctué. Elytres plus arrondies sur les côtés. Dernier segment abdominal moins transversal, arrondi en arrière. £

Le facies de l'unique espèce (hebridanus Thoms.) du genre est complétement le même que celui du Toxeutes arcuatus de l'Australie qui suit. Sa tête et son prothorax sont fortement ponctués; ses élytres le sont plus finement et ont chacune quatre faibles lignes saillantes, abrégées en avant et subréticulées en arrière; sa livrée varie du brun noirâtre au jaune ferrugineux, et est moins foncée sur les élytres que sur.le reste du corps. Cet insecte est originaire des Nouvelles-Hé- brides (Polynésie).

TOXEUTES. New. Ann. of nat. Hist. V, 1840, p. 15 (1).

Mâle : Languette très-courte, entière en avant. Palpes courts, robustes, peu inégaux ; leur dernier article en triangle subéquilatéral. Mandibules verticales, courtes, robustes, dilatées en dehors, brus- quement arquées et simples au bout, inermes en dedans. Labre court, horizontal, à peine échancré en arc dans son milieu.— Tète sub- transversale, presque plane et déclive sur le front, celui-ci limité par une échancrure en arc de cercle ; épistome fortement déprimé, trian- gulaire et tronqué en avant. Antennes un peu plus longues que la moitié des élytres, médiocrement robustes, filiformes, à articles 1 gros, court, en massue arquée, 3 plus long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-10 décroissant peu à peu, 44 aussi long que 10, obtus au bout; une dépression porifère oblongue sur 6-7, convertie en un sillon complet sur 8; les suivants couverts de pores. Yeux assez fortement séparés en dessus, échancrés. Prothorax transversal, un peu déprimé, ca- nüliculé et muni de deux faibles callosités sur le disque, fortement arrondi latéralement, avec deux épines de chaque côté très-aiguës et atquées : l'une partant des angles antérieurs, l’autre submédiane. Ecusson largement arrondi en arrière. Elytres peu convexes, al-

ul Syn. Oxcnorus, Erichs. Archiv, 1842, 1, p. 219. Prionus Fab., liv,

144 LONGICORNES.

longées, comprimées sous les épaules, puis légèrement élargies et arrondies en arrière, avec l’angle sutural subépineux, un peu plus larges en avant que le prothorax. Pattes médiocres, robustes, com- primées ; cuisses sublinéaires ; jambes faiblement élargies au bout; tarses courts, larges, surtout les antérieurs, à articles 1-2 fortement rétrécis à leur base, celui-là le plus long. Abdomen longuement et densément villeux; son dernier segment abdominal fortement transversal, sinué en arrière. Saillie mésosternale horizontale, étroite, canaliculée, un peu rétrécie et échancrée en arrière. Saillie prosternale dépassant fortement les hanches antérieures, fléchie, ob- tuse à son extrémité. Corps allongé, déprimé, villeux, sauf sur les élytres, ailé. Femelle inconnue,

Les exemplaires assez nombreux que j'ai vus de l'unique espèce du genre étaient tous pareils, sauf la taille, et malgré la brièveté des antennes, m'ont paru être tous des mâles, d'après la vestiture de leur abdomen.

Le genre est un des plus tranchés de ce groupe et a pour type le Prionus arcuatus de Fabricius /1), insecte de taille moyenne pour un Prionide et originaire de la Tasmanie. Sa livrée est d'un noir brunâtre peu brillant, sauf sur les callosités du prothorax ; ce der- nier, ainsi que la tête, sont fortement ponctués; les élytres sont d'un jaune testacé, plus ou moins rembruni à leur base, assez densément ponctuées, et présentent chacune quatre lignes saillantes fortement abrégées en avant, réunies en arrière et dont l’externe, très-écartée des deux autres, est plus prononcée que ces dernières.

Erichson à eru le genre inédit et l'a établi de nouveau, sous le nom d'ONCINOTUS.

STICTOSOMUS. À. Serv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 153 (2).

Mâle : Languette très-courte, tronquée en avant. Palpes assez longs, gréles, inégaux; le dernier des labiaux plus grand que celui des maxillaires; tous en cône très-allongé et tronqué au bout. Mandibules allongées, obliques, un peu recourbées en dessous, arquées à leur extrémité, tranchantes et denticulées en dedans, avec une dent infra-médiane plus forte que les autres. Labre horizontal, très-court, largement échancré en are. Tète forte, saillante, plane et finement sillonnée sur le front; épistome de niveau avec celui-ci, triangulaire, tronqué en avant. Antennes de la longueur des deux tiers du corps, médiocrement robustes, à articles 4 gros,

(1) Mantis. Ins. I, p. 129, et Syst. EL IT, p. 259; Oliv. Entom. IV, 66, p. 3, pl. 10, f. 38. (2) Syn. Onruosoma pars, Casteln. Hist, nat, d. Ins. IL, p. 402.

ORTHOSOMIDES. 445

court, subcylindrique, 3 aussi long que 4-6 réunis, ceux-ci subégaux; une fossette porifère ovale au sommet du 3°, remplacée sur les sui- vants par un sillon complet. Yeux fortement séparés en dessus, faiblement sinués. Prothorax fortement transversal, impressionné sur le disque, tronqué aux angles et muni de trois épines médiocres, surtout la postérieure. Ecusson transversal, arrondi en arrière. Elytres allongées, déprimées sur le disque, parallèles, arrondies en arrière, avec l'angle sutural épineux, pas plus larges que le prothorax à leur base. Pattes assez longues; cuisses sublinéaires, ainsi que les jambes ; tarses médiocres, étroits, à article 4 plus long que 2 aux postérieurs seulement. Dernier segment abdominal transversal, sinué au bout. Saillie mésosternale étroite, horizontale, pluri-sil- lonnée. Saillie prosternale obliquement recourbée en arrière. Corps allongé, linéaire, glabre, ailé.

Femelle : Mandibules plus courtes. Tôte notablement plus pe- tite. Dernier segment abdominal entier au bout.

Serville a, le premier, décrit, sous le nom de semicostatus, l'unique espèce du genre. C’est un assez grand insecte de Cayenne, d’un noir plus moins rougeâtre et peu brillant en dessus, dont la tête et le prothorax sont fortement rugueux, surtout la première, tandis que les élytres sont alutacées et finement pointillées. Chacune de ces der- nières présente quatre lignes très-saillantes réunies à leurs extrémités, dont les deux internes sont effacées à leur base et les deux externes dans leur moitié antérieure.

ORTHOSOMA. A. SERV. Ann, d, 1. Soc. entom, 1832, p. 155 (1).

Mûles : Languette assez saillante, légèrement échancrée en avant. Palpes médiocres, assez robustes ; leur dernier article assez forte- ment triangulaire. Mandibules subverticales, peu saillartes, ro- bustes, arquées et simples au bout, fortement unidentées en dedans. Labre court, horizontal, rétréci et légèrement échancré en avant. Tête médiocre, finement sillonnée sur le verlex, concave et pro- fondément échancrée en triangle antérieurement; épistome déprimé, tiangulaire, largement échancré en avant. Antennes de la lon- sueur des 2/3 du corps, assez robustes, un peu déprimées, à articles 1 médiocre, gros, obconique, 3 un peu plus long que 4, celui-ci et 5-10 subégaux, faiblement dentés en scie, 14 plus grand que 10, subfusi- forme, acuminé au bout; tous, à partir du sommet du 3°, couverts de sillons porifères nombreux et serrés. Yeux médiocrement sé- parés en dessus et en dessous, assez fortement échancrés. Prothorax

= (1) Syn. Cenaunyx, De Geer, Drury, Forster, Prronus Oliv., Fab., Palis.- cauv.

Coléoptères. Tome VIH. 10

.

4146 LONGICORNES.

fortement transversal, peu convexe, tri-épineux de chaque côté, l’6- pine postérieure courte. Ecusson en triangle ourviligne. Elytres allongées, peu convexes, linéaires, arrondies en arrière, avec une pe- tite épine suturale, un peu plus larges que le prothorax à leur base. Pattes longues, assez robustes, fortement comprimées ; cuisses li- néaires; jambes un peu élargies au bout; tarses assez longs, à arti- cle 4 notablement plus grand que 2. Dernier segment abdominal tronqué au bout. Episternums métathoraciques parallèles, tron- qués en arrière. Saillie mésosternale médiocrement large, profon- dément concave, inclinée. Saillie prosternale fortement recourbée en arrière. Corps allongé, linéaire, glabre en dessus, ailé.

Femelle : Elle se distingue faiblement du mâle par le 11° article de ses antennes non.fusiforme et arrondi au bout. Autant que j'en puis juger par les nombreux exemplaires que j'en ai vus, l'épine suturale de ses élytres serait, en outre, dirigée en arrière et non en dedans comme celle du mâle.

Le genre ne comprend qu’une seule espèce (1) commune dans la majeure partie des Etats-Unis et qui se trouve également à Haïty elle paraît être plus rare. Elle est assez grande, d’un brun-marron elair et peu brillant, plus ou moins rembruni sur la partie antérieure du corps. Sa tète est assez rugueuse, son prothorax irrégulièrement ponc- tué et ses élytres, qui le sont plus finement et peu densément, pré- sentent chacune deux à trois faibles lignes saillantes.

Ce genre forme une exception dans la section actuelle, par la forme de ses épisternums métathoraciques; mais il est si évidemment voisin des HepriaLTes qui suivent et qui ont ces pièces à l’état normal, que je n'ai pas cru devoir l'en éloigner.

HEPHIALTES. J. Tuos. Syst. Cerambyc. p. 285 (2).

Genre voisin, mais assez distinet des Orrrosoma dont il diffère, en outre des épisternums métathoraciques, par les caractères suivants : Tête presque plane et légèrement déclive sur le front, le bord an- térieur de celui-ci largement et faiblement échaneré en arc de cer- cle; épistome fortement transversal, concave dans son milieu en avant. Labre horizontal, en triangle curviligne. Antennes à ar-

(1) Cer. pensylvanicus, De Geer, Mém. V, p.99, pl. 13, f. 13 ( C. unicolor, Drury, IN. pl. 37, f. 1; Prion. cylindricus, Fab., Oliv., Entom. IV, 66, pl: 1, f.6; P.sulcatus, Palis.-Beauv. Ins. d’Afr. èt d’Amér, Col. pl. 35, £. 4; Orthos. cylindricum Serv.; O, unicolor Casteln.).

(2) Le nom du genre a déjà été employé avec un léger changement (EpHaL- res), par MM. Blasius et Keyserling, pour des Rapaces nocturnes; Syn. Or- ruosoma Dej., Serv., White. Pnrionus Oliv.

ORTHOSOMIDES. 147

ticle 3 aussi long que 4-5 réunis ;'tous leurs articles très-lisses et

munis en dessous d’une dépression porifère occupant toute leur lon-

guour. Yeux plus fortement séparés en dessus. Prothorax muni

de chaque côté de trois festons dont le médian seul assez saillant; les

intervalles entre eux subcrénelés. Saillie mésosternale horizontale, très-étroite et même parfois (sulcatus) presque nulle entre les han-

ches intermédiaires. <

Les deux sexes ne diffèrent entre eux que par les antennes qui at- teignent les 2/3 des élytres chez les mâles et leur moitié seulement chez les femelles.

Le genre se compose de deux espèces brésiliennes (1) plus petites que l'Orthosoma pensylvanicum, mais ayant une livrée et une sculp- ture analogues.

ANACANTHUS.

A. Senv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, p. 165.

Mâle : Languette petite, faiblement échancrée en avant, Palpes courts, robustes, inégaux; le dernier article de tous assez fortement tiangulaire. —Mandibules verticales, courtes, très-robustes, brusque- ment arquées et aiguës au bout, bi- ou tridentées au côté interne. Labre horizontal, en triangle curviligne. Tète sillonnée en dessus, fortement déclive et un peu concave sur le front; celui-ci triangulai- rement échancré ; épistôme court, tronqué en avant; dépression jugu- laire densément villeuse. Antennes un peu plus courtes que les élytres, à articles À médiocre, gros, subparallèle et déprimé, 3 plus robuste et plus long que 4-5 réunis, ceux-ci et les suivants subégaux ; une fossette porifère allongée au sommet dy 3, un sillon complet sur les suivants. Yeux fortement séparés en dessus, profondément échancrés. Prothorax transversal, déprimé etpluri-impressionné en dessus, tranchant, rebordé et arrondi sur les côtés ainsi qu'aux angles, muni de deux renflements latéraux en avant. Ecusson en triangle curviligne. Elytres déprimées , allongées, parallèles, arrondies en arrière, avec l'angle sutural parfois subépineux, à peine aussi larges que le prothorax en avant. Pattes courtes et robustes, surtout les antérieures qui sont très-âpres, fortement comprimées; cuisses ellip- tiques; jambes tonquées carrément au bout; tarses assez longs, à article 4 plus grand que 2. Dernier segment abdominal tronqué au bout.— Saillie mésosternale assez étroite, horizontale, parallèle, con- Cave. Saillie prosternale assez large, plane, droite, assez saillante en arrière. Corps allongé, parallèle, glabre, ailé.

l'emelles : Antennes un peu plus longues que la moitié des élytres.

(1) Prion, sulcatus, Oliv. Entom. IV, 66, p. 39, pl. 8, £ 27; Brésil ct

Cayenne (H. tricostatus, Y. Thoms. loc. cit.).—H.badius (Dej.), J, Thoms, loc, cit, p. 577.

D.

148 LONGICORNES.

Pattes moins robustes, les antérieures presque lisses. Dernier

segment abdominal arrondi en arrière. : Le type du genre (costatus Serv.) est un assez grand insecte du Brésil, commun aux environs de Rio-Janeiro, et dont la livrée est d'un noir profond sujet à prendre une teinte rougeâtre, avec les tar- ses fauves. Ses élytres, qui sont finement pointillées, ont chacune trois côtes étroites et saillantes, réunies en arrière et dont l'interne seule atteint leur base. M. J. Thomson a décrit, sous le nom d’aqui- lus (1), une espèce de Colombie qui me paraît pouvoir à peine rentrer dans le genre (2). EURYPODA.

Saun. Trans. of {he entom. Soc. Ser. 2, 1, p. 109 (3).

Mâle : Palpes très-courts, robustes, inégaux, leur dernier article faiblement triangulaire. Mandibules médiocres, robustes, horizon- {ales, droites, puis arquées et aiguës au bout, inermes en dedans. Labre horizontal, rétréci, tronqué et cilié en avant.— Tète aussi lon- gue que large, un peu excayée et sillonnée sur le front; épistome sur le mème niveau que ce dernier, largement échanceré en arc antérieu- rement, Antennes de la longueur environ des 4/5 des élytres, ro- bustes, à articles À très-court, gros, obconique, 3 presque aussi long que 4-6 réunis, ceux-ci et 7-10 peu à peu atténués et plus courts, 11 plus long que 10; un double sillon porifère au sommet de 3, complet et plus profond sur 4-11. Yeux largement séparés en dessus, pro- fondément échancrés. Prothorax fortement transversal, déprimé sur le disque, largement échancré en arc antérieurement, un peu ré- tréci en arrière, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs arron- dis et étroitement rebordés ainsi que les côtés; ceux-ci droits. Écusson arrondi postérieurement. Élytres déprimées, parallèles, arrondies en arrière, avec l'angle sutural presque inerme, à peine plus larges que le prothorax en avant. Pattes courtes, robustes, fortement comprimées; cuisses elliptiques, de plus en plus larges d'a- vant en arrière; jambes peu à peu élargies et tronquées au bout; tar- ses courts, assez larges, à article 4 un peu plus long que 2. Der- nier segment abdominal transversal, à peine sinué au bout. Épi- sternums métathoraciques étroitement tronqués en arrière, Saillie mésosternale assez étroite, concave, horizontale. Saillie prosternale

(1) Syst. Cerambyc. p. 577.

(2) Elle diffère du costatus par ses palpes notablement plus longs et dont le dernier article est en fer de hache oblique; son épistome fortement concave dans son milieu ; sa dépression jugulaire glalme, son prothorax convex® et cré- nelé sur les côtés, ete. ;

(3) I existait déjà parmi les Crustacés un genre du nom d'Eunvronius, établi par M. Guérin-Méneville, de sorte qu'il est douteux que le nom d'EURYPUDA puisse être conservé.

CLOSTÉRIDES. 149

droité, peu saillante et arrondie au bout. Corps allongé, déprimé, glabre en dessus, ailé.

Femelles : Mandibules courtes. -Antennes moins robustes, atteignant seulement le milieu des élytres.— Cuisses et jambes moins larges, mais de très-peu.— Dernier segment abdominal plus arrondi en arrière.

Par suite de la légère troncature des épisternums métathoraciques à leur extrémité, ce genre forme, dans la section actuelle, une excep- tion comme les Orrosoma, mais bien moins prononcée.

L'espèce (1) sur laquelle M. Saunders l'a établi est originaire du nord de la Chine, de taille médiocre (environ 32 centimètres), d’un noir brunâtre, avec les élytres d’un brun ferrugineux brillant. Elle est fortement mais peu densément ponctuée sur toute sa surface en des- sus ; son prothorax est muni de quelques callosités faibles et brillan- tes, et chacune de ses élytres présente trois lignes saillantes dont l’ex- terne est abrégée en avant.

Groupe XXVI. Clostérides.

Arètes latérales du pronotum à l'état normal. Yeux très-gros, contigus ou rapprochés supérieurement ; leur portion inférieure em- brassant les antennes en dessous et très-faiblement séparée des man- dibules. Épisternums métathoraciques médiocrement rétrécis et obtusément acuminés en arrière.

Ce groupe est le dernier de la section actuelle les arètes laté- rales du pronotum sont à l'état normal. Il se distingue essentiellement du précédent par la forme de la portion inférieure des yeux et l’ex- trème brièveté des joues de la tête. Il est moins homogène que ce dernier sous le rapport des antennes, deux (CLosrerus, PoLyoza) des quatre genres qui le composent ayant ces organes flabellés chez les mâles. Dans le premier des genres en question et chez les Sarmypus, les épisternums métathoraciques se rapprochent un peu par leur forme de ceux des Tragosomides et sont, comme chez ceux-ci, accompagnés d'épimères plus larges que de coutume.

Ces insectes sont peu nombreux et disséminés dans les archipels indiens, l'Australie, l'Afrique australe et l'Amérique du Sud.

[. Antennes simples, Yeux rapprochés, mais non contigus en dessus : Ælaptus. contigus en dessus : Sarmydus.

IT. Antennes flabellées (@), pectinées ou simples (®); yeux contigus. Front déclive ; mandibules horizontales : Closterus. et mandibules verticaux : Polyoza.

(1) E. antennata, Saund. loc. cit. p. 110, pl. 4, £.5. Une autre espèce, très- voisine et qui n’en est peut-être qu’une variété, existe dans la Malaisie,

450 LONGICORNES.

ELAPTUS. Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p 410.

Mâle : Palpos courts, inégaux ; leur dernier article à peine triangu- laire, Mandibules courtes, larges, robustes, concaves en dessus, arquées presque dès leur base, inermes en dedans. [Labre très- court, tronqué en avant. Tête non saillante, plane et sillonnée entre les yeux, subverticale et concave en avant. Antennes de la longueur du corps, robustes, atténuées au bout, couvertes de cils couchés, à articles 4 plus court que 3, en cône arqué, 3 à peine plus long que les suivants, ceux-ci décroissant peu à peu. Yeux médio- crement séparés en dessus. Prothorax transversal, assez convexe sur le disque, cordiforme, faiblement deuticulé sur les côtés.— Écus- son cordiforme.— Élytres médiocrement allongées, un peu convexes, parallèles, arrondies en arrière, plus larges en avant que la base du prothorax.— Pattes courtes, robustes; cuisses linéaires ; jambes assez larges, un peu sinuées en dehors, surtout les antérieures; tarses courts, robustes, à article 4 plus court que 2-3 réunis.— Saillie mésosternale enfouie, nulle entre les hanches intermédiaires. Saillie prosternale assez large, droite, peu saillante et tronquée en arrière.— Corps mé- diverement allongé, revêtu partout cils couchés, surtout en des- sous.

L'espèce (simulator Pasc.) type de genre, est de la taille du Clos- terus flabellicornis, mais plus étroite et a le facies d'un Hepuraures moins allongé que de coutume. Par ses yeux séparés en dessus elle appartient au groupe précédent, mais à celui-ci par leur portion in- férieure embrassant les yeux en dessous. Ses hanches intermédiaires contiguës et sa vestiture l'isolent des trois genres suivants. Elle’est originaire du nord de l'Australie (cap York) et m'a été communiquée par M. Pascoe.

SARMYDUS.

Pascog, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 410.

Mâle ? : Palpes courts, inégaux ; leur dernier article subeylindrique. Mandibules courtes, obliques, très-larges, tronquées au bout, avec leur sommet interne assez aigu, inermes en dedans, Labre très- court, horizontal. Tête assez petite, enfoncée jusqu'aux yeux dans le prothorax ; front plan, sillonné entre les antennes, vertical en avant; épistome enfoncé, transversal, étroitement échancré en avant; ses l0- bes larges et arrondis. Antennes robustes à leur base, déprimées, atténuées au bout, de la longueur des élytres, à articles 4 court, 3-4 plus forts que les suivants, celui-là plus long, 5-10 décroissant peu à peu, 3-10 finement pluri-carénés.— Yeux très-rapprochés en dessus, fortement échancrés, Prothorax transversalement hexagonal, ses

CLOSTÉRIDES. 451

côtés formant une assez forte dent triangulaire carénée en dessus. Écusson plus long que large, arrondi en arrière.— Élytres médiocre- ment allongées, assez convexes, parallèles, arrondies et inermes en arrière. Pattes assez longues, très:comprimées ; cuisses linéaires ; jambes peu à peu élargies; tarses médiocres, les postérieurs à article 4 plus long que 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, pa- rallèle.— Saillie prosternale de même largeur, assez saillante et tron- quée en arrière. Corps assez court, large, glabre en dessus, fine- ment villeux en dessous.

L'espèce unique (antennutus Pasc.) du genre ressemble beaucoup au Closterus flabellicornis sous le rapport de la forme générale, mais est un peu plus petite. Sa livrée en dessus est d'un noir mat passant au rougeâtre sur les élytres, avec les antennes d'un beau jaune dans plus de leur moitié terminale. Ses élytres sont densément pointillées et présentent chacune quatre fines côtes saillantes qui, en arrière, se décomposent en un réseau à larges mailles. Elle habite Bornéo (Sa- rawak).

CLOSTERUS. A. Senv. Ann. d. l, Soc. entom. 1832, p. 193 (1).

Mäle : Languette assez saillante, évasée et faiblement échancrée en avant, Palpes très-courts, leur dernier article à peine dilaté et tronqué au bout. Mandibules courtes, robustes, horizontales, ar- quées au bout, inermes en dedans. Labre très-court, arrondi et échancré en avant. Tôte courte, sillonnée en dessus, avec le front un peu échancré antérieurement; épistome transversal, concave, tonqué en avant. Antennes un peu plus longues que le corps, assez robustes, déprimées, à articles À médiocre, obconique, 3-10 subégaux, 3 denté à son extrémité, les suivants envoyant en dehors un rameau graduellement plus long, 11 lamelliforme, plus grand que 10, Yeux subcontigus en dessus, médiocrement séparés en des- sous.— Prothorax peu convexe, en carré transversal, très-faiblement tridenté en dehors, les dents également espacées; celle du milieu sou- vent seule distincte. Écusson arrondi en arrière. Élytres peu convexes, médiocrement allongées, parallèles, arrondies au bout, pas plus larges que le prothorax à leur base. Pattes courtes, assez robustes, subégales, comprimées, cuisses subelliptiques ; jambes gra- duellement élargies, les antérieures ayant leur angle terminal ex- terne dentiforme; tarses médiocres, à articles 1-2 subégaux. Dernier segment abdominal tronqué et légèrement sinué au bout. Saillie mésosternale étroite, en triangle aigu, concave, fortement in- clinée, Saillie prosternale brusquement recourbée en arrière. Corps médiocrement allongé, glabre en dessus.

(1) Æcornosorus, Dej. Cat. ed. 3, p. 343, Paronus Klug, Casteln.

152 LONGICORNES.

. Femelle : Plus grande et plus allongée que le mâle. Antennes environ de la longueur des 2/3 du corps, à articles 4-6 faiblement dentés en scie, 7-10 plus fortement, 41 à peine plus long que 10, ar- rondi au bout, Élytres moins parallèles, Dernier segment abdo- minal arrondi en arrière.

La seule espèce (1) décrite jusqu'ici est propre à Madagascar. Le mâle a la livrée d'un brun-marron et la sculpture du Prionus coria- rius ; la femelle est ordinairement d'un fauve clair avec la tête et le prothorax brunâtres; ses élytres sont plus finement rugueuses que celle du mäle et, par suite, leurs lignes saillantes sont plus apparentes,

POLYOZA. A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 166.

Mâle : Palpes très-courts, leur dernier article à peine dilaté et tron- qué au bout.— Mandibules verticales, très-courtes, robustes, arquées, unidentées près de leur sommet.— Labre horizontal, petit, en trian- gle curviligne, Tète courte, finement sillonnée en dessus, un peu excavée entre les antennes, verticale et concave en avant, avec le bord antérieur de l'épistome tronqué. Antennes de la longueur du corps, à articles 1 court, gros, en cône renversé, 3-10 égaux, dépri- més, fortement carénés en dessus, émettant chacun en dedans un long rameau linéaire, 11 lamelliforme, beaucoup plus long que 10.— Yeux subcontigus en dessus, faiblement séparés en dessous, fortément échan- crés. Prothorax petit, fortement transversal, déprimé, muni de chaque côté de deux assez fortes dents triangulaires, submédianes et rapprochées. Écusson en cœur allongé, tomenteux. Elytres dé- primées, allongées, linéaires, arrondies à leur extrémité, plus larges que le prothorax à leur base.— Pattes assez longues, surtout les pos- térieures, médiocrement robustes; cuisses linéaires ; jambes graduel- lement élargies; tarses longs, à article 4 plus grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal tronqué au bout. Saillie mésoster- nale étroite, concave, fortement inclinée. Saillie prosternale forte- ment arrondie en arrière. Corps allongé, étroit, linaire, finement pubescent.

Femelle : Plus grande et plus robuste.— Antennes de même gran- deur, simples, à articles déprimés et carénés en dessus, à partir du 8, celui-ci aussi long que 4-5 réunis, 11 pas plus long que 10. Pro- thorax plus fortement denté latéralement. Dernier segment abdo- minal subarrondi au bout.

L'espèce (Lacordairei Serv.) typique est originaire du Brésit et de taille médiocre. Les deux sexes ont une livrée différente. Le-mâle est

(1) C. flabellicornis, Serv. loc, cit. p. 194, o'; Klug, Ins. v. Madag. p. 117, Q.

ÆGOSOMIDES. 153

brunâtre, avec les élytres rougeâtres etentourées d'une mince bordure noire, la femelle est en entier d’un jaune testacé, avec la tôte et le prothorax plus foncés ; tous deux sont finement rugueux sur ces deux parties et ont les élytres très-finement Apres () ou densément poin- tilées (9); deux faibles lignes saillantes se distinguent à peine sur chacune d'elles, à

GrouPE XXVII. Ægosomides.

Arêtes latérales du pronotum placées très-bas, décrivant en général un arc de cercle à concavité supérieuré souvent en partie obsolètes. Yeux rapprochés en dessus; leur portion inférieure n’embrassant pas les antennes en dessous et plus ou moins distante des mandi- bules. Épisternums métathoraciques médiocrement larges, le plus souvent obtusément acuminés en arrière.

Toutes les espèces ont la forme allongée de l’Ægosoma scabricorne d'Europe, sans toutefois être constamment aussi parallèles. Toutes également ont la tête simplement déclive en avant, de sorte que les mandibules sont visibles d’en haut. Leurs genres, qui ne sont qu'au nombre de quatre, appartiennent à l’ancien continent.

I. Art. 1 des antennes épineux au bout : Baraliplon. II inerme a Elytres parallèles, finement scabres et pubescentes chez la plupart. Antennes des G' scabres : Ægosoma. lisses : Megopis. aa Elytres atténuées en arrière, glabres, ponctuées : Nepiodes.

BARALIPTON. 3. Tuous. Archiv. entom. I, p. 341.

Femelle : Palpes très-courts, robustes, inégaux; leur dernier arti- cle subeylindrique.—"Mandibules courtes, horizontales, robustes, ar- quées et aiguës au bout, inermes en dedans. Labre plan, court, échancré dans son milieu et cilié en avant. Tête prolongée en ar- rière des yeux, finement sillonnée sur le vertex et le front ; celui-ci échancré en arc antérieurement ; joues assez longues; épistome dé- primé, horizontal, tronqué en avant. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, à articles 1 allongé, en cône arqué, uniépineux à son extrémité externe, 3 presque aussi long que tous les suivants réunis, 4 égal à 5-6 pris ensemble, ces derniers et 7-10 décroissant peu à peu et légèrement dentés en scie, 11 aussi grand que 10, ar- rondi au bout; une dépression porifère au sommet de 3-4. Yeux largement séparés en dessus, fortement échancrés.— Prothorax court, pluri-impressionné en dessus et largement canaliculé sur la ligne mé-

154 LONGICORNES,

diane, quadrisinué à sa base, avec un large lobe médian, brièvement épineux aux quatre angles, avec une très-petite dent médiane, Écusson en triangle curviligne allongé.— Élytres médiocrement con- vexes, allongées, oblongo-ovales, subtronquées en arrière, avec leur angle sutural à peine épineux, un peu plus larges que le prothorax à leur base. Pattes grandes, allongées d'avant en arrière ; cuisses linéaires ; jambes étroites, peu à peu élargies et tronquées au bout; tarses courts, à article 4 aussilong que 1-3 réunis.— Dernier segment abdominal assez long, arrondi et sinué dans son milieu bout, Saillie mésosternalé assez large, subhorizontale, concave. Saillie prosternale légèrement fléchie. en arrière, arrondie au bout.— Corps allongé, pubescent partout. Mâle inconnu.

Ce genre est si tranché, surtout par la structure de ses antennes, que bien qu'établi sur le sexe femelle seul, il est aisé à reconnaitre. Il ne comprend qu’une très-rare et belle espèce (1) de la taille des grands exemplaires de l’Ægosoma scabricorne revètue partout d’une fine pubescence grise à reflets soyeux, sauf sur lès élytres elle est d'un brun carmélite foncé et mat. Sur ce fond se détachent trois ban- des maculaires d’un blanc grisâtre soyeux : l’une basilaire, la seconde médiane, la troisième terminale. Ces organes ont en outre chacun deux fines côtes saillantes qui, partant de leur base, se réunissent, au-dessous de leur milieu, en une seule qui se prolonge jusqu’à leur extrémité.

M. J. Thomson ne connaissait pas exactement la patrie de ce bel insecte ; l’exemplaire du muséum de Berlin provient, à ce que nous apprend M. Gerstæcker (2), des environs de Calcutta.

ÆGOSOMA. A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 162 (3).

Mâle : Languette petite, évasée et anguleuse en avant. Palpes courts, subégaux, robustes ; leur dernier article faiblement triangu- laire.— Mandibules obliques, courtes, robustes, arquées et aiguës au bout, inermes en dedans.— Labre transversal, tronqué et densément cilié en avant.— Tête saillante, sillonnée en dessus; front légèrement échancré en are antérieurement ; épistome oblique, concave, avec son bord antérieur muni dans son milieu d'une courte saillie ou coupé carrément. Antennes un peu plus longues que le corps, filiformes, plus ou moins scabres et âpres, au moins à leur base, à articles 1 médiocre, gros, subeylindrique, 3 aussi long que 4-5 réunis, 4 nota- blement plus long que les suivants, ceux-ci décroissant graduellement;

(1) B. maculosum, J. Thoms, loc. cit. p. 342, pl. 14, f. 1. (2) Wiegm. Archiv, 1858, IL, p. 323. (3) Syn. Cerameyx Scopol., Linn. Prionus Fab., Oliv., etc.

ÆGOSOMIDES. 455

système porifère peu distinct.— Yeux assez largement séparés en des- sus, fortement échancrés: Prothorax transversal, rétréci en avant, impressionné en dessus, inerme ou uni-épiueux latéralement, avec les carènes latérales du pronotum placéestrès-bas et arquées ; ses an- gles postérieurs plus moins saillants, parfois épineux. Écusson cordiforme ou subparallèle, largement. arrondi en arrière.— Élytres déprimées, très-allongées, subparallèles, arrondies et épineuses ou inérmes en arrière, un peu plus larges que le prôthorax à leur base. Pattes longues, surtout les postérieures, comprimées ; cuisses pa- rallèles, jambes légèrement élargies au bout; tarses médiocres, à article 4 un peu plus long que 2. Dernier segment abdominal transversal, sinué dans son milieu. Saillie mésosternale étroite, canaliculée, subhorizontale. Saillie prosternale arquée en arrière. Corps très-allongé, étroit, finement pubescent.'

Femelles : Antennes plus lisses, un peu plus longues que la moitié du corps.— Dernier segment abdominal plus court et plus largement échancré (scabricorne), arrondi en arrière.

Parmi les caractères les plus essentiels que Serville assigne à ce genre figure l'absence d’épines latérales au prothorax. Il est, en effet, mutique dans le plus grand nombre des espèces, maïs on en a décrit, depuis cet auteur, quelques-unes chez lesquelles le pronotum est muni de chaque côté d’une petite épine très-distincte. Le genre peut par conséquent se partager, sous 6e rapport, en deux sections (1).

Îl a pour type le Prionus scabricornis des anciens auteurs, grande espèce répandue dans la majeure partie de l'Europe tempérée et mé- ridionale. Les autres sont plus petites pour la plupart, parfois (par ex. cingalense) notablement plus sveltes, et répandues dans les parties orientales de l'Asie et les archipels indiens. La plupart ont une livrée et une sculpture analogues à celles de l'espèce européenne.

MEGOPIS. A. SEnv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1832, p. 161 (2).

Les seules différences que je puisse découvrir entre ce genre et les

(1) À Prothorax mutique : Æ. scabricorne Scop., Fab., Oliv. etc. margi- ñale, Fab, Syst. EL. II, p. 280; de Chine et non du Cap, comme le dit Fabri- Cius. sinicum, Chine; ornaticolle, Indes or. ; sulcipenne, presqu'île malaise; A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 30. lacertosum, Pascoe, Ann. a. Mag. of nat, Hist. Ser. 3, XIX, p. 413; Sylhet; espèce remarquable par les côles très-saillantes dont ses élytres sont munies, B Prothorax uni-épineux sur les côtés : Æ, cingalense, Ceylan; tibiale, Hindostan bor.; A. White, ibid. p. 31. Jo doute que toutes ces espèces, dont je ne connais que quelques-unes, appartiennent réellement au genre.

(2) Syn. Pacuyezeura, A. White, Longic, of the Brit. Mus. p. 27.

156 LONGICORNES.

Æcosoma sont les suivantes (1); elles sont si faibles que j'hésite à le conserver, .

Palpes maxillaires plus longs que les labiaux ; le dernier article de tous subecylindrique. Tête plus courte, un peu plus verticale en avant, les mandibules restant néanmoins toujours visibles d'en haut, Antennes lisses dans les deux sexes.

De ces caractères, il n’y a même que le dernier quisoit constant. Si l’on en fait abstraction, il existe dans les collections des espèces dont on ne saurait dire auquel des deux genres elles appartiennent (2). Celle (mutica) sur laquelle Serville a fondé celui-ci est originaire de l'île Maurice, un peu plus petite et proportionnellement plus large que l’Ægosoma scabricorne; la sculpture de ses élytres est très-voi- sine de ce qui existe chez ce dernier, et sa livrée varie du fauve tes- tacé au testacé fuligineux.

La petite espèce (3) de Natal sur la femelle de laquelle M. A. White a fondé son genre PAcHYPLEURA me paraît, n'être qu'une forme dé- gradée de celui-ci.

NEPIODES. Pascog, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 410.

Les caractères de ce genre sont un mélange de ceux des Æcosoma et des MEcoris, avec un facies particulier et quelques particularités qui lui sont propres.

Mâle : Palpes des Æcosoma. Tête (y compris les mandibules et les yeux) des Mgcopis. Antennes à peine plus longues que les ély- tres, assez robustes, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3-11 dé- primés, finement carénés sur leurs bords, très-finement rugueux et mats, 3 presque aussi long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-10 décrois- sant peu à peu, 11 plus long que 10, assez aigu au bout. Protho- rax court, cylindrique, un peu inégal en dessus, inerme sur les côtés, avec ses angles à peine saillants et obtus. Écusson allongé, arrondi en arrière. Élytres assez allongées, non déprimées en dessus, gra-

(1) En comparant les formules que Serville assigne aux deux genres, on voit qu'il ne les différencie qu’en ce que les Æcosoma ont le prothorax « presque trapézoïdal et rétréci en avant, » tandis que celui des Mecoris est « court, transversal et arrondi latéralement. » Il ajoute que chez les premiers la tarière des femelles est « longue et toujours saillante,» mais ce caractère n’est évidem- ment pas générique.

(2) Il n’y en a qu’une seule de décrite, la M. costipennis de M. A. White (loc. cit. p. 28, pl. 2, f. 2). Je possède une espèce de l'ile Maurice qui, à tous les caractères des Mecoris, tels que les expose Serville, réunit un prothorax uni-épineux de chaque côté.

(3) P. modesta, A. White, loc, cit. pl. 1; il y en a à Madagascar une espèce très-voisine.

MONODESMIDES . 157

duellement rétrécies et chacune prolongée en une épine suturale assez longue et très-aiguë. Le surplus comme chez les Æcosoma. Femelle inconnue.

A ces caractères, l’unique espèce (cognatus Pascoe) du genre réunit un facies très-voisin de celui du Philus antennatus Oo” et ses élytres ne sont pas scabres comme dans les deux genres précédents, mais densément pointillées et munies chacune de deux fines côtes sail- Jantes, dont l’interne est fortement abrégée en arrière et l’externe en avant ; à son extrémité postéricure la première se réunit à la seconde.

Cet insecte, originaire de Bornéo, est petit pour un Prionide, et d'un brun rougeâtre avec la tête et le prothorax noirs; sauf ses élytres qui sont glabres, il est assez finement pubescent sur le reste du corps.

Groupe XXVIII Monodesmides.

Arètes latérales du pronotum placées plus ou moins bas, souvent incomplètes. Yeux gros, rapprochés en dessus ; leur partie infé- rieure embrassant les antennes en dessous.— Tète verticale en avant ainsi que les mandibules ; ses joues extrêmement courtes.— Épister- nums métathoraciques médiocrement larges, obtusément acuminés, rarement (DELOCHEILUS) tronqués en arrière.

Ces insectes sont aux Ægosomides ce que les Clostérides sont aux Orthosomides, en d'autres termes ils s’en distinguent essentiellement par la forme de leurs yeux, à quoi s'ajoutent la verticalité constante de la tête en avant et celle des mandibules, d'où résulte l’invisibilité complète de ces dernières, quand on veut les examiner d'en haut. Tous ont la languette très-petite et, par suite de la grosseur de leurs yeux, paraissent avoir la tête un peu rétrécie en arrière. Elle est en mème temps toujours assez saillante.

C'est ici un des points le type des Prionides s’est le plus affaibli. Parmi les quatre genres qui composent le groupe il en est deux (Pnt- LUS, Dœsus) qui, au moment j'écris, sont placés dans les Céramby- cides, quoiqu'il ne soit pas difficile de démontrer qu'ils appartiennent à la sous-famille actuelle.

Les Monodesmides sont répandus fort au loin sur le globe ; il y en à aux Antilles, en Afrique et aux Indes-Orientales.

1. Episternums métathor. largement tronqués en arrière : Delocheilus.

I, acuminés = a Hänches postérieures séparées : Monodesmus. ua _— _— contiguës

Mandibules des g'allongées : Philus. = courtes : Dœsus.

Genres incertæ sedis : Cyrtonops,. Crinosoma,

158 LONGICORNES.

DELOCHEILUS. (Der.) J. Tuous, Essai, e{c. p. 309.

Mâle : Palpes très-courts, robustes, subégaux ; leur dernier article cylindrique.— Mandibules très-courtes, très-robustes, arquées, amin- cies et bifides au bout. Labre plan, tronqué et cilié en ayant. Tête courte, finement sillonnée sur le vertex, un peu concave en ayant; ses tubercules antennifèrès fortement séparés ; bord inférieur de l’épistome coupé carrément.— Antennes de 12 articles, un peu plus longues que le corps, assez robustes, scabres et rugueuses, surtout à leur extrémité, à articles 4 gros, court, obconique, 3 un peu plus long que 4, celui-ci ainsi que 5-11 décroissant peu à peu et légèrement dentés en scie, 42 plus petit que 11. Yeux médiocrement séparés en dessus, un peu plus en dessous, fortement échancrés. Protho- rax fortement transversal, cylindrique, tronqué en avant, légèrement bisinué à sa base; ses angles postérieurs armés d’une épine assez lon- gue et aiguë. Écusson arrondi en arrière. Élytres très-minces, submembraneuses, médiocrement convexes, allongées, parallèles, ar- rondies en arrière, avec leur angle sutural épineux, un peu plus lar- ges que le prothorax à leur base. Pattes médiocres ; cuisses ellip- tiques ; jambes graduellement élargies ; tarses courts, à articles 1-3 décroissant peu à peu. Dernier segment abdominal tronqué en ar- rière. Épisternums métathoraciques larges, fortement tronqués en arrière.— Saillie mésosternale large, en triangle curviligne, inclinée et concave. Saillie prosternale verticale en avant, droite en ar- rière, courte, arrondie au bout. Corps allongé, étroit.

Femelle : Antennes beaucoup plus lisses, filiformes, dépassant un peu le milieu des élytres, de 12 articles également. Yeux plus for- tement séparés en dessus. Dernier segment abdominal plus long, arrondi en arrière,

Par ses épisternums métathoraciques largement tronqués en ar- rière, ce genre appartient à la section précédente, mais au groupe ac- tuel par la forme de sa tête, de son prothorax, etc. Il ne comprend qu'une espèce (prionoides Thoms.) du Cap, de la taille des exemplai- res moyens de l'Ægosoma seabricorne et dont la livrée est d’un fauve testacé très-clair, un peu rougeâtre sur la tête et le prothorax; ses élytres, qui sont rugoso-ponctuées, ont chacune trois fines côtes réu- nies et formant un réseau en arrière ; ie métasternum est longue- ment et densément villeux chez le mâle, beaucoup moins chez la fo- melle.

MONODESMUS,

À. Senv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, p. 160.

Mûles : Palpes médiocres, grèles, inégaux; leur dernier article ob-

MONODESMIDES. 159

conique, un peu arqué.— Mandibules très-courtes, robustes, arquées et aiguës au bout, unidentées près de leur sommet.— Labre à peine saillant, échancré en are, Tête finement sillonnée en dessus; épis- tome un peu concave, avec son bord antérieur légèrement échancré, Antennes notablement plus longues que le corps, assez robustes, finement pubescentes et males, à articles 4 en cône renversé, assez court, 3 un peu plus long que 4, 3-10 déprimés, carénés en dessus, tranchants en dedans, anguleux à leur sommet interne, 41 plus long que 10 ; un large sillon porifère complet et supérieur sur 8-40, Yeux faiblement séparés en dessus et en dessous, assez fortement échancrés. Prothorax presque aussi long que large, subeylindri- que, un peu inégal en dessus, muni de chaque côté d’une épine mé- diane et aiguë. Écusson en triangle subrectiligne. Élytres mé- diocrement allongées, planes en dessus, parallèles, arrondies en arrière et à peine épineuses à l'angle sutural, un peu plus larges que le prothorax à leur base. Pattes assez longues, surtout les posté- rieures, cComprimées; cuisses linéaires ; jambes peu à peu élargies; tarses étroits et longs, les postérieurs plus que les autres, à article 4 plus grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal légèrement échancré au bout. Saillie mésosternale inclinée, étroite, concave, un peu échancrée en arrière. Saillie prosternale convexe, brusque- ment arquée en arrière. Corps allongé, étroit, partout finement pubescent. Femelle inconnue.

L'espèce typique (callidioides Dej., Serv.) est de taille médiocre (18-22 mill.) et varie du brun noirâtre au fauve enfumé. Sa tête et son prothorax sont finement rugueux et ses élytres criblées d'assez gros points enfoncés ; sur chacune d'elles se voient trois lignes sail- lantes peu distinctes chez le mâle. Cet insecte n’est pas rare à Cuba. M. Chevrolat a fait connaître une seconde espèce (1) du genre.

PHILUS. SAuND, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, II, p. 110 (2).

Mäles : Palpes longs, peu robustes, inégaux ; le dernier article des maxillaires à peine triangulaire et allongé, celui des labiaux plus court et plus large.— Mandibules assez longues, arquées et se croisant for- tement au repos, très-aiguës au bout, inermes en dedans. Labre plan, en carré transversal, Tête assez sillonnée entre les yeux, assez fortement concave entre les antennes et au bas du front ; épistome GOUpÉ carrément en avant. Antennes finement pubescentes et ma- tes, un peu plus longues que le corps, assez robustes, à articles 1 gros,

(1) M. nothus, Chevrol. Ann, d. 1. Soc. entom. 1862, p. 269; Jamaïque? (2) Syn. Srexocxonus Gyllenh.

160 LONGICORNES.

court, cylindrique, 3 à peine plus long que 4, celui-ci et 5-10 dé- croissant peu à peu et anguleux à leur sommet interne, 14 plus long que 10, arrondi au bout. Yeux médiocrement séparés en dessus, largement en dessous, profondément échancrés. Prothorax petit, subeylindrique, faiblement et peu à peu atténué en avant, tronqué à ses deux extrémités. Écusson en triangle curviligne. Élytres médiocrement allongées, graduellement rétrécies et subacuminées en arrière, notablement plus larges à leur base que le prothorax., Pattes médiocres, assez robustes; hanches postérieures contiguës; cuisses elliptiques ; jambes légèrement arquées, peu à peu élargies et tronquées au bout; tarses médiocres, à articles 1-3 décroissant gra- duellement. Dernier segment abdomirial transversal, tronqué au bout. Saillie mésosternale presque nulle entre les hanches inter- médiaires. Saillie prosternale convexe, brusquement arquée en ar- rière. Corps allongé, étroit, pubescent partout, ailé.

Femelles : Plus grandes et plus massives. Mandibules tantôt plus courtes, ne se croisant pas au repos, tantôt pareilles à celles des mâles, Antennes atteignant à peine le milieu des élytres. —: Yeux plus fortement séparés en dessus. Élytres parallèles, plus convexes. Dernier segment abdominal arrondi en arrière.

Genre composé en ce moment de quatre espèces (1), placé dans les Prionides par M. Saunders dont je partage complétement l'opinion, et parmi les Cérambycides par Gyllenhal ainsi que par MM. J. Thomson et Pascoe (2). Ce sont des insectes do taille médiocre et dont les deux sexes ont un facies fort différent, à en juger par l’antennatus, le seul dont j'ai vu le mâle.

(1) Sten. antennatus, Gyllenh. in Schænh. Syn. Ins. II, Append. p. 180, d' (P. inconspicuus, Saund. loc. cit. pl. 4, f. 3-4, œ' Q); Chine bor. P. globo- sicollis, J. Thoms. Essai, ete., p. 298, @'; Indes or. rufescens, Pascoe, Pro- ceed. üf the Zool. Soc. 1866, p. 506, ® (globosicollis Q ?); Malaisie (Poulo-Pi- nang) pallescens, H. W. Bates, ibid. p. 350; Formose.

(2) Gyllenhal n’est entré dans aucun détail à cet égard. M. J. Thomson, après avoir primitivement (Essai, etc. loc. cit.) placé le genre dans les Prio- nides, l'a plus tard (Syst. Cerambyc. p. 146) reporté parmi les Cérambycides, immédiatement avant les Vesrenus, mesure à laquelle M. Pascoc (loc. cit. p.607) à donné son approbation. Elle est basée sur ce que les mâchoires se- raient pourvues de deux lobes et les hanches antérieures coniques. L’antenna- tus, le seul que j'aie disséqué, ne m'a présenté aux mâchoires qu’un seul lobe large et sécuriforme ; la même espèce et le globosicollis ont les hanches aussi transversales que les Prionides, qui les ont telles au plus haut degré. Si l’on ajoute à cela que leur languctte est cornée et qu’une fine arête se voit très-dis- tinctement de chaque côté dans la moitié postérieure de leur prothorax, il est de toute évidence que ces insectes possèdent les trois caractères dont la réunion constitue un Prionide, el qu'il est impossible de leur contester ce titre.

Il

L'

MONODESMIDES. 161

Tous sont d'un jaune ferrugineux uniforme ou rembruni par pla- ces; leurs élytres plus ou moins rugueuses présentent quelques faibles lignes saillantes.

DOESUS. Pascor, The Journ. of Entom. I, p. 367.

Mâle : Palpes assez longs, leur dernier article triangulaire. Man- dibules assez courtes, droites, brusquement arquées au bout. Tôte des PHILUS. Antennes moins robustes que chez ces derniers, du reste pareilles. Yeux légèrement échancrés. Prothorax trans- versal, convexe, brusquement et brièvement rétréci en avant, arrondi aux angles postérieurs, muni de chaque côté d’une fine carène ar- quée, un peu incomplète en avant. Écusson en triangle rectiligne allongé. Élytres légèrement convexes, parallèles, entières, isolé- ment acuminées au bout.— Pattes médiocrement robustes ; hanches intermédiaires saillantes, coniques, contiguës aiusi que les postérieu- res; cuisses comprimées, en ellipse allongée; tarses de la même paire médiocres, à article À égal à 2-3 réunis.— Dernier segment abdomi- nal presque égal à 4, largement échancré.— Saillie prosternale assez large, déclive en avant, brusquement arquée en arrière. Corps al- longé, très-finement pubescent. Femelle inconnue.

M. Pascoe a placé ce genre parmi les Cérambytides, à côté des Ves- PERUS, mais les mêmes raisons qui viennent d’être invoquées pour démontrer que les Pxizus sont des Prionides, lui sont complétement applicables (1). Il est même tellement voisin de ces derniers que sans sa livrée et sa sculpture toutes différentes, il mériterait à peine d’en ètre séparé. La première est, en effet, pareille à celle des Vesrenus, c'est-à-dire d’un fauve assez vif, avec les élytres testacées, et la se- conde est très-fine.

L'unique espèce (2) du genre est de moitié plus petite que le Phi- lus antennatus Q” et originaire des Indes orientales, sans désignation plus précise de patrie.

Note.

Je n'ai pas vu le genre suivant (3); d'après la courte formule que

(1) Je n'ai pas, il est vrai, examiné les organes buccaux; mais autant que je puis le voir sans dissection sur l’exemplaire que M. Pascoc a bien voulu me Communiquer, je crois apercevoir une languette et des mâchoires pareilles à celles des Puizus. L’analogie, d’ailleurs, autorise à penser qu’il doit en être ainsi,

(2) D. tclephoroides, Pascoe, loc. cit. pi. 17, f. 4.

(3) Ce que je dis de la languette et des épisternums métathoraciques ma été obligeumment communiqué par M. Pascoe, avec un dessin du premier de ces organes,

Coléoptères. Tome VII. 1

162 LONGICORNES.

lui assigne M. A. White et la figure qu’il donne de l'espèce typique, il semble appartenir au groupe actuel, bien que dans cette figure les arêtes latérales du pronoturm soient représentées comme étant hori- zontales.

CYRTONOPS.

A. Ware, Longic. of the Brit. Mus. p. 32.

Languette concave dans son milieu sur sa face externe; ses palpes assez fortement séparés.— Palpes longs ; le dernier article des maxil- laires près du double plus grand que le pénultième, obliquement tron- qué au bout et couvert de chaque côté de petits poils; le pénultième portant à son sommet interne deux articles allongés et ciliés (1). Antennes cylindriques, finement pubescentes, à article 3 guère plus long que 4. Yeux gros, à peine échancrés. Prothorax un peu plus large que long, anguleux latéralement, Elytres subparallèles. Pattes simples ; jambes comprimées et plus ou moins revêtues de poils courts. Episternums métathoraciques peu à peu rétrécis et obtusément acuminés en arrière.

L'unique espèce (2) du genre est de taille moyenne, d’un jaune de cannelle rembruni, revètue en dessus d’une courte pubescence re- dressée, avec trois côtes peu saillantes sur chaque élytre. Les Indes orientales sont sa patrie.

M. J. Thomson ayant, en dernier lieu (3), placé le genre suivant à la suite des DeLocneiLus, il est probable qu'il appartient aussi au groupe actuel. Je reproduis les caractères qu'il lui assigne.

CRINOSOMA. J. Tuows. Essai, etc. p. 298 (4).

Palpes médiocres.— Tôte saillante, avec deux élévations (tubercules antennifères) à la base des antennes. Antennes insérées à la hase des mandibules, à articles 3-10 subégaux, légèrement aigus à leur sommet en dehors, piligères à leur extrémité interne, 14 plus long qu'eux, appendiculé. Yeux globuleux, légèrement échancrés, sub- transversaux. Prothorax subglobuleux, subtransversal, inerme la-

(4) M. A White fait mention de cette singulière structure et la regarde comme une monstruosité. Cependant, comme elle existe chez les exemplaires que pos- sède M. Pascoe, il est possible qu’elle soit normale, au moins dans l’un des sexes, et dès lors, j'ai cru devoir la comprendre dans les carastères du genre.

(2) C. punctipennis, À. White, loc. cit. p. 33, pl. 2, f, 3,

(3) Syst. Cerambyc. p. 287.

(4) Le genre, qui paraît être de la création de M. Blanchard, a été mentionné pour la première fois, par M. A. White (Longie. of the Brit. Mus. p. 41), mais sans accompagnement de caractères,

TRAGOSOMIDES. 163

téralement. Écusson subarrondi. Élytres suballongées, parallè- les, pubescentes, subaïiguës à leur extrémité. Pattes médiocres, subégales ; jambes antérieures inermes; tarses intermédiaires plus longs que les antérieurs et plus courts que les postérieurs ; 49 arti- cle des intermédiaires peu, celui des postérieurs très-allongé. Corps suballongé, parallèle, subdéprimé, fortement pubescent.

L'espèce typique (maculatum) est petite, d'un brun ferrugineux, avec sa pubescence pâle ; ses élytres présentent quatre taches brunes mal limitées et peu apparentes. Elle est originaire de Natal.

GrouPÉ XXIX. Tragosomides.

Arètes latérales du pronotum très-fines, placées très-bas et en are de cercle à concavité supérieure, parfois en partie effacées. Yeux plus moins rapprochés en dessus; leur portion inférieure s’avan- gant au niveau du bord antérieur des antennes et faiblement séparée des mandibules (1). Épisternums métathoraciques en triangle ren- versé, très-larges en avant, aigus en arrière ; les épimères qui les ac- compagnent larges:

Le Tragosoma depsarium d'Europe est le type de ce groupe. Sa forme générale, son prothorax et sa poitrine villeux se reproduisent dans la plupart des genres qui suivent. On voit également apparaître chez lui des cuisses d’une forme particulière, c’est-à-dire dilatées à leur base, puis peu à peu amincies à leur extrémité, caractère qui se prononce encore davantage chez les Tricnopenes et les ACIDERES, au point que chez eux ces organes rappellent ceux des Locustides (2). La tête est toujours verticale ou fortement déelive sur le front, mais cette forme n’entraîine pas toujours l'invisibilité des mandibules comme dans le groupe précédent,

Il y a de ces insectes en Europe, en Chine, aux Indes orientales, dans l'Australie et la Polynésie occidentale, enfin dans les deux Amé- riques.

L Palpes au plus médiocres. ° a Antennes flabellées ou dentées en scie. b Cuisses inermes à leur extrémité.

() Chez les Acineres, dont les yeux sont moins larges que dans les autres Benres, leur portion inférieure s’avance un peu moins en avant et l'intervalle qui les sépare des mandibules est un peu plus grand,

(2) Dans la section précédente, des cuisses ainsi faites n'existent que chez les Aucistrotides, surtout chez les AGANTHINODERA. À ce caractère, le mâle de l’u- nique espèce de ce genre réunit une tête et des yeux presque pareils à ceux qui Existent ici, ainsi qu'une abondante villosité sur le prothorax, la poitrine et l'abdomen, Ces insectes, malgré la forme de leurs épisternums métathoraci- ques, seraient peut-être mieux à leur place ici qu'à celle que je leur ai assignée,

164 LONGICORNES:

Prothorax bi-épineux de chaque côté : Microplophorus. uni- _— : Rhipidocerus. bb Cuisses bi-épineuses à leur extrémité : Prionoplus. aa Antennes simples dans les deux sexes : Tragosoma.

II. Palpes très-allongés, surtout les maxillairés. Saillie prosternale de forme normale : Trichoderes. _— _ très-comprimée, lamelliforme : Acideres.

MICROPLOPHORUS. BLancn, in Gay, Hist. d, Chili; Zool. V, p. 454.

Mâles : Languette saillante, transversale, sinuée en avant. Deux lobes aux mächoires : l'interne très-petit, l’externe grand et large, tous deux ciliés au bout. Palpes très-courts, faiblement inégaux ; leur dernier article brièvement sécuriforme, arrondi et eilié à son extrémité. Mandibules très-courtes, verticales, robustes à leur base, fortement arquées et bifides au bout. Tête verticale et concave en avant, avec le bord inférieur de l’épistome tronqué. Antennes de la longueur du corps, peu robustes, à articles 1 médiocrement gros et long, en cône renversé, 3 à peine plus grand que 4, celui-ci et 5-10 graduellement plus courts, tous munis à leur sommet iuterne d'un rameau long et grêle, 11 plus long que 10. Yeux assez fai- blement séparés en dessus, plus largement en dessous, profondément échancrés. Prothorax court, subeylindrique, bisinué à sa base, muni de chaque côté de deux épines médiocres, aiguës, un peu re- dressées : l’une à l'angle antérieur, l’autre submédiane. Écusson en triangle arrondi en arrière. Élytres peu convexes, allongées, parallèles, arrondies à leur extrémité, avec l'angle sutural épineux, un peu plus larges que le prothorax en avanit.— Pattes assez longues, peu robustes ; cuisses sublinéaires; jambes subarrondies, tronquées au bout, leur angle terminal externe très-brièvement muceroné ; tar- ses médiocres, étroits, à article 4 plus long que 2. Dernier seg- ment abdominal allongé, sinué au bout. Saillie mésosternale de largeur moyenne, canaliculée et inclinée. —- Saillie prosternale for- tement arquée en arrière. Corps allongé, linéaire, partiellement villeux.

Femelles : Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, denticulées à partir du article.

On connait de ce genre deux espèces (1) propres aux parties aus- trales de l'Amérique du Sud. Elles sont de la taille des plus grands

(1) M. magellanicus, Blanch. loc. cit. p. 456; et Voy. au Pôle Sud; Entom, p. 260, pl. 16, f. 1-2, og 9; détroit de Magellan. castaneus, Blanch. loc. cit. p. 427; Col. pl. 27, f. og’ 9, avec des détails peu exacts pour ce qui Concerne les palpes; Chili mér,

TRAGOSOMIDES. 165

exemplaires de la Polyoxa Lacordairei à laquelle elles ressemblent d'assez près, et leur livrée se rapproche de celle de la femelle de cette espèce. Leur poitrine, la tête et le prothorax sont finement villeux ; ce dernier présente quelques faibles tubercules ; les élytres, criblées de points enfoncés contigus, ont chacune trois lignes saillantes bien distinctes.

RHIPIDOCERUS.

© Wesrw. Trans. of the entom. Soc, IL, p. 70.

Mâle : Languette (1) légèrement échancrée en arc antérieurement. Palpes courts, robustes, assez inégaux ; leur dernier article sube cylindrique. Mandibules très-courtes, verticales, très-robustes à leur base, amincies et fissiles à leur extrémité, unidentées au côté in terne. Labre transversal, arrondi et cilié en avant. Tête fine- ment sillonnée sur le vertex, verticale et très-plane en avant ; front et épistome carénés latéralement ; ce dernier grand, muni sur son bord inférieur d’une large et courte saillie.— Antennes un peu plus cour- tes que le corps, à articles 1 médiocre, gros, en cône renversé, 3-10 subégaux, longuement flabellés au côté externe, 11 très-allongé, la- melliforme. Yeux assez fortement séparés en dessus, largement et profondément échancrés. Prothorax transversal, peu convexe, muni de chaque côté d’une épine submédiane. Écusson allongé, arrondi en arrière. Élytres médiocrement longues, subdéprimées, graduellement rétrécies et inermes en arrière, notablement plus lar- ges en avant que la base du prothorax. Pattes courtes, assez ro- bustes; cuisses légèrement elliptiques; jambes faiblement élargies au bout; tarses courts, à article À un peu plus long que 2. Dernier segment abdominal transversal, à peine sinué au bout.— Saillie mé- sosternale horizontale, large, rétrécie et échancrée en arrière.— Suil- lie prosternale droite, peu saillante, élargie et arrondie postérieure- ment, Corps médiocrement allongé, glabre en dessus.

Femelle : Beaucoup plus grande, plus parallèle et plus massive que le mâle, Antennes de la longueur des 3/4 des élytres, à article 3 presque aussi long que 4-5 réunis, faiblement anguleux à son som- met interne; cet angle se changeant en une dent graduellement plus longue sur 4-40, 41 plus court que 40; 4-7 sillonnés en dessous, 8-11 en dessous et en dessus. Élytres allongées, parallèles, laissant en partie le pygidium à découvert. Pattes longues, surtout les posté- rieures; tarses allongés, à article À au moins aussi grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal plus long.

Sous le rapport du facies, cette femelle a une analogie assez pro- (1) M. Westwood la décrit comme étant membraneuse, c'est-à-dire de même

nature que celle des Cérambycides normaux; mais elle est cornée comme chez tous les Prionides,

166 LONGICORNES.

noncée avec les Myzomorpaus de son sexe, analogie qui disparaît pour ce qui concerne son mâle et ceux de ce dernier genre.

Le seul mâle que j'aie vu était, quant à la livrée, conforme à la description de M. Westwood, c'est-à-dire d’un vert obscur avec les antennes d'un brun rougeâtre. Ii paraît qu'il en est parfois de même chez la femelle, mais les deux exemplaires de ce sexe que j'ai sous les yeux sont d'un beau jaune un peu virescent sur la tête et le pro- thorax, avec le sommet des articles 3-8 étroitement brunâtre et les trois derniers en entier de la même nuance. Dans les deux sexes les téguments en dessus sont finement rugoso-ponctués et les élytres ont chacune trois faibles lignes saillantes réticulées en arrière. Le genre est propre à l'Australie.

PRIONOPLUS. A. Ware in Digrrens. Trav. in New-Zeal. II, p. 276.

Mâle : Languette évasée et assez fortement échancrée en avant. Palpes médiocres, assez robustes ; leur dernier article en triangle al- longé. Mandibules visibles d'en haut, courtes, robustes, arquées, aiguës au bout, inermes en dedans.— Labre transversal, un peu con- cave, tronqué en avant.— Tête fortement sillonnée sur le front, avec ses tubercules antennifères gros, déclive en avant. Antennes un peu plus longues que le corps, filiformes, à articles 4 gros, court, en cône arqué, 8 un peu plus long que 4, brièvement épineux en de- dans à son sommet, ainsi que les suivants, sauf 11; tous, à partir de 3, densément porifères en dessous. Yeux faiblement séparés en dessus et en dessous, fortement échancrés.— Prothorax villeux, trans- versal, arrondi sur les côtés, muni sur chacun d’eux de deux épines aiguës : l’antérieure submédiane, plus grande que la postérieure.— Écusson carré, légèrement arrondi en arrière, villeux. Élytres al- longées, médiocrement convexes, arrondies en arrière, avec leur an- gle sutural brièvement épineux, plus larges que le prothorax à leur base. Pattes assez longues, médiocrement robustes; cuisses vil- leuses, un peu rétrécies au bout, biépineuses à leur extrémité ; jam- bes un peu comprimées; leur angle terminal externe prolongé en une assez longue épine ; tarses médiocres, à article 4 aussi long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal sinué à son extrémité. Métasternum densément villeux.— Saillie mésosternale assez étroite, concave, inclinée. Saillie prosternale fortement arquée en arrière. Corps allongé, assez large, glabre sur les élytres seules.

Femelle : Antennes un peu plus longues que la moitié du corps; leurs ‘articles 3-10 anguleux en dedans à leur extrémité. Élytres inermes à l'angle sutural. Dernier segment abdominal faiblement siaué dans son milieu au bout. :

TRAGOSOMIDES. 167

On n’en connaît qu’une grande et belle espèce (1) de la Nouvelle- Zélande, remarquable par la couleur et la sculpture de ses élytres qui sont d’un testacé clair et couvertes dans leurs deux tiers posté- rieurs d'un réseau plus clair encore et à grandes mailles, remplacé en avant par trois lignes saillantes de même nature; le corps est d'un noir brunâtre et mat, l'abdomen d’un brun rougeàtre brillant.

TRAGOSOMA. À. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 159 (2).

Mâles : Languette courte, obtuse en avant. Palpes courts, sub- égaux, assez robustes; le dernier article des maxillaires légèrement sécuriforme, celui des labiaux plus court, subeupuliforme. Man- dibules verticales, très-courtes, à peine visibles d'en haut, épaisses, arquées au bout, inérmes en dedans. Labre court, légèrement échancré en avant. Tête silonnée en dessus; front plan, vertical, échancré enarc antérieurement ; épistome déclive, concave, son bord antérieur légèrement échancré. Antennes presque de la longueur dan corps, fliformes, grêles, à articles { assez gros, court, en massue arquée, 3 d’un tiers plus long que 4, celui-ci et 5-10 décroissant peu à peu, 11 plus long que 10, rétréci au bout ; tous, sauf la base du 3e, densément porifères et finement réticulés. Yeux assez for- tement séparés en dessus et en dessous, très-échancrés. Prothorax villeux, transversal, irrégulièrement arrondi de chaque côté, avec une courte épine submédiane. Écusson largement arrondi en arrière. Élytres médiocrement convexes, assez allongées, parallèles, arron- dies en arrière, avec l'angle sutural brièvement épineux, à peine plus larges que le prothorax à leur base. Pattes médiocres ; cuisses et jambes fortement comprimées; celles-là atténuées à leur extrémité, celles-ci peu élargies au bout; tarses médiocres, à article 1 un peu plus long que 2. Dernier segment abdominal légèrement sinué dans son milieu. Métasternum villeux. Saillie mésosternale étroite, rétrécie et inclinée. Saillie prosternale fortement arrondie en arrière. Corps allongé, assez large, glabre sur les élytres seules.

Temelles : Antennes atteignant à peine le milieu des élytres, à ar- ticles 3 plus long, 44 pas plus grand que 10, non rétréci au bout. Dernier segment abdominal allongé et arrondi en arrière.

Genre ayant pour type le Prionus depsarius des anciens auteurs (3),

(1) P. reticularis, White, loc. cit.; figuré par le même auteur dans le Voy. oftho Ereb. a. Terr,; Entom. pl. 4, f. 7, ©; M. Westwood a donné une belle figure du même sexe dans ses Arcan. entom. IE, pl. 56, f. 1.

(2) Syn. Cerampyx Linn, Prionus Fab., Oliv., Panz., etc,

(3) Linn, Syst. nat. I, p. 624; Fab. Syst. EL. IE, p. 258; on en a plusieurs figures dont les plus récentes sont celles données par M, Mulsant dans ses Col.

168 . LONGICORNES.

insecte du nord de l'Europe et des régions montagneuses des parties tempérées de ce continent. Sa livrée varie du jaune testacé plus ou moins rembruni ou brun noirâtre, mais cette dernière couleur est plus fréquente chez les femelles ; ses élytres sont assez fortement ru- gueuses, pointillées et munies chacune de quatre à cinq lignes sail- lantes assez distinctes. On en connaît deux autres espèces (1).

TRICHODERES. CuevroL. in GuËr.-Ménev. Mag. d. Zool.; Ins. 1843, pl. 113.

Mâle : Languette assez saillante, légèrement échancrée en avant.— Palpes longs, surtout les maxillaires ; le dernier article de tous en fer de hache aïlongé, grèle à sa base, obliquement arrondi au bout. Mandibules verticales, invisibles d’en haut, très-courtes et très-robus- tes, comme tronquées en avant, avec leur pointe aiguë, à peine den- tées en dedans.— Labre très-court, un peu rétréci, largement échan- cré et cilié en avant. Tète très-courte, subarrondie, verticale et concave en avant, avec ses tüubercules antennifères saillants; épistome un peu concave, échancré en arc antérieurement. Antennes dé- passant à peine la moitié des élytres, peu robustes, filiformes, à arti- cles 1 médiocre, en massue arquée, 3 presque aussi long que 4-5 réu- nis, ceux-ci ét 6-10 décroissant graduellement, 41 plus long que 10; une fossette porifère ovale au sommet de 5, un sillon abrégé en ar- rière sur 6, complet sur les suivants. Yeux très-gros, médiocre- ment séparés en dessus, très-fortement en dessous, faiblement sinués en avant. Prothorax villeux, du double au moins plus large que long, rétréci à sa base, armé de chaque côté de deux épines aiguës, l’une antérieure, l'autre submédiane. Écusson allongé, parallèle, un peu concave, tronqué au bout.— Élytres allongées, médiocrement convexes, parallèles, arrondies en arrière, avec une courte épine suturale, plus larges que le prothorax à leur base. Pattes longues, surtout les postérieures, peu robustes ; cuisses fortement atténuées dans plus de leur moitié terminale ; jambes subarrondies, peu à peu élargies au bout; tarses allongés, à article À aussi grand que 2-3 réunis. segment abdominal sinué dans son milieu, arrondi aux angles. Saillie mésosternale étroite, concave, très-inclinée. Saillie prosternale canaliculée, fortement arquée en arrière. Corps allongé, assez large, glabre sur les élytres et l'abdomen seu- lement.

d. France; Longic. pl. 1,f. B, et M. L. Fairm. Gener. d, Col. d’Eur.; Longic. pl. 36, f. 166.

(1) T. subcoriaceum, Hope in Gray, Zool. Miscell. I, p. 27; Hindostan bor. Harrisii, Y. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, IL, p. 107; Etats-Unis du Nord.

PL OR, PONS PEN AE CORNE I Le _. RS

TRAGOSOMIDES. . 169

Femelle : Plus grande.— Antennes un peu plus courtes. seg- ment abdominal échancré en cœur.

Au premier coup-d'œil l’espèce (pini Chevrol.) unique de ce genre a beaucoup de rapports avec le Tragosoma depsarium d'Europe, si ce n’est que sa forme générale est un peu plus allongée, mais ses caractères génériques sont, comme on le voit, très-différents. Elle est d'un brun ferrugineux plus ou moins clair, parfois d’un jaune testacé, et ces deux couleurs sont très-brillantes. La tête, le prothorax, la base des élytres, y sompris l’écusson, la poitrine et les cuisses sont héris- sés de longs poils fins; ses élytres sont fortement ponctuées et ru- gueuses ; trois à quatre lignes saillantes et peu distinctes se voient sur chacune d'elles. Cet insecte, originaire du Mexique, paraît y être assez commun dans quelques localités des terres froides, sous les écorces des pins.

: ACIDERES. (GuËn.-Mévev.) J. Tnous. Essai, etc. p. 310 (1).

Mâle : Languette assez saïllante, étroite, obtuse en avant. Pal- pes allongés, peu robustes, les maxillaires près du double plus longs que les labiaux ; le dernier article de tous légèrement triangulaire.— Mandibules horizontales, courtes, droites, puis brusquement arquées et aiguës au bout, inermes en dedans.— Tête un peu rétrécie en ar- rière, finement sillonnée entre les yeux et sur le vertex, avec ses tu- bercules antennifères gros et coniques, verticale en avant; épistome tronqué antérieurement. Antennes plus longues que le corps, fili- formes, de 12 articles : 1 médiocrement robuste, assez lorg, graduel- lement en massue, 3 d'un tiers au moins plus long que #4, celui-ci et 5-12 décroissant graduellement. Yeux assez fortement séparés en dessus et en dessous, largement sinués. Prothorax transversal, sillonné le long de sa base et de son bord antérieur, muni en dessus de deux fortes crêtes triangulaires et tranchantes, arrondi sur les cû- tés, avec une épine médiane et aiguë sur chacun d'eux. Écusson allongé, lanciforme et aigu en arrière. Élytres peu convexes, très- allongées, parallèles, arrondies en arrière, avec l'angle sutural sub- épineux, un peu plus larges que le prothorax à leur base. Pattes longues ; cuisses fortement atténuées dans leur moitié terminale, les antérieures très-robustes ; jambes peu à peu élargies et tronquées au bout; tarses étroits, à articles 4 aussi long que 2-3 réunis, 3 étroite- ment fendu. Dernier segment abdominal fortement échancré et densément cilié au bout. Saillie mésosternale très-étroite, con- ave, en triangle aigu, horizontale.— Saillie prosternale formant une lame verticale, enfouie entre les hanches antérieures et les dépassant

(1) Syn. Puvzzomorpma, Montrouz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 279; nom Employé depuis longtemps (1833) par M. De Castelnau pour des Hémiptères.

170 LONGICOURNES.

assez fortement. Corps très-allongé, revêtu d’une pubescénce fine et dense.

Femeile : Antennes de 41 articles, un peu plus courtes que Le corps, Pattes moins robustes, surtout les antérieures. Dernier segment abdominal moins échancré en arrière, largement et fortement im- pressionné de chaque côté à sa base.

M. Guérin-Méneville (1) a simplement publié ce genre, sans en ex- poser les caractères et en se contentant de donner une courte diagnose de l’espèce qui le constitue (2). M. Montrouzier les a fait connaître, le premier, mais en imposant au genre le nom déjà employé de Payr- LOMoRPHA; depuis, M. J. Thomson les a exposés avec plus de détails, Tous deux ont omis le plus essentiel, la forme insolite de la saillie prosternale.

Ce remarquable insecte est d’un tiers plus grand et relativement plus large que l'Ægosoma scabricollz d'Europe. Sa livrée d’un brun rougeâtre est voilée par une pubescence grise, qui passe au blanchâ- tre sur les élytres elle est très-courte et d’un aspect un peu soyeux ; chez la femelle ces organes présentent, à partir du milieu, quatre grandes taches brunâtres et mal limitées ; chacun d’eux est muni de quatre côtes fines qui, à leur extrémité, se décomposent, sur une mé- diocre étendue, en un réseau irrégulier.

Le genre est propre à la Nouvelle-Calédonie et très-rare dans les collections, °

COHORTE XII. PRIONIDES VRAIS PŒCILOSOMES.

Yeux finement granulés.— Mandibules courtes, verticales.— Cuis- ses postérieures dépassant rarement (quelques Anacolides) les élytres. Saillie intercoxale en triangle aigu dans les deux sexes. Méta- sternum allongé. Corps ailé; sa livrée très-variée, souvent ornée de couleurs vives ou métalliques.

Un seul caractère constant, la finesse de la granulation des yeux, sépare cette cohorte de celle des Prionides sylvains, mais il suffit pour qu'on ne puisse, dans aucun cas, confondre les espèces de l’une avec celles de l'autre. Il est, en outre, corroboré par un facies particulier, variable, mais qui, sans exception, diffère totalement de celui de tous les Prionides qui précèdent, Ce groupe me paraît donc naturel et in- termédiaire entre les précédents et les Cérambycides dont il se rap-

(1) Rev. zool. 1858, p. 82.

(2) À. Rigaudii, Guérin-Ménev. loc. cit. Cet auteur écrit, à tort, ce nom : Ricaudi, l'espèce étant dédiée par M, Montrouzier à M, Rigaudi, officier de la marine impériale,

ANACOLIDES. 171

proche par la variété de la livrée. On y retrouve ces modifications des arètes latérales du pronotum et des épisternums métathoraciques signalées plus haut chez les derniers Prionides sylvains. Je les ai pri- ses pour point de départ de son arrangement systématique.

Sauf deux genres (lormertum, PHaoLus) qui habitent l'Australie, tous ceux qui suivent sont propres à l'Amérique et appañftiennent à quatre types différents.

I. Arètes latérales du pronotum placées très-bas, en arc de cercle à concavité supérieure; épisternums métatho- raciques en triangle renversé, très-large à sa base; élytres recouvrant imparfaitement l'abdomen ; tégu- ments plus ou moins mous, à ANACOLIDES. I à l’état normal; épisternums métathora= ciques presque toujours parallèles et tronqués en arrière; élytres recouvrant l'abdomen; téguments solides. Mésosternum horizontal, canaliculé et recevant dans ce canal la saillie prosternale; rarement non canaliculé, mais alors celle-ci n’entrant pas en contact avec lui. PYRoDIDES. Mésosternum horizontal, non canaliculé, péné- trant dans une échancrure de Ja saillie proster- pale; rarement déclive, mais alors recouvert à sa base par cette dernière. SOLÉNOPTÉRIDES. Mésosternum variable, jamais canaliculé ni ne pé- pétrant dans la saillie prosternale ; celle-ci pres- que toujours ne dépassant pas les hanches an- térieures et tronquée en arrière. POECILOSOMIDES.

GROUPE I. Anacolides.

Antennes flabellées (w), pectinées ou dentées (@), Prothorax très-court, unidenté latéralement; ses arêtes latérales placées très-bas, en arc de cercle à concavité supérieure. Élytres recouvrant impar- faitement le corps, isolément arrondies et plus ou moins débiscentes en arrière. Pattes postérieures très-allongées ; leurs jambes forte- ment comprimées et tranchantes en dehors. Épisternums méta- thoraciques en triangle renversé, très-larges en avant, aigus en ar- rière (1). Saillie mésosternale large, lamelliforme, horizontale, arrondie en arrière, recouverte par la saillie prosternale. Celle-ci large, plane, formant chez les mâles un disque nettement limité en

(1) Dans tous les exemplaires qui me sont passés entre les mains, une suture oblique en séparait, sur une grande étendue, leurs angles antérieurs externes, qui simulaient ainsi une pièce à part. Les épimères métathoraciques sont cons- lamment très-grandes,

172 LONGICORNES.

are de cercle en avant, continue chez les femelles avec le corps du prosternum. Téguments minces, plus ou moins mous.

Ces insectes sont les plus petits et les moins robustes de tous les Prionides. A ce titre ils devraient être placés à la fin de la cohorte, si la forme de leurs épisternums métathoraciques et les arêtes latéra- les de leur pronotum ne les rattachaient pas au dernier groupe de cohorte précédente, les Tragosomides. Leur livrée est d'un noir ou d’un jaune d’ocre clair uniformes, mais le plus souvent présente un mélange de ces deux couleurs. Ils sont propres à l'Amérique du Sud et ne forment que les trois genres suivants (1).

I. Antennes à art. 2 rudimentaire, peu distinct. Leurs rameaux larges chez les @' : Mysomorphus. _ grèles : Udeterus.

Il. Antennes à art, 2 de longueur normale : Anacolus.

MYZOMORPHUS. (Des) J. Tuows. Archiv. entom. I, p. 11 (2).

Mâles : Languette transversale, tronquée en avant. Palpes courts, inégaux, le dernier article de tous légèrement obconique. Man- dibules très-courtes, assez robustes, arquées et bifides au bout. Labre très-court, largement échancré. Tète sillonnée en des- sus, fortement déclive ou subverticale en avant; épistome trans- versal, rétréci, avec son bord antérieur échancré.— Antennes un peu plus longues que le corps, à articles 4 court, gros, subeylindrique ou obconique, 2 à peine distinct (3), 3 aussi long que 4-5 réunis, muni à son sommet interne, ainsi que 4-10, d'un large rameau gra- duellement plus long et caréné sur sa face interne, 11 plus long que 10, lamelliforme, rétréci à son extrémité. Yeux assez fortement séparés en dessus, profondément échancrés. Prothorax tronqué à ses deux extrémités, un peu arrondi latéralement et muni de chaque côté d'une petite épine submédiane, parfois (necydaloides) de deux. Écusson grand, en triangle allongé et arrondi au bout. Élytres beaucoup plus courtes que l'abdomen, triangulaires, subrectilignes au côté interne, légèrement déhiscentes en arrière, plus larges en avant que le prothorax. Les quatre pattes antérieures médiocres,

(1) Voyez sur eux le travail de Ménétriés intitulé : « Essai d’une monogra- phie du genre Anacozus » Mém. d, l’Acad. d. St.-Pétersb. Sér. VI; Sc. nat. JL, 1838, p. 277, avec 1 pl. col.

(2) Syn, AxacoLus Gory, Ménétr., G. Gray, Buquet.

(3) Par suite d’un lapsus calami, c'est le article que M. J. Thomson indi- que comme étant aiusi rudimentaire, et le 4e qu'il dit être aussi long que les deux suivants réunis.

ANACOLIDES. 173

les postérieures très-longues ; toutes fortement comprimées; cuisses oblongo-ovales, les postérieures dépassant l'abdomen; jambes de la mème paire fortement élargies au bout, les antérieures un peu ar- quées; tarses étroits, à articles 1 plus long que 2, 3 fendu jusqu'à sa base, 4 plus court qu'eux réunis. Dernier segment abdominal un peu transversal, échancré en arc. Corps court, finement villeux.

Femelles : Antennes de la longueur des 2/3 du corps, à articles 4-10 beaucoup moins fortement dentés et flabellés, leurs rameaux plus étroits, 11 plus long que 10, longuement pédicellé à sa base. Élytres aussi longues que l'abdomen ou peu s’en faut. Pattes plus longues dans toutes leurs parties. Corps beaucoup plus allongé et taille notablement plus grande,

On a décrit un assez grand nombre d'espèces de ce genre; selon M. J. Thomson, celles qui ont été publiées se réduisent à deux aux- quelles il en ajoute une troisième inédite avant lui (1). Je n'ai vu qu'un nombre restreint des innombrables variétés que présentent ces insectes et n'ai pas d'opinion à émettre sur les titres qu'elles pour- raient avoir à une distinction spécifique.

UDETERUS. J. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 278 (2)

Genre à peine distinct, établi sur un exemplaire mâle d'un insecte qui ne diffère des Myzomorpuus du même sexe que par les caractè- res suivants :

Antennes beaucoup plus grêles, leurs articles 4-10 émettant chacun en dehors un rameau étroit et assez long, 11 acuminé à son extré- mité (3).

(1) La plus anciennement décrite des deux premières espèces est l'Anac. 4-maculatus, Gory, Magaz. de Zool.; Ins. 1832, pl. 31, @; elle devrait, par conséquent, porter ce nom et non celui de 4-notatus à Ménétriés (loc. citat. p. 294, £. 6) qui ne l’a décrite que six ans plus tard, et que lui conserve M. J. Thomson (Var. d': An. pygmœus, Buquet, Ann. à. 1. Soc. entom. 1840, D. 383; © An. 4-punctatus, G. Gray in Griff. Anim. Kingd. I, p. 116, pl. 70, f. 1); Cayenne et Brésil. M. scutellatus, Sallé, Ann. d. I. Soc. entom. 1849, p. 429, pl. 13, f. 1, @ (Var. unicolor, apicalis, scapularis, plagiatus, thora- cicus, bicolor, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 25; il ne les donne que comme des variétés); Venezuela. M. necyduloides, J. Thoms. System. Ge- rambyc. p. 279 (quadrinotatus, var. c-e, J. Thoms. Archiv. entom. I, p. 15, pl. 2,f, 5-7; olim); Brésil. Ces espèces et la plupart de leurs variétés sont ligurées dans ce dernier ouvrage, pl. 2.

(2) Owerenus, J. Thoms. Archiv. entom. I, p. 15, olim.

(3) M. J. Thomson ajoute que le prosternum est prolongé en arrière et re- couvre le mésosternum, mais ce caractère existe chez toutes les espèces du Broupe et n’est par conséquent pas distinctif.

174 LONGICORNES.

L'espèce en question (1) a complétement le facies des Myzomor- paus et habite la Colombie.

ANACOLUS. Larr. Fam. nat. p. 399.

Mèmes caractères que les Myzomonraus, sauf les particularités sui- vantes :

Mâles : Mandibules plus grèles et plus saillantes, droites, puis ar- quées et aiguës au bout, dentées intérieurement. Antennes à ar- ticle 2 de grandeur normale; les lamelles de ceux qui sont perfo- liés moins larges. Elytres assez convexes, plus ou moins atrondies au côté interne. Tarses antérieurs et intermédiaires à articles 1-2 fortement dilatés. Dernier segment abdominal entier. Disque du prosternum plus court, subtriangulairé.

Femelles : Mandibules plus courtes et plus arquées que celles des mâles.— Antennes simplement pectinées. Élytres recouvrant pres- que l'abdomen, plus larges que celles des MyzomorPaus ®, presque rectilignes au côté interne, faiblement déhiscentes et tronquées à leur extrémité. Tarses antérieurs et intermédiaires non dilatés.

Il y en à dans les auteurs treize espèces de décrites; suivant M. J. Thomson elles appartiendraient toutes à une seule publiée, pour la première fois, par Lepelletier de Saint-Fargeau et A. Serville sous le nom de Prionus lugubris (2).

GROUPE Il. Pyrodides,

Antennes de longueur variable, simples, rarement flabellées ou den- tées en scie. Prothorax transversalement hexagonal, uni-épineux sur les côtés; ceux-ci crénelés en avant; ses arêtes latérales à l'état normal. Cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen. Épi- sternums métathoraciques larges, parallèles, tronqués en arrière. Mésosternum horizontal, de niveau avec le métasternum, échancré en arrière et recevant une saillie de ce dernier, le plus souvent canaliculé longitudinalement et iogeant dans ce canal l'extrémité de la saillie

(1) U. Buquetii, I. Thoms. Archiv. entom. I, p. 16, pl. 3, f, 2.

(2) Encycl. méth.; Ins. X, p. 200; leur P. sanguineus (ibid.) constitue la dre variété qui ait été publiée; les autres sont : À. bimaculatus, Ménétr. loc. cit. p. 286, f. 1. lividus, Ménétr. loc. cit. p. 289, fig. 3. nigricollis, Mé- nétr, loc. cit. p. 291, f, 4. prœustus, Perty, Del, anim, art. Brasil. p. 87, pl. 17,1. 8, ©. Menetriesii, scupularis, Ruquet, Rev. zool. 1840, p. 224. variabilis, nigrinus, melonocerus, œanthoccrus, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 23. Ces variétés sont épandues dans la plus grande partie de l'Amérique du Sud intertropicale. ?

PYRODIDES. 175

prosternale; rarement non canaliculé et, dans ce cas, non contigu avec cette dernière. Corps au plus médiocrement allongé, large.

Groupe américain comme le précédent et le plus remarquable de la cohorte aëtuelle. Ses espèces sont, en effet, presque toutes de grande taille et, le plus souvent, leur livrée est ornée des plus riches cou- leurs métalliques. Les deux types d'après lesquels sont construits leur mésosternum et leur saillie prosternale doivent évidemment servir de point de départ pour leur arrangement systématique.

I. Mésosternum canaliculé, logeant en partie la saillie prosternale. Ecusson tomenteux : Malluspis. glabre: Pyrodes, Il. Mésosternum non canaliculé, non contigu avec la saillie prosternale. Antennes légèrement en scie dans les deux sexes : Esmeralda. flabellées (o) ou pectinées (®) : Calocomus.

MALLASPIS, A. Serv. Ann. d. l. Sôc. entom. 1832, p. 188 (1),

âles : Languette légèrement échancrée au bout. Palpes courts, peu inégaux, robustes ; leur dernier axticle subovoïde, arqué.— Man- dibules verticales, courtes, robustes, arquées et simples au bout, à peine ou non dentées au côté interne.— Labre court, un peu rétréci, faiblement échancré et cilié en avant.— Tête plus ou moins saillante, vanaliculée en dessus (le canal graduellement évasé d’arrière en avant), subvertical et concave antérieurement; épistome fortement transversal, avec son bord antérieur presque tronqué. Antennes plus longues que le corps, robustes, déprimées, à articles 4 médiocre, gros, en massue arquée, 3 d'un tiers au moins plus long que 4, ce- lui-ci et 5-11 graduellement plus courts et plus grêles, plus ou moins âpres en dessous, ou tuberculeux sur leurs bords; 3-7 munis d’une petite dépression porifère à leur sommet, 4-7 en ayant de plus une pareille à leur base, 8-41 porifères sur la plus grande partie de leur surface en dessous.— Yeux médiocrement séparés en dessus. Pro- thorax transversal, légèrement convexe, graduellement rétréci et cré- nelé latéralement dans ses 2/3 antérieurs, avec la dernière crénelure convertie en une forte épine, paraboliquement échancré de chaque côté à sa base. Écusson assez grand, tomenteux, cordiforme ou triangulaire, aigu en arrière. Élytres assez et régulièrement con- vexes, parfois (Moreleli) plus déprimées, peu à peu rétrécies en ar- rière, subépineuses à l'angle sutural, munies sur les côtés d'une pe- lie épine avant leur extrémité, beaucoup plus larges en avant que la base du prothorax.— Pattes longues, lisses; cuisses linéaires, les pos-

(1) Syn, Pmonus Oliv.

È : es

176 LONGICORNES.

térieures aussi longues, ou peu s’en faut, que l'abdomen ; jambes fai- blement élargies et tronquées au bout; tarsos assez longs et larges, surtout les antérieurs, à articles 1 à peine plus long que 2, 4 plus grand que 1-3 réunis.— Dernier segment abdominal transversal, fai- blement sinué au bout. Mésosternum canaliculé, logeant en partie la saillie prosternale. Celle-ci assez convexe, obtuse en arrière,

Corps médiocrement allongé, large, glabre en dessus; sa livrée de couleur métallique ou non.

Femelles : Antennes un peu plus longues que la moitié du corps; leurs articles 3-5 ou 3-6 larges et plus ou moins dilatés en dedans.— Cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen. Tarses notable- ment plus étroits. Dernier segment abdominal plus long, entier au bout.

Insectes voisins des PyRopEes qui suivent et dont ils se distinguent aisément par leur forme générale, leurs antennes autrement faites et leur écusson couvert de poils tantôt uniformes, tantôt formant deux grandes taches. Le dessous de leur corps est revêtu de poils sembla- bles et assez abondants, mais leur livrée ainsi que la sculpture de leurs téguments varient. Ils sont peu nombreux (1) et propres à l’A- mérique intertropicale.

(1) On en connait cinq en ce moment, qui peuvent se répartir dans deux sections.

A Mésosternum séparé du métasternum par une suture très-apparente; li- vrée métallique; élytres rugueuses; forme générale robuste : Prion. sculellaris, Oliv. Entom. IV, 66, p. 14, pl. 2, f. 9 a, b, "et non @, comme le dit Ser- ville; Cayenne. leucaspis, xanthaspis, Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 214; Cayenne et Brésil. Moreletii, Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1851, Bull. p. 65, ®; ibid. 1861, p. 104, d; la © est figurée in Casteln. Voy. d. J’Amér. d. Sud; Entom. pl. 10, f. 7; Amér. centrale (Vera-Paz).

B Mésosternum intimement confondu avec le métasterauni, sans aucune trace de suture; livrée non métallique ; élytres lisses à la vue simple; forme générale plus svelte : M. longiceps, A. White, Longic. ofthe Brit. Mus. p. 92, pl. 2, f. 7; Mexique.

M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 274) rapporte, en outre, au genre les espèces suivantes, placées par M. A. White dans les Pyropes : P. piclus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p.85, pl. 17, f. 3, @'; Brésil. heterocerus, Erichs. Arcbiv, 1847, I, p. 139 (antennatus, À. White, Long. of the Brit. Mus. p. 51, pl. 2, f.6, ©"); Pérou et Amazone (Ega). tenuicornis, A. White, Procced. of the Zool. Soc. 1850, p. 11, pl. 13,1. 5, © (o marginatus À. White, Lou- gic. loc. cit. p. 49); Mexique. Le Pyr. petalocerys, A. White (ibid. p. 50), originaire de l’Amazone (Ega), et dout M. J. Thomson ne parle pas, doit être ajouté à cette liste; peut-être n’est-ce qu’une variété de l’helerocerus.

Ces insectes sont fort ambigus et ne rentrent bien ni parmi les MaLLAsPis, ni parmi les Pyropes. Le pictus a Je facies du Mal. longiceps, mais s’en éloi- gne par ses élytres fortement épineuses et sa livrée; son écusson étant tomen- toux, on peut le laisser dans le genre, Chez tous les autres cet organe est glabre et le facies a un aspect particulier.

PYRODIDES. 177

PYRODES. À. Serv. Ann, d. 1. Soc, entom, 1822, p. 186 (1).

Mâles : Languette fortement élargie et plus ou moins échancrée en avant, en général profondément. Deux lobes aux mâchoires (2), l'interne plus petit que l’externe; tous deux larges et fortement bar- bus en dedans. Dernier article des palpes ovoïde, déprimé, tron- qué au bout. Labre arrondi et cilié en àvant. Antennes à peine plus longues que le corps, filiformes, plus ou moins scabres en des- sous, à articles 4 en cône déprimé ou en massue, 3 sensiblement plus long que 4, celui-ci et 5-11 décroissant peu à peu, les trois ou quatre derniers plus gros et souvent dentés à leur base ; une fossette pori- fère au sommet de 3-7 ou 3-8; les suivants couverts de sillons et, par suite, mats. Prothorax déprimé et impressionné en dessus. Écusson glabre. Élytres larges, en général convexes à leur base et déprimées en arrière, sans épines sur leur bord externe avant leur extrémité. Angle terminal externe des jambes dentiforme. Mé- sosternum toujours séparé du métasternum par une suture, Saillie prosternale très-convexe et subcarénée chez la plupart. Le surplus comme chez les MazLaspis.

Femelles : Antennes de la longueur des 2/3 du corps. A la dif- férence de celles du genre précédent, leur dernier segment abdominal est plus ou moins sinué au bout. Pour le surplus elles présentent les mèmes caractères sexuels que ces dernières.

Déduction faite des espèces qui y ont été introduites dans ces der- nières années et dont il vient d'être question, ce genre n'est guère plus nombreux que les Marrasris, mais plus homogène. Ses espèces ont le corps, toutes proportions gardées, plus large; leurs téguments en dessus sont plus rugueux, et leur livrée, toujours au moins en partie métallique, est sujette à passer du vert doré au bleu dans la même espèce. Le genre paraît jusqu'ici être confiné dans les parties chaudes de l'Amérique du Sud (3).

(1)Syn. Cenamsyx Linn., De Geer, Drury, ete.—Prionus Fab. Oliv., Perty, etc.

(2) Du moins chezle speciosus, le seul que j'aie disséqué; ce caractère, étant générique, doit exister chez les autres espèces.

(3) Prion. speciosus, Oliv. Entom. IV, 66, p. 31, pl. 4, f. 13, © (Q P. an- gulatus, Oliv. ibid. pl. 4, f. 2; Var. Prion. Pallasii, Germar, Ins. Spec. nov. D. 469); Brésil ; type du genre. Cer. bifasciatus, Linn. Syst. nat. IE, p. 624; Oliv, loc. cit, pl. 1,f. 3; Brésil. Prion. pulcherrimus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 86, pl. 17, f. 4; Brésil. Pyr. fastuosus, Erichs. Archiv,1847, I, D. 139; Pérou. œæneus (speciosus var.?), Buquet, Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 617; Brésil. angusticollis, Brésil intér;, rubrosonatus, Pérou (Sa- 'ayacu}; Lucas in Casteln. Voy. d. l’'Amér. d. Sud; Entom. p. 179, pl. 11,

Coléoptères. Tome VII. 12

178 LONGICORNES.

ESMERALDA, 3. Tuows. Essai, etc. p. 303 (1).

Genre voisin des Pyronxs, mais très-distinct; il en diffère essentiel- lement par les caractères qui suivent :

Mûles : Tôte plus courte. Antennes de la longueur du corps ou peu s’eu faut, déprimées, légèrement dentées en scie à partir du 3e article; celui-ci et tous les suivants couverts sur leurs deux faces de sillons très- -serrés ou de pores réticulés. Écusson très-grand, trian- gulaire, rétréei dans sa moitié postérieure et très-aigu en arrière. Élytres parallèles. Jambes très-comprimées, lamelliformes, inermes à leur extrémité en déhors. Mésosternum large, très-court, non canaliculé et tronqué en avant. Saillie prosternale plane, graduel- lement élargie et largement arrondie au bout, n'atteignant pas le

sosternum. Corps parallèle, déprimé. Femelles inconnues.

M. J. Thomson a séparé, avec raison, ce genre des Pyropes. Il lui donne pour type une petite, très-jolie et nouvelle espèce de Cayenne; mais Linné en a décrit, depuis longtemps, une qui doit en faire par- tie, et une troisième me paraît l'avoir été par M. A. White (2).

Ces insectes sont plus petits que les Pyropes; leurs élytres sont très- finement rugueuses et présentent quelques faibles lignes saillantes dont il n’y a pas de trace dans les deux genres précédents. Les espèces connues sont propres à la Guyane.

CALOCOMUS. A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 194 (3).

Mâles : Languette profondément, étroitement et triangulairement échancrée. Palpes robustes, courts; le dernier article des maxillai- res brièvement ovale (4), celui des labiaux plus triangulaire, tous deux

f. 1-2. nigricornis, Guérin-Ménev. Verhandl, d. Zool.-Bot. Ver, in Wien, V, p. 598; Amazone (Rio Napo).

Olivier a figuré (loc. cit. pl. 3, f. 10), sans la décrire, une espèce que Schœn- herr (Syn. Ins. III, p. 346) a nommée cœruleus et dont la patrie est inconnue; elle appartient sans aucun doute au genre.

(1) Syn. Cernampyx Linné. Pynopes Guérin-Ménev., A. White.

(2) On peui les répartir dans deux sections : À Prothorax crénelé sur les côtés en avant : Cer. auratus, Linn. Syst. mat. Il, p. 635 (Var. Pyr. colum- binus, Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 214); Cayenne ; il varie du bronzé doré au bleu foncé. P. Smithianus, À. White, Procced. of the Zool. Soc. 1850, p. 12; Para. B Prothorax inerme sur les côtés en avant : Æ. suavis, 4. Thoms. loc. cit. p. 304; Cayenne:

(3) Syn. Prionus Guér.-Ménev.

(4) Chez le Desmarestii, il es muni sur sa face supérieure d’une grande fos- selle peu profonde : j'ignore ce qui en est chez les autres espèces,

PYRODIDES, 179

wonqués au bout. Mandibules et tête des Prionus. Antennes au maximum de la longueur des 2/3 du corps, robustes, de 41 à 22 articles : 1 gros, assez long, en cône renversé, 3 sensiblement plus long que 4, muni à son sommet externe d’une dent qui se change peu à peu sur les suivants en un rameau assez long, le dernier lamelliforme, un peu échancré au bout; tous ces articles, sauf le dernier, carénés et angu- leux sur leur face externe, et couvert (sauf 3 à sa base) de pores très- fins et très-serrés. Yeux médiocrement séparés en dessus. Protho- rax un peu plus large que long, plan en dessus ou peu-convexe, muni de chaque côté d’une forte épine submédiane, fortement rétréci et cré- nelé en avant de cette dernière, paraboliquement échancré de chaque côté à sa base. Écusson grand, en triangle rectiligne aigu. Ély- tres médiocrement ou peu convexes, graduellement rétrécies en arrière, àpeine épineuses à l’angle sutural, beaucoup plus larges en avant que la base du prothorax. Pattes longues et robustes; cuisses et james bes très-comprimées, celles-ci peu à peu et fortement élargies au bout, surtout les postérieures, avec leur angle términal externe épineux; tarses antérieurs très-larges, les autres moins; tous à articles 1-2 sub- égaux, 3 profondément bilobé, 4 aussi long qu'eux réunis, renflé au bout. Dernier segment abdominal assez fortement échaneré. Mé- sosternum non canaliculé, obtus en avant, ne logeant pas la saillie prosternale.— Celle-ci plane, large, peu saillante et arrondie en arrière, —Corps médiocrement allongé, glabre en dessus.

Femelles : D'après la seule (Desmurestii) qui soit connue, elles ne paraissent différer des mâles que par leurs antennes un peu plus courtes, beaucoup plus grèles et simplement dentées à partir du article, leurs tarses moins larges et leur dernier segment abdominal arrondi en arrière,

J'ai, le premier, rapporté du Tucuman l’espèce typique (4) de ce genre remarquable. Depuis, on en a découvert six autres (2) dans di- verses parties de l'Amérique du Sud; toutes, sauf la première, sont très-rares dans les collections. Ces insectes sont de grande taille, et leur livrée, constamment privée de couleurs métalliques, offre ceci de particulier, que les articles terminaux des antennes sont toujours d’un rouge ferrugineux vif. Le nombre total des articles de ces organes va- rie dans chaque espèce.

(1) Prion. Desmarestii, Guérin-Ménev. leon. Ins. pl. 42, f. 8, œ'; sans des- cription ; pour une autre figure du même sexe, voyez Casteln. Mist. nat. d. Ins. IL, pl. 40, f. 1 (Cat. hamatiferus, Serv. luc. cit.); @ d'Orb. Diet. univ. d'Hist. nat, Ins, pl. 12, f. 2. (Var. C. Bravardi, Burmeist. Reis, d. La Plata Slaat. 1, D. 314); répandu dans la plus grande partie des provinces Argentines; voyez Burmeist, Stettin. entom. Zeit. 1869, p. 160,

(2) C. Kreuchelyi, Lycius, Buquet, Rev. zool. 1840, p. 142, et Magaz. d. Zvol.; Ins. 1840, pl. 50 et 51; Colombie, morosws, À. White, Proceed. of Ue Zool. Soc, 1850, p. 11, pl. 13, £. 3; Bolivia. coriaceus, L. Fairm. Ann.

180 LONGICORNES.

GRouPE III. Solénoptérides.

Languette courte, entière en avant; ses palpes terminaux et conti- gus. Antennes médiocres, robustes, déprimées, atténuées à leur extrémité. Prothorax de forme variable, le plus souvent crénelé sur les côtés et échancré aux angles postérieurs; ses arêtes latérales à l'état normal. Pattes subégales ou les antérieures un peu plus lon- gues que les autres; cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen. Épisternums métathoraciques plus ou moins larges, tronqués en arrière, Mésosternum échanceré en arrière et recevant une suillie du métasternum, presque toujours horizontal, de niveau avec ce der- nier, et pénétrant dans une échaneure de la saillie prosternale; rare- ment un peu incliné et recouvert, à sa base, par cette dernière. Corps médiocrement allongé, souvent cunéiforme.

La structure de la languette ainsi que celle du mésosternum et du prosternum suffisent n< montrer que les SoLENoPrERA et les espèces qui leur ressemblent appartiennent à un type spécial. Ces deux carac- {ères sont corroborés par un facies à part, une livrée privée, à une seule exception près (Solen. metallescens), de couleurs métalliques, et même par un habitat particulier. La plus grande partie de ces insec- tes est, en effet, confinée dans les grandes Antilles; un très-petit nom- bre d’entre eux habitent le Mexique ou les États-Unis, et pas un seul, jusqu'ici, n’a été rencontré dans l'Amérique du Sud. Ils constituent les six genres suivants :

1, Mésosternum incliné, recouvert à sa base par la saillie pro- sternale; celle-ci entière à son extrémité : Pro- sternodes.

IL. horizontal, pénétrant dans une échancrure de la saillie prosternale.

a Prothorax beaucoup plus étroit à sa base que les élytres, échancré aux angles postérieurs. b Ecusson court, en triangle curviligne. Prothorax des ® (1) fortemeut bidenté de chaque côté : Derancistrus. Prothorax des ® faiblement uridenté de chaque côté :

Solenaptera. bb Ecusson en triangle rectiligne allongé et très-aigu : Elale- ropsis.

d. 1. Soc. entom. 1864; Mendoza. coriaceus (nec L. Fairm.), Burmeist. Stettin. entom. Zeit. 1865, p. 160; Andes du Haut-Pérou. rugosipennis, Lucas in Casteln. Voy. d. l'Amér. d. Sud; Entom. p. 181, pl. 11, f. 3; Brésil intér,

(1) Les mäles sont inconnus,

SOLÉNOPTÉRIDES. 181

aa Prothorax aussi large, ou peu s’en faut, à sa base que les élytres, non ou faiblement échancré aux angles pos- térieurs.

Ecusson en triangle allongé et très-aigu : Sphenostethus. large, arrondi en arrière : Holonotus.

PROSTERNODES. J. Tuows. Essai, elc. p. 307.

Genre essentiellement caractérisé dans le groupe actuel par la struc- ture du prosternum et du mésosternum, ainsi que par les différences très-prononcées que présente le prothorax selon le sexe.

Mâle : Prothorax transversalement quadrangulaire, crénelé sur les côtés, brièvement échancré aux angles postérieurs, finement rugueux et mat sur ses bords latéraux, brillant sur le disque, avec deux forts bourrelets longitudinaux et parallèles, d’où part, de chaque côté, une carène également lisse, traversant obliquement la partie mate.— Méso- stermum incliné, plan, échancré en arrière et recevant une saillie du métasternum. Saillie prosternale prolongée, élargie et tronquée en arrière, recouvrant en partie le mésosternum. Complétement sem- blable pour tout le reste à la Solenoptera Thome.

Femelle : Outre ses antennes plus courtes, elle diffère du mâle par le caractère suivant : Prothorax plus petit, fortement rugueux sur ses bords latéraux, avee deux bourrelets luisants sur le disque, muni, de chaque côté, de deux robustes épines aplaties à leur base, aiguës et crochues au bout.

La seule espèce connue est la Solenoplera cinnamipennis de M. Che- vrolat (1), belle espèce de Cuba, ayant le facies, la sculpture et pres- que la livrée de la S. Thomæ, mais un peu plus grande que cette der- nière. Elle est d’un noir assez brillant, avec les élytres d’un roux de cannelle vif, sauf à leur base qui est de la couleur du fond sur une plus moins grande étendue:

DERANCISTRUS. A. Senv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, p. 181.

On ne connaît que des exemplaires femelles de ce genre qui ne se compose également que d’une espèce.

Femelle : Prothorax absolument pareil à celui des femelles du genre précédent, Élytres tronquées et pluridentieulées à leur extrémité. Mésosternum normal, c’est-à-dire pénétrant dans une échancrure du prosternum, et recevant, en arrière, une saillie du métasternum.

(1) Rev, zool, 1838, p. 281,

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TT

182 LONGICORNES.

Selon toutes les probabilités, le mâle, à part le mésosternum et le inétasternum, ne doit pas différer des Prosrennopes du même sexe. Le genre est dès lors intermédiaire entre ces derniers et les SOLENOPrERA.

L'espèce typique (1) est un très-rare insecte découvert à Haïty par Palisot de Beauvois, à la fin du siècle dernier. Il est de la taille de la Solenoptera Thomeæ, d'un jaune ferrugineux, avec les élytres brunâtres et parcourues chacune par une large bande jaune voisine de la suture et entière; leur bord latéral est de la même couleur sur une faible étendue,

SOLENOPTERA.

A. Senv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1832, p. 183 (2).

Mûles : Palpes médiocres, robustes, inégaux ; le dernier article des maxillaires sécuriforme, celui des labiaux triangulaire, Mandibules courtes, larges, fortement arquées et aiguës au bout, dentées près de leur sommet. Labre transversal, arrondi et cilié en avant. Tête allongée, largement ét profondément canaliculée, subverticale en avant des antennes; épistome déprimé, très-court et faiblement échancré en arc. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, ro- bustes, déprimées, peu à peu atténuées, à articles 4 médiocre, en massue, 3 de 1/3 environ plus long que 4, celui-ci et les suivants gra- duellement plus courts, 41 obtus au bout; une petite fossette porifère arrondie au sommet de 3-7, une rangée de fossettes oblongues ou ovales sur tous les suivants. Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax en carré un peu plus large que long, peu convexe et canali- culé sillonné sur le disque, droit et crénelé sur les côtés, avec ses angles antérieurs arrondis ou non, brièvement échancré de chaque côté en arrière, bisinué à sa base. Écusson au maximum aussi long que large, subcordiforme ou arrondi en arrière, Élytres presque planes, peu à peu rétrécies en arrière, subtronquées et inermes à leur extré- mité, de la même largeur à leur base que le milieu du prothorax. Pattes médiocres, robustes ; jambes assez élargies au bout , avec leur angle terminal externe dentiforme, les antérieures au moins garnies sur leur face inférieure et au côté interne, dans leur moitié terminale, de longs poils fins; tarses courts et très-larges, à articles 4-2 fortement tiangulaires et subégaux. Dernier segment abdominal transversal, assez fortement échancré au bout. Mésosternum assez long, péné- trant dans une échancrure du prosternum. Celui-ci fortement com- primé et caréné en avant, élargi et aplani en arrière, Corps assez large, déprimé, en grande partie glabre.

(1) Prion. elegans, Palis.-Beauv. Ins. d’Afriq. et ?’Amér, p. 217; Col, pl. 34, fe

(2) Syn. Secenoprera, J. Thoms. Essai, ete, P. 306. Cenamsyx Lion., Herbst. Pnionus Fab., Oliv.

D.

SOLÉNOPTÉRIDES. 183

Femelle : Tête plus petite. Antennes atteignant à peine le mi- liéu des élytres. Jambes moins villeuses à leur extrémité. Der- nier segment abdominal aussi long que large, moins échancré au bout.

Tel qu'il est restreint ici, ce genre ne comprend plus que les deux premières des espèces (1) que Serville y à introduites, et celles qui leur ressemblent. Toutes celles qui me sont connues sont compléte- ment privées de sillons et de bandes blanches sur les élytres; ces or- ganes sont régulièrement rugueux ou lisses, et leur pubescence, quand il y en a une (par ex. Thomæ), consiste en petites écailles dont elles sont saupoudrées; la livrée du prothorax est également caractérisée par l'absence de bandes longitudinales. Chez les grandes espèces, les cuisses sont plus moins âpres, mais ce caractère disparaît chez les petites, Le génre paraît être exclusivement propre aux Antilles.

ELATEROPSIS. Cuevroz. Ann, d. 1. Soc. entom. 1862, p. 269 (2).

Mâles : Palpes grèles, les maxillaires deux fois au moins plus longs que les labiaux; leur dernier article sécuriforme, celui des labiaux oblongo-ovale et tronqué au bout. article des antennes à peine ou pas beaucoup plus long que le 3. Prothorax en général aussi long que large, épineux sur les côtés vers ses 2/3 postérieurs, graduel- lement rétréci et erénelé sur les côtés en avant de cette épine, échan- cré en arrière d'elle, muni à sa base d'un lobe médian large et arrondi, canaliculé ou excavé sur le disque. Écusson étroit, en trian- gle très-allongé et très-aigu au bout. Élytres fortement et peu à peu rétrécies en arrière, épineuses au sommet de leur rebord latéral, ainsi qu'à l'angle sutural, souvent denticulées entre ces deux épines, sensiblement plus larges que le prothorax en avant, avec la base de chacune d’elles saillante et largement arrondie.—Jambes et parfois les cuisses finement villeuses au côté interne. Prosternum formant un disque aplani et en triangle allongé, s'arrètant brusquement à une

(1) S. Thomæ, Linn.; Fab. Syst. El. Il, p. 262; Oliv. Entom. IV, 66, pl. 13, f. 50, Prion. canaliculatus, Fab. loc. cit. p. 264; Oliv. loc. cit. pl. 9, f. 22, ab.

Le Prion. quadrilineatus d'Olivier (loc. cit. p. 40, pl. 3, f. 11) peut, à la rigueur, rentrer dans le genre en y formant une section à part, caractérisée par le prothorax rétréci en avant, les élytres plus convexes et longitudinale- ment sillonnées, enfin par ses jambes glabres. Ce dernier caractère el ses palpes grèles le rapprochent, d’un autre côté, des ELatenopsis d'où l'exclut absolu- ment son écusson large, court et subeordiforme. La Solen. melallescens de M. J. Thomson (Essai, etc: p. 306) donne lieu aux mêmes observations.

(2) Syn. Sorenorrena Serv., Dej., Chevrol, (olim), Sallé, ete, CERAMBYX Lino, Prionus Fab., Oliv.

184 LONGICORNES.

certaine distance de son bord antérieur, et souvent terminé en avant par une saillie obtuse. Le surplus comme chez les SOLENOPTERA.

Femelles : Elles diffèrent de leurs mâles par les mêmes caractères que celles de Sozexorrera le font des leurs; seulement, les articles 3-6 ou 3-7 de leurs antennes ont une plus forte tendance à s'élargir au côté interne que chez ces dernières.

Il est évident, d'après ces caractères, .que le genre est bien distinct des SozenoprerA, et que M. Chevrolat a eu raison de l'établir; il a seulement passé sous silence l’un des plus importants, à savoir la forme spéciale de l’écusson. Ses espèces sont de forme plus svelte que celles du genre précédent, et, dans le nombre, plusieurs ont le prothorax et Les élytres ornées de bandes blanches longitudinales; chez les autres, la livrée est le plus souvent d'un noir ou d’un brun uniforme, avec les pattes ferrugineuses. Elles habitent également les Antilles (1).

SPHENOSTETHUS. HaLnew. Proceed. of the Acad. of Philad. NL, p. 126 (2).

Mâles : Palpes courts, robustes, inégaux; le dernier article des maxil- laires fortement sécuriforme, celui des labiaux légèrement triangu- laire.— Mandibules, tête, antennes et yeux des SOLENOPrERA.— Protho- rax appliqué exactement contre les élytres, transversal, régulièrement convexe et finement rugueux en dessus, à peine crénelé et légèrement arrondi sur les côtés, un peu échancré aux angles postérieurs, tronqué en avant, très-faiblement bisinué à sa base. Écusson en triangle rectiligne allongé et très-aigu.— Élytres médiocrement convexes, gra duellement rétrécies, tronquées et denticulées en arrière, un peu plus larges que le prothorax en avant. Pattes médiocrement robustes; jambes glabres, peu à peu Clargies et tronquées au bout; tarses moins larges que ceux des SoLeNoprera, du reste pareils. Dernier segment abdominal fortément transversal, un peu sinué en arrière, Méso-

(1) Cer. lineatus Linné (Prion. id. Fab. Syst. EL. IL, p. 257; Oliv. Entom. IV, 66, pl. 11, f. 30 b, et pl. 8, f. 30; Jacquel.-Dnval in Ramon d. I. Sagra, Hist fisic. etc. de Cuba; Entom. pl. 10, f, 2); type du genre. Prion. fuligino- sus, Fab, loc. cit. p. 257; Oliv. loc. cit. pl. 10, f. 39, Sol. fulvipes, Che vrol. Rev. zool. 1838, p. 282. Sol. femorata, Salié, Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, p. 270, pl. 14, f. 5 @. E. venustus, fimbriatus, sericeiventris, subpuncta- lus, ebeninus, 5-nolatus, Chevrol. ibid. 1862, p. 269. Soi. sulcicollis, J. Thoms. Essai, etc. p. 306; Guadeloupe. Ces espèces sont de Cuba ou de Ja Ja- maïque, souvent de ces deux pays à la fois; la patrie de quelques-unes n’est pas exactement connue,

(2) Syn. Horcorrenyx, Westw. Arcan. entom. I, p. 40; nom mentionné en passant ef sans que rien indique à quel insecte il s'applique; mais on sait par la tradition que c’est.au type du genre actuel. Sozenorrera, Buquet, Ann, d. 1. Soc. entom. 1841, Bull. p. XXXIX.

PŒCILOSOMIDES. 185

sternum allongé, pénétrant à peine dans la saillie prosternale. Celle- ci large, convexe, dépassant à peine les hanches antérieures et fai- blement échanerée au bout.— Corps subeunéiforme, glabre en dessus.

Femelle : Tète plus courte. Antennes un peu moins longues. Pattes plus grêles dans toutes leurs parties. Dernier segment abdo- minal moins transversal.

Genre intéressant par l'habitat de son unique espèce (1) qui est pro- pre aux États-Unis atlantiques elle est répandue depuis la Nouvelle- Jersey jusque dans la Louisiane, mais très-rare partout. Elle est de taille moyenne pour le groupe actuel, et en entier d'un brun noirâtre assez brillant, surtout en dessous.

HOLONOTUS. J. Tuows. Essai, elc., p. 304 (2).

Mûles : Organes buccaux, tête et yeux des SOLENOPTERA. Anten- nes pas plus longues que la moitié du corps, du reste, pareilles à cel- les de ces dernières. Prothorax transversal, exactement appliqué à sa base contre les élytres, peu convexe, non crénelé sur les côtés, droit en arrière, puis fortement arrondi et rétréci en avant; finement rugueux et mat sur ses bords latéraux, avec un espace discoïdal as- sez brillant et ponctué; coupé presque carrément à sa base, et muni d'un lobe médian médiocrement large et arrondi. Écusson médio- ere, cordiforme et aigu en arrière. Élytres assez convexes à leur base, graduellement rétrécies, subtronquées et finement denticulées postérieurement, de la largeur du prothorax à leur base. Le sur- plus comme chez les SoLenoprerA, avec l'angle terminal externe des jambes non dentiforme. Femelles inconnues.

La forme du prothorax donne à ces insectes un aspect particulier qui les fait distinguer de suite de tous les précédents. Ils sont propres au Mexique, et ne constituent que deux belles espèces (3) de grande taille, noires, avec les élytres passant graduellement, à partir de leur base, de cette couleur au rouge-brun foncé.

GRouPE IV, Pœcilosomides, L

Languette courte, entière au bout; ses palpes terminaux et con- tigus, Antennes médiocres, pectinées ou grossissant un peu à leur

(1) S. serripennis, Haldem. loc. cit.; mais décrit six ans auparavant, par M. Buquet (loc. cit.), sous le nom spécifique de Taslei qu'il doit, dès lors, con- server.

(2) Syn. Socrnorrena pars, À. White,

(3) Sol. lœvithorazx, À. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 54; Guatimala. À. latithorax, JS. Thoms. loc. cit, p. 305; Mexique.

186 LONGICORNES.

extrémité. Prothorax unidenté latéralement; ses arêtes latérales à l'état normal. Pattes subégales; cuisses postérieures plus courtes que les élytres. Episternums métathoraciques variables. Méso- sternum jamais canaliculé, ni ne pénétrant dans une échancrure de la saillie prosternale. Celle-ci ne dépassant pas le niveau du bord postérieur des hanches antérieures (GartEA excepté).

Ce dernier groupe de la Cohorte actuelle est le seul dont toutes les espèces ne soient pas exclusivement américaines; deux d’entre elles sont, en effet, propres à l'Australie. C’est également, sauf les Anaco- lides, celui qui contient les Priortides les plus petits et dans lequel la livrée offre le plus de variété. Ses genres sont au nombre de six.

I. Episternums métathoraciques parallèles, tronqués en arrière. a Presternum tronqué en arrière, ne dépassant pas les han- ches antérieures. & Prothorax profondément bisinué à sa base. Mésosternum horizontal, contigu au prosternum : Ce- roclenus. incliné, recouvert à sa base par le pro- sternum : Pœcilosoma. bb Prolhorax coupé carrément, ou peu s'en faut, à sa base : Nicias. aa Prosternum saillant en arrière des hanches antérieures : Chariea. IL. Episternums métathoraciques rétrécis et acuminés en arrière, Antennes de 11 articles : Jotherium, 12 : Phaolus

Genre incertæ sedis : Calloctenus.

CEROCTENUS. A. SEnv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, p. 196.

Mles : Palpes courts, robustes, inégaux; leur dernier article assez fortement sécuriforme, un peu arqué. Mandibules courtes, brus- quement arquées et aiguës au bout, dentées intérieurement. Labre à peine distinct. Tète médiocrement saillante, un peu concave sur le front, subverticale et excavée en avant; épistome court, son bord antérieur à peine échancré. Antennes robustes, presque aussi lon- gues que la moitié du corps, à articles 4 gros, court, en carré long un. peu arqué, 3 moins long que 4-5 réunis ; son angle terminal interne prolongé en une grosse dent qui se change peu à peu sur les suivants en un épais rameau, 41 entier ; tous ces articles, sauf 4-2, mats. Yeux largement séparés en dessus, fortément échancrés. Prothorax subtransversal, médiocrement convexe, brièvement épineux latérale- ment vers son tiers postérieur, rétréci en avant de cette épine, échan-

PŒCILOSOMIDES. 187

cré en arrière, fortement bisinué à sa base, avec ses angles posté- vieurs assez saillants en arrière, Ecusson grand, allongé, cordiforme ou triangulaire. Elytres en toit, canaliculées sur la suture, surtout à sa base, graduellement rétrécies en arrière, munies d'une petite épine suturale et d'une autre au sommet de leur rebord latéral, nota- blement plus larges en avant qué la base du prothorax. Pattes courtes, robustes, très-comprimées ; cuisses sublinéaires; jambes assez fortement élargies et tronquées au bout; tarsés assez courts et assez étroits, à articles 1 un peu plus long que 2, 4 aussi long que 1-3 réu- nis, Dernier segment abdominal transversal, assez fortement échancré. Episternums métathoraciques parallèles, larges, tronqués en arrière. Mésosternum horizontal, plus élevé que le niveau du métasternum, recevant une courte saillie de celui-ci, comprimé en avant et en contact avec la saillie prosternale. Celle-ci assez large, horizontale, ne dépassant pas les hanches antérieures. Corps assez court et assez large, glabre, luisant.

Femelles : Antennes plus courtes, simplement pectinées., Dernier segment abdominal plus fortement échancré.

Insectes de taille moyenne ou assez petite, très-distincts de tous les genres suivants par leurs antennes et leur facies. Leur livrée est d'un noir brillant, sujet à devenir rougeâtre, et assez souvent relevée par des taches ou des bandes rouges; elle offre parfois un mélange mal arrêté de ces deux couleurs. Les espèces, par suite des variétés qui en résultent, sont assez difficiles à limiter exactement, Toutes sont propres au Brésil (1).

POECILOSOMA. A. SEnv. Ann. d. L. Soc. entom. 1832, p. 184 (2).

Mâles : Palpes courts, inégaux ; leur dernier article brièvement ova- laire, tronqué au bout. Mandibules très-courtes, robustes, arquées et échanerées à leur sommet. Labre très-court, rétréci et faible- ment échancré en avant. Tête médiocrement saillante, finement sillonnée sur le vertex, déclive et un peu concave en avant; épistome transversalement rhomboïdal, Antennes un peu plus courtes que la moitié du corps, assez robustes, à articles 4 très-gros, court, déprimé et drqué, 3-5 subeylindriques, celui-là aussi long que les deux suivants réunis, 6-10 légèrement dentés à leur sommet interne et graduellement plus courts et plus gros, 11 arrondi au bout; quelques fossettes porifères

(1) C. ahdominalis, Serv. loc. cit. p. 197. flaviventris, unicolor, eques- tris, Buquet in Guér.-Ménev. Icon.; Ans. texte, p. 215 ; M. A. White (Longic. Ofthe Brit, Mus. p. 58) rapporte, à tort, au second, qui est l’unicolor de De Jean, le Lissonotus gagatinus de Germar (Ins. Spec. nov. p. 504); ce dernier êst un Cérambycide du genre Racmbion. mivtus, latifascia, White, loc. cit.

@) Serville écrit, à tort, PogxiLosoma. Syn, Prionus Dalm., Perty.

188 LONGICORNES.

arrondies sur les deux ou trois derniers. Yeux largement séparés en dessus, fortement échancrés. Prothorax transversal, légèrement convexe, muni de chaque côté d'une petite épine submédiane, rétréci et arrondi en avant de cette dernière, rectiligne et oblique en arrière, angulairement bi-échancré à sa base, avec ses angles postérieurs sail- lants, Ecusson grand, en triangle curviligne très-allongé. Elytres médiocrement convexes et de longueur moyenne, parallèles, arrondies et inermes en arrière, sensiblement plus larges en avant que la base du prothorax. Pattes médiocres, peu robustes, fortement comprimées; cuisses linéaires; jambes médiocrement élargies au bout, avec leur angle externe subdentiforme; tarses médiocres, à articles 4 un peu plus long que 2, 4 plus court que 1-3 réunis. Dernier segment ab- dominal tronqué au bout.— Episternums métathoraciques parallèles, larges, tronqués en arrière. Mésosternum en carré long, subhori- zontal, échancré en arrière et recevant une saillie du métasternum, Saillie prosternale assez large, très-peu saillante et arrondie posté- rieurement, recouvrant un peu le mésosternum. Corps médiocre- ment allongé, assez large, glabre, ailé.

Femelles : Complétement pareilles aux mâles, seulement plus grandes.

_ Ce genre comprend quelques belles espèces du Brésil, plus voi- sines, par leur facies, des CeroctENus que de tout autre genre, mais très-différentes de ces insectes par leurs antennes simples. Elles sont de taille moyenne et leur livrée, toujours plus ou moins mate en des- sus, est d'un vert foncé avec un petit nombre de taches rouges sur les élytres, ou avec celles-ci en entier de cette dernière couleur. Ces organes sont légèrement rugueux avec quelques faibles lignes sail- lantes; le prothorax et la tête sont finement ponctués. On en connait en ce moment quatre espèces (1).

"NICIAS. "3, Tuoms. Archiv. entom. I, p. 136 (2).

Palpes courts, robustes, peu inégaux; le dernier article des maxil- laires triangulaire, celui des labiaux en cône renversé. Mandibules robustes, courtes, arquées et échancrées au bout, Labre très-court, un peu arrondi en avant, Tête courte, non sillonnée en dessus, fortement déelive en avant; épistome transversalement rhomboïdal,

(1) Prion. ornatus, Dalm. Anal. entom. p. 62 (Prion. flammiger, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 87, pl. 17, f. 7; Pœcil. quadripustulatum Dej.). Pæc: rufipenne, Guér.-Ménev. Icon.; Ins., texte, p. 213 (ornatum var.?). hœmop- tera, Brésil (Goyaz); Fontanieri, Colombie (Ste-Marthe); Lucas in Casteln. Voy. d. l’Amér. d. Sud; Entom. p. 178, pl. 11, f. 5-6.

(2) Syn. Hawavryanes, J. Thoms. ibid. p. 22; olim.

PŒCILOSOMIDES. 189

avec son bord antérieur échancré en are. Antennes atteignant le milieu des élytres, peu robustes, à articles { assez gros, en cône ren- versé et arqué, 3 presque aussi long que 4-5 réunis, 6-10 grossissant peu à peu, mais très-faiblement, légèrement en scie à leur extrémité, 14 aussi long que 10; un sillon porifère complet sur 3-10. Yeux assez fortement séparés en dessus, profondément échancrés. Pro- thorax transversal, déclive, graduellement rétréci en avant, coupé presque carrément à sa base, avec un large et faible lobe médian; ses angles postérieurs un peu saillants, obtus et relevés. Ecusson assez grand, largement arrondi en arrière. Elytres peu allongées, assez convexes en avant, subparallèles, tronquées et inermes en arrière, notablement plus larges que le prothorax à leur base, Pattes mé- diocres; cuisses sublinéaires; jambes légèrement élargies au bout ; tarses médiocres, parallèles, à articles 1-3 subégaux. Dernier seg- ment abdominal largement tronqué en arrière. Métasternum en- voyant jusqu'au niveau du bord antérieur des hanches intermédiaires, une grosse saillie comprimée ; ses épisternums larges, parallèles. Saillie mésosternale accolte à la saillie du métasternum, très-oblique. Saillie prosternale ne dépassant pas les hanches antérieures, tron- quée en arrière. Corps oblong, glabre. é

Je ne suis pas certain du sexe de l’unique exemplaire que j'ai sous les yeux, du très-rare insecte (1) qui compose à lui seul ce genre, mais je crois que c’est une femelle. Il-est originaire de la Guyane hollan- daise, et, de tous les Prionides, le plus remarquable par sa livrée. Sa couleur générale est d'un noir luisant, avec l'abdomen d'un jaune ferrugineux et les élytres d’un blanc d'ivoire; leur quart postérieur environ est d'un beau violet très-brillant, et chacune d'elles est ornée, un peu avant son milieu, d’une grande tache ovale et oblique de la même nuance; ces organes, ainsi que tête, sont densément et peu profondément ponctués, le prothorax est presque lisse.

La saillie que le métasternum envoie en avant forme un des prin- cipaux caractères du genre.

CHARIEA, A. SEnv. Ann. d. l. Soc. entom. 1832, p. 197.

Mâles : Palpes très-courts, robustes, subégaux, leur dernier article en cône renversé, Mandibules très-courtes, droites, puis arquées et bifides au bout. Labre un peu concaye, tronqué en avant. Tète peu saillante, impressionnée entre les antennes, déclive en avant de Celles-ci; épistome transversal, linéaire. Antennes un peu plus lon- gues que le prothorax, à articles { peu robuste, en massue, 3 un peu plus long que 4-5 réunis, 5-10 de plus en plus épais et dentés au côté

(1) N. alurnoides, 3, Thoms. loc. cit. pl. 9, £. 3.

190 + LONGICORNES.

interne, 11 transversal, brièvement appendieulé. Yeux largement séparés, fortement échancrés, Prothorax transversal, brièvement uni-épineux de chaque côté, coupé obliquement en avant et en ar- rière de cette épine, presque tronqué à sa base.— Écusson assez grand, en triangle curviligne. EÉlytres courtes, convexes, subparallèles, canaliculées le long de leurs bords latéraux, subtronquées et inermes en arrière, notablement plus larges en avant que le prothorax. Pat- tes médiocres, robustes, comprimées; cuisses sublinéaires ; jambes as- sez fortement élargies au bout; tarses courts, assez larges, parallèles, à articles 1-3 subégaux. Abdomen composé de six segments (1), les deux derniers très-grands, le tronqué en arrière. Épistermmums métathoraciques larges, parallèles, tronqués en arrière, Mésoster- num vertical, transversal.—Saillie prosternale large, plane, dépassant assez fortement les hanches antérieures, acuminée en arrière, attei- gnant le mésosternum sans le couvrir, Corps court, large, glabre, Femelle inconnue.

Le type de ce genre n’est pas moins rare dans les collections que celui du genre précédent, et le seul exemplaire que j'en aie vu et que je dois à la bienveillance de M. le comte Mniszech, à qui il ap- partient, est, à ce que je crois, le même que Serville a eu à sa dispo- sition. 1 l'a regardé comme étant du sexe femelle, mais son abdomen composé de six segments, prouve que c’est, au contraire, un mâle.

Cet insecte, originaire de Cayenne, est de petite taille et en entier d'un beau bleu foncé assez brillant partout, d'où le nom de C. cyanea que lui à imposé Serville. En dessus, il est partout finement rugoso- ponctué, et ses élytres présentent chacune, à leur base, trois faibles côtes qui disparaissent promptement.

IOTHERIUM. Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser, 3, 1, p. 569 (2).

Femelle : Palpes courts, assez grèles, très-inégaux; leur dernier at- ticle légèrement triangulaire. Mandibules très-courtes, bifides au bout. Labre très-court, rétréci ét à peine échancré en avant. Tôte courte, canaliculée dans toute sa longueur, verticale en avant; épistome transversalement linéaire et faiblement échancré. An- tennes un peu plus longues que la moitié du corps, filiformes, à articles 4 gros, court, en cône arqué, 3 d'un tiers plus long que #4, ce- lui-ci et 3-8 subégaux, 9-11 plus courts et plus gros; un sillon pori- fère complet sur 3-9, 10-11 réticulés. Yeux fortement séparés en dessus et en dessous, largement sinués en avant. Prothorax court,

(1) Je crois même en voir distinctement sept, mais ce nombre est trop insolite pour être admissible,

(2) Syn. Poscicosoma, Newm, The entom. Magaz, V, p. 493.

PŒCILOSOMIDES, 191

muni d'une dent triangulaire médiane sur les côtés, obliquement tron- qué en avant et en arrière de cette dent. Ecusson transversal, ar- rondi en arrière. Élÿtres oblongues, médiocrement convexes, paral- lèles, arrondies et inermes en arrière, notablement plus larges en avant que la base du prothorax. Pattes médiocres, comprimées; cuisses sublinéaires; jambes un peu élargiès au bout; tarses médiocres, à ar- ticle 1 presque aussi long que 2-3 réunis. Dernier segment abdo- minal tronqué au bout. Episternums métathoraciques assez larges, peu à peu rétrécis en arrière. Saillie mésosternale assez large, inclinée, Saillie prosternale tronquée au niveau des hanches anté- rieures. Corps glabre.

I n'y a dans les collections que des femelles de l’unique espèce (metallicum Newm.) du genre. Elle est à peine de Ja taille des plus petits exemplaires du Tragosoma depsarium, plus étroite que ce der- nier, d'un beau bleu en dessous, et d’un vert métallique bleuâtre ou bronzé en dessus. Ses élytres, qui sont assez finement rugueuses, présentent chacune quelques fines lignes saillantes. Découverte primi- tivement dans la Tasmanie, on l’a retrouvée, depuis, sur divers points de l'Australie,

PHAOLUS.

Pascor, Trans. of the entom. Suc. Ser. 3, [, p. 569.

On ne connaît que le mâle de l'espèce unique (1) de ce genre qui ne diffère du précédent que par les particularités qui suivent :

Mâles : Antennes d’un quart environ plus longues que le corps, as- sez robustes et très-finement villeuses à leur base, atténuées à leur extrémité, de 12 articles : À gros, court, én ‘cône renversé, 3 d’un quart environ plus long que les suivants, 4-11 subégaux, carénés en dessus, légèrement anguleux à leur sommet interne, 42 de moitié plus court que 11, obtüus au bout. Prothorax moins fortement épineux sur les côtés, ceux-éi droits en avant de l’épine. Élytres relative- ment plus courtes et moins éonvexes. Corps moins allongé et plus déprimé,

Sauf quelques ANAGoLUS, cet insecte est le plus petit Prionide que l'on connaisse. L’exemplaire que M. Pascoe a bien voulu me commu- niquer n’a que 42 millim. de longueur; sa livrée est d’un beau bleu brillant avec des reflets violets sur le prothorax et les Elytres d'un cuivreux éclatant; la sculpture de ces dernières est de même nature que chez l'Iotherium metallicim, mais plus fine (2). 11 est, comme ce dernier, propre à l'Australie.

(1) P, Mac-Leayi, Pascoe, loc. cit. pl. 23, f. 3.

(2) Dans une communication par écrit qu’il a bien voulu me faire, M. Pascoe Eprinait l'opinion que ces deux insectes pourraient bien ne former qu'une seule

192 LONGICORNES.

Note. Le genre suivant, que je n'ai pas vu, appartient probablement au

groupe actuel. CALLOCTENUS.

A. Ware, Proceed. of the Zool. Soc. XVIII, 1850, p. 12.

Mâle : Tète très-excavée en avant. Antennes à articles 4 aussi long que 4, moins l’appendice de celui-ci, 3 très-allongé, noueux au bout, 4-8 munis à leur extrémité d’une lamelle étroite à sa base, di- latée et obtuse à son extrémité (1). Yeux grands et proéminents.— Élytres épineuses à l'angle sutural et au sommet de leur bord latéral, munies chacune de trois côtes saillantes entre lesquelles sont des côtes plus faibles. Prothorax armé, de chaque côté, d’une petite épine au-delà de son milieu. Pattes médiocres, simples, sans crénelures.

Femelle : Articles terminaux des antennes déprimés, obliques et, par suite, légèrement en scie.

Selon M. A. White, ce genre serait intermédiaire entre les ANACOLUS et les PæciLosoma; c’est de ces derniers qu'il me paraît se rapprocher davantage. 11 ne comprend qu’une petite espèce (2) de Venezuela, d'un vert cuivreux obscur, avec les élytres d'un jaune rembruni, chez le mâle, tandis que chez la femelle, ces organes sont d’un jaune d’ocre clair, mais sujets à passer au vert olive foncé.

SOUS-FAMILLE II. CÉRAMBYCIDES.

Languette membraneuse, beaucoup moins souvent cornée. Deux lobes aux mâchoires. -- Dernier article des palpes jamais aciculé. Labre non soudé à l’épistome, jamais vertical relativement à ce der- nier.— Pronotum très-rarement pourvu d’arèêtes latérales le séparant des flanes du prothorax.— Jambes antérieures sans sillon oblique in- terne.—Mésonotum presque toujours pourvu d'un appareil de stridu- lation.

On a vu précédemment de quelle nature sont les caractères qui dis- tinguent cette sous-famille de la précédente. La ligne de démarcation

espèce, dont celui-ci serait le mâle et l'Jotherium metallicum la femelle. Si l’on ne parvient pas à découvrir la femelle du premier et le mâle du second, cette question devra être tranchée par l’aflirmative, les différences entre ces insectes ne dépassant pas celles que peuvent présenter les deux sexes chez les Prionides.

(1) Les articles suivants manquaïent chez l’exemplaire examiné.

(2) C. pulcher, À. White, loc. cit. pl. 13, f. 6.

CÉRAMBYCIDES. 193

est un peu plus tranchée entre elle et les Lamiides. En effet, indépen- damment de la forme de la tête, il n’existe ici aucune espèce qui ait le dernier article des palpes aciculé ni le moindre vestige d’un sillon oblique à la face interne des jambes antérieures.

En outre des caractères signalés plus haut, ces insectes se distin- guent des Prionides par plusieurs particularités secondaires. Ainsi, il est très-rare (par 6x. GNATHOLEA, PRODONTIA) que leurs mâles possè- dent des mandibules allongées et horizontales. Leur tête est fréquem- ment sujette à se prolonger en un museau parfois (par ex. RaiNopn- TALMUS) très-long, et à se rétrécir en arrière, soit peu à peu, soit brusquement. Leur prothorax est souvent uni-tuberculé, mais dans aucun cas, ni crénelé, ni pluri-épineux latéralement. L’atrophie par- tielle des élytres, qui chez les Prionides ne s’observe que chez les Ana- colides, existe ici dans des groupes entiers (Rhinotragides, Nécydali- des, Macronides, etc.). Sauf chez un petit nombre d'espèces aberrantes (Dyxawostes, SPoNDyLis) dont les jambes sont dentées en dehors, les pattes sont constamment inermes. Enfin, dans les groupes à élytres plus moins incomplètes, et même dans quelques genres elles sont à l’état normal, l'abdomen des mäles prend souvent une forme cylindrique ou conique, et le métasternum un développement dont il n'y à pas d'exemples dans la sous-famille précédente.

Sous leurs premiers états, ces insectes se rapprochent également plus des Prionides que des Lamiides. Comme celles des premiers, leurs larves (1) sont pourvues de pattes, mais, à part leur tête, relati- vement plus petite et parfois (Lepturides) moins envaginée dans le prothorax, il est difficile de leur assigner quelques caractères généraux qui leur soient propres.

Les espèces de Cérambycides existant dans les collections ne peu- vent guère s’estimer à moins de 4500, Quant aux genres dans lesquels on les à réparties, leur nombre est immense et menace de s'accroi- tre indéfiniment; ceux dont l’exposition va suivre s'élèvent à plus de 500. Parmi eux, il en existe quelques-uns qui dévient assez du type général pour devoir être considérés comme anormaux. La sous-famille se divise, dès lors, comme les Prionides, en deux légions.

I. Jambes comprimées et dentées en dehors ou, à défaut, tête surplombée par le prothorax et peu visible d’en haut. C. ABERRANTS,

IL inermes en dehors; tôte à l’état normal C. vrais.

(1) Celles qui sont connues seront, mentionnées plus bas dans chacun des Sroupes auxquels elles appartiennent,

Coléoptères. Tome VHI. 13

194 LONGICORNES,

LÉGION I.

CÉRAMBYCIDES ABERRANTS.

Jambes tantôt comprimées et dentées sur leurs bords, avec l’angle terminal externe des antérieures dentiforme; tantôt normales, mais alors la tête surplombée par le prothorax et peu visible d'en haut; tarses ciliés, non spongieux en dessous. Languette cornée. Tu- bercules antennifères nuls, ou médiocres, et non échancrés. An- tennes courtes. Yeux fortement granulés. Saillie intercoxale de l'abdomen triangulaire dans les deux sexes.

De ces caractères, les seuls qui rendent ces insectes anormaux por- tent, comme on le voit, sur les pattes, et, à un moindre degré, sur la tête et le prothorax. Tous les autres se retrouvent chez les Céramby- cides vrais, et ne figurent dans la formule qui précède que parce qu'ils sont constants et doivent dès lors entrer en ligne de compte. Elle ne dit rien du facies qui, non seulement s'éloigne de celui de tous les Cérambycides vrais, mais est si différent dans les trois grou- pes dontse compose cette Légion que, sous ce rapport, ils n’ont abso- lument rien de commun entre eux. L'ordre relatif dans lequel ils doi- vent être placés est rendu par à difficile à déterminer, et même indifférent,

De ces trois groupes, un seul, celui des Spondylides, est connu de- puis longtemps des entomologistes ; les deux autres sont établis sur des insectes d’une grande rareté dans les collections.

I. Jambes normales; tarses anormaux; tête surplombée par

le prothorax. THAUMASIDES. H. comprimées et dentées; tarses normaux; tête libre. Tête allongée, rétrécie en arrière. DYNAMOSTIDES, courte, non SPONDYLIDES: TRIBU I. THAUMASIDES,

Palpes courts, égaux.— Mandibules courtes. Tête petite, penchée, surplombée par le prothorax, peu visible d’en haut, sans tubereules antennifères ; ses joues très-courtes. Antennes très-courtes ; de 12 articles, pourvues d’un système porifère, Yeux étroits, subverticaux; largement échancrés au côté interne. Prothorax et élytres cylindni- ques, de la mème largeur à leur base. Pattes courtes, robustes; hanches antérieures brièvement ovalaires, grosses, saillantes et con”

THAUMASIDES. 195

tiguës; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière; celles des hanches intermédiaires ouvertes en dehors; tarses imparfaitement spongieux en dessous, leur 3 article simplement échancré. Épisternums mé- tathoraciques assez larges, peu à peu rétrécis en arrière, Corps très- allongé, cylindrique.

On prendrait, au premier coup-d'œil, pour un Bosrricats ou un Scozyrus de taille gigantesque, l'unique espèce qui rentre jusqu'ici dans ce groupe; aussi, Olivier, qui l'a décrite le premier, l’avait-il placée parmi les IPs, genre dans lequel il comprenait les Bosrricaus. Elle était, en quelque sorte, perdue et oubliée lorsque M. Reïche l'a remise en lumière, et à établi sur elle le genre suivant.

THAUMASUS. Raicne, Ann. d. 1. Soc. entom. 1853, p. 420 (1).

Languette très-petite, obtuse en avant. Palpes filiformes, robus- tes, à articles égaux, le dernier arrondi au bout. Mandibules ro- bustes, arquées et simples au bout. Tète subovalaire, un peu ré- técie et transversalement convexe en arrière, plane sur le front. Antennes notablement plus courtes que le prothorax, assez robustes, peu à peu atténuées, déprimées, à articles 1 gros, médiocre, subeylin- drique, 3-10 subégaux, plus longs que larges, 11-12 transversaux, celui-ci arrondi au bout ; une petite fossette porifère sur 4-11, Pro- thorax presque du double plus long que large, cylindrique, tronqué à ses deux extrémités, épais en avant, avec son ouverture petite, ar- rondi aux angles postérieurs. Écusson assez grand, en triangle eur- viligne. Élytres trois fois 1/2 aussi longues que le prothorax, tron- quées en arrière. Hanches intermédiaires subcontiguës; cuisses comprimées, larges, un peu arquées en dessus ; jambes courtes, peu à peu élargies et munies d'un seul éperon interne à leur sommet; tarses robustes, à articles 1-3 subégaux (2). Pygidium convexe, largement arrondi en arrière, ainsi que le dernier segment abdomi- nal; celui-ci transversal. Saillie mésosternale enfouie, en triangle allongé et très-aigu. Corps glabre.

L'espèce unique (3) du genre atteint jusqu’à 60 millimètres de lon- gueur. Sa livrée est d'un noir assez brillant, avec les élytres luisantes, et d’un fauve rougeâtre plus ou moins vif, Ces organes sont finement ponctués, mais d'une manière peu serrée. Le prothorax est criblé de points enfoncés et mat, avec le tiers de sa base en dessus très-poli ; cette

(1) Syn. Irs, Oliv. Journ, d'Hist. nat. I, p. 267. (2) M. Reiche ne parle pas de l’échancrure du 3e, qui est très-apparente.

k T. gigas, Oliv, loc. cit. pl. 14, f. 6; Reiche, loc. cit. pl. 13, IV, * a,

196 LONGICORNES.

base envoie en avant quatre longues et étroites languettes de même nature ; tous les segments abdominaux, sauf le dernier, sont munis de chaque côté d'une grande fossette. M. Reiche penchait à regar- der comme du sexe femelle l'exemplaire qu'il a décrit; celui que j'ai à ma disposition et qui est parfaitement conforme à sa description, me paraît, au contraire, être un mâle.

Cet insecte n’est pas africain, comme l'a dit Olivier, mais propre à l'Amérique; il se trouve en Colombie et à Costa-Rica.

TRIBU IL. DYNAMOSTIDES.

Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux. Mandi- bules médiocres, verticales, tronquées et entières au bout. Tôte fortement prolongée et peu à peu rétrécie en arrière; ses tubercules antennifères médiocres; ses joues assez longues. Antennes insérées au- devant et assez loin des yeux. Ceux-ci médiocres, verticaux, faiblement échancrés. Prothorax assez long, subeylindrique. Élytres allongées.— Pattes robustes; hanches antérieures globuleuses; leurs cavités cotyloïdes largement fermées en arrière ; celles des han- ‘ches intermédiaires fermées en dehors ; jambes comprimées, dentiou- lées en dedans, les postérieures profondément échancrées à leur extré- mité interne; l'angle terminal externe des antérieures dentiforme; tarses normaux. Épisternums métathoraciques très-étroits, atténués et très-aigus en arrière, Corps allongé.

A ces caractères, très-différents de ceux des Thaumasides et des Spondylides, s'ajoute un facies qui rappelle celui des Brenthides des genres ZEm10SEs et SeBasius. Comme le précédent, ce groupe ne con- tient qu’une seule espèce; elle est originaire des Indes - Orientales, sans que la localité elle a été découverte soit exactement connue.

DYNAMOSTES. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 90.

Languetto en carré transversal. Palpes robustes; le dernier arti- cle de tous légèrement élargi au bout, Mandibules fortement ar- quées, munies d'une dent médiane interne. Tête assez convexe, finement sillonnée entre les yeux, munie d’un bourrelet intra-anten- naire un peu concave ; front court, vertical, concave. Antennes r0- bustes, peu à peu atténuées, cilites, dépassant médiocrement la base du prothorax, à articles 1 assez long, en cône arqué, 3 plus court que 4, noueux au bout, 4-10 subégaux, obconiques, 11 plus long que 40, Prothorax plus long que large, cylindrique, un peu déprim sur le disque, tronqué en avant et à sa base. Écusson carré. LIy-

SPONDYLIDES. 197

tres allongées, assez convexes, planes sur le disque, parallèles, obtu- sément acuminées à leur extrémité, Pattes médiocres, comprimées ; cuisses peu à peu élargies, arquées en dessus; jambes postérieures plus larges que les autres, sinuées en dehors, canaliculées sur leurs deux faces ; tarses assez longs, à articles 1-2 rétrécis à leur base, ce- lui-R le plus long, 4 très-grand, Dernier segment abdominal tron- qué en arrière. Saillie mésosternale subhorizontale, large, parallèle, Saillie prosternale plus étroite, fléchie en arrière.— Corps cilié par- tout, surtout inférieurement.

Le sexe de l’exemplaire que M. Pascoe a bien voulu me communiquer, est douteux pour moi; il est assez probable que c’est une femelle.

L'espèce (1) remarquable sur laquelle il a fondé ce genre est d’assez grande taille (30 mill.). Sa livrée, d'un brun noirâtre en dessus, d’un rouge ferrugineux en dessous, est assez brillante; son prothorax, for- tement ponctué sur les côtés, présente quelques rides longitudinales flexueuses sur le disque; ses élytres, ponctuées en stries sur les côtés, sont munies chacune de trois côtes dont les intervalles sont également striés-ponctués ; en arrière, ces organes sont presque lisses.

TRIBU III. SPONDYLIDES.

Palpes médiocres, subégaux. Mandibules verticales, saillantes, arquées dès leur base, circonscrivant un espace vide, simples au bout. Tète courte, penchée, largement aplanie et déclive à partir du vertex, tronquée en avant; ses joues très-courtes. Antennes robus- tes, courtes, insérées près de la base des mandibules, pourvues d'un système porifère. Yeux étroits, verticaux, assez fortement échan- crés, Prothorax plus ou moins convexe, arrondi sur les côtés. Élytres courtes. Pattes courtes, robustes ; hanches antérieures peu Saillantes, fortement anguleuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière ; celles des hanches intermédiaires ouvertes en de- hors; jambes comprimées, âpres, denticulées en dehors ; l'angle ter- minal externe des antérieures dentiforme ; tarses imparfaitement Spongieux en dessous, leur article ayant à sa base un nodule assez développé. Épisternums métathoraciques assez larges, subparallèles, acuminés en arrière. Mésosternum sans appareil de stridulation. Corps oblong.

Groupe propre à l'hémisphère boréal, et composé de deux genres : l'un (Sroxpyzis) répandu à la fois dans l’ancien et le nouveau conti- nents, l'autre (Scapminus) confiné dans l'Amérique du Nord. Les au-

(1) D. audaæ, Pascoe, loc. cit. pl. 22, f. 1, avec des détails.

198 LONGICORNES.

teurs, même les plus récents, sont en général d'accord pour regarder le premier comme ayant une valeur systématique égale à celle des Prionides et des Cérambycides (1). :

La structure de leurs pattes donne à ces insectes quelques rapports avec les Dynamosres. Ils ont, en commun avec les Vesperus, l'absence d'un appareil de stridulation, et le développement du nodule situé à la base du article de leurs tarses est un caractère de PARANDRA.

Js sont crépuseulaires, habitent les pays froids ou tempérés, et se rencontrent principalement dans les forêts de conifères. La larve de l'espèce européenne est connue (2).

I. Tarses à article 3 bilobé : Spondylis. I. faiblement échancré : Scaphinus.

SPONDYLIS. Fan. Entom. Syst. IL, p. 621 (3).

Languette saillante, évasée et divisée en deux lobes divergents et aigus. Lobes des mâchoires petits et grêles. Dernier article des palpes allongé, légèrement triangulaire. Antennes de la longueur du prothorax, à articles 1 court, en cône renversé, ainsi que 3, un peu plus long que celui-ci, 4-10 en carré subtransversal, 11 subovale ; tous, à partir de 3, ayant leur bord interne occupé par une fossette porifère. Prothorax transversal, médiocrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, étroitement rétréci à sa base ; celle-ci coupée carrément, ainsi que le bord antérieur. Écusson en triangle curviligne. Ély- tres subeylindriques, un peu déprimées en dessus, arrondies et inermes en arrière, un peu plus larges en avant que la base du prothorax. Cuisses comprimées, les quatre antérieures linéaires, les postérieures plus robustes, oblongo-ovales; jambes de la même paire assez forte- ment évasées au bout, les autres moins; toutes âpres, ciliées, denti-

(1) Voyez J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, IE, p. 99; M. Le Conte comprend dans ses Spondylides les Canrnanocnemis et les HypocE- puazus. Mulsant, Longic. d. France, éd. 2, p. 36. L. Fairm. Gener. d. Col. d'Eur.; Longie. p. 115. J. Thoms. Syst. Cerambyc. p. 271. Quelques auteurs s’écartent de l'opinion commune. Aiusi, M. L. Redtenbaclier (Faun. Austr. éd. 2, p. 839), qui ne fait de tous les Longicornes qu’un seul groupe, place en tête le genre Sronoyris, et M. G. Thomson (Skandin. Col. L, p. 149) le met dans son groupe des Callidiides. Enfin, pour M. Schiædte (Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XV, p. 202) ces insectes ne constituent qu’un genre de Prionides.

(2) Ratzeb. Die Forstins. I, p. 233, pl. 17, f. 12 B; Westw. An Introd. etc. I, p. 355, £. 43, nos 12-13; Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 440, pl. 5, f. 351-358; et Ins. d. Pin marit. p. 354; seule description détaillée qui existe. Cette larve vit dans les souches des vieux pins.

(3) Syn. Arrecagus Linn. Ceramsyx De Geer.

7

SPONDYLIDES. 199

culées en dehors, avec leur angle terminal externe dentiforme, et l'interne fortement bi-mucroné ; tarses médiocrement larges, à arti- cles 4 plus long que 2, 8 bilobé jusqu’à sa base. Dernier segment abdominal transversal, en triangle curviligne. Saillie mésosternale en triangle rectiligne, inclinée.—Saillie prosternale étroite, fortement arquée en arrière. Corps glabre en dessus.

Je ne puis découvrir aucune différence entre les deux sexes; les fe- melles sont seulement un peu plus fortes que les mâles, et ont les li- gnes saillantes de leurs élytres moins apparentes que chez ces derniers, parfois mème effacées.

L'espèce typique (1) est répandue dans toute l'Europe, assez locale, et se trouve principalement dans les forêts de pins, soit enfoncée dans le sol, soit dans le bois vermoulu de ces arbres. Elle est de taille moyenne, d'un noir mat en dessus, plus brillant en dessous, et criblée sur le prothorax et les élytres de points enfoncés contigus; deux li- gnes saillantes, abrégées en arrière, se voient plus ou moins distine- tement sur chacune de ces dernières. IL y en a, dans l'Amérique du Nord, deux autres espèces (2) qui présentent une livrée et une sculp- ture semblables.

SCAPHINUS.

J. L. Le Conre, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, IL, p. 100 (3).

Genre établi sur un insecte qui a complétement le facies des Spon- pyuis, mais qui en diffère par les caractères essentiels que voici :

Languette transversale, légèrement arrondie et étroitement échan- crée dans son milieu en avant. Dernier article des palpes assez court, ovalaire et tronqué au bout. Mandibules bidentées en deçà de leur milieu. Antennes atteignant à peine le milieu du prothorax, à articles 2 aussi long que 3, mais plus étroit, 3-10 transversaux, 11 brièvement ovalaire. Pattes plus courtes et plus robustes, surtout les postérieures ; cuisses oblongo-ovales ; jambes âpres, fortement évasées à leur extrémité, avec leur angle externe plus saillant; tarses ciliés et canaliculés dans leur milieu en dessous, à articles 1-3 triangulaires, très-rétrécis à leur base, 3 pareil à 2, faiblement échancré au bout.

L'espèce (sphæricollis Lec.) en question est de la taille des exem-

(1) S. buprestoides, Linn. Syst. nat. II, p. 621 et auctor. On en a plusieurs figures dont la plus récente est celle publiée par M. Mulsant, Col. d. France ; Longic. pl. I, f. A.

(2) S. upiformis, Mannerh. Bull. Moscou, 1843, p. 304; Sitkha. laticeps, J. L. Le Conte in Agass. Lake Super. p. 233; Lac Supérieur. Une quatrième espèce existe au Mexique ; elle m’a été communiquée par M. CG. A. Dohrn, sous

lenom d’upiformis, mais je la crois distincte de celle ainsi nommée par Man- nerheim,

(3) Syn. Sronpyus, J. L. Le Conte, idid, Ser. 2, 1, p. 93; olim.

200 LONGICORNES.

plaires moyens du Spondylis buprestoides, et varie du ferrugineux obscur au brun noirâtre; en dessus, elle est rugueuse et alutacée, mais non ponctuée. Elle habito les parties moyennes des États-Unis, et paraît ne pas être rare dans les localités il existe des forêts de pins.

LÉGION II.

CÉRAMBYCIDES VRAIS.

Jambes jamais dentées ni échancrées sur leurs bords; tarses plus ou moins spongieux en dessous. Tête toujours découverte et en entier visible d’en haut.

Les jambes peuvent être parfois (par ex. quelques MAzLOCERA) munies d'aspérités, ou, comme on le voit dans un seul genre (ArTELtDA), les postérieures avoir leur angle terminal interne prolongé chez les mâles en une longue saillie, mais cela ne ressemble en rien à ce qui existe chez les Dynamosres et les Spondylides.

Les femelles de quelques-uns de ces insectes présentent cette exces- sive largeur de la saillie intercoxale de l'abdomen qui est, chez les Longicornes, l'indice d'habitudes hypogées. Ces espèces sont évidem- ment ici les représentants des Prionides souterrains, et ont le même titre qu'eux à former un groupe à part. Toutes les autres espèces ont la saillie intercoxale à l’état normal, c'est-à-dire en triangle plus ou moins allongé et aigu; toutes celles également dont les habitudes ont été observées, passent les premiers temps de leur vie dans l’intérieur des végétaux et continuent de les fréquenter sous leur dernière forme, Le nom de Cérambycides sylvains leur est parfaitement applicable.

La Légion se divise dès lors en deux groupes secondaires ou cohor- tes. Bien qu'il y ait quelques motifs sérieux pour placer en tête les espèces souterraines (1), je crois devoir commencer par les autres.

COHORTE I. CÉRAMBYCIDES VRAIS SYLVAINS.

Saillie intercoxale de l'abdomen en triangle allongé et plus ou moins aigu, très-rarement courte (2).

(1) Le principal est la ressemblance singulière que quelques-uns de ces in- sectes ont avec les Prionides des genres Doesus et PoLyanTHRonN; mais d’un autre côté ils ont des caractères importants en commun avec les Lepturides qui figurent parmi les Cérambycides sylvains.

(2) Cette dernière forme n’existe que dans un nombre excessivement res- treint de genres (par ex. Doncasomus, Desmocenus) qui ont en même temps les hanches postérieures contiguës.

CÉRAMBYCIDES VRAIS SYLVAINS. 201

En dehors de ce caractère et des habitudes, il n’existe absolument rien qui distingue ces insectes des Cérambycides souterrains.

Abstraction faite de ceux-ci, ils comprennent tous les Cérambycides proprement dits et les Lepturides des auteurs. L'examen le plus pro- longé et le plus minutieux ne m'a fait découvrir aucun caractère qui autorisât à regarder ces dernières comme constituant un groupe à part. Je n'en ai trouvé non plus qu'un seul dont on pourrait, à la ri- gueur, se servir pour diviser la cohorte actuelle en deux Tribus. Il réside dans le mode d'insertion des antennes qui a lieu tantôt sur le front, à une plus ou moins grande distance des mandibules, tantôt immédiatement au-dessus de la base de ces organes, en avant des yeux. Mais comme ce dernier cas n’existe que chez les Disténides et les Hysterarthrides (1), petits groupes composés seulement de six genres, il ne m’a pas paru, tout bien considéré, suffisant pour l’éta- blissement d'un groupe de la valeur d’une Tribu.

De même que les Prionides sylvains, ces insectes ne forment, par conséquent, qu'un tout unique. C’est à eux que s'applique principa- lement ce que j'ai dit des difficultés insurmontables que présente l'arrangement systématique des Longicornes. Après avoir mürement pesé les caractères qui peuvent servir à mettre en ordre la multitude de leurs genres, j'ai trouvé que, malgré son peu d'importance appa- rente, c'est encore la granulation des yeux qui souffre le moins d’ex- ceptions, conserve le mieux les analogies, et surtout conduit aux ré- sultats les plus pratiques (2).

Les deux sections auxquelles on arrive ainsi, ne doivent pas être considérées comme faisant suite l'une à l’autre, ni comme exactement parallèles. Elles se touchent sur une foule de points et forment un ré- seau compliqué dont la pensée à peine à saisir l’ensemble. Cepen-

dant, c'est dans la seconde que se trouvent la plupart des formes isolées.

I. Yeux fortement granulés. - A I, finement _ B

(1) I n’est pas dù, comme on pourrait le croire, à l'extrême briéveté des joues de ces insectes; une foule d’autres Cérambycides les ont aussi courtes Sins que pour cela l'insertion de leurs antennes cesse d’être frontale ct, en gé- néral, très-éloignée des mandibules. C’est un mode réellemént particulier.

(2) On a vu dans les généralités placées en tête de la Famille, que c’est pres- que uniquement chez les espèces à yeux finement granulés que se trouvent fré- quémment un lobe externe des mâchoires très-grèle, une tète rétrécie en ar- rière el prolongée en un museau, des antennes non entourées à leur base par les Yeux, des élytres partiellement atrophiées et des pores odorifères. La coexis- tence Ac ces caractères (qu'on l'explique non) avec une fine granulation des

Jeux, indique que cette dernière a plus d'importance qu’on ne lui en a attribué Jusqu'ici,

202 LONGICORNES.

SECTION A.

Yeux presque toujours fortement granulés. Languette membra- neuse, parfois cornée. Lobe externe des mâchoires constamment invisible au repos. Tête rarement et alors peu à.peu rétrécie en arrière des yeux; ses joues en général courtes. Antennes insérées sur le front.— Élytres jamais abrégées, laissant tout au plus à décou- vert le pygidium,

Les exceptions à la forte granulation des yeux sont si peu nombreu- ses que sur les 1485 genres qui composent cette section, elles n’exis- tent que chez neuf (1), qui, pour la plupart, ne comptent qu'une espèce, Il est très-rare que ces organes ne soient pas fortement échancrés, et que leurs lobes inférieurs ne débordent pas en avant les tubercules an- tennifères. L'invisibilité du lobe externe des mâchoires est constante, mais non sa forme. Autant que j'en puis juger sans l’avoir, à beau- coup près, examiné partout, de large qu'il est habituellement, il de- vient peu à peu grêle et pénicillé au bout; la plupart des Cérambyci- des vrais en offrent un exemple. La nature cornée de la languette est inconnue dans la Phalange suivante, sauf chez les Disténides. A peine y a-t-il ici quelques exemples (par ex. quelques Phlycténodides, PsrzomorpnA, TESSEROMMA) d’un rétrécissement léger et graduel de la tète en arrière. Enfin, ce n’est guère que chez les Nrosrenus, les Ho- LOPTERUS et quelques Uracanthides que les élytres sont un peu incom- plètes, en ce sens que leurs épipleures sont absentes dans la majeure partie de leur étendue.

Cette Phalange comprend tous les Cérambycites de M. J. Thomson dont les yeux sont fortement granulés, un petit nombre de ses Calli- chromites et quelques-uns de ses Lepturites. Les deux caractères nou- veaux dont je fais usage, à savoir la manière dont se comportent les cavités cotyloïdes intermédiaires et la nature de la languette ont servi de points de départ pour son arrangement systématique. Quant à la forme des hanches antérieures, elle ne joue ici qu'un rôle secon- daire (2).

Les groupes ainsi obtenus ne s'élèvent pas à moins de 25, dont six

(1) Ce sont, dans l’ordre systématique : Asemum, Norormina, &es Asémides ; Orsinus des Saphanides ; MerorocogLus, Unacus, des Métopocælides ; LAGHNOP- renus et quelques Ceramyx, des Cérambycides vrais; Aprium des Callidiopsides; enfin, Acaranrmna, des Phlycténodides; et encore chez la plupart d'entre eux les yeux sont plutôt subfinement que finement granulés,

(2) On verra plus bas que la plupart des OEmides, des Achrysonides, des Eligmodermides et même plusieurs Ibidionides (surtout Sypax), insectes univer- sellement regardés comme appartenant aux Cérambycides vrais, ont ces han- ches aussi et même plus saillantes que plusieurs des Lepturides actuels (par ex: Tessenomma, Psizomorpua, Raaciomonpna, etc., etc.).

CÉRAMBYCIDES VRAIS SYLVAINS. 203

seulement (Asémides, Saphanides, Cérambycides vrais, Hespéropha- nides, Graciliides, Obrionides) ont quelques représentants en Europe. Je me suis efforcé de les rendre reconnaissables dans la pratique en ne les composant que d'éléments aussi homogènes que possible, mais je ne puis me flatter d'y être parvenu ; sauf quelques exceptions, ils n'ont pas de limites réelles. À plus forte raison puis-je à peine espé- rer que le tableau synoptique suivant contribuera beaucoup à faciliter leur étude.

I, Cavités cotyloïdes intermédiaires ouvertes en de- hors (1). À Languette cornée, rarement en partie coriace. a Prothorax fortement échancré aux angles

postérieurs, 6 MÉTOPOCOELIDES. aa —— non échancré aux angles posté- rieurs, b Dernier segment abdominal très-largement tronqué en arrière. 5 ToRNEUTIDES. bb Dernier segment abdominal de forme nor- male. © Antennes plus courtes que le corps dans les deux sexes. 1 ASÈMIDES.

ce Antennesplus longues que lecorpschezlesc”. Hanches antér. fortement anguleuses en

dehors. 3 OEnines. non ou à peine anguleu- ses en dehors. 4 ACHRYSONIDES.

B Languetle membraneuse, en général bilobée. d Hanches antér. de grosseur normale, non ou médiocrement saillantes, anguleuses ou non en dehors, e Jambes sans carènes longitudinales. f Palpes au plus médiocres, subégaux, ou les max. un peu plus longs. g Les quatre 1ers segments de l’abdomen iné- gaux, Saillie prosternale presque toujours tron- quée en arrière. 7 CÉRAMBYGIDES VRAIS, Saillie prosternale presque toujours arquée en arrière, 8 HESPÉROPHANIDES. gg Les quatre 1ers segments de l’abdomen égaux; le 5e et le pygidium grands. 18 NéostÉNIDES. Îf Palpes max. longs, beaucoup plus grands que les labiaux.

(1) Excepté Xesria, quelques Criopion et plusieurs Sphérionides.

w

204 LONGICORNES.

Corps médiocrement allongé, ge ou moins robuste, Corps allongé, svelte, ee Jambes caréuées longitudinalement; anten- nes épineuses. dd Hanches antér. saillantes, très-souvent con- tiguës. h Ces hanches non ou à peine anguleuses en dehors. Tête sans aucun vestige de museau, prolongée en un hh Ces hanches anguleuses en dehors. î Palpes courts, subégaux.

ü max, beaucoup plus longs que les la- biaux. Pattes interm. et postér. de longueur nor- male. Pattes interm. et postér. extrémement longuvs.

IT, Cavités cotyloïldes intermédiaires fermées en de-

hors; hanches antér. non anguleuses(1).

C 1er segment abdomiual de grandeur normale.

k Tête non ou à peine prolongée en un museau. l Antennes épineuses. u inermes (2). m Jambes sans carènes longitudinales. ñ Elytres munies de callosités éburnées (4). nn sans Tubercules antennifères séparés, saillants, en général épineux. Tubercules anteunifères contigus, dépri- més, souvent presque nuls. mm. Jambes carénées longitudinalement (4). Antennes sétacées, plus moins longues, enscie, médiocres. kk Tête munie d'un museau; en son absence antennes flapellées ou en scie.

2 SAPHANIDES. 16 GnaciLtipes,

11 SrnÉRONIDES,

21 TesséROMMIDES, 24 PSILOMORPIMDES,

19 APHANASIIDES,

20 PuzyeréNonipes.

25 HoLopTÉtUDES.

10 PHORACANTHIDES, ©

9 Epununes.

14 Ecicmopenmpes. 15 CALLIDIOPSIDES. 4:

13 Iniionpes. 12 PiézocèripEs, -

(1) Elles le sont très-légèrement chez les Herenozeris (Strongylurides) ct

les Uracanthides,

(2) Une très-fine épine existe au sommet du 3e article chez les AcynusA (Cal-

lidiopsides).

(3) Excepté chez Sryricers.

(4) Un assez grand nombre d’Ibidionides , principalement les Cowrsa, font

exception à cet égard,

ASÉMIDES. 205

Tuberqules antennifères déprimés, plus ou moins contigus. 22 SrroncyLunpes. Tubercules antenniféresconiques, séparés, tronqués au bout. 23 URACANTHIDES. D 1er segment abdominal très-grand, les autres anor- maux chez les ®. 17 Osnionbes.

GROUPE I, Asémides.

Languette cornée. Palpes courts. Mandibules courtes, vertica- les. Tête peu saillante, pas plus large que le prothorax ; ses tuber- cules antennifères presque nuls, entiers; ses joues très-courtes.—Anten- nes plus courtes que le corps.— Yeux fortement ou finement granulés, médiocres chez presque tous, allongés, verticaux, diversement échan- crés. Prothorax inerme latéralement.— Pattes médiocres; hanches antérieures subglobuleuses, fortement anguleuses en dehors, leurs ca- vités cotyloïdes ouvertes en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors; éperons des jambes très-courts. Épisternums métatho- raciques médiocrement larges, peu à peu atténués et aigus en arrière. Corps en général assez court.

Sauf les CRIOCEPHALUS, qui sont assez grands, les Asémides sont de petits insectes qui paraissent, au premier aspect, voisins des CazLr- piuNÿ parmi lesquels les anciens auteurs les avaient placés, mais qui appartiennent en réalité à un groupe tout à fait différent. Ils seraient très-homogènes sans la différence que présente la granulation de leurs yeux.

De même que les Spondylides, avec lesquels un de leurs genres (Asemum) à des rapports de facies assez sensibles, tous sont crépus- culaires, paraissent habiter exclusivement les forêts de conifères, et sont propres à l'hémisphère boréal dans les deux continents. On con- nait les larves de deux de leurs espèces (1).

1. Palpes très-courts, subégaux. a Le dernier art. des max. non subulé. Bord antéro-inférieur du prothorax faiblement échancré : Asemum. fortement : Nothorhina. aa Le dernier art, des max, subulé : Cyamophthalmus. Il, Palpes inégaux. Les labjaux plus longs que les maxillaires : Tetropium. courts : Criocephalus.

(1) Asemum striatum, Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d, Sc. d. Liège, VI, p. 584. Criocephalus rusticus, Ed. Porris, Ann. d, 1. Soc. entom. 1856, p. 450, pl. 9, f. 309-361.

206 LONGICORNES.

ASEMUN. Escuscu. Bull. Mosc. 1830, p. 66 (1).

Mâles : Languette assez saillante, large, tronquée et ciliée en avant. Palpes courts, robustes, subégaux ; leur dernier article faiblement élargi, surtout aux labiaux. Mandibules très-courtes, robustes, ar- quées et simples au bout. Tête plus ou moins sillonnée en dessus; front médiocre, déclive. Antennes filiformes, finement velues, plus courtes que la moitié du corps, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 2 assez long, 3-10 décroissant peu à peu, 41 plus long que 10, légère- ment appendiculé et acuminé au bout. Yeux finement granulés, largement sinués en avant. Prothorax transversal, médiocrement convexe, fortement et parfois subangulairement dilaté sur les côtés, brièvement et longitudinalement impressionné sur le disque.— Écus- son arrondi en arrière. Élytres médiocrement convexes, assez COUr- tes, parallèles, arrondies et inermes en arrière. Pattes courtes, sub- égales ; cuisses robustes, surtout les quatre antérieures, fusiformes, comprimées ; les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen ; tarses étroits, à article À égal à 2-3 réunis aux quatre postérieures, Dernier segment abdominal transversal, arrondi en arrière. Saillie mésosternale inclinée, en triangle aigu. Saillie prosternale très- étroite, fortement arrondie en arrière. Corps oblong, finement pu- bescent en dessous.

Femelles : Elles ne se distinguent des mâles que par leur taille plus grande, leurs antennes un tant soit peu plus courtes, et leur dernier segment abdominal moins arrondi en arrière.

Les espèces (2) sont peu nombreuses et de petite taille. Leur livrée, d’un noir mat, est sujette à devenir plus ou moins brunâtre et même fauve sur les élytres elle a un aspect soyeux. Ces organes sont fine- ment alutacés, en même temps qu'un peu rugueux, et présentent quelques lignes élevées dont deux plus saillantes que les autres, costi- formes et obtuses; le prothorax est finement rugueux. L'espèce euro- péenne, type du genre, est répandue très au loin et se trouve dans les forèts de pins. Les autres sont propres à l'Amérique du Nord.

(1) Syn. Cerampyx Linné.— Cazzintum Fab., Oliv., Panz., etc.

(2) Esp. européenne : Cer. striatus, Linn. Syst. nat. IE, p. 635 (Var. Callid. agreste, Fab. Syst. El. Il, p. 338). Esp. de l’Amér. du Nord : 4. atrum, Eschsch. loc. cit, p. 66; Californie. À. mœstum (Dej.), Haldem. Trans. of the Amer. phil. Soc. X, p. 35 (Var. substriatum, fuscum, Haldem. ibid.; stria- tum Kirby); très-répandu aux Etats-Unis. australe, J, L. Le Conte, Journ: of the Acad, of Phil, Ser. 2, IL, p. 35; Géorgie.

ASÉNIDES. 207

NOTHORHINA. L. Reprens, Die Gatt. d. deutsch. Kæferfaun. p. 109 (1).

Languette courte, tronquée en avant. Palpes très-courts, sub- égaux; leur dernier article en cône renversé. Mandibules très-cour- tes, robustes, légèrement arquées, simples au bout. Tête médiocre- ment et régulièrement convexe; front court, déclive, arrondi en avant. Antennes filiformes, peu robustes, atteignant le milieu des élytres, de 12 articles : 1 médiocre, subovalaire, 2 égal à la moitié de 8, celui-ci plus court que 4, 5 plus long que ce dernier, les suivants décroissant peu à peu. Yeux finement granulés, petits, faiblement échancrés. Prothorax en carré long, peu convexe, faiblement ré- tréci en arrière, profondément échancré sur son bord antéro-inférieur. Écusson carré. Élytres peu convexes, à peine plus larges que la partie antérieure du prothorax, assez allongées, parallèles, arrondies en arrière. Pattes courtes ; cuisses comprimées, elliptiques, les pos- térieures ne dépassant pas le segment abdominal ; tarses de la même paire à article 1 égal à 2-3 réunis. segment abdominal aussi long que 4, ogival. Saillie mésosternale inclinée, en triangle obtus au bout.—Saillie prosternale étroite, subcarénée, brusquement arquée en arrière. Corps assez allongé, linéaire, finement pubescent,

L'unique espèce (2) qui compose ce genre est d'un tiers moins lon- gue que l'Asemum striatum, et de moitié plus étroite. Sa livrée est d'un brun noirâtre plus ou moins rufescent; ses élytres sont finement rugueuses, et son prothorax couvert sur ses bords latéraux d’aspérités transversales avec son disque finement rugueux et lisse dans son cen- tre. On l'a rencontrée sur des points de l’Europe très-éloignés les uns des autres, et même en France, mais elle est rare partout (3). J'ignore le sexe de l’unique exemplaire que j'en ai sous les yeux.

CYAMOPHTHALMUS. KnraaïTz, Berlin. entom. Zeitschr. VIX, 1863, p. 99 (4).

Mâle : Languette tronquée en avant. Palpes courts, subégaux ;

(1) Syn. Carzmium Dalm., Gyllenh., W. Redtenb.

(2) Callid.? muricatum, Dalm. in Schœnb. Syn. Ins. III; Append. p. 93 (Callid. scabricolle, W. Redtenb. Quæd. gen. et Spec. Archid. Austr. p. 24); Fe une bonne figure, voyez L. Fairm. Gener. d. Col. d'Eur.; Longic. pl. 37, . 169.

(3) Aux environs de Berlin, selon M. Kraatz (Berlin, entom. Zeitschr. VII, P. 108), on la trouve voltigeant çà et sur les plantes herbacées.

(4) Syn. Azocenus, Muls. Col. d. France; Longic. éd. 2, p. 127. Cmoce- PHALUM Dej.

208 LONGICORNES.

le dernier article des maxillaires subulé, celui des labiaux subeylin- drique. Mandibules très-courtes, fortement arquées dès leur base, aiguës au bout. Tète un peu concave et sillonnée entre les anten- nes et sur le front, celui-ci court, vertical.— Antennes assez robustes, ciliées, subsétacées, atteignant les 3/4 des élytres, à articles 1 médio- cre, en massue arquée, 2 égal au moins à la moitié de 3, celui-ci et 4 égaux, plus courts que 5, subeylindriques, 5-10 légèrement en scie, décroissant faiblement, 11 obtus au bout. Yeux fortement granulés, très-saillants, très-gros inférieurement, fortement échancrés. Pro- thorax transversal, médiocrement convexe, avec une dépression longi- tudinale sur le disque, subanguleusement dilaté sur ses côtés antérieurs, rétréci à sa base, avec ses angles aigus et un peu saillants. Écus- son carré, arrondi en arrière. Élytres peu convexes, médiocrement allongées, débordant assez fortement le prothorax, parallèles, arrondies en arrière. Pattes courtes, robustes, subégales ; cuisses comprimées, peu à peu et fortement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire courts, à article 4 moins long que 2-3 réunis. segment abdominal court, largement sinué au bout.— Saillie mésosternale assez étroite, parallèle, inclinée. Saillie prosternale très-étroite, arquée postérieurement. Corps allongé, finement pubescent.

Je n'ai pas vu de femelle de l’espèce (1) typique de ce genre distinct de tous ceux du groupe actuel par la structure de ses palpes. Elle est de la taille du Tetropium lucidum, et d'un fauve ferrugineux plus ou moins rembruni sur la tête et le prothorax ; la fine pubescence qui la revêt est de la même couleur; les deux parties en question sont assez vaguement ponctuées; les élytres le sont beaucoup plus densément et présentent chacune deux faibles lignes saillantes. Cet insecte, trouvé dans différentes parties de l'Espagne, existerait aussi en Grèce, selon M. Kraatz. Une seconde espèce a été décrite par M. L. Fairmaire (2).

TETROPIUM. Kiney, Fauna Bor.-Amer. p. 174 (3).

Mûles : Languette assez fortement sinuée en avant, avec ses angles aigus. Palpes labiaux plus longs que les maxillaires; le dernier a?-

(1) C. ferrugineus, Kraatz, loc. cit. p. 100, pl. 4, f, 6 (Aloc. fulvus, Muls. loc. cit. p.128; Crioc. fulvum Dej.).

(2) C. nitidus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1864, p. 340; Grèce, Al- gérie.

(3) Syn. Gniowonvuus, Muls. Col. d. France; Longic. éd. 1, p. 58 ; le genre du méine nom établi par Dejean (Cat. éd. 3, p. 363) appartient aux Lamiides. Isanrunon, (Dej.) L. Redtenb. Faun. austr, éd. 1, p. 485, Cazciium Fab, Oliv., Panz., Payk., ete. Cenamsyx Linn.

ASÉMIDES. 209

ticle des 1°" triangulaire, celui des seconds sécuriforme. Mandi- bules courtes, robustes, fortement arquées et simples au bout, sub- dentées au côté interne près de leur sommet, Tête finement sillonnée en dessus, un peu concave entre les antennes; front court, subvertical. Antennes assez robustes, filiformes, atténuées au bout, hérissées de poils fins, dépassant à peine le milieu des élytres, à articles 4 très- gros, obconique, dépassant un peu les yeux en arrière, 2 de moitié moins grand que 3, celui-ci et 4-11 noueux au bout, décroissant peu à peu, 11 plus long que 10, appendiculé. Yeux fortement granulés, largement et fortement échancrés. Prothorax aussi long que large, fortement rétréci, avec un sillon transversal et sinueux, à sa base, arrondi sur les côtés en avant, déprimé et canaliculé sur le disque.— Écusson un peu allongé, arrondi en arrière. Élytres peu convexes, médiocrement allongées, parallèles, débordant assez fortement le prothorax, arrondies et inermes en arrière. Pattes assez courtes ; cuisses comprimées, brièvement pédonculées à leur base, puis forte- ment élargies et ovales ; tarses longs, les postérieurs à article 4 égal

à 2-3 réunis. Dernier segment abdominal court, subtronqué en arrière. Saillie mésosternale très-étroite, parallèle. Saillie

prosternale lamelliforme et fortement arrondie postérieurement. Corps oblong, très-finement pubescent.

Femelles : Antennes atteignant à peine le milieu des élytres. Cuisses un peu moins en massue. Dernier segment abdominal un peu plus large seulement que long, subtronqué en arrière.

Insectes de la taille des Asemum, se distinguant de tous ceux du groupe actuel par leurs yeux fortement échancrés, mais qui, du reste, ont conservé leur forme normale, et par les proportions relatives de leurs palpes. On n’en connaît que trois espèces, dont deux de l’ancien continent, et la dernière propre à l'Amérique du Nord (1). La livrée de l'espèce européenne, très-sujette à varier, passe par toutes sortes de transitions du noir profond au fauve plus moins clair, ce qui à donné lieu à l’éfablissement de beaucoup de fausses espèces, Cette li- vrée est assez brillante, sauf sur les élytres elle est mate avec un aspect soyeux. Ces organes sont très-finement alutacés et présentent chacun deux lignes saillantes. =

(1) Esp. européenne : Callid. aulicumi, Fab. Syst. EL. I, p. 336 (Var. Cer. lu- ridus Linn.; pour les motifs qui militenten faveur du nom de Fabricius, voyez Mulsant, loc, cit.; Cal. fulcratum, fuscum Vab.; Cal. curiale, arvense, triste Panz.; Cal. impressum Payk., ete.).— Is. femorale, Ménéir. Cat. rais. p. 228; Russie mér. Esp. de l'Amér. du Nord : 7. cinnamopierum, Kirby, loc. cit.; Canada et Etats-Unis du Nord.

Coléoptères. Tome VII. 14

210 LONGICORNES.

CRIOCEPHALUS. Muzs. Col. d. France; Longic. 64. 1, p. 63 (1).

Mûle : Languette saillante, légèrement bilobée; ses lobes terminés par un petit appendice coriace. Palpes maxillaires du double plus longs que les labiaux ; leur dernier article plus dilaté que celui de ces derniers. Mandibules un peu saillantes, arquées et simples au bout, unidentées en deçà de leur milieu. Tête finement sillon- née en dessus, déprimée entre les antennes; front très-court, vertical, séparé de l’épistome par un sillon en demi-cerele très-marqué.— An- tennes de la longueur des 3/5% des élytres, peu robustes, sétacées, finement velues, à articles 1 en massue arquée, n'atteignant pas le bord postérieur des yeux, 2 assez long, 3 plus court que 4-5 réunis, ceux-ci et les suivants décroissant peu à peu. Yeux fortement gra- nulés, grands, saillants, légèrement sinués en avant, Prothorax transversal, fortement arrondi sur les côtés, déprimé et le plus souvent pluri-impressionné ou sillonné sur le disque.— Écusson subcordiforme, arrondi en arrière. Élytres peu convexes, allongées, peu à peu mais légèrement rétrécies et arrondies en arrière. Pattes médiocres; cuisses sublinéaires ; tarses assez longs et étroits, à article 1 égal à 2-3 réunis aux postérieurs. Dernier segment abdominal transversal, arrondi en arrière. Saillie mésosternale assez large, parallèle, échancrée au bout. Saillie prosternale lamelliforme et brusquement recourbée. Corps allongé, finement pubescent partout.

Femelles : Antennes atteignant à peine le milieu des élytres. Dernier segment abdominal plus long que large, arrondi en arrière.

Eschscholtz, en créant le genre Asemum, y avait compris les espèces de celui-ci, bien qu'elles s’en distinguent par un facies très-différent et d'assez nombreux caractères dont les plus importants sont les propor- tions relatives des palpes et la granulation plus forte ainsi que grosseur des yeux. Elles sont aussi plus grandes et plus allongées; leur livrée varie du brun clair au noir profond, et leurs élytres fine- ment ponetuées présentent de faibles lignes saillantes parfois peu dis- tinctes. Elles habitent, du reste, les mêmes régions du globe, et ont les mèmes habitudes (2).

(1) Syn. Anuorazus pars, À Serv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1834, p. 78. Asenun pars, Eschsch. Cazcinium Fab., Panz., Kirby, Randall, etc.

(2) Esp. européennes: Cer.rusticus, Linné, Syst, nat. II, p. 6-34 (Var. Callid. triste Fab.; polonicus, Motscb. Bull. Mosc. 1845, I, p. 88); il y en à aussi uno variété à cuisses plus fortes, qui a été signalée par M. Mulsant sous le nom de pachymerus ; de toute l'Europe. C. ferus, (Dej.) Kraatz, Berlin. entom. Zeit- schr, VII, p. 107 (C. rusticus var. D, Muls, Col. d. France; Longic. éd. 1, p. 64); voyez aussi sur cet insecte une note de M. H. Michow, Berlin. entom.

SAPHANIDES. 211

GROUPE II. Saphanides.

Languette membraneuse (1). Palpes maxillaires plus longs (en général de beaucoup) que les labiaux; le dernier article de tous sécu- riforme triangulaire. Mandibules courtes, verticales, arquées et aiguës au bout. Tête assez petite, visiblement rétrécie en arrière ; ses tubercules antennifères très - courts, entiers au bout; joues très- courtes. Antennes sétacées ou subfliformes, plus ou moins villeu- ses, plus courtes que le corps dans les deux sexes. Yeux fortement granulés (Opsimus excepté) et échancrés, verticaux ; leurs lobes infé- rieurs débordant en avant les tubercules antennifères, Prothorax dilaté et épineux latéralement (Zamiuw excepté). Élytres médiocre- ment allongées, notablement plus larges en avant que la base du prothorax. Pattes médiocres, subégales; hanches antérieures de grosseur variable, à peine ou assez fortement (Sapmanus) anguleuses en dehors ; leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière ; celles des in- termédiaires ouvertes en dehors.—Saillies mésosternale et prosternale de largeur variable, la première inclinée en arrière, Corps médio- crement allongé.

Ces insectes touchent de près les Asémides qui précèdent, mais ne peuvent leur être associés par suite de la nature de leur languette et de leurs hanches antérieures non anguleuses en dehors, caractère qui souffre une demi-exception chez les Saranus, comme les Opsimus en font un autre sous le rapport de leurs yeux qui sont finement granulés. À part ces deux eas, leur facies serait très-homogène sans un genre (Zaniun) qui à celui d'un Callidiide du genre Hyrornupes, mais dont l place me parait ne pouvoir être nulle part ailleurs qu'ici.

Is sont au plus de taille moyenne et, sauf un de leurs genres (Za- UM), habitent l'hémisphère boréal. Sur les quatre genres que cons- lituent ces derniers, deux (Sapmanus, OxyPLEURUS) sont propres à

Zéïtschr. VIIL, p. 395; Europe mér.—coriaceus, Motsch. loc. cit. p. 89; Russio. epibate, Schiædte, Ann. à. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XV, p. 203; Danemark ; probablement importé et identique à quelqu’une des espèces américaines, Esp. des iles Canaries : C. pinelorum, Wollast. The Journ, of Entom. 11, p. 103. Esp. de l’Amér, du Nord : Callid. agreste, Kirby, Fauna Bor.-Amer, p. 170 (C. foveicolle Dej.). Callid. obsoletum, Randall, Boston Journ, of nat. Hist. IT, D: 27 (C. obscurus 3. L. Le Conte, olim; ©. paganum Dej.).

(1) Je ne connais bien que celle des Opsimus et des Sapnanus. Elle est bilobée et les lobes sont cornés à leur base et membraneux dans le reste de leur éten- due. Celle des Bramnorus, d’après la figure qu’en a donnée M. Wollaston (Ins. Maderens, pl. 9, f. 1e), a une forme analogue, mäis il n’est rien dit. de la nature de son tissu. Enfin, celle des Zawiuw, autant que je puis le voir sans dissection, ressemble de près à celle des Opsimus. *

212 LONGICORNES.

l'Europe centrale, le troisième (BLagmnorus) à l'ile de Madère, le der- nier (Opsimus) à la côte occidentale de l'Amérique du Nord (1).

I. Prothorax assez convexe, épineux latéralement. a Yeux finement granulés : Opsimus. aa fortement b Cuisses postér. alteignant presque le sommet des ély- tres : Saphanus. —— ne dépassant pas le 2e segment abdomiral. Dernier art. des palpes max. sécuriforme, celui des la- biaux légèrement triangulaire : Oxypleurus. Dernier art. de tous les palpes fortement sécuriforme : Blabinotus.

Il. Prothorax déprimé, inerme latéralement : Zamium.

OPSIMUS. Escuscn.

Mâle : Palpes maxillaires très-allongts, leur dernier article trian- gulaire, obliquement tronqué au bout ; les labiaux très-courts, à arti- cle 3 en triangle allongé et régulier. Tête presque plane entre les antennes, sillonnée de jusqu'au bas du front; celui-ci vertical, court. Antennes hérissées de poils fins, presque aussi longues que le corps, à articles À robuste, en massue au bout, 2 de la longueur des 2/3 de 3, 4 plus court que celui-ci et que 5, les suivants décroissant peu à peu.— Yeux finement granulés, linéaires, largement échanerés, Prothorax transversal, médiocrement convexe, dilaté et brièvement épineux dans son milieu sur les côtés. Écusson en triangle curvi- ligne. Élytres assez courtes, médiocrement convexes, parallèles, rétrécies et arrondies en arrière. Pattes médiocres; hanches anté- rieures grosses, saillantes, subcontiguës; cuisses robustes, comprimées, en ellipse allongée, les postérieures un peu plus courtes que l'abdo- mer ; tarses de la même paire assez longs, à article 1 égal à 2-3 réu- nis.— Saillie mésosternale très-Ctroite, linéaire, horizontale. Saillie prosternale presque nulle. Corps médiocrement allongé, finement pubescent.

Femelle : Antennes plus grèles, dépassant un peu le milieu des ély- tres. Cuisses postérieures sensiblement plus courtes.

Les caractères de ce genre, fondé par Eschscholtz et connu depuis longtemps par le catalogue de Dejean (2), n'ont jamais été publiés. Mannerheim à seulement assez brièvement décrit l’essèce (3) sur la- quelle il a été établi. C’est un petit insecte de l'ile Sitkha, à livrée

(1) La larve de l'Oxypleurus Nodieri a 616 décrite par M. Mulsant, Ann. dl. Soc. Linn. d. Lyon, U, 1855, p. 191, et Opusc. entom. VI, p. 109,

(2) Cat. éd. 3, p. 354.

(3) ©. quadrilineatus, Mannerh. Bull. Mosc, 1843, p. 305,

SAPHANIDES. 213

uniforme et variant du testacé fuligineux au brun noirâtre, très-fine-, ment alutacé en dessus, avec œuatre faibles lignes saillantes sur cha- que élytre. Son facies est très-voisin de celui des SAPHANUS.

SAPHANUS. A. Senv. Ann. d, 1. Soc. entom. 1834, p. 8! (1).

Mûles : Palpes robustes, les maxillaires du double plus longs que les labiaux ; leur dernier article sécuriforme, celui des labiaux trian- gulaire.— Tête assez concave entre les antennes ; front grand, verti- cal. Antennes assez robustes, de la longueur des 3/4 des élytres, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 3-4 subégaux, un peu plus courts que les suivants, ceux-ci un peu anguleux au bout, décroissant peu à peu. Yeux grands, médiocrement séparés en dessus. Prothorax aussi long que large, assez convexe, angulairement dilaté et plus ou moins épineux sur les côtés. Écusson largement arrondi en arrière, Elytres médiocrement ou assez convexes, parallèles, rétrécies et arrondies à leur extrémité. Pattes assez longues, robustes ; hanches antérieures grosses, séparées, assez fortement anguleuses en dehors; cuisses graduellement en massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; tarses longs, les postérieurs à article 1 égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large.—Saillie prosternale étroite, fortement arquée en arrière. Corps glabre à l'œil nu chez la plu- part.

Femelles : Plus massives et plus convexes. Antennes atteignant aux 2/3 ou aux 3/5 des élytres. Celles-ci moins parallèles, légère- ment arrondies sur les côtés.

Insectes propres aux régions alpines de quelques parties de l'Europe méridionale, et rappelant assez, par leur facies et leur taille, les Upis de la famille des Ténébrionides auxquels ils ressemblent, en outre, par leur livrée uniforme d’un noir assez brillant. En dessus tous sont criblés de petits points enfoncés en partie confluents, et sur chacune de leurs élytres se voient quelques très-faibles lignes saillantes ; un seul (cylindraceus) est revètu d'une pubescence jaunâtre assez abon- dante, d 1

La forme de leur prothorax et les épines latérales dont il est armé, varient un peu selon les espèces, et c’est sur l’une d'elles chez qui elles sont très-faibles que M. Mulsant a fondé son genre DrYMocHARES que M. L. Fairmaire (2) a refusé, avec raison, d'admettre. Le genre se compose en ce moment de trois espèces (3).

(1) Syn. Drymoenares, Muls. Ann. d, 1. Soc. d’agr. d. Lyon, X,1847, p.518. Caiuipiun Laichart., Fab., Germ.

(@) Gener, d. Col. d’Eur,; Longic. p. 129. (3) Callid, piceum, Laichart, Tyrol. Ins, I, p. 56; Tyrol, nord de l'ftalie,

214 LONGICORNES.

OXYPLEURUS. Muss. Col. d. France; Longic. 6d. 1, p. 57.

Femelle : Palpes des Sapnanus avec le dernier article des maxil- laires en fer de hache un peu oblique. Tète presque plane entre les antennes; front court, limité par un fin sillon arqué. Antennes assez robustes, subfiliformes, dépassant un peu le milieu des élytres, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 3 plus court que #, celui-ci que 5, les suivants un peu déprimés et décroissant graduellement, Yeux très-gros, fortement échancrés. Prothorax transversal, mé- diocrement convexe, hexägonal, brièvement épineux de chaque côté. Éusson arrondi en arrière. Élytres peu convexes, allongées, parallèles, arrondies à leur extrémité. Pattes médiocres, robustes; hanches antérieures de grosseur normale, non saillantes ; cuisses graduellement en massue, les postérieures ne dépassant pas le 2 segment abdominal ; tarses de la même paire longs, à article 4 égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, horizontale, paral- lèle, Saillie prosternale étroite, arquée postérieurement. Corps allongé, pubescent.

Les deux seuls exemplaires que j'aie vus du rare insecte (1) qui con- stitue ce genre, étaient pareils, et probablement des femelles. Chez le mâle, selon M. Mulsant, les antennes sont presque aussi longues que les élytres et le dernier segment abdominal sinué au bout.

Cet insecte, qui n’a encore été rencontré qu'en France, sur les bords de la Méditerranée, et, dit-on, en Grèce, est de la taille du Saphanus piceus, d'un ferrugineux clair uniforme et revêtu d’une fine pubescence couchée; ses élytres présentent une multitude de petites callosités dénudées, sculpture qui rappelle celle de plusieurs Hespe- RoP&ANES. M. Wollaston en à décrit une seconde espèce des îles Ca- naries (2).

BLABINOTUS.

WozcasT. /ns. Maderens. p. 425.

Je ne connais pas ce genre en nature; il paraît être voisin des Oxy- PLEURUS et devoir être placé à côté, comme l’a fait M. J. Thomson (3).

Alpes françaises. S. cylindraceus, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 426; Espagne bor. Drym. Truquii, Muls. loc. cit, p. 519, pl. 7, f. 4 a-C; France (Alpes maritimes).

(1) 0. Nodieri, Muls. loc, cit. pl. 4, f. 2; pour une seconde figure, voyezL: Fairm. Geper. d. Col. d’Eur.; Longic. pl. 38, f. 174,

(2) ©. pinicola, Wollast. The Journ. of Entom. I, p. 102.

(3) Syst. Cerambyc. p. 267.

SAPHANIDES. 215

La formule suivante est extraite de celle de M. Wollaston et de sa!des- cription des deux espèces du genre.

Palpes très-longs, robustes; le dernier article de tous fortement s6- curiforme. Mandibules arquées dès leur base, aiguës au bout (1). Antennes un peu plus courtes que le corps, assez robustes, sétacées, hérissées de poils fins, à articles 1 robuste, médiocre, en massue, 3-11 décroissant légèrement et peu à peu, 3 parfois (Bewickii) sensible- ment plus court que 4. Yeux médiocres, très-saillants, faiblement échancrés. Prothorax aussi long que large, arrondi latéralement et armé de chaque côté d’une forte épine médiane, muni de âeux callo- sités sur le disque. Élytres assez convexes, allongées, parallèles, arrondies en arrière. Pattes assez allongées, robustes; cuisses gra duellement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen.— Corps allongé, subcylindrique, densément revêtu d'une pubescence sublanugineuse.

La forme du dernier article de tous les palpes, la présence de cal- losités sur le prothorax, une légère différence dans la structure des antennes, et la pubescence plus abondante semblent constituer les seules différences qui séparent ce genre des Oxvrreurus. Les deux es- pèces (2) découvertes par M. Wollaston dans l'ile de Madère, sont un peu plus grandes que l'O. Nodieri, d'un brun rougeûtre, et grossière- ment ponctuées sur les élytres; la pubescence dont elles sont revêtues forme des mouchetures sur ces organes, comme chez plusieurs Hes- PEROPHANES.

ZAMIUM.

PascoE, The Journ. of entom. Il, p. 288.

Temelles? : Palpes courts, les maxillaires plus longs que les labiaux; le dernier article de tous en triangle allongé.— Tête enfoncée pres- que jusqu'aux yeux dans le prothorax, courte, un peu concave entre les antennes, avec ses tubercules antennifères très-peu saillants; front vertical, transversal. Antennes assez robustes, sétacées, densément ciliées, notablement plus couftes que les élytres, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 3-11 décroissant peu à peu. Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax transversal, cordiforme, déprimé et muni (inceultum) ou non (succineum, prociduum) de callosités sur le disque. Élytres assez courtes, déprimées sur le disque, parallèles, arrondies en arrière.— Pattes médiocres; cuisses robustes, fusiformes, comprimées ; les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen ; trses de la même paire à articles 4 aussi long que 2-3 réunis, 3 pe-

(1) La tête n’est pas décrite, mais, d’après la figure de l'espèce typique, elle ne parait pas différer de celle des OxyrLeurus.

(2) B. spinicollis, Wollast. loc. cit. p. 426, pl. 9, f. 1. Bewickii, Wollast, Cat. of Madeir. Col. p. 126 (an potius OxVLEURUS ).

216 LONGICORNES.

tit. Saillie mésosternale assez large, horizontale, Saillie proster- nale très- étroite, arquée en arrière, Corps peu allongé, large, pu- bescent.

Le facies est absolument celui des Callidiides de forme large et courte, mais la forte granulation des yeux et la forme des hanches antérieures font voir immédiatement que le genre est étranger au groupe en question. M. Pascoe en décrit trois espèces de Natal, d'un brun-noir assez brillant, avec les élytres tantôt (incultum) sans taches, tantôt en ayant chacune soit deux (succineum), soit une (prociduum), de couleur fauve. La plus grande d’entre elles est de la taille de l’Hy- lotrupes bajulus.

GROUPE III. Œmides,

Languette cornée (1).—Palpes de longueur variable. Mandibules très-courtes, entières et aiguës au bout (2).— Tète peu saillante, ver- ticale en avant; ses tubercules antennifères presque toujours très-fai- bles et contigus, entiers au bout, très-rarement (Xysrrocera) échanerés, Antennes sétacées, très-souvent villeuses, beaucoup plus longues que le corps chez les mâles connus. Yeux fortement granulés, grands, fortement échancrés (3); leur lobe inférieur débordant en avant les tubereules antennifères. Prothorax variable, très-rarement tuber- culé sur les côtés. Llytres débordant le prothorax à leur base, Hanches antérieures et intermédiaires grosses, plus ou moins saillantes, les premières fortement anguleuses en dehors et contiguës ou faible- ment séparées; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière (Hyroma- RES excepté); celles des intermédiaires ouvertes en dehors. Saillie mésosternale de largeur variable, parfois nulle, horizontale quand elle existe. Corps allongé.

Groupe très-naturel, dont M. J. Thomson (4) a réuni les éléments, mais quine me parait pas pouvoir être associé aux HESPEROPHANES ét genres voisins, comme il l'a fait. La grosseur des quatre hanches an- térieures, leur saillie et surtout la nature de la languette prouvent que ces insectes appartiennent à un groupe tout différent. Aux caractères

(1) Elle est presque toujours tronquée ou faiblement échancrée en avant; celle des Comusra seule est divisée en deux lobes étroits, assez longs et diver- gents; parfois son bord antérieur est cilié. Je n’ai pas pu examiner celle des Terraommarus et ne la suppose cornée que par analogie.

(2) Celles des Xysrnocera seules sont un peu allongées et, au lieu d'être ar- quées à la façon ordinaire, ont une forme spéciale décrite en son lieu.

(3) Chez les Ciorera, leur lobe supérieur manque, d'où suit nécessairement que l’inférieur est à peine échancré; ceux des Temnoris et des TETRAOMMATUS sont divisés en deux.

(4) Syst. Ceramhyc. p. 248.

ŒMIDES, 217

qui précèdent, il faut encore ajouter la forme de l'abdomen des mâles qui, presque toujours, est plus petit que celui des femelles, plus étroit que les élytres, et parfois, en même temps, assez peu solide pour se déformer après la mort.

Ces insectes sont presque tous de taille moyenne. Sauf la plupart des XysrROCERA, leur livrée n’a rien de remarquable ; ses couleurs se bornent au brunâtre, au fauve ou au testacé, tantôt uniforme, tantôt associé ensemble. Il est rare (Comusra, Ocanus, ParyNocris) qu'il existe un dessin sur les élytres (1).

Les 14 genres suivants sont disséminés en Amérique, en Afrique, aux Indes-Orientales, et la plupart d’entre eux ñe comptent qu'une espèce.

I. Hanches interméd. et antér. contiguës; celles-là très-grosses, ovalaires et longitudinales.

a Yeux normaux. b Prothorax muni d’un lobe médian à sa base : Hypæschrus. bb sans Antennes à art, 3 et suivants cylindriques : Noserius. quadrangulaire, sillonné en dessus : Prosype. aa Yeux divisés. Tarses à art. 3 normalement échancré : Temnopis. ee nonouàpeine : Tetraommatus.

I, Hanches interméd. non coutiguës.

e Saillie prosternale (rès-étroite, lamelliforme, parfois nulle. d Aït. 4 des antennes plus court que 3 et que 5. e Yeux sans lobe supérieur, par suite médiocres : Ciopera.

ee norniaux,

Î Saillie prosternale dépassanten arrière les hanches antér, : OEme.

[f ne dépassant les hanches antér,

Saillie mésosternale assez large, parallèle : Hypomares. —-— étroite, triangulaire : Comusia. dd Art. 4 des antennes égal à 3 et à à. 9 Prothorax inerme latéralement. Saillie mésosternale étroite, triangulaire; élytres épi- neuses au bout : Ochrus. Saillie mésosternale assez large, parallèle; élytres iner- mes au bout : Hyphus. , 99 Prothorax épineux latéralement : Phrynocris. :

(1) M. Coquorel (Ann. d. 1. Soc. entom. 1848, p. 180) a dit quelques mots de la larve d’une espèce de ce groupe, la Xystrocera globosa de Madagascar, ét donné une figure de la nymphe, pl. 7, ne IV, f. 24.

218 LONGIGORNES.

ce Saillie prosternale étroite, mais non lamelliforme; antennes Apres, 1er art, des antennes inerme au bout : Malacopterus. _— épineux :Xystrocera.

Genres iucertæ sedis : Zathecus, Oplatocera.

HYPOESCHRUS. è

J. Tnows. Syst. Cerambyc. p.249 (1). s

Mâle : Palpes très-courts, égaux ; leur dernier artiele à peine trian- gulaire, Tète sillonnée jusqu'au bas du front, un peu concave entre ses tubercules antennifères ; front vertical, transversal. Antennes médioerement robustes, hérissées de longs poils fins, un peu plus lon- gues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 3 nota- blement plus long que les suivants; ceux-ci décroissant peu à peu. Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax transversal, un peu inégal en dessus et subdéprimé sur le disque, droit sur les côtés, brièvement et fortement rétréci à sa base; celle-ci pourvue d’un lobe médian large, saillant et tronqué en arrière. Éeusson en triangle curviligne. Élytres peu convexes, allongées, parallèles, arrondies en arrière, avec la suture brièvement épineuse. Pattes assez lon- gues; hanches antérieures et intermédiaires contiguës, celles-ci oblongo-ovalaires ; cuisses et jambes comprimées; celles-là en ellipse allongée, larges; les postérieures sensiblement plus courtes que les élytres ; tarses de la même paire assez longs, à article 1 beaucoup plus grand que 2-3 réunis. Les quatre segments abdominaux revôtus d’une large bande de cils couchés, le allongé, cylindrique, largement arrondi en arrière. Épisternums métathoraciques assez larges. Corps allongé, déprimé, faiblement pubescent.

Femelle : Antennes un peu plus courtes que le corps.— Pattes moins robustes; jambes postérieures un peu flexueuses. L'abdomen man- que chez l’unique exemplaire que j'ai à ma disposition; il est proba- ble qu'il est encore plus fortement cilié que celui des mâles.

Le genre ne contient qu'une espèce, le Senochorus strigosus de Gyllenhall, insecte de la Sénégambie ressemblant beaucoup au Crio- cephalus ferus du midi de l'Europe. Sa livrée est d'un brun mat, sauf les cuisses qui sont d’un fauve clair; son prothorax est finement ru- gueux, ses élytres criblées de petits points -enfoncés extrêmement serrés, et chacune d'elles présente quelques lignes saillantes, fines et’ bien distinctes.

(1) Syn. STENOCHORUS, Gyllenh. in Schœnh, Syn, Ins. III; Append. p. 179

ŒMIDES. 219

NOSERIUS, Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 495.

Mâle : Palpes grèles, les maxillaires plus longs que les labiaux; le dernier article de tous à peine triangulaire. Tête finement sillonnée jusqu'au bas du front; ses tubercules antennifères déprimés, conti- gus ; front assez grand, déclive, Antennes des HypœscHrus, mais d'un tiers environ plus longues que le corps. Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax transversal, subeylindrique, légère- ment dilaté et faiblement tuberculé latéralement. Écusson en trian- gle eurviligne. Élytres allongées, un peu déprimées sur le disque, parallèles, obliquement rétrécies à leur extrémité, avec la suture sub- épineuse. Pattes des Hypæscarus. segment abdominal un peu plus long que 4, arrondi en arrière. Épisternums métathoraciques médiocrement larges. Corps allongé, finement pubescent.

Femelle : Antennes plus courtes, mais dépassant toujours le sommet des élytres. Cuisses moins elliptiques, sublinéaires.

Le type du genre (1) est originaire de la Malaisie continentale et de Bornéo, de taille moyenne, d'un fauve rougeâtre peu brillant et uni- forme, avec les antennes (sauf le 1% article) et les jambes brunâtres ; ses élytres sont densément pointillées, le surplus de ses téguments lisse,

PROSYPE. JT. Tnous. Syst. Cerambyc. p.248 (2).

Mâle : Palpes très-courts, égaux; leur dernier article subeylindrique. Tête des Hyræscarus.— Antennes assez robustes, âpres, hérissées, surtout en dessous, de longs poils fins, d’un quart environ plus lon- gues que les élytres, à articles À médiocre, en cône renversé, 3 d'un tiers au moins plus long que 4, tous deux canaliculés en dessus, les suivants décroissant un peu. Yeux assez largement séparés en des- sus, Prothorax assez allongé, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés, finement caréné sur le disque, avec une callosité linéaire de chaque côté de ce dernier.— Écusson grand, en triangle curviligne, densément tomenteux. Élytres allongées, déprimées sur le disque, parallèles, isolément arrondies à leur extrémité. Pattes longues et robustes ; hanches antérieures et intermédiaires contiguës ; ces der- nières très-grosses, ovalaires; les quatre cuisses postérieures pédon-

(1) N. tibialis, Pascoe, loc. cit. pl. 23, f. 4, Q. M. J. Thomson m'a com- muniqué un exemplaire du même sexe, dont la taille est à peine le tiers de celle des individus normaux et dont la livrée, sauf les points indiqués dans le texte, est devenue d’un testacé blanchâtre.

(2) Syn, OEue, Buquet, Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, p. 628.

290 LONGICORNES.

culées à leur base, puis fortement en massue allongée et comprimée; les postérieures aussi longues que les élytres; jambes comprimées; tarses longs, les postérieurs à artiele 4 plus grand que 2-3 réunis. Abdomen subeylindrique, à segment 5 égal à 4, arrondi en arrière. Épisternums métathoraciques assez larges. Corps allongé, étroit, hérissé partout de poils fins redressés. Femelle inconnue.

M. Buquet a placé parmi les OEue, en le nommant filiformis, l'in- secte du Sénégal qui forme le type de ce genre. Mais on peut voir qu'il en diffère, au point de vue générique, par plusieurs points es- sentiels, notamment par la contiguité des quatre hanches antérieures, Cet insecte est d’un fauve ferrugineux brillant, avec la tête et le pro- thorax plus foncés et mats; celui-ci est assez fortement rugueux; les élytres sont densément ponctuées et sans lignes saillantes.

TEMNOPIS. A. Serv. Ann. d. l. Soc. enlom. 1834, p. 90.

Mäle : Palpes des Prosyre. Tête assez saillante; ses tubercules antennifères assez gros et assez saillants, séparés par un sillon mé- diocrement large et assez profond ; front vertical, limité inférieure- ment par un sillon subrectiligne très-marqué. Antennes assez ro- bustes, hérissées de longs poils fins en dessous, âpres à leur base, plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3-4 très-allongés, égaux, 5 un peu plus court et plus long que les suivants, ceux-ci subégaux. Yeux médiocrement distants en dessus, large- ment divisés en deux parties séparées par les antennes; l'inférieure très-grande, la supérieure médiocre. Prothorax aussi long que large, cylindrique, brusquement rétréei à sa base, peu à peu atténué en avant. Écusson très-petit, carré. Élytres très-allongées, pla- nes sur le disque, subparallèles, rétrécies et subtronquées en arrière. Pattes graduellement et fortement allongées; les quatre hanches antérieures contiguës, les intermédiaires grosses, oblongo-ovalaires; cuisses comprimées, en ellipse de plus en plus allongée; tarses médio- cres, grèles, les postérieurs à article 4 beaucoup plus grand que 2-3 réunis. Abdomen cylindrique, son segment égal au 4°, arrondi au bout. Corps très-allongé, à peine pubescent. Femelle in- connue.

La forte division des yeux en deux parties suffit pour reconnaître immédiatement ce genre. Il ne comprend qu'une espèce du Brésil, de taille moyenne, d'un fauve rougedtre, avec les pattes brunâtres, sauf à leur base; une bande testacée qui part sur chaque élytre de l'angle huméral et s'étend jusqu’à son extrémité, lui a fait donner par Dejean et Serville le nom de tœniatus (1). Le prothorax est finement rugueux

(1) Dejean (Cat, éd. 3, p. 353) en mentionne, sous le nom de fuscipes, unè

OEMIDES. 291

avec un étroit sillon longitudinal sur le disque ; les élytres sont ru- goso-ponctuées et munies chacune d'une ligne saillante assez pro-

noncée. TETRAOMMATUS.

B. Pernou», Mélang. entom. I, p. 70 (1).

*

Mâle : Palpes maxillaires très-courts, assez grèles; leur dernier ar- ticle à peine triangulaire. Tête plus ou moins saillante, plane entre les antennes; front vertical, Antennes très-grèles, subfiliformes, hérissées de quelques poils fins, presque du double plus longues que le corps, à article 1 médiocre, en cône renversé, les suivants sub- égaux. Yeux rapprochés en dessus, divisés en deux parties très- séparées et arrondies, la supérieure beaucoup plus petite que l'infé- rieure. Prothorax allongé, oblongo-ovalaire, déprimé en dessus, présentant à sa base un court rétrécissement anguleux, et de chaque côté, un très-petit tubercule. Écusson petit, en triangle curviligne, Liytres de 1/3 plus longues que la tête et le prothorax réunis, dé- primées sur le disque, parallèles, arrondies en arrière. Pattes assez longues; les quatre hanches antérieures grosses, contiguës (2); cuisses comprimées, en ellipse allongée, larges, pédonculées et arquées à leur base; les quatre tarses postérieurs très-grèles, à articles 4 beau- coup plus grand que 2-3 réunis, 3 très-petit, entier (testacea), ou étroitement bilobé (callidioides); crochets très-grèles.— Corps allongé, svelte, finement pubescent.

La structure des quatre tarses postérieurs est encore plus remar- quable que la division des yeux dont il y à d'assez nombreux exem- ples dans la famille, et rend le genre réellement anormal. Ses espèces, du reste, sont de petite taille et, sauf la callidioides, d'un testacé clair uniforme ou rembruni par places. Elles sont propres aux Indes orientales (3).

Ce genre est le dernier du groupe actuel qui possède des hanches intermédiaires contiguës.

seconde espèce privée de bande sur les élytres et qui me paraît, sans en être parfaitement certain, n’ètre qu'une variété de l'espèce typique.

(1) Syn. Deurenomma, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 98; nom postérieur d'environ un an à celui publié par M. Perroud,

(2) M. Pascoe indique à tort les intermédiaires comme étant si fortement sé- parées, que l’insertion des cuisses qu’elles supportent se voit presque d’en haut; la figure qu'il donne de celles du callidioides les représente, au contraire, Comme très-médiocrement distantes, en quoi elle n’est pas complétement exacte; elles sont tout à fait contiguës.

(3) T. fliformis, Perroud, loc. cit.; Pondichéry. Deut. callidioides, Pascoe, loc. cit. pl. 23, f. 6, avec des détails; Borneo; tesfacea, ibid. p. 111; mulica, ibid, Ser. 2, V, p. 25; Ceylan.

229 LONGICORNES.

CIOPERA. Pascog, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 510.

Femelle : Palpes courts, les maxillaires plus longs que les labiaux; le dernier article de tous légèrement triangulaire. Tête assez sail- lante, plane et sillonnée entre les antennes, avec ses tubercules an- tennifères très-faibles ; front presque nul; épistome assez grand, An- tennes grèles, finement pubescentes, légèrement villeuses en dessous, un peu plus longues que les éiytres, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 3 un peu plus court que 3 et que 5, ceux-ci et 6-11 subégaux. Yeux médiocres, longitadinaux, légèrement échancrés au côté in- terne (1). Prothorax plus long que iarge, cylindrique , légèrement resserré en avant et à sa basé. Écusson petit, subquadrangulaire. Élytres allongées, planes, sans épipleures, sauf à leur base, paral- lèles, isolément acuminées et aiguës en arrière. Pattes antérieures beaucoup plus courtes que les autres; hanches antérieures contiguës; cuisses de la même paire en massue fusiforme, celles des autres pé- doneulées à leur base, les postérieures atteignant le sommet des ély- tres; tarses postérieurs assez longs et grêles, à article À plus grand que 2-3 réunis. Abdomen à segments 1 aussi long que 2-4 réunis, 3-4 très-courts, garnis de cils rigides sur leur bord postérieur, à assez long; tarière saillante, parallèle, arrondie à son extrémité. Saillie méso- sternale assez large, horizontale, parallèle. Corps allongé, revêtu partout d’une très-courte et très-fine pubescence. Mâle inconnu.

Parmi ces caractères, le plus remarquable est la forme des yeux qui fait du genre un des plus distincts du groupe actuel. Il ne comprend qu'une espèce (2) de la Malaisie (Poulo-Pinang), de taille moyenne ét d'un fauve pâle uniforme et mat, avec les cuisses brunâtres; son pro- thorax ne présente aucun vestige de sculpture, et ses élytres sont ent- blées de petits points enfoncés ayant un aspect poreux.

OEME. New. The Entomol. p. 8 (3).

Feinelle : Palpes très-courts, subégaux; leur dernier article subey- lindrique. Tête finement sillonnée jusqu'au bas du front, un peu concave entre les antennes; front vertical, transversal. Antennes

(1) Ou, si l’on veut, leur lobe supérieur a été supprimé et l'inférieur est mé- diocre et dirigé dans l’axe longitudinal de Ja tête.

(2) C. decolorata, Pascoe, loc. cit, p. 541, pl. 41, £. 10.

(3) Syn, Secerocerus, Dej. Cat. éd, 3, p. 353; 3. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, IL, p. 20; M. Le Conte (ibid. p. 177) cite le genre OEu£ parmi ceux qu’il n’avait pas vus. Srenoconus ? W. Harris,

OEMIDES. 223 grèles, hérissées de longs poils fins peu abondants et un peu âpres en dessous, presque de la longueur du corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3 un peu plus long que les suivants, ceux-ci décroissant graduel- lement. Prothorax subtransversal, subeylindrique, brusquement et fortement rétréci à sa base, arrondi sur les côtés, puis un peu atténué en avant Écusson en triangle curviligne. Élytres presque planes, allongées, parallèles, isolément et obtusément acuminées au bout. Pattes assez longues, médiocrement robustes; hanches antérieures très-faiblement séparées; cuisses comprimées, graduellement élargies, les postérieures beaucoup plus courtes que les élytres; tarses de la même paire assez longs, à article 4 plus grand que 2-3 réunis. Saillie mésosternale étroite, subparallèle, enfouie. Saillie proster- nale lamelliforme, très-mince, non enfouie, tronquée obliquement et prolongée en arrière des hanches antérieures. Corps allongé, fine- ment pubescent, Mâle inconnu.

Je n'ai vu qu'un exemplaire, privé de son abdomen, du rare insecte (1) des États-Unis, sur lequel M. Newman à fondé ce genre caractérisé surtout par la forme de la saillie prosternale. Il est d'un fauve clair, mat et finement rugueux sur le prothorax et les élytres; ces dernières présentent quelques faibles lignes saillantes.

HYPOMARES. J. Tnous. Sysé. Cerambyc. p. 250 (2).

Mâle : Palpes très-courts, grêles, subégaux ; leur dernier article fai- blement triangulaire. Tète renflée sur le vertex, finement sillonnée jusqu'au bas du front, plane entre les antennes; front court, oblique. Antennes peu robustes, sétacées, hérissées en dessous de quelques poils fins, à articles 4 en cône arqué, 4 notablement plus court que 3 et que 5, ceux-ci et les suivants subégaux. Prothorax transversal, plan et multi-excavé en dessus ainsi que sur les côtés, obtusément an- guleux sur ces derniers, tubuleux en avant, plus brièvement en ar- rière, avec ses angles postérieurs etle milieu de sa base arrondis. Écusson carré, arrondi en arrière. Élytres planes, assez allongtes, paraboliquement arrondies en arrière, avec la suture aiguë. Pattes üssez longues ; hanches antérieures faiblement séparées, leurs cavités colyloïdes fermées en arrière ; cuisses subpédonculées à leur base, puis

(1) O. indecora, Newm. loc. cit. (Sten.? liflearis, Harris, Trans. of the nat. hist. Soc. of Hartf. p. 85; Scler. linearis Lec.; Scler. muticus Dej.)

Il ya dans les auteurs plusieurs espèces rapportées au genre actuel, mais Qui lui sont probablement étrangères : OE. decorata, pallida, annulicorne, Buquet, Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, 1, p. 625; Brésil. Scler. priapicus, Chabrillacii, cytindricus, Y: Thoms. Archiv. entom. 1, p 121; mème pays. OŒË. nigrita, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1855, p. 183; Vieux-Calabar.

(2) Syn. Congranocasten, J, Thoms. Archiv. entom. I, p. 161; olim,

224 LONGICORNES.

(surtout les antérieures qui sont beaucoup plus courtes que les autres) renflées en une forte massue comprimée; les postérieures un peu plus courtes que les élytres ; jambes comprimées, assez larges; tarses postérieurs à article 1 un peu plus grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal plus long que 4, largement arrondi en arrière, Saillie mésosternale assez large, subparallèle, horizontale. Saillie prosternale lamelliforme, arquée postérieurement, enfouie. Corps allongé, revêtu d'un enduit très-fin à reflets soyeux.

Femelle : Antennes de la longueur des élytres. Abdomen mou, plus ou moins déformé; son segment largement échancré, garni d’une frange épaisse de poils, et cachant le qui est aussi large que lui, les deux derniers beaucoup plus étroits que les précédents, allon- gés et cylindriques.

La seule espèce connue est originaire du Gabon et a été décrite, dans l'origine, par M. J. Thomson, sous le nom de Corethrogaster brunneus. Elle est, en effet, d’un brun rougeâtre mat et uniforme, mais ses téguments ont partout un reflet d’un gris soyeux analogue à celui qui existe chez les exemplaires bien conservés de l'Asemum striatum ; ses élytres sont couvertes de points enfoncés médiocrement serrés et ayant l'aspect de pores; le prothorax est à peine visiblement alutacé. Cet insecte, comme la plupart des espèces de ce groupe, est de taille moyenne.

Par ses cavités cotyloïdes antérieures fermées en arrière, il fait exception dans le groupe actuel. L'abdomen de la femelle à beaucoup d'analogie avec celui des Osrium du même sexe.

COMUSIA. J. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 249.

Mâle : Palpes des Hypomares. Tôte très-finement sillonnée jus- qu'au bas du front, faiblement concave entre les antennes; front transversal, vertical. Antennes peu robustes, revêtues partout d'un fin duvet redressé, notablement plus longues que le corps, à articles 4 assez long, en cône renversé, 4 beaucoup plus court que 3 et que b, ceux-ci et les suivants subégaux. Prothorax subtransversal, pluri- noueux en dessus et sur les côtés, tubuleux dans son quart antérieur, puis peu à peu et assez fortement atténué en arrière, avec sa base brièvement rétrécie, Écusson médiocre, en triangle rectiligne. Élytres allongées, planes, avec leurs épipleures assez larges en avant, nulles en arrière, un peu rétrécies et aiguës à leur extrémité. Pat- tes assez longues, robustes; hanches antérieures contiguës, les inter- médiaires grosses, ovalaires ; cuisses pédonculées à leur base, puis très-fortement en massue; les postérieures aussi longues que lestély- tres; tarses longs, les postérieurs à article 4 du double plus grand quê 9-3 réunis. segment abdominal égal au 4°, subtronqué en ar-

OEMIDES. 225

rière; les quatre ayant de chaque côté une grande dépression su- perfcielle. Saillie mésosternale horizontale, concave, en triangle étroit et aigu postérieurement. Corps allongé, à peine pubescent. Femelle inconnue,

M. J. Thomson n’en mentionne qu'une espèce (obrionoides) assez grande des Célèbes, d'un testacé pâle et livide, avec les bords latéraux des élytres et une bande commune en chevron située vers le milieu de ces organes, d'un brun noirâtre clair; les téguments sont imponc- tués, sauf les élytres qui sont densément pointillées. Le facies de cet insecte ne justifie pas le nom spécifique qu'il à reçu; il est aussi dif- férent que possible de celui des Osrium.

OCHRUS.

Mâle : Palpes assez longs, les maxillaires beaucoup plus que les la- biaux; le dernier article de tous en triangle allongé. Tète un peu saillante, à peine concave entre les antennes, finement sillonnée jusqu'au bas du front; celui-ci vertical, transversal, Antennes grè- les, beaucoup plus longues que le corps, ciliées partout, surtout infé- rieurement, à articles 2 relativement assez long, 3 un peu plus grand que les suivants, ceux-ci subégaux. Prothorax aussi long que large, cylindrique, muni sur le disque de trois petits tubereules disposés en triangle. Écusson en triangle subrectiligne. Élytres légèrement convexes, parallèles, tronquées et bi-épineuses au bout. Pattes lon- gues; hanches antérieures faiblement séparées; cuisses pédonculées à eur base, puis renflées en‘une forte massue fusiforme ; les postérieu- res dépassant un peu les élytres ; tarses de la même paire à article 1 plus grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal transversal, rétréci, tronqué et sinué en arrière. Épisternums métathoraciques étroits, subparallèles. Saillie mésosternale étroite, en triangle aigu. Saillie prosternale très-mince, lamelliforme.— Corps allongé, pres- que glabre, avec les élytres revêtues de poils fins couchés. Femelle inconnue.

L'espèce typique (1}-est originaire de Cayenne et de la taille de l'OEme indecora. 11 est probable qu'une partie au moins des OEE du Brésil, dont il à été question plus haut (2), lui sont congénères.

Cet insecte, sous le rapport du facies et même des caractères géné-

(1) O. grammoderus. Testacco-fuscoque variegatue, subopacus ; prothorace lævi, fusco, lineis septem longitudinalibus subeallosis (media integra, interme- diisantice abbreviatis, externis brevibus) albidis; elytris subtiliter ac densissime Pünetulalis, pallide fuscis, regione scutellari fasciisque duabus transversis (al- ter ante, altera pone medium ; illa valde undulata, litteram M feyggmentiente, bac simplici arcuala), testaccis, Long. 15 mill. Hab, Cayennà.

(2) P. 223, note.

Coléoptères. Tome VII. 15

2926 LONGICORNES.

riques, ressemble tellement à quelques grandes espèces de Cerestum (groupe des Callidiopsides) inédits de la Polynésie occidentale, qu'on le croirait leur congénère, si l'on ne faisait pas attention à sa lan- guette cornée, tronquée en avant, et à ses hanches antérieures angu- leuses en dehors. Chez les CERESIUM, la première est membranouse, bilobée, et les secondes sont globuleuses.

HYPHUS.

Mâle : Palpes assez courts, robustes; les maxillaires plus longs que les labiaux; le dernier article de tous en triangle allongé.— Tète peu saillante, assez fortement renflée et concave entre les antennes; front finement sillonné, vertical.— Antennes peu robustes, villeuses en des- sous, beaucoup plus longues que le corps, à article 3 sensiblement plus long que les suivants, ceux-ci égaux. Prothorax transversal, convexe, arrondi sur les côtés, un peu inégal et muni de deux petits tubercüles sur le disque. Écusson en triangle curviligne, Élytres planes sur le disque, avec leurs épipleures verticales, légèrement at- ténuées jusqu'à peu de distance de leur extrémité, puis dilatées et fortement arrondies en arrière. Pattes longues ; hanches antérieu- res faiblement séparées ; cuisses comprimées, peu à peu élargies en une massue elliptique allongée, les postérieures presque aussi lon- gues que les élytres; tarses de la même paire à article 4 plus long que 2-3 réunis. Abdomen cylindrique ; ses segments peu à peu et légèrement plus courts, le largement arrondi en arrière. Suillie mésosternale déclive, large, parallèle. Saillie prosternale très-mince, lamelliforme, Corps assez robuste, allongé, finement pubescent partout, Femelle inconnue.

_ Le type de ce genre est une belle espèce (1) de Célèbes que la forme particulière de ses élytres suffirait pour faire reconnaître parmi toutes celles du groupe actuel.

PHRYNOCRIS. H. W. Bares, The Entom. Month. Mag. IV, p. 26.

Mâle : Palpes courts, subégaux ; leur dernier article à peine triangu- laire.— Tète finementsillonnée depuis le vertex jusqu'au bas du front, un peu concave entre les antennes ; front vertical, en carré transver- sal. Antennes peu robustes, finement villeuses, beaucoup plus lon= gues que le corps, à articles 1 en cône renversé, muni en dessous d’un tubercule subapical, 8 plus long que 4, celui-ci et les suivants

(1) Haurantiacus. Late fulvo-aurantiacus, subtus subnitidus, supra opaus, antennis Dis , articulo 10 sanguineo; prothorace modice rugoso; elytris dense punctulatis, singulo lineis tribus elevatis subcostiformibus, interna pos” tice valde abbreviata. Long. 22 mill. Coll. de M, le comte Mniszech,

ŒMIDES, 297

décroissant peu à peu. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax transversal, subeylindrique, arrondi et brièvement épineux sur les côtés, un peu déprimé et muni de quelques nodosités sur le disque. Écusson en triangle curviligne. Élytrés médiocrement convexes, très-allongées, parallèles, fétrécies en arrière, avec la suture prolongée en une courte épine. Pattes longues; hanches antérieu- res faiblement séparées, grosses, globoso-coniques, ainsi que les inter- médiaires; cuisses pédonculées à leur base, puis renflées en une massue arquée en dessus; les postérieures beaucoup plus courtes que les ély- tres; tarses postérieurs à article 1 beaucoup plus grand que 2-3 réunis. segment abdominal égal à 4, peu à peu rétréci et tronqué au bout. Saillie mésosternale enfouie, large, horizontale, en carré allongé. Saillie prosternale très-6troite, lamelliforme et tronquée en arrière. Corps allongé, finement pubescent en dessous, revêtu de cils couchés en dessus.

Femelle : Antennes dépassant faiblement le sommet des élytres ; leur article sans tubercule en dessous. Dernier segment abdo- minal plus allongé.

L'unique espèce (notabilis Bates) du genre est un assez grand insecte d'un fauve ferrugineux mat, passant au fauve clair et brillant sur l'abdomen et les pattes, avec des taches sur le prothorax, trois bandes transversales en zigzag sur les élytres, leur sommet sur une faible étendue, et une tache basilaire sur chacune d'elles, noires. Elles sont densément ponctuées et en même temps couvertes d'aspérités et de rides transversales. M. Bates l’a rencontrée dans le haut de l’Amazone (Ega), mais elle habite également Cayenne (1).

MALACOPTERUS. À. Senv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1833, p. 565 (2).

Mâles : Palpes maxillaires presque du double plus longs que les la- biaux ; leur dernier article en fer de hache oblique, celui des labiaux en triangle régulier. Tête finement sillonnée jusqu'au bas du front, largement et faiblement concave entre ses tubercules antennifères; front grand, transversal, vertical. Antennes robustes, dépassant de 1/4 à 1/3 de leur longueur les élytrés, leurs articles basilaires couverts d'aspérités : 1 médiocre, gros, en cône renversé, largement échancré en dessous à sa base, 3 notablement plus long que les suivants, ceux- ci subégaux, plus ou moins sillonnés en dessus.— Yeux assez fortement

(1) Elle existe depuis longtemps dans la collection de feu A. Deyrolle, à Paris, sous le nom de Fama Leprieuri que lui a imposé M. Buquet et qui est resté inédit.

(2) Syn. Maracomacnus, A. White, Longic, of the Brit, Mus, p. 41, Sre- NOCORUS Germar,

2928 LONGICORNES.

séparés en dessus, —Prothorax subtransversal, cylindrique, muni d'un lobe basilaire plus ou moins saillant. —Élytres minces, flexibles, pres- que planes en dessus, allongées, parallèles, arrondies à leur extrémité, Pattes longues, comprimées ; les quatre hanches antérieures gros- ses, saillantes , subglobuleuses ; @uisses en ellipse très-allongée, les postérieures notablement plus courtes que les élytres; jambes assez larges; 4e article des tarses postérieurs beaucoup plus long que 2-3 réunis. Abdomen conique, plus étroit que les élytres; valve infé- rieure de l'appareil génital visible, largement échancrée, simulant un 6e segment. Épisternums métathoraciques larges, très-aigus en ar- rière. Saillie mésosternale enfouie, assez large.— Saillie prosternale étroite, mais non lamelliforme. Corps allongé, finement villeux en dessous.

Femelles : Antennes moins robustes, finement rugueuses, au maxi- mum dépassant à peine les élytres.— Les quatre hanches antérieures moins fortes; les cuisses et les jambes plus étroites. Tarière sail- lante, déprimée, en carré long.

Ces insectes sont de grande taille, d’un testacé pâle, avec les anten- nes plus ou moins rougeûtres; leurs élytres, assez densément mais fi- nement ponctuées, présentent chacune deux lignes saillantes entre lesquelles existent parfois deux bandes longitudinales et entières d'une couleur de rouille pâle. Chez les mâles, quelques faibles lignes sub- calleuses se voient sur le prothorax; les femelles n’en ont que des vestiges.

Les collections ne contiennent, à ma connaissance, que trois espè- ces du genre, dont deux seulement sont décrites (1).

Le genre Mazacomacrus de M. A. Withe a été évidemment établi

sur une femelle de ce genre et, ce qui est assez singulier, ce savant entomologiste l'a placé parmi les Prionides.

(1) Quoique très-voisines à tous égards, elles forment en réalité deux sections très-distinctes.

I. Lobe basilaire du prothorax très-court. Saillie mésosternale concave, parallèle, tronquée en arrière. Saillie prosternale prolongée en une pointe postérieurement : Sfenoc. pavidus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 506 (Q Mala- cum. pallescens, À. White, loc. cit. pl. 2, f. 5); Brésil.

11. Lobe basilaire du prothorax très-prononcé. Saillie mésosternale plane, ogivale. Saillie prosternale fortement arquée postérieurement : M. lineatus, Guér.-Ménev. Icon. Ins.; texte, p. 222; Colombie.

La troisième espèce, encore inédite, est le M. mexicanus de Dej. Cat. éd. 3, p. 351; mais je crois qu'il est identique avec le lineatus.

OEMIDES. "229

XYSTROCERA. A. Senv. Ann. d, l. Soc. entom. 1834, p. 69 (1).

Mâles : Palpes robustes ; leur dernier article faiblement triangulaire. Mandibules horizontales, droites, puis brusquement arquées et ai- guës au bout. Tête courte, finement sillonnée en dessus, munie, entre les antennes, d’un fort bourrelet plus ou moins concave; tuber- cules antennifères subépineux à leur sommet interne, assez échancrés en avant; front vertical. Antennes assez robustes, d'un tiers envi- von plus longues que les élytres, presque glabres, leurs 1% articles apres : 1 très-gros, en cône renversé ou suboylindrique, épineux à son sommet externe, 3-5 plus longs que les suivants, égaux, 6-10 égaux, 41 plus long que 10, aigu au bout. Yeux rapprochés en dessus.— Prothorax transversal, arrondi sur les côtés, déprimé sur le disque, brusquement et étroitement rétréci en avant et à sa base; celle-ci munie d’un large lobe médian. Écusson assez grand, en triangle rectiligne ou curviligne allongé. Élytres longues, peu convexes, en général légèrement et peu à peu atténuées en arrière, avec leur ex- trémité arrondie. Pattes longues et robustes; hanches antérieures très-fortement transversales, séparées ; cuisses un peu arquées et pé- doneulées à leur base, puis renflées en une forte massue comprimée ; les postérieures atteignant le sommet des élytres; jambes très -com- primées, assez larges et un peu arquées ; 1°° article des tarses posté- rieurs plus long que 2-3 réunis. Abdomen conique, petit, beaucoup plus court et plus étroit que les élytres; pygidium allongé, sinué dans son milieu, arrondi aux angles; ° arceau ventral tronqué au bout.— Épisternums métathoraciques larges, rétrécis et tronqués en arrière. Saillie mésosternale assez large, horizontale, concave, un peu ré- trécie et tronquée au bout. Saillie prosternale étroite, fortement arrondie postérieurement. Corps allongé, glabre en dessus, à peine pubescent en dessous.

Femelles : Antennes dépassant légèrement le sommet des élytres, beancoup moins äpres à leur base. Élytres parallèles. Pattes un peu moins robustes. Abdomen de longueur et largeur normales.

Ce genre s'éloigne à quelques égards de tous ceux qui précèdent, mais par tous ses caractères essentiels, il appartient de toute évidence au groupe actuel,

Ses espèces sont, pour la plupart, de grande taille, et, sauf une seule (nigrita) qui est d’un noir uniforme, leur livrée est d'un fauve ferrugineux avec les côtés du prothorax et des bandes longitudinales sur les élytres, d'un vert métallique ; cette dernière couleur envahit parfois tout le dessus du corps. Rarement (nigrila) le prothorax pré-

(1) Syn. Cenampyx Oliv, CALLIDIUM Goldfuss.

230 LONGICORNES.

sente en dessus des lignes saillantes calleuses ; il est le plus souvent finement rugueux ou couvert de petites aspérités très-serrées ; les élytres sont plus ou moins fortement rugoso-ponctuées, avec deux lignes saillantes sur chacune d'elles.

Ces insectes sont assez nombreux et répandus depuis l'Afrique jus- qu'aux iles Philippines et en Australie (1).

Note.

Le genre suivant serait, selon M. Bates, allié aux AcaRysow; en supposant que sa languette soit cornée, il me semble plus probable qu'il appartient au groupe actuel.

ZATHECUS. H. W, Bares, The Entomol. Monthl. Mag. IV, p. 26.

Mâle : Corps allongé, parallélogrammique, déprimé. Museau court; tubercules antennifères saillants, obliques. Palpes subséeu- riformes. Antennes allongées, filiformes, finement soyeuses en dessous, inermes. Yeux saillants, très-fortement granulés. Pro- thorax presque carré, inerme sur les côtés, subconvexe et inégal en dessus, Elytres chacune bidentées à leur extrémité ; leur surface tuberculée. Pattes allongées ; cuisses brusquement et fortement en massue; tarses très-grèles, de longueur médiocre. Saillie mésoster- nale rétrécie en arrière.

L'espèce typique (graphites) recueillie à Ega (Haut-Amazone) est de taille moyenne (8 lignes) et a lalivrée propre aux OEmides en gé- néral. Elle est testacée, avec la tête et le prothorax noirs et revêtus d’un fin duvet ; le second est traversé en avant par une bande testa- cée en forme d'arc; quelques taches noires se voient sur les élytres. Le genre doit probablement être placé dans le voisinage des Ocunus.

Il est également possible, d'après la description de son unique es- pèce, que le genre suivant doive être compris parmi ceux qui pré- cèdent.

(1) Esp. africaines : Callid. marginale, Goldf, Enum. ins. Afric, p. 44, f. 8; Afrique mér. X. nigrila, Serv. loc. cit. p. 70; Sénégal. senegalensis, Klug in Erm. Naturhist. Atlas, p. 44. femorata, cyanella, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1855, p. 282 et 545; Vieux-Calabar, Buquetii, asperata, ful- vipes, frontalis, nigripes, J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 155; Gabon. erosa, juvenca, Pascoe, The Journ. of Entom, IL, p. 287 ; Natal. Esp. indien- nes : Cer. globosus, Oliv. Eutom. IV, 67,p. 27, pl. 12,f. 81 ; île de Ja Réunion, Madagascar, Java, Philippines. alcyonea, Pascoe, Proceed, of the Zool. Soc. 1866, p. 534; Malaisie (Poulo-Pinang). Esp. de l'Australie : X. virescens, Newm. Ann. of nat. Hist, V, p.19, Australasiæ, Hope, Proceed. of the en- tom. Soc. 1841, p. 49.

ACHRYSONIDES. 231

OPLATOCERA. A. Ware, Longic. of the Brit. Mus. p: 121.

Mandibules courtes, robustes, inermes en dedans ; leur base élevée et revètue de poils. Antennes à articles 1.gros, 3 beaucoup plus long que 4, les suivants décroissant peu à peu, 3-7 munis sur leur bord externe de quelques épines formant un angle droit avec ces ar- ticles. Prothorax plus large que long, un peu déprimé en dessus, renflésurles côtés. Pattes simples, cuisses un peu comprimées.

L'espèce en question (1) est de la taille des Mazacorterus de l'Amé- rique, mais plus large et plus robuste, d’un jaune de cannelle rem- bruni, villeuse sur le prothorax et ornée sur chaque élytre de quatre taches brunâfres : deux avant le milieu, arrondies et placées très-obli- quement, deux après, plus grandes et lacérées sur leur bord. Elle est originaire du nord de l’'Hindostan.

Groupe IV. Achrysonides.

Languette cornée, parfois en partie coriace (2). Palpes courts, les maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le dernier article de tous assez fortement triangulaire. Tête peu ou médiocrement sail- lante; ses tubereules antennifères courts, plus ou moins contigus à leur base, assez échancrés au bout; joues très-courtes. Antennes sétacées, villeuses, dépassant plus moins (en général beaucoup) les élytres chez les mâles. Yeux fortement granulés et échancrés, grands; leurs lobes inférieurs débordant en avant les tubercules an- tennifères. Prothorax de forme variable, en général inerme latéra- lement. Elytres plus larges que le prothorax à leur base, Pattes plus moins longues; hanches antérieures tantôt grosses, globu- leuses ou globoso-coniques ; tantôt de grosseur normale, parfois (Icosium) légèrement anguleuses en dehors, mais alors les cavités co- tyloïdes intermédiaires fermées en dehors ; les cavités cotyloïdes an- térieures ouvertes en arrière, les intermédiaires en dehors. Saillie mésosternale distincte, horizontale ou déclive. Saillie prosternale de largeur variable. Corps allongé.

Les cinq genres qui composent ce groupe seraient des OEmides sans la forme différente des hanches antérieures qui ne permet pas de les

(1) O. callidioides, A. White, loc. cit. pl. 3, f. 7.

(2) Elle est entièrement cornée chez les Nonria; cornée et munie d’un très- étroit liseré membraneux chez les AzLocasrer et les Icosiuw; petite, cornée sur ses bords, subcoriace dans son centre et finement ciliée en avant chez les Evnvuenus ; enfin cornée et bilobée avec le sommet des lobes peu à peu co- riace ou membraneux chez les AGHRYSON.

à. TS

232 LONGICORNES.

associer à ces derniers. Chez trois d’entre eux (NortiA, EURyMeRus, Acxrysow), ces hanches ne présentent aucun vestige d'angulosité en dehors et sont grosses et saillantes; chez un autre (ALLOGASTER), une légère trace de saillie se voit sur leur bord externe, mais la saillie prosternale qui les sépare est convexe et arrive au niveau de leur ex- trémité inférieure. Enfin, chez le dernier (Icosrun), elles sont de gros- seur ordinaire et distinetement anguleuses en dehors, mais les cavités cotyloïdes intermédiaires au lieu d’être ouvertes sont fermées. D'un autre côté, la livrée de ces insectes est la même que chez les OEmides, Cette particularité, réunie à la nature de leur languette, m’a déter- miné à les associer ensemble, malgré le peu d'homogénéité de leur facies.

Leurs genres sont disséminés en Afrique (ALLOGASTER, Icosiu), aux Indes orientales (Norrra) et dans l'Amérique du Sud (AcarysoN, Eury- MERUS). J'ai placé en tête ceux qui se rapprochent le plus des OEmides par la saillie de leurs hanches antérieures.

I. Hanches antér. saillantes, contiguës : Achryson. Il. séparées, de grosseur variable. a Elytres épineuses au bout, munies de taches éburnées : Eurymerus. aa inermes sans _— b Prothorax déprimé, cordiforme, caréné en dessus : Nortia. db _— cylindrique, un peu inégal Ses côtés munis d’un petit tubercule : Allogaster. _inermes : /cosiwm.

ACHRYSON. A. Senv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1833, p. 572 (1).

Mâles : Tète assez fortement concave entre ses tubercules antenni- fères; ceux-ci auguleux au bout; front assez grand, vertical. An- tennes assez densément villeuses, beaucoup plus longues que le corps, à articles 1 assez long, en cône renversé ou subcylindrique, 3 notable- ment plus grand que les suivants, ceux-ci subégaux. Prothorax transversal ou (surinamum) un peu plus long que large, cylindrique, plus ou moins arrondi sur les côtés, muni en dessus de quelques faibles callosités linéaires et longitudinales. Ecusson en triangle curviligne. Elytres au plus médiocrement convexes, parallèles ou un peu atténuées en arrière avec leur extrémité uni-épineuse ou inerme.— Pattes longues; les quatre hanches antérieures très-grosses, les antérieures saillantes, contiguës ; cuisses graduellement en massue comprimée ou fusiforme, les postérieures atteignant ou non le som-

(1) Syn. Monacanrua, Hope, Trans. of the Zool. Soc. I, p.189, CERAMBYX Linné, De Geer, Oliv. Srenoconus Fab,

ACHRYSONIDES. 233

met des élytres ; tarses de la même paire à article 4 au moins égal à 9-3 réunis. Dernier segment abdominal variable. Saillie méso- sternale large, parallèle. Saillie prosternale très-mince, lamelliforme. Corps allongé, revêtu de poils fins, couchés, assez abondants en dessous, moins en dessus.

Femelles : Antennes plus courtes, mais dépassant toujours plus ou moins le sommet des élytres.

Il ya dans les collections, à ma connaissance, une huitaine d'es- pèces de ce genre dont trois seulement sont décrites en ce moment (1). La plus anciennement connue (surinamum) est un assez grand insecte, commun au Brésil et d'un fauve testacé avec quelques taches noires variables, parfois obsolètes, sur les élytres. Mais cette livrée lui est presque propre et les autres espèces offrent un dessin fauve et noir beaucoup plus compliqué. Une petite du Chili, inédite, est même en entier d’un noir profond,

._ EURYMERUS. A. Serv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1833, p. 566 (2).

dâles : Tète légèrement saillante, finement sillonnée en dessus, munie entre les antennes d'un faible bourrelet largement et légère- ment concave; front oblique, assez grand. Antennes densément vil- leuses en dessous, dépassant le sommet des élytres presque de la moitié de leur longueur, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 3-3 un peu plus longs que les suivants, subégaux, 11 plus grand que 10, mais de peu. Prothorax plus long que large, déprimé sur le disque, atténué en avant, brusquement resserré à sa base, inerme latérale- ment. Ecusson arrondi en arrière. Elytres très-allongées, peu convexes, peu à peu atténuées, tronquées et bi-épineuses à leur extré- mité. Pattes antérieures beaucoup plus courtes que les autres ; leurs hanches grosses et saillantes ainsi que les intermédiaires, non contiguës; cuisses antérieures pédonculées à leur base, puis dilatées en une forte massue comprimée, anguleuses ou arquées en dessus; les autres formant peu à peu une massue fusiforme, également com- primée, les postérieures un peu plus courtes que les élytres; jambes comprimées, larges, fortement carénées sur leurs deux faces; 4‘ article des tarses postérieurs plus long que 3-4 réunis. Dernier segment

(1) Cer. surinamus, Linné, Syst. nat. IL, p. 632 (Cer. surinamensis Oliv.; Cer. longicollis De Geer; Slenoc. pallens Fab.; Var. Sten. circumfleæus Fab.); Guyane, Brésil. 4. lineolatum, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 142; Pérou. Ornalipenne, Perroud, Mélang. entom. HI, p. 63; Guadeloupe.

Parmi les espèces inédites, il est singulier que l’A. undatum de Dejean (Cat. e ïà P. 354), insecte commun à Montevideo et Buenos-Ayres, n’ait pas encore

décrit,

(2) Syn. Mazacorrenus (pars), A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 115.

#

_

234 LONGICORNES:

abdominal plus long que large, subtronqué au bout. Saillie méso- sternale large, horizontale, échancrée au bout. Saillie prosternale étroite, canaliculée, fortement arrondie en arrière. Corps très- allongé, faiblement pubescent en dessous, glabre en dessus.

Femelles : Antennes d'un quart environ plus longues que les élytres. Prothorax plus court. Elytres plus parallèles. Cuisses moinsen massue; jambes étroites, linéaires, non carénées, Dernier segment abdominal beaucoup plus allongé, fortement arrondi au bout.

Serville et Dejean (1) ont placé ce genre immédiatement à côté des Mazacopterus, et M. A. White l’a mème réuni à ces derniers. C'est en effet la place qui lui conviendrait si ses hanches antérieures étaient anguleuses en dehors. Son prothorax déprimé et les taches éburnées qui ornent ses élytres lui donnent un füacies très-différent de celui des Acaryson. Il est remarquable que les carènes des jambes si prononcées chez le mâle de l’espèce typique, soient complétement absentes chez la femelle.

Cette espèce (2), la seule que je connaisse, est d’un jaune testacé uniforme, avec deux points noirs sur le prothorax, l’un antérieur, l’autre postérieur, et trois taches allongées d’un blanc d'ivoire sur chaque élytre, dont les deux antérieures sont placées l’une à côté de l’autre; ces organes sont densément pointillés; le prothorax l’est beaucoup moins, mais présente sur son disque deux grandes et faibles dépressions allongées et longitudinales. Get insecte, de grande taille, est répandu depuis le Brésil central jusqu’à Buenos-Ayres.

NORTIA. J. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 252.

Mâle : Mandibules subhorizontales, hérissées de longs poils en de- hors. Tète assez petite, à peine concave entre les antennes ; front très-court, déclive. Antennes assez robustes, hérissées de poils fins, de 1/4 environ plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 8 sensiblement plus long que les suivants, ceux-ci dé- croissant peu à peu. Prothorax un peu plus long que large, dé- primé et un peu concave au milieu du disque, avec trois carènes ob-

(1) Cat. éd. 3, p. 351.

(2) E. eburioides, À. Serv. loc. cit. (Mal. flavosignatus, À. White, loc. cit. pl. 3, f. 6). M. Burmeister (Stettin. entom. Zeit. 1865, p. 168) à mentionné l'es- pèce sous les deux mêmes noms générique et spécifique que M. A. White, eta décrit, en outre, un Malacopterus quadriguttatus du Tucumar qui est peut- être identique avec l'£urym. guttiger de M. H. Lucas in Casteln. Voy. d. l'A mér. d. Sud ; Entom. p. 183, pl. 12, f. 15; Brésil intér, J’ignore si ces doux in- sectes appartiennent réellement au genre actuel,

ACHRYSONIDES. 235

tuses abrégées (la médiane en arrière, les latérales en avant), régu- lièrement arrondi sur les côtés, rétréci en arrière. Ecusson en triangle subrectiligne. Elytres légèrement convexes, allongées, pa- rallèles, arrondies en arrière. Pattes assez longues, robustes; han- ches antérieures un peu plus grosses qu'à l’état normal, séparées ; cuisses et jambes comprimées, les 1'° larges, en ellipse allongée; tarses longss les postérieurs à article 4 plus court que 2-3 réunis. 5e segment abdominal égal à 4, largement arrondi au bout. Saillie mésosternale large, horizontale, parallèle. Saillie prosternale de moitié plus étroite, arquée postérieurement. Corps allongé, très- finement pubescent.

Femelle : Antennes dépassant légèrement le sommet des élytres. Celles-ci relativement plus allongées. Dernier segment abdominal plus long, ogival.

L'unique espèce (cavicollis J. Thoms.) du genre a le facies des Hyræscurus et des Hypomares du groupe des OEmides. Elle est de moyenne grandeur et d’un brun noirâtre avec les pattes et l'abdomen fauves. Ses élytres sont criblées d'assez gros points enfoncés, son prothorax et sa tête très-finement rugueux, surtout le premier.

Get insecte habite les Moluques et les îles Philippines; un mâle provenant de Mindanao m'a été communiqué par M. J. Thomson ; une femelle, originaire de Manille, par M. le comte Mniszech.

ALLOGASTER. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 251 (1).

Mâle : Palpes robustes, subégaux; leur dernier article médiocre- ment triangulaire. Tête légèrement concave entre les antennes; front court, limité inférieurement par un sillon arqué très-prononcé. Antennes grêles, hérissées de poils fins en dessous, d'un tiers au moins plus longues que le corps, à articles 1 court, en cône arqué, 8 un peu plus long que les suivants, ceux-ci égaux. Prothorax transversal, cylindrique, muni d'une dépression anguleuse à sa base, un peu arrondi et obtusément tuberculeux sur les côtés, faiblement plurituberculé sur le disque. Ecusson arrondi en arrière. Elytres peu convexes, médiocrement allongées, parallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur et obtusément arrondies en arrière. Pattes assez longues; hanches antérieures assez grosses, à peine anguleuses en dehors, séparées, ne dépassant pas inférieurement le niveau de la saillie prosternale ; cuisses et jambes comprimées ; les premières assez larges, en ellipse allongée, les postérieures aussi longues que les élytres ; tarses médiocres, les postérieurs à article 1 égal à 3-4 réunis. Tous les segments abdominaux munis d'une grande plaque trans-

(1) Syn. Conerunocasrer, Dej, Cat. éd. 3, p. 354;Chevrol.

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236 LONGICORNES.

versale et arrondie en avant de poils tomenteux. Saillie mésoster- nale assez large, inclinée, étroitement échancrée au bout. Saillie prosternale plus étroite, fortement arquée postérieurement. Corps assez large, finement pubescent. Femelle inconnue.

L'espèce typique (geniculatus Dej., 3. Thoms.) est plus courte et plus massive que celles du groupe actuel en général, de taille moyenne et d’un fauve rougeâtre avec les antennes et, le sommet des cuisses noirs ; elle est partout en dessus assez finement rugoso- ponctuée. Cet insecte habite la Sénégambie (1).

ICOSIUN. H. Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1854; Bull. p. VIIT (2).

Mâle : Palpes médiocres, les maxillaires plus longs que les labiaux; le dernier article, des premiers subsécuriforme, celui des seconds triangulaire. Tôte peu saillante, légèrement concave entre ses tu- bereules antennifères ; ceux-ci courts, tronqués au bout; front trans- versal, vertical. Antennes peu robustes, finement pubescentes et villeuses, beaucoup plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 4 plus court que 3 et que 5, ceux-ci égaux, 6-11 dé- croissant peu à peu. Yeux fortement séparés en dessus. Pro- thorax un peu plus long que large, cylindrique, muni en dessus de trois faibles callosités longitudinales. Ecusson petit, en triangle curviligne. Elytres peu convexes, subparallèles, arrondies en ar- rière. Pattes assez longués; hanches antérieures de grosseur ordi- naire, distinctement anguleuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes à peine ouvertes en arrière, les intermédiaires closes en dehors; cuisses robustes, subpédonculées à leur base, les postérieures de la longueur des élytres ; tarses de la mème paire longs, à article 1 plus grand que 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large. Saillie prosternale étroite, fortement arquée postérieurement. Corps al- longé, revêtu partout d'une fine et courte pubescence à reflets soyeux.

Femelle : Antennes n’atieignant pas le sommet des élytres. Cuisses moins robustes, un peu plus courtes que ces dernières. Pygidium en partie découvert. Corps plus massif,

L’unique espèce (3) du genre est la plus petite du groupe actuel,

(1) M. Chevrolat (Rev. et Mag. d. Zool. 1855, p. 183) a décrit, sous le nom de Corethrogaster annulipes, la ® d'une seconde espèce du Vieux-Calabar qui paraît appartenir réellement au genre. Son abdomen est glabre et il en est plus que probablement de même chez celle du geniculatus ; ses antennes sont beau- coup plus courtes que le corps.

(2) Et, avec plus de détails, ibid. 1857, p. 611. Syn. Cuuvia, Stæl, Bull. d, l’Acad. d. Stockh. XIV, 1857, p. 63.

(3) Z. tomentosumn, Lucas, loc. cit. et Ann. d. I. Soc. entom. 1857, p. 613, pl, 13, no 2,f, 1 o, 2 Q@ (Cluv. Chevrolati, Stæl, loc. cit.).

TORNEUTIDES. 237

d'un testacé pâle plus ou moins rufescent et très-finement pointillée sur les élytres ; les faibles callosités du disque de son prothorax sont entières et parallèles. Découverte primitivement en Algérie, elle a été retrouvée, depuis, à Turin et en Corse.

Le genre CLuviaA de M. Stæl a été évidemment établi sur cet insecte, ainsi que Lañéià reconnu M. L, Fairmaire (1).

3: o

GROUPE V. Torneutides,

Languette cornée. Palpes médiocres. Mandibules robustes, parfois allongées chez les mâles. Tête peu saillante, pas plus large quele prothorax ; ses tubercules antennifères distincts, échancrés ; ses joues courtes, leur angle inférieur fortement dentiforme. Antennes de 12 articles, sétacées, de longueur variable. Yeux fortement gra- nulés, très-6chancrés, tronqués en arrière; leur lobe inférieur très- gros. Prothorax rarement tuberculé sur les côtés. Pattes médio- cres, subégales; hanches antérieures ovalaires, fortement anguleuses en dehors ; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière ; celles des in- termédiaires largement ouvertes en dehors. Pygidium et dernier segment abdominal très-largement tronqués en arrière et arrondis aux angles. Épisternums métathoraciques médiocrement larges, peu à peu rétrécis et aigus en arrière. Corps allongé, plus ou moins cy- lindrique.

Parmi les plus remarquables de ces caractères figure la forme du pygidium et du dernier segment abdominal. Non seulement tous deux sont largement tronqués dans les deux sexes, mais le pénis des mâles et la tarière des femelles affectent la même forme et, quand ils sont rétractés, arrivent exactement au niveau du bord postérieur des seg- ments en question. L'extrémité de ces derniers est constamment garnie d'une frange plus ou moins épaisse de cils courts. Dans les deux sexes l'abdomen dépasse parfois les élytres, mais cela paraît étre accidentel.

Ces insectes sont tous de grande taille, exclusivement propres à l'Amérique du Sud, et rares dans les collections. Ils forment les six genres suivants. À en juger par le facies, les espèces des deux pre- miers sont probablement erépusculaires, celles des autres diurnes.

1. Saillie prosternale arquée en arrière. & Cuisses interméd. et postér. inermes au bout, b Palpes subégaux. Antennes à peine plus longues que le prothorax : Torneules. ce beaucoup _— _— Front presque plan : Spathopygus. fortement concave : Diploschema.

(1) Gencr. d. Col. d'Eur.; Longic. p. 146.

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938 LONGICORNES:

bb Palpes max. beaucoup plus longs que les labiaux : Prawythea, aa Cuisses interméd, et postér. épineuses au bout : Psygmatocerus.

IT. Saillie prosternale tronquée en arrière : Coccoderus.

TORNEUTES. < G.C. Rercu, Trans. of the entom. Soc. IT, p. 9. ="

Mâle : Languette petite, légèrement échancrée. Palpes sub- égaux; leur dernier article en cône renversé. Mandibules aussi longues que la tète, droites, déprimées, faiblement arquées au bout, arrondies en dehors, pluridentées en dedans.— Tête forte, impression- née en dessus; front vertical. Antennes à peine plus longues que le prothorax, robustes, dépriméés, peu à peu atténuées, à articles 4 en cône renversé et arqué, assez long, 3 un peu plus grand que les suivants, 411 égaux, 12 unwpeu plus court; un faible sillon porifère allongé sur 5-12, Prothorax plus long que large, subeylindrique, tronqué à ses deux extrémités et arrondi aux angles. Écusson trans- versalement circulaire, sinué en arrière.— Élytres très-allongées, pa- rallèles, un peu déprimées, à peine plus larges que le prothorax, et tronquées en avant, isolément arrondies en arrière. Pattes courtes, robustes; cuisses comprimées, larges, en ovale allongé; les postérieu- res ne dépassant pas le 2 segment abdominal; tarses courts, à article 4 aussi long que 2-3 réunis. Pygidium en partie découvert, sinué au bout, ainsi que le dernier segment abdominal. Mésosternum horizontal en arrière, assez large, un peu rétréci et arrondi à son ex- témité. Saillie prosternale étroite, inclinée. Corps très-allongé, linéaire.

Femelle : Beaucoup plus petite que le mâle. Mandibules courtes, unidentées en dedans. Tête petite, transversale, médiocrement convexe. Antennes plus grêles, à articles 3-11 légèrement dentés en seie. Prothorax transversal, autrement sculpté. Pattes, n0- tamment les cuisses, moins robustes.

L'espèce typique (1) du genre est un grand insecte trouvé à diverses reprises dans les provinces de Buenos-Ayres, Montevideo et Entre-Rio mais qui y est fort rare. Le mâle atteint, non compris les mandibules, jusqu'à sept centimètres 1/2 de longueur, la femelle est d’un tiers au moins plus petite. Tous deux sont d’un rougeâtre assez clair, avec les élytres très-minces, testactes et plus ou moins rembrunies à leur base et sur les côtés. Le mâle a le prothorax criblé de petits points enfon- cés qui le rendent mat, avec trois lignes longitudinales, calleuses et lisses sur le disque du prothorax, dont la médiane entière et les

(1) T. pallidipennis, Reich, loc. cit. p. 12, pl. 2, £. 1, ©; Blanch. in d'Or. Voy.; Entom. pl. 20, f. 3-4, 07 ®; pour une description très-détailléo et très- exacte de ce dernier sexe, voyez Buquet, Rev. z0ol. 1843, p. 299.

TORNEUTIDES: 239

latérales abrégées en avant et en arrière; trois fossettes, disposées en triangle, se voient sur chacun de ses côtés ; celui de la femelle, plus fortement rugueux, n'a qu'une ligne calleuse et médiane; les élytres chez l’un et l’autre sont finement pointillées. Cet insecte vit dans le bois en décomposition des vieux arbres. On à décrit deux autres es- pèces (1) du genre. ; & SPATHOPYGUS. à

Mâle : Mandibules médiocres, verticales, robustes, planes, arquées et aiguës au bout, unidentées dans leur milieu au côté interne, Tète concave entre ses tubercules antennifères, verticale et légère- ment concave en avant. Antennes de la longueur des 3/4 du corps, grèles, à articles 1 gros, médiocre, en cône arqué, 3 plus long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-11 subégaux, tous, à partir de 3, légèrement den- tés à leur extrémité; un sillon porifère abrégé au sommet interne de 3, complet sur les suivants, Prothorax plus long que large, eylin- drique, muni de deux petits points calleux en avant. Élytres cha- eune obliquement tronquée au bout, avec l'angle sutural épineux. Pattes médiocrement robustes; cuisses linéaires. Saillie pro- sternale médiocrement large, brusquement recourbée et verticale en avant.— Corps finement pubescent en dessus, plus densément en des- sous, Le surplus comme chez les ToRNEUTES.

Femelle : Antennes dépassant à peine le milieu des élytres. Pro- thorax un peu transversal, légèrement arrondi sur les côtés.

Genre établi sur un insecte de Patagonie, découvert par A. d'Or- bigny et décrit par M. Blanchard, sous le nom.de Criodion eburioi- des (2), d’après la femelle seulement; mais il est évident que c’est un Tomeutide. Sa taille varie de 30 à 35 millimètres. Les. deux sexes sont d'un noir brunâtre mat, avec les antennes et les pattes d’un ferrugineux obscur, l'abdomen d'un ferrugineux clair, et les élytres d'un testacé livide, plus ou moins enfumé, à leur base. Ellés sont densément ponctuées, avec trois lignes saillantes sur chacune d'elles, et autant de petites callosités éburnées, dont une à la base, la seconde médiane et la dernière aux 3/4 de leur longueur. Le prothorax est as- sez fortement rugueux, mais n’a pas d'autres callosités que les deux points signalés dans le texte, et qui sont propres au mâle. La pubes- tence qui revêt tout le corps est d’un gris blanchâtre, couchée et assez caduque (3).

(1) T. Bouchantii, Buquet, loc. cit. Q; Buenos-Ayres. Cet inserte n’est IMcOnnU ; d’après la description, il paraît appartenir réellement au genre. Lansber ge, J. Thoms. Syst. Cerambyc. p. 576; Surinam.

(2) In d'Orb, Voy.; Entom. p. 209, pl. 22, f. 2.

(3) Le Torneutes obseurus de M. Guérin-Méneville (Rey zv0l. 1843, p. 300 e 352), décrit d’après un seul exemplaire femelle que j'ai sous les yeux, me

240 LONGICORNES.

DIPLOSCHEMA. J. Tuows. Archiv. entom. I, p. 404.

Mâle : Languette et palpes des Tonneures. Mandibules déclives, pubescentes, très-robustes, courtes, fortement concaves en dessus, simples et arquées au bout, unidentées en dedans près de leur som- met. Tète sillonnée entre ses tubercules antennifères, ceux-ci re- dressés ; front vertical, transversal et fortement concave.— Antennes de la longueur des 2/3 des élytres, peu robustes, filiformes, peu à peu atténuées, finement pubescentes, à articles 4 médiocre, subeylindri- que, 3 aussi long que 4-5 réunis, ceux-ci et 6-11 égaux, 12 pas plus grand que 11.— Prothorax plus long que large, cylindrique, avec une ligne calleuse, médiane et entière, et deux autres incomplètes de chaque côté de celle-ci. —Élytres épineuses à l'angle sutural, leur angle terminal externe arrondi, Pattes robustes; les quatre cuisses antérieures fortement arquées en dessus, les postérieures courtes, Pygidium recouvert, coupé carrément; segment abdominal légère- ment sinué. Saillie mésosternale large, rétrécie en arrière, échan- crée à son extrémité. Saillie prosternale étroite, fortement arquée en arrière. Corps pubescent, sauf sur les élytres. «

Femelle : Mandibules plus courtes, moins robustes, presque inermes en dedans. Tète plus petite, avec le front moins excavé. Pro- thorax transversalement globuleux, plus inégal, n'ayant que quelques vestiges de callosités.— Pattes beaucoup moins robustes, leurs cuisses sublinéaires. Saillie prosternale très-étroite, lamelliforme.

M. J. Thomson a fondé ce genre sur une grande et belle espèce du Brésil qu'il nomme fulvipennis (1). Ses élytres sont, en effet, d'un testacé fulvescent, assez brillant dans les deux sexes, mais surtout chez le mâle; elles sont assez densément ponctuées, avec trois fines lignes saillantes bien distinctes seulement chez la femelle. La tète et le prothorax sont noirs, mais sujets à devenir ferrugineux ; le reste du corps est de cette dernière couleur. Les antennes de la femelle sont à peine plus courtes que celles des mâles et habituellement simples comme chez ce dernier, mais parfois leurs articles 3-5 deviennent lé- gèrement épineux à leur extrémité interne.

parait être une seconde espèce du genre. Il présente tous les caractères de la femelie de l'eburioides et, comme ce dernier, provient de la Patagonie. Mais ses élytres sont d’un noir brunâtre assez brillant et sans callosités éburnées. |

(1) Get insecte n’était très-probablement pas inédil; voyez plus bus la note annexée au genre PSYGMATOGERUS.

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TORNEUTIDES. 241

PRAXITHEA. TJ. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 254 (1).

Mâles : Languette des Torneures. Palpes allongés, les maxillai- res sensiblement plus longs que les labiaux; le dernier article de tous en triangle allongé et un peu arqué. Mandibules obliques, assez longues, très-robustes, triquètres, droites puis arquées et simples au bout, inermes en dedans. Tôte silonnée entre les yeux et ses tu- bercules antennifères; ceux-ci déprimés ; front vertical, un peu con- cave, Antennes notablement plus longues que le corps, peu robus- tes, finement villeuses à leur base, à articles 4 assez long, en cône renversé, 3 plus court que 4-5 réunis, ceux-ci plus longs que les sui- vants et quadrangulaires comme. eux, 12 égal à 44; deux fossettes porifères oblongues au sommet de 3, 441 sillonnés sur trois de leurs faces. Prothorax transversal, subglobuleux, fortement arrondi sur les côtés, brièvement et fortement rétréci en avant et à sa base. Écusson subcordiforme.— Élytres isolément échancrées et bi-épineuses à leur extrémité. Pattes très-robustes ; cuisses sublinéaires ; jambes brièvement mucronées au bout. Pygidium recouvert.— Prosternum renflé au-devant des hanches antérieures en une sorte de disque trian- gulaire, plan et déclive ; sa saillie étroite à sa base, brusquement ar- quée et un peu élargie à son extrémité. Corps finement pubescent. Le surplus comme chez les ToRNEUTES.

Je n'ai vu aucune femelle de ce genre composé de trois grandes et belles espèces (2) du Brésil décrites par M. Chabrillag qui les a placées parmi les Xesria, d'où M. J. Thomson les a retirées pour les mettre à leur véritable place. La sculpture de ces insectes n’est pas la même que celle des genres précédents. Leur prothorax et leurs élytres sont comme corrodés, surtout le premier, et la pubescence qui revêt tout le corps, y compris les mandibules, forme sur les secondes des mou- chetures.

PSYGMATOCERUS. Perry, Isis, 1828, p. 739 (3).

Mâle : Languette assez saillante, large, tronquée en avant, carénée sur la ligne médiane, Palpes courts, épais, subégaux ; leur dernier

(1) Syn. Xesrra Chabril.

(2) Xest. Thomsonit, Javetit, De Rourei, Chabril. in J. Thoms. Archiv, en- lon. 1, p. 195,

(3) Puosnicocenus, Latr. Fam. nat. (1825) p. 401; nom antérieur à celui Proposé par M. Perly, mais sans exposition de caractères ; ceux-ci n’ont été publiés qu'en 1834 par A. Serville dans les Ann. d, 1. Soc. entom. p. 28.

Coléoptères. Tome VII. 16

242 LONGICORNES.

article assez fortement triangulaire. Mandibules courtes, verticales, robustes, un peu concaves en dessus, brusquement arquées et simples au bout, inermes en dedans. Tète un peu concave entre ses tuber- cules antennifères; front vertical, presque plan. Antennes pubes- centes, un peu plus longues que la moitié des élytres, assez robustes, peu à peu atténuées, à articles 4 médiocre, en cône renversé, 3 à peine plus long que 4, 12 très-allongé, 3-41 émettant au côté interne un très-long rameau grêle et linéaire. Yeux très-gros, saillants, un peu rapprochés en dessus. Prothorax transversal, cylindrique, à peine arrondi sur les côtés. Ecusson plus long que large, suboyale, Elytres médiocrement convexes, allongées, isolément échancrées et fortement bi-épineuses en arrière. Pattes assez longues pour le groupe actuel, surtout les postérieures ; cuisses sublinéaires ; les quatre postérieures bi-épineuses à leur extrémité. Pygidium légèrement sinué, recouvert. Saillie mésosternale assez large, parallèle, un peu concave. Saillie prosternale médiocrement large, canaliculée, brus- quement recourbée en arrière, Corps finement pubescent en dessus, densément en dessous.

Femelle : Mandibules plus courtes. Antennes dépassant à peine le milieu des élytres, à articles 4 plus allongé, 3 aussi long que #5 réunis, coupé obliquement et denté en scie à son sommet, ainsi que 4-11, 42 un peu plus long que celui-ci. Prothorax plus convexe, fortement arrondi sur les côtés. Elytres brièvement épineuses à l'angle sutural, l’ängle terminal externe arrondi.

De tous les genres des Torneutides, celui-ci est le premier qui ait été connu. Il ne comprend qu’une belle et rare espèce (1) du Brésil, d’un noir mat sur la tête et le prothorax, rufescente en dessous of sul les pattes, avec les élytres testacées. Ces dernières sont lisses, mates et revèêtues, ainsi que les antennes, d’une fine pubescence jaunâtre; le prothorax est fortement rugueux, surtout chez la femelle, et présente à peine quelques vestiges de callosités chez le mâle.

(1) P. Wagleri, Perty, loc. cit. etDel. anim. art, Brasil. p. 87, pl. 17, f. 9,0” (Phœn. Dejeanii, Serv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1834, p. 29, o' @). A la suite de cette description, Serville mentionne trois autres espèces existant dans les collections de Paris et représentées uniquement, à ce qu'il dit, par des exem- plaires femelles. La première, qu'il décrit sous le nom de P. rotundicollis, est très-probablement la @ du Diploschema fulvipennis Thoms. La seconde (costicollis) me paraît être le mâle de la précédente. Enfin, la troisième, le Phœn. Fabrici de Dejcan (Cat. éd, 2, p. 321) pourrait bien n'être qu'une va- riété de couleur de la rotundicollis. M. A. White (Longic. of the Brit. Mus. p. 123) cite cette dernière comme la Q du Wagleri, sans faire attention que Serville a connu les deux sexes de celui-ci.

TORNEUTIDES. 243

COCCODERUS. Eu (Des.) Buquer, Rev. 5001. 1840, p. 293 (1).

Mâles : Languette courte, échancrée en avant. Palpes médiocres, subégaux ; leur dernier article légèrement triangulaire. Mandibules verticales, assez saillantes, droites, puis arquées et aiguës au bout, munies en dedans d’une petite dent submédiane. Tête sillonnée et fortement concave entre ses tubercules antennifères ; ceux-ci subépi- neux au bout; front vertical, transversal. Antennes presque de moitié plus longues que le corps, hérissées de poils fins, surtout en dessous, à articles 1 médiocre, peu robuste, en massue arquée, 3 pres- que aussi long que 4-6 réunis, ceux-ci carénés en dessus, 3-5 ou 3-6 dentés en Scie et subépineux à leur sommet interne, 12 beaucoup plus grand que 41. Prothorax transversal, convexe, resserré à ses deux extrémités, peu rugueux, muni de deux à trois tubercules de chaque côté et de deux à quatre sur le disque. Eeusson arrondi en amière. Elytres assez convexes, très-allongées, parallèles, tronquées et, chacune, bi-épineuses au bout. Pattes assez longues ; cuisses linéaires; les intermédiaires parfois (bisignatus) uni-épineuses au bout; les postérieures atteignant le bord postérieur du segment abdominal; 49 article des tarses un peu plus long que 2. Saillie mésostermale large et un peu concave en avant, plus étroite, parallèle et horizontale en arrière. Saillie prosternale coupée verticalement etun peu concave en arrière; son angle inférieur un peu tubercu- Jeux, Corps allongé, glabre en dessus, finement pubescent en des- sous.

Femelles : Mandibules plus courtes. # Antennes n'atteignant pas le sommet des élytres; leur 122 article pas plus long que le 44e.

Ce genre comprend quelques belles et rares espèces (2) dont la livrée est en général d'un fauve rougeûtre brillant avec des taches ébumées sur ies élytres, taches qui les ont fait placer dans le voisi- nage des Esuria par la plupart des auteurs (3). Leurs téguments pa- ruissent lisses à la vue simple et comme vernissés; les tubercules du Prothorax sont, en partie du moins, noirs.

(1) Syn. Srenoconus Germar.

(2) Sten. 9-punctatus, Germ. 1ns. Spec. nov. p. 505 (C. tuberculatus, Bud: loc. cit. p. 285; Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. pl. 21, f. 3); Brésil, M:nte- Video. C. bisignatus, Cayenne ; sexmaculatus, Brésil ; Buquet, ibid, p. 294. lrislis, Blanch. loc, cit. p. 208, pl. 21, f. 4; Bolivia.

() M. A. White a même été plus loin et a placé (Longic, of the Brit. Mus, P. 95) le G-maculatus parmi les Epuropacnys.

244 LONGICORNES,

Groupe VI. Métopocælides.

Languette cornée. Palpes au plus médiocres, subégaux. Man- dibules courtes. Tête peu saillante, pas plus large que le prothorax; ses tubereules antennifères distincts, échancrés ; ses joues un peu al- longées, avec leur angle inférieur fortement dentiforme. Antennes de 12 articles, ou le 41° appendiculé, au maximum de la longueur du corps. Yeux finement granulés, étroits, verticaux, profondément échancrés ; leur lobe inférieur médiocre. Prothorax échancré aux angles postérieurs; l'échancrure limitée en avant par une courte dent, _— Pattes courtes, subégales; hanches antérieures subglobuleuses, à peine anguleuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en ar- rière; celles des intermédiaires largement ouvertes en dehors. Dernier segment abdominal un peu rétréci et largement subtronqué en arrière. Saillie prosternale prolongée en arrière des hanches antérieures. Corps plus ou moins allongé.

Ces insectes possèdent plusieurs caractères importants en commun avec les Torneutides. Mais la fine granulation de leurs yeux, la forme particulière de leur prothorax, celle de la saillie prosternale et, sur- tout, celle toute différente de leurs hanches antérieures, autorisent à les regarder comme formant un type à part. Ils ne constituent que deux genres propres à l'Amérique du Sud, dont M. J. Thomson (1) a; le premier, reconnu les analogies en les classant à côté l'un de l'autre immédiatement à la suite des Torneutides.

1. Front excavé; antennes de 12 art. : Metopocælus. I. plan; 11 —, le 11° appendiculé : Uragus.

METOPOCOELUS. A. SEnv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1832, p. 170 (2).

Mâles : Languette plus ou moins échancerée et ciliée en avant, Dernier article des palpes faiblement triangulaire et arqué. Man- dibules très-robustes, fortement et obtusément carénées en dessus, brusquement rétrécies, arquées et subtronquées au bout. Front grand, oblique, occupé presque en entier par une assez profonde ex- cavation demi-circulaire en arrière et ouverte en avant. Antennes

peu robustes, glabres, sétacées, un peu déprimées, pas plus longues que le corps, de 42 articles : 1 médiocre, gros, en cône renversé, 3 n0-

(1) Syst. Cerambyc. p. 256.

(2) Servillea écrit MerorocorLus, forme incorrecte et rectifiée avec raison pa Dejean, Cat. édit. 3, p. 344. Syn. Corroceruazus, G. R. Gray in Grimtls Anim. Kingd.; Ans. If, p. 113.

MÉTOPOCORLIDES. 245

tablement plus long que les suivants, ceux-ci subégaux, 3-11 noueux au bout; deux fossettes porifères oblongues au sommet de 3-4, rem- placées sur 5-11 par des sillons entiers. Yeux presque divisés en deux. Prothorax plus long que large, convexe, un peu déprimé sur le disque, subrectiligne sur les côtés dans ses 3/4 antérieurs. Ecus- son en triangle rectiligne, très-aigu en arrière. Elytres allongées, subeylindriques, conjointement échancerées et pas plus larges en avant que le prothorax, étroitement tronquées ou échancrées au bout. Pattes courtes, robustes, égales; cuisses comprimées; en ellipse al- longte; les postérieures n’atteignant pas le sommet du segment abdominal; tarses assez larges, à articles 4 beaucoup plus court que 9-3 réunis, 4 très-grand. segment abdominal sinué dans son milieu en arrière. Episternums métathoraciques assez larges, peu à peu rétrécis et tronqués en arrière, Mésosternum vertical, plan, tronqué et concave en avant (maculicollis), ou (Rojasi) plan et tuber- culeux à son extrémité. Saillie prosternale assez large, lanciforme. Corps allongé, subeylindrique, brillant, glabre en dessus.

Femelles : Excavation frontale un peu moins profonde, Antennes pas plus longues ou un peu plus longues seulement que la moitié des Glytres, plus robustes, à articles 4-10 assez fortement dentés en scie, 3-1 carénés en dessus, plans et tomenteux dans toute leur longueur au côté interne, Dernier segment abdominal plus grand, plus lar- gement tronqué et tomenteux en arrière.

L'un des plus beaux genres de la famille, composé de deux grandes espèces (1) de l'Amérique du Sud, offrant en dessous un mélange de rouge ferrugineux et de noir, d'un beau jaune de terre de Sienne en dessus. Chez la plus anciennement connue (maculicollis), le prothorax seul est orné de trois taches noires; chez l'autre (Rojasi), ces taches sont remplacées par deux bandes longitudinales, et les élytres en pré- sentent trois autres : une, commune, occupant la moitié postérieure de la suture, une basilaire sur chacune d'elles ; mais ce dessin varie beaucoup. Les mâles de toutes deux ont les élytres lisses, celles des femelles sont finement rugueuses. La première de ces espèces est rare dans les collections, la seconde beaucoup moins.

Par suite de la forme de leur prothorax et de leur saillie proster- nale, ces insectes ont une analogie très-prononcce avec les URAGUS qui suivent.

URAGUS. Guérin-Ménev. Zcon.; Ins. p. 230.

Languette tronquée et ciliée en avant. Dernier article des palpes labiaux assez, celui des maxillaires moins élargi au bout. Mandi-

(1) M, maculicollis, Serv. loc. cit. p. 171 (Coptoc. brasiliensis, Gray, loc. cit. Pl. 65, f, 2 et pl. 73, f. 1); Brésil. —Rojasi, Sallé, Ann. d. 1. Suc. entom. 1853, P. 650, pl. 20, no 3, f. 1-2, d' 9; Venezuela.

246 LONGICORNES.

bules verticales, arquées et peu aiguës à leur extrémité. Tôte fino- ment sillonnée en dessus, largement et faiblement concave entre les yeux et les tubercules antennifères; front vertical, assez grand, un peu concave. Antennes atteignant à peine le milieu des élytres, assez robustes, presque glabres, de 41 articles : 4 assez long, en massue au bout, 3 un peu plus long que 4, 5-41 déprimés, un peu anguleux au bout, égaux et peu à peu épaissis, 11 égal à 40 et appendiculé. Prothorax un peu plus long que large, assez convexe et muni en des- sus de quatre tubercules lisses disposés en carré, droit sur les côtés, fortement échancré aux angles postérieurs. Ecusson en triangle allongé, aigu en arrière. Elytres peu convexes, légèrement rétrécies et arrondies en arrière, avec l'angle sutural épineux, pas plus larges à leur base que le milieu du prothorax, avec les épaules un peu sail- lantes en avant. Pattes médiocres; les postérieures un peu plus longues que les autres; cuisses sublinéaïres; tarses courts, ciliés sur leurs bords, à article 1 plus court que 2-3 réunis. 5e segment ab- dominal non sinué, ainsi que le pygidium. Episternums métatho- raciques des MeropocæLus. Saillie mésosternale médiocrément large, lamelliforme, déclive. Saillie prosternale assez étroite, com- primée, obtuse au bout. Corps pubescent partout.

J'ignore le sexe des deux exemplaires que j'ai sous les yeux, mais je suis porté à croire que ce sont des femelles. M. Guérin-Méneville se tait sur les caractères sexuels.

Le genre ne comprend qu'une très-raré espèce (hamaticollis G. M.) de Patagonie, de la taille des grands exemplaires du Criocephalus ruslicus d'Europe, mais de forme plus robuste. Elle est noire sur l’ab- domen ainsi que les élytres, d’un brun ferrugineux et revêtue d'une pubescence couchée d'un gris verdâtre, assez dense sur le prothorax, légère sur les autres parties. Les élytres sont assez finement TUOSO= ponctuées, avec deux lignes saillantes sûr chacune d'elles.

GROUPE VII. Cérambyoides vrais.

Languette membraneuse, fortement bilobée (1). Palpes médio- cres, les maxillaires un peu plus longs que les labiaux ; le dernier article de tous en triangle allongé. Mandibules robustes, de lon- gueur variable. Tête plus ou moins saillante; ses tubereules anten- nifères profondément échancrés. Antennes en général robustes, du reste très-variables, Yeux grands, fortement granulés (2), large-

(1) Le lobe externe des mâchoires est constamment étroit et pénicillé au bout, comme celui des Callichromides, mais jamais allongé, comme celui des CALLIGHROMA.

(2) Les exceptions à cet égard sont très-raress elles n’existent que chez les Lacunoprérus et plusieurs Cenampyx, par exemple le C. Scopolit &’ Europe. Ces

CÉRAMRYCIDES VRAIS. 247

ment et profondément échancrés en are, plus ou moins rapprochés en dessus ; leur lobe inférieur très-grand. Prothorax inerme ou non sur les côtés, très-fortement ridé ou transversalement plissé en dessus. Ecusson au plus médiocre. Hanches antérieures subglobuleuses, plus ou moins, parfois non anguleuses en dehors, leurs cavités coty- loïdes variables (1); celles des intermédiaires ouvertes en dehors (2). Saillie mésosternale recourbée en arrière, échancrée au bout. Saillie prosternale presque toujours coupée verticalement en arrière. Corps généralement allongé et robuste. : #

L'un des groupes les plus intéressants des Cérambycides, mais des plus rebelles à la classification, par suite des modifications que su- bissent les organes les plus importants, notamment les hanches anté- rieures et leurs cavités cotyloïdes. Les exceptions qui en résultent elfacent toute ligne de démarcation entre lui et les groupes des Hespérophanides et des Éburides. Le facies seul de ses espèces les distingue des leurs et les nombreux genres dans lesquels on l'a divisé sont, pour la plupart, à peine séparés par des caractères appréciables.

Sauf les mandibules, les organes buccaux de ces insectes ne sont d'aucun secours au point de vue systématique. Leur tête est ordinai- rement fortement sillonnée entre les antennes et munie entre le front et l'épistome d’une sorte de plaque nettement limitée de toutes parts, qui sera désignée sous le nom de plaque frontale. I ne sera pas ques- tion dans les formules génériques des épisternums du métathorax qui varient à peine; ils sont au plus de largeur moyenne-et toujours peu à peu atténués en arrière. *

Les Cérambycides sont nombreux et, pour la plupart, de grande taille, Il y en a partout, mais nulle part autant que dans la Malaisie, L'Amérique, si riche en Longicornes, n’en possède que quatre genres (Procxnenus, Hammaricæerus, GRionron, Xesma), mais qui lui sont

organes ne sont même pas, à proprement parler, finement, mais subfinement granulés.

(1) La règle générale est que ces hanches soient très-faiblement anguleuses en dehors. Dans un certain nombre de genres (par ex. Neocerammvx, ProspLus, Terasonema) elles le sont, au contraire, fortement. Il y en a (par ex. Hanmari- CuERUS) ces deux formes coexistent. Il est plus rare (par ex. Lacunoprenus) que tout vestige d’angulosité disparaisse. Quant aux cavités cotyloïdes, elles sont naturellement d’autant plus baillantes en dehors que les hanches en ques- tion sont plus anguleuses. En arrière, elles sont aussi souvent fermées qu'ou- vertes et cela parfois (par ex. Hawmaricuenus) dans les espèces d’un mème genre naturel.

(2) Ce caractère estplus constant que les précédents. Il ne disparaît que chez les XesriA qui ont ces cavités complétement fermées en dehors. Elles sont bien

près de l'être chez un assez grand nombre d'espèces réunies jusqu'ici aux CR1o- DION,

248 LONGICORNES,

propres, et deux seulement (Ceramyx, PACHYDISsuS) ont des représen- tants en Europe (1).

Afin d'éviter d'inutiles répétitions, je diviserai ces genres en deux sections, d'après la forme des hanches antérieures, tantôt (A) forte- ment, tantôt (B) faiblement ou non anguleuses en dehors.

A

Hanches antérieures fortement anguleuses, parfois (la plupart dés HAMMATICHERUS) faiblement, mais alors les antennes épineuses.

I. Lobe inférieur des yeux ne dépassant pas en ayant les tubercu- les'antennifèrés (2), mais parfois les condyles des an- tennes.

a Saillie prosternale tronquée en arrière : Tawrotagus. aa —— arquée —_ Point de plaque frontale; mandib. des saillantes, ho- rizontales : Cœlodon. Une plaque frontale; mandib. des médiocres, subver- ticales : Neocerambyæ.

II. Lobe inférieur des yeux dépassant en avant les tubercules an-

tennifères. b Prothorax inerme sur les côtés; antennes des 'flabellées: Cyriopalus. üb _ épineux sur les côtés; antennes des j'en scie

ou simples. Cuisses postérieures très-fortement pédonculées à leur base: Ufopia.

ce —— non d Antennes à art, 3-5 subégaux : Prosphilus. dd 3 beaucoup plus long que 4. e Prothorax rugoso-ridé, parfois simplement ruguèux ou ponctué. Elytres granuleuses à leur base : T'eraschema. lisses : Plocæderus.

ee Prothorax couvert de rides transversales régulières : Hammaticherus. Genres incertæ sedis ; Trirachys, Atylostagma.

(1) Trois larves de ce groupe, apparténant au genré Cenammyx, ont été ob- servées : C. heros, Frisch, Beschreib. allerl. Insekt, Deutsch]. Heft 5, p. 1, pl: 3; Raizeb. Die Forstins. 1, p. 238, pl. 16, f. 3; Westw. An introd., ete. 1, p. 864, f. 44, n95 5-10, Scopolii (cerdo), Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc, dc, d. Liège, VIN, p. 583. Mirbeckii, Lucas, Explor. d. l'Algér.; Entom. p. 386. Toutes ces descriptions se bornent à quelques mots.

(2) Eu d'autres termes, la crête que forme la lèvre inférieure de Véchan- crure des tubereules antennifères dépasse les yeux en avant et surplombe les joues.

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CÉRAMBYCIDES VRAIS. 249

TAUROTAGUS.

Je ne connais que le mâle de l'espèce typique; il diffère des CæLo- pon du même sexe par les caractères suivants :

Mandibules de longueur et de forme normales, verticales. Tète munie d’une plaque frontale, Antennes plus robustes, moins pu- bescentes, dépassant un peu plus le sommet des élytres, à articles 3-5 très-noueux au bout, les suivants un peu déprimés et obtusément ca- rénés en dessus; une fossette (porifère?) au sommet de 5, un sillon abrégé en arrière sur 6-7.— Prothorax moins convexe, irrégulièrement ridé en travers. Élytres plus courtes, moins convexes, pèu à peu atténuées en arrière. Pattes plus courtes et plus robustes, du reste pareilles, sauf les hanches un peu moins anguleuses en dehors.—Saillie prosternale verticale en arrière.

La vestiture des téguments est absolument pareille à celle des Cæ- Lopon. IL ne peut y avoir de doutes sur la place du genre, par suite de la brièveté en avant du lobe inférieur des yeux. Son unique espèce pourrait se définir : un CæœLopon à mandibules courtes chez le mâle et à saillie prosternale tronquée en arrière. Elle est africaine, et m'a été communiquée par M. C. A. Dohrn comme ayant été nommée Ham- malicherus Klugii par Erichson (1).

COELODON. A. SEnv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1832, p. 164.

Mâles : Mandibules horizontales, presque aussi longues que la tète, très-robustes, fortement carénées en dessus, planes et pubescentes au c0t6 externe, dilatées et munies d’une dent à leur base en dessous. Tête assez saillante, finement sillonnée en dessus, un peu concave entre ses tubercules antennifères, ceux-ci sillonnés à leur base; front déclive; épistome concave, sans plaque à sa base; joues médiocres, surmontées d’une forte crête. Antennes un peu plus longues que le corps, assez robustes, pubescentes, à articles 1 médiocre, en cône ren- versé, 3 un peu plus court que 4-5 réunis, noueux au bout, les sui- vants égaux, 6-10 très-légèrement en scie au côté interne, 11 appen- diculé, Yeux assez fortement séparés en dessus, presque divisés en deux, ne dépassant pas en avant le condyle des antennes. Protho- rax transversal, rétréci en avant et à sa base, légèrement arrondi sur les côtés, inégal, mais non plissé en dessus.— Écusson en triangle cur- viligne. Élytres allongées, assez et régulièremement convexes, pa-

(1) T. Klugii, Rufo-brunneus, subtus cm pedibus griséo-pubescens, supra lanugine concolori holosericea obtectus; prothorace sat forliter transversim pli- cato ; elytris subtilissime alutaceis, sparsim minute punclulatis, singulo lineis Wibus elevatis, postice valde abbreviatis. Long. 44 millim. Hab, Natal.

250 LONGICORNES.

rallèles, arrondies en arrière, avec l'angle sutural à peine saïllant.— Pattes assez longues, robustes; euisses linéaires, les postérieures plus courtes que l'abdomen ; article des tarses de la même paire à ar- ticle 1 égal à 2-3 réunis. Épimères métathoraciques légèrement prolongées en arrière. Saillie mésosternale large, échancrée posté- rieurement.—Suillie prosternale fortement arquée en arrière. Corps massif, subcylindrique , partout revètu d’une épaisse pubescence soyeusé à reflets morrés.

Femelles : Mandibules plus courtes, subverticales, moins robustes, à peine élargies à leur base en dessous, tranchantes au côté interne, Antennes dépassant à peine le milieu des élytres.

Olivier, le seul des anciens auteurs qui ait connu l'espèce unique du genre, l'a comprise parmi les Prionus (1), et son exemple a Cté suivi par A. Serville; mais c'est incontestablement un Cérambycide du groupe actuel, comme l’a reconnu M. J. Thomson (2).

Cet insecte est fort grand et revêtu partout d’une assez épaisse pu- bescence d'un gris argenté, sublanugineuse et à reflets moirés; ses élytres, qui sont presque lisses, présentent chacune trois faibles li- gnes élevées, lesquelles postérieurement se décomposent en un réseau irrégulier; chez quelques exemplaires, ces lignes sont peu visibles. 1 est rare dans les collections et paraît être répandu depuis la Séné- gambie jusqu'à Natal; j'en ai même sous les yeux un exemplaire provenant de Madagascar, que m'a communiqué A. Deyrolle.

NEOCERAMBYX. IT. Tuous. Essai, etc., p. 194 (3).

Mâle : Mandibules verticales, assez longues, obtusément carénées en dessus, inermes en dedans. Tète saillante, brièvement et forte- ment sillonnée entre les yeux ; ses tubercules antennifères déprimés et très-rapprochés ; front vertical, muni d’une plaque; joues assez longues, surmontées d'une forte crête. Antennes presque du double plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 3 presque aussi long que 4-5 réunis, 4 moins long que à, celui-ci et 6-10 subégaux, subanguleux à leur sommet interne, 11 beaucoup plus long que 10, acuminé au bout. Yeux médio- crement séparés en dessus, ne dépassant pas en avant le condyle des antennes. Prothorax transversal, convexe, brusquement rétréci et muni d’un sillon transversal en avant, pourvu d'un sillon pareil, mais plus profond, près de sa base, légèrement arrondi sur les côtés

(1) P. cinereus, Oliv. Entom, IV, 66, p. 35, pl. 13, f. 55, Q; Serville ua connu que le mâle.

(2) Syst. Cerambyc. p. 232. (3) Syn, Cenamsyx Wiedem., Newm, Hauwaricnenus Dej.

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 251

en arrière, couvert de fortes rides onduleuses et irrégulières. Elytres très-amples, allongées, convexes, peu à peu rétrécies, arron- dies et inermes en arrière. Pattes longues; cuisses linéaires, les postérieures notablement plus courtes que les élytres ; 4* article des tarses postérieurs plus court que 2-3 réunis, Saillie mésosternale large, fortement échancrée au bout. Saillie prosternale brusque- ment arrondie postérieurement. Corps allongé, massif, revêtu d'une fine pubescence soyeuse à reflets moirés.

Femglle : Mandibules plus courtes. Antennes dépassant à peine les 2/3 des élytres, leur dernier article pas plus long que le 106, ar- rondi au bout.

Après avoir compris dans ce genre quelques éléments peu homo- gènes, notamment des TariNoLACaNuS, M. J. Thomson a fini (1) par le réduire au Cer. Paris de Wiedemann (2), gigantesque espèce du Bengale, revètue d’une pubescence d’un brun verdâtre à reflets soyeux. On en à une seconde de la Malaisie.

CYRIOPALUS. Pascor, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 530.

Mâle : Mandibules assez courtes, pareilles, du reste, à celles des NEOCERAMBYx. Tôte finement sillonnée dans toute sa longueur, un peu concave entre ses tubercules antennifères, oblique en avant, avec une plaque frontale très-fortement accusée ; joues très-courtes. Antennes dépassant un peu le sommet des élytres, à articles 4 assez long, en cône arqué, 8 plus long que les suivants, émettant à son ex- trémité interne un rameau médiocre, s’allongeant graduellement sur 4-10, 11 en portant deux très-longs et égaux; ces rameaux grèles et hérissés de poils fins. Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax presque aussi long que large, cylindrique, faiblement ar- rondi et inerme sur les côtés, muni d’un sillon transversal en avant et à sa base, couvert de rides onduleuses. Ecusson en triangle cur- viligne. Elytres médiocrement convexes, graduellement rétrécies, tronquées et bisépineusés en arrière. Pattes des NEOCERAMBYx.

(1) Syst. Cerambyc. p. 231.

(2) In Germ. Magaz. IV, p.167 (Cer. Brama, Newm. The entom. Magaz. V, D: 493). Aj. : N. Lambii, Pascoe, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 567; Poulo-Pinang ; cette espèce a les élytres munies d’une courte épine à leur ex- rémité. Immédiatement à sa suite, M. Pascoe place, avec doute, dans le genre Une autre espèce du même pays, qu'il nomme infricatus et qui présente lo même caractère.

Le Cer. Cantori de Hope (Trans. of the entom. Soc. Ser. 1, IV, p. 11), très- Srande espèce de Chine (Chusan), pourrait bien, quoique son prothorax soit

indiqué comme tuberculeux latéralement, constituer une troisième espèce du genre,

252 LONGICORNES.

Saillie mésosternale large, fortement échancrée postérieurement, Saillie prosternale coupée verticalement en arrière. Corps densé- ment pubescent partout. Femelle inconnue.

Genre établi sur une belle espèce (1) originaire de la presqu'ile de Malaca.

Sa livrée, d’un noir mat, passe au rougeâtré à la partie postérieure des élytres, sur l'abdomen et les pattes; la pubescence qui le revêt est d’un jaune plus ou moins verdâtre ou fauve. La structure remar- quable de ses antennes, du moins chez le mâle, lui est propre dans le groupe actuel,

UTOPIA. J. Tous, Syst. Cerambyc. p. 233.

Mâle : Mandibules médiocres, verticales, non. carénées en dessus, inermes en dedans. —Tôte finement carénée entre les yeux, avec ses tubercules antennifères séparés par un étroit sillon; front vertical muni d'une plaque; joues courtes. —Antennes presque de moitié plus longues que le corps, à articles 1 assez allongé, en cône arqué, 4 beau- coup plus court que 5 et surtout que 3, noueux au bout comme eux, 4-10 anguleux à leur sommet interne, 41 plus long que 10, aigu au bout.—Yeux très-rapprochés en dessus, débordant en avant le condyle des antennes. Prothorax transversal, tuberculé sur les côtés, couvert de fortes ridestransversales et onduleuses. Ecusson petit, en triangle subrectiligne. Elytres médiocrement allongées, assez convexes, ter- minées par une dépression en arc de cercle remontant sur leurs bords latéraux, rétrécies et obliquement tronquées en arrière. Pattes assez longues; les quatre cuisses antérieures légèrement en massue ; les postérieures dépassant un peu les élytres, pédonculées à leur base, ‘terminées par une très-forte massue comprimée, tranchante et arron- die en dessous, surmontée en dessus d'une forte crête denticulée; jambes de la même paire arquées, épaissies à leur extrémité ; Ar ar- ticle des tarses postérieurs plus court que 2-3 réunis. Saillie mé- sosternale assez large, rétrécie et échancrée postérieurement, légère- ment bituberculée en avant. Saillie prosternale verticale en arrière. Corps revêtu d’une très-fine pubescence à reflets soyeux, Fe- melle inconnue.

Genre tout à fait remarquable par la forme presque monstrueuse des pattes postérieures. Il ne comprend qu’une très-rare espèce (Cas- temaudi) rapportée de la Malaisie continentale par M. de Castelnau, et de taille moyenne. Sa livrée est d’un brun rougeâtre plus clair ù l'extrémité des élytres, avec la base et deux larges bandes transver- sales, fortement arquées, d'un gris velouté se détachant faiblement

(1) C. Wallacei, Pascoe, loc, cit. pl. 42, f, 3.

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 253

sur la couleur du fond; ces organes sont très-finement est densément rugueux dans environ leur moitié antérieure.

PROSPHILUS. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 229.

Ce genre ne diffère absolument des TerAsCHEMA qui suivent que par les trois particularités que voici :

Mâle : Antennes à peine plus longues que le corps, plus robustes, déprimées, à articles 3-10 subégaux, 3-7 fortement pectinés au côté interne, 8-10 plus faiblement, 41 pas plus grand que 10, appendi- culé. Elytres sans granulations à leur base, Saillie prosternale inerme. \

Femelle : Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, moins fortement pectinées.

Son espèce unique (1), à part ses antennes, ressemble compléte- ment au Plocæderus denticornis, si ce n’est que sa tête, son prothorax et sa poitrine sont revêtus de poils fauves, fins, redressés et assez abondants. Elle est de Natal. ;

TERASCHEMA. J. Tuows. Essai, elc. p. 198.

Mâle : Mandibules médiocres, verticales, obtusément carénées en dessus, inermes en dedans.— Tête concave et carénée entre ses tuber- eules antennifères; front vertical; joues courtes.— Antennes dépassant très-fortement les élytres, âpres, à articles 1 assez long, en cône arqué, 3 de 4/3 plus long qué 4, celui-ci un peu plus court que ÿ, 5-10 égaux, carénés au bord interne, 11 très-allongé, aigu au bout ; 3-10 épineux à leur sommet interne. Yeux faiblement séparés en dessus, débordant en avant le condyle des antennes. Prothorax transversal, convexe, transversalement et flexueusement ridé en des- sus, arrondi et uni-épineux de chaque côté. Ecusson largement arrondi en arrière, Elytrés assez convexes, médiocrement allongées, rétrécies, tronquées et bi-épineuses en arrière. Pattes longues, comprimées ; œuisses sublinéaires; 1‘ article des tarses plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, dilatée et échan- crée en arrière. Saillie prosternale tronquée postérieurement et

(1) M. J. Thomson la nomme pilosicollis, et la regarde comme identique avec l'Hammaticherus pilosicollis de Hope (Ann. a. Mag. of nat. Hist. XI, 1843, p. 367), Mais, outre que ce dernier est de la côte de Guinée, Hope le décrit comme étant de couleur verte en dessus, hérissé de poils fauves sur la Lête et le prothorax, avec deux taches noires sur le prothorax. Get insecte est proba- blement un PLocænenos voisin des P. cyanipennis et viridipennis.

254 LONGICORNES.

munie de deux petites épines verticales entre les hanches antérieures. Corps massif, médiocrement allongé, pubescent:!

Femelle : Mandibules un peu plus courtes. Antennes lisses, dé- passant un peu les élytres en arrière.

Genre aisément reconnaissable aux deux petites épines dont sa saillie prosternale est munie. Il a pour type une grande espèce exis- tant depuis longtemps dans les collections, mais décrite pour la pre- mière fois par M. J. Thomson sous le nom de Menalcas. Il y a quel- que incertitude sur sa véritable patrie (1). Cet insecte, d'un rouge ferrugineux, sauf sur la tête et le prothorax qui sont noirs, est den- sément pubescent tant sur cette dernière partie du corps que sur poitrine, tandis que l'abdomen et les élytres le sont très-finement, Celles-ci présentent à leur base un grand nombre de petites granula- tions arrondies et glabres, seul cas de ce genre qui existe dans le groupe actuel.

PLOCÆDERUS. J. Tuoms. Essai, etc. p. 197 (2).

Mâle : Mandibules médiocres, verticales, faiblement carénées en dessus, inermes en dedans. Tête carénée entre les yeux, pareille, du reste, à celle des TERASCHEMA. Antennes des mêmes. Yeux au plus médiocrement, en général faiblement séparés en dessus. Prothorax transversal, épineux ou tuberculeux latéralement ; sa sculp- ture en dessus variable. Elytres médiocrement allongées, assez convexes, parallèles, tronquées et subinermes ou brièvement bi-épi- neuses au bout. Pattes des TErAsGHEMA. —, Saillie mésosternale large, triangulairement échancrée: en arrière, rarement (par ex. cya- nipennis) canaliculée: Saillie prosternale verticale en arrière; son angle inférieur parfois (denticornis) un peu saillant, ou même (fuca- tus) légèrement bifide (3). Corps médiocrement allongé, plus ou moins massif, pubescent ou non,

Femelle : Antennes un peu plus courtes que le corps, dentées seu- lement à partir du 59 article.

Le genre PLocæperus de Dejean correspondant, comme on le verra plus bas, aux HammaricuéRus de Serville, M. J. Thomson a pris son

(1) Mon exemplaire provient de Madagascar, d’où il a été rapporté autrefois par 3. Goudot. M. J. Thomsou, après avoir, dans l’origine (Essai, loc. cit.), as= signé cet habitat à l'espèce, a dit plus tard (Syst. Cerambyc. p. 229), sur l’au- torité de M. De Castelnau, que la Cochinchine est sa patrie, Quelque confusion d'espèces doit avoir eu lieu ici.

(2) Syn. Hamwaricuerus Dej., Hope, White, etc. CeramByx Fab.

(3) Chez une espèce du Sylhet, qui a complétement le factes du denticornis, mais qui est plus grande et que je crois inédite, il est muni d’une petite saillie verticale entre les hanches antérieures.

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 255

nom, devenu disponible, pour l'appliquer à une partie des Hammari- caerus du premier de ces auteurs.

Ges insectes sont assez nombreux et, pour la plupart, propres à la côte occidentale d'Afrique ; il y en a aussi aux Indes orientales et dans le nord de l'Asie. Leur facies, leur pubescence et leur livrée varient dans des limites étendues; quelques-uns même se font re- marquer par les couleurs métalliques de leurs élytres, fait unique dans le groupe actuel; mais comme, en définitive, tous présentent les caractères exposés plus haut, le genre peut rester tel que l’a conçu M. J. Thomson (1).

HAMMATICHERUS. À. SERV. Ann. d. l. Soc. entom. 1834, p. 15 (2).

ilâles : Mandibules verticales, médiocres, faiblement carénées en dessus. Tète peu saïllante, carénée ou non entre les yeux, sillonnée ou concave entre ses tubercules antennifères, verticale en avant, avec une plaque frontale; joues courtes. Antennes tantôt un peu plus (par ex. plicatus), tantôt du double (par ex. Batus) plus longues que le corps, à articles 1 en cône renversé ou en massue au bout, 3 beau- coup plus long que 4, celui-ci notablement plus court que 5, 3-6 ou

(1) Celles de sesespèces qui me sont connues peuvent se répartir de la ma- nière suivante :

A Elytres d’un vert métallique éclatant, sujet à passerau bleuâtre, glabres ou peu s’en faut,

Prothorax lisse sur le disque, inégal et obtusément tuberculé sur les côtés : P. cyanipennis, J. Thoms. loc, cit. p. 198 (glabricollis var.?), Sénégambie; type du genre pour M. Thomson, Ham. glabricollis, Hope, Arn. a Mag. of nat. Hist, XL, 1843, p. 367; cap Palmas.

Prothorax transversalement ridé, brièvement épineux sur les côtés : Ham, viridipennis, Hope, loc. cit.; Sierra-Leone. H. chlorople- rus, Chévrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1856, p. 566; Vieux-Calabar.

B Livrée des élytres variant, comme celle du corps, du noir au jaune ferrugi- neux, leur pubescence plus ou moins distincte; prothorax rugueux en dessus, rarement ridé, épineux latéralement : Cer. denticornis, Fab. Syst. EL. IL, p.271, fataricus Gebler; décrit par cet auteur selon M. de Motschoulsky (Bull. Mosc. 1845, I, p. 87), mais je ne parviens pas à découvrir dans quel ouvrage. Cet insecte, que j'ai sous les yeux, appartient manifestement au genre.

lei viennent probablement : Cer. fulvicornis, Guérin-Ménev. Icon.; Ins.

D.227 (Ham. ruficornis, Newm. The Entom. p. 245; corpulentus Dej.); Phi- lippines. 77. pubipennis, Sénégambie; pedestris, humeralis, Hindostan bor:; À. White, Long. of the Brit, Mus. p. 426. L'Ham. fucatus Dej. (Cat. éd. 3, P. 347) fait également, partie du genre; il ost du Sénégal.

(2) Syn. PLocænerus, Dej. Cat. éd. 3, p. 347. Cerawyx Linn., Oliv., ory.

256 LONGICORNES.

4-6 munis à leur sommet interne, d'une épine ou d'une dent perpen- diculaire à leur axe, les suivants, sauf 41, plus ou moins dentés en scie, 44 aussi long que 10; une fossette porifère oblongue au sommet de 3, un sillon complet sur 4-10. Yeux subcontigus ou (bellator) assez fortement séparés en dessus, dépassant en avant le bord anté- rieur des condyles des antennes. Prothorax au moins aussi long que large, subovalaire, tubereulé de chaque côté, couvert de plis transversaux nombreux et réguliers. Ecusson variable. Elytres assez convexes, parallèles, tronquées et bi-épineuses en arrière, Pattes graduellement plus longues; cuisses linéaires; article des tarses plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, échanerée postérieurement. Saillie prosternale coupée verticale- ment en arrière; son angle! inférieur parfois légèrement saillant. Corps allongé, finement pubescent.

Femelles : Mandibules plus courtes. Antennes n'atteignant pas tout à fait le sommet des élytres.

A. Serville n'a compris aucun élément étranger dans ce genre. Dejean n'avait par conséquent aucun prétexte pour changer son nom en celui de PLocænenus, et appeler HammaricHenus les CERAMByx de Serville, A l'exemple de M. J. Thomson (1), je crois devoir rétablir les choses dans leur état primitif. ,

Par suite de la faible saillie que présentent en dehors les hanches antérieures de quelques-uns (par ex. batus) de ces insectes, ils sont placés sur l'extrême limite de la section actuelle; mais ce caractère se prononce davantage chez d’autres (par ex. bellator), ce qui m'a engagé à les placer ici.

Ils habitent l'Amérique ils représentent les Cerameyx qui y font complétement défaut. Leurs espèces, médiocrement nombreuses (2), sont au moins de taille moyenne, et leur livrée est ordinairement brunâtre avec les élytres d'un fauve testacé,

Note.

Le genre suivant de Hope appartient probablement à la section actuelle, Si cela n’est pas, il doit prendre place dans la suivante, après les Crnamayx, par suite de l'armature latérale du prothorax, ou, peut- être, malgré cela, immédiatement à côté des HOPLOCERAMBYX auxquels il se rattache par ses antennes épineuses.

(1) Essai, etc. p. 197, et Syst, Cerambyc. p. 228.

(2) H. bellator, Serv. loc. cit.; espèce gigantesque de Cayenne, différant à quelques égards des suivantes. Cer. batus, Linné, Syst. nat. II, p. 625 (P, militaris Dej.); Brésil. Cer. plicatus, Oliv. Entom. IV, 70, p. 10, pl: 9; £. 32 (rufipennis Gory); Brésil.— P. bipartitus, Buquet, Ann. d. I. Soc. entom: 1860, p, 624; Cayenne. H. meæicanus, J. Thoms. Essai, etc. p. 496; Mexi- que,

CÉRAMBYCIDES WRAIS. 257

TRIRACHYS. Hore, Trans. of the entom. Soc. IV, p. 11.

Tête Saillante, rugueuse sur le front. Antennes de 11 articles : 4 épais, très-rugueux, 3-5 munis d'une épine, 6-40 graduellement plus longs et inermes, 11 extrêmement allongé sans égaler les trois précédents réunis, Prothorax épineux latéralement, transversale- ment ridé en dessus. Elytres bi-épineuses à leur extrémité, rebor- dées sur les côtés. Cuisses et jambes comprimés ; tarses à articles cordiformes, les deux simples, le suivant subbilobé, garni de poils dorés en dessous.

Hope n'indique aueun sexe en particulier. L'espèce typique, qu'il nomme orientalis, est de grande taille (21 lignes), revêtue d'une pu- bescence à reflets soyeux, et originaire de la Chine.

Quant au genre suivant, qui a été évidemment établi sur le sexe femelle,ses caractères et son habitat rendent probable qu'il est voisin des HAMMATICHERUS.

ATYLOSTAGMA. A. Ware, Longic. of the Brit. Mus. p. 97.

Antennes à articles 3-10 un peu triangulaires à leur extrémité, 3-7 Cpineux en dehors et dilatés au côté interne, de façon à paraitre dentés en scie. Prothorax légèrement anguleux et inerme latérale- ment, faiblement bisinué à sa base. Elytres allongtes, bi-épineuses à leur extrémité. Pattes médiocres, assez robustes; cuisses inter- médiaires et postérieures terminées par deux courtes épines; toutes de forme pareille, un peu en massue. !

La figure et la description que donne M. A. White de l'unique es- pèce (1) du genre rappellent complétement les HAMMATICHERUS, sauf les antennes et les pattes qui sont plus robustes que chez ces derniers. Elle est d'assez grande taille et originaire du Honduras.

B Hanches antérieures non ou très-faiblement anguleuses en dehors. I. Lobe inférieur des yeux ne dépassant pas en avant les tubercules antennifères. & Prothorax épineux latéralement : Cerambyæ. aa inerme = b Tubercules antennifères saillants, subépineux au bout (7?) : Massicus. bb plus moins déprimés.

(1) 4. polita, A. White, loc. cit. pl. 3,f.5. Coléoptères. ‘Tome VII. 17

258 LONGICORNES:. e Antennes épineuses sur leur bord externe: Hoplocerambyx. ec inermes. d des g' un peu plus longues que le corps, non

frangées en dessous. e Yeux fortement granulés. f simplement échancrés. Elytres imponctuées : Dymasius. ponctuées : Calpazia. f Yeux divisés : Dialeges. ee Yeux subfinement granulés : Lachnopterus. dd Antennes des o très-longues, densément. frangées en des- sous: Tapinolachnus. IL. Lobe inférieur des youx dépassant plus moins en avant les tubercules antennifères. Cawités cotyloïdes intermédiaires ouvertes en dehors. Cuisses postérieures incrmes au bout. i Point de carènes latérales au sommet des élytres; cuisses non carénées. k Saillie prôsternale tronquée en arrière. Antennes médiocrement robustes, peu pubescentes : Pa- chydissus. Antennes robustes, densément pubescentes : Zatrephus. kk Saillie prosternale déclive en arrière : Rhytidodera. ii Une carène latérale au sommet des élÿtres; cuisses carénées en dehors : Xoanodera. hh Cuisses postérieures bidentées au beut : Criodion. gg Cavitéscotyloïdes intermédiaires fermées en dehors : Xestia.

re

Genres incertæ sedis : Sebasmia, Diorus.

CERAMBYX. Linné, Syst. nat. 64. 10, I, p. 388 (1).

dûles : Mandibules verticales, assez saillantes, inermes en dedans. Tôte assez allongée, fortement sillonnée entre ses tubercules anten- nifères, verticalé ou subverticale en avant; ses joues allongées, sur- montées d’une forte crête. Antennes de moitié au moins plus lon- gues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 3-5 très- noueux à leur extrémité, subégaux peu inégaux, plus courts que les suivants, 5-40 subégaux, 11 très-long, acuminé au bout, Yeux parfois (par ex. miles, Scopolii) assez finement granulés, médiocrement séparés en dessus, n’atteignant pas le bord antérieur des tubercules antennifères. Prothorïax aussi long que large, convexe, brusque= ment rétréci en avant, arrondi et épineux latéralement, couvert de

(1) Syn, Hamwaricuenus Dej., Hope, Newm., À. White, L. Redtewh., elc.

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 259

rides transversales plus ou moins onduleuses, ou rugoso-ridé. Ecusson en triangle curviligne. Elytres allongées, peu à peu et en général fortement rétrécies en arrière, avec leur extrémité tronquée ou arrondie et la suture épineuse ou non. Pattes longues, compri- mées; cuisses linéaires; les postérieures un peu plus courtes que les élytres; article des tarses postérieurs égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, plus ou moins échancrée postérieurement, Saillie prosternale coupée verticalement en arrière. Corps allongé, très- finement pubescent en dessous, en général glabre en dessus.

Femelles : Antennes n’atteignant pas tout à fait l'extrémité des élytres ou la dépassant un peu.

Les auteurs les plus récents sont d'accord, du moins en France, pour conserver, avec Serville (1), le nom de Cerameyx, en lui donnant pour types les C. cerdo et Scopolii d'Europe.

Ainsi conçu, le genre est très-naturel et se reconnaît sans peine, à ce que c’est le seul parmi tous les Cérambycides vrais de la section actuelle, dont les espèces aient le prothorax épineux latéralement et les élytres chagrinées. La plupart sont de grande taille, d'un noir brunâtre plus ou moins foncé avec le sommet des élytres d’un rouge sanguin ; la pubescence qui revêt parfois ces dernières est toujours très-fine, couchée et peu abondante: Ces insectes sont confinés dans l'hémisphère boréal, et exclusivement dans l’ancien continent (2). 11 est possible que parmi ceux cités en note il se trouve quelques Pa- CHYDISSUS.

(1) Ann. d. 1. Soc. entom. 1834, p. 13.

(2) Esp. européennes : C. cerdo, Linné, loc. cit. (heros Scop., Fab., Oliv., Panz., etc.); de presque toute l’Europe; pour le rétablissement du nom de Linné etle rejet dans la synonymie de celui de heros, sous lequel cet insecte est généralement connu, voyez Mulsant, Col. d. France; Longic. éd, 2, p. 61; (Var. C.paludivagus Lucas).— miles, Bonelli, Mem. del. Soc. d. Agric. d. Torin. IX, D. 178, pl. 5, f. 26 (Var. C. nodulosus Germ., nodicornis Küster); Eur. mér. velutinus, Brullé, Expéd. d. Morte; Entom. p. 252; Grèce. JJ. cari- natus, Küster, Die Kæf. Europ. II, 46; Dalmatie. H. intricatus, L. Fairm. Ann. d.1, Soc. entom. 1848, p. 167 (miles var.?); France mér. or, C. Man- ders(jernæ, Muls. et God. Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon. Ser, 2, II, p. 280 (syriacus Reich. et Saulc.); Crimée, Syrie. Scopolit, Laichart. Tyrol. Ins. If, p. 8 (cerdo Scop., Fab., Oliv., Panz., L. Redtenb., etc.); de toute l'Europe. H, Pfsteri, Stierl. Berlin. entom. Zeitschr, VII, p. 152; Sicile. Esp. asia- tiques : 1. duæ, Falderm, Faun, entom. Transcaucas. IF, p: 264, pl.7,f. 5-6, © 9; Transcaucasie, Perse. H. oriéntalis, Thirkii, Küster, Die Kæfer Europ. II, 45-46; Asie min, (Brousse). ©. acuminatus, Motsch. Etud. en- lom. V, p. 79 ; Géorgie russe, C. multiplicatus, Motsch. ibid. VII, p. 142; Russie mér. (Lenkoran). Esp. d'Algérie : H; Mirbeckii, Lucas, Explor. de VAlgér.; Entom, p. 484, pl. 41, f. 3.

260 LONGICORNES.

MASSICUS. Pascog, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Sur. 3, XIX, p. 319 (1).

Mâle : Mandibules médiocres, très-robustes, carénées, brusquement arquées au bout. Tôte très-saillante, finement sillonnée en dessus, fortement concave entre ses tubercules antennifères, ceux-ci saillants et subépineux au bout; front vertical, avec une plaque frontale; joues allongées, surmontées d’une forte crète. Antennes beaucoup plus longues que le corps, sétacées, à articles 1 gros, en cône un peu arqué, les suivants, sauf 11, noueux au bout, 3 plus long que à et surtout que 4, 5-10 subégaux, 11 du double plus long que celui-ci, très-aigu au bout. Yeux assez faiblement séparés en dessus; leur lobe infé- rieur ne dépassant pas en avant les tubercules antennifères. Pro- thorax pas plus long que large, brusquement rétréci et resserré en avant, arrondi sur les côtés, fortement rugoso-ridé en dessus, Elytres allongées, assez convexes, un peu et graduellement rétrécies et tronquées en arrière, avec la suture épineuse, fortement impres- sionnées en dedans des épaules.— Pattes longues, comprimées ; Cuisses linéaires, les postérieures un peu plus courtes que les élytres ; tarses assez longs, les postérieurs étroits, à article 1 plus long que 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, échancrée en are postérieurement. Saillie prosternale tronquée en arrière. Corps très-allongé, robuste, densément pubescent partout.

Femelle : Tète et mandibules plus courtes. Antennes dépassant un peu le sommet des élytres; leur dernier article beaucoup moins long.

Le seul genre du groupe actuel dont les tubercules antennifères soient aussi saillants et séparés par une large et profonde concavité. Il ne comprend qu'une très-grande et superbe espèce (2) de la Ma- laisie, entièrement revètue, sauf sur les antennes, d’une pubescence d’un jaune elair et légèrement verdâtre, avec le prothorax orné de trois larges bandes longitudinales d’un noir profond et mat.

: HOPLOCERAMBYX. J, Tuows. Syst. Cerambyc. p. 229 (3).

Mûles : Mandibules assez longues, obliques, obtusément carénées

(1) Syn. Conornonax, J. Thoms. Syst. Cerambyc. p. 230 ; nom déjà employé par M. H. Jekel pour un genre de Curculionides déinembré des HyPsONOTUS; voyez tome VI, p. 277.

(2) Con. Pascoei, J. Thoms. loc. cit, et Archiv. entom. 1, p. 122, pl. 44, f. 6, o.

(3) Syn. Hamwaricuerus Nowm. CEnampyx Pascoc.

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 261

en dessus. Tête très-saillante, canaliculée depuis le bord postérieur des yeux jusqu'au bas du front; celui-ci oblique, avec deux bourre- Jets à la base des tubercules antennifères ; joues longues. Antennes de 4/4 ou 1/3 plus longues que le corps, robustes, äpres, sauf à leur extrémité, à articles À médiocre, en cône renversé, 3 presque aussi long que 4-5 réunis, 4 notablement plus court que 5, 5-10 égaux, 41 très-allongé, aigu au bout, 3-10 noueux, épineux en dehors (1) à leur extrémité, 3-9 canaliculés en dessus. Yeux médiocrement sé- parés en dessus, leur lobe inférieur ne dépassant pas les tubercules antennifères. Prothorax plus long que large, rétréci dans son tiers antérieur, arrondi sur les côtés en arrière, fortement ridé en travers, avec une callosité ou un espace lisse sur le disque. Elytres médio- crement allongées, assez convexes, peu à peu rétrécies et obliquement tronquées en arrière, avec la suture et l’angle de la troncature subé- pineux, fortement impressionnées en dedans des épaules. Pattes longues; cuisses comprimées, les intermédiaires arquées en dessus, les autres sublinéaires, les postérieures parfois aussi longues que les élytres. Corps très-finement pubescent ow glabre. Le surplus comme chez les Massicus.

Femelles : Moins robustes däns toutes leurs parties et en général beaucoup plus petites que leurs mâles. Tête et mandibules beau- coup plus courtes.— Antennes sans aspérités, épineuses sur les mêmes articles, avec 3-11 en outre ayant leur sommet interne formant un angle très-aigu, 41 pas plus long que 10.

La plupart de ces insectes égalent, sous le rapport de la taille, le Massicus Pascoei ; mais aucun d’entre eux n’est pubescent comme ce dernier; leurs téguments sont glabres ou revètus de poils extrème- ment fins et courts. Ils habitent la Malaisie tant continentale qu’insu- laire et les iles Philippines (2).

DYMASIUS. JT. Taows. Syst. Cerambyc. p. 234 (3).

Mâle : Mandibules médiocres, carénées en dessus, unidentées au côté interne. Tête saillante, concave et sillonnée entre ses tuber- eules antennifères ; front vertical, muni d’une plaque ; joués un peu

() M. J. Thomson les indique, par mégarde, comme épineux au côté in- terne.

(2) Ham. spinicornis, Newm. The Entomol. p. 245 (Ham. longicollis Dej.); îles Philippines ; type du genre. Cer. morosus, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser, 2, IV, p.92; Borneo. —- Hopl. Aramis, Moluques ; nitidus, Bourou, . Thoms. Syst. Cerambye. p. 575. H. relictus, Pascoe, Procced. of the Lool, Soc. 1866, p. 528; Poulo-Pinang.

(3) Syn. Iuentus, Pascoe, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 528.

262 LONGICORNES.

allongées, Antennes un peu plus longues que le corps, finement pubescentes, à articles 4 médiocre, en cône arqué, 3 égal à 4-8 réunis (4 beaucoup plus court que 3), tous trois noueux au bout, 6-10 égaux, légèrement anguleux à leur sommet interne, 11 pas plus grand que 10. Yeux faiblement séparés en dessus; leur lobe inférieur ne dé- passant pas les tubercules antennifères. Prothorax plus long que large, eylindrico-ovalaire, brièvement rétréci en avant, couvert de rides transversales. Elytres allongées, déprimées sur la suture, fai- blement rétrécies, tronquées et bi-épineusés en arrière, Pattes pou robustes, comprimées ; cuisses peu à peu élargies, les postérieures no- tablement plus courtes que l'abdomen ; tarses allongés, les postérieurs à article 4 plus long que 2-3 réunis. Saillie mésostérnale large, échancrée au bout. Saillie prosternale tronquée postérieurement, Corps très-allongé, étroit, revètu d’une fine pubescence à reflets SOyeUx.

Femelle : Plus courte que le mâle. Antennes dépassant à peine le sommet des élytres. L'épine terminale externe de celles-ci presque obsolète. Pygidium recouvert, tandis que celui du mâle est en par- tie libre , caractère peut-être accidentel chez l’exemplaire unique de ce dernier que j'ai à ma disposition.

Ce genre a pour type un assez grand insecte de Ceylan que M. J. Thomson nomme strigosus, ses élytres présentant chez le mâle quel- ques larges sillons longitudinaux et superficiels, disposition dont la femelle présente à peine quelques vestiges. La pubescence qui le revêt est d'un gris verdâtre.

Entre cet insecte et ceux, également des Indes orientales, sur les- quels M. Pascoe a fondé son genre ImBrius (1), je ne vois aucune dif- férence essentielle ; les élytres seulement sont chez ces derniers tron- quées et inermes au bout.

CALPAZIA. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 93.

Genre à peine distinct des Dymasius et n’en différant que par les caractères qui suivent :

Mâle : Antennes dépassant les élytres du tiers environ de leur lon- gueur, leur 44° article subappendiculé. Prothorax pareil, mais un peu déprimé sur le disque. Elytres largement aplanies le long de

(1) Z. ephebus, lineatus, strigosus, Pascoe, loc. cit.; Malaisie (Poulo-Pinang). Les deux derniers ont le prothorax et la pubescence de l’espèce typique ; l’ephe- bus s’en éloigne par son prothorax fortement rugoso-ridé, comme celui des Xoanopera et sa pubescence sans reflets soyeux, différences analogues à celles qu’on observe chez les Pacuypissus et purement spécifiques. J'ai sous les yeux plusieurs petites espèces de Ceylan, Borneo, etc., qui ne sont que des formes dégradées du genre.

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 263

la suture, tronquées au bout, avec l’angle sutural brièvement épineux, assez fortement ponctuées. Femelle inconnue.

Par suite de la dépression des élytres, le facies de l'unique espèce (1) du genre diffère assez de celui des Dymasius, à quoi contribue encore sa livrée des élytres qui consiste en nombreuses mouchetures blan- ches sur un fond noir, mais qui laisse sur chacun de ces organes un grand espace dénudé et de forme triangulaire. En outre, tandis que chez les Dymasius ées organes ne présentent aucun vestige de ponc- tuation, ici ils en ont une assez forte dans les 2/3 de leur longueur et disposée sans ordre.

Cet insecte, originaire de Borneo, est de la taille des Dymasius de seconde grandeur.

DIALEGES,

Pascog, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 47.

Mâle : Mandibules médiocres, déclives, carénées en dessus, Tête saillante, finement sillonnée dans toute sa longueur; ses tubercules antennifères déprimés, séparés par le sillon en question; front obli- que; joues courtes. Antennes d'un tiers plus longues que le corps, peu robustes, leurs articles 4-7 longuement villeux en dessous : 1 assez long, subeylindrique, 3 plus long que 4-5 réunis, arqué, tous un peu noueux au bout, 3-11 égaux. Yeux médiocrement séparés en des- sus, largement divisés; leur lobe inférieur ne dépassant pas les tuber- eules antennifères, Prothorax un peu plus tonus large, peu con- vexe, brusquement rétréci en avant et à sa base, fortement arrondi sur les côtés, muni en dessus de côtes longitudinales, avec leurs inter- valles transversalement ridés. Ecusson en triangle curviligne. Elytres allongées , peu convexes, graduellement rétrécies en arrière, tronquées et biépineuses à leur extrémité, Pattes longues; cuisses et jambes comprimées, les postérieures dépassant un peu les élytres; 4% article des quatre tarses postérieurs beaucoup plus long que 2-3 réunis, Saillie mésosternale assez large, à peine échancrée au bout. Saillie prosternale verticale ensarrière.— Corps très-allongé, revêtu d'une pubescence soyeuse.

Femelle : Tète plus courte. Antennes dépassant faiblement le sommet des élytres, non villeuses en dessous, leur article droit. Elytres parallèles, rétrécies seulement dans leur quart postérieur, Cuisses postérieures un peu plus courtes que les élytres. Corps moins svelte.

Cet ensemble de caractères, notamment la division des ‘Yeux, la structure des antennes et la sculpture du prothorax, font de ce genre, voisin, du reste, des Dymasius, un des plus distincts du groupe actuel. Ine comprend qu'une assez grande espèce (pauper) de la Malaisie,

(1) C. vermicularis, Pascoe, ibid. pl. 28, f. 2.

264 LONGICORNES.

dont la pubescence des élytres forme, comme chez le Dym. strigosus, des bandes longitudinales ; il existe, en outre, sur chacun de ces or- ganes, un peu en arrière du milieu, une grande tache brunâtre, mal limitée, et précédée en avant de quelques taches semblables plus pe- tites et peu apparentes.

LACHNOPTERUS. TJ. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 231 (1).

Mâles : Mandibules médiocres, verticales, légèrement carénées en dessus. Tète assez saillante, brièvement sillonnée entre les yeux; ses tubercules antennifères très-courts, aplatis, subcontigus; front vertical, muni d’une plaque; joues assez longues. Antennes un peu plus longues que le corps, très-finement veloutées, à articles À mé- diocre, en cône renversé, 3 plus grand que #4, celui-ci et les suivants égaux, 3-5 légèrement noueux au bout, 7-10 faiblement en scie à leur sommet interne. Yeux assez finement granulés, fortement séparés en dessus, ne dépassant pas en avant les tubercules antennifères. Prothorax plus long que large, peu convexe, ovalaire, fortement ré- . tréci, avec un sillon transversal, en avant et à sa base, inerme sur les côtés, vaguement ridé et couvert en dessus de nodosités peu saillan- tes. Elytres assez courtes, planes en dessus, parallèles, arrondies et inermes en arrière. Pattes assez courtes ; cuisses subpédonculées à

leur base, puis peu à peu et fortement renflées; les postérieures à

peine plus courtes que les élytres; article des tarses postérieurs plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, échancrée au bout. Saillie prosternale tronquée en arrière. Corps médiocre- ment allongé, revètu d'une pubescence très-fine sur le corps, dense et à reflets soyeux sur les élytres.

Femelles : Antennes de longueur variable, atteignant au maximum le sommet des élytres.

La livrée de ces insectes suflirait, à elle seule, pour les faire recon- naître, la pubescence qui revêt leurs élytres étant d’un jaune doré, tandis que tout le reste de leur corps est d’un noir profond médiocre- ment brillant. La couleur jaune est néanmoins sujette à perdre ses reflets soyeux et même à devenir d'un brun jaunâtre sale. Ils sont de taille médiocre, propres aux Archipels indiens, et l’on en a décrit deux es- pèces sous des noms presque identiques (2).

(1) Syn. HammamicHerus Newm. CErampyx Pascoe.

(2) Ham. auripennis, Newm. The Entomol. p. 245; tles Philippines. Cer. aureipennis, Pascoe, Proceed. of the entom, Soc. 1859, p. 84; Batchian. Dans la plupart des collections de Paris, cette espèce est inscrite sous le nom de ve- lutinus Pascoe. Ces deux insectes sont excessivement voisins et, autant que j'en puis juger par les exemplaires assez nombreux que j'en ai vus, ne peuvent guère se distinguer que par la longueur relative des antennes.

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 265

Par suite de la fine granulation des yeux, ce genre forme une ex- ception dans le groupe actuel; mais comme plusieurs Cerameyx sont dans le même cas, ainsi qu'on l'a vu plus haut, il n'y a pas à de motif suffisant pour le retirer des Cérambycides vrais auxquels il appartient de toute évidence.

TAPINOLACHNUS. J. Taoms. Syst. Cerambyc. p. 445 (1).

Mâle : Mandibules médiocres, carénées en dessus, verticales. Tête assez saillante, finement sillonnée entre ses tubercules antennifères ; ceux-ci déprimés, subcontigus; joues courtes. Antennes médio- crement robustes, beaucoup plus longues que les élytres, faiblement pubescentes, densément villeuses en dessous dans les 2/3 de leur lon- gueur, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 3 très-long, 4 de moitié plus court que lui, 5 d’un tiers plus grand que ce dernier, subégal à 6-10, 11 du double plus grand que 40, aigu au bout. Yeux faiblement séparés en dessus, ne dépassant pas en avant les tubercules antennifères. Prothorax subtransversal, déprimé sur le disque, brusquement rétréci en avant, arrondi sur les côtés, flexueu- sement ridé, sauf dans son milieu. Ecusson petit, en triangle rec- tiligne. Elytres médiocrement allongées, presque planes, parallèles, tronquées et subbiépineuses au bout. Pattes longues; cuisses li- néaires, les postérieures de la longueur des élytres ; tarses de la môme paire à article 4 plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, échancrée au bout. Saillie prosternale canaliculée, trenquée en arrière. Corps médiocrement allongé, très-finement pubescent.

Femelle : Plus petite. Antennes de la longueur des élytres, à ar- ticles décroissant peu à peu et anguleux au bout, à partir du 7e. Prothorax rugoso-ridé sur toute sa surface en dessus, Cuisses pos- térieures plus courtes que les élytres.

M. J. Thomson ne cite à l'appui de ce genre qu’une espèce (Lacor- daïrei) de la Malaisie qu'il a bien voulu me dédier et me communi- quer. Elle est assez grande et a un fucies particulier surtout à la forme déprimée de ses élytres ; la fine pubescence qui la revêt est d'un gris cendré à reflets légèrement soyeux.

PACHYDISSUS. Neww. The entom. Mag. N, p. 494 (2). Mâle : Mandibules médiocres, verticales, faiblement carénées en

(1) Syn. Neocenammyx, 3. Thoms. Essai, etc. p. 194; olim. Hammaricnenus Newm., Germar, À. White.

(2) Syn. Cenamnyx Hammaricuenus auctor.

266 LONGICORNES.

dessus, Tête assez saillante , sillonnée entre les yeux et les tuber- cules antennifères; ceux-ci plus ou moins déprimés; front vertical, muni d'une plaque parfois peu distinete; joues très-courtes, An tennes très-finement pubescentes, beaucoup plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 4 beaucoup plus court que 3 et que 3, ceux-ci de longueur variable, mais 5 toujours le moins grand, 3-5 noueux au bout, les suivants subégaux, Yeux faiblement sépa- rés en dessus, dépassant plus moins en avant les tubercules anten- nifères. Prothorax transversal ou non, arrondi sur les côtés; sa seulpture variable. Ecusson en triangle curviligne. Elytres mé- diocrement allongées, assez convexes, un peu aplanies sur le disque, parallèles, arrondies ou subtronquées, rarement bi-épineuses en ar- rière, Pattes longues; cuisses linéaires, les postérieures de la lon- gueur des élytres ; tarses de la mème paire à article 4 un peu plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, échancrée au bout, Saillie prosternale verticale et souvent tuberouleuse en arrière, Corps plus ou moins allongé; sa vestiture variable,

Femelles : Antennes de la longueur du corps ou un peu plus gran- des, à articles 3-10 ou 6-10 plus ou moins déprimés et anguleux à leur sommet interne. Cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen,

M. Newman a fondé ce genre sur la femelle d'un insecte (1) de l'Australie que j'ai sous les yeux. Il a ici la même étendue que lui a donné en dernier lieu M. J. Thomson (2). Dans cet état il comprend des formes assez variées sous le rapport de la taille, du facies, de la vestiture des téguments et de la sculpture du prothorax, mais pour la séparation desquelles les caractères génériques font absolument défaut. Le caractère essentiel qui le distingue de tous les précédents réside dans le lobe inférieur des yeux qui s'avance plus moins (parfois peu) au-delà des tubereules antennifères.

Ces insectes sont les plus nombreux (3) de tous les Cérambycides du groupe actuel, et habitent principalement les Archipels indiens, puis l'Australie et l'Afrique. Parmi les espèces de cette dernière par- tie du globe, une (Nerii) étend son habitat jusque dans le midi de la France. La plupart sont d'assez grande taille, et dans le nombre il en est plusieurs (par ex. holosericeus, indutus, aurifaber, ete.) dont la pubescence présente des reflets moirés très-prononcés qui manquent chez les autres. Quelques-unes de celles-ci, sous le rapport de la taille, sont inférieures au Cer, Scopolii d'Europe.

(1) P. sericus, Newm. loc. cit. (Hammat. turbinaticornis, Germ. Linn. en- tom. III, p. 224); très-répandu dans l’Australie.

(2) Syst. Cerambyc. p. 231; j'en retranche seulement son Neocer. /ÆÆEneas (Essai, ete. p. 195) dont les antennes sont épineuses et qui me paraît être un HopPLocERAMBYx.

(3) Outre le sericus cité plus haut, les espèces suivantes, dont je n'ai VU

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 267

ZATREPHUS. Pascor, Trans. of {he entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 94.

Femelle : Mandibules assez courtes, faiblement carénées en dessus. Tète peu saillante, profondément sillonnée sur le vertex, finement entre ses tubercules antennifères, ceux-ci un peu concaves ; front sub- vertical, muni d’une plaque; joues courtes. Antennes atteignant le milieu des élytres, densément pubescentes, robustes, à articles 4 gros, médiocre, en cône renversé, 3-3 obconiques, très-noueux au bout, ce- lui-là un peu plus long, 6-10 déprimés, égaux, anguleux à leur som- met interne, 11 égal à 10. Yeux médiocrement séparés en dessus, leur lobe inférieur dépassant un peu le bord antérieur des condyles antennaires, Prothorax à peine plus long que large, subeylindrique, un peu rétréci en avant, resserré avant ses deux extrémités, très-for- tement et irrégulièrement ridé. Ecusson en triangle eurviligne. Elytres assez convexes, parallèles, obliquement rétrécies et tronquées à leur extrémité. Pattes courtes, robustes ; cuisses peu à peu en mas- sue, les postérieures ne dépassant pas le 2 segment abdominal; 1% article des tarses postérieurs un peu plus long que 2. Saillie mésosternale large, peu à peu rétrécie et fendue au bout, en arrière. Saillie prosternale tronquée postérieurement, avec son angle infé- rieur tuberculeux., Corps robuste, densément pubescent, surtout en dessous, Mâle inconnu.

qu'une partie, appartiennent probablement au genre, Esp. indiennes et de Chine : Cer. holosericeus, Fab. Syst. El. 11, p. 281; Oliv. Entom. IV, 67, Pl. 17; f. 127; Archipels indiens, Chine. Fam. indutus, Newm. The Entom. p. 245; Philippines. Ham. aurifaber, À. White, Longic. of the Brit. Mus. p- 128; Borneo, Pach. Achilles, Borneo; velutinus, inclemens, Malaisie ; J. Thoms. Syst. Cerambye. p. 576. Cer. egenus, fulvidus, Chine bor.; mica- cœus, Borneo ; Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 236. Cer. venuslus, vernicosus, versulus, consocius, macilentus, Ceylan ; demissus, Hin- dostan ; Pascoe, ibid. Ser. 2, V, p. 19. Cer. pruinosus, Pascoe, Proceed. Of the Zool. Soc. 1866, p. 526; Poulo-Pinang. Esp. de l'Australie : Cer. nu- bilus, Pascoe, ibid. Ser. 3, I, P. 058. Ham. picipennis, Germar, Linn. en- tom. IX, p. 225. Esp. de la Nouvelle-Calédonie : Cer. Muisanti, Montrouz. Faun. d. l'ile Wood. p, 61. Esp. africaines : Ham. signaticollis, Hope, Ann. a, Mag. of nat. Hist. XI, 1843, p. 367; cap Palmas. Ham, natalensis, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 128. Pach. femorellus, Chevrol. Rev.et Mag. d. Zool. 1856, p. 340; dilatatus, ibid, p: 567; Vieux-Calabar. Cer. incullus, Gerstæck. Monatsber. d. Berlin, Acad. 1855, p. 265, et in Peters, Reis. n, Mozamb.; Entom. p. 319, pl. 19, f. 1; Mozambique. Cer. Nerii, Erichs. in Wagner, Reis. in Alger. IE, p. 188, pl. 8, £. 11 (Cer. snauritanicus, re Ann. d. 1. Soc. entom. 1840, p. 395); Algérie ; trouvé aussi aux environs e Nice,

Il va de soi que si parmi ces espèces il s’en trouve qui n’ont pas les yeux faits Comme il a été dit plus haut, eltes doivent être retranchées du genre, sans {ue je puisse dire dans lequel elles doivent rentrer,

268 LONGICORNES.

Une des formes les plus massives du groupe actuel, ayant pour type un assez grand insecte (1) de Borneo revêtu partout, sauf sur le pro- thorax, d'une pubescence finement nuageuse d’un gris blanchâtre mélangé de gris vineux ; le prothorax est simplement moucheté de cette dernière couleur. Chez l’exemplaire qui a servi à M. Pascoe et que j'ai sous les yeux, il y a sur chaque:élytre, non loin de son extré- mité, un espace dénudé, médiocre et arrondi, qui est probablement accidentel.

RHYTIDODERA. A. Wire, Longic. of the Brit. Mus. p. 132 (2).

Mâle : Mandibules subverticales, médiocres, carénées en dessus, Tète Saïillante, finement sillonnée en dessus; ses tubercules antenni- fères déprimés, subcontigus; front vertical; joues très-courtes. An- tennes un peu plus longues que le corps, robustes, à articles 1 court, en cône arqué, 3 égal à 5, plus long que 4, les suivants subégaux, dé- primés, 3-10 fortement pectinés au côté interne. —Yeux très-rapprochés en dessus, entourés d’une frange de poils serrés, leur lobe inférieur débordant à peine les tubercules antennifères. Prothorax à peine plus long que large, ovalaire, rétréci en avant et à sa base, couvert de côtes longitudinales saillantes. Ecusson en triangle curviligne. Elytres allongées, assez convexes, parallèles, isolément et obliquement tron- quées au côté interne en arrière. Pattes médiocres; cavités coty- loïdes antérieures largement fermées en arrière ; cuisses comprimées, graduellement élargies ; les postérieures notablement plus courtes que l'abdomen ; article des quatre tarses postérieurs plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale médiocrement large, un peu rétrécie et échancrée au bout. Saillie prosternale simplement déclive en arrière. Corps allongé, étroit, pubescent.

Femelle : Antennes dépassant à peine le milieu des élytres, à ar- ticles 5-10 légèrement anguleux à leur sommet interne.

M. A. White n’a connu que ce dernier sexe. L'espèce (3) qu’il a dé- crite est un assez grand insecte de la Chine (Hong-Kong), revêtu d’une pubescence couchée grise ou d’un fauve clair qui, en se con- densant, forme sur les élytres des petites taches ou des linéoles qua- drangulaires disposées en rangées transversales, livrée sans autre exemple dans tous les genres qui précèdent, mais qui se reproduit chez quelques espèces des Indes orientales qui ne diffèrent de celle-

(1) Z. pannosus, Pascoe, loc. cit. pl. 23, £. 3.

(2) Il sera bon de changer le nom du genre déjà employé sous la forme in- correcte de Raymipgnus, par M. De Chaudoir, pour des Carabiques (voyez tJ, p-. 124), et de Rayrineres, par Schœnherr, pour des Cureulionides ; j'ai con- serzé ce dernier (tome VI, p. 421) en le changeant en RaYTIDODERES.

(3) R. Bowringii, À. White, loc, cit, p. 133, pl. 4, f. 1.

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 269

ci que par leur prothorax rugoso-ridé et leurs élytres parfois bi-6pi- neuses à leur extrémité. M. Pascoe me parait en avoir décrit une de Bornéo, sous le nom de Xoanodera magister (1), et il en existe dans les collections une autre très-voisine, originaire des Moluques et du Laos. XOANODERA. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 92.

Mâle : Mandibules déclives, courtes, à peine carénées en dessus. Tète peu saillante, sillonnée ; ses tubercules antennifères déprimés, très-rapprochés ; front vertical; joues courtes. Antennes un peu plus longues que les élytres, à articles 1 médiocrement robuste, arqué, les suivants à peine noueux au bout; # beaucoup plus court que 3 et que 5, celui-ci et 6-10 un peu anguleux à leur sommet interne, 41 pas plus long que 10, subappendiculé. Yeux peu distants en dessus, débordant un peu en avant les condyles des antennes. Prothorax plus long que large, subovalaire, brièvement rétréci, avec un sillon transversal, en avant et à sa base, couvert de rides longitudinales sail- lantes, plus ou moins irrégulières. Ecusson en triangle curviligne. Elytres allongées et déprimées sur la suture, parallèles, munies près de leur sommet d’une carène transversale formée par un prolon- gement de leur bord postérieur et remontant un peu sur les côtés ; le sommet lui-même tronqué obliquement et bi-épineux. Pattes assez longues ; cuisses graduellement en massue, carénées le long de leur face externe; les postérieures notablement plus courtes que les élytres; 1% article des tarses postérieurs plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, un peu rétrécie et échancrée postérieure- ment. Saillie prosternale coupée verticalement en arrière, avec son angle inférieur un peu saillant. Corps allongé, rovôtu d’une pubescence assez dense.

Femelle : Antennes dépassant à peine le sommet des élytres. Semblable au mâle pour le surplus.

En outre de la carène caractéristique du genre, dont les élytres sont munies avant leur sommet, carène dont M. Pascoe ne parle pas, non plus que de celle des cuisses, l'espèce typique (2) du genre a les élytres criblées de gros points enfoncés sur la majeure partie de leur surface et une livrée qui lui est propre. La pubescence fauve dont les élytres sont revôtues n’envahit pas en entier les bords latéraux et Y laisse un grand espace triangulaire dénudé et ponctué comme un à coudre ; en avant et en arrière, surtout dans cette dernière direc- tion, se voient un plus ou moins grand nombre de linéoles longitudi- nales également dénudées. Cet insecte est originaire de la Malaisie et d'assez grande taille.

(1) Trans. of the entom, Soc. Ser. 2, IV, p. 93. (2) X. trigona, Pascoe, loc. cit, pl. 23, f. 1.

270 LONGICORNES.

Il existe aux Indes orientales des espèces, évidemment congénères de celles-ci, mais dont les élytres ne sont pas du tout ou autrement ponetuées, et dont la pubescence uniforme ne présente parfois aucun vestige do dessin (1).

CRIODION. A. Senv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1833, p. 571.

Dans son état actuel ce genre est un assemblage de formes dispa- rates dont il est impossible de donner une formule exempte de nom- breuses exceptions. Il ne comprend ici que les espèces qui possèdent l'organisation de celle (tomentosum) que Serville a placée en tête.

Mâles : Mandibules verticales, fortement carénées en dessus, Tête assez saillante, carénée ou bisillonnée entre les yeux, un peu concave entre ses tubercules antennifères ; ceux-ci transversalement canaliculés ; front grand, vertical, limité en bas par un sillon flexueux très-marqué; point de plaque frontale; joues de longueur variable, Antennes un peu plus longues que le corps, pubescentes et plus ou moins villeuses, médiocrement robustes, à articles 4 assez long, en cône renversé, 4 de moitié au moins plus court que 3, 5 plus long que lui, les suivants subégaux ou décroissant un peu, 3-10 légère- ment noueux au bout. Yeux fortement séparés en dessus, leur lobe inférieur dépassant en avant le bord antérieur des condyles anten- naires. Prothorax transversal subtransversal, plus moins convexe, en général rectiligne sur les côtés, inégal, mais jamais trans- versalement ridé en dessus. Elytres assez ou peu convexes, très-al- longées, parallèles, tantôt subarrondies au bout, avec la suture épineuse (par ex. omentosum), tantôt (esp. inédites) tronquées et bi-6pineuses. Pattes médiocres; cuisses sublinéaires ou peu à peu élargies ; les quatre postérieures uni-épineuses au bout; les postérieures ne dépas- sant pas le 2 segment abdominal; angle terminal externe des jambes épineux ou dentiforme, plus ou moins saillant ; tarses larges, à ar- ticle 4 plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, faiblement échancrée au bout. Saillie prosternale tronquée en at- rière. Corps très-allongé, pubescent partout,

Femelles : Antennes de longueur variable, ne dépassant jamais les élytres, en général notablement plus courtes que ces dernières.

(1) M. Pascoe (Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 94) en a placé, avec hésitation, une de Borneo dans son genre Zarrgruus, sous le rom de Z: insoi- tus; ses élytres sont lisses et uniformément revêtues d’une pubescence d’un jaune doré presque mat. Chez une autre, inédite, de Geylan, que m'a commu niquée M. C. A. Dohrn, cette pubescence, d’un gris uniforme, laisse de chaque côté un grand espace dénudé, comme chez la X. frigonn, espace qui seul est ponctué. Cette espèce fait, par conséquent, le passage entre Ia précédente et celle qui constitue le type du genre.

CÉRAMBYCIDES VRAIS. 271

Conçu en ces termes, le genre ne comprend plus qu’un petit nombre d'espèces du Brésil dont une seule, à ma connaissance, est décrite en ce moment (1). Elle est de très-grande taille, ainsi que quélques- unes de celles qui sont inédites.

XESTIA. A. Serv. Ann. d. l. Soc. entom. 1834, p. 16.

alles : Mandibules et tête des Crroprox. Antennes médiocrement robustes, à peine pubescentes, souvent hérissées de quelques poils fins à leur base, atteignant ou dépassant un peu le sommet des élytres, à articles 1 de grandeur et grosseur variable, 3 du double au moins plus long que 4, celui-ci plus petit que 5, ce dernier et 6-10 médiocres, subégaux, 11 plus long que 10, 3-10 ou 6-10 plus ou moins carénés en dessus, tantôt non, tantôt anguleux à leur sommet interne (2).

(1) C: tomentosum, Serv. loc. cit. Parmi les espèces inédites figurent le C. flavopilosum de Dejean (Cat. éd, 3, p. 349), peut-être ses C. placidum et holo- sericeum que je ne connais pas, et une connue dans les collections de Paris sous le nom de fuberculatum. La suivante leur est peut-être congénère : C. pilosum, Lucas in Casteln. Voy. d. l’Amér. d. Sud; Entom. p. 188, pl. 11, £. 8; Brésil.

Chez ceux de ces insectes qui me sont connus, les cavités cotyloïdes inter- médiaires sont ouvertes en dehors, comme dans tous les genres qui précèdent. Chez les suivantes, elles ont une forte tendance à se fermer et parfois le sont presque, mais jamais, à ma connaissance, tout-à-fait. Ces espèces sont, en outre, à peine pubescentes en dessous, glabres en dessus (sefosus excepté), au moins sur les élytres, ct constammment privées d’épines un sommet des cuisses. Elles ne pourront même guère rester associées, plusieurs d’entre elles (par ex. setosus, erythropus) ayant l'angle terminal externe d’une paire de leurs jambes, ou de toutes, dentiforme. Elles doivent, à mon sens , former un ou plusieurs genres intermédiaires entre les Crromion et les Xesria. Les suivantes sont décrites en ce moment.

Cer, selosus, corvinus, Germ. Ins. Spec. nov. p. 507; Brésil. Hammat. Suluralis, Gory, Mag. de Zool.; Ins. 1832, pl. 4, d'; Cayenne.— Criod. pictipes, Newm, The entom. Mag. V, p. 396; Brésil.— Criod. sermaculatum, annulipes, Buquetin Guérin-Ménev. Icon.; Ins.; texte, p.228 ; Brésil.— Criod. Feisthamelii, Cayenne; sculptile, Colombie; bivittatum, modestum, angustalum, Bug. Ann. d.1, Soc. entom. 1852, p. 356. Criod. castanopterum, Erichs. in Schomb. Guyana, LU, p. 971; Guyane anglaise. Criod. erythropus (Dej.), Lucas in Casteln, Voy. d. l'Amér. d. Sud: Entom. p. 187, pl. 11, f. 7; Brésil. Xest. lateralis, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 140; Pérou. Xest. Chabrillacii, J. Thoms. Archiv. entom. 1, p. 123; Brésil. Xest. fulgurata, Chabrill, ibid. D: 196; même pays. |

La majeure partigde ces espèces ont les élytres, et parfois en même temps les pattes, d’un beau jaune de terre de Sienne, avec des taches ou des bandes d'un brun pourpré.

(2) Ce caractère est à son maximum chez la X. confusa de Dejean (Cat. éd, 3, P. 347), espèce inédite qui a, en outre, 12 articles très-distincts aux antennes,

272 LONGICORNES.

Yeux gros, dépassant en avant les tubereules antennifères, Prothorax transversal ou non, cylindrique ou eylindrico-ovalaire, couvert de rugosités et de rides flexueuses transversales. Elytres médiocrement convexes, parallèles, parfois un peu atténuées en arrière, tronquées et en général bi-épineuses au bout. Pattes courtes, robustes ; cavités cotyloïdes intermédiaires complétement fermées; cuisses atténuées à leur base, puis en massue fusiforme, inermes au bout; les postérieures ne dépassant pas que peu le segment abdominal; angle ter- minal externe des jambes non dentiforme ; tarses des CRIODION. Saillies mésosternale et prosternale des mêmes.— Corps allongé, glabre, sauf sur les côtés de la poitrine, parfois hérissé de quelques poils fins sur le prothorax.

Femelles : Pareilles aux mâles, avec les antennes de la longueur de la moitié ou des 2/3 des élytres.

Par suite de la fermeture des cavités cotyloïdes intermédiaires, ce genre est étranger au groupe actuel, mais on vient de voir que, sous ce rapport, il existe des espèces qui font le passage entre lui ét les Criopron dont il est voisin. Le fucies des siennes est, en outre, celui des CeramByx et de quelques Pacaynissus. Ges deux raisons m'ont engagé à le laisser ici.

Ces insectes, propres à l'Amérique, comme les CRIoDION, sont très- homogènes sous le rapport de la livrée. Tous sont d’un rouge sanguin ou d'un brun-marron plus ou moins foncé et sujet à passer au noir; dans ce cas, il existe sur chaque élytre une bande longitudinale très- régulière et plus claire que le fond; ces organes ne présentent jamais aucun vestige de ponctuation. Les espèces que j'ai vues s'élèvent à une dizaine dont deux seulement sont décrites (1).

Note.

Le genre suivant est, selon M. Pascoe, allié de près aux CERAMBYX dont il diffère principalement par le fucies, l'ampleur plus grande des élytres et la brièveté des pattes, surtout des jambes. Je ne vois pas bien la place qu'il doit occuper dans la section actuelle à laquelle il appartient très-probablement.

SEBASMIA. Pascoe, 7rans. of the entom. Soc. Ser.2, V, p. 18.

Tète saillante, petite. Yeux grands, réniformes. Antennes de longueur médiocre; leurs articles basilaires noucux au bout, le le

Les autres, que j'ai sous les yeux, n’en ont que 11, dont le dernier est ordinai- rement muni d’une petite dent interne.

(1) X. spinipennis, Serv. loc, cit, villata, 3. Thoms. Essai, etc. p: 192; du Brésil ainsi que la précédente.

HESPÉROPHANIDES. 273

plus court de tous (sauf le 2), le dernier échancré, Prothorax rugueux, allongé, rétréci en avant. Elytres assez amples. Pattes courtes. L

I ne comprend qu'une belle espèce (Templetoni) de Ceylan, d'un brun-marron et revêtue en dessus de poils d’un jaune fauve à reflets soyeux. Peut-être est-ce un Pacaynissus. ,

Quant au genre qui suit, M. A. White le dit voisin des CRIODION (4). La forme des antennes rend cette analogie peu probable, quoique la livrée de son unique espèce paraisse se rapprocher de celle des Crio- DION que j'ai dit plus haut pouvoir constituer un genre distinct.

DIORUS. A. Wing, Longic. ofthe Brit. Mus. p. 135.

Face de la tête très-courte. Antennes assez courtes; leurs articles un peu dilatés et. cupuliformes au côté interne, chacun d'eux reçu dans celui qui le précède; le 3 à peine plus grand que les autres. Yeux très-gros. Prothorax aussi large que long, presque parallèle sur les côtés, muni en dessus de deux grands tubereules transversaux. , Élytres un peu plus larges que le prothorax à leur base, leur sommet muni d'une épine. Cuisses et jambes fortement compri- mes.

L'espèce typique (2) est originaire du Brésil, de taille moyenne, de forme robuste, légèrement pubescente et brune, avec des taches et des bandes jaunes sur le prothorax et les élytres.

GRouPE VIII. Hespérophanides.

Languette membraneuse (3), bilobée ou échancrée, Palpes mé- diocres, les maxillaires en général un peu plus longs que les labiaux; le dernier article de tous triangulaire, Mandibules courtes (GNa- THOLEA excepté), arquées et aiguës au bout. Tête le plus souvent peu saillante ; ses tubercules antennifères faiblement échancrés chez la plupart; joues extrèmement courtes (quelques Zoopes exceptés).— Antennes plus moins hérissées de poils fins, sétacées, rarement Épineuses, plus longues que le corps, au moins chez les mâles. Yeux fortement granulés, volumineux, rapprochés en dessus, profon-

(1) M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 246) le classe entre les EunysrnEea ct les EriGwopenma, deux genres qu'on trouvera plus loin, le premier dans le Broupe des Sphérionides, le second dans celui des Éligmodermides.

(2) D. biapiculatus, À, White, loc. cit. pl. 4, f. 3.

(3) J'ai quelques doutes à cet égard pour celle des Gnarmozra que je n’ai pas Pu examiner, Autant que je puis le voir sans dissection, sa partie membraneuse parait extrémement réduite.

Coléoptères. Tome VII. 18

274 LONGICORNES.

dément échancrés ; leur lobe inférieur très-grand, dépassant fortement les tubercules antennifères en avant. Prothorax inerme ou non sur les côtés, souvent tuberculé en dessus. Ecusson médiocre. Ely- tres débordant le prothorax à leur base, plus ou moins allongées, Pattes de longueur variable; hanches antérieures transyersalement ovalaires ou subglobuleuses, plus ou moins anguleuses en dehors (1); leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière, celles des intermédiaires ouvertes en dehors. Saillie mésosternale recourbée en arrière, échancrée au bout. Saillie prosternale rarement très-étroite, Corps généralement allongé.

Les genres HESPEROPHANES et STROMATIUM, dont l’Europe possède des représentants, peuvent donner une idée de la physionomie de la plupart de ces insectes. Les autres en ont une qui leur est propre ou ressemblent à des Egurta , par suite des callosités éburnées dont leurs élytres sont pourvues. Mais le groupe actuel diffère essentielle- ment des Éburiides par la forme des hanches antérieures et l’ouver- ture des cavités cotyloïdes intermédiaires. Ces mêmes caractères em- pêchent de confondre avec les Phoracanthides deux autres genres (Pracones, GnarmaLones) qui ont les antennes épineuses comme tes derniers. Quelques Sphérionides ont les hanches et les cavités coty- loïdes en question faites comme elles le sont ici; leurs jambes longi- tudinalement carénées, sans parler de leur facies, les font distinguer immédiatement du groupe actuel dans lequel il n’y a jamais aucune trace de carènes tibiales. \

Les Hespérophanides sont en général de grande taille. Leur livré est assez variée sans avoir, sauf chez les GazoripaA, rien de bien re- marquable. Les espèces européennes sont crépusculaires, habitude que ne partagent pas la majeure partie des exotiques (2).

Sur les 45 genres suivants dans lesquels se répartissent ces insectes, l'Amérique en possède 8 qui lui sont exclusivement propres ; les au- tres sont disséminés dans toutes les parties de l’ancien continent et en Australie.

J. Prothorax inerme latéralement (3). a Antennes épineuses. Leurs épines externes : 2 Phacodes. —— internes : 3 Gnaphalodes,

(1) 1 y a parfois (par ex. Hesperopanes) de grandes différences à cel égard entre les espèces d’un même genre ; mais ce n’est que chez quelques CuLoRDA de petite taille que ces hanches sout tout-à-fait subglobuleuses, sans aucune trace de saillie au côté externe. Quant aux cavités cotyloïdes intermédiaires, leur ouverture eu dehors est parfois (Æsiorxcme) faible.

(2) La larve de V'Hesperophanes nebulosus a été décrite par M. Mulsant, Ann. d. 1, Soc. Linn d. Lyon, H, 1855, p. 258 et Opusc. entom. VI, p. 158.

(3) Un léger vestige de dents latérales existe chez les GNAPHALODES:

+

1

=

. Prothorax épineux latéralement.

HESPÉROPHANIDES. 275

aa Antennes inermes. .

à Guisses pédonculées à leur base; des callosités éburnées sur les élytres : 4 Anoplomerus,

bb peu à peu épaissies ou linéaires.

c Palpes max, un peu plus ou à peine plus longs que les la- biaux. 1

d Elytres sans callosités éburnées. e Tubercules antennifères non épineux au bout. Corps pubescent : 1 Hesperophanes.

&labre à l'œil nu : 5 Grammicosum. ee Tubercules épirieux au bout.

Ces tubercules saillants et coniques : 7 Zoodes.

—— déprimés : 8 Stromatium. se

dd Elytres munies de callosités éburnées : 9 Gnafholea.

cc Palpes max. du double plus longsque les labiaux : 6 Æsio- lyche. :

f Point de tubercules sur son disque. Cuisses interméd. et postér, inermes au bout : 10 Ceras-

phorus. : dentées au bout : 11 Chion. - ff Deuxou plusieurs tubercules sur son disque. g Cuisses postér. inermes au bout. Elytres munies de callosités éburnées : 12 Pan{omallus. sans _— : 13 Phymatioderus. gg Cuisses postér. dentées ou épineuses au bout. Corps pubescent; élytres uni-épineuses au bout: 44 Opades. glabre; élytres bi-épineuses au bout : 15 Chlorida.

Genre incertæ sedis : Brothylus.

HESPEROPHANES. (Das) Muus. Col. d. France; Longic. 64. 1, p. 66 (1).

Môles : Palpes courts, égaux subégaux. Tête finement sil-

lonnée jusqu’au bas du front; ses tuberoules antennifères déprimés, contigus; front assez grand, transversal, vertical. Antennes pubes- tentes, médiocrement villeuses, un peu plus ou un peu moins lon- Bues que le corps, à articles 4 assez long, en cône renversé, 3-3 de

(1) Syn. Tnicnorenus, Wollast. Ins. Maderens, p. 427; M. Wollaston a plus

lard (Cat. of the Col. of Mad. p. 127) réuni ce genre à celui-ci. Anuorazus Pats, À. Serv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1834, p.78. Caruiiun Fab., Oliv., Montrouz., etc, Cenampyx De Villers.

ce - RS ins

276 LONGICORNES:

longueur relative variable (1), 5-10 décroissant graduellement ou sub- égaux. Prothorax transversal, plus ou moins convexe, arrondi sur les côtés, en général subglobuleux, brièvement resserré et assez for- tement bisinué à sa base. Ecusson en triangle curviligne. Ely- tres assez convexes (par ex. sericeus) ou déprimées sur le disque (par ex. griseus), parallèles, arrondies et inermes en arrière, Pattes mé- diocres; cuisses comprimées, en général linéaires, parfois (par ex. miatus) assez fortement en massue; les postérieures rarement aussi longues que l'abdomen ; article des tarses postérieurs à peine égal à 2-3 réunis. Segment abdominal de forme variable. Saillie mésosternale large, à peine échancrée au bout: Saillie prosternale étroite, fortement arrondie en arrière. Corps médiocrement allongé, pubescent partout.

Femelles : Antennes en général de la longueur des 2/3 ou des 3/4 des élytres, rarement de leur longueur.

Genre peu homogène tel qu'il existe en ce moment dans les collec- tions et les auteurs (2). Les espèces européennes et méditerranéennes elles-mêmes varient sensiblement sous le rapport de la taille, de la sculpture des téguments et de la livrée. Les plus grandes (par ex. ne- bulosus, sericeus) ont le prothorax globuleux, sans callosités, les ély- tres convexes, parsemées de petites‘callosités pustuleuses qui se dé- tachent sur la livrée qui est uniforme, tandis que les petites (par ex. mixtus, griseus) sont plus déprimées, parfois (mixtus) pourvues de petites callosités sur le prothorax, et privées de pustules sur les ély- tres; leur livrée est variable.

Si l'on conserve le genre avec sa composition actuelle, sa distribu- tion géographique est très-étendue, ses espèces étant disséminées dans la plupart des régions chaudes et tempérées du globe (3).

(1) Dans la plupart des cas (griseus, miætus), l'article 2 est à peine plus grand que 4; ailleurs (par ex. nebulosus) il est presque du double plus long; constamment 4 est plus court que 5, qui est en général égal à 3.

(2) Il me paraît surtout difficile d’y laisser, comme on le fait dans les col- Jections elles existent, quelques espèces inédites de la côte de Guinée, de la taille du griseus, dont les mâles ont les tubercules antennifères saillants et épineux au bout, le prothorax déprimé et pluri-tuberculeux, les antennes beau- coup plus longues que le corps, enfin, les cuisses postérieures atteignant le sommet des élytres. L'inspergatus du Chili, que j'ai sous les yeux, avec son prothorax cylindrique et ses élytres allongées et déprimées, ne peut guère non plus rester dans le genre. Ce dernier est impossible à définir, si l’on y laisse toutes ces espèces el probablement la plupart de celles mentionnées dans la nole suivante.

(3) Esp. européennes et algériennes : Callid. nebulosum, Oliv. Entom. IV, 70, p. 45, pl. 1, £. 6 (Callid. holosericeum Rossi). Callid. griseum, Fab. Syst: Fi. JU, p. 340. C. pulverulentum, Erichs. in Wagners Reise, IT, p 188 (0: griseum, Kab. Syst. Entom. JL, p. 325; H. affinis, Lucas, Explor. d. l'Algér, Entom. p. 491, pl. 41, f. 10; H. fasciculatus, Faläcrm. Faun. entom. Transe. IL,

Æ

HESPÉROPHANIDES. 277

PHACODES,. Newu. The Entomol. p.7 (1).

Mûles : Palpes courts, subégaux; le dernier article de tous assez for- tement triangulaire, Tête médiocrement concave et sillonnée entre ses tubercules antennifères; front vertical, limité inférieurement par un sillon arqué ou flexueux. Antennes pubescentes et longuement villeuses, surtout en dessous, un peu plus longues que le corps, à ar- ticles 1 médiocre, en cône arqué, 3 beaucoup plus grand que chacun des suivants, 4 plus court que 5, les suivants subégaux, 3-5 ou 3-6 épineux en dehors à leur sommet. Prothorax transversal ou non, subglobuleux, muni en dessus de quelques petites callosités dépri- mées et luisantes. Ecusson en triangle curviligne allongé. Ely- tres peu convexes, allongées, parallèles, chacune obliguement tron- quée et brièvement uni-épineuse en arrière, à peine aussi larges à leur base que le milieu du prothorax. Pattes assez robustes; cuisses comprimées, graduellement en massue, un peu arquées en dessus, les postérieures plus courtes que l'abdomen; 1% article des tarseS pos- térieurs égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, subéchancrée en arrière. Saillie prosternale beaucoup plus étroite, fortement ar- rondie postérieurement. Corps allongé, subdéprimé, assez large, pubescent partout. .

lemelles : Pareïlles aux mâles, avec les antennes notablement plus courtes que les élytres:

Malgré leurs antennes épineuses, ces insectes ne peuvent être éloi- gnés des HesPeROPHANES dont ils ont les hanches antérieures et les cavités cotyloïdes intermédiaires. Comme chez quelques-uns de ces

p. 266, pl. 8, f. 4): pour cette espèce, voyez Kraatz, Berlin. entom. Zeitechr, VIT, p. 108. Cailid sericeum, Fab. Syst. El. If, p. 337 (Var. C. Latreillei, Brullé, Exp. d. Morée; Entom. p. 256, pl. 43, f. 8). Callid. mivtum, Fab. ibid. 11, p. 430 (C. pailidum Oliv.). Esp. africaines : H. roridus, Brallé in Webb, et Berthel. Canar.> Entom:p. 62, pl. 1, f. 6; Ganaries.— Trichof. seneæ, Wollast. Ins. Maderens. p. 428, pl. 9, f. 3; Madère et Canaries. Callid. hi- Mmaculatum, Fab. Syst. EL. 11, p. 344; Afrique mér. H. amicus, A. White, Longic. ofthe Brit. Mus. p.304; Cuffrerie. Esp. asiatiques: H. fasciculatus, Falderm, Faun. entom. Transe. Il, p. 266, pl. 8, f. 4; Russie mér. Esp. in- dieune : A, basalis, À. White, loc. cit. p. 304, pl. 7, £, 6; Himalaya, Esp, de la Nouvelle-Calédonie : Callid. Lifuanum, Montrouz. Ann. d. 1: Soc. entom. 1861, p.276. Esp. du Chili : J. cinereus, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 493, pl. 28, f. 9. —inspergatus, L. Fairm, et Germ. Ann. d. 1. Soc. entom, 1859, p. 509.

M. Chevrolat (Rev. et Mag. d. Zool. 1855, p. 284) a placé, avec doute, dans le genre une espèce (puberulus) du Vieux-Calabar qui doit certainement former Un genre nouveau, d’après la description.

(1) Syn Cauioiuw Fab., Oliv., Hope, Blanch. Hesperoruanes Blanch.

278 LONGICORNES:

derniers, leurs élytres sont ordinairement munies, surtout en arrière, de petites callosités pustuleuses luisdhtes, et la livrée des Hesper. ne- bulosus et griseus du midi de l’Europe peut donner une idée de la leur qui, chez toutes les espèces à moi connues, se compose de mouchetu- rés blanches grisâtres sur un fond d'un noïif brillant du forrugi- néüx. Is sont; pour la plupärt, d'assei grande taille et tous propres à l’Australie (1). GNAPHALODES.

(Caevroz.) J. Tous, Essai, etc. p: 235 (2).

Mâles : Palpes courts, égaux; leur derhier article assez fortement friangulaire. Tête des HespreropnanEs. Antennes assez robustes, presque du double plus longues que le corps, à articles 4 assez long, en cône renversé, 3 plus long que les suivants, ceux-ci décroissant

eu à peu, 5-10 carénés en dessus et épineux à leur sommet interne, il appendicülé. Prothorax transversal, assez convexe, échaneré de chaque côté en arrière, l'échancrure limitée en avant par un très-pe- tit tubercule; muni sur le disque, près de sa base, de trois tubercules obtus disposés transversalement en aré de cercle, Ecusson assez grand, tomenteux, en triangle curviligue allongé. Elytres médio- crement allongées, peu convexes, parallèles, tronquées et uni-épi- neuses en déhors du bout. Pattes assez courtes, robustes; cuisses sublinéaires , les postérieures plus courtes que les élytres ; Àr article des tarses de la même paire égal à 2-3 réunis. segment abdomi- nal plus loug que 4, tronqué au bout. Saillies métasternale et pro- Stétnale des déux genres précédents. Coips médiocrement allongé, densément revêtu partout d’une pubescétite sublandgimeusé ët ous chéé.

Femelle : Antennes dépassant un peu le sommet des élytres. Der- niér Segriént 4bdomihal plus long.

Le genre a pour type un insecte (8) du Mexique de taille médioore:

(1) Callid. obscurum, Fab: Syst. El. HL, p. 333 (Phac. lengitinosus, Newmu loc. cit. p. 7; Hesper.obscurus, Blanch. Voy.au pôle sud; Entomi:p. 271, pl:17% f. 13); type du genre; commun dans la Tasmanie. P, personatus, Erichs, Archiv, 1842, I, p. 221 (Callid. flavomaculatum, Blanch, loc. cit, p. 278, pl. 16 Ï. 8); même pays. Callid. Kssingtoni, Hope, Proceed. of the entom, Soc 1841, -p. 49; Port Essington.— P, Mosmanni, Newm: The Zool. 1850; Append: p. CXXIV; Australie mér.— D, ferrugineus, Pascoe, The Journ, of Entom, Il} p.238; elusus, fuscus, distinctus, p, 373; Australie mér.

(2) Syn. Enarnacobes (probablement par suite d'une faute d'impression), Dej: Cat, éd. 3, p. 352.

(8) G: trachyderioides, 3. Thoms. Syst. Cerdmbyé. p. 235 (Z. détticorhis Dej.). Je ne connais pas la seconde espècé (Lécontei) qué Déjean tormprenil dans le genre, Selon M. Chevrolat (The Journ.of Entori: 1, pi: 248) cet itiseolé serait identique avec l'Ælaphidion pulberulehtum de MM, Haldemaü et J, Li Le

HESPÉROPHANIDES. 279

Sa couleur est d’un fauve rougeñtre et sa pubescence d’un gris jau- nâtre plus ou moins foncé et à reflets soyeux. Les mêmes raisons qui obligent de comprendre les Paaconxs dans le groupe actuel sont va lables on ce qui le concerne,

‘ANOPLOMERUS. (Der.) J. Trows. Essai, etc:, p. 249.

Mûles : Palpes courts, les labiaux moins grands que les maxillaires. Tôte finement sillonnée à partir du niveau des yeux, faiblement concave entre les antennes; front court, vertical, Antennes dépas- sant de la moitié de leur longueur le sommet des élytres, à articles 1 médiocre , en cône renversé, 3 beaucoup plus long que 4, celui-ci et les suivants s’allongeant graduellement, mais peu, 44 pas plus long que 10, Prothorax transversal ou non, plus ou moins arrondi et inerme sur les côtés, diversement, mais en général bituberculé ou pluricaréné en dessus. Elytres allongées, subeylindriques, ou apla- nies le long de la suture, brièvement bi-épineuses à leur extrémité, l'épine externe parfois la plus forte. Cuisses antérieures briève- ment, les autres longuement pédonculées à leur base, puis renflées en une massue fusiforme assez forte, les postérieures aussi longues que les élytres ; article des quatre tarses postérieurs plus long que 2-8 réunis. Saillie mésosternale étroite, rétrécie en arrière et en- tière au bout. Saillie prosternale encore moins large, fortement ar- rondie en arrière. Corps allongé, presque glabre en dessus, très- faiblement pubescent en dessous. Fe

Femelles : Elles ne diffèrent des mâles que par leurs antennes dé- passant légèrement l'extrémité des élytres.

Des callosités éburnées apparaissent ici pour la première fois dans le groupe actuel; on en verra plus loin encore plusieurs exemples. À part cela, les AnoPLomerus présentent tous les caractères essentiels des Hespérophanides et doivent prendre place dans leurs rangs.

Ce sont des insectes de l'Amérique du Sud, de taille un peu plus que moyenne, et dont la livrée est constamment d’un fauve plus ou moins clair, fond sur lequel se détachent sur chaque élytre deux ou trois taches éburnées oblongues. Chez toutes les espèces que j'ai vues, tes taches sont divisées par une ou deux côtes longitudinales plus ou Moins saillantes ; les élytres sont densément et assez fortement ponc- tuées, surtout à leur base (1).

Conte, lequel, à son tour, serait le même que le Ceramby® spinicornis de Linné; mais Linné n'a décrit, que je sache, aucun Longicorne de ce nom.

(1) 4. rofuhdicolis (Dej.), Guérin-Ménev, Icon.; ns. texte, p. 224; Brésil, globulivottis, Brésil ; Spinipennis, quadriguttatus, Cayenne; angusticollis, Brésil; Buquet, Ann, d, 1. Soc, entom, 1860, p. 629.

280 LONGICORNES.

GRAMMICOSUM. Bcancu. in Gay, Hist. d. Chile; Zoo!l. V, p. 489 (1).

Mûles : Palpes courts, les maxillaires un peu plus longs que les la- biaux. Tête sillonnée depuis les yeux jusqu’au bas du front ; ses tubercules antennifères déprimés et contigus; front vertical, trans- versal. Antennes hérissées de longs poils fins, sétacées, un peu plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 8 beau- coup plus long que 4, celui-ci et les suivants croissant peu à peu, Yeux assez largement séparés en dessus. Prothorax transversal, presque droit sur les côtés en avant, arrondi en arrière, avec sa base brièvement rétrécie, déprimé et pluri-calleux en dessus. Ecusson largement en triangle curviligne. Elytres allongées, planes sur le disque, parallèles, arrondies en arrière. Pattes médiocres, assez robustes; cuisses peu à peu en massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; tarses de la mème paire assez longs, à article 4 plus grand que 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, parallèle. Saillie prosternale étroite, arquée postérieurement. Corps al- longé, finement pubescent.

Femelles : Antennes de la longueur des élytres. Guisses posté- rieures beaucoup plus courtes que ces dernières.

Je ne connais que l'espèce typique (2) de ce genre propre au Chili. Elle a beaucoup d'analogie avec certains SrromaTIUM (3) par la seulp- ture de ses téguments et sadivrée, mais est plus petite et plus svelte. Sa couleur générale est d’un noir brunâtre en dessus, rougeûtre en dessous, avec deux taches d'un fauve testacé sur les élytres : l’une antérieure, allongée et un peu oblique, l’autre subterminale et ovale. Ces organes sont densément ponctués et ont chacun une côte basilaire fortement abrégée en arrière ; le prothorax est simplement alutacé. Les autres espèces ont une livrée et une sculpture analogues.

(1) Le genre a été mentionné pour la première fois, mais non caractérisé, par M. Blanchard, in d’Orb. Voy.; Entom. p. 209.

(2) G. flavofasciatum, Blanch. in d’Orb. loc. cit. pl. 22, f. 3. Aj. G:si- gnaticolle, Bianch. in Gay, loc. oit. p. 491; Col. pl. 29, f. 7, bifasciatum, Philippi, Stettin, entom. Zeit, 1860, p. 251.

MM. L. Fairmaire et Germain (Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, p. 256) ont com pris dans le genre deux espèces (flavonilidum, semipolitum) dont les cuisses sont fortement pédonculées, et une troisième (minutum) très-petite (2 lignes), que M. Blanchard (in Gay, loc. cit. p. 492) n’y avait admis qu’en hésitants Il est très-douteux que ces insectes soient congénères des précédents,

{3} Notamment avec une espèce inédite du Kordofan qui existe dans Ja col- lection de M. le comte Mniszech et dont les élytres sont un peu déprimées et tachetées de fauve.

HESPÉROPHANIDES. 281

ÆSIOTYCHE. Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 370.

Mâle : Palpes peu robustes, les maxillaires du double plus longs que les labiaux; le dernier article de tous assez fortement triangu- laire. Tôte assez saillante, sillonnée des yeux au bas du front, dé- primée et faiblement concave entre les antennes; joues un peu allon- gées. Antennes grêles, villeuses, beaucoup plus longues que le corps, à articles 4 assez allongé, en cône arqué, 4 beaucoup plus court que 3 et que 5, celui-ci et les suivants subégaux. Yeux médiocre- ment séparés en dessus. Prothorax plus long que large, cylindrico- ovalaire, brièvement resserré à sa base, un peu déprimé sur le disque. Elytres allongées, parallèles, planes en dessus, arrondies en arrière avec la suture épineuse. Pattes longues; cuisses graduellement en massue, les postérieures presque aussi longuesque les élytres; jambes grôles ainsi que les tarses, ceux-ci courts, à article 4 plus grand que 2-3 réunis. Saillie mésosternale médiocrement large, échanerée en arrière. Saillie prosternale étroite, arquée postérieurement. Corps allongé, déprimé, villeux en dessous, très-inégal et hérissé de longs poils fins en dessus. Femelle inconnue.

L'analogie entre ce genre et les Grammicosum est {rès-prononcée. Son unique espèce (1) est un peu plus grande que le G. flavofascia- tum, de forme plus allongée, mais a une livrée analogue, sa couleur générale étant d'un brun noirâtre assez brillant, avec une bande jaune régulière, transversae et post-médiane sur les élytres. Ces organes sont très-fortement ponctués, rugueux et ridés, avec une côte longitu- dinale très-apparente sur chacun d'eux ; le prothorax est un peu moins inégal et présente sur son disque deux renflements longitudinaux entre lesquels est un tubercule de la couleur du fond. Cet insecte habite l'Australie méridionale.

ZOODES. Pascoe, Ann. a. Mag. ofnat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 319 ()).

Genre voisin des SrromATIUM qui suivent, et n'en différaut que par les caractères que voici :

Mâle : Tète munie d’un bourrelet intra-antennaire très-saillant , Concave ; ses tubercules antennifères en cône aigu à leur sommet in- terne ; front occupé en partie par une dépression triangulaire subdé- audée; joues plus allongées. Antennes un peu moins longues; leur 1% article très-robuste. Prothorax pourvu en dessus de nodosités

(1) Æ, favosa, Pascoe, loc. cit. pl. 16, £. 3. (2) Syn, Srnowariun ? A. White, Longic, of the Brit. Mus. p. 301.

es 7

982 LONGICORNES,

plus ou moins prononcées, Elytres inermes à leur extrémité, Corps finement pubescent partout:

Femelles : Les taractètes des mâles se sont affaiblis chez elles; leurs bourrelets intra-antennaires sont beaucoup moins saillants et moins fortement épineux, mais plus que chez les Srnomarium de leur sêxe, et le At article de leurs antennes est de grosseur normale; ces organes soht sensiblement plus longs que le corps et très-finement alutacés, La dépression frontale subsiste.

A cétte formule il faut ajouter que ces inséctes présentent constams mérit sut les élytres un dessin étranger aux SrROMATIUM, et qui leur done une physionomie différente.

J'en conhais trois espèces (1), dont une propre à la Malaisie, et deux de Ceylan. Le mâle de la première exagèré à un degré presque mons- trueux le caractèré emprunté à la carène intra-äntennaire. M. A, White à connu l’une dés deux autres et l’a placée, avec doute, dans les Srnomatrün, sous nom de maculalum. C'est sur elle que M. Pascoe a fondé le genre.

STROMATIUN. A. Senv. Ann. d, l, Suc. enlom. 1834, p. 80 (2),

Môle : Palpes courts, égaux; leur dernier article faiblement trian- gulaire, == Tête sillonnée en dessus, munie d’un large bourrelet intra- antennaire déprimé et un peu concave; ses tubercules antennifères brièvement épineux à leur extrémité interne ; front vertical, présen- tant parfois une dépression triangulaire. Antennes finement pu bescentes et hérissées de longs poils fins, de 1/3 au moins plus longues

(1) Z: cornutus. Obscure ferrugineus, sericeo-pubescens, capite prothorate que nigris; hoc lateribus vix tuberculato, disco nodis tribus carinulisque dua- bus prœdilo; elytris minus convexis, testaceis purpureo indutis, singulo fasciis duabus magnis obliquis (altera ante, allera pone medium), fuscis. Mas : Capite majori tubereulis antenniferis validissimis, antepnis articulo crassis= simo, elytris postice gradatim attenuatis. Long. 20-28 mill. Hab. Malasià.

Z. maculatus, Whité, luc. cit. pl. 8, f. 4. Lüteo-testaceus, thorace disco verrucis duabus parvis nigris ; elytris parallelis, margine laterali anguste singu- loque maculis tribus nigris. Long. 16:18 mill. Hab. ins, Taprobanà.

Z. eburioides. Luteo- vel fusco-testaceus, prothoracé disco 5-nodoso; elytris parallelis, singulo maculis duabus (altera baseos postice bifida, altera pone me- dium irreguiari, interdum nigro-pupillata) albidis nigroque limbatis. Long: 20-25 mill. Hab. ins. Taprobanà.

(2) Syo. Sozénormonus, Muls. Col. d. France; Longic. p. 65; dans st: tondé édition de cét oüvrage, M. Mulsaht n’a plus fait mention de ce genrû fondé Sur le 5. utéolor et séparé des Srnélratioit, parce qu'il n'avait pas pl; dit-il, découvrir chez cet insecte les plaques tomenteuses du prothorax, ce qui prouve qu'il avait, à rette, époqué, vu que des fernelles, -— AnIOPALUS pars, Newm. Carciniuw Fab,, Oliv., Falderm:, Ménétr.;.ête.

à L

HESPÉROPHANIDES. 283

que les élytres, à articles 4 médiocre, en cône arqué, 3 notablement plus long que 4, celui-ci et les suivants Egaux. Prothorax transver- sal, convexe, subrectiligne sur les côtés, brièvement rétréci en avant et à sa base, parfois (bdrbatm, umicolor) muni sur chacun de ses flancs d'une grande dépression plane et tomenteuse. Ecusson.en triangle curviligne. Elytres assez convexes, allongéés, parallèles, arrondies en arrière avec la suture brièvement épineuse. Pattes longues; cuisses sublinéaires, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; tarses de la mêmé paire à article 4 égal à 2-3 réunis. Saillle mésosternale assez large, horizontale, échancrée en arrière. Saillie prosternale de largeur variable, tronquée (barbatüm) ou ar- rondie (uncolor) en arrière, parfois (unicolor) munie de deux tuber- cules à sa base. Corps allongé, finement pubescent partout.

Femelles : Antennes dépassant à peine ou n’atteignant pas tout à fait le sommet des élytres. Prothorax sans dépressions latérales tomenteuses:

À. Servillé t'a cotinu que mâle d'une seule espèce (burbatum) de genre, et il à mis au Premier rang dés caractères de ce dertier les dépressions tomenteuses prothorax qui existent chez le mâle ên question. Elles sb tétrouvett chez célui d'ühe autre espèce (umico- lor) de la Fautiëé méditerranéeñne, mais elles paraisséht mariquer chez quelques aütres dés Indes ofentales qui ont Eté publiées, sorte que Sous ce rapport le &enre peut, du moins provisoirement, se diviser en deux sections (1).

Sauf utié d’énitré elles qui habité le pourtour de la Méditerranée et üné dutré le Brésil, ses espèces Sont propres aux Indes oriéntales.

(1) À Prothorax des mâles muni de dépressions tomehteuses : Callid. bar- batuni; Fab Sÿst. El. Il, p. 339/(C. compressum, Fab. ibid. p. 340); tleé de la Réunidn et Mauricé, Java; Moluques. Ç. ünicolor, Oliv. Entom: IV, 70; pi 58, pl. 7, f 4 (Ci strepens, Fab, loc, cit, II, p. 843; Var, Qi pallidumy Zoubk. Bull. Mosc. 1836, p. 336); Europe mér., Algérie, Ces deux insectes dif- férent beaucoup sous le rapport de la livrée ét de la sculpture des téguments. Le premier ést d’un brun noirâtré mat et fortement rugoso-ponctué ayec des ligliés Saillatés sur les élytres, tandis que 18 second est d'uh fauve clair uni- füriie, Iteñient rügueux eh dessus, avec des lighes saillahtes peu distinctes sut 16 élytrés.

B Prothordx dés mâles sans dépréskions tomenteuses : AYhopal. longicorhis, Newm. Thé Entotn. p, 246; Îles Philippines. Mi Newitiäh décrit leg dèux sétés et ne parle pas des dépressions en question chez le mâle, S, asperulum, A. Wüite, Longie, of the Brit, Mus. p: 300; Chine (Hong-Kong). hirtum, L. Fairm, Rev. et Mag. d. Zool. 1850, p. 60; Taïty. alienum, Pascoe, Trans. Ofthe entom, Soc, Ser. à, IV, p. 95; Brésil (Espiritu Santo). Il serait possible que ces espèces, que je ne connais pas, dussent constituer un genre à part.

284 LONGICORNES.

GNATHOLEA. J. Tnows. Essai, etc. p. 375 (1).

Mâles : Palpes assez longs, les maxillaires plus que les labiaux ; le dernier article de tous oblongo-ovalaire, légèrement déprimé. Mandibules aussi longues que la tête, horizontales, très-robustes, cir- conscrivant un grand espace vide, planes en dessous, prolongées supé- rieurement en une forte crête s'arrêtant brusquement avant leur extrémité; celle-ci assez aiguë, Tête peu saillante, grosse, finement sillonnée en dessus, un peu concave entre les antennes; front vertical, court, concave. Antennes beaucoup plus longues que le corps, légè- rement villeuses en dessous, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 3 notablement plus long que 4, celui-ci et les suivants subégaux. Prothorax transversal, eylindrique, arrondi sur les côtés, un peu ré- tréci en arrière, Ecusson en triangle curviligne. Elytres assez convexes, parallèles, arrondies en arrière, avec la suture brièvement épineuse, ou tronquée et bi-épineuse; munies de callosités éburnées. Pattes longues, comprimées; cuisses antérieures en ellipse allon- gée, les autres peu à peu élargies, un peu arquées en dessus; les postérieures de la longueur des élytres; article des tarses plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, échancrée en arrière. Saillie prosternale étroite, très-fortement arquée posté- rieurement. Corps pubescent ou non.

Femelles : Mandibules courtes, prolongées supérieurement en une crête beaucoup moins saillante que chez le mâle. Tète plus petite; front oblique, non concave. Antennes dépassant un peu moins le sommet des élytres.

M. A. White a, le premier, décrit, sous le nom de Hesperophanes sligmatipennis,une espèce de ce genre provenant des îles Philippines: Celle du Camboge (eburifera) sur laquelle M. J: Thomson a fondé le genre, en est extrèmement voisine et n'en diffère peut-être pas. Ces deux insectes sont de la taille du Suomalium unicolor, d'un noir brunâtre et revêtus d'une pubescence grise couchée; leurs élytres arrondies en arrière, avec une petite épine suturale parfois obsolète, sont ornées chacune dans leur milieu de deux linéoles éburnées, courtes et accouplées ; chez l’eburifera, il s'y ajoute une linéole basi- laire de même nature. Une troisième espèce (2), très-distincte des

(1) Syn. Hesrenorwanes (pars), A. White, Longic. of the Brit. Mus. p: 303.

(2) G. subnuda. Rufo-brunnea, antennis, elytris pedibusque fulvis, subtus subtiliter supra vix pubescens ; prothorace nonnibil inæquali densé rugos0 ; ely- tris basi creberrime punctatis postice tenuiter scabris, apice truncatis ac bispi= nosis, singulo maculis duabus gemellatis (altera baseos, allera media), ebur- neis, Long. 20-25 mill. Hab. Malasià. Ex musæo cel. comit, Mniszech.

HESPÉROPHANIDES. 285

deux précédentes et provenant de la Malaisie continentale, existe dans les collectious.

Avec ce genre finissent les Hespérophanides dont le prothorax est inerme latéralement.

CERASPHORUS. A. Senv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1824, p. 10 (1).

Mâle : Palpes et tète des Srromarium qui précèdent, Antennes sétacées, beaucoup plus longues que le corps, longuement et densé-" ment villeuses, surtout en dessous, dans leurs deux tiers basilaires, à articles 4 assez long, en cône renversé, 3 plus long que les suivants, ceux-ci subégaux, un peu déprimés, 8-10 obtusément carénés en des- sus. Prothorax transversal, subglobuleux, muni de quelques faibles nodosités sur le disque, anguleusement arrondi et brièvement tuber- eulé sur les côtés. Elytres médiocrement convexes, parallèles, tron- quées et inermes au bout. Pattes des SrromarTIu», seulement plus robustes et avec les cuisses peu à peu en massue. Saillie mésoster- nale très-large, parallèle, tronquée en arrière,/— Corps robuste, fine- ment et densément pubescent partout. Le surplus comme chez les STROMATIUM.

Femelle : Tubercules anterñnifères non épineux. Antennes un peu plus longues que le corps.

Serville avait divisé ce genre en deux sections, dont la première, composée d’une seule espèce (2), doit naturellement conserver le nom qu'il avait imposé au genre, et que Dejean a changé en celui de CeropoGoN, en réservant le nom de CERASPHORUS au genre suivant.

L'espèce en question est de la taille du Stromatium unicolor, de forme plus robuste et lui ressemble complétement sous le rapport de la livrée qui est d’un fauve clair uniforme sur toutes les parties du corps. Elle est de la côte occidentale d'Afrique et répandue du Sénégal au Gabon. J'en connais deux autres espèces du mème pays, dont une a été décrite par M. Chevrolat (3).

CHION. New. The Entomol. p. 23 (4).

Mâle : Palpes et tète des Srrowarium. Antennes du double au

(1) Syn. Cenorocon, Dej. Cat. éd. 3, p. 253. Conermnocasten, J. Thoms. Essai, ele. p. 234; olim.

(2) C.hirticornis, À. Serv. loc. cit. p. 11 (Cor. gabonicus, J. Thoms. loc, cit. et Archiv, entom. II, p. 160).

(3) Cerop. murinum, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool, 1856, p. 568.

(#) Syn. Cenaseuonus (pars), A. Serv. Ann. d.1. Soc. entom. 1834, p. 11. CEnaupyx Oliv., Drury, ete. Srenoconus Fab,

286 LONGICORNES:

moins plus longues que le corps, pubescentes et brièvement villeuses, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3 notablement plus long que 4, celui-ci et 3-10 égaux, 44 un peu plus long que 40; tous légèrement noueux au bout. Prothorax subtransversal, convexe, fortement ar- rondi et muni d’une fine épine de chaque côté, sans tubercules en dessus. Ecusson en triangle allongé. Elytres peu convexes, al- longées, parallèles, tronquées et bi-6pineuses au bout. Pattes lon- gues; cuisses sublinéaires, les quatre postérieures brièvement bi-6pi- neuses à leur extrémité; article des tarses postérieurs un peu allongé. Saillie mésosternale large, déclive en avant, horizontale en arrière, tronquée au bout, avec ses angles un peu saillants. Saillie prosternale assez étroite, tronquée en arrière, avec son angle inférieur saillant. Corps allongé, revêtu partout d’une fine pubes- cence couchée.

Femelle : Antennes à peine plus longues que le corps, à articles 3-10 légèrement et de moins en moins anguleux à leur sommet in- terne.

L'unique espèce (1) du genre est originaire des Etats-Unis, de grande taille, d’un brun rougeâtre, et tantôt sans taches sur Les ély- tres, tantôt ayant sur chacune de ces dernières et avant leur milieu, une bande oblique testacée; souyent les deux bandes se réunissent et, parfois même envahissent la base de ces organes qui sont densé- ment et très-finement ponetués ainsi que le prothorax.

Serville avait fait du genre la seconde section de ses CERASPHORUS; il diffère de ces derniers par de nombreux caractères, comme on peut le voir.

PANTOMALLUS.

Mles : Palpes courts, les labiaux un peu plus longs que les maxil- laires; le dernier article de tous assez fortement triangulaire. Tête peu saillante; ses tubercules antennifères déprimés, contigus, formant ur bourrelet intra-antennaire très-régulier. Antennes peu robustes, sétacées, longuement villeuses, surtout en dessous, à articles 1 robuste, subeylindrique, 3 égal à 4 ou un peu plus court, les suivants sub= égaux. Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax trans- versal ou non, cylindrique, plus moins arrondi et bi-tubereulé sur les côtés, muni de deux petits tubercules sur le disque. Ecusson en triangle curviigne. Elytres allongées, obliquement tronquées et uni-épineuses au bout, munies de callosités éburnées.— Pattes longues, robustes; cuisses comprimées, sublinéaires ou en ellipse très-allongée, les postérieures aussi longues que les élytres; tarses de la mème paire

(1) Fabricius l’a décrite deux fois: d'abord (Syst. El, 1, p.305) sous 1e nom de Stenocorus garganicus, d’après des exemplaires munis de taches sur los élytres, puis (ibid. p. 311) sous celui de rusticus, d’après des individus sans taches. Le premier de ces noms a, par conséquent, la priorité.

HESPÉROPHANIDES. 287

à article À égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale des Crion. Saillie prosternale fortement arrondie en arrière. Corps allongé, revêtu partout d'une fine et dense pubescence couchée.

Femelles : Antennes dépassant le sommet des élytres du quart en- viron de leur longueur.

Dans toutes les collections elles existent, les espèces de ce genre sont placées parmi les Eguria, dont elles ont complétement le facies. Mais il est impossible de laisser dans les Éburiides, sous peine d'en rendre la définition illusoire, des insectes qui ont les hanches anté- rieures fortement anguleuses, les cavités cotyloïdes intermédiaires ouvertes en dehors, et toutes les cuisses sans aucune trace d'épines à leur extrémité.

Je regarde comme le type du genre une espèce assez commune dans les collections, connue dans celles de Paris sous le nom d’'Eburia villosicornis Chevrolat, que je ne parviens pas à reconnaître dans les auteurs et que je crois inédite (1). J'en ai sous les yeux plusieurs autres qui sont dans le même cas, Toutes sont du Brésil ou du Mexi- que. :

PHYMATIODERUS, BLaneu. in Gaw, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 495 (2).

Mâle : Palpes subégaux; leur dernier article assez fortement trian- gulaire, Tète non saillante, munie entre les antennes d'une faible élévation légèrement concave ou divisée par un sillon; front court, déclive. Antennes finement pubescentes, hérissées de longs poils fins, surtout en dessous, dépassant presque de la moitié de leur lon- gueur le sommet des élytres, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 4 notablement plus court que 3 et que 5, ceux-0i et 6-10 égaux, 44 plus court que 10, déprimé et obtus au bout. Veux assez fortement sé- parés en dessus. Prothorax un peu plus long que large, cylindrique, uni-tuberculeux de chaque côté, muni en dessus de deux à cinq tu- bercules plus ou moïns calleux. Ecusson en triangle curviligne, Elytres peu convexes, subdéprimées sur la suture, allongées, paral- lèles, arrondies et inermes en arrière. Pattes longues; cuisses at- ténuées à leur base, puis peu à peu en massue, les postérieures atteignant le sommet des élytres ; tarses de la mème paire à article

(1) P. villosicornis. Rufescenti-brunneus, capite, antennis prothoraceque oh- scurioribus, griseo-pubescens, impunotatus ; elytro singulo maculis quatuor par- vis (duabus baseos ovalibus, discretis, exteriore majori; totidem mediis, gemel- latis, interna punctiformi, externa lineari) eburneis. Long, 28, 30 millim. Hab. Brasilià (insal. Sancta-Catharina).

(2) M. Blanchard avait antérieurement (in d'Orb. Voy.; Entom. p. 209) men- tionné le genre sans en exposer les caractères. Syn. STENOPEPLUS, Doj. Cat. éd. 3, p. 852.

288 LONGICORNES.

4 un peu plus long que 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, horizontale en arrière, tronquée au bout. Saillie prosternale étroite, fortement arquée postérieurement. Corps allongé, finement pubes- cent, parfois presque glabre sur les élytres.

Femelles : Antennes un peu plus longues que les élytres. Guisses beaucoup plus faibles que celles des mâles.

L'espèce typique (1) est originaire du Chili, mais paraît exister Éga- lement dans quelques parties du Brésil. C’est un insecte de taille assez grande, d'un brun noirâtre plus ou moins varié de fauve, avec les an- tennes, les pattes et les élytres de cette dernière couleur. Ces dernières sont assez brillantes, criblées, sauf à leur extrémité, de gros points enfoncés contigus et transversées par deux bandes brunâtres, com- munes, très-flexueuses et situées : l’une à une assez grande distance de leur base, l’autre immédiatement après leur milieu; le prothorax est muni de deux tubereules sur le disque.

OPADES (2).

Mâle : Palpes courts, subégaux, leur dernier article légèrement triangulaire. Tôte finement sillonnée depuis le vertex jusqu’au bas du front; ses tubercules antennifères contigus, formant un bourrelet régulier; front vertical, muni d’une dépression transversale glabre, Antennes longuement villeuses, sétacées, d'un tiers de leur longueur plus grandes que le corps, à articles 3-10 subégaux, 11 acuminé au bout. Yeux assez largement séparés en dessus. Prothorax aussi long que large, muni d'un petit tubercule de chaque côté et de deux en dessus. Ecusson subquadrangulaire, arrondi aux angles. Ely- tres allongées, déprimées le long de la suture, subparallèles, oblique- ment tronquées et uni-épineuses au bout. Pattes longues; cuisses comprimées, les quatre postérieures sublinéaires, terminées par une assez longue épine ; tarses postérieurs des précédents. Saillie mé- sosternale large, échancrée au bout. Saillie prosternale étroite, tronquée en arrière. Corps allongé, partout densément pubescent.

Femelle : Antennes un peu plus courtes que celles du mâle, avec leur 114: article non atténué et obtus au bout. Elytres plus convexes, à peine déprimées sur la suture.

Genre établi sur la Chlorida costipennis de M. Buquet, insecte de Cayenne auquel l’épaisse pubescence dont il est revêtu, sa forme gé- nérale, sa livrée et ses élytres uni-épineuses à leur extrémité donnent un facies qui n'a absolument rien de commun avec celui des CnLo- rip. La pubescence en question est d'un gris verdâtre avec des raies

(1) P. bizonatus, Blanch. loc. cit. p. 496; Col. pl. 28, f. 11 (Sten. filiformis Dej.). (2) Syn. CuLorina (pars), Buquet in Guér.-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 221:

HESPÉROPHANIDES. 289

longitudinales plus foncées et entières sur les élytres. Comme chez les CHLORIDA, Ces organes sont munis de côtes, mais moins apparentes et abrégées en arrière.

CHLORIDA, A. Senv. Ann. d, l. Soc. entom. 1834, p. 31 (1).

Hâles : Palpes courts, robustes, subégaux ; leur dernier article assez fortement triangulaire. Tête assez fortement concave et finement sillonnée entre ses tubercules antennifères; ceux-ci subépineux au bout; front vertical, limité en bas par une dépression transversale. Antennes hérissées de quelques longs poils fins, beaucoup plus longues que le corps, à articles 1 assez long, en cône renversé, 3 notablement plus long que 4, muni à son sommet d'une dépression porifère oblon- gue, 4-10 subégaux, parcourus par deux sillons complets de mème nature, légèrement anguleux à leur sommet externe, 11 pas plus long que 10. Prothorax transversal, cylindrique, bi-tubereulé de chaque côté (le tubexcule antérieur petit) et le plus souvent en dessus.— Ecus- son arrondi en arrière. Elytres peu convexes, allongées, parallèles, tronquées et bi-épineuses au bout, munies chacune de deux à quatre côtes saillantes.— Pattes longues; cuisses sublinéaires, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; toutes ou les quatre postérieures bidentées au bout; jambes comprimées ; 4% article des tarses posté- rieurs égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, verticale et concave en avant, horizontale en arrière et divisée en deux lobes di- vergents. Saillie prosternale assez étroite, plane, souvent bifide au bout, tronquée en arrière. Corps allongé, glabre, avec la poitrine faiblement pubescente.

l'emelles : Pareilles aux mâles, si ce n’est que leurs antennes sont un peu plus courtes.

Genre très-distinct et remarquable par la livrée de ses espèces (2). Toutes ont les élytres d'un vert mat tantôt pur, tantôt plus pâle, et celte couleur est limitée latéralement ou de tous côtés par une bande d'un jaune plus ou moins vif, mate également et qui n’envahit pas tout à fait le bord latéral, Ces organes sont finement alutacés et leurs côtes se réunissent à leur extrémité en arrière. La sculpture et la li-

() Syn. Terracanrua, Hope, Trans. of the Zool. Soc. I, p. 107. CEramnyx Liuné, Oliv. Srexoconus Fab.

(2) Cer. festivus, Linné, Syst. nat. Il, p. 623 (Sten. id. Fab.; Cer. sulcatus Ov); Brésil; type du genre et commun dans les collections, C. costeta, Serv. loc. cit. p. 32; Brésil. {ransversalis, Colombie; Buquet in Guér.-Ménev. Icon.; ns. texte, p. 221. cincla, Guér.-Ménev. Rev. Zool. 1844, p. 259; Mexique, denticulata, Buquet, Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 623; Cayenne, Gurla, 3. Thoms. Archiv. entom. I, p.288; Cayenne. parvula, J. Thoms. Essai, etc, p, 243 ; Guyane intér.

Coléoptères. Tome VII. 19

290 LONGICORNES.

vrée du prothorax varient. Le dessous du corps, la tête et les anten- nes en partie sont d’un fauve rougeâtre ou d’un beau jaune. Le genre est propre à l'Amérique et répandu depuis le Brésil méridional jus- qu'au Mexique.

2 Note.

Suivant M. J. L. Le Conte, le genre suivant appartient au même groupe que les Esuria et les Ecapmiron. Dans la méthode que je suis, l'absence de callosités: éburnées et celles d’épines aux antennes ren- dent peu probable qu’il doive rentrer dans les Éburiides ou les Éla- phidionides. Sa place dès lors serait plutôt dans le groupe actuel.

: BROTHYLUS. J. L. Le Conre, Proceed. of the Acad. of Philad. XI, p. 80.

Palpes courts, comprimés. Mandibules aiguës au bout. Yeux fortement granulés. Antennes simples, à article 4 presque du double plus long que les suivants. Prothorax arrondi et muni sur les côtés d'une épine aiguë, bi-calleux sur le disque. Elytres conjointement arrondies à leur extrémité. Pattes médiocres; cuisses non en mas- sue ; 4e article des tarses postérieurs égal à 2-3 réunis.

L'espèce typique (gemmulatus) est originaire de la Californie, de grande taille et paraît avoir la livrée de l'Hesperophanes nebulosus, avec des callosités pustuleuses sur les élytres encore plus prononcées, Depuis, M. J. L. Le Conte en a décrit une seconde plus grande de l’'Orégon (1).

Groupe IX. Éburiides.

Languette membraneuse, bilobée ou échancrée. Palpes courts, les maxillaires en général plus longs que les labiaux ; le dernier article de tous en triangle allongé. Mandibules courtes, arquées et aiguës au bout. Tète médiocrement saillante ; ses tubercules antennifères fortement échancrés; joues courtes. Antennes plus ou moins hé- rissées de poils fins, sétacées, inermes, plus longues que le corps dans les deux sexes, très-allongées chez les mâles. Yeux grands, forte- ment granulés, très-échancrés ; leur lobe inférieur dépassant les tu- bereules antennifères en avant. Prothorax le plus souvent épineux sur les côtés et bituberculé en dessus. Ecusson médiocre. Elytres allongées, débordant le prothorax à leur base, épineuses à leur extré- mité, munies (Sryzicers excepté) de callosités éburnées. Pattes lon- gues; hanches antérieures globuleuses , leurs cavités cotyloïdes ou- vertes en arrière; celles des intermédiaires fermées en dehors.

(1) B. conspersus, J. L. Le Conte, ibid. p. 285; dans cette espèce, les épines latérales du prothorax sont presque obsolètes.

ÉBURIIDES. 291

Saillie mésosternale recourbée en arrière, rarement verticale en ayant,

tès-souvent échancrée au bout. Saillie prosternale jamais très- étroite. Corps allongé.

Ce groupe ne diffère essentiellement des Hespérophanides que par la forme globuleuse des hanches antérieures et la fermeture en dehors des cavités cotyloïdes intermédiaires, à quoi s'ajoutent, comme carac- tères secondaires, la présence presque constante d’épines au sommet des élytres et des cuisses, et celle de callosités éburnées sur les élytres.

La plupart de ces insectes sont de grande taille et aucun d’entre eux

n'est petit. Les sept genres suivants qu’ils constituent sont exclusive- ment propres à l'Amérique.

I. Elytres sans callosités éburnées : Slyliceps. I, munies de a Art. 3-4 des antennes non sillonnés en dessus. Antennes à art, 3 plus long que 4. Tubercules antennifères subépineux au bout : Drymo. ce - inermes Antennes des Go deux fois au moins plus longues que le corps : Eburia. -- des © de moitié au maximum plus longues que le corps : Dissacanthus. bb Antennes à art. 3-10 subégaux : Erosida. aa Art. 3-4 des antennes sillonnés en dessus. Callosités des élytres géminées : Eburodacrys. À —— simples : Oncoptera.

STYLICEPS.

Mâle : Tète munie entre les yeux d’un tubercule subcylindrique, en dessous de deux forts bourrelets transversaux, assez concave entre ses tubercules antennifères; ceux-ci subépineux au bout ; front dé- dlive. Antennes plus de deux fois aussi longues que le corps, den- sément villeuses en dessous, à articles 4 en cône renversé, médiocre, 4 plus court que 8 et que 5, ceux-ci et 6-10 subégaux, 11 du double plus long que 10, aigu au bout. Prothorax subtransversal, subcy- lindrique, muni d'un double bourrelet en avant, d'un sillon flexueux en avant de sa base, et de deux courtes épines latéralement, couvert en dessus et sur les côtés de fortes nodosités confluentes, avec deux tubercules discoïdaux. Ecusson arrondi en arrière. Elytres allon- gées, assez convexes, déprimées sur la suture, peu à peu rétrécies en anière, avec le sommet de chacune rétréci et fortement üuni-épineux, Sans callosités éburnées. Pattes des EpurrA, avec les quatre cuisses postérieures terminées par une longue épine. Saillie mésosternale large, verticale en avant, horizontale en arrière, bilobée à son extré-

292 LONGICORNES.

mité. Saillie prosternale plus étroite, tronquée et tuberculeuse postérieurement. Corps revêtu d'une fine pubescence à reflets soyeux. Femelle inconnue.

Genre ayant pour type un bel insecte (1) paraissant, au premier coup-d'œil, congénère de l’Opades costipennis du groupe précédent, mais qui appartient à celui-ci par la forme de ses hanches antérieures et celle des cavités cotyloïdes intermédiaires. C'est de tous les Ébu- riides le seul dont les élytres soient dépourvues de callosités éburnées. 11 fait évidemment le passage entre eux et les Hespérophanides.

DRYMO. 3. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 242 (2).

Mômes caractères que les EsuriA qui suivent, sauf les différences suivantes :

Mâle : Tôte assez fortement concave entre ses tubercules antenni- fères ; ceux-ci subépineux au bout. Antennes plus longues, leur 4 article très-gros, scabre, le 11° deux fois au moins plus grand que le 40°. Prothorax subtransversal, fortement arrondi et-inerme sur les côtés. Elytres aplanies sur le disque.— Pattes grèles; cuisses li- néaires, cylindriques; les quatre postérieures longuement bi-épineuses au bout.

Femelle : M. J. Thomson ne l’a pas connue. Son caractère le plus singulier réside dans le prothorax qui est plus allongé, cylindrique et épineux latéralement. Pour le surplus, elle diffère de son mâle comme les EpuriA femelles des leurs.

L'espèce (3) typique du genre est de Cuba, de grande taille, et ornée sur chaque élytre de deux petites taches éburnées, ovales et géminées, l’une basilaire, l'autre médiane. La ‘pubescence qui la revêt en entier est grise et dense; le prothorax est muni sur son disque de deux petits tubercules noirs et sa sculpture, assez singu- lière, consiste en une sorte de réseau superficiel.

Le genre Ereurno de M. J. Thomson, fondé sur une autre espèce de Cuba (4), ne me paraît pas suffisamment distinct de celui-ci. Il n’en diffère essentiellement qu'en ce que les antennes sont encore plus

(1) S. sericans, Lœte fulvo-rufus, vix nitidus, prothoracis tuberculis disci, elytrorum apice summo femorumque spinis apicalibus nigris; pectore, abdo- miae elytroque singulo vittis duabus longitudinalibus, aureo-sericeis. Long. 25 millim. Hab. Cayennû (Maroni). Coll. de M. A. Deyrolle.

(2) Syn. Eceurno, J. Thoms. ibid. p.242, Egunia Jacquel.-Duv. Cos- LEBURIA Chevrol.

(3) Cœl. pulverea, Chevrol. Ann, d. 1. Soc, entom. 1862, p. 266.

(4) Æ. consobrina, Jacq.-Duv. in Ramon de la Sagra, Hist. fisic. etc. d. Cuba; Entom. p. 265, pl, 10, f. 6.

ÉBURIIDES. 293

longues avec leur 1% article excavé en dessus à sa base, et que les épines internes des quatre cuisses postérieures sont presque nulles. M. J. Thomson signale en outre la plus grande longueur des palpes et la tête plus acuminée en avant, mais ce double caractère est peu prononcé.

EBURIA. A. Senv. Ann, d. !, Soc, entom. 1834, p. 8 (1).

Mâle : Tète peu saillante, sillonnée en dessus, munie entre les an- tennes d’un bourrelet faible, plan ou un peu concave; front vertical, court, limité en bas par un sillon arqué en général bien distinct. Antennes finement pubescentes et villeuses, au moins du double plus longues que le corps, à articles 4 robuste, parallèle ou en cône arqué, 3 plus long que 4, celui-ci et 5-10 subégaux, 11 de grandeur variable, aigu au bout. Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax transversal ou non, convexe, épineux latéralement, diversement sculpté en dessus, mais jamais transversalement rugueux, muni en général de deux tubercules sur le disque. Ecusson en triangle cur- viligne, tomenteux. Elytres plus ou moins, en général peu con- vexes, allongées, parallèles, tronquées et bi-épineuses à leur extré- mité. Pattes graduellement allongées, plus ou moins robustes ; cuisses sublinéaires, comprimées, les postérieures atteignant au moins le sommet des élytres, le dépassant souvent, épineuses à leur extrémité ainsi que les intermédiaires, les épines parfois obsolètes; 1°° article des tarses postérieurs à peine égal à 2-3 réunis. Saillie mésoster- nale assez large, horizontale en arrière, échancrée au bout. Saillie prosternale fortement arquée, souvent verticale en arrière. Corps allongé, pubescent partout.

Femelles : Antennes dépassant les élytres du quart au moins de leur longueur, à articles 4 plus faible, 11 pas plus long que 10.

Ces insectes sont, avec les Drymo, les seuls de l’ancien genre EBURIA qui soient plus ou moins pubescents sur le corps entier, et ce carac- tère, réuni à la sculpture du prothorax, les distingue immédiate- ment des trois genres suivants. Les teches éburnées de leurs élytres sont constamment linéaires, mais diversement allongées.

Les espèces sur lesquelles M. J. Thomson a fondé son genre COELE- BURIA, me paraissent former simplement une section particulière dans celui-ci qui en compterait par conséquent deux :

Les Egurta proprement dites, dont les antennes ont le article non sillonné en dessus, le 41° pas beaucoup ou même pas plus long

(1) Syn. Coeur, J. Thoms. Essai, ete. p. 237. TyLosracmus, Kirby, An Introd. to Entom. IV, p. 266. Cenameyx Linné, Drury, Oliv., Latr, Srexoconus Fab., Schœænh., Say.

294 LONGICORNES.

que le 406, et les cuisses postérieures atteignant au plus sommet des élytres (1).

Les CoëresurrA ont, au contraire, le Atarticle des antennes plus moins canaliculé en dessus, le 11° notablement plus long que le 406, et, chez leurs mâles, les cuisses postérieures dépassent un peu le sommet des élytres (2).

Le genre est répandu dans toutes les parties chaudes et tempérées de l'Amérique; outre les espèces décrites, il en existe un grand nombre de nouvelles dans les collections, La plupart sont grandes, les autres au moins de taille moyenne (3).

(1) N'ayant vu qu'une partie des Epuria décrites dans les auteurs, et la sy- nonymie de plusieurs étant assez embrouillée, je me borne, pour cette section et la suivante, à citer les espèces indiquées par M. J. Thomson, comme devant y rentrer. Il partage celle-ci en deux divisions.

A Cuisses intermédiaires et postérieures bi-épineuses à leur extrémité : Cer, quadrimaculatus, Linné, Syst. nat. IT, p. 627 (£. pedestris ? À. White, Longic. of the Brit. Mus. p.88); Antilles. Stern. quadrigeminatus, Say, Journ, of the Acad. of Philad. V, p. 275; Etats-Unis.

B Cuisses intermédiaires et postérieures inérmes subinermes à leur extré- mité : £. morosa, Servil. loc. cit. p. 10 ; Brésil,

(2) Cer. quadrinotatus, Latr. in Humb. Observ. d. Zool. I, p. 165, pl. 16, f. 9 (E. speciosa, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. pl. 22, f. 5); Pérou, Bolivia, E. stigmatica, Chevrol. Col. d. Mexiq. cent. I; Mexique. £. proletaria, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 140; Pérou. Cœl. semipubescens, J. Thoms. Essai, etc. p. 238; Venezuela, Toutes ces espèces ont, à ma connaissance, les quatre cuisses postérieures bi-épireuses au bout.

(3) Aux espèces citées dans les deux notes précédentes, aj. Esp. de l'Amér. du Sud et des Antilles : Sen. G-maculatus, Fab. Syst. EL. If, p. 307; Brésil. Cer. didymus, Brésil; stigma, Cuba, Mexique ; Oliv. Entom. IV, 67, p. 125 et 126. E. virgo, puella, Newm. ia Charlesw. Mag. of nat. Hist. IV, p. 196; Brésil. Sten. pilosus, Erichs. Nov. Act. Acad. nat. Curios. XVI, Supl. I, p. 267, pl. 39, f. 7; Pérou, E. vittata, Blanch. in d’Orb. Voy.; Eutom. p. 128, pl. 21, f. 6; Bolivia. E. perspicilaris, Erichs. in Schomb. Guyana, I, p. 576; Guyane anglaiso. E. poslica, À. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 89; Jamaïque. £, friocellata, Stæl, Bullet. d. lAcad. de Stockh. XIV, p. 63; Venezuela. Æ. sericea, Sallé, Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, p. 271; Haïty. Æ. amabilis, Bohem. Voy. de l'Eugén.; Col. p. 150; îles Gal- lapagos. Esp. de l’Amér. du Nord : Æ. distincta, Haldem. Proceed..of the Acad. of Philad. HI, p. 150; Etats-Unis. mutica, J. L. Le Conte, ibid. VI, p. 233; Mexique. Haldemanni, J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Phi jad, Ser. 2, IE, p. 102; Texas. manca, J. L. Le Conte, ibid. IV, p. 23; même pays. seænotala, Bohem. loc. cit. p. 150; Californie. rufobrunneu, B. Perroud, Mélang. entom. II, p. 47; Guatimala.

Il est très-probable que parmi ces espèces, plusieurs sont des EBURODACRYS, ou que quelques-unes doivent former des genres nouveaux.

Les deux espèces suivantes sont rapportées avec doute, par les auteurs qui les ont publiées, aux EsunrA prises dans leur acception primitive: £, thoracia,

ÉBURIIDES, 295

DISSACANTHUS, Horr, Trans. of the Zool. Soc. I, p. 107 (1).

J'hésite à adopter ce genre très-voisin des Egurra dont il ne se distingue que par les faibles caractères que voici :

Antennes des mâles dépassant le sommet des élytres seulement du tiers ou de la moitié de leur longueur, celles des femelles ne le fai- sant que peu; leur article relativement grêle, en cône un peu arqué, non canaliculé en dessus, le 11° pas plus long que le 10e dans les deux sexes. Veux plus rapprochés en dessus. article des tarses postérieurs plus allongé. Corps presque glabre en dessus.

Les espèces typiques (2) ont le prothorax légèrement ridé transver- salement, peu ou non épineux sur les côtés, muni sur le disque de deux tubercules presque obsolètes, et orné de taches formées par des poils couchés d’un blanc soyeux. Il en existe quelquefois (10-macu- lata) de pareilles sur les élytres qui sont assez fortement ponctuées dans les deux tiers de leur longueur et munies des taches éburnées ordinaires. Le sommet des quatre cuisses postérieures est constam- ment bi-épineux. Le genre paraît être plus particulièrement propre aux Antilles.

EROSIDA.

J. Tuows. Essai, etc. p. 242.

Mâles : Tête non sillonnée en dessus, presque plane entre les an- tennes. Celles-ci au moins du double plus longues que le corps (3),

A. White, loc, cit. p. 92; Brésil. Ulkei, Bland, Proceed. of the entom. Soc. of Philad. 1, p. 270; Californie.

(1) M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 240) écrit DissacanrHA, mais Hope a constamment donné la désinence masculine à ce nom. Il est probable que pour lui le genre était l’équivalent des Esuria telles que les comprenait Ser- ville. Sa synonymie est la même que celle du genre précédent.

(2) Sten. quadrimaculatus, Fab. Syst. EL. II, p. 308 (Ebur. octomaculata, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 265); Guadeloupe, Cuba, Jamaïque, ete. Sten. decemmaculatus, Fab. ibid. p. 310 (S. quinquemaculatus, Fab. ibid. p. 308); mêmes pays.

Les espèces suivantes citées par M. J, Thomson (loc. cit.) comme congénères des deux précédentes, s’en éloignent par leurs téguments plus ou moins pu- bescents en dessus, et leur facies; leur habitat est le même : Ebur. tetrastalacta, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 89; Jamaïque. E. Duvalii, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom, 1862, p. 266 (£. stigma, Jacquel.-Duval in Ramon de la Sagra, Hist.fis. etc. d. Cuba; Entom. p. 265). Ces insectes me paraissent mieux à leur place parmi les EBunia.

(3) Chez une espèce inédite, de Colombie, qui fait partie de ma collection, elles ont près de trois fois et demie la longueur du corps,

296 LONGICORNES.

très-grêles, capillaires à leur extrémité, à articles 1 court, assez ro- buste, en cône renversé, légèrement excavé à sa base en dessous, 3-10 subégaux, 11 plus long que ce dernier, mais pas beaucoup. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax allongé, rétréci à ses deux extrémités, arrondi dans son milieu et épineux latérale- ment, finement rugueux et transversalement ridé en dessus, Ély- tres allongées, déprimées, tronquées et faiblement ou à peine bi-pi- neuses au bout. Cuisses antérieures brièvement pédonculées à leur base, puis renflées en une massue ovoïde, les autres graduellement épaissies; les postérieures dépassant l'abdomen, fortement uni-6pi= neuses au bout ainsi que les intermédiaires. Corps glabre, à peine visiblement pubescent sur la poitrine.

Femelles : Antennes dépassant du tiers de leur longueur le sommet des élytres. Cuisses postérieures pas plus longues que ces der- nières.

Ces insectes sont voisins, par leur facies, des Epuropacrvs qui suivent ; ils en ont les téguments glabres, le prothorax, les pattes an- térieures, la forte épine des quatre cuisses postérieures, mais s'en distinguent par l'absence de bourrelet intra-antennaire, la longueur ainsi que l'extrême gracilité des antennes et l'absence de sillon sur leurs et articles.

M. J. Thomson donne pour type au genre, une espèce (1) du Brésil décrite par M. Blanchard. Elle est de taille médiocre pour le groupe actuel, d’un jaune ferrugineux brillant et chacune de ses élytres est ornée de deux longues lignes éburnées séparées par une bande noire plus large qu'elles. J'en connais deux autres espèces de Colombie qui ont une livrée analogue.

EBURODACRYS. (Bcancn.) 3. Tuows. Essai, etc. p. 288 (2).

Mâles : Tête munie entre les antennes d’un bourrelet plus ou moins saillant et divisé par un sillon longitudinal. Antennes de moitié au moins plus longues que le corps, à artièles 1 médiocre, sillonné en dessus ou plus ou moins impressionné à sa base, 2 notablement plus long que 4, tous deux sillonnés en dessus, celui-ci et 5-10 gra- duellement plus longs, 11 beaucoup plus grand que 10, Prothorax au moins aussi long que large, resserré à ses deux extrémités, bisinué à sa base, arrondi dans son milieu et épineux latéralement, rugueux

(1) Ebur. gratiosa, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 208, pl. 20, f. 8. Le Slenocorus lineola de Fabricius (Syst. EL. IE, p. 310), si c’est bien lui que j'ai sous les yeux, appartient également au genre ; M. A. White (Longic. of the Brit, Mus. p. 91) l'aurait alors placé à tort parmi les Esuna.

(2) Syn. Eeuria Blanch., Chevrol.

ÉBURIIDES, 297

et onduleusement ridé en dessus, avec deux tubercules sur le disque. Elytres peu convexes ou déprimées, allongées, parallèles, tron- quées et bi-épineuses au bout ; l’épine externe très-forte, la suturale parfois obsolète. Cuisses antérieures brièvement pédonculées à leur base, puis fortement renflées, les quatre autres graduellement en massue ; les postérieures un peu plus longues que les élytres, munies, ainsi que les intermédiaires, d’une seule épine (l'interne) très-longue. Saillie prosternale assez souvent un peu tuberculeuse. Corps allongé, très-souvent étroit et svelte, glabre en dessus, finement pu- bescent sur la poitrine et parfois sur l'abdomen.

Femelles : Antennes dépassant d’un quart ou d'un tiers de leur longueur le sommet des élytres, à article 44 pas plus long que 10. Cuisses postérieures plus courtes que les élytres ou dépassant légè- rement leur extrémité.

M. A. White (1) a, le premier, mentionné ce genre créé par M. Blanchard, mais nulle part cité par lui; les caractères en ont été exposés par M. J. Thomson. Il est au moins, d’après les collections, aussi riche que les EBurt4, mais ses espèces (2) sont généralement plus petites que ces dernières et s’en distinguent aisément, ne fut-ce que par le sillon qui parcourt les articles 3-4 de leurs untennes et la forme de leurs cuisses antérieures. Toutes ont sur les élytres des ta- ches ou des lignes éburnées se détachant sur un fond d'un fauve clair ou testacé plus ou moins brillant.

ONCOPTERA.

Femelle : Tète sillonnée entre ses tubercules antennifères ; ceux-ci déprimés, contigus, presque nuls ; front très-court. Antennes héris- sées de quelques longs poils fins en dessous, un peu moins longues que les élytres, à articles 1 en cône arqué, 3 notablement plus long que les suivants, sillonné en dessus ainsi que 4-6, ceux-ci et 7 sub- égaux, 8-11 plus courts. Yeux fortement séparés en dessus. Pro- thorax aussi long que large, subcylindrique, brièvement épineux sur les côtés, bituberculé sur le disque. Écusson en triangle curviligne. Élytres médiocrement et régulièrement convexes, parallèles, tron- quées et munies d'une épine exterre à leur extrémité. Pattes des Epurta, avec les quatre cuisses postérieures uni-Cpineuses à leur ex- témité. Saillie mésosternale large, déclive, tronquée et entière au bout. Saillie prosternale de moitié plus étroite, très-plane, tron-

(1) Longic. of the Brit. Mus. p. 93.

(2) M. A. White (loc. ci.) en mentionne 7 esp., dont il faut retrancher le G-maculata qui est un Cocconenus ; ce sont: Æ. longilineata, mancula, puncti- Pennis , dubitata , subaffinis, megaspilota, toutes de l'Amérique du Sud. Ai. Ebur. formosa, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 208, pl. 21, f. 7; Bo- livia, £. havanensis, Chevrol, Ann, d. 1. Soc. entom. 1862, p. 267; Cuba.

298 LONGICORNES.

quée postérieurement. Corps très-finement pubescent en dessous, glabre en dessus.

L'espèce (1) sur laquelle ce genre est établi ne ressemble à aucune | des Éburiides connues jusqu'ici. C’est à la fois la plus petite de toutes et la seule dont les callosités éburnées des élytres ne soient pas gé- minées, sans parler de sa livrée qui lui est propre.

GRouPE X. Phoracanthides,

Languette membraneuse, échancrée ou bilobée. Palpes de lon- gueur relative variable; leur. dernier article triangulaire (CorbyLo- MERA excepté). Mandibules courtes, arquées et aiguës au bout, Tête en général peu saillante; ses tubercules antennifères déprimés et échancrés; ses joues très-courtes. Antennes plus ou moins vil- leuses en dessous, sétacées, beaucoup plus longues que le corps chez les mâles (2); quelques-uns de leurs articles épineux en dehors, Yeux grands, fortement échancrés; leur lobe inférieur débordant en avant les tubercules antennifères. Prothorax très-souvent muni en dessus de nodosités, de callosités ou de tubercules. Elytres débor- dant en avant la base du prothorax. Pattes longues ; hanches an- térieures globuleuses ; leurs cavités cotyloïdes médiocrement ouvertes, très-rarement (NypHAsrA, CorDYLOMERA) fermées en arrière ; celles des intermédiaires closes en dehors. Saillie mésosternale plus ou moins large, rarement verticale en avant. Saillie prosternale jamais très- étroite. Corps plus ou moins allongé.

On a déjà vu précédemment quelques genres (par ex. HammarI- CHERUS, PHACODES, GNAPHALODES) dont les antennes sont épineuses, mais qui appartiennent à des groupes les cavités cotyloïdes inter- médiaires sont ouvertes en dehors et qui, dès-lors, ne peuvent prendre place dans celui-ci ces cavités sont fermées. Les épines en ques- tion ne font ici jamais complétement défaut. On les retrouvera dans le groupe suivant des Sphérionides, mais associées à d’autres carac- tères étrangers aux Phoracanthides.

Ces insectes varient beaucoup sous le rapport de la taille et de la livrée. Sauf un seul (NypHasia) qui est propre aux Indes orientales, et un autre (CorpyLomera) de la côte occidentale d'Afrique, les treize

(1) O. vidua. Atra, opaca, capite parlim femorumque basi sanguineis; pro- thorace subtiliter rugoso; elytris minute coriaceis, singulo maculis tribus parvis simplicibus (12 baseos, 34 longe ante apicem oblongis, 22 media ovali) eburneis. Long. 14 millim. Hab. Montevideo.

(2) Sauf chez les Omon elles sont beaucoup plus courtes que lui dans les deux sexes. Le mème genre fait une exception à un autre point de vue; le lobe inférieur de ses yeux ne déborde pas en avant les tubercules antennifères, mais arrive seulement au niveau de leur bord antérieur,

PHORACANTHIDES. 299

genres qu'ils constituent sont répartis entre l'Australie et l’Amé= rique. à

L. Cuisses linéaires ou peu à peu en massue. a Elytres uniformément ponctuées ou rugueuses. b Lobe inférieur des yeux ne débordant pas en avant les {u= bercules antennifères : Orion.

bb débordant fortement les tubercules antennifères.

c Saillie prosternale tronquée en arrière, la mésosternale ver- ticale en avant.

Les quatre cuisses postér, et les élytres épineuses au bout : Zlaphidion.

_ inermes au bout : Centrocerum. ce Saillie prosternale arquée en arrière, la mésosternale dé- clive en avant (1) : Hypermallus. Move -

aa Elytres criblées de gros points à leur base, lisses ou fine- ment ponctuées en arrière.

d Prothorax épineux latéralement. Pattes de longueur relative normale : Phoracañtha, antér. courtes, les autres très-longues : Xypeta. dd Prothorax inerme ou obtusément noueux sur les côtés. Jambes antérieures arquées : Epithora. == = droites : Atesta, Il. Cuisses fortement pédonculées à leur base. e Ecusson au plus médiocre. f Elytres munies de callosités éburnées.

Elytres fortement ponctées à leur base, lisses en ar rière : Coplocercus.

finement rugoso-ponctuées partout : Thoris. ff Elytres sans callosités éburnées. Yeux non divisés : Nyphasia. divisés : Skeletodes. ee Ecusson grand, en triangle rectiligne très-aigu au bout: Cordylomera.

ORION. Guén.-MÉnev. Icon.; Ins. p. 229.

Mûles : Palpes courts, subégaux, robustes; leur dernier article assez

(1) Chez une grande espèce inédite des Antilles, l'Elaphidion confusum de Dejean (Cat. éd. 3, p. 392), la sailäé prosternale est tronquée en arrière avec Son angle inférieur saillant, et la saillie mésosternale déclive. Gest une troisième Combinaison de ces deux saillies qui autoriserait à faire de cet insecte un genre à part, Ilest possible qu’elle existe chez quelques autres ELapmipioN des auteurs.

300 LONGICORNES.

fortement triangulaire, surtout aux labiaux. Tête peu saillante, assez concave entre ses tubercules antennifères; ceux-ci transversale- ment sillonnés, subacuminés au bout; front subvertical, limité infé- rieurement par un sillon arqué. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, assez robustes, à articles 1 en cône arqué, 3-40 obconiques, celui-là un peu plus court que 4-5 réunis, épineux, ainsi que 4-7. Yeux assez fortement séparés en dessus; leur lobe infé- rieur ne dépassant pas le condyle des antennes. Prothorax trans- versal, subglobuleux, rugueux et muni en dessus de callosités lisses, et la plupart linéaires, ainsi que d’une petite épine aiguë de chaque côté. Ecusson en triangle curviligne, terminé en pointe aiguë. Elytres médiocrement allongées, très-convexes, parallèles, rétrécies, tronquées et brièvement bi-épineuses en arrière. Pattes longues; cuisses sublintaires, plus courtes que l'abdomen, inermes au bout; jambes subarrondies ; tarses médiocres, à article À un peu allongé, Saillie mésosternale assez large, parallèle, échancrée à son extrémité. Saillie prosternale droite, fortement arquée en arrière. Corps robuste, médiocrement pubescent en dessous, glabre en dessus.

Femelles : Antennes dépassant à peine le milieu des élytres. Prothorax plus fortement rugueux ; ses callosités moins nombreuses et peu apparentes. Corps plus pubescent en dessous.

Ce genre comprend les formes les plus massives du groupe actuel et se compose en ce moment de deux rares espèces (1) répandues depuis la Bolivie dans le nord de la Patagonie. Leur livrée varie du jaune ferrugineux au noir profond et mat; cette dernière couleur, d’après le petit nombre d'exemplaires que j'ai vus, semble être plus particulièrement propre aux femelles. Ces insectes sont de grande taille, et leurs élytres, un peu rugueuses, sont criblées de points en- foncés qui, de la base de ces organes, s'étendent plus ou moins loin en arrière.

ELAPHIDION.

A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. 1834, p. 66 (2).

Mâles : Palpes maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le dernier article de tous triangulaire. Tête peu saillante, plane entre les antennes ; front déclive, tronqué, parfois arrondi inférieurement.

(1) O. patagonus , Guér.-Ménev. loe. cit. (0. Lachesis, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. pl. 22, f. 1; A/ropos, Dej. Cat. éd. 3, p. 352); Patagonie, Tucu- man, Bolivia. brunneus, Guér.-Ménev. loc. cit.; Patagonie; paraît distinct du précédent, dont M. Guérin-Méneviile était disposé à le regarder comme une variété.

(2) Syn. Cveuiorceurus, Hope, Trans. of the Zool. Soc. I, p. 107; genre mentionné dans un simple tableau synoptique et ayant pour type le S/enocorus irroratus Fab, Cenampyx Linné, Oliv. Srenoconus Fab., Say.

PHORACANTHIDES. 301

Antennes beaucoup plus longues que le corps, peu robustes, pu- bescentes, en général peu villeuses, à articles 4 en cône renversé, les suivants noueux au bout, 3 plus long que 4, celui-ci et les suivants subégaux, 3-5 3-7 uni- ou (spinicorne) bi-épineux au bout. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax transversal ou non, arrondi et inerme latéralement, sans sillon transversal ni rétré- cissement à sa base et en avant, un peu déprimé et muni en dessus de plusieurs callosités luisantes, dont une médiane longitudinale. Ecusson assez petit, en triangle curviligne. Elytres médiocrement allongées, peu convexes et plus ou moins déprimées sur le disque, parallèles, un peu rétrécies, tronquées et bi-épineuses à leur extré- mité, l’épine externe la plus longue. Pattes en général médiocres ; cuisses en massue fusiforme ou peu à peu épaissies; les postérieures de la longueur, ou peu s’en faut, des élytres, uni- ou bi-épineuses à leur extrémité, ainsi que les intermédiaires; tarses postérieurs à ar- ticle À au plus égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, plus ou moins verticale en avant, horizontale et parallèle en arrière, échancrée en are à son extrémité. Saillie prosternale plus étroite, tronquée postérieurement, Corps pubescent.

Femelles : Pareilles aux mâles, sauf leurs antennes plus courtes, mais dépassant toujours le sommet des élytres.

Serville, en créant ce genre, lui a donné pour types deux espèces des Antilles, anciennément connues (1), et il n’a pas même signalé que leurs quatre cuisses postérieures étaient épineuses à leur extré- mité. Depuis, on n’a pas remarqué qu'elles présentent dans la forme de leurs saillies mésostérnale et prosternale deux autres caractères qui sont étrangers aux nombreuses espèces qu'on leur à associées et qui, dès lors, ne leur sont pas congénères. [1 en résulte que la presque totalité des ELarmIDoN des auteurs et des collections n’appartieunent pas au genre actuel et doivent en constituer un nouveau. Du moins, je ne connais que deux autres espèces (2) qui puissent, outre les deux mentionnées par Serville, rentrer dans celui-ci. Ces insectes sont de taille moyenne, et leur livrée varie. Ils sont propres à l'Amérique du Nord et aux Antilles.

(1) Cer. irroratus, Linné, Syst. nat. U, p. 633; Oliv. Entom. IV, 67, p. 45, Pl. 21, f, 163; Drury, LL. I, pl. 41, f. 2 (1. tessellatum, ordinatum, Newm. The Entomol. p. 26; indiqués à tort comine du Brésil). Sten. spinicornis, Fab. Syst. EL IL, p. 306; Oliv. loc. cit. pl. 17, f. 130; Drury, loc. cit. pl. 41, f. 4. Tous deux des grandes Antilles et parfois importés aux Etats-Unis.

(2) Sten. bidens, Fab. Syst. EL. II, p. 306, Oliv. loc. cit. pl. 17, £. 125 ; des Grandes Antilles. Sten. mucronatus, Say, Journ. of the Acad. of Philad. HI, P. 427 (El. muricatum Hentz; nebulosum Dej., Guér.-Ménev.); Etats-Unis.

302 LONGICORNES:

CENTROCERUM. (Des.) Cuevroz. Ann. d. l. Soc. entom. 1861, p. 189 (1).

Genre voisin des Ecapnipion dont il ne diffère que par les carac- tères suivants :

Palpes grèles; leur dernier article subeylindrique, tronqué au bout, Antennes à articles 3 longuement, 4-5 brièvement épineux. Prothorax cylindrique. Elytres allongées, parallèles, arrondies et inermes en arrière. Cuisses inermes à leur extrémité. Saillie mésosternale prolongée en une pointe mousse. Corps plus allongé, étroit, assez convexe, pubescent. <#

Il ne comprend qu’une espèce (exornatum Newm.) de Buenos- Ayres, d’un noir brunâtre, avec la base des élytres plus claire; ces organes sont ornés d’une bande transversale, submédiane, blanche, et leur extrémité est de la même couleur. Cette livrée, réunie à la forme générale, donne à cet insecte la plus grande ressemblance avec l'Hypermallus elegans Chevrol. du mème pays.

HYPERMALLUS (2).

Ce genre comprend tous les ELapnipion des auteurs et des collec- tions qui ont les quatre cuisses postérieures inermes au bout, mais, surtout, la saillié mésosternale non verticale en avant, et la saillie prosternale simplement arquée en arrière.

Is sont nombreux, et l'on ne retrouve pas rigoureusement chez eux la forme générale, et les callosités du prothorax mentionnées dans la formule générique des ELAPHIDION, mais à part cela, ils sont con- formes à cette formule. Leurs antennes notamment sont construites d’après le mème type, si ce n’est que leurs articles ne sont jamais, à ma connaissance, bi-épineux au bout; leurs élytres le sont toujours plus ou moins à leur extrémité. Tous sont également américains, mais, pour la plupart, confinés dans l'Amérique du Nord et aux An- tilles (3). Serville n’a mentionné aucun d’entre eux.

(1) Syn. Ecarmipion, Newm. The Entomol. p. 111; A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 103.

(2) Syn. ELarnipion auct. recentior. CErampyx De Geer, Drury.— TuEn- sALUs, Pascoe, The Journ. of Entom. II, p.372.—Srenoconus Fab., Say, Harris. Cazzinium Oliv. Enarnasones Haldem. Il est probable, comme le pag M. J. Thomson (Syst. Cérambyc. p. 235) que le genre Rowazeum de M. À: White (Longic. of the Brit. Mus. p. 309) est le même que celui-ci ct que son unique espèce (operarium, ibid. pl. 6, f£. 9), indiquée avec doute comme des Indes-Orientales, est américaine.

(3) Esp. de l’Amér, du Nord : Cer. pulverulentus, De Geer,Mém. V, p. 118, pl. 14, £. 12 (Cer. atomarius Drury; Sten. marylandicus Fab.; Callid. maryl. Oliv.); type du genre; très-répandu aux Etats-Unis. Sten. rigidus, Says

PHORACANTHIDES, 303

Je ne parviens pas à découvrir aucune différence appréciable entre l'insecte de l'Australie sur lequel M. Pascoe a fondé son genre Tuer- saLus (1) et l'Hyperm. pulverulentus des Etats-Unis. Je ne doute pas que ce soit un exemplaire de cétte espèce qui aura été transporté par quelque navire dans le premier de ces pays.

PHORACANTHA. New. Ann. of nat. Hist. V, 1840, n. 19 (2).

Mâles : Palpes maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le

Journ, g he Acad. of Philad. V, p. 274; Etats-Unis. Sen. pufator, (Peck) Harris, Ans. of Massach. ed. 1, p. 81 (EL. villosum Newm.); Etats-Unis. El. incertum (asperum Haldem.),parallelum, arctum, inerme (truncatumHaldem.), pumilum, Newm. The Entomol. p. 28; Etats-Unis. El. pruinosum, Guér.- Ménev. Icon.; Ins. p. 225; Etats-Unis. El. rufulum (pulverulentum var.?) vicinum, pusillum, Haldem. Trans. of the Amer. Philos. Soc. X, p. 32; Etats- Unis. ÆEnaph. simplicicollis, Haldem. Proceed. of the Acad. of Philad. UE, p. 151; Etats-Unis (Géorgie). El. neglectum, oblitum, rusticum, paralle- lum (nec Newm.), J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, II, p. 12 et 103. mœstum, spurcum, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. VI, p. 442; Texas. validum, Texas; protensum, Sonora; J. L, Le Conte, ibid. X, p. 82. lineare, procerum, 3. L. Le Conte, ibid. XI, p. 80 et 88; Californie. subpubescens, 3. L. Le Conte, ibid. XIV, p. 41; New- Jersey (M. Gerstæcker (Wiegm. Archiv, 1855, II, p. 193) signale deux autres espèces ({æniatum, tenue) comme décrites par M. J.L. Le Conte dans le même ouvrage, VII, p. 16; je ne puis les découvrir nulle part). El. coronatum, Guatimala ; Zæve, Honduras; A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 100 et 102.

Esp. des Antilles : Sten. glabratus (mite Newm.), Fab. Syst. EL. LE, p. 307. Callid. lucidum (Callid. elevatum Schœnh.; El. fucatum Dej.), Oliv. Entom. IV, 70, p. 59, pl. 7, f. 86; Cuba. Callit. cinereum, Oliv. ibid. p. 70, pl. 8, 1.102, El, insulare, Newm. The Entomol. p. 27. El. conspersum, fut- lonium, Newm. ibid. p. 110; Haïty. El. transversum, À. White, Longic. ofthe Brit. Mus. p. 101.— EL. Poyei, Chevrol. Rev. zool. 1838, p. 284; Cuba. El, bituberculatum, albosignatum, tomentosunr, pruinosum, lanatum, sig- nalicolle, guttiventre, Chevrol. Anu. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 258; Cuba.

Esp. de l’Amér. du Sud : El. cerussatum, Buenos-Ayres ; maurum, Brésil; Newm. The Entomol. p. 111. El. elcgans, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. en- tom. 1861, p. 190; Brésil. mér. El. collare, Burmeist. Stettin. entom. Zeit. 1865, p. 166; Buenos-Ayres.

(1) T. bispinus, Pascoe, loc. cit. (Phacodes id., Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser, 3,1, p. 562; olim). L’exemplaire typique, que M. Pascoe a bien Youlu mettre à ma disposition, est un mâle qui surpasse, sous le rapport de ia laille, les plus grands individus mâles de l'Hyperm. pulverulentus que j'aie Vus, mais, à part cette différence insignifiante, tout le reste est mathématique- ment pareil, -

(2) Syn. Drospes, Trypnocarta, Pascoe, Journ. of the Linn, Soe.; Zool. IX, D: 99. Srenoconus Fab,, Donov., Mac-Leay, Kirby, Boisduv, STENOCHORUS Hope, Ceramayx, Oliv, MaLLocERA (pars) Dej.

304 LONGICORNES.

dernier article de tous plus ou moins sécuriforme, souvent impres- sionné en dessus. Tête courte en arrière des yeux, déprimée et à peine concave entre les antennes; front grand, oblique, parallèle, Antennes beaucoup plus longues que le corps, assez robustes, faible- ment hérissées de poils fins, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 3 beaucoup plus long. que 4, noueux au bout et épineux ainsi que 4-6, 4-7 ou 4-8, quelques-uns d’entre eux parfois bi-épineux, 4-11 subégaux, en partie carénés en dessus. Prothorax à peine ou pas plus long que large, déprimé et inégal en dessus, un peu arrondi et finement épineux sur les côtés. Ecusson en triangle curviligne, Elytres médiocrement ou peu convexes, plus ou moins allongées, pa- rallèles, tronquées et bi-épineuses en arrière, notablement plus larges en avant que le prothorax, criblées de fossettes ou de gros points en- foncés, en avant, finement ponctuées ou lisses en arrière. Pattes longues; cuisses peu à peu épaissies ou sublinéaires, les postérieures atteignant ou dépassant un peu le sommet des élytres; jambes sans carène longitudinale; 4% article des tarses postérieurs égal à 2-8 réunis. Saillie mésosternale horizontale en arrière, échancrée au bout. Saillie prosternale étroite, fortement arquée postérieurement, Corps robuste chez la plupart, tinement pubescent en dessous, presque glabre en dessus.

Depuis sa fondation par M. Newman, ce genre remarquable et bien connu est devenu un assemblage assez peu naturel d’espèces qui ne peuvent évidemment pas rester associées ensemble. Il est exposé ici tel que M. Pascoe l’a restreint récemment; j'y ajoute seulement deux des genres que ce savant entomologiste en a séparés et qui ne me paraissent pas reposer sur des caractères suflisants.

Le genre, ainsi que les quatre suivants, est exclusivement propre à l'Australie (1). Ses espèces typiques sont, pour la plupart, de grande

C’est ici le moment de dire un mot du genre Srenoconus déjà cité dans les pages qui précèdent et qui le sera encore souvent par la suite. On sait qu'il à été créé par Geoffroy (ns. d. envir. d. Paris, 11, p. 221), que les anciens au- teurs en ont fait un magasin d’espèces disparates, et que, depuis longtemps, on l’a supprimé de la nomenclature entomokogique , mais à tort, puisqu'on à conservé les anciens genres CErampyx, Lama, etc. Hope (Trans. ofthe Zool. Soc. IL, p. 187) a beaucoup insisié pour qu’on le respectt et lui a donné pour type le Sten. semipunctatus de Fabricius, qui ne vient qu'en huitième ligne parmi les Srenoconus décrits par cet auteur (le 1er est le Desmocerus cyaneus). Au mème moment, M. Newmann prenait cet insecte pour type du genre ac- tuel, en faisant observer que les deux premiers SrENocoRus décrits par Geof- froy sont des Ruacium (R. bifasciatum et inquisitor). C'est dès 1ors à ces der- piers que le nom de Srenocorus doit être appliqué. Malgré les arguments de Hope, le genre PaonacanTua à été, depuis, généralement adopté.

(1) La Phor. imperialis de la Nouvelle-Calédonie, décrite par M. Perroud (Mélang. entom. IV, p. 146, pl. 1, f.5) serait jusqu'ici laseule exception connue; mais cet insecte me parait être étranger au genre actuel et à ceux qui suivent

is | SR

PHORACANTHIDES. 305

taille et très-homogènes sous le rapport de la sculpture des élytres. La livrée de ces organes consiste en taches ou bandes fauves sur un fond noir et vice versà (1).

Je ne vois pas bien en quoi les Drospines de M. Pascoe se distin- guent de ces espèces typiques. Les caractères qui leur sont assignés sont, avec ceux qui précèdent, des antennes déprimées, à articles 3-8 fortement épineux, et des cuisses sublinéaires, avec les jambes et les tarses grêles. On n’en connaît qu’une espèce (2).

Les TRYPHOCHARIA ont des antennes à peine plus longues que le corps chez les mâles et à articles 3-8 bi-épineux au bout (ils le sont également chez quelques PaonacanrmA, par ex. recurva), les élytres plus amples que de coutume, ce qui fait paraitre le prothorax relati- vement plus petit, enfin les cuisses linéaires (3).

XYPETA. Pascor, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 100.

Antennes un peu plus longues que le corps (9 ?), à articles 3-6 hi- épineux au bout, 11 appendiculé. Prothorax subtransversal, denté latéralement. Elytres amples, bi-épineuses en arrière. Pattes grêles, les antérieures courtes, les quatre autres très-longues ; cuisses

(M) Slen. semipunctatus, Fab. Syst. Entom. p. 180 (Cer. id. Oliv.; Sten, inscriptus, Germ., Linn. entom, III, p. 226). P. recurva, Newim. The En-- tomol. p. 4 (Slen. semipunctatus, Boisduv. Faun. d. l'Océan, II, p. 476). Sten. puactatus, Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 470. Sten. longi- pennis, Hope, Trans. of the Zool. Soc. AE, p. 190; Tasmanie. P. fricuspir, Newm. loc. cit. p. 3 (Sen. robustus, Germ. loc. cit. p.225; Phor. impavidc.? Newm. The Zoolog. 1850, p. CXIV). Sten. gigas, Hope, loc. cit. p. 190, pl, 19, f. 5. P. quinariu, Newym. The Entomol. p. 3. P. falluæ, Pascoe, Trans. ofthe entom. Soc. Ser. 3, 1, p. 549. P, flavo-picta, Pascoe, The Journ. of Entom. 11. p. 371. Sfen. trimaculatus, Hope, loc. cit. p. 191, pl. 12, f. &. P. hospila, Pascoe, The Journ. of Entom. II, p. 232. P. senio, Newm. loc. cit, p. 4.

(2) Sten. obscurus, Donov. Ins. of New-Holl.

(3) P. hamata, Newm. The Entomol. p. 3. Sen. Mitchellit, Hope, Tracs, of the Zool, Soc. IH, p.191, pl. 12, f. 8. P. superans, Pascoe, The Journ. oi Enlom. I, p. 357. P. Odewahnii, Pascoe, ibid. IL, p. 231, pl. 4, £.7 9; cette espèce a, par exception, les élytres inermes au bout et, en outre, un facies Particulier, d'après la figure qu’en doune M. Pascoe ; en la laissant seule dans le genre, celui-ci peut-ètre pourrait être conservé,

Outre les espèces mentionnées dans les notes précédentes et celies qui sui= vent, il en existe quelques autres dans les auteurs dont la place ne m'est pas exactement connue : Phor. imbellis, Newm. The Entomol, p. 352. Ste. lalus, assimilis, acanthocerus, tunicatus, Hope, Trans. of the Zool. Soc. LL D. 190, Sq. Phor. gracilis, Perroud, Mélang. entoin. JL, p. 49.

Coléoptères. Tome VIII. 20

306 LONGICORNES,

linéaires, ‘les postérieures dépassant un peu le sommet des élytres. Le surplus comme chez les PHORACANTHA. re

L'espèce typique, décrite primitivement par M. Pascoe, sous le nom de Phoracantha grallaria (1), est de grande taille et remarquable par la longueur démesurée de ses quatre pattes postérieures rela- tivement aux antérieures. A ce titre, le genre paraît suffisamment distinct.

EPITHORA.

Pascog, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 98.

Avec ce genre commencent les PHoracANTHA qui ont la tète plus ou moins allongée en arrière des yeux et le prothorax non épineux latéralement. Il se distingus des suivants par les caractères que voici :

Antennes presque du double plus longues que le corps chez les, d’un tiers environ plus longues que lui chez les @, à articles cylin- driques : 3-7 fortement, 8 brièvement 6pineux. Prothorax allongé, subcylindrique, resserré en avant, rugoso-tuberculeux en dessus et sur les côtés. Élytres planes, allongées, linéaires, densément ponc- tuées sur toute leur surface, bi-épineuses au bout. Jambes anté- rieures recourbées, épaissies à leur extrémité ; cuisses en massue fu- siforme. Corps allongé, étroit.

M. Pascoe n’en mentionne qu’une espèce (2) de grande taille, com- muue dans les collections, variant du brun clair au brun noirâtre et ornée sur les élytres d'une tache fauve, commune, quadrangülaire et médiane. J’en ai sous les yeux une seconde, plus petite, qui, avec une livrée analogue et le caractère essentiel du genre, c’est-à-dire les jambes antérieures arquées, n’a d’épineux (brièvement) que les ar- ticles 3-5 des antennes, et qu’une simple échancrure au sommet de chaque élytre.

ATESTA.

Pasco, Journ. of the Linn. Soc.; Zoo. IX, p. 99 (3).

Je réunis à ce genre les Azcorisis du même auteur, ne trouvant

(1) The Journ. of Entom, Il, p. 231; figurée Journ, of the Linn. Soc. loc. cit: pl. 4, £ 2:

(2) Sien. dorsalis, Mac-Leay in King’s Surv. of the coasts of Austral. II, p.451 (Sten.uniguttatus, Hope, Trans. of the Zool. Soc. IL, p. 193, pl. 12, f: 7; Sten. rhombifer, Hope, ibid. p. 194; Mallocera elongata, Gasteln. Hist. nat. d. Ins. IL, p. 424; Sfen. angustatus? Boisduv. Faun. d. l'Océan. I, p. 475).

Le Sten. rubripes de Hope (Trans. of the Zool. Soc. II, p. 494, pl. 12, f. 4) espèce que ne cite pas M. Pascoe, me paraît appartenir à ce genre. Ses jambes antérieures sont manifestement épaissies et légèrement arquées à leur extré- mité, ses élytres bi- épineuses au bout comme celles du dorsalis.

(3) Syn, Azcorisis, Pascoe, ibid. Goprocenus Hope.

PHORACANTHIDES. 307

entre eux aucune différence essentielle; d’ailleurs les caractères qui leur sont assignés ne sont pas rigoureusement exacts (1).

Ces insectes sont extrêmement voisins des CoprocerÇus qui suivent et n'en diffèrent que par leurs antennes dont les articles 3-4 sont seuls épineux, leurs élytres tronquées au bout, sans saillie externe, et leurs cuisses graduellement en massue. Ainsi conçus, ils peuvent former deux sections correspondant au deux genres ci-dessous de M. Pascoe.

Arssra. Article 3 des antennes fortement épineux, 4 très-briève- ment; toncature postérieure des élytres arrondie en dehors (2).

Azomsis. Articles 3-4:des antennes finement épineux; troncature des élytres rectangulaire (3).

COPTOCERCUS. Horg, Trans. of the Zool. Soc. II, p. 194 (4).

Tête assez saïllante en arrière des yeux. Antennes un peu plus longues que le corps, leurs articles 3-6 épinieux. Prothorax très- allongé, subeylindrique, tubereuleux en dessus et sur les côtés. Elytres médiocrement allongées, peu convexes, parallèles, tronquées au bout avec leur angle externe un peu saillant, Cuisses longue- ment pédonculées à lour base, fortement en massue au bout. Corps allongé, svelte, très-brillant, hérissé de poils fins.

Hope, en publiant les caractères de ce genre, lui a donné expressé- ment pour type le Stenocorus biguttatus de Donovan (5). Au moins un an auparavant, M. Newman avait proposé le nom générique de CALLIRHOE pour le même insecte, mais sans le caractériser. Le nom de Hope, malgré sa postériorité, doit par conséquent être maintenu, ainsi que l’a fait, en dernier lieu, M. J. Thomson (6).

Get insecte est de petite taille pour le groupe actuel, d’un fauve

(1) I ne l’est pas que les élytres soient, comme le dit M. Pascoe, arrondies au bout chez les Aresra; du moins chez deux espèces que j’ai sous les yeux et dont l’une me parait être la balteuta, elles sont manifestement tronquées. Il Comprend parmi les ArLorisis auxquels il assigne des antennes à articles 3-4 brièvement épineux, le Coptocercus unifasciatus de Hope (Trans. of the Zool. Soc. IT, p. 195, pl. 12, f. 6). Or, si la figure qu’en donne Hope est exacte, cet insecte a les articles 3-9 pourvus d’une petite épine.

(2) Phor. bifasciata, Pascoe, Trans. of he entom. Soc. Ser, 3,1, p. 552. P. Angasii, Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 233.

(3) En outre du Coptocercus unifasciatus, M.Pascoe comprend dans ce genre les deux espèces suivantes : Phor. scitulu, discreta, Pascoe, Trans. of the en- tom. Soc, Ser. 3, 1, p. 551.

(4) Syn. Cazumuoz, Newm. The Entomol. p. 3; Pascoe, Perroud. MaLLOcERA«

ej.

(5) Ins. of New-Holl.

(6) Syst. Cerambyc. p. 238.

308 LONGICORNES:

brillant et orné sur les élytres de taches calleuses d'un blanc pur ou juunâtre; la sculpture de ces organes est la même que chez les Pro- Racanrea les plus typiques. Il n’a de congénère authentique qu'une autre espèce publiée par M. Perroud (1).

THORIS, Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 317.

Pas plus que M. Pascoe je ne trouve de caractères sérieux pour dif- férencier ce genre des Coprocercus. Son unique espèce (eburifera) à seulement un facies un peu autre (2) par suite des particularités que voici.

Mâle : Antennes à articles 3-3 très-brièvement épineux. Pro- thorax plus court, ayant, outre ses tubercules discoïdaux, une nodo- sité arrondie de chaque côté. Elytres finement et densément rugo- so-ponctuées à leur base, graduellement plus lisses en arrière.

La femelle, que je n'ai pas vue, à, selon M. Pascoe, les antennes plus courtes que le corps, avec leurs articles, à partir du 4°, d'une brièveté inaccoutumée, tandis que sous ces deux rapports celles dos mâles ne diffèrent pas de celles du genre précédent.

C'est surtout la ponctuation des élytres qui change la physionomie de cet insecte, mais qui autorise à peine à l’isoler des CopTOCERCUS,. Comme celle de ces derniers, sa livrée est d’un fauve brillant; cha- cune de ses élytres est ornée de cinq taches éburnées, lisses et dispo- sées longitudinalement.

NYPHASIA. Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 313.

Femelles : Palpes très-courts, subégaux ; leur dernier article faible- ment triangulaire. Tète peu saillante, munie d’un bourrelet intra- antennaire assez prononcé, plan ou légèrement concave ; front déclive, limité en bas par un sillon rectiligne bien marqué. Antennes peu robustes, un peu plus longues que le corps, non villeuses, à articles À gros, en massue, 3 plus long que 4, mais plus court que 5, celui-ci

(1) Callir. decora, Perroud, Mélang. entom. HE, p. 51. Le Coptoc. 6-ma- culatus de Hope (loc. cit.), sur lequel M. Pascoe se tait, est peut-être une troisième espèce du genre. M. Pascoe (Journ. of the Linn. Soc.; Zuol. IX, p. 130) a compris dans celui-ci les suivantes : Phor. allapsa,Newm. The Ento- mol. p. 4 (Sten. Roei, Hope, Trans. ofthe Zool. Soc. II, p. 194; Sten. rubripes, Boisduv.)— P. aberrans, New. loc. cit. p. 4. —P. polila, pubescens, Pascoc, Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, I, p. 550. pedator, Pascoe, The Journ, of Entom. IL, p. 232.

(2) il. Pascoe exagère en disant qu’il n’y a qu’une très-légère ressemblance entre les deux genres.

PHORACANTHIDES. 309

et les suivants décroissant peu äMpeu, 3-5 brièvement épineux. Yeux fortement séparés en dessus, médiocrement saillants. Pro- thorax aussi long que large, subeylindrique ou déprimé en dessus, muni d’un sillon transversal en avant et à sa base, obtusément plu- ritubereulé en dessus. Ecusson assez grand, de forme variable. Elytres allongées, planes en dessus, subparallèles, brièvement uni- épineuses ou inermes bout. Pattes longues, peu robustes; ca- vités cotyloïdes antérieures fermées en arrière; cuisses fortement et longuement pédonculées, puis brusquement renflées en une grosse massue ovalaire ; les postérieures dépassant un peu ou non le sommet des élytres ; tarses médiocres, étroits; les postérieurs à article 4 égal à 2-3 réunis. Saillie intercoxale plus ou moins large et arrondie en avant. Saillie mésosternale large, parallèle, échancrée postérieu- rement. Saillie prosternale plus étroite, arquée en arrière. Corps allongé, assez svelte, glabre. Mâles inconnus.

Genre intéressant comme étant jusqu'ici le seul représentant connu du groupe actuel aux Indes orientales. L'un de ses caractères les plus remarquables réside dans la forme de la saillie intercoxale de l’ab- domen qui n’est cependant pas toujours aussi prononcée que dans l'espèce typique décrite par M. Pascoe ; cette saillie est presque à l'6- lat normal chez une autre que j'ai à ma disposition (1). Ces insectes sont de moyenne grandeur et ont le facies des SpaærioN plutôt que des Phoracanthides qui précèdent. L'un d'eux (Pascoei), par sa livrée, ses cuisses fortement pétiolés et son facies général, a la plus grande ressemblance avec le Sphærion cyanipenne du Brésil. Sans ses jambes non carénées, on ne pourrait presque pas l'en distinguer au point de vus générique.

(1) Ces deux espèces, qui sont évidemment congénères, peuvent constituer deux sections.

I Prothorax subeylindrique; écusson en triangle curviligne allongé; élytres uni-épineuses au bout; cuisses postérieures un peu plus courtes que les élytres; saillie intercoxale courte, assez Largement arrondie en avant.

N. torrida Pasc. Rufo-fulvescens, antennarum artieulis 3-11 vel omnino vel partim nigris, scutello genubusque fuscis; elytris dense subtiliter punctatis. Yab, ins. Taprobanà.

IL Prothorax arrondi sur les côtés, déprimé sur le disque; écusson cordiforme, aigu en arrière; élytres obtusément arrondies et inermes à leur extrémité; cuisses postérieures dépassant un peu les élytres; jambes de la même paire assez fortement arquées ; saillie intercoxale de longueur normale, obtusément arrondie au bout.

N. Pascoei. Rufo-fulvescens, antennis pedibusque (femorum petiolo præter- misso) nigris; elytris saturate prasinis, opacis, subtilius ac densius punctatis. Hab, Siam.

Le Sphærion (?) orientale de M.'A. White (Longic. of the Brit. Mus. p. 110), De originaire du Sylhet, est probablement congénère des deux précé-

ents,

310 LONGICORNES. e

SKELETODES. Newm. The Zool. 1850, p. CXII, (1).

Mâle : Palpes grèles, les maxillaires plus longs que les labiaux; le dernier article de tous en triangle allongé. Tète peu prolongée en arrière des yeux, presque plane et sillonnée entre les yeux, avec ses tubercules antennifères tronqués ; front oblique, très-court. An- tennes faiblement pubescentes, villeuses en dessous, beaucoup plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3 muni à son sommet interne d’un long et grêle stylet, un peu plus court que les suivants, ceux-ci égaux. Yeux rapprochés en dessus, divisés en deux.— Prothorax très-allongé, régulièrement cylindrique, muni en dessus et sur les côtés de faibles nodosités peu apparentes. Elytres du double plus longues que le prothorax, planes, rétrécies en arrièro et chacune obliquement tronquée à son extrémité. Pattes longues, surtout les postérieures; cuisses longuersent pédonculées, puis ren- flées en une forte massue, les postérieures beaucoup plus longues que les élytres ; jambes et tarses très-grèles ; ceux-ci assez longs, à arti- cle 4 égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, déclive, rétrécie en arrière. Saillie prosternale très-étroite, fortement arquée pos- térieurement. Corps très-allongé, svelte, très-finement pubescent en dessous, presque glabre en dessus.

Femelle : Antennes plus courtes, mais dépassant assez fortement le sommet des élytres; leur 3 article sans stylet terminal. Elytres plus allongées relativement au prothorax. Cuisses postérieures at- teignant seulement le sommet des élytres.

M. Newman n’a connu que le mâle de l’unique espèce de ce genre à laquelle il a imposé le nom de tetrops; la femelle est sans aucun doute l’Elete inscripta (2) de M. Pascoe, comme ce savant eutomolo- giste me l’a suggéré lui-même. La structure identique des yeux suffi- rait pour lever toute incertitude à cet égard.

Cet insecte, originaire de l'Australie, est de grandeur médiocre; sa livrée est brunâtre, variée de testacé et la première de ces cou- leurs forme sur les élytres, qui sont de la seconde, des lignes longi- tudinales qui se rejoignent de façon à former des mailles très-allon- gées; plusieurs lignes longitudinales rougeûtres ornent le prothorax; la ponctuation de ce dernier est presque nulle; celle des élytres est fine et très-serrée.

(1) Syn. Ezere, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, I, p. 553. (2) Loc. cit. p. 554, pl, 22, f. 2.

PHORACANTHIDES. 311

e

. CORDYLOMERA. A. SEnv. Ann. d. L. Soc. entom. 1834, p. 23 (1).

Mûles : Palpes faibles, courts, égaux; leur dernier article subeylin- drique et un peu déprimé. Tête peu saillante, munie entre les antennes d’un bourrelet médiocre assez fortement concave; front sub- vertical, assez grand, limité en bas par un sillon rectiligne bien mar- qué. Antennes dépassant d’un tiers de leur longueur les élytres, à peine villeuses en dessous, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 9 assez long, 3 un peu plus grand que 4, celui-ci et les suivants sub- égaux, 3-7 noueux au bout et munis à leur sommet externe d'une épine très-aiguë, subépineux à leur sommet interne ainsi que 8-10, 11 muni d’une petite dent interne à quelque distance de son sommet, Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax au moins aussi long que large, resserré à sa base, muni d’un sillon très-flexueux avant son bord antérieur, inégal en dessus, avec un tubercule obtus de chaque côté.— Ecusson assez grand, en triangle rectiligne allongé et très-aigu au bout. Elytres allongées, peu convexes, graduelle- ment rétrécies et uni-épineuses en arrière, un peu saillantes en avant près de l'écusson.— Cavités cotyloïdes antérieures fermées en arrière; cuisses longuement pédoneulées, brusquement et fortement en mas- sue au bout, les postérieures atteignant le sommet des élytres; 4% ar- ticle des tarses postérieurs égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, horizontale, trouquée en arrière. Saillie prosternale plus étroite, fortement arquée au bout.— Corps allongé, glabre en dessus, très-finement soyeux en dessous.

Femelle : Antennes à peine plus longues que les élytres.— Celles-ci plus parallèles.— Guisses postérieures sensiblement plus courtes que l'abdomen.

Genre composé de quelques belles espèces de la côte occidentale d'Afrique, ayant des rapports réels et assez nombreux avec les Calli- chromides (2), mais appartenant au groupe actuel par l'ensemble de leurs caractères, à l'exception d’un seul emprunté à leurs cavités co- tyloïdes antérieures qui sont complétement closes en arrière. Néan- moins elles sont si médiocrement ouvertes dans la plupart des genres qui précèdent, que cette exception n’a qu'une faible importance.

Ces insectes sont d'assez grande taille et ont tous les élytres tantôt en entier d'un vert ou d’un bleu brillant, tantôt fauves avec des reflets

(1) Syn. Cerammyx Oliv.

(2) Elles en ont le lobe externe des mâchoires grêle et pénicillé au bout, l’é- cusson assez grand et en triangle très-2igu, la livrée, le facies général, et même les pores odorifères. Mais tout le reste appartient aux Phoracanthides, et il n’y a là, dès lors, qu’une simple analogie.

312 LONGICORNES.

ou des bandes longitudinales vertes; le reste du corps est en général fauve. La tôte et le prothorax sont imponctués et lisses, les élytres densément et assez fortement pointillées. Le nombre des espèces pu- bliées est en ce moment de sept (1).

GroupPE XI. Sphérionides,

Languette membraneuse, échancrée ou bilobée. Palpes de lon- gueur relative variable, leur dernier article triangulaire. Mandi- bules courtes, arquées et aiguës au bout.— Tète en général peu sail- Jante; ses tubercules antennifères déprimés, contigus, faiblement échancrés ; ses joues très-courtes (CASTIALE excepté).— Antennes plus ou moins villeuses en dessous, beaucoup plus longues que le corps chez les mâles, sillonnées ou carénées en dessus; quelques-uns de leurs articles intermédiaires épineux en dehors (2). Yeux grands, très-échancrés; leurs lobes inférieurs débordant en avant les tuber- cules antennifères. Prothorax très-souvent muni en dessus de cal- losités, de nodosités ou de tubercules,— Elytres plus larges en avant que la base du prothorax. Pattes longues; hanches antérieures en général subglobuleuses et légèrement anguleuses en dehors, leurs ca- vités cotyloïdes étroitement ouvertes en arrière ; celles des intermé- diaires le plus souvent ouvertes en dehors (3); jambes carénées lon- gitudinalement sur une de leurs faces, souvent sur toutes deux (4). Saillie mésosternale plus ou moins large, inclinée en arrière.— Sail- lie prosternaie jamais très-étroite. Corps plus ou moins allongé.

A l'exception des Tricnopnorus et des MazLocERA, les genres de ce groupe ne sont que des démembrements des Spxær1oN de Dejean (5) qui, ainsi que l’a dit M. Pascoe (6), diffèrent trop les uns des autres pour qu’on puisse les comprendre dans une définition commune.

(1) Cer. torridus, Oliv. Entom. IV, 67, p. 31, pl. 14, f. 95. C. nitidipen- nis, Serv. loc. cit. p. 24. tfestacea, geniculala, Buquet in Guér.-Ménex. Icon.; Ins, texte, p. 233. ruficornis, Chevrol. Rev. el Mag. 4. Zool, 1855, p. 283. suturalis, apicalis, J. Thoms. Archiv. entom. If, p. 159.

(2) Ces organes sont quelquefois inermes chez les femelles (quelques Penr- BOFUM, EURYSTREA), mais Ce Cas esl trés-rare.

(3) La règle générale est que les hanches antérieures soient un peu angu- leuses et les cavités cotyloïdes intermédiaires plus ou moins (souvent fort peu) baillantes en dehors. Mais ces modifications ne peuvent pas servir, comme pour les Cérambycides vrais, à diviser le groupe en deux sections; elles seront indi- diquées dans la formule des genres.

(4) Ces carènes sont le plus souvent très-distinctes, mais n’existent pas tou- jours à toutes les jambes. Chez plusieurs PeniBoeum et MazLocErA, notamment, elles ne se voient qu'aux jambes antérieures,

(5) Cat. éd. 3, p. 352.

(6) Voyez son travail intitulé : « Notes on SPHÆRION and MazLocera » Ann.

ü

SPHÉRIONIDES. 3143

Les caractères de ces insectes sont très-voisins de ceux des Phora- canthides et leurs jambes carénées ne suffiraient pas pour les en sé- parer (1) s'il ne s'y ajoutait pas des antennes également caréhées, ou sillonnées en dessus, et, dans le plus grand nombre des cas, des han- ches antérieures anguleuses et des cavités cotyloïdes intermédiaires ouvertes en dehors. La réunion de ces particularités m'a engagé à isoler ces insectes des Phoracanthides, afin de rendre ces derniers plus homogènes. Leur habitat même justifie jusqu’à un certain point cette mesure; tous, sans exception, sont exclusivement propres à l'A- mérique. Peu d’entre eux sont de taille au-dessus ou notablement au-dessous de la moyenne.

I, Prothorax au maximum un peu plus long que large, calleux ou tuberculé en dessus et souvent sur les côtés. a Antennes épineuses. b Cuisses postér. fortement en massue, rétrécies ou pédon- culées à leur base, ce Elytres munies de callosités éburnées : Nyssicus. ce sans _— a Massue des 4 cuisses postér, brusquement formée, sub- globuleuse : Sphærion. dd peu à peu formée, fusiforme ovalaire, e Des taches pubescentes sur le corps et les élytres : Tri- * chophorus. ee Point de taches nulle part. f Palpes max, du double plus longs que leslabiaux : Mephritus. ff un peu Epipleures des élytres dilatées à leur base : Miopteryx. _ non —— _: Peribœum. tb Cuisses postér. peu à peu épaissies ou sublinéaires. g Elytres graduellement rétrécies en arrière. Joues très-courtes : Nephalius. assez allongées : Castiale. gg Elytres parallèles, très-planes : Mailocera. aa Antennes inermes : Zurysthea.

Of nat. Hist. Ser, 3, XVIII, 1868, p. 477. M. B. Perroud (Mélang. entom. II,

P. 60) a publié également quelques remarques intéressantes sur le premier de ces genres.

(1) Ce caractère n’est pas absolument étranger aux Phoracanthides, mais il 6sl très-rare parmi eux. Je n’en trouve quelques vestiges que chez la plupart des ELavmpion et un petit nombre d'HyPenMaALLus.

314 LONGICORNES. II. Prothorax très-allongé, cylindrique, inerme ou subinerme pär- tout. Les 4 cuisses postér, épineuses au bout : Appula. _— inermes : Psyrassa.

Genres incertæ sedis : Afharsus, Terpnissa.

NYSSICUS. Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser, 2, V, p.17 (1).

Mâle : Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux, leur dernier article notablement plus large que celui de ces derniers. Tête assez saillante, sillonnée et assez concave entre ses tübercules an- tennifères ; front court, vertical, limité en bas par un sillon très-mar- qué. Antennes densément villeuses en dessous, du double au moins plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 3 plus long que les suivants, caréné en dessus et épineux au bout, ainsi que 4-7. Yeux un peu rapprochés en dessus. Prothorax aussi long que large, ovalaire, brièvement épineux sur les côtés, bi- tuberculé sur le disque, bisinué à sa base, avec son lobe médian for- mant un disque lisse. Ecusson carré, arrondi en arrière. Elytres peu convexes, allongées, parallèles, atténuées et longuement uni-épi- neuses en arrière, ayant en outre une épine suturale très-grèleret assez longue, munies de callosités éburnées. Pattes grandes ; hanches an- térieures anguleuses ; cavités cotyloïdes des intermédiaires ouvertes; cuisses longuement et fortement pédonculées, puis brusquement ren- flées en une massue ovalaire; les postérieures bidentées au bout, dé- passant fortement les élytres. Saillies mésosternale et prosternale des SPHÆRION. Corps allongé, revêtu en dessous d’une très-fine pu- bescence soyeuse, en dessus de rares poils fins redressés.

Femelle : Antennes dépassant d’un tiers de leur longueur le som- met des élytres. Cuisses postérieures plus courtes, mais toujours débordant l’abdomen en arrière.

L’unique espèce (2) du genre a complétement le facies et la livrée d’un Esuropacrys. Elle est d'un fauve ferrugineux ou testacé, avec les deux tubercules discoïdaux du prothorax, les épines terminales des élytres et le sommet des cuisses noirs. Chacune des secondes présente deux callosités éburnées : l'une basilaire, coräiforme, l'autre, plus grande, médiane, oblique et subbilobée. Ces organes sont densément

(4) Syn. Horacanrats (Blanch.), A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 96; nom déjà employé par G. Cuvier pour des Poissons acanthoptérygiens de la fa- mille des Sqmainmipennes. LampracanruA, d. Thoms. Essai, etc. p. 244; olim. Cenamsyx Sweder. Srenoconus Oliv. SpnæÆrioN Dej.

(2). Cer. quadriguttatus, Sweder, Act. Holmiens. 1787, p. 196, pl. 8, f. 7 (Stenoc. id. Oliv.; Sphær. quadrisignalum Dej.).

SPHÉRIONIDES. 315

pointillés, sauf dans leur tiers postérieur qui est couvert de petites aspérités. Cet insecte habite Cayenne et le Brésil."

SPHÆRION. A. Senv. Ann, d. 1. Soc. entom. 1834, p. 68.

Mâle : Palpes des Nvssicus. Tôte des mêmes, seulement presque plane entre les antennes. Antennes peu robustes, villeuses en des- sous, presque du double plus longues que le corps, à articles 4 mé- diocre, en massue arquée, 3 plus long que les suivants, sillonné en dessus, épineux au bout ainsi que 4-7. Yeux peu rapprochés en dessus. Prothorax aussi long que large, arrondi et-inerme latéra- lement, un peu déprimé et obtusément pluritubereulé sur le disque. Elytres peu convexes, assez allongées, légèrement rétrécies et uni- épineuses en arrière. Pattes assez longues; hanches antérieures globuleuses ; cavités cotyloïdes des intermédiaires fermées en dehors; cuisses fortement pédonculées à leur base, brusquement terxinées par une massue subglobuleuse , toutes inermes au bout; les posté- rieures de la longueur des élytres; tarses de la mème paire à article 1 égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale fortement inclinée en ar- rière, assez large, parallèle, échancrée au bout. Saillie prosternaie beaucoup plus étroite, arquée postérieurement. Corps allongé, fine- ment pubescent en dessous, presque glabre en dessus. Femelle in- connue.

Serville n'avait fait de ce genre qu’une section des ELAPHIDION, et il n’en a connu qu’une seule et jolie espèce du Brésil qui jusqu'à pré- sent est restée sans congénère. Cet insecte, qu'il à nommé cyani- penne, est de moyenne taille et d’un ferrugineux brillant, avec les ély- tres d’un gris ardoisé à reflets soyeux.

Les six genres suivants, sauf les TricHopnorus, ne sont que des démembrements des SPHÆr1ON de Dejean et des collections. Il suffira dès lors d'indiquer les caractères qui les distinguent de celui-ci.

TRICHOPHORUS. À. Senv. Ann. à. 1. Soc. éntom. 1834, p. 17 (i).

Ce genre, universellement admis et en même temps regardé comme très-distinct des SPHÆRION, tels qu’ils sont composés en ce moment (2),

(1) M. Pascoe (Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 319) a changé le nom du genre en celui de Crocrpasrus, attendu, dit-il, qu'il existait déjà un genre Tricnopmonus parmi les Oiseaux; mais ce genre, établi par Temminck, en 1838, est de quatre ans postérieur à celui-ci. Syn. CERaMByx Germar.

(2) Serville n’a pas intercalé moins de trente genres entre lui et les Srxx- RION ; Dejean (Cat. éd. 3, p. 352) seulement cinq. M. J. Thomson (Syst. Ceram-

316 LONGICORNES.

n’est en réalité qu’une de leurs formes difficile à caractériser nette- ment. En dehors de la livrée, je ne trouve, pour le différencier du genre précédent, que les caractères suivants :,

Tête moins saillante, enfoncée dans le prothorax jusqu'à peu de dis- tance des yeux. Antennes à articles 3-7 (lippus), 3-6 (interrogatio- nis), vu 3-4 (distinctus) épineux. Prothorax un peu plus long que large , régulièrement arrondi sur les côtés, plus ou moins resserré à ses deux extrémités, déprimé et un peu inégal sur le disque. Ely- tres déprimées le long de la suture, plus ou moins rétrécies, tronquées et bidentées à leur extrémité; l'épine suturale plus petite que l'ex- terne, parfois obsolète. Cuisses rétrécies à leur base, formant gra- duellement leur massue; celle-ci oblongo-ovalaire. Corps partiel- lement pubescent, la pubescence formant des taches en dessous et en dessus.

C'est ce dernier caractère qui a, sans aucun doute, le plus contri- bué à faire regarder ces insectes comme très-différents des autres Sphé- rionides en général dont la pubescence ne forme jamais aucun dessin, Elle consiste ici en taches ponctiformes ou allongées, qui varient du blanc pur au jaune soufre, sur un fond noir ou ferrugineux, et qui existent sur la tête, les côtés du prothorax, les élytres et la poitrine. La ponctuation est également plus forte que chez les SPHÆRION, sur- tout sur le prothorax elle est serrée au point d'être confluente, et les élytres sont vaguement canaliculées le long de la suture, depuis leur base jusqu’au-delà de leur milieu. Ces insectes sont d'assez grande taille et propres à l'Amérique du Sud (1).

- MEPHRITUS. Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XVIIL, p. 479 (2).

Palpes maxillaires du double plus longs que les labiaux. Tête assez saillante, munie d’un faible bourrelet intra-antennaire plan et sillonné sur la ligne médiane. Antennes à articles 3-3, 3-6, ou 3-7 épineux. Prothorax médiocrement convexe, subtransversal , briè-

byc. p. 244) a placé les deux genres côte à côle, et, antérieurement, M. New- man (The Entomol. p. 93), en établissant celui de Nepmauus mentionné plus bas, ne le considérait, à proprement parler, que comme un démembrement de celui-ci, :

(1) M. J. Thomson les a épurés en er retranchant, avec raison, le Chewrrolatit (sulphureosignatus Dej.) sur lequel il-a établi son genre Onniruia, qu’on {rou- vera plus loin. Leurs espèces se réduisent aux quatre suivantes : Cer. lippus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 508; Brésil ; type du genre. T, distinclus, va- riatus, Newm. The Entomol. p. 6 et 94; mème pays. —interrogationis, Blanch. in d’Orb., Voy.; Entom. p. 208, pl. 21, f. 9 (albomaculatus Dej.); Brésil mér, Buenos-Ayres, Chili.

(2) Syn. Nernarius pars, Newm.

SPHÉRIONIDES, 317

vement épineux sur les côtés, muni en dessus de quatre ou cinq fai- bles nodosités. Elytres planes, peu à peu rétrécies et uni-épineuses en arrière. Pattes robustes, médiocres; hanches antérieures faible- ment anguleuses ; les cavités cotyloïdes des intermédiaires un peu ou- vertes en dehors. Corps déprimé, cunéiforme, partout pubescent (1).

La forme générale est la même que chez les Mropreryx qui suivent, sauf une légère différence en ce qui concerne le prothorax, et la pu- bescence qui revêt le corps entier est plus forte sur les élytres et par- fois (par ex. amictus) aussi épaisse en dessus qu’en dessous. Dans ce cas, elle est à peine mélangée de poils redressés, tandis que ces poils sont très-apparents chez d’autres espèces (par ex. serius).

Le type du genre est le Sphær. cinerascens de Dejean (2). Trois des Nepnauus de M. Newman (3) eu font. également partie. Tous sont du Brésil.

MIOPTERYX.

BLancu. in d’Ors. Voy.; Entom. p. 209.

Palpes courts, subégaux. Antennes à articles 3-5 très-brièvement épineux, surtout le dernier, Prothorax subtransversal, rétréci en avant, fortement arrondi sur les côtés, déprimé et muni sur le disque de trois callosités allongées (la médiane droite, les latérales arquées). Elytres très-planes, graduellement rétrécies et uni-épineuses à leur extrémité; leurs épipleures dilatées à leur base, nulles dans le reste. de leur étendue. Pattes robustes ; hanches antérieures et cavités cotyloïdes intermédiaires des Meparirus; cuisses subpédonculées à leur base, puis renflées en une forte massue ovalaire et comprimée ; jambes assez larges. Corps déprimé, cunéiforme, pubescent par- tout.

M. Blanchard n’a pas caractérisé ce genre qui appartient à un type

(1) M. Pascoe ajoute à ces caractères la présence d’un fort bourrelet intra- anternaire et l'absence d’épines terminales aux jambes, épines qui seraient remplacées par une saillie quadrangulaire dirigée dans l’axe de ces organes. Chez le cinerascens, auquel ces particularités sont empruntées, la tête est, en effet, un peu plus renflée que de coutume entre les antennes, mais c’est très- peu de chose. Quant aux épines des jambes, leur extrême brièveté me parait simplement spécifique, et la saillie sur laquelle elles sont implantées est à peine distincte,

(2) Cat. éd. 3, p. 352; M. Pascoe, le croyant inédit, en a donné une descrip- lion (loc. cit. p. 480); mais il. avait déjà été publié par M. Lucas in Casteln. Voy. d. l'Amér. d. Sud; Entom. p. 186, pl. 12, f. 1.

(3) N. amictus, serius, eœutus, Newm. The Entomol. p. 93. C’est à ces in sectes, ainsi qu'au Miopleryx cassus, que M. Pascue, ainsi qu'on le verra plus loin, à proposé de conserver le nom générique de Nepmaurus. Je n’ai pas adopté celle mesure afin de pouvoir conserver au genre actuel le nom de MepuriTus qui, dans ce cas, aurait être supprimé.

318 LONGICORNES,

particulier, voisin des Mepnrirus qui précèdent, mais différent par l'égalité des palpes, la forme du prothorax et celle des épipleures des élytres ; ce dernier caractère lui est propre dans le groupe actuel, Son unique espèce (1) est noire, avec les élytres d’un testacé livide et finement marginées de la couleur du fond; la suture est de la même nuance sur une très-faible largeur. Ces organes sont à peine pointillés et finement pubescents, tandis que le reste du corps est revêtu d'une couche assez épaisse de poils grisâtres. Cet insecte ha- bite le Brésil méridional, une partie des provinces argentines et le Bolivie. PERIBOEUM.

JT. Taows. Syst, Cerambyc. p. 245 (2).

Palpes maxillaires à peine ou de très-peu plus longs que les la- biaux. Antennes à articles 3-6 à 3-8 épineux et parfois (par ex. acuminatum) aussi bien en dedans qu’en dehors. Prothorax de forme variable, épineux ou inerme sur les côtés, très-généralement déprimé et obtusément tuberculeux en dessus. Elytres plus ou moins fortement rétrécies en arrière, Pattes robustes ; hanches an- térieures légèrement anguleuses; cavités cotyloïdes des intermé- diaires ouvertes en dehors; cuisses pédonculées à leur base, leur massue oblongo-ovalaire. Corps glabre chez la plupart et hérissé de longs poils fins distants.

La livrée de ces insectes est différente de celle des genres qui pré- cèdent. Toutes les espèces à moi connues sont d’un fauve plus moins vif et brillant, rarement opaque, ordinairement plus clair sur les élytres. Ghez celles qu’on peut regarder comme typiques, le pro- thorax est muni en dessus de quatre tubercules disposés en carré et auxquels s'ajoute très-souvent un tubercule oblong médian. Les deux sillons transversaux, voisins de son bord antérieur et de sa base, sont en général bien marqués; mais” ses tubereules latéraux varient et n’ont qu'une valeur spécifique. Le genre, outre celles qui sont dé- crites (3), compte un assez grand nombre d'espèces inédites dans les collections. ,

(1) M. spiniger, Blanch. lec. oit, pl. 22, f. 4. Le Nephalius cassus de M. Newman (The Entomol. p. 94) lui est probablement congénère, quoique ses antennes soient indiquées comme ayant leurs articles 3-7 épineux ; il habite le Brésil.

(2) Syn. Neomauus, J. Thoms. Essai, ete. p. 245, olim. Dans la pensée de M. J. Thomson, ce genre, dont il a vhangé plus tard le nom en celui adopté dans le texte, comprend évidemment tous les Spnærton des auteurs, autres que le cyanipenne de Serville. Mais les espèces qu'il cite à l'appui ne sont pas toutes d'accord avec la formule qu’il lui assigne. Srnænton Erichs., A. White, Per- roud, Pascoc. CEramByx Oliv, Srenoconus Germ.

(3) Les suivantes peuvent être regardées comme typiques : Sphær. melantu-

SPHÉRIONIDES. 319

NEPHALIUS (1).

Ce genre ne diffère absolument des Peripœum que par les quatre cuisses postérieures non pédonculées à leur base, graduellement épaissies dès leur naissance, et terminées par deux épines aiguës dont l’externe manque parfois aux intermédiaires.

Ses espèces typiques ressemblent complétement sous tous les autres rapports aux PerBœum typiques (2); les autres (3) s’en éloignent soit par la forme et la sculpture de leur prothorax, soit par leur livrée.

rum, procerum, Erichs. in Schomb. Guyana, IN, p. 572; Guyane anglaise, terminatum, vicinum, Perroud, Mél. entom. ILE, p. 54; Brésil. Neph. acu- miralus, Y. Thoms. loc. cit.; Mexique.

Celles qui suivent ont également les cuisses inermes à leur extrémité, mais les unes paraissent être des membres dégradés du genre, les autres s’écartent des précédentes par quelques particularités qui les rendent douteuses généri- quement parlant : Cer. pubescens, Oliv. Entom. IV, 67, p. 33, pl. 18, f. 13; Cayenne. Sen. plicicollis, Germ. Ins. Spec. nov. p.506; Brésil; ses cuisses postérieures sont armées d’une dent en dessous. Nephal. blandus, Newm. The Entomol. p. 112; Brésil ; a des callosités éburnées sur les élytres (an Nis- sious?). Sphœr. subpiceum, Honduras; insulare, Jamaïque; A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 109. Sphær. geniculatum, Pascoe, Ann. a, Mag. ofnat. Hist. Ser. 3, XVIIL, p. 479; Brésil.

J'hésite encore davantage à placer dans le genre les deux suivantes que j'ai sous les yeux : Sphœr. inerme, À. White, loc, cit. p. 108; Brésil; pareil aux espèces {ypiques, mais revêtu partout d’une fine pubescence, avec les an: tennes sans aucune trace d'épines. Sphær, rusticum, Burm. Stettin. entom. Zeit. 1865, p. 167; Buenos-Ayres; relativement court, large, pubescent, avec les art. 3-5 seuls très-brièvement épineux chez le ©, inermes chez la ®, et les cuisses postérieures dépassant à peine le 3e segment abdominal,

(1) Ce nom est de la création de M. Newman (The Entomol. p. 93) qui n'y a ajouté aucuns caractères sérieux. M. Pascoe (Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XVII, p. 477) a propesé de l'appliquer à quelques-unes des espèces décrites par M. Newman, mais ces espèces sont des Mioprenvx ou des Merurirus. Le nom, en tout cas, est disponible et, pour le sauver de l'oubli, je crois devoir le donner au genre actuel. Syn. Srxænion Guérin-Ménev., Pascoe.

(2) 1 y en a dans les collections plusieurs très-voisines les unes des autres, mais dont une seule, à ma connaissance, est publiée, le Spheær. suturale de M. Pascoe (loc. cit. p. 479) ; du Brésil et de la Colombie.

(3) Sphær. rugicolle, Guér.-Ménev. Icon. Ins.; texte p. 233; Colombie; le S. triste, décrit à sa suite etqui ost de Bolivia, lui est probablement zongénère. Ces deux insectes ont le prothorax cylindrique et finement Apre (rugicolle) ou fortement ponctué (triste). Je connais plusieurs espèces inédites chez lesquelles il affecte la même forme.

320 LONGICORNES.

CASTIALE. Pascoz, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XVIII, p. 480.

Mèmes caractères que les NepHazius, avec les joues assez allongéos et faisant paraitre la tête comme terminée par un court museau.

La seule espèce connue (véridipennis Pasc.) est un élégant insecte de Colombie, assez répandu dans les collections et dont la livrée rap- pelle celle du Sphærion cyanipenne. Elle est, en effet, d'un rouge sanguin ou ferrugineux, avec les antennes, ainsi que les pattes (sauf la base des cuisses) noires, et les élytres d’un beau vert soyeux. Ces organes sont {rès-finement pointillés ; le prothorax est cylindrico-oya- laire, faiblement inégal, et les quatre cuisses postérieures sont bi-épi- neuses à leur extrémité; leur gracilité est plus grande que chez la plupart des NePHALIUS.

MALLOCERA. A. Senv. Ann. d.l. Soc. entom. 1833, p. 567.

Mäles : Palpes maxillaires un peu plus longs que les labiaux, leur dernier article assez fortement triangulaire. Tête assez saillante, finement sillonnée entre les yeux et les antennes, presque plane entre ces dernières ; front assez grand, déclive. Antennes pubes- centes et villeuses, d’un tiers au maximum plus longues que les élytres, à article 3 à peine sillonné ou (glauca) caréné en dessus, épi- neux ainsi que 4, ou 4-6, ou 4-7. Prothorax au moins aussi long que large, cylindrique, muni d’un tubercule de chaque côté et de quatre ou cinq en dessus. Elytres allongées, parallèles, déprimées et très-planes en dessus, bi-épineuses à leur extrémité. Pattes assez longues; hanches antérieures brièvement anguleuses; cavités coty- loïdes des intermédiaires plus ou moins ouvertes en dehors ; cuisses peu robustes, graduellement épaissies à partir de leur base ; les pos- térieures plus courtes que les élytres, bidentées au bout ainsi que les intermédiaires ; jambes étroites. Corps allongé, à vestiture va- riable.

Femelles : Serville dit ne pas les connaitre ; si les exemplaires quê je regarde comme tels, appartiennent réellement à ce sexe, il ne dif- fère de l’autre que par les antennes plus courtes, mais dépassant tou- jours le sommet des élytres.

Genre peu homogène, dans sa composition actuelle, et divisible en deux sections. ;

L'espèce (1) unique qui constitue la première et qui est la seule qu’ait connue Serville, est un insecte de forme svelte, d’un rouge fer-

(t) M. glauca, Serv. loc. cit. (sericata, Newm. The Entomol. p. 5); Brésil.

SPHÉRIONIDES. 321

rugineux obscur et densément revêtu partout d'une pubescence d’un gris vordâtre, à reflets moirés très-prononcés et presque sans mélange de poils redressés ; les articles 3-3 de ses antennes sont seuls épineux, ses téguments en dessus presque dépourvus de ponctuation, et ses cuisses à peine dentées au bout. Les espèces de la seconde sont plus larges, revêtues de poils lanu- gineux couchés, médiocrement abondants et accompagnés de cils re- dressés ; leur livrée est d’un bronzé obscur, avec les élytres habituel- lement ornées d’une bande irrégulière d’un blanc jaunâtre à laquelle s'ajoute le plus souvent une tache subapicale de mème couleur ; ces taches et ces bandes non formées par des poils, mais inhérentes aux téguments ; leurs cuisses sont dentées à leur extrémité ; enfin leurs guments en dessus sont plus ou moins ponctués (1).

EURISTHEA. JT. Taows. Essai, elc., p. 247 (2).

Mèmes caractères, facies et livrée que les MazLocEeRrA de la seconde section, avec les différences suivantes :

Antennes sans aucun vestige d'épines (3). Prothorax inerme sur les côtés. Elytres uni-épineuses à leur extrémité. Cuisses termi- nées peu à peu par une très-forte massue fusiforme.

Le genre a pour type la Mallocera obliqua de Dejean. M. J. Thom- son l’a crue inédite et en a donné une description ; mais Serville l'avait déjà publiée sous le nom de Trichophorus obliquus. Elle est du Brésil et de la taille des MazLocenra de seconde grandeur,

(1) La M. Lacordairei de Dejean (Cat. 64. 3, p. 352), grande espèce du Brésil, encore inédite, mais répandue dans les collections, peut Atre citée comme le type de cette section. Les espèces décrites s’écartent presque toutes par quelque particularité de la formule que je donne du genre : M. conspicil- lala, pilifera, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 141; Pérou; toutes deux n’ont qu'une seule épine terminale aux élytres et la seconde a les cuisses fortement en Massue. simpleæ, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 113; Brésil. opulenta, Newm. The Entomol. p. 94; Brésil; a, ainsi que la suivante, les ély- tres inermes à leur extrémité. sordida, Erichs. loc, cit. p. 140; Pérou. Quant à la suivante, dont les élytres sont pourvues de lignes sai!lantes ébur- nécs, elle est probablement étrangère au genre : M. eburioides, A. White, loc. cit. p. 114; patrie inconnue. Toutes ces espèces ont un facies si différent de celui de la Af. glauca qu’il serait peut-être convenable d’en faire un genre à part,

(2) Syn. Trienopnonus pars, A. Serv. Ann. d. I. Soc. entom, 1834, p. 18. MarLocana, Dej. Cat. éd. 3, p. 352.

(3) Je n'ai vu que des femelles ; il est possible que les antennes des mâles Soient épineuses. Cela est même très-probable d’eprès ce qui existe chez quel- ques Perinoeum, dont les deux sexes diffèrent sous ce rapport, Dans l’affirmative le genre ne serait plus suflisamment distinct du précédent,

Coléoptères. Tome VII, 21

322 LONGICORNES.

APPULA. J. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 245 (1).

_ Genre également voisin des MazzocerA et, en particulier, de la

M. glauca. Ses caractères différentiels se bornent aux suivants :

Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux; le dernier article de tous en triangle allongé. Tète plus courte et plus verti- cale en avant. Antennes de même grandeur relative dans les deux sexes, avec les articles 3-6 épineux. Prothorax plus long, cylin- drique, muni d'un sillon transversal très-marqué à quelque distance de son bord et de sa base, inerme sur les côtés, faiblement et obtusé- ment plurituberculé en dessus. Élytres tronquées et uni-épineuses à leur extrémité. Pattes très-longues et très-grêles ; cuisses peu à peu en massue très-allongée ; les postérieures un peu plus longues que les élytres, terminées par une longue épine ainsi que les inter- médiaires. Corps linéaire, revêtu d’une pubescence à reflets moirés.

L'espèce typique, la Mallocera lateralis de M. A. White (2), est un peu plus petite et encore plus svelte que la M. glauca. Sa livrée est d’un noir mat, ayec les deux tiers antérieurs des élytres, les cuisses et la poitrine d’un fauve sanguin ; la fine et courte pubescence qui la revêt est argentée avec des reflets moirés très-vifs, surtout Sur les élytres qui sont à peine visiblement pointillées à leur base. Le Brésil est sa patrie.

Le genre, ainsi que le suivant, se rapprochent manifestement des Ibidionides. par la forme générale de leurs espèces, ce qui m'a en- gagé à terminer par eux le groupe actuel.

PSYRASSA. Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XVIII, p. 481.

Temelle : Palpes courts, les maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le dernier article de tous médiocrement triangulaire. Tête des ArruLA.— Anteunes un peu plus courtes que le corps, à ar-

(4) Syn. Impion, Dej. Cat. éd. 3, p. 358. MALLOCERA, A. White, Longic. of the Brit. Mus, p.113. —M. Pascoe (Ann. a. Mag. of nat. Hist, Ser. 3, XVI, p. 478) pense que le genre Srizocera de Serville (Ann. d. 1. Soc. entom. 1834, \ p. 107) est le même que celui-ci. C’est assez vraisemblable, mais, dans unè Famille comme celle-ci, aussi longtemps qu’on n’a pas vu les types des genres, on ne saurait rien affirmer. ù

(2) Loc. cit. (Jbid. aculeatum, Dej. loc. cit.). M. J. Thomson lui donne pour congénère la Malloc, undulans de M. A. While (loc. cit, p. 114), insecte du Brésil, qui m’estinconnu, mais qui paraît, en effet, présenter les mêmes carac”

tères génériques.

SPHÉRIONIDES. 323

ticles 3-5 épineux, 3 longuement, les deux autres beaucoup moins. Prothorax très-allongé, cylindrique, sans sillon transversal en avant,

en ayant un très-marqué à sa base, inerme partout, Elytres médio-

crement allongées relativement au prothorax, cylindriques et légère. ment déprimées, chacune d'elles obliquement tronquée et inerme à son extrémité. Pattes grêles ; cuisses graduellement en massue, les postérieures plus courtes que les élytres. Saillie mésosternale dé- clive, triangulaire, entière À son extrémité. Corps allongé, svelte,

hérissé partout de poils fins redressés et médiocrement abondants, Mile inconnu. -

Denombreux caractères, notamment la grandeur relative des palpes, la structure des pattes, la nature de la pubescence, etc., séparent ce genre des APPuLA. IL.a pour type (1) une assez petite espèce (basicomnis Pascoe) du Yucatan, d’un rouge sanguin obscur et brillant, avec les antennes (sauf le 4e article), environ la moitié postérieure des élytres, les jambes, les tarses et l'abdomen noirs. Son prothorax et ses élytres sont densément ponctués, surtout les secondes.

Note.

Les deux genres suivants sont très-probablement dés Sphérionides, comme le pense M. Bates, mais je ne vois pas bien leur place dans la série de ceux qui précèdent,

ATHARSUS. H, W. Bates, The Entom. Monthl. Mag. IV, p. 25.

Mâle : Corps assez court, sublinéaire, déprimé, glabre. Museau iès-court. Palpes subsécuriformes. Yeux saillants, fortement granulés, Antennes revêtues de longs poils fins, allongées; leurs articles 3 et 5 brièvement épineux ; tubereules antennifères obsolètes. Prothorax saillant, mais inerme dans son milieu. Elytres arron- dies à leur extrémité, brièvement tronquées près de la suture, inermes. Mésosternum large, plan. Pattes courtes, ciliées ; cuisses en massue, sans épine à leur sommet; {arses courts, leurs articles basi- laires en triangle allongé.

L'espèce typique (nigricauda) est petite 5 lignes), d'un rouge tes- lac plus vif sur le cou et le prothorax, avec la tête, les antennes, le sommet des élylres et les pattes noirs; la première est densément ponctuée, le prothorax très-finement rugueux et subopaque, tandis

(1) M Pascoe y comprend aussi le Sfenocorus unicolor de Randall, Boston dourn: of nat, Hist. I, p. 42 (Stizocara unicolor, Haldem. Trans. of the Amer. Phil, Soc. X, p. 44; Elaphidion id. J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad, Ser, 2, IL, p. 15); des Etats-Unis.

324 LONGICORNES:

que les élytres sont finement pointillées et brillantes. Des bords du Tapajos, l’un des affluents de l'Amazone.

Cet insecte est peut-être voisin du Sphærion rusticum Burmeist., l’une de ces formes aberrantes que j'ai dit rentrer difficilement parmi les PERIBOEUM.

TERPNISSA.

H. W. Bares, Loc. cit. p. 26.

Mâle : Corps allongé, sublinéaire, revêtu de longs poils fins épars.— Museau très-court. Yeux saillants et fortement granulés. Palpes subsécuriformes. Antennes longues et grèles, leurs articles 3-5 épi- neux. -— Prothorax subovale, convexe, inerme. Elytres arrondies avant leur extrémité ; cette dernière munie d’une épine à quelque dis- tance de la suture. Pattes allongées ; cuisses en massue; jambes longues, linéaires ; tarses courts et gréles. Prosternum extrème- ment étroit. Mésosternum plan. ;

M. Bates nomme Listropterina l'espèce unique sur laquelle il a fondé le genre, par suite de sa ressemblance avec certaines LISTROPTERA. Elle est de la taille de la précédente et originaire du même pays, Sa livrée est d’un noir grisâtre, avec les antennes (sauf leurs 4 articles basilaires) jaunes, et la partie postérieure de la tête, ainsi que le pro- thorax rouges. Elle est presque partout revêtue d’une très-fine pubes- cence d’un blanchâtre soyeux, formant une sorte de dessin sur les ëlytres. Le genre donne lieu aux mêmes observations que le précé- dent. :

Groupe XII, Piézocérides.

Languette coriace ou membraneuse, bilobée.— Palpes courts, sub- égaux, leur dernier article triangulaire ou sécuriforme. Mandibu- les courtes, arquées et aiguës au bout. Tète peu saillante; ses tubereules antennifères déprimés et contigus (HemiLissA excepté), fai- blement échancrés ; front vertical ; joues presque nulles.— Antennes faiblement ou non villeuses en dessous, déprimées, carénées en des- sus, dentées en scie au côté interne, pas beaucoup plus longues que le corps chez les mûles, plus courtes que lui chez les femelles.— Yeux volumineux, échancrés ; leur lobe inférieur très-gros, débordant en avant les tubereules antennifères. —- Prothorax inerme sur les côtés, plus ou moins rugweux en dessus. Elytres en général médiocre- ment allongées, plus larges que le prothorax en avant. Pattes de longueur variable ; hanches antérieures globuleuses, leurs cavités C0- tyloïdes fermées en arrière; celles des intermédiaires closes en dehors; jambes uni-ou bicarénées longitudinalement ; tarses courts.— Saillie mésosternale inclinée en arrière ou horizontale. Saillie prosternale de largeur variable, Corps médiocrement allongé chez la pluparts

PIÉZOCÉRIDES. 325

La forme totalement différente des antennes sépare ces insectes des Sphérionides. Sauf un genre (Gonysra) de transition qui à conservé le facies de ces derniers, ils en ont un qui leur est propre et leurs jambes sont encore plus fortement carénées. Tous sont de taille mé- diocre ou petite, originaires du Brésil, et serépartissent dans les qua- tre genres suivants :

1. Tubercules antennifères déprimés, contigus. a Jambes non tranchantes en dehors. Pattes longues; jambes grêôles : Gorybia. Courtes; robustes: Haruspex. aa Jambes très-comprimées, tranchantes en dehors : Piezocera.

II, Tuberoules antennifères saillants, séparés, épineux au bout : Hemilissa.

GORYBIA. Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XVII, p. 481.

Femelle : Dernier article des palpes légèrement triangulaire. Tôte normale. Antennes médiocrement robustes, hérissées en des- sous de quelques longs poils, un peu plus longues que les élytres, à articles À gros, médiocre, subeylindrique, 3 à peine plus long que les suivants, cylindrique, 4-11 égaux, déprimés et unicarénés en dessus, 410 légèrement en scie à leur sommet interne. Yeux fortement échancrés, Prothorax assez allongé, cylindrique, avec un sillon transversal très-marqué près de sa base. Ecusson arrondi en ar- rière, Elytres médiocrement convexes, déprimées sur le disque, subparallèles, tronquées et biépineuses au bout, l'épine externe la plus longue.— Pattes longues; cuisses pédonculées à leur base, puis en massue ovalaire, les postérieures aussi longues que les élytres; jambes grêles, unicarénées sur leurs deux faces; tarses postérieurs à article À moins grand que 2-3 réunis.— Saillie mésosternale médio- crement large, déclive, parallèle. Saillie prosternale très-étroite, arquée postérieurement. Corps svelte, glabre en dessous, revêtu de poils fins redressés en dessus. Mâle inconnu.

L'assez petit insecte (martes) du Brésil qui constitue ve genre à complétement le facies d’un Sphérionide et, en particulier, sous le rapport de la livrée, la plus intime ressemblance avec le Sphær. rugi- colle Guér.-Méney. Il est d'un rouge ferrugineux brillant, avec la tête, le prothorax, les antennes d'un brun foncé rufescent, le sommet des élytres et les tarses d'un noir brillant. Son prothorax paraît finement réticulé à la loupe et ses élytres sont densément et fortement ponc- tuées, sauf à leur extrémité.

Le genre formant ainsi le passage entre les Sphérionides et le groupe actuel, doit naturellement être placé en tête de ce dernier,

326 LONGICORNES.

HARUSPEX. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 221 (1).

Mûles : Palpes et tête des GorwBra. Antennes des mêmes, avec leur article sillonné en dessus comme les suivants, un peu plus long qu'eux, et 4-40 plus faiblement en scie à leur extrémité. Yeux médiocrement échancrés, leur lobe supérieur très-court.— Prothorax transversal subtransversal, plus ou moins arrondi sur les côtés, brièvement resserré à sa base, un peu déprimé sur le disque Ely- tres médiocrement allongées, assez convexes et déprimées dans leur milieu, parallèles, tronquées et faiblement biépineuses au bout, Pattes courtes, assez robustes, pédonculées ou subpédonculées à leur base, puis en massue fusiforme, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; jambes comprimées, médiocrement larges, unicaré- nées; tarses courts, à article À rétréci à sa base, moins long que 2-3 réunis. Saillies mésosternale et prosternale des GoryBrA. Corps médiocrement allongé, revètu de cils courts peu abondants et couchés.

Femelles : Antennes n’atteignant pas tout à fait ou ne dépassant pas le sommet des élytres.— Cuisses postérieures encore plus courtes,

Lo type du genre est l'Oxodes brevipes de M. A. White, insecte de la taille de la Gorybia martes (8 à12 mill.),mais de forme plus parallèle et plus robuste. Sa livrée est d’un brun ferrugineux assez brillant en des- sous, mat en dessus, avec une large bande noire longitudinale et abré- gée en arrière sur chaque élytre. Cette bande plus ou moins distincte porte en avant une ligne longitudinale jaune suivie d’une assez grande tache de même couleur, toutes deux:subcalleuses et accompagnées d’une ligne saillante bien distincte. Les élytres sont criblées de gros points enfoncés confluents en parte, la tête et le prothorax finement rugueux, 1] y a dans les collections un petit nombre d'espèces très- voisines de cet insecte et, comme lui, originaires du Brésil.

PIEZOCERA. A. Serv. Ann. d, 1. Soc. entom. 1834, p. 92 (2).

Femelles : Palpes et tête des précédents. Antennes hérissées de quelques longs poils fins, robustes, dépassant un peu le milieu des élytres, à articles 3-10 décroissant peu à peu, déprimés, larges, den- tés en scie au côté interne, fortement bicarénés en dessus, ainsi que 11, celui-ci ovalaire, Yeux des Haruspex (3). Prothorax du dou-

(1) Syn. Ozopes pars, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 218, (2) Syn. Pyncures, H. W. Bates, The Entomol. Monthl. Mag. IV, p. 27. (83) Servilleles indique à tort comme entiers ; leur lobe supérieur est seule-

ment très-court, ce qui a réduit d'autant leur évhancrure; ce sont les yeux des HARUSsPEx.

#

PIÉZOCÉRIDES. 327

ble plus long que large, subcylindrique, un peu arrondi et muni d’un petit tubercule de chaque côté, resserré à ses deux extrémités, sur- tout à sa base, avec son bord antérieur largement saillant et arrondi. Elytres des Hanuspex, avec leur sommet tronqué obliquement; l'angle externe de la troncature subépineux. Pattes des mêmes, avec les jambes beaucoup plus larges et plus comprimées, tranchan- tes en dehors et bicarénées.— Saillies mésosternale et prosternale des précédents.— Corps assez allongé, svelte, presque glabre en dessous, revêtu de cils redressés peu abondants en dessus. Mâle inconnu.

La livrée est, comme chez les HarusPex, d'un brun rougeâtre foncé, mais qui prend une teinte testacée et devient très-brillant sur les ély- tres; chacune d'elles est ornée d’une bande d'un vert bronzé très- brillant aussi, naissant de la base et abrégée en arrière; une côte assez saillante l’accompagne dans toute sa longueur. Le prothorax est finement rugueux et présente quelques petites aspérités sur le dis- que ; la ponctuation des élytres est plus forte sur les côtés que dans le voisinage de la suture. L'espèce (bivittata) typique est, avec l'Hemi- lissa inæqualis, la plus grande du groupe actuel (12 à 16 millim.) et rare dans les collections.

M. Bates a fondé son genre Pyrcores sur une autre, découverte par lui dans le haut de l'Amazone (Ega), beaucoup plus petite, plus svelte, mais présentant, du reste, les mêmes caractères génériques et la même livrée. Je doute même qu’elle soit spécifiquement distincte de la précédente. J'en ai sous les yeux un exemplaire femelle (1).

ë HEMILISSA. l Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 238 (2).

Mâle : Tôte un peu renflée sur le vertex : son bourrelet intra-an- tennaire fortement concave, ses tubercules antennifères séparés, sub- épineux au bout. Antennes un peu plus longues que le corps, ro- bustes, à articles 3-14 décroissant peu à peu, déprimés, bicarénés en dessus, dentés en scie à leur sommet interne, 11 plus long que 10, sub- appendiculé. Yeux assez fortement échancrés, leur lobe supérieur degrandeur normale.— Prothorax allongé, cylindrique, resserré à ses

(1) Outre ces deux espèces, les Pigzocera suivantes sont mentionnées dans les auteurs; sanf la première qui semble devoir rentrer dans le genre actuel, il n’est pas certain que ce soit des Piézocérides. P. coriacea, Erichs. in Schomb. Guyana, UL, p. 573; Guyane anglaise. Chevrolatii, Venezuela; submaculata, Colombie ; bivittis, Para; A. White, Longic. of the Brit, Mus. p. 219; la première est figurée pl. 7, f. 3.

(2) Syn. Acanrmoptera, Perty, Del. anim. artic. Brasil. p. 90; sans exposi- tion de caractères; ce nom, proposé par Latreille (Règn. anim. éd. 2, V, p 14) pour un assemblage confus d’espèces dont il ne cite aucune en particulier, ne saurait être admis.

328 LONGICORNES.

deux extrémités, avec son bord antérieur faiblement suillant, très inégal en dessus. Elytres sculptées de même, échancrées et biépi- neuses à leur extrémité, l’épine suturale très-petite.— Cuisses posté rieures un peu plus courtes que les élytres ; jambes médiocrement larges, non tranchantes et denticulées en dehors, fortement bicaré- nées. Corps assez robuste, presque glabre. Le surplus comme chez les PIRzOCERA.

Femelle : Antennes plus courtes que les élytres, un peu moins for- tement en scie.

L'unique espèce (1) du genre est d’un noir brunâtre opaque, pas- sant Çà et au rougeûtre, avec la moitié postérieure des élytres bril- lante et les tarses fauves. La sculpture de son prothorax et de ses élytres suffirait à elle seule pour la distinguer de toutes celles qui précèdent. Ces parties sont, en effet, couvertes d’aspérités, de crêtes et d’excavations confluentes qui les rendent très-rugueuses. Cet in- secle, du Brésil comme les précédents, atteint jusqu’à 15 millim. de longueur.

GRouPE XIII, Ibidionides:

Languette membraneuse. Palpes courts, les maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le dernier article de tous triangulaire. Mandibules courtes, verticales, arquées et aiguës au bout. Tête plus moins saillante, débordant en général le prothorax, verticale en avant; tubercules antennifères variables, non ou faiblement échancrés; joues presque nulles. Antennes sétacées, beaucoup plus longues quele corps (œ) chez presque tous, inermes, en général faiblement vil- leuses en dessous. Yeux volumineux, fortement échancrés, leur lobe inférieur dépassant en avant les tubereules antennifères. Prothorax allongé, cylindrique, inerme latéralement. Elytres débordant le prothorax en avant. Pattes longues; hanches antérieures plus ou moins grosses et saillantes, globuleuses. leurs cavités cotyloïdes fer- mées en arrière; celles des intermédiaires eloses en dehors; cuisses pédonculées chez la plupart; jambes très-souvent carénées. Saillie mésosternale rarement (Synax) nulle, inclinée en arrière, Saillie prosternale jamais large , mais rarement (Sxpax, Neoconus) nulle (2). Corps allongé, très-souvent svelte.

(1) Ac. gummusa, Perty, loc. cit, pl. 18, £. 7, Q (Piezoc. inœqualis, Dej. Cat. éd. 8, p. 357). M. Perty (loc, cit. pl. 18, f. 6) lui donne pour congénère, sous le nom d’Ac. violacea, une espèce qui m'est inconnue, mais qui est évi- demment étrangère au genre.

(2) La largeur de cette saillie variant dans les espèces d’un même genre, il n’en sera pas question dansles formules des genres; constamment elle est ar= quée en arrière. La forme de la saillie mésosternale étant dans le même cas, ne peut pas servir non plus de caractère générique, L'une et l’autre ne seront

IBTDIONIDES. 329

Les éléments de ce groupe sont empruntés au genre Jeip1ow de Ser- ville, en y ajoutant une espèce (ibidionoides) qu'il avait placée parmi les SreNyGRA. Tous les auteurs qui ont parlé de ces insectes les ont fortement éloignés des Sphérionides dont, sauf leurs antennes inermes, ils me paraissent au contraire très-voisins (4). Ils ont en effèt, sauf quelques exceptions, les antennes et les jambes carénées de ces der- niers, des téguments polis et brillants, pour toute vestiture en dessus des poils fins, redressés et distants, des élytres et des cuisses souvent . épineuses à leur extrémité; mais leur livrée est plus variée que celle des Sphérionides, et chez beaucoup d’entre eux forme un dessin très- élégant. Les plus grands sont, au maximum, de taille moyenne , les autres en général assez petits. Enfin, tous sont propres à l'Amérique, surtout à celle du Sud.

Ces insectes étant devenus nombreux dans les collections et, par suite, peu homogènes, M. J. Thomson, qui en a fait une étude appro- fondie, les a récemment répartis dans plusieurs genres que j'ai adop- tés pour la plupart, en plaçant en tête ceux qui se rapprochent da- vantage des Sphérionides. Les formules qui suivent ne mentionnent que leurs caractères différentiels.

1. Antennes à art. 4 beaucoup plus court que 3.

a Hanches interméd. séparées.

b Art. 3-5 des antennes de forme normale (2).

© Cuisses interméd, et postér. épineuses au bout. Tubercules antennifères déprimés, inermes : Gnomidolon.

_— saillants, épineux : Octoplon.

ce Cuisses inermes au bout. î

Jambes carénées : Jbidion. non Compsa. bb Art. 3-4, ou l’un d’eux, anormaux. d Jambes carénées : Cycnidolon.

mentionnées que dans les cas très-rares elles sont nulles, ce qui entraine la contiguité des hanches qui leur correspondent.

(4) IL suffit pour s'en convaincre de placer une foule de ces insectes en re- gard des Sphérionides des genres Penpogux et Neruauus. Forme générale, poli, vestiture et sculpture des téguments, fond de la livrée même, tout est pareil, àu point qu’on pourrait dire, en toute exactitude, que les espèces dont il s’agit sont des Pennorux à antennes inermes et à prothorax allongé. On verra plus loin que l’une d'elles, du genre Imp1oN, a été nommée peribæoides par M. J. Thomson, Ce nom conviendrait à beaucoup d’autres.

(2) C'est-à-dire pas plus ou seulement un peu plus épais que les suivants, mais ayant du reste la même forme, ou peu s’en faut. L’anomalie qui atteint ces articles consiste en ce qu'ils prennent une grosseur et, parfois en même temps, une forme insolite. Il est presque inutile d'ajouter qu’elle est beaucoup Plus prononcée chez les mâles que chez les femelles.

330 ° LONGICORNES.

dd Jambes non carénées. Art. 3-4 des antennes anormaux : Zylibœum. 3 seul anormal: Phormesium. aa Hanches interméd. contiguës : Sydaæ. H, Antennes à art. 3-4 égaux; jambes non carénées : Neocorus.

GNOMIDOLON. J. Tnous. Syst. Cerambyc. p. 219 (1).

Tubercules antennifères peu saillants, non épineux. Articles 3 et suivants non épaissis chez les ÿ, carénés dans les denx sexes, 4 beau- coup plus court que 3 et que 5. Prothorax en général très-allongé, lisse, glabre, assez fortement resserré à sa base, non ou très-peu en avant, très-souvent redressé et formant avec l'arrièré-corps un angle plus ou moins prononcé. Elytres tronquées ou légèrement échan- crées à leur extrémité, l'angle externe de la troncature seul épineux. Cuisses non pédonculées, graduellement en massue; les quatre der- nières épineuses au bout, les postérieures dépassant les élytres chez les ÿ', moins ou pas du tout chez les @ ; jambes très - distinctement carénées, Corps non pubescent, hérissé de longs poils fins.

Je réunis à ce genre les Hexopcon de M. J. Thomson, les diffé- rences qui les en séparent se réduisant aux suivantes qui me parais- sent n'avoir qu'une valeur de sections.

HexopLon. article des antennes médiocrement robuste, subey- lindrique, inerme à son sommet externe. Guisses intermédiaires munies au bout d’une longue épine interne, les postérieures de deux: une externe longue, une interne courte (2).

GnominoLon. article des antennes plus court, en massue au bout, et muni à son sommet externe d'une courte saillie parfois peu dis- tincte. Cuisses intermédiaires et postérieures bi-épineuses au bout; les épines des premières courtes et égales, l'externe des secondes plus longue que l’interne (3).

(1) Syn. Hexopcow, J. Thoms. loc. cit. p. 249. Inipion Serv., À. White.

(2) H. Venus, J. Thoms. loc. cit. p. 219; Cayenne. æ-littera, J. Thoms. ibid, p. 575; Brésil; chez cette espèce et une autre inédite (Diana) de la col- lection M. J. Thomson, les élytres sont à peine plus longues que la tête etle prothorax réunis, déprimées dans leur moitié basilaire, puis un peu renflées en arrière. Cette forme disparaît chez les autres espèces du genre.

(3) 1b. biarcuatum, simplez, suheburneum, A. White, Long. of the Brit. Mus. p. 218, 230 et 234; Amazone. G. nympha, J. Thoms. loc. cit, p. 575;

Brésil.

M. J. Thomson rapporte ici l’ibid. bituberculatum de Serville (Ann. d. } Soc. entom. 1834, p. 105), mais cet autour lui assigne des cuisses mutiques au bout; dès lors, c’est probablement un Irirow.

Les espèces suivantes appartiennent probablement au genre : J. orpa, con=

IBIDIONIDES. 331

OCTOPLON. J. Tnows, Syst. Cerambyc. p. 218 (1).

Ne diffèrent essentiellement des GNominoron que par les tubercules antennifères saillants et épineux au bout chez les (7, leurs cuisses pos- térieures dépassant moins l'abdomen, et en ce que dans les deux sexes elles sont, ainsi que les intermédiaires, bi-épineuses au bout. Chez cel- les-ci l’épine externe est plus courte que l’interne; chez celles-là toutes deux sont à peu près de même grandeur.

M. J, Thomson assigne aux mâles d’avoir les articles 3-3 des an- tennes épaissis ; mais ce caractère assez prononcé chez quelques es- pèces (par ex. Cleophile) est nul chez quelques autres (par ex. linea- tocolle).

Le genre est moins homogène que le précédent et présente, dans la forme et la vestiture du prothorax, quelques différences qui permet- tent de le diviser en sections (2).

IBIDION. A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. 1834, p. 103 (3).

Tubercules antennifères plus ou moins saillants et épineux au bout chez les mâles. Antennes des mêmes ayant leurs articles 3-3 plus épais que les autres, mais jamais beaucoup et, du reste, de forme uormale, 4 beaucoup plus court que 3.et que 5. Prothorax de lon- gueur variable, presque toujours tuberculé en dessus. Elytrestron- , quées ou légèrement échancrées à leur extrémité, l'angle externe de

jugatum, sulcicorne, pallidulum, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 227 sq; Amazone.

(1) Syn. Srenoconus Germar.

(2) On peut en établir deux principales dont la première fait le passage avec les GNomDoLoN.

I Prothorax très-allongé, lisse, glabre, un peu inégal, mais non tuberculé : 0. lineaticolle, affine, X. Thoms. loc. cit. p. 574; Brésil; le premier a les quatre cuisses postérieures dentées au bout et non épineuses. J. musivum, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 141; Pérou. *

IL Prothorax plus court , finement pubescent, ainsi que la tête, obtusément. luberculé en dessus : Stenoc. læsicolle, Germ. Ins. Spec. nov. p. 511. O. bi- Cinctum, %, Thoms. loc. cit. p. 218, quadrèsignatum, Cleophile, 3. Thoms. ibid, p. 574. Tous du Brésil.

(3) Serville place en tête de ce genre une espèce du Brésil qu'il nomme 1. comatum. Elle m’est inconnue et je ne la trouve pas dans la collection de M.J. Thomson, qui l’a donnée comme le: type du genre. Il est possible qu’elle n’ap- partienne pas au groupe actuel, Serville lui assignant des élytres arrondies et Mutiques à leur extrémité. Syn. Srenoconus Germ, Compsa (pars) Perty.

332 LONGICORNES.

la troncature seul épineux , parfois presque inermes. Cuisses pé- donculées ou graduellement en massue, inermes au bout, les posté- rieures ne dépassant pas le sommet des élytres; jambes carénées, Corps hérissé de poils fins.

Ce genre diffère des deux précédents par l'absence d’épines au som- met des cuisses ; de tous ceux qui suivent, soit par la présence d’une carène aux jambes, soit par la forme normale des articles intermé- diaires des antennes chez les mâles. -

Il à ici un peu moins d'étendue que ne lui en a donné M. J. Thom- son. Des trois sections dans lesquelles il a réparti ses espèces, je n'en conserve que deux, les jambes étant privées de carène dans la troi- sième (Hereracurmes), et je place en première ligne celle qui se rap- proche le plus des deux genres précédents, par suite de la structure des antennes.

Comwpstainron. Antennes à articles 3-3 ou 3-6 distinctement carénés en dessus (1). :

Igmion vrais. Antennes à articles 8 et suivants non ou très-obtusé- ment carénés en dessus, le en général plus grêle à sa base et plus en massue aubout que chez les CompsiB1p1on (2). Cette section con- tient les plus grands Ibidionides connus, et un grand nombre de ses espèces ont les élytres plus ou moins rétrécies à partir de leur base.

(1) Ibid. venesuelæ, À. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 233; Venezuela, 1. ruficaudatum, Cayenne; geniculatum, brunniceps, Bogola; textile, Costa- Rica ; memicanum, Mexique; Sommeri, truncalum, albocinctum, Brésil; J, Thoms. Syst. Cerambyc. p. 571 sq.

Je ne cite que les espèces que j'ai vues, M. J. Thomson (loc. cit. p. 215) rapporte les quatre premières de celles qui précèdent soit à ses In1DION VRAIS, soit à ses HerenacarTues, mais elles doivent venir ici. Cette section est, dureste, peu homogène sous le rapport du facies et de la livrée; le Sommeri, le texlile et le mexicanum tranchent surtout fortement sur les autres espèces.

Les espèces qui suivent me paraissent devoir rentrer soit dans le genre ac- tuel, soit parmi les Compsa : . suturale, Colombie?; carissimum, striatocolle, Para; érythrocephalum, Guatimala; guianense, Guyane anglaise ; subcrucia- tum, Brésil; quadriguttatum, Rutha, thoracicum, basale, Amazone; phoraoan- thoides, Brésil; rotundipenne, N.. unicolor, rufulum, Amazone; À. White, Longic. .of the Brit. Mus, p. 222. J'ignore à quel genre doivent être rappoï- tées les suivantes : Z. @rgentinum, plagiatum, tenellum, Burmeist. Stettin, entom. Zeit. 1865, p. 174; Provinces argentines. ;

(2) Les seules espèces que j'aie vues sont : Compsa flavopicta, Perty, Del. anim. art, Brasil, p. 93, pl. 18, £. 14.— J. Thomsonii, Armandin®, Chabrill. in Thoms. Archiv. entom. I, p. 197.— J. spinipenne, cylindricum, gnomoides, signatum, fulvipes, JS, Thoms. Syst. Cerambyc. p. 570. Tous du Brésil.

IBIDIONIDES. 333

COMPSA. Penry, Del. anim. art, Brasil. p. 92 (1).

Ce sont des Igipion dont les jambes ne présentent aucune trace de carène longitudinale,

Quelques-uns, ou les Corsa vrargs, ont les articles 3-6 des an- tennes carénés en dessus (2). Chez les autres plus nombreux, ou les HerenACHTHESs, ces articles sont lisses et le plus souvent parfaitement cylindriques (3).

CYCNIDOLON.

J. Taoms. Syst. Cerambye. p. 217.

Tubercules antennifères courts, non épineux au bout. Antennes des mâles à articles 3 très-épaissi, 4 également, mais noins, tous deux carénés en dessus ainsi que les deux ou trois suivants, 4 beaucoup plus court que 3. Prothorax allongé, à peine et très -obtusément tuberculé en dessus, fortement resserré avant et après son milieu.— Elytres tronquées au bout, avec l'angle externe de la troncature épi- neux. Paites courtes ; cuisses fortement pédonculées à leur base, puis renflées en une forte massue, les intermédiaires et les posté- rieures brièvement et obtusément dentées au bout, celles-ci un peu plus courtes que les élytres; jambes très-distinctement carénées. Corps partiellement pubescent,

(1) Syn. Héreracumues, Newm. The Entomol. p. 9; nom postérieur de cinq ans au moins à celui de M, Perty, qui doit, par conséquent, être conservé de préférence, Srenoconus Germar.

(2) C. albopicta, Perty, loc. cit. pl, 18, £. 13; Brésil; c’est, à ma connais sance, la seule qui soit décrite.

(3) A. ebenus, Newm. loc. cit.; Etats-Unis; espèce remarquable par la gra cilité de ses formes et sa livrée d’un noir brunâtre mut. Les suivantes ont les couleurs variées et le factes des Impion : Stenoc. Andreæ, Gerwnar, Ins. Spec. nov. p. 511; Brésii. J. quadrifoveolatum, Chabrill. in Thoms. Archiv. en- tom. I, p. 197; Brésil. -— Z. flavicorne, dimidiatum, 6-signatum, Brésil; si- gnaticolle, Venezuela; bonariense; Buenos-Ayres; Fairmairet, Chili; fenes- tratum, Brésil; pallidipennis, Chili; J. Thoms. Syst, Cerambye. p. 571.— Het. Le MUAENAPE Haldem. Trans. of the Amer. Phil. Soc. X, p. 43; Etats-

DIS,

Il existe aux Antilles et dans quelques parties de l'Amérique, un pelit groupe de cesinsectes qui se rapprochent, par leur forme générale, de l'Heter. ebenus, müis qui se distinguent de tous les autres Ibidionides par une fine pubes- cence couchée qui revêt leur corps en entier, et lenr livrée mate d’un bru- nôtre passant au testacé, avec deux taches blanches sur chaque élytre. Toutes les cspèces sont encore indécrites; upe de la Guadeloupe est mentionnée dans le Catalogue de Dejean (éd."3, p. 358) sous le nom d'bid. submaculatum. Les Compsibidion teotile et mexicanum cités plus haut (p.332, note 1) ont une livrée analogue.

334 _ LONGICORNES.

Avec ce genre commencent les Ibidionides dont quelques-uns des articles des antennes affectent des formes anormales. Ces formes va- rient dans chacune des trois espèces qui composent celui-ci, à ma con- naissance, et qui constituent dès lors autant de sections différentes (1). Elles sont, du reste, très-homogènes sous tous les autres rapports, Toutes trois sont d'un brun rougeâtre plus ou moins clair et brillant, sans aucune trace de ponctuation nulle part, avec la tête, le prothorax et la moitié postérieure des élytres revôtus d'une très-fine pubescence grise. Deux d’entre elles ont une (eques) deux (Bulesianum) très- petites taches jaunes sur chaque élytre, taches absentes chez la troi- sième.

LYLIBÆUM. J. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 216.

Tubercules antennifères des CycninoLon. Antennes des mâles ayant leurs articles 3-4 beaucoup plus épais que les suivants, cylin- driques , atténués en arrière et carénés en dessus, 4 beaucoup plus court que 3. Prothorax allongé, fortement resserré à ses deux ex- trémités, tuberculeux. Elytres presque planes, uni-épineuses au bout. Cuisses fortement pédonculées à leur base, les intermédiaires et les postérieures brièvement et abtusément dentées au bout, celles-ci dépassant un peu le sommet des élytres; jambes non éarénées.— Corps hérissé de quelques longs poils fins.

L'absence de carène aux jambes, une livrée tout à fait différente, des téguments privés de pubescence couéhée, sauf sur le prothorax, séparent ce genre des Cxcnipozon. M. J. Thomson n’en a connu qu'une espèce (/lium) du Brésil, de taille médiocre, d’un fauve rougeätre bril- lant, avec deux grandes taches éburnées sur chaque élytre (2).

(1) À Article 3 des antennes de la forme des suivants, mais très-robuste, lo 4e peu différent de ceux-ci. Une espèce nouvelle de ma collection : C. modes- tum : Rufobrunneum, capite, prothorace elytrorumque dimidia parte postica pube brevi sericante obtectis, his immaculalis, Long. 12 mill. Hab. Brasilià.

B Articles 3-4 des antennes renflés en massue à leur extrémité, comme pe- donculés à leur base, le nédoncule seul caréné en dessus : C. eques, J. Thoms, loc. cit. Brésil.

C Articles 3-4 des antennes fusiformes, celui-ci beaucoup moins gros que celui-là : Zbid. Batesianum, À. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 230, pl. 6, f. 6; Amazone.

(2) J'en ai sous les yeux une beaucoup plus petite, du Brésil également, qui a le 4 article des antennes à peine plus épais que les suivants et seul caréné en dessus, le prothorax très-faiblement tuberculeux et glabre, les cuisses pOS* térieures un peu plus courtes que l'abdomen, mais qui, du reste, appartient au genre.

IBIDIONIDES. 335

PHORMESIUN. J. Taous. Syst, Cerambyc. p. 217 (1).

Mèmes caractères que les Lycisæum, sauf les points suivants :

Antennes des mâles un peu plus longues seulement que les élytres, à articles 3 très-fortement renflé, fusiforme ou oblongo-ovalaire, 4 pas plus épais que les suivants, presque de moitié plus court que 4; celles des femelles plus courtes que les élytres. Cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen, brièvement bi-épineuses à leur extrémité.

Dans tous les genres qui précèdent, les antennes, tout en variant assez sous le rapport de la longueur, dépassent toujours les élytres dans les deux sexes, quoique plus fortement chez les mâles que chez les femelles, et c'est pourquoi il était inutile de mentionner leur gran- deur. Il en est tout autrement ici, et cette brièveté relative, réunie à la forme particulière du article des antennes chez les mâles, cons- titue le seul caractère essentiel qui sépare le genre du précédent. Il contient les plus. petites espèces (2) du groupe actuel; il yen a (inédites) qui ont à peine plus de cinq millimètres de long.

Le genre Encyux de M. J. Thomson me paraît avoir été établi sur la femelle d’une espèce (4-notatum) de celui-ci. Get insecte est du Brésil.

SYDAX.

dâle : Tète munie d’un fort bourrelet intra-antennaire, concave et saillant en avant; tubercules antennifères non épineux. Antennes de longueur normale, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3 long et tès-renflé, subfusiforme, non caréné, ainsi que les suivants, céux-ci très-grêles, 4 un peu plus court que 3 et que 5. Prothorax très-al- longé, lisse, peu à peu rétréci en avant, muni d’un sillon transversal près de sa base.— Elytres longues, graduellement atténuées en arrière, isolément acuminées et non épineuses à leur extrémité.— Pattes allon- gécs; hanches antérieures et intermédiaires grosses, saillantes, conti- guës; cuisses fortement pédonculées, puis renflées en une massue fusiforme et comprimée, inermes au bout; jambes non carénées 5 tarses postérieurs à article À du double plus grand que 2-3 réunis. Corps très-allongé, svelte, hérissé de poils fins. Femelle in- connue.

Le seul genre du groupe qui ait les quatre hanches antérieures

(1) Syn. Enexum, J. Thoms. ibid. p. 216.

(2) Outre celle décrite par M. J. Thomson, sous le nom d'eudesmoides, je présume qu’il faut rapporter ici les suivantes : Z. fusiferum, Serv. Ann. d. 1. Soc. entom, 1834, p.406, Brésil. JL. approzimatum, melanodacrys, À. White, Longic, of the Brit, Mus, p. 231 et 235; Amazone.

336 © LONGICORNES.

également saillantes et contiguës, mais qui lui appartient trop mani- festement par tout le reste de ses autres caractères pour en être exolu. L'espèce inédite (1) qui en constitue le type est d’assez grande taille et l'une des plus grèles qui existent parmi les Ibidionides; la forme de son bourrelet intra-antennaire et celle de son prothorax lui dennent un facies particulier. L

NEOCORUS. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p.220 (2).

Mâles : Tête finement sillonnée et un peu concave entre les an- tennés ; ses tubercules antennifères peu saillants. Antennes d'un tiers environ plus longues que le corps, finement pubescentes, sans longs poils fins, à articles 4 en cône arqué, 3-4 subégaux, plus courts que les suivants, ceux-ci croissant peu à peu, 6-10 légèrement angu- leux à leur sommet interne, 14 appendiculé. Prothorax allongé, non tuberculeux en dessus, fortement resserré à ses deux extrémités, globoso-ovalaire dans son milieu. Elytres assez longues, subeylin- driques et un peu déprimées en dessus, parallèles, isolément acu- minées et inermes au bout. Pattes médiocres; cuisses fortement pédonculées à leur basé, puis renflées en une massue ovalaire, les postérieures un peu plus courtes que les élytres ; jambes non caré- nées. Corps allongé, svelte, finement pubescent, sans poils re- dressés.

Femelles : Antennes dépassant faiblement le sommet des élytres, à article 41 non appendiculé. Cuisses postérieures plus courtes, M. J. Thomson n’a connu que ce sexe.

Les antennes ne sont plus des antennes d'Ibidionides; aussi Ser- ville n'avait-il pas placé l’espèce typique (ibidionoides Serv.) du genre parmi les Imipion, mais dans les SrexxGra, guidé sans doute en cela par la forme du prothorax qui ressemble un peu à celui de ces der- nières. Mais par tout le reste de son organisation, cet insecte appar- tient si évidemment au groupe actuel que je crois devoir l'y laisser, comme l’a fait M. J. Thomson.

Il est originaire du Brésil, de taille médiocre, et par sa livrée et sa pubescence, a des rapports étroits avec les CxcNinoLonx. La première est, en effet, rougeûtre en dessous, noire en dessus; la seconde très- courte, grise, avec des reflets soyeux, surtout sur les élytres ; ces der- nières, qui sont lisses, présentent quelques courtes élévations trans- versales, Je connais une seconde espèce du genre, également brési- lienne.

(1) S. stramineus. Flavo-testaceus, opacus, élytris pallidioribus, subnitidis, subtiliter ac dense punctatis, capite prothoraceque lævissimis. Long. 14 mill: Hab. Brasilià. Coll. de M. le comte Mniszech.

(2) Syn. Srenycra (pars), A. Serv. Ann. d, 1. Soc. entom. 1834, p. 98.

ÉLIGMODERMIDES. 337

GROUPE XIV. -Éligmodermides.

Languette membraneuse. Palpes courts, les maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le dernier article de tous assez fortement triangulaire. Mandibules courtes, arquées et aiguës au bout. Tôte plus moins saillante; ses tubercules antennifères séparés, saillants, en général épineux au bout ; front brusquement vertical ; joues presque nulles. Antennes hérissées de longs poils fins, au moins en dessous, sétacées, plus longues que le corps chez les mâles. Yeux grands, fortement échancrés; leur lobe inférieur débordant en avant les tubercules antennifères. Prothorax cylindrique. Elytres débordant le prothorax à leur base. Pattes longues ; hanches anté- rieures fortes, plus ou moins saillantes, globoso-coniques ou subcy- lindriques; leurs cavités cotyloïdes étroitement ouvertes ou fermées en arrière; celles des intermédiaires closes en dehors. Saillie mé- sosternale large. Saillie prosternale plus ou moins enfouie, de largeur variable. Corps allongé, en général revêtu de cils lanu- gineux.

Les espèces typiques (Ecremonena, LimozotA) de ce groupe ont, sous le rapport de la vestiture des téguments, de la livrée et de la forme du prothorax, la plus grande analogie avec les MazLocERrA et les Éurysrnea du groupe des Sphérionides. Un genre récent (ALCYO- ris) de M. Pascoe que je leur adjoins, en diffère complétement sous ces trois points de vue, sans néanmoins pouvoir rentrer dans aucun autre groupe que celui-ci. :

D'un autre côté, ces insectes sont un de ces exemples de l'insta- bilité des caractères les plus importants, qu'on rencontre à chaque pas chez les Longicornes. Les hanches antérieures des ÉPicmonermA ct des TRICHOMALLUS, par leur forme cylindrique, leur saillie et leur presque contiguité, sont de véritables hanches de Lepturides. Elles perdent en partie cette ressemblance chez les Limozora et encore da- vantage chez les ALcyoris. Ces genres sont tous propres à l'Amérique du Sud; la taille de leurs espèces est assez grande.

L Saillie prosternale enfouie, très-mince, lamelliforme; hanches antér. subcontiguës.

Prothorax cylindrico-ovalaire, inerme : Trichomallus. _— cylindrique, tuberculé latéralement eten des- sus : Eligmoderma. |

Ï moins enfouie, plus ou moins large; prothorax eylindri- que, tuberculé en dessus, inerme latéralement,

Cuisses peu à peu élargies: Limoszola. pédonculées à leur base : Alcyopis.

Coléoptères. Tome VII. 22

338 LONGICORNES.

TRICHOMALLUS.

Mèmes caractères que les EzremongrmaA qui suivent, sauf les diffé- rences suivantes :

Tubercules antennifères non épinéux au bout. Prothorax régu- lièrement cylindrico-ovalaire, inerme partout. Corps plus svelte et encore plus hérissé de poils fins.

Le genre est établi sur un insecte qui existe dans la collection de M. le comte Mniszech, sous le nom d'Eurysthea maculipennis (1). Sa patrie n’est pas indiquée, mais il provient s sans aucun doute de l’A- mérique du Sud intertropicale.

ELIGMODERMA. J. Tuomws, Syst. Cerambyc. p. 246 (2).

Mûles : Tète peu saïillante; ses tubercules antennifères épineux au bout. Antennes fortement villeuses, presque de moitié plus lon- gues que les élytres, à articles 4 assez long, en cône arqué, 3 beau- coup plus long que #, celui-ci tantôt plus, tantôt à peine plus court que 5, ce dernier et les suivants subégaux, parfois déprimés et vague- ment sillonnés en dessus. Prothorax à peine plus long que large, régulièrement cylindrique, brièvement épineux latéralement et tri- tuberculé en dessus. Ecusson en triangle curviligne. Elytres assez convexes, subcylindriaues, allongées, arrondies en arrière; leur angle sutural parfois subépineux. Hanches antérieures aille ttes, cylindriques, subcontiguës ; cuisses peu à peu en massue, les posté- rieures un peu plus courtes que les élytres ; tarses de la même paire à article 1 ggal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, dé- elive en avant, bilobée en arrière. Saillie prosternale enfouie, très-comprimée, lamelliforme. -— Corps revêtu de longs poils fins redressés, avec le prothorax pubescent.

Femelles : Antennes dépassant faiblement le sommet des élytres ou ne l’atteignant pas tout à fait. Cuisses postérieures notablement plus courtes que les élytres.

Les espèces figurent généralement dans les collections parmi les Imion Dejean (3) les avait placées, et toutes étaient inédites

(1) T. maculipennis, Brunneo-rufescens undique hirsutus ; prothorace sub- tiliter rugoso, linea tenui media lævi; elytris sat dense punctulatis, vitte late- rali lata postice abbreviata singuloque lineis binis longitudinalibus (alterà ante, alter pone medium) cum vittis lateralibus antice connexis, nigris vel nigri- cautibus. Long. 15 millim.

(2) Syn. Isinion Dej., À. White.

(3) Cat. édit. 3, p. 358,

ÉLIGMODERMIDES. 339

lorsque M. J. Thomson, en fondant le genre, en a décrit une de Colombie, sous le nom d'ibidionoides (1).

Elles sont très-homogènes sous le rapport de la livrée de leurs élytres qui, sur un fond testacé, sont constamment ornées de bandes transversales en zigzags, brunes ou noires et à reflets bronzés ; l’ex- témité de ces organes est ordinairement de la même couleur sur une assez grande étendue. Leur ponctuation est assez fine et irré- gulière : celle du prothorax est voilée par une fine pubescence grise et couchée,

LIMOZOTA.

Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser, 3, XVII, p. 482.

Ce genre ne diffère absolument des EL16mopEnMA que par les points suivants :

Prothorax inerme sur les côtés. Hanches antérieures moins sail- lantes, globoso-coniques, séparées par la saillie prosternale qui est assez large, médiocrement enfoncée et fortement arquée en arrière.

Il a pour type un insecte de Colombie connu depuis longtemps dans les collections de Paris, sous le nom de Mallocera virgala que lui a imposé M. Chevrolat et que M. Pascoe lui a conservé. Sa livrée est d'un brun rougeàtre, clair etlivide, avec les élytres d'un testacé pâle ; elles sont ornées d’un grand nombre de bandes ferrugineuses, les unes en zigzags et tranversales, les autres longitudinales.

.# ALCYOPIS. Pascoz, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XNIIL, p. 484.

Femelle? : Dernier article des palpes fortement triangulaire, —Tète assez longuement prolongée et visiblement rétrécie en arrière des Yeux, Antennes un peu plus longues que le corps. Yeux large- ment et très-profondément échancrés, presque divisés en deux; leur lobe inférieur peu saillant. Prothorax notablement plus long que large, un peu plus étroit en avant, brusquement rétréci à sa base, profondément resserré avant son bord antérieur, celui-ci formant un bourrelet, obtusément pluritubereulé en dessus. Elytres médiocre- ment allongées, assez convexes et un peu déprimées sur la suture 5 parallèles, isolément et obliquement tronquées au bout, avec l'angle Externe de la troncature brièvement épineux. Hanches antérieures Sloboso-coniques, médiocrement saillantes, séparées; cuisses longue- ment pédonculées, terminées par une massue fusiforme et compri- Me, Saillie mésosternale large, subverticale en ayant, avec un fort tubercule en cône obtus, horizontale et parallèle en arrière.

(1) Une seconde, l’Ibid. fulguratum de Dejean, est mentionnée, mais non décrite, par M, A. White, Longic. of the Brit. Mus, p. 222.

340 LONGICORNES.

Saillie prosternale convexe, déclive en ayant, médiocrement enfouie, assez large, arquée en arrière. Corps glabre, sauf quelques cils ro- dressés et épars. Le surplus comme chez les ELIGMODERMA.

Si ces caractères sont voisins des deux genres précédents, l'unique espèce (cyanoptera Pasc.) du genre en diffère beaucoup par sa livrée qui est d’un jaune ferrugineux brillant, avec les élytres du bleu le plus éclatant ; à peine aperçoit-on sur ces organes quelques très-petits points eufoncés, le reste des téguments n’en présente aucune trace, Ce bel insecte, dont la taille égale celle des EL1GmonERMA, est originaire du Brésil. Les deux exemplaires que j'en ai sous les yeux et qui m'ont été communiqués, l’un par M. C. A. Dohrn, l'autre par M. Pascoe, me paraissent être des femelles.

Groupe XV. Callidiopsides,

Languette membraneuse. Palpes de longueur variable; leur der- nier article triangulaire. Mandibules courtes, arquées et aiguës au bout. Tète plus ou moins, en général peu saillante; ses tubercules antennifères contigus, déprimés, souvent presque nuls, médiocre- ment ou non échancrés; joues très-courtes. Antennes pubescentes ou hérissées de longs poils fins, sétacées, inermes (1), de longueur va- riable, le plus souvent beaucoup plus longues que le corps chez les

mâles. Yeux (2) fortement échancrés, leur lobe inférieur débordant -

en avant les tubercules antennifères. Prothorax presque toujours cylindrique ou ovalaire, rarement tuberculé en dessus et sur les côtés. Pattes plus ou moins longues; hanches antérieures globu- leuses (3); leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière (BETHEHUN, AnisocAster exceptés) ; celles des intermédiaires closes en dehors. Saillie mésosternale toujours distincte, inclinée en arrière ou horizon- tale. Saillie prosternale de largeur variable, Corps plus ou moins allongé.

Ce groupe est extrèmement voisin de celui des Eligmodermides. Il s'en distinguerait assez bien par la forme des tubercules antennifères qui ne sont jamais épineux comme chez ces derniers, si ce caractère ne disparaissait pas dans un de leurs genres, celui des TRICHOMALLUS: D'un autre côté, il existe parfois ici des hanches antérieures qui dif-

(1) Chezles Acyrusa, leur 3e article est muni à son extrémité d’une très-fine et courte épine,

(2) Chez les Anrium, leur granulation s’affaiblit sans devenir complétement fine. Ceux des Curius sont plus petits qu'à l’état normal et réduits, en quel- que sorte, au lobe inférieur.

(3) Elles sont ordinairement de grosseur normale, mais dans un petit nom- bre de genres (Ponruea, DraromocerxALA) elles deviennent plus saillantes, sans pouvoir toutefois être dites cylindriques,

CALLIDIOPSIDES. 341

fèrent à peine de celles des Arcxopis. Toutefois, cette absence de li- mites se retrouvant dans tous les groupes qu’on veut établir dans la famille actuelle, j’ai cru devoir séparer ces insectes des Eligmoder- mides, à cause de leur facies qui est fort différent. Le nombre de leurs espèces n’est nullement en rapport avec celui des genres qu'elles constituent et qui s'élève à 18. Cela vient princi- . palement de ce que l'Australie, si riche en formes spéciales, a fourni ici un fort contingent. Ces espèces australiennes sont presque toutes fort petites et ornées de couleurs vives qui se bornent, du reste, au fauve ou au ferrugineux diversement combinés avec le noir. Les es- pèces étrangères à cette partie du globe sont disséminées dans la Ma- laisie, la Polynésie, aux îles Maurice et de la Réunion, enfin en Amt- rique. Les plus grands (OEmona, CazLipropsis, DIATOMOCEPHALA) de ces insectes ne dépassent que peu la taille moyenne. I. Cuisses peu à peu épaissies dès leur base, sans massue propre- ment dite. a Antennes à art. 3 caréné en dessus : 1 RAysium. aa -— non

Prothorax couvert de plis transversaux très-réguliers : 2 Œmona.

tuberculé en dessus et sur les côtés : 3 Didy- mocantha: finement rugueux : 7 Paphora. Il. Cuisses plus ou moins en massue, amincies ou pédonculées à leur base. bd Prothorax convexe, cylindrique ou ovalaire, non tuberculé, très-rarement muni de nodosités obtuses ou de callo- sités.

Front déclive, formant avec le vertex un angle très-ouvert. d Elytres de deux couleurs nettement tranchées. e Antennes à art. 3 plus long que 4. Abdoïnen sans fossettes villeuses : 4 Sisyrium.

munide * :5 Acyrusa. ee Antennes à art. 3 pas plus long que 4: 6 Sidis. dd Elytres unicolores : 17 Anoplium. ce Front vertical ou subvertical.

Î Palpes grêles, les max. du double plus longs que les la- biaux : 8 Porithea,

ff Palpes assez robustes, subégaux, ou Jes max. un peu plus longs.

g Corps revêtu d’une épaisse pubescence lanugineuse: 11 Te- phantes.

gg Corps revêtu d’une fine pubescence couchée, parfois glabre, h Prothorax couvert de nodosités obtuses : 13 Anisogasler. hh sans ==

Lx]

342 LONGICORNES.

i Cuisses pédonculées à leur base, k Elytres tachetées. Cuisses dentées en dessous : 14 Curius. inermes :9 Belhelium. kk Elytres unicolores : 12 Lampromerus. ii Cuisses peu à peu épaissies en une forte massue. Antennes des @' beaucoup plus longues que le corps : 15 Ceresium. Antennes des œ' un peu plus longues que Je corps: 16 Diatomocephala. Gb Prothorax déprimé, muni de callosités sur le disque. Elytres tachetées; prothorax cordiforme : 10 Adrium. unicoloress subovalaire : 18 Calidiopsis.

RHYSIUM. Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XNIII, p. 483.

Mâle : Palpes courts, subégaux; leur dernier article faïblement triangulaire. Tête un peu saillante, finement sillonnée entre ses tu- bercules antennifères ; front vertical, assez grand. Antennes grêles, subfiliformes , densément pubescentes, hérissées de quelques poils fins, d'un tiers plus longues que le corps, à articles 1 gros, en massue arquée , 3 beaucoup plus long que les suivants, caréné en dessus, 4-11 décroissant peu à peu. Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax du double plus long que large, subeylindrique, légèrement resserré en avant et à sa base, un peu arrondi sur les côtés. Ely- tres assez allongées, peu convexes, parallèles, arrondies en arrière.— Pattes assez longues; cuisses comprimées, graduellement en massue fusiforme , les postérieures plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire à article À égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale mt- diocrement large, horizontale, échancrée au bout. Saillie proster- nale très-étroite, arquée en arrière. Corps allongé, finement pubes- cent.

Femelle : Antennes dépassant légèrement le sommet des élytres.

L’unique espèce du genre est connue dans quelques collections sous le nom de Sphærion bimaculatum que lui avait imposé feu A. Dey- rolle; je l'ai même vue classée parmi les fripron. Mais elle n'a rien de commun avec ces genres. M. Pascoe lui à conservé le nom spéci- fique en question.

Elle est originaire de Bolivia, de taille moyenne, d'un brun marron assez brillant, avec une assez grande tache fauve au milieu de chaque élytre, tache qui parfois se réunissant à sa correspondante, forme une bande transversale ; le prothorax est lisse et densément pubescent, les élytres le sont beaucoup moins et finement pointillées.

CALLIDIOPSIDES, 343

OEMONA. New, The Entomol, p. 8 (1).

Mâle : Palpes robustes, subégaux, leur dernier article assez forte- ment triangulaire. Tête courte en arrière des yeux, finement sil- lonnée entre ses tubereules antennifères; front grand, subvertical.— Antennes atteignant à peine le sommet des élytres, grêles, pubescentes et hérissées de quelques longs poils fins, à articles 1 assez long, en massue arquée, 3-4 égaux, un peu plus courts que les suivants, un peu noueux au bout, 5-10 égaux, 11 plus court que 10. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax plus long que large, parfai- tement cylindrique, couvert de rides transversales très-régulières. Eeusson en triangle eurviligne. Elytres allongées, cylindriques, ar- rondies et inermes à leur extrémité. Pattes longues; cuisses peu à peu en massue, les postérieures plus courtes que l'abdomen; Ar ar- ticle des tarses de la même paire égal à 2-3 réunis. Saillie mésoster- nale assez large, horizontale, échancrée au bout. Saillie prosternale assez étroite, fortement arquée en arrière. Corps allongé, eylin- drique, pubescent partout.

Femelle : Absolument pareille au mâle, si ce n’est que ses anten- nes n'arrivent qu'aux 3/6 de la longueur des élytres et que sa taille est plus forte.

L'espèce (2) typique est originaire de la Nouvelle-Zélande, de la taille des grands exemplaires de la Saperda carcharias dont elle à un peu le facies, d'un brun rougeâtre uniforme: et revètue d’une pubes- cence fauve, couchée, longue et plus abondante sur la poitrine qu'ail- leurs; un cercle de poils ferrugineux entoure les yeux en arrière ; les élytres, densément ponctuées dans les deux tiers de leur longueur, sont plus lisses et transversalement rugueuses à leur extrémité. La sculpture du prothorax caractérise éminemment le genre parmi tous ceux du groupe actuel.

DIDYMOCANTHA. Newm. Ann. of nat. Hist. N, 1840, p. 20 (3).

Mles: Palpes très-courts, subégaux ; leur dernier article en trian- gle allongé. Tôte assez saillante; légèrement concave (obliqua) ou plane (brevicollis) entre les antennes; front assez grand, vertical.

(1) Syn. Isonera, A. White, Voy. of the Ereb. a. Terr.; Entom, p.21. SarerDa Fab.

(2) Sap. villosa, Fab. Syst. El. IL, p. 320 (Is. villosa, A. White, loc. cit.; OEm. humilis, Newm. loc. cit.).

(3) Syn. Srnonevzuncs, Hope, Trans. of the Zool. Soc. IUT, p. 199, Epu- na, À, White, Voy. of the Ereb, a. Terr.; Entom. p. 19.

344 LONGICORNES.

Antennes finement tomenteuses et hérissées de poils fins, un peu plus longues que les élytres, à articles 1 assez long, en cône arqué, 4 plus court que 3 et que 5, 6-11 décroissant peu à peu. Yeux médiocre- ment séparés en dessus. Prothorax transversal ou non, cylindrique (obliqua) ou arrondi sur les côtés (brevicollis), muni d'un sillon trans- versal peu profond en avant et à sa base, de un à trois tubercules sur les côtés et de deux à cinq en dessus. Elytres peu convexes, mé- diocrement allongées, parallèles, arrondies en arrière. Pattes mé- diocres, peu robustes ; cuisses peu à peu et légèrement en massue, les postérieures plus courtes que les élytres; tarses de la même paire à article 1 égal à 2-3-réunis, Saillie mésosternale médiocrement large, déclive ou horizontale, parallèle. Saillie prosternale étroite, déclive en avant, brusquement arquée en arrière. Corps médiocre- ment allongé, revêtu, de poils couchés peu abondants, mélangés de cils redressés, parfois (obliqua) lanugineux sur le prothorax.

Femelles : Antennes un peu plus courtes que les élytres; pour le surplus pareïlles aux mâles.

Faute de connaître le type (1) de ce genre, on lui associe ordinaire- ment les SrroncyLunus de Hope qui ‘en sont très-différents par la structure de leurs antennes et leur tête pourvue d'un museau ; Hope, le premier, est tombé dans cette erreur.

Cet insecte, de taille moyenne, est d'un brun rougeâtre en dessous, d'un noir sale sur la tête et le prothorax, et d’un fauve testacé sur les élytres ; ces dernières sont traversées dans leur milieu par une bande irrégulière brunâtre et en présentent chacune une autre de même couleur qui, partant de l'épaule, se dirige obliquement sur la suture qu'elle atteint au tiers de sa longueur ; les articles intermédiaires des antennes sont testacés avec leur sommet noir, Une livrée analogue se retrouve chez une seconde espèce (2) décrite par M. Pascoe, Ces deux insectes sont propres à l'Australie.

Une troisième espèce est l'Eburida sublineata de M. A. White, ori- ginaire de la Nouvelle-Zélande. 11 m'est impossible de découvrir en quoi elle diffère, génériquement parlant, des précédentes (3).

SISYRIUM. 3 Pascor, Journ. of the Linn. Soc; Zoo!. IX, p. 95 (4).

Je ne connais que la femelle de l'unique espèce de ce genre

(1) D. obliqua, Newm. loc. cit. (Strongyl. varicornis, Hope, loc. cit.).

(2) D. brevicollis, Pascoe, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 100,

(3) M. A. White a signalé lui-même son analogie avec le genre actuel; on ne voit pas ce qui l’a engagé à l'en séparer.

(4) Syn, Ormium, Pascoe, The Journ. of Entom. I}, p. 238 ; olim. JIGENA, Pascoe, Jouru, of the Linn, Soc.; Zoo], IX, p.f95.

CALLIDIOPSIDES. 345

voisin des DYpIMocANTHA, et qui n’en diffère que par les points sui- vanits :

Femelle : Tête courte en arrière des yeux, plane entre les antennes ; front déclive, formant un angle très-ouvert avec le vertex. ar- ticle des antennes plus long que les suivants, ceux-ci égaux. Pro- thorax notablement plus long que large, assez fortement resserré en avant et à sa base, irrégulièrement inégal en dessus. Elytres dé- primées sur le disque. Corps plus court, hérissé partout de longs poils fins.

L'espèce en question (tripartitumPasc.) a la plus grande ressem- blance avec la Didymocantha brevicollis, sous le rapport de la forme générale et de la livrée, mais est d’un tiers environ plus petite. Elle est noire, avec l'abdomen, les pattes, les antennes d’un fauve ferru- gineux, la moitié antérieure des élytres et leur extrémité, sur une faible étendue, testacées; plus de la moitié basiluire de ces organes est criblée de gros points enfoncés. Cet insecte habite également l'Australie.

M. Pascoe avoue lui-même que son genre IGENIA est à peine distinct de celui-ci. 11 n’en diffère, en effet, que par la forme plus svelte de ses espèces et leur prothorax plus long; la livrée est la même. Elles sont au nombre de trois (1), dont la plus grande n’a guère que huit millimètres de longueur.

ACYRUSA. PascoE, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 94 (2).

Sauf les deux points suivants, l'identité la plus complète existe entre ce genre et le précédent. L'unique exemplaire que j'ai sous les yeux me paraît être un mâle.

Antennes à article 3 muni à son sommet externe d’une fine et très- courte épine. Deux enfoncements remplis de poils villeux et dis- posés transyersalement sur chacun des quatre segments abdomi- näux.

L'unique espèce du genre est un petit insecte de l'Australie décrit, dans l’origine, par M. Pascoe, sous le nom d'Obrium ciliatum. Sa li- vrée et la sculpture de ses élytres sont de même nature que celles des Sisyrium. Sans cette extrôme ressemblance, j'aurais placé cet insecte parmi les Phoracanthides auxquels il appartient par l'armature de ses antennes (3).

(1) Obr. ibidioncides, Pascoe, Trans. of the entom. Sot: Ser. 2, V, p. 26; Nouvelle-Galles du Sud.— Obr. dorsale, Pascoe, The Journ. of Entom. II, p. 237; de l'Australie mér, ainsi que le suivant, J. stigmosa, Pascoe, Journ. of the Linn. Soc, loc. cit.

(2) Syn. Onrivw, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, I, p. 559.

(3) Le genre SKereroDEs, qui à une longue épine au sommet du 3e article des

346 LONGICORNES.

SIDIS. Pascor, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 93.

Genre établi sur un petit insecte de forme aussi svelte que les Sisy- rIUM du groupe des Icenra et qui n’en diffère que par la structure de ses antennes et son prothorax un peu autrement fait. L’exemplaire que j'ai à ma disposition est sans aucun doute une femelle.

Antennes atteignant tout au plus le milieu des élytres, à peine pu- bescentes, faiblement villeuses, à article 3 plus court que les suivants, ceux-ci égaux. Prothorax allongé, oblongo-ovalaire, faiblement resserré à ses deux extrémités, un peu déprimé en dessus.

La livrée de l'espèce unique (opilioides Pasc.) du genre est ana- logue à celles des deux genres précédents. L'Australie méridionale est sa patrie,

PAPHORA.

Pascoe, Journ. of the Linn. Soc.; Zoo!. IX, p. 102 (1).

Femelle : Palpes courts, subégaux; leur dernier article à peine triangulaire. Tête presque plane entre les antennes; front déclive, Antennes finement pubescentes, assez robustes, atteignant le milieu des élytres, à articles 4 plus long que 3, cylindrique, 3-8 croissant peu à peu, 9-11 plus courts. Yeux fortement séparés. Prothorax un peu plus long que large, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés. Elytres médiocrement allongées, déprimées le long de la suture, parallèles, obtusément arrondies en arrière. Pattes assez longues, peu robustes ; cuisses sublinéaires, les postérieures sensible- ment plus courtes que l'abdomen ; tarses de la même paire à article 4 égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale déclive, subverticale, large à sa base, rétrécie en arrière. Saillie prosternale étroite, arquée postérieurement. Corps allongé, revètu partout de cils couchés. Mäle inconnu.

M. Pascoe avait placé primitivement, mais avec doute, parmi les Ceresium, sous le nom de C. modestum, le type du genre, petit in- secte originaire, comme les précédents, de l'Australie méridionale. il a en effet quelque rapport de forme avec le C. simpleæ, mais il en diffère par ses cuisses linéaires et ses antennes.

La livrée de cet insecte est d’un fauve mat uniforme ; son prothorax est médiocrement rugueux avec un espace lisse et longitudinal sur le milieu du disque; ses élytres sont finement et densément alutacées dans toute leur étendue.

antennes, serait peut-être, d’après son facies, mieux à sa place ici que dans les Phoracanthides je l'ai classé. (1) Syn. Ceresiux, Pascoe, The Journ. of Entom, IE, p. 237; olim.

CALLIDIOPSIDES. 347

PORITHEA. Pascor, Journ, of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 102 (1).

Mâle : Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux ; le dernier article de tous assez fortement sécuriforme. Tête presque plane entre les antennes; front vertical, assez grand. Antennes presque glabres, à peine villeuses en dessous, beaucoup plus longues que le corps, à articles 4 médiocre, en massue arquée, 3 plus long que 4 et plus court que 5, celui-ci et les suivants décroissant peu à peu. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax un peu plus long que large, convexe, arrondi sur les côtés en avant, rétréci en arrière, muni de deux petites crêtes sur le disque. Elytres peu convexes, médiocrement allongées, parallèles, arrondies en arrière.

Pattes assez longues ; cuisses fortement pédonculées à leur base, _ puis renflées-en une brusque massue ovalaire, les postérieures plus longues que les élytres ; tarses antérieurs dilatés, les autres grêles, leur 1% article égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, déclive, parallèle, Saillie prosternale très-étroite, arquée postérieu- rement. Corps glabre à l'œil nu, revêtu de cils fins pen abondants.

Femelle : Antennes un peu plus longues que le Corps. Pattes -moins longues ; cuisses postérieures plus courtes que les élytres ; tuses antérieurs plus larges que les autres, mais moins dilatés que chez le mâle.

On n’en connait qu’une espèce de l'Australie, le Callidium inlortum de M. Newman, insecte de taille médiocre, d’un fauve testacé varié de brunâtre ; cette dernière couleur forme sur les élytres un dessin compliqué consistant en trois bandes étroites, transversales, communes L; dont la 1'e, très-flexueuse, envoie en avant un rameau entre chaque épaule et s'unit par une bande suturale à la 2; celle-ci en forme de chevron dirigé en avant, rejoint sur les côtés la qui est bi-arquée en arrière, Le prothorax, examiné avec les plus fortes loupes, est complétement lisse, tandis que les élytres sont couvertes d’une ponc- lation serrée qui s’affaiblit peu à peu en arrière.

BETHELIUM. Pascor, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 97 (?).

Mûles : Palpes courts, subégaux, leur dernier article fortement Wiangulaire. Tête presque plane entre les antennes ; front vertical,

(1) Syn, Catuinrun, Newm. The Entomol. p. 223.

(2) Syn. Gen. nov. Callidio affine, Newm. The Entomol. p. 10, Carr Pts Pascoe (olim), Cauripioris, A. White, Longic. of the Brit. Mus. . 329,

348 LONGICORNES.

transversal. Antennes grêles, très-finement pubescentes et villeuses, un peu plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, subeylin- drique, 3 un peu plus long que lui, 4 de moitié plus court que ce dernier, 5 le plus grand de tous, 6-11 décroissant peu à peu. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax convexe, cordiforme, Elytres subdéprimées, médiocrement allongées, parallèles, arron- dies en arrière, Pattes médiocres; cuisses fortement pédonculées, terminées par une grosse massue ovalaire, les postérieures atteignant le sommet des élytres; tarses de la même paire à article 1 égal à 9-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, horizontale en arrière, parallèle. Saillie prosternale très-étroite, arquée postérieurement, Corps hérissé partout de poils fins et distants.

Femelles : Antennes pas plus longues que les élytres; le surplus comme chez les mâles, sauf pour la massue des cuisses qui est un peu moins forte.

Petits insectes, de la taille de l'Obriwm cantharinum d'Europe, re- marquables par la brièveté relative du article de leurs antennes et leur livrée, Cette dernière consiste sur les élytres en bandes et taches testacées ou fauves, nombreuses, formant un dessin compliqué, sur un fond brunâtre, le tout très-brillant. Le prothorax, qui ressemble assez à celui de certains Cyrus, est couvert de fines granulations très-serrées, les élytres le sont de très-petites aspérités qui disparais- sent sur leur partie postérieure. Les espèces (1) sont propres à l’Aus- tralie,

ADRIUM. Pascos, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 105 (2).

Mâle : Palpes maxillaires notablement plus grands que les labiaux; le dernier article de tous en fer de hache oblique. Tête courte en arrière des yeux, très-plane entre les antennes, sans aucun vestige de tubereules antennifères; front déclive, très-court, un peu concave. Antennes assez robustes, à peine pubescentes, hérissées de longs cils, de la longueur des 2/3 des élytres, à articles 1 en cône arqué, égal à 3-4 réunis, 8 plus court que 4, tous deux noueux au bout; 5-10 plus longs, subégaux, un peu déprimés et subanguleux à leur

(1) B. signiferum, Newm. loc. cit. (Callid. flavomaculatum, Blanch. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 273, pl. 16, f. 8; Callidiop. signifera, À. White, loc. cit.). Callid. inscriptum, Pascoe, The Journ. of Entom. 1, p. 363.

M. Pascoe (Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 126) regarde le Callidium flavomaculatum Blanch., qui vient d'être cité, comme appartenant au genre Pewpsamacra et synonyme de la P. dispersa de M. Newman. La description et la figure qu’en donne M. Blanchard ne permettent pas d'adopter cette opi- nion.

(2) Syn. Cauuinium pars, A. White, Longic. of the Brit, Mus. p. 323.

CALLIDIOPSIDES. 349

sommet interne, 11 égal à 40, obtus au bout. Yeux médiocrement granulés, fortement séparés en dessus. Prothorax transversal ou non, déprimé, cordiforme, muni en dessus de trois callosités longitu- dinales luisantes. Elytres courtes, déprimées, légèrement et peu à peu atténuées en arrière, arrondies à leur extrémité. Pattes courtes, robustes; cuisses très-grosses, ovalaires, les postérieures un peu plus courtes que l’abdomen ; tarses à articles 4 égal à 2-3 réunis, triangu- laire, épais, 3 petit, simplement échancré. Saillie mésosternale très-large à sa base, déclive, rétrécie et tronquée en arrière. Saillie prosternale très-étroite, arquée postérieurement, Corps couït, hé- rissé presque partout de longs poils fins.

Femelles : Antennes dépassant un peu le milieu des élytres. Pattes plus faibles.

Genre établi sur le Callidiuwm cucujus de M. A. White (1), petit in- secte du nord de l’Australie, variant du brun noirâtre au brun fauve en dessus, avec le dessous du corps, les antennes, les pattes et deux taches sur les élytres (une basilaire allongée, l'autre terminale) d'un testacé plus ou moins ferrugineux ; mais cette livrée paraît très- sujette à varier. Le prothorax est comme corrodé entre ses callosités qui sont très-saillantes et réunies en avant per une autre callosité transversale ; les élytres sont finement et densément pointillées (2).

THEPHANTES. PascoE, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser, 3, XIX, p. 318.

Palpes courts, les maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le dernier article de tous en triangle allongé. Tête peu saillante, à peine concave entre les antennes, finement sillonnée depuis le vertex jusqu'au bas du front; celui-ci vertical, transversal. Antennes assez robustes, finement pubescentes et hérissées de poils fins, un peu plus courtes que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3-4 égaux, obconiques, un peu plus courts que les suivants, 5-11 subégaux. Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax à peine plus long que large, assez convexe, ovalaire, plus rétréci à sa base qu’en avant, muni de deux faibles tubercules sur le disque. Elytres médiocre- ment allongées, planes, parallèles, arrondies en arrière, Pattes

(1) Le C. catoæanthum que M. À. White décrit immédiatement à la suite, paraît n’en être qu'une variété unicolore.

(2) Ce n’est pas sans hésitation que je place ce genre ici. Il a, par son facies ét la structure des antennes, de grands rapports avec les Swonicum. Mais outre que ces derniers ont les cavités cotyloïdes intermédiaires ouvertes en dehors, tandis qu'ici elles sont closes, la livrée de l’espéce typique est si voisine de celle des Sisvnium, Sipis et surtout des BETHELIUM, que ces deux considéra- tions m'ont déterminé à la comprendre dans le groupe actuel.

350 LONGICORNES.

courtes, subégales; cuisses pédonculées à leur base, puis renflées en une forte massue fusiforme, les postérieures un peu plus courtes que les élytres; tarses de la même paire courts, à article 4 triangulaire ainsi que 2, égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale déclive, large à sa base, rétrécie en arrière. Saillie prosternale étroite, fortement arquée postérieurement. Corps médiocrement allongé, revêtu par- tout, y compris les pattes, d’une épaisse pubescence lanugineuse.

M. Pascoe a hésité sur le sexe de l’exemplaire qui lui a servi ef qu'il a bien voulu me communiquer; je suis porté à croire que c'est une femelle. La pubeseence dont le corps entier est revêtu ressemble tout à fait à celle des Paaconrs du groupe des Hespérophanides, ce qui à engagé ce savant entomologiste à placer le genre à côté de ces derniers; pour moi, il appartient sans aucun doute au groupe actuel.

Son unique espèce (clavatus Pasce.) est originaire de l'Australie, de taille moyenne et marbrée de noir et de ferrugineux avec une bande transversale blanche, en forme de chevron et mal limitée, immédia- tement après le milieu des élytres.

LAMPROMERUS. © ANR J. Tuows. Essai, etc. p.202 (1).

Mâle : Palpes robustes, courts, les maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le dernier article de tous fortement triangulaire, Tête un peu saillante, munie d’un faible bourrelet presque plan entre les antennes; front vertical. Antennes assez robustes, subfiliformes, pubescentes et finement villeuses, un peu plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 4 un peu plus court que 3 et surtout que à, celui-ci et les suivants décroissant peu à peu. Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax un peu plus long que large, ovalaire, brièvement resserré en avant et à sa base. Elytres pou convexes, légèrement rétrécies et arrondies en arrière. Pattes mé- diocres; hanches antérieures assez grosses, mais peu saillantes; cuisses brièvement pédonculées à leur base, puis renflées:en une forte massue ovalaire, les postérieures presque aussi longues que les élytres; tarses de la même paire à article 4 un peu plus long que 2-3 réunis. Saillie mésosternale médiocrement large, horizontale, bilobée en ar- rière, Saillie prosternale très-6troite, arquée postérieurement. Corps médioerement allongé, hérissé de poils fins.

Femelle : Si, comme je le crois, c’est bien elle que j'ai sous les yeux, elle diffère à peine du mâle par la massue des cuisses un peu moins forte et ses hanches antérieures assez saillantes; ses antennes ne pré- sentent pas de différence sensible.

(1) Syn. Oxcuowenus, Déj. Cat. éd. 3, p. 358; nom déjà employé pour des

CALLIDIOPSIDES. 351

Le type du genre, le Cer. pilicornis de Fabricius (1), habite la plu- part des Antilles il paraît être commun. A une taille médiocre, il réunit une livrée uniforme tantôt d’un fauve rougeâtre, tantôt d’un testacé plus ou moins pâle; ses élytres sont densément ponctuées, le prothorax l’est plus finement et irrégulièrement avec une ligne lon- gitudinale lisse, parfois obsolète, dans son mirieu.

Il est très-probable que c'est cet insecte qui, importé accidentelle- ment en Angleterre, à donné lieu à la création du genre Currowenus de Stephens; dans l’affirmative, ce dernier nom aurait la priorité.

ANISOGASTER. À. Deyroz in Mur. Notes s. l'ile d, L. Réun.; Annex. H, p. 18 (2).

Mâle : Palpes grêles, les maxillaires plus longs que les labiaux ; leur dernier article allongé, en triangle obliquement tronqué au bout, celui des labiaux en triangle plus régulier. Tête peu saillante, à peine concave entre les antennes; front vertical, transversal, finement sil- lonné sur la ligne médiane. Antennes pubescentes et hérissées de longs poils fins, beaucoup plus longues que le corps, à articles 4 al- longé, en cône renversé, 4 un peu plus court que 3 et que 5, celui-ci et 6-7 plus longs que les suivants. Yeux assez rapprochés en dessus. Prothorax plus long que large, subeylindrique, resserré en avant et à sa base, couvert de nodosités obtuses en dessus et sur les côtés, Ecusson largement arrondi en arrière. Elytres faiblement con- vexes, médiocrement allongées, subparallèles, obtusément arrondies en arrière. Pattes longues; cuisses très-robustes, pédonculées à leur base, puis fortement renflées et un peu comprimées, les posté- rieures dépassant assez fortement les élytres; tarses de la même paire assez longs, à article 4 égal à 2-3 réunis. Propygidium et pygidium découverts; ce dernier et le arceau ventral en carré long, large- ment arrondis en arrière. Saillie mésosternale étroite, horizontale. Suillie prosternale lamelliforme, arrondie en arrière. Corps al- longé, très-finement pubescent;

Femelle : Antennes dépassant un peu les élytres. Celles-ci relati- vement plus allongées. Cuisses beaucoup moins robustes, peu à peu et faiblement en massue, les postérieures plus courtes que l'abdomen.

Hémiptères par MM. de Castelnau el Burmeister. —Curromenus?, Stephens, À. Man. of Brit. Col. p. 275. Cerampyx Fab. Cazuinrum Fab; olim.

(1) Syst. EL.IT, p.341 (Curt. luteus? Steph. loc. cit.).—M. A. White (Longic. Of the Brit. Mus. p.248, pl. 7, f. 2) a adjoint à cet insecte, sous le nom d’On- Chomerus bipunclatus, une espèce du Sénégal qui ne me paraît pas lui être con- Sénère, Si la figare qu'il en donne est exacte, le 4e article des antennes serait extrèmement petit, caractère étranger au genre actuel.

(2) Syn. Herenocasren, Dej. Cat. éd. 3, p. 358; nom appliqué longtemps auparavant (1820), par Schilling, à des Hémiptères, Cazripium? Oliv.

352 LONGICORNES.

Ce dernier à segments 1 plus grand que les suivants réunis, 2 court, légèrement échancré en arc dans son milieu, 8 très-court, tomenteux, recouvrant le 4, 5 petit, conique et cilié.

Genre très-distinet, remarquable surtout par ses caractères sexuels qui rappellent ceux des Osriuw. Par son facies et sa livrée, son espèce typique (1), qui est originaire de l’île de la Réunion, se rapproche des LamPromEenRus qui précèdent. Elle est de taille médiocre, d’un fauve testacé plus ou moins rufescent et mat; ses élytres sont criblées de petits points enfoncés, sauf à leur extrémité qui est lisse; le prothorax est plus fortement tuberèuleux chez la femelle que chez le mâle.

CURIUS. New. The Entomol. p. 17 (2).

Femelle (3) : Palpes courts, les maxillaires plus longs que les la- biaux; leur dernier article sécuriforme, Tête assez saillante, plane et sillonnée entre les antennes; front déclive, assez grand. An- tennes assez robustes, à peine villeuses, un peu plus courtes que le corps, à articles 1 assez long,en cône arqué, 3-4 canaliculés en dessus, celui-là de 1/3, celui-ci des 2/3 plus court que 5, ce dernier et 6-11 décroissant peu à peu. Yeux petits, longitudinaux, faiblement échancrés au côté interne. Prothorax du double au moins plus long que large, cylindrique. Ecusson médiocre, en triangle curviligne. Elytres médiocrement allongées, planes sur le disque, parallèles, déclives et isolément échancrées à leur extrémité; leurs épipleures larges dans leur moitié antérieure, étroites en arrière. Pattes assez longues, fortement pédoneulées à leur base, puis renflées en une grosse massue munie d’une dent triangulaire en dessous; les posté- rieures de la longueur des élytres ; jambes arquées à leur base; tarses postérieurs à article 1 égal à 2-3 réunis. Corps allongé, glabre, brillant, Mâle inconnu.

M. Newman a décrit deux espèces (4) de ce genre provenant des parties les plus méridionales des Etats-Unis (Floride), mais dont une (scambus) se retrouve à Cuba; mon exemplaire est originaire de cette ile. C’est sur celle-ci qu'a été rédigée la formule qui précède. L'autre,

(1) À. flavicans (Dej.), A. Deyrol. loc. cit. p. 19, pl. 20, f. 6 (Callid.Mpili= corne ? Oliv. Entom. IV, 70, p. 68, pl. 8, f. 99). Une seconde espèce, ori- ginaire du même pays, serait, selon A. Deyrolle qui donne (loc. cit. p. 20) la description du mâle, l’'Onchomerus unicolor de Dejean, Cat. éd. 3, p. 358:

(2) Syn. PLecrnomenus, Dej. Cat. éd, 3, p. 358.

(3) Mon exemplaire est collé sur du papier; de les quelques lacunes qui existent dans la formule du genre.

(4) C. dentatus, Newm. loc. cit, avec une fig. dans-le texte; scambus, ibid p. 358 (Plectr. signifer, Dej. loc. cit.).

CALLIDIOPSIDES. 353

qui constitue le type du genre et qui m'est inconnue, parait en différer par quelques caractères assez importants (4).

La première est à peu près de la taille de l'Obrium cantharinum d'Europe, d'un jaune brillant, avec la tête en partie, le sommet des articles des antennes, quatre bandes longitudinales plus ou moins con- fluentes sur le prothorax, plusieurs larges bandes sur les élytres en partie confondues et fortement déchirées sur leurs bords, enfin, la massue des cuisses, d'un brun plus ou moins fuligineux. Les élytres sont assez for- tement ponctuées dans les 4/5 de leur longueur, lisses au bout et pré- sentent chacune dans leur milieu, près de la suture, un large sillon.

Par suite de la dent dont les cuisses:sont armées en dessous, le genre est très-tranché, mais peut-être n’est-il pas à sa place dans le groupe actuel (dont il offre cependant les caractères essentiels), et de- vrait-il en former un à part avec le genre Penromacrus qui est le seul avec lui dans cette section dont les cuisses présentent le même caractère.

CERESIUM. New. The Entomol., p. 322 (2).

Mûles : Palpes maxillaires un peu plus longs que les labiaux, le der- nier article de tous assez fortement triangulaire. Tête peu saillante, tantôt plane, tantôt un peu concave entre les antennes; front vertical ou subvertical., Antennes de moitié au moins plus longues que le corps, grêles, sétacées, hérissées, au moins à leur base, de longs poils fins, à articles 4 médiocrement robuste, assez long, en cône renversé, 4 notablement plus court que 3 et que 5, ceux-ci et les suivants égaux. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax allongé, cy- lindrique, parfois (leucostictum) arrondi dans son miliou sur les côtés ou légèrement resserré à sa base. Elytres planes ou très-peu con- vexes, parallèles ou graduellement rétrécies en arrière, arrondies à leur extrémité (apiculatum excepté). Pattes médiocres; cuisses grèles à leur base, puis renflées en une massue plus ou moins forte; les postérieures atteignant le sommet des élytres ; 42 article des tarses de la mème paire au moins égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, en grande partie déclive, échancrée ausbout. Saillie prosternale étroite, fortement arrondie en arrière. Corps allongé, finement pubescent partout. e

Femelles : Elles ne diffèrent des mâles que par leurs antennes de la

(1) 1 a le 4e article des antennes égalà 5, le prothorax arrondi sur les côtés, les élytres non tronquées à leur extrémité et, si la figure est exacte, les cuisses non pédonculées à leur base; sa livrée, du reste, est de même nature que celle du Scambus.

@) Syn. Pxeuwina, J. Thoms. Syst. Cerambyc. p. 191. Onnium, Cavui-

Ux, Newm, ibid, olim.

Coléoptères. Tome VII. 23

354 LONGICORNES.

longueur des élytres ou les dépassant très-peu; leurs cuisses sont tantôt moins fortement en massue que celles du sexe en question, tantôt en diffèrent à peine.

Genre répandu des îles Philippines à Ceylan et de la presqu'île de Malaca à la Polynésie occidentale, mais qui paraît jusqu'ici étranger à l'Australie. Ses espèces sont nombreuses, au maximum de taille moyenne, et sauf un petit nombre (leucostictum, cretatum) qui sont ornées de taches blanches sur le prothorax et les élytres, n’ont rien de remarquable sous le rapport de leur livrée qui varie du noir bru- nâtre au testacé livide. Dix espèces sont décrites en ce moment (1).

Sauf les antennes non villeuses en dessous et le prothorax plus ar- rondi sur les côtés, ce qui fait paraître ses deux extrémités assez fortement et brièvement rétrécies, je ne trouve aucune différence es- sentielle entre ces insectes et l’espèce (argenteofasciala) de la Malaisie sur laquelle M. J. Thomson a établi, sous le nom de PNEUMIDA, un genre qu'il a placé dans les Clytides. Sa livrée, dont le fond est noir, res- semble en effet beaucoup à celle d’un grand nombre de ces derniers. Ses élytres sont ornées à leur base de deux croissants et traversées dans leur milieu par une bande commune tricuspide en avant, d’un blanc argenté et soyeux; la poitrine et l'abdomen sont rovôtus de poils de même couleur.

DIATOMOCEPHALA. Buancn. Joy. au Pôle Sud; Entom. p.266 (2).

Genre très-voisin des Cerestum qui précèdent et auxquels il a été récemment réuni par M. Pascoe (3). 11 ne s’en distingue, en effet, que par les caractères suivants :

Front oblique et non vertical. Antennes des mâles seulementun peu plus longues que le corps. Prothorax pas beaucoup plus long que large. Formes plus robustes.

(1) C. raripilum, Newm. loc. cit.; îles Philippines; type du genre. Obr. immite, œthiops, Newm.ibid. p. 247; même pays. C. geniculatum, Indes or.; sinicum, Chine; leucostictum , Indes or.; seylanicum, Ceylan; crelatum, Indes or.; À. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 245. C. apiculalum, Pascoe, The Journ."of Entom. I, p. 357; Moluques (Batthian). vestigiale, Pascoe, Proceed. of the Zool. Soc, 1866, p. 532; Malaisie (Poulo-Pinang). À la suite de cette espèce, M. Pascoe place, avec doute, dans le genre un C.vs- nustum de Borneo.

(2) Syn. Srevoconus Gyllenh. Cazuinium Newm, OEmona Newm., À. White. Ansopazus Newm. Hespgropnanes Dej., L. Fairm, NYcriPETA Eschsch.; nom de collection cité par Dej. Cat. éd. 3, p. 354.

(3) Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 134, et Proceed, of the Zool. 500: 1866, p. 532.

CALLIDIOPSIDES. 355

Le Stenocorus simplex de Gyllenhal (1), qui en constitue le type, est de taille moyenne pour le groupe actuel et répandu dans la Ma- laisie tant continentale qu'insulaire, aux îles Philippines et dans la plus grande partie de la Polynésie. J'en possède même deux exem- plaires qui sont authentiquement de Guayaquil. Cet immense habitat a influé sur la grandeur, la livrée et même un peu sur la forme de cet insecte. Sa couleur varie du fauve testacé au brun noirâtre; sa pubescence forme ordinairement des taches jaunes ou ferrugineuses sur le vertex et le prothorax, taches parfois complétement absentes. Enfin, le prothorax est muni de quelques faibles saillies qui chez cer- tains exemplaires disparaissent presque complétement. De le grand nombre de noms que cet insecte, assez souvent écrit, a reçus. Je ne lui connais pas de congénères.

ANOPLIUM. Hazvew. Trans. of the Amer. Philos. Soc. X, p. 34 (2).

Des deux espèces comprises par M. Haldeman dans ce genre, je n'en ai vu qu'une seule, l'unicolor (3), et le sexe femelle seulement.

Femelle : Palpes courts, assez robustes, égaux ; leur dernier article médiocrement triangulaire. Tête assez saillante, déclive à partir des yeux; ses tubercules antennifères séparés par un fin sillon; front ver- tical, très-court, limité en bas par un sillon arqué. Antennes peu robustes, finement et densément pubescentes, hérissées de quelques poils fins, à article 1 en cône arqué, 4 à peine plus court que 3, les suivants subégaux. Yeux médiocrement séparés en dessus: Pro- thorax un peu plus long que large, très-régulièrement cylindrique. Elytres médiocrement allongées , largement déprimées le long de la suture, parallèles, arrondies en arrière. Pattes assez longues ; cuisses grèles à leur base, puis graduellement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire assez courts, à article 1 égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, dé- dlive, échancrée au bout. Saillie prosternale plus étroite, plane, un peu fléchie en arrière. Corps médiocrement allongé, densément revêtu d’une fine pubescence tomenteuse.

(1) In Schœnh. Syn. Ins. Il; Append. p. 178 (Callid. vile, Newm. the Entom. D. 223; Arhop. ambiguus, Newm. ibid. p. 246; OEmon.. philippensis, Newm. ibid. p. 247; Diatom. maculaticollis, Blanch. loc. cit, p. 267, pl. 16, f. 9; Hesper. guttaticollis, L. Fairm. Rev. et Mag. d.Z601. 1850, p.62; Taïty) ; l'Hesper. olidus, que M, L. Fairmaire décrità la suite de cette dernière espèce m'est in- Connu, mais doit probablement être ajouté à cette synonymie.

(2) Syn. Erapmpron, I. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad, Ser. 2, IL, p. 15; À. White, Longic. of the Brit, Mus. p. 104.

(3) L'autre espèce (pubescens) est plus grande et décrite comme étant cy- lindrique et de forme plus robuste. M. J. L. Le Conte (loc, cit. p. 16) la cite Parmi les espèces d'ÉLarap10N qu'il n’avait pas vues.

356 LONGICORNES.

Cet insecte, des parties moyennes des Etats-Unis, est de grandeur moyenne, d'un rouge testacé uniforme, avec sa pubescence grise; son prothorax est muni en avant de deux petites callosités à peine dis- tinctes, et ses élytres sont finement pointillées sur toute leur surface, Dans l'exemplaire que j'ai sous les yeux, le pygidium dépasse assez fortement les élytres, mais cela est peut-être accidentel.

Le genre est très-voisin des DiaromocepnALA près desquels M, J, Thomson (1) l'a placé avec raison. |,

CALLIDIOPSIS. 3. Tuows. System. Cercmbyc. p. 237 (2).

Mâles : Palpes maxillaires, tantôt (scutellaris) beaucoup, tantôt (præ- cox) un peu plus longs que les labiaux; leur dernier article fortement triangulaire. Tôte plane, ou peu s’en faut, entre les yeux; front oblique. Antennes un peu plus longues que le corps, assez robustes, faiblement pubescentes, hérissées de quelques longs poils fins, à articles 1 gros, en massue arquée,3 un peu plus long que les suivants, ceux-ci subégaux. Yeux assez fortement séparés en dessus. Prothorax un peu plus long que large, plus ou moins arrondi sur les côtés, déprimé et pluri-calleux sur le disque. Elytres peu convexes, médiocrement allongées, tronquées (seutellaris) ou (præcox) arrondies en arrière. Pattes médiocres; cuisses robustes, subpédcculées à leur base, puis renflées en une forte massue fusiforme, les postérieures atteignant presque le sommet des élytres; tarses de la même paire à article 4 égal à 2-3 réunis. Saillie mésostevnale large, horizontale, sub- parallèle. Saillie prosternale beaucoup plus étroite, fortement ar- quée en arrière. Corps allongé, presque glabre en dessus, faible- ment pubescent en dessous. >

Femelles : Sauf leurs antennés un peu plus courtes et leurs cuisses plus faibles, je ne leur trouve aucune différence avec les mâles.

La livrée varie du noir au fauve ferrugineux; le prothorax est rugoso-ponstué et ses callosités sont au nombre de cinq disposées en quinconce; les élytres sont criblées de gros points enfoncés contigus qui vont en s’affaiblissant peu à peu. Cet ensemble de particularités et la pubescence presque nulle donnent à ces insectes un facies de PronacanrsA. Leurs espèces sont originaires de la Tasmanie, de taille moyenne, et deux seulement sont décrites (3).

(1) Syst. Cerambyc. p. 236.

(2) M. J. Thomson a écrit Cazrinioris, à l'exemple de M. A. White (Longic. of the Brit. Mus. p. 328) qui l’a mentionné, le premier, sans en exposer les ca- ractères. J’adopte l'orthographe plus ratiopuelle de M. Pascoc, Jaurn. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 129. Syn. Gen. nov. Callidio afline, Newm. The En- tomol. p. 9. Srenocorus Erichs. CaLziprun Fab,

(3) Callid. scutellare, Fab. Syst. EL. II, p. 338 (piceum, Newm. loc. cit.).

GRACILIIDES. 357

GROUPE XVI. Graciliides.

Languette membraneuse, Palpes grèles, les maxillaires très- allongés, les labiaux courts; leur dernier article de forme variable. Mandibules très-courtes, arquées et aiguës au bout; joues presque nulles. Tête assez petite, peu saillante ; ses tubercules antennifères courts, entiers au bout. Antennes grêles, villeuses, sétacées, un peu plus longues que le corps chez les mâles. Yeux de grosseur et de forme variables. Prothorax subeylindrique ou ovalaire, inerme faiblement tuberculé sur les côtés. Elytres allongées, débordant médiocrement le prothorax à leur base. Pattes assez longues ; hanches antérieures globuleuses ou globoso-coniques, très- rapprochées, un peu saillantes; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors (1). Saillies mésosternale et prosternale étroites; la première inclinée en arrière. Corps allongé, svelte, »

Petits insectes propres à l'Europe, à la Faune méditerranéenne, ou aux Etats-Unis, ayant d’un côté les palpes maxillaires des STENHOMALUS ot des LoNGiPazPus du groupe des Obrionides, d'un autre coté pré- sentant la plupart des caractères des Callidiopsides (2) dont ils ne diffèrent essentiellement que par l'ouverture en dehors de leurs ca- vités cotyloïdes intermédiaires. C'est à la suite de ce groupe qu'ils me paraissent devoir être placés. Les trois genres suivants qu'ils con- situent sont tous très-pauvres en espèces (3).

I. Yeux assez gros, normalement échancrés. Deruier art, des palpes max. sécuriforme : Exilia. _ à peine éfargi au bout : Gracilia. II. Yeux potits, faiblement échancrés, réniformes : Ainopalpus.

Slen. præcox, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 220.— II y en a dans les collections une {roisième espèce connue sous le nom de mutica Klug, dont les cuisses sont moins grosses que chez les deux précédentes, et dont la suture des ély- tres est brièvement épineuse. Le Callidium xelandicum de M. Blancherd (Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 272, pl. 17, f. 4), malgré son prothorax con- vexe, transversal, arrondi sur les côtés, mais toujours pluri-calleux en dessus, pourrait, à la rigueur, être placé ici; en tout cas, ce n’est certainement pas une OExons, comme l’a pensé M. A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 331.

() Elles le sont fort peu, mais les épimères mésothoraciques, qui sont en triangle allongé et évroit, entrent en contact avec les hanches intermédiaires.

(2) IL y à parmi ces derniers une espèce, le Callidiopsis scutellaris, dont les palpes sont exactement pareils à ce qu'ils sont ici, el qui à en même temps le lacies d'une Graciura d'une Extzr de très-grande taille.

(3) Pour une description détaillée de la larve de la Gracilia PygMEA, voyez Schmitt, Slettin. entom. Zeit, 1843, p. 105.

358 LONGICORNES.

EXILIA. -Muzs. Col. d. France; Longic. éd. 2, p. 195 (1).

Mèmes caractères que les GraczrA qui suivent, sauf les points sui- vants : :

Dernier article des palpes maxillaires en fer de hache un peu obli- que, celui des labiaux triangulaire. Article 3 des antennes plus long que 4, égal à 5. Yeux largement échancrés ; leur lobe infé- rieur plus gros. Prothorax plus allongé. Pattes plus robustes, avec le 49 article des tarses plus long que 2-3 réunis.

La forme du dernier article des palpes est principalement ce qui me décide à adopter ce genre que n’a pas admis M. J. Thomson (9). Son unique espèce (3) est de taille très-variable, mais au plus mé- diocre, d’un brun rougeâtre, avec une bande jaune plus ou moins régulière qui traverse les élytres dans leur milieu, bande sujette à devenir maculaire et parfois peu apparente. Le prothorax est muni de trois fines et faibles carènes longitudinales, et les élytres sont den- sément ponetuées. Cet insecte paraît ètre répandu tout autour de la

‘Méditerranée, sans être bien commun nulle part. Serville ne l’a pas

connu, GRACILIA..

A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. 1834, p. 81 (4).

Mâles : Palpes maxillaires trois fois au moins aussi longs que les labiaux; le dernier article de tous faiblement dilaté au bout. Tète légèrement renflée et sillonnée entre les antennes et sur le front, celui-ci subvertical, court. Antennes hérissées de longs poils fins, un peu plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 3-4 un peu plus courts que 5, celui-ci et 6-11 subégaux. Yeux médiocres, presque divisés en deux. Prothorax plus long que large, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, un peu plus rétréci en arrière qu’en avant. Ecusson en triangle curviligne. Elytres subdéprimées, allongées, parallèles, arrondies en arrière. Pattes assez longues; cuisses comprimées, peu à peu et assez for- tement en massue; les postérieures plus courtes que l’abdomen; tarses de la même paire à article 4 égal à 2-3 réunis. segment abdominal plus court que 4, fortement arrondi en arrière. Saillie

(1) Syn. Cauzinrum Ménétr., Stev. GraciciA J. Thoms.

(2) Syst. Cerambyc. p. 223.

(3) C. timidum, Ménétr. Cat. raison. p. 238 (C. fasciolatum, Ziegl., Stey. Bull. Mosc. 1834, p. 170).

(4) Syn. Noronus, Haldem. Trans. of the Amor. Phil, Soc. X, p. 43. —Cat- L1DIUM, Fab., Panz., Gyllenh., etc. —Savenpa Fab., Oliv.

GRACILIIDES. 359

mésosternale médiocrement large, un peu rétrécio en arrière,

Saillie prosternale très-6troite, laminiforme, fortement arquée.

Corps allongé, linéaire, déprimé, hérissé de poils fins peu abondants. Femelles : Antennes un peu moins longues que les élytres.

L'espèce typique (1) est répandue dans la plus grande partie de l'Europe et sujette à apparaître accidentellement en quantités consi- dérables sur certains points. Sous le rapport de la livrée et de La sculpture des téguments, elle ne diffère de l'Exilia timida que par l'absence de carènes sur le prothorax et de bande jaune sur les élytres.

Il y a aux Etats-Unis une espèce (2) qui en est très-voisine et qui n'est peut-être que la même qui aurait été transportée dans ce pays.

AXINOPALPUS. (Der.) L. Renrens. Faun. Austr. ed. 1, p. 490 (3).

Femelle ? : Palpes maxillaires du double plus longs que les labiaux; leur dernier article grand, en fer de hache très-oblique, celui des labiaux en triangle régulier. Tête munie entre les antennes d'un bourrelet assez prononcé, un peu concave et débordant le front; ce- lui-ei vertical. Antennes hérissées de longs poils fins, de la lon- gueur du corps, à articles À assez long, en cône arqué, 4 un peu plus court que 3 et que 5, celui-ci et 6-11 subégaux. Yeux petits, sub- verticaux, faiblement échancrés, réniformes. Prothorax plus long que large, cylindrique, à peine resserré à ses deux extrémités, muni de chaque côté d’un très-petit tubercule obtus. Ecusson un peu al- longé, arrondi en arrière. Elytres légèrement et très-régulièrement convexes, allongées, parallèles, arrondies sur leur déclivité postérieure et à leur extrémité. Pattes assez longues; cuisses subpédonculées, en inassue allongée, les postérieures plus courtes que l'abdomen ; tarses de la mème paire à article 4 à peine égal à 2-3 réunis. —- Seg- ments abdominaux égaux; le dernier fortement arrondi au bout, Saillie mésosternale assez étroite, horizontale, rétrécie en arrière. Saillie prosternale extrêmement étroite, arrondie postérieurement, Corps très-allongé, svelte, faiblement pubescent.

Les deux seuls exemplaires que j'aie vus du rare insecte (gracilis Kryn.) qui constitue ce genre me paraissent être des femelles. Il est un peu plus petit et beaucoup plus svelte que la Gracilia timida, d'un jaune ferrugineux clair et uniforme, et densément ponctué en

(1) Callid. pygmeum, Fab. Syst. El. IL, p. 339 (Saperd. minuta, Callid. Pusillum Fab. olim ; C. vini Panz.).

(2) Nothr. fuscus, Haldem. loc. cit.; selon M. J. L. Le Conte (Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, 11, p. 24), il serait identique avec l'espèce européenne,

(3) Syu. Osriun, Kryuicky, Bull, Mosc, 1832, p. 162.

360 LONGICORNES.

dessus. On l'a trouvé dans la Russie méridionale, en Autriche, et il parait même avoir été rencontré en France (1).

GroupPE XVII Obrionides.

Länguette membraneuse. Palpes de longueur variable, des maxillaires plus grands que les labiaux; le dernier article de tous non ou faiblement triangulaire. Mandibules courtes, arquées et aiguës au bout. Tête assez saillante, débordant le prothorax; ses tubercules antennifères presque nuls, déprimés, contigus, en- tiers au bout; joues presque nulles. Antennes sétacées, non ou faiblement villeuses, plus longues que le corps chez les mâles. Yeux fortement échancrés; leurs lobes inférieurs débordant en avant les tubercules antennifères. Prothorax allongé, cylindrique, tu- bereulé ou non latéralement, de moitié plus étroit à sa base que les élytres. Celles-ci relativement courtes. Pattes médiocres; han- ches globuleuses ou obconiques, non anguleuses en dehors, très-rap- prochées ou contiguës; leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière; celles des intérmédiaires closes en dehors. 4% segment abdominal très-grand, surtont chez les femelles, les autres anormaux chez celles de ces dernières qui sont connues. —Saillie mésosternale étroite, hori- zontale ou déclive, eu triangle allongé.-— Corps médiocrement long.

Petit groupe reconnaissable à la longueur et à l’étroitesse du pro- thorax, à la grandeur du segment abdominal et au facies parti- culier de ses espèces. Il est très-naturel malgré les différences que présente la forme des hanches antérieures, ohcouiques chez les Osnium, globuleuses dans les autres genres, et, dans ce dernier cas, tantôt assez, tantôt à peine saillantes. On a déjà vu dans plusieurs des groupes qui précèdent, des variations de ce genre. Quant à l’ano- malie des derniers segments abdominaux chez les femelles, elle n’est pas particulière à ces insectes et se reproduira plus d’une fois chez les Cérambycides à yeux fiiement granulés.

Je ne connais que les trois genres suivants qui puissent rentrer dans ce groupe. Le premier est propre à l’Europe et à l'Amérique du Nord ; les espèces des deux autres sont répandues en Chine, à Ceylan et dans la Polynésie occidentale.

I. Hanches antérieures obconiques : Obrium. IT, globuleuses. Dernier art. des palpes oblongo-ovale, oblus au bout : Slenhomalus. max. en forme de toupie, celui des labiaux filiforme : Longipalpus.

(1) M. de Marseul (Cat. d. Col. d'Eur. éd. 4, p. 166) est le premier qui lui ait assigné cet habitat, et c’est probablement sur son autorité que M. Gre- hier (Cat. d, Col. d. France, p. 62) en a fait autant.

OBRIONIDES. 361

OBRIUN. A. Senv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1834, p. 93 (1).

Mâles : Palpes courts, les maxillaires un peu plus longs que les la- biaux ; le dernier article de tous subfiliforme, obtus au bout. Tête peu saillante, à peine concave entre les antennes; front subvertical ou déclive, transversal, séparé de l’épistome par un profond sillon arqué. Antennes hérissées à leur base de longs poils fins, un peu plus longues que le corps, à article 4 assez long, grèle à sa base, ar- qué, 3-4 subégaux, un peu plus courts que 5, celui-ci et 6-11 décrois- | sant peu à peu. Yeux un peu rapprochés en dessus. Prothorax allongé, cylindrique, fortement resserré en avant et à sa base, renflé ou subtuberculeux latéralement. Elytres du double plus longues que la tête et le prothorax réunis, légèrement convexes, aplanies sur le disque, parallèles, arrondies en arrière, Pattes assez longues, grèles; hanches antérieures coniques, contiguës; cuisses postérieures presque aussi longues que les élytres; tarses de la même paire à ar- ticle 1 égal à 2-3 réunis. 14 segment abdominal presque aussi long que les suivants réunis, le 5e court, largement arrondi au bout. Episternums métathoraciques assez larges, arqués au côté interne, muni d’un profond sillon longitudinal. Saillie mésosternale étroite, horizontale. Corps médiocrement allongé, hérissé de poils fins.

Femelles : Antennes dépassant à peine ou faiblement les élytres. 1e segment abdominal plus long queles suivants réunis; le 2 échan- cré en are dans son milieu et frangé de poils denses ; le très-court, f'angé, arqué à ses extrémités; les deux suivants plus longs, sub- égaux, le 5e plus étroit, arrondi au bout,

La formule qui précède est empruntée exclusivement aux deux es- pèces européennes sur lesquelles Serville a fondé le genre et à une autre (rubidum) de l'Amérique du Nord, les seules qui me soient tonnues en nature. C'est dans ces deux régions du globe et en Afti- que que le genre paraît être confiné (2), les espèces indiennes, aus- taliennes et polynésiennes qu'on y avait comprises lui étant étran-

() Syn. Payron, Newm. The Entomol, p. 19. Diozoprs (Pnyrox), Ilxldem, Trans. of the Amer. Phil. Soc, X, p. 42. Cenawpyx Linné. Sapenoa Fab., Oliv., Panz, Cacruntum Say.

(2) Esp. européennes : Cer. cantharinus, Linné, Syst. nat. II, p. 637 (Sap. lerruginea, Fab. Oliv., Panz.) Sap. brunnea, Fab. Syst. El. IL, p. 331.— Esp. africaine : O. murinum, Gerstæck. Monatsber. d. Berlin, Acad, 1855, P. 265 etin Peters, Reis. n. Mozamb.; Entom. p. 423, pl. 19, f. 2; Mozambique; (An, huj. Gener.?). Esp. des Etats-Unis: 0. rubrum, Newm. The entom,. Mag. V, p. 395. rubidum, 3. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. ne Il," p, 22. dentatum, Y. L, Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 172.

362 LONGICORNES.

gères (1). Quant au genre Payron de M. Newman, je ne le réunis à celui-ci que sur l’autorité de M. J. L. Le Conte, mais non sans quel- ques doutes (2).

La livrée de ces insectes varie du fauve ferrugineux au brun pâle, avec ou sans taches sur le prothorax et les élytres.

STENHOMALUS. A. Wire, Longic. of the Brit. Mus. p.243. e

Mâle : Palpes médiocres, les maxillaires presque du double plus longs que les labiaux; le dernier article de tous déprimé, oblongo- ovale, obtus au bout. Tête plane entre les antennes; front dé- clive. Antennes grèles, sétacées, hérissées de longs poils fins, un peu plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône ren- versé, 3 un peu plus court que #4, celui-ci notablement moins long que >, ce dernier et les suivants subégaux Yeux très-grands, rap- prochés en dessus eten dessous, très-fortement échancrés. Prothorax très-allongé, cylindrique, rétréci à ses deux extrémités, renflé de cha- que côté en un gros tubereule conique. Elytres planes, un peu plus longues que la tête et le prothorax réunis, parallèles, arrondies en arrière. Pattes médiocres; cuisses postérieures presque aussi longues que l'abdomen; tarses de la mème paire à article 1 plus court que 2-3 réunis. Abdomen des Osrium. Episternums mé- tathoraciques médiocrement larges, subparallèles. Saillie mésoster- nale étroite, horizontale, Saillie prosternale plus étroite encore, fléchie en arrière. Corps allongé, déprimé, pubescent.

La femelle m'est inconnue; selon M. Pascoe, son abdomen serait fait comme celui des Osrium du même sexe (3).

Le genre est bien distinct des Ori par la forme plus déprimée du corps, le front moins vertical, les yeux beaucoup plus volumi- neux, ete. Il a pour type un insecte (4) du nord de la Chine, de la

(1) Voyez plus haut (p. 344 sq.) les genres IceNIA, Acynusa, SysiRiuM et plus bas, le genre Zon1on.

(2) Outre que M. A. White (Longic. of the Brit. Mus. p. 238) l’a conservé, il semble, d’après les descriptions, que ses espèces se rapprochent beaucoup des Srenuomazus. Elles sont au nombre de deux: Callid. pallidum, Say, Journ: of the Acad, of Philad. II, p. 412 (Phyl. limum Newm.; Dioz. pallida Hal- dem.); Etats-Unis. Phyt. modestum, À. White, loc. cit. p. 239; Amazone,

(3) Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, p. 559. J'ai, on effet, sous les yeux la femelle d’une espèce de Ceylan que m'a communiqué M. C. A. Dohrn; son ub= domen est construit comme l’indique M. Pascoe.

(4) S. fenestratus, À. White, loc. cit. pl. 8, £. 2. 11 existe à Ceylan ure espèce, dont je dois également la connaissance à M. C. A. Dohbrn, espèce qui, à tous les caractères essentiels du genre actuel, réunit un prothorax beaucoup plus allongé et inerme latéralement, C’est un genre intermédiaire entre celui-ci

NÉOSTÉNIDES. 363

taille des plus petits exemplaires de l'Obrium cantharinum, d'un brun noirâtre, avec deux taches d'un testacé pâle sur chaque élytre : l'une médiane, arrondie, l’autre placée à la suite de celle-ci, oblon- gue, oblique et comme vitrée dans son milieu.

LONGIPALPUS. Monrrouz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 275.

Mâle : Palpes très-grêles; les maxillaires très-longs, terminés par un article renflé au bout (1); les labiaux très-courts, leur dernier ar- ticle filiforme. Tête des SrennomaLus, seulement rétrécie en un col très-court et épais. Antennes grèles, subfiliformes, notablement plus longues que le corps, à articles 4 assez long, grêle à sa base, en massue au bout, arqué, 4 plus court que 3 et surtout que 5, les sui- vants décroissant peu à peu. Yeux grands, lunulés, subhorizon- taux, fortement séparés en dessous, moins en dessus. -— Prothorax très-allongé, cylindrique, un peu rétréci en arrière, resserré avant ses deux extrémités, un peu renflé sur les côtés au-delà de son mi- lieu, Elytres un peu plus longues que la tête et le prothorax, dé- primées, parallèles, arrondies en arrière. Pattes longues et grèles; cuisses fortement en massue au bout, les postérieures de la longueur des élytres. 1% segment abdominal moins long que les suivants réunis. Episternums métathoraciques très-étroits. Saillie mé- sosternale étroite, horizontale, parallèle. Saillie prosternale pres- que nulle. Corps allongé, svelte, déprimé, revêtu de poils très-fins.

La femelle m'est inconnue; il est plus que probable que son ab- domen est fait comme chez celles des deux genres précédents.

L'unique espèce (Palaxianus) du genre est beaucoup plus étroite que le Stenhomalus fenestratus. Le fond de sa livrée est d’un fauve testacé clair varié partout de brunâtre; cette dernière couleur domine en dessus; un ocelle blanchâtie cerelé de noir se voit sur chaque élytre à quelque distance de son extrémité, Cet insecte habite la Nouvelle-Calédonie.

Groupe XVIII, Néosténides.

Languette membraneuse, bilobée. Palpes courts, subégaux; leur dernier article à peine élargi au bout. Mandibules courtes, arquées et aiguës à leur extrémité. Tôte courte en arrière des yeux; ses

et les Loxarparpus, Cet insecte me parait être celui que M. Pascoe (Trans. of

the entom, Soc. Ser. 2, V, p. 26) a décrit sous le nom d’Obrium laterale, (1) Ces palpes sont mutilés dans l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux

et dont je dois la communication à l’obligeance de M. J. Thomson; je les décris

d'après M. Montrouzier; les tarses postérieurs manquent également dans cet exemplaire.

364 LONGICORNES.

tubercules antennifères séparés, coniques, entiers au bout; joues for- mant un museau au plus médiocre. Antennes non villeuses, fine- ment pubescentes, un peu plus longues que le corps chez les mâles, à article 3 au maximum aussi long que 4. Yeux grands, fortement échancrés; leur lobe inférieur débordant en avant les tubercules an- tennifères. Prothorax cylindrique, inerme ou faiblement tuberculé sur les côtés. Elytres allongées, plus larges que le prothorax à leur base, laissant plus ou moins le pygidium à découvert. Pattes courtes, égales; hanches antérieures globuleuses ou globoso-coniques et médiocrement saillantes, plus ou moins anguleuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors ; cuisses ne dépassant jamais le segment abdo- minal. Les quatre 1 segments abdominaux égaux, le dernier et le pygidium grands. Saillie mésosternale déclive. Saillie proster- nale étroite. Corps allongé.

A ces caractères, il faut ajouter que, à en juger par les NEOSTENUS, les seuls dont les deux sexes soient connus, leurs antennes diffèrent notablement. Celles des mâles sont plus robustes, plus pubescentes, souvent dentées en scie, en un mot pareilles à celles des Myrsus du groupe des Aphanasiides. La brièveté des pattes, leur égalité et la structure de l’abdomen sufliraient à elles seules pour faire reconnaitre ces insectes. Ils sont au moins de taille moyenne, tous australiens et ne forment que les trois genres suivants :

I. Prothorax inerme sur les côtés. Elytres largement sinuées en dehors : Neostenus. régulièrement rétrécies en arrière : Aposites.

11, Prothorax cbtusément tuberculé sur les côtés : Mystrosa.

NEOSTENUS. Pascos, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 91 (1).

Male : Tête finement sillonnée en dessus; front vertical, en carré transversal ; joues courtes. Antennes densément pubescentes, assez robustes, dépassant un peu le sommet des élytres, à articles 1 mé- diocre, en cône renversé, 3-4 subégaux, obconiques, à-10 un peu plus longs, déprimés, dentés en scie à leur sommet interne, 41 un peu plus grand que 40. Yeux un peu rapprochés en dessus. Prothorax transversal, cylindrique, légèrement arrondi sur les côtés. Ecusson arrondi en arrière. Elytres minces, flexibles, largement sinuées dans leur milieu sur leurs bords externe et interne, recouvrant en partie le pygidiurn, subtronquées en arrière avec la suture briève- ment épineuse. —Cuisses comprimées, en ellipse allongée; tarses pos-

(1) Syn. Lysesria, Pascoe, The Journal of Entom. II, p. 364.

NÉOSTÉNIDES. 365

térieurs à article 1 plus court que 2-3 réunis. Abdomen parallèle, déprimé, plan, à segments égaux, le largement arrondi en arrière, ainsi que le pygidium; celui-ci étroitement sinué dans son milieu. Saillie mésosternale assez large, parallèle, Saillie prosternale très- étroite, lamelliforme, fortement arquée en arrière. Corps allongé, densément pubescent en dessous, moins en dessus.

Femelle : Beaucoup plus grande et beaucoup plus robuste que le mâle. Joues plus allongées. Antennes plus grêles, faiblement pubescentes, dépassant un peu le milieu des élytres. Celles-ci lais- sant à découvert le propygidium et le pygidium, conniventes dans les 3/4 de leur longueur, puis légèrement déhiscentes, moins sinuées en dehors. Dernier segment abdominal plus long, tronqué en ar- rière; pygidium étroitement échancré dans son milieu à son extré- mité (1).

La femelle de l'espèce typique du genre a été découverte la pre- mière et décrite par M. Pascoe sous le nom de N. Saundersii (2). Plus tard, ce savant entomologiste ayant connu son mâle et celui d’une autre espèce, à fondé sur eux son genre LysesriA, en leur imposant les noms spécifiques de L. rotundicollis et morio, erreur que lui- même a reconnue par la suite (3).

Cet insecte, propre à l'Australie méridionale, diffère beaucoup de grandeur selon le sexe (mâle : 18-20 mill,; femelle : 35-40 mill.). Sa livrée est d’un brun noirâtre peu brillant, avec les élytres d’un tes- tacé livide; ces organes sont densément rugoso-pointillés et présentent chacun quatre lignes élevées assez saillantes, surtout chez la femelle, et toutes effacées à leur base; le prothorax est finement TUBUEUX ; la pubescence abondante qui revêt le dessons du corps, est d’un gris cendré. :

APOSITES. Pascoë, The Journ. of Entom. 11, p. 363.

On ne connait de ce genre que le sexe mäle; il est tellement voisin des mâles des Neostenus qu'il suffira de signaler les particularités qui l'en distinguent :

Mâle : Front presque aussi haut que large; joues assez allüngées. Antennes plus robustes, un peu moins longues ; leurs articles 3-4 dentés en scie comme les suivants. Prothorax un peu plus long et

(1) L'abdomen est presque aussi déprimé que celui du mâle, quand il est à l'état de vacuité ; ilse déforme et devient très-volumineux lorsqu'il est disten du par les œufs.

(2) Loc. cit. pl. 22, f. 2.

(3) Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 123; par suite d’un lapsus calami, la Lysestia rotundicollis est indiquée dans cet ouvrage comme étant la femelle du N. Saundersit.

366 LONGICORNES.

plus régulièrement cylindrique (1). Elytres normales, peu convexes, peu à peu rétrécies d'avant en arrière et laissant le pygidium à dé- couvert; leur extrémité arrondie aves la suture brièvement épineuse, Pygidium convexe, allongé, oblongo-ovale ; dernier segment abdo- minal de même forme. Corps densément pubescent partout.

L'espèce (2) sur laquelle lo genre a été établi est plus grande que le Neostenus Saundersii de son sexe et en entier d’un noir brunâtre que voile la pubescence grise dont elle est revêtue; ses élytres, fine- ment alutacées, ont chacune deux faibles lignes saillantes abrégées en avant. M. Pascoe en a publié une seconde (3) qui s'en éloigne à quelques égards.

MYSTROSA. Pascor, The Journ. of Entom. I, p. 239.

Mâle : Antennes médiocrement robustes, très-finement pubescentes; leurs articles 4-10 faiblement anguleux à leur sommet interne. Prothorax allongé, obtusément tubereulé de chaque côté. Elytres obliquement tronquées à leur extrémité, avec l'angle externe de la troncature subépineux, recouvrant à moitié le pygidium. Abdomen cylindrique, peu à peu élargi et déprimé à son extrémité; son der- nier segment un peu transversal, arrondi latéralement et tronqué en arrière ; pygidium en forme de palette brièvement ovale. Corps très-finement pubescent en dessous, presque glabre en dessus. Femelle inconnue.

Les autres caractères ne diffèrent pas de ceux des Aposires mâles; mais l'espèce unique (4) du genre est plus svelte et plus petite que ces derniers. Elle est en entier d'un rouge sanguin un peu fauve et presque mat; son prothorax présente quelques inégalités en dessus, et ses élytres, qui sont densément pointillées, ont chacune deux faibles lignes saillantes.

(1) M. Pascoe lui assigne des angles postérieurs saillants dont je ne vois au- eun vestige ; ils sont, au contraire, fortement arrondis ckez l’exemplaire qu'il a bien voulu me communiquer.

(2) À. macilentus, Pascoe, loc, cit. p. 364; pl. 16, f. 6; Australie mér.

(3) À. pubicollis, Pascoe, Tourn. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 92; Australie occ. I s'éloigne principalement de l’espèce typique par les articles 3-4 des an- tennes non déprimés, son prothorax fortement resserré en avant, ses élytres recouvrant le pygidium, enfin, ses hanches antérieures plus saillantes au côté interne et beaucoup plus fortement anguleuses en dehors. Cet insecte appar- tient-il réellement au genre ?

(4) M. rubiginea, Pascoe, loc. cit. pl. 11, £. 2; Australie mér.

APHANASIIDES, 367

GRrouPE XIX. Aphanasiides.

Languette membraneuso, Palpes courts, égaux; leur dernier article faiblement triangulaire. Mandibules verticales, au plus médiocres, de forme variable. Tête assez saillante, largement con- cave entre les antennes; ses tuberoules antennifères distants, médio- crement saillants, tronqués ; joues très-courtes.— Antennes filiformes, plus longues que le corps et souvent robustes chez les mâles. Yeux fortement granulés, gros. Prothorax cylindrique, tuberculé latéra- lement. Elytres débordant le prothorax à leur base. Pattes assez longues; hanches antérieures saillantes au côté interne, fortement anguleuses au dehors; leurs cavités cotyloïdes étroitement ouvertes ou fermées en arrière ; celles des intermédiaires ouvertes en dehors. Saillie mésosternale inclinée en arrière, de largeur variable. Saillie prosternale en général très-étroite, plus ou moins enfouie, Corps assez allongé,

Ce groupe est très-voisin de celui des Phlycténodides qui suit et p'en diffère mème essentiellement que par la brièveté des palpes, leur égalité et la structure des antennes qui sont tantôt robustes, surtout chez les mâles, sans aucune villosité et densément revèlues d’une très-fine pubescence qui les fait paraître mates; tantôt plus grêles, un peu villeuses, avec la plupart de leurs articles carénés en dessus et anguleux à leur extrémité. Ces deux formes ne se voient jamais chez les Phlycténodides.

Les genres qui constituent le groupe se réduisent à trois, dont un nouveau, ne comprenant chacun qu’une espèce de taille moyenne, et tous très-rares dans les collections. L'un est africain, un autre propre à l'Australie, le dernier, dont l’habitat n’est pas exactement connu, est très-probablement du même pays.

f. Lobe inférieur des yeux ne débordant pas les tubercules anten- nifères; art. 3-4 des antennes égaux, plus courts que 5 : Aristogilus. IL des yeux débordant en avant les tubercules an- tennifères; Art. 3 des antennes beaucoup plus long que 5: Myrsus. _— pas plus long que 5 : Aphanasium.

ARISTOGITUS. J. Tuous. Syst, Cerambyc. p. 145 (1).

Mâle : Mandibules assez longues, droites, arquées et obtuses au

(1) Syn. Srenoconus, J. Thoms, Essai, etc, p. 157; olim.

368 LONGICORNES.

bout. Antennes robustes, densément pubescentes, notablement plus longues que le corps, à articles À court, en massue arquée, 3-11 dé- primés, obtusément anguleux à leur sommet interne, 3-4 égaux, un peu plus courts que les suivants, ceux-ci égaux également. Yeux assez fortement séparés en dessus, ne débordant pas en avant les tu- bercules antennifères. Prothorax un peu plus long que large, cy- lindrique, faiblement resserré en avant, fortement épineux sur les côtés et muni de quelques petits et faibles tubercules en dessus. Ecusson assez petit, en triangle curviligne. Elytres allongées, mé- diocrement convexes, peu à peu rétrécies en arrière, arrondies à leur extrémité. Pattes médiocres, assez robustes; cavités cotyloïdes antérieures fermées en arrière; cuisses sublinéaires, les postérieures un peu plus courtes que l'ahdomen; tarses longs, les postérieurs à article 4 plus grand que 2-3 réunis. segment abdominal plus court que 4, largement et faiblement arrondi en arrière. Epister- nums métathoraciques assez larges, rétrécis et aigus postérieurement, Saillie mésosternale médiocrement large, canaliculée. Saillie prosternale étroite, peu enfouie, rquée en arrière. Corps pubes- cent.

Femelle : L'exemplaire de la collection de M. J. Thomson que j'ai sous les yeux est trois fois plus petit que le mâle et s'en distingue, en outre, par les caractères suivants : Antennes faiblement pubes- centes, dépassant un peu le milieu des élytres, légèrement dentées en scie à partir du article. Prothorax plus long que large. Pattes plus grèles dans toutes leurs parties.

L'espèce unique (cylindricus J. Thoms.) du genre habite l'Afrique australe, Elle est de taille assez grande et d'un brun rougeâtre uni- forme, mais voilé par une pubescence blanche et lanugineuse, très- dense en dessous, moins épaisse en dessus et formant çà et des mouchetures sur les élytres qui sont assez fortement rugueuses.

MYRSUS.

Genre intermédiaire entre les Arisrogirus et les APHANASIUM qui suivent, plus voisin de ces derniers par son facies et n'en différant que par les points suivants :

Mâle : Antennes robustes, finement et densément pubescentes, no- tablement plus longues que le corps, à articles 4 assez long, en cône légèrement arqué, 3-4 obconiques, celui-ci de moitié plus court que celui-là, -11 notablement plus longs que 3, un peu déprimés, sub- égaux, 11 plus grand que 10. Elytres de consistance normale, laissant en partie le pygidium à découvert. Saillie prosternale plus large, médiocrement enfouie. Corps densément pubessent partout, la pubescence couchée. Femelle inconnue.

APHANASIIDES. 369

Je n’en connais qu'une espèce (1) dont un seul exemplaire existe, sans désignation de patrie, dans la collection de M. le comte Mniszech; elle est prebablement de l'Australie. Sa taille est la même que celle de l'Aphanasium australe, mais son facies est un peu plus robuste.

APHANASIUM. (Der.) 3. Tnoms. Essai, etc. p. 300 (2).

Mâle : Mandibules médiocres, arquées dès leur base. Antennes médiocrement robustes, finement pubescentes et légèrement villeuses, notablement plus longues que le corps, à articles 4 assez long, en cône arqué, 3-11 déprimés, obtusément carénés en dessus, fortement anguleux à leur sommet interne, 3-4 égaux, un peu plus courts que les suivants, ceux-ci subégaux. Yeux subglobuleux, leur lobe in- férieur très-gros, débordant en avant les tubercules antennifères. Prothorax cylindrique, subtransversal, un peu inégal en dessus, lé- gèrement resserré à ses deux extrémités, assez fortement tuberculé de chaque côté. Ecusson arrondi en arrière. Elytres minces, flexibles, médiocrement convexes, subparallèles, arrondies à leur ex- trémité. Pattes assez longues ; cuisses sublinéaires, les postérieures notablement plus courtes que les élytres; tarses de Ja même paire longs, à article 4 plus grand que 2-3 réunis. Saillie mésosternale médiocrement large, déclive, rétrécie et tronquée en arrière.— Saillie prosternale très-étreite. Corps finement pubescent, surtout en des- sus, Femelle inconnue.

On n’en connaît qu’une espèce de l'Australie, le Callidium australe de M. Boisduval (3). Sa taille est moyenne, sa livrée d'un brun noi- rte avec les élytres d’un testacé livide et plus ou moins rembrunies à leur base ; ces organes paraissent finement rugueux à la loupe avec deux lignes saillantes et peu distinctes sur chacun d'eux; le prothorax l'est un peu plus fortement.

Le genre Sozimnia de M. Pascoe est identique avec celui-ci, comme te savant entomologiste l’a reconnu lui-même (4).

(1) M. unicolor. Lœte fulvo-cinnamomeus, pube concolori appressa undique dense obsitus, prothorace elytrisque vix alutaceis, his utrinque lineis duabus elevatis subosoletis. Long. 22 mil.

(2) Syn. SoLimNiA, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, I, p. 557. Cautinun, Boisduv. Faun, d. l'Océan. II, p. 480.

(3) Figuré par M. Pascoe (loc. cit. pl. 22, f. 3, @) sous le nom de Solimnia sublineata.

(4) Journ. of the Linn, Soc.; Zool. IX, p. 134.

Coléoptères. Tome VII. 24

370 LONGICORNES,

Groups XX. Phlycténodides. \

Languette membraneuse (1). Palpes maxillaires du double plus longs que les labiaux; leur dernier article légèrement ou à peine trian- gulaire. Mandibules courtes, arquées et aiguës au bout. Tête assez souvent peu à peu et légèrement rétrécie en arrière; ses tuber- cules antennifères plus ou moins saillants, tronqués au bout. An- tennes sétacées, villeuses ou non, de longueur variable, Yeux grands, fortement granulés (AGAPANTHIDA excepté); leur lobe infé- rieur débordant en avant les tubercules antennifères. Prothorax très-souvent tubereulé latéralement. Elytres allongées, débordant le prothorax à leur base. Hanches antérieures cylindriques ou glo- boso-coniques et saïllantes au côté interne, fortement anguleuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière ; celle des inter- médiaires ouvertes en dehors. Saillie mésosternale de largeur va- riable, horizontale. Saillie prosternale très-étroite, lamelliforme, enfouie. Corps allongé.

Les éléments de ce groupe paraissent peu homogènes, au premier coup-d'œil, quelques-unes de ses espèces (Diorima, Barpisrus) étant de grande taille, tandis que les autres sont plus petites et surtout de : forme plus svelte. Mais en réalité il n’y a que deux genres (BARDISIUS, Tricugops) qui pourraient en être distraits par suite de la structure singulière de leurs yeux qui sont trilobés et de celle de leur tête qui est parfaitement cylindrique en arrière. Comme ils présentent l'un des caractères les plus essentiels du groupe, à savoir la forte inéga- lité des palpes, j'ai cru devoir les laisser ici.

Sur les huit genres que constituent ces insectes et qui, pour la plu- part, ne comptent qu'une espèce, quatre sont propres à l'Australie; les autres sont répartis entre la Nouvelle-Zélande, Ceylan et lAméri- que du Sud.

I, Yeux trilobés; élytres munies de côtes fines et très-régulières. Prothorax inerme en dessus; pattes robustes: Bardistus. tuberculé ; grèles: Tricheops.

II. Yeux normoux; élytres sans côtes,

a Prothorax très-rugueux en dessus; sans tubercules nulle i

part: Diolima. aa tuberculé en dessus et latéralement. b Elytres arrondies à leur extrémité.

(1) Elle est plutôt coriace ef même presque cornée chez les Bannisrus el les Tricugors. Il est possible qu’il en soit de même dans quelques-uns des au- tres genres que, par suite de leur rareté, je n’ai pas pu soumettre à l'examen anatomique.

PHLYCTÉNODIDES. 371 c Antennes à art, 4-5 égaux. Yeux fortement granulés : Phlyctænodes. finement : Agapanthida. cc Antennes à art, 4 n'ayant que le tiers de Ja longueur de 5 : Ancylodonta. bb Elytres échancréès à leur extrémilé : Semnus. aaa Prothorax inerme sur les côtés ; tuberculé en dessus : Amimes.

Genre incertæ sedis : Ophryops.

BARDISTUS. Newm. The Entomol. p. 80 (1).

Femelle? : Palpes assez robustes, médiocres; leur dernier article assez fortement triangulaire. Tête cylindrique en arrière et assez saillante, finement sillonnée jusqu’au bas du front, largement concave entreses tubercules antennifères; frontsubvertical, un peu transversal, Antennes rnédiocrement robustes, villeuses en dessous à leur base, un peu plus courtes que le corps, à articles 1 robuste, assez long, en cône renversé, 4 plus court que 3 et que 5, celui-ci et les suivants dé- croissant graduellement. Lobe inférieur des yeux très-gros, pro- fondément entamé par un canthus étroit, celui-ci parfois cilié.— Pro- thorax plus long que large, subeylindrique, resserré à ses deux extré- mités, surtout en avant, par des sillons anguleux dans leur milieu, un peu inégal sur le disque, renflé et brièvement tubercuié sur les côtés. Ecusson en triangle curviligne, Elytres médiocrement convexes, allongées, parallèles, arrondies en arrière, munies de côtes lines très-régulières.— Pattes robustes ; hanches antérieures et inter- médiaires très-grosses, les premières subglobuleuses au côté interne; cuisses comprimées, en ellipse allongée, les postérieures notablement plus courtes que l'abdomen ; tarses allongés, le 4er article des posté- ieurs à article 4 notablement plus long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal allongé, tronqué au bout. Saillie mésosternale médiocrement large, horizontale, rétrécie en arrière. Saillie pro- Sternale médiocrement enfouie, fortement arrondie en arrière. Corps allongé, glabre en dessus, finement pubescent en dessous.

L'espèce unique (2) du genre est un grand insecte de l'Australie,

{1) Syn. Dicranors, Dej. Cat. éd. 3, p. 348.

(2) B. cibarius Newm. loc. cit. C’est certainement à tort que Dejean (loc. cit.) assigne le Brésil pour patrie à son Dicranops piceus, M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p, 137), qui a vu ect insecte, dit qu'il diffère du cibarius par ses äntennes moins longues , son prothorax plus fortement ponctué, et surtout Pr ses cuisses moins comprimées et moins larges. D'après cela, je suis porté à Croire que c’est Ja femelle du cibarius dont j'aurais alors vu le mâle seul.

372 LONGICORNES,

d'un brun noirâtre sur la tête et le prothorax, rougeâtre sur le reste du corps. Ces deux parties sont finement rugueuses, les élytres sont légèrement alutacées et munies chacune de deux côtes fines, qui attei- gnent presque l'extrémité de ces organes. M. Newman rapporte qu'il est très-commun sur les bords du canal du Roi-Georges et que les na- turels, qui le nomment Bardé, en font une grande consommation sous ses divers états. TRICHEOPS.

Neww, The Entomol. Mag. V, p. 171.

Mâle ? : Palpes grèles, leur dernier article en triangle allongé. _ Mandibules droites, légèrement arquées au bout.— Tôte des Barors- rus, avec le front oblique, grand, en carré équilatéral. Antennes grêles, un peu plus longues que le corps, à articles À empiétant forte- ment sur le prothorax, en cône renversé, 3-4 plus courts que 5, ce- lui-ci et 6-11 décroissant graduellement. Yeux profondément trifi- des, leurs trois lobes étroits et subégaux. Prothorax du double plus long que large, resserré en avant et à sa base, muni d'un tuberoule médiocre et conique de chaque côté et de quatre (2, 9) petits et, ar- rondis sur le disque. Ecusson en triangle curviligne. Elytres allongées, peu convexes, déprimées sur le disque, parallèles, isolément acuminées et subépineuses en arrière, munies de fines côtes très-régu- * lières. Pattes longues, peu robustes ; cuisses subpédonculées à leur base, puis formant peu à peu une massue très-allongée, les postérieu- res un peu plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire grèles, à article 1 deux fois au moins aussi long que 2-3 réunis. 3e segment abdominal allongé, un peu rétréci en arrière et sinué au bout. Saillie mésosternale horizontale, étroite, rétrécie en arrière. Saillie prosternale presque nulle. Gorps allongé, svelte, très-li- nement pubescent.

Au premier coup-d’œil l'espèce unique (ephippiger Newm.) a une ressemblance assez prononcée avec les COMPSOCERUS de l'Amérique. Elle est d’un beau jaune clair avec une grande tache d'un gris foncé qui envahit un peu plus de la moitié antérieure des élytres et est ar- rondie en arrière; les articles 1, 2, 5, 7 et 9 des antennes sont de la mème couleur. Cet insecte a, par conséquent, un facies fort différent de celui des Bannisrus dont il se rapproche de si près par la structure de ses yeux et les côtes de ses élytres.

DIOTIMA. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 57.

Mâle : Palpes grèles, les maxillaires très-grands, du double au moins plus longs que les labiaux ; le dernier aïticle de tous en triangle très-

PHLYCTÉNODIDES. 373

allongé. Tête assez saillante, sillonnée en dessus; ses tubercules antennifères séparés par un canal assez étroit; front presque aussi haut que large. Antennes assez robustes, très-villeuses, d'un tiers environ plus longues que le corps, à articles 4 gros, médiocre, en cône arqué, les suivants un peu déprimés, 3-5 noueux au bout, 3 du dou- ble plus grand que 4, 5-10 décroissant peu à peu, 1 plus grand que 10. Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax transversal, déprimé et très-rugueux en dessus, fortement resserré en avant, moins en arrière, dilaté et très-obtusément tuberculeux sur les côtés. Ecusson assez grand, en triangle curviligne allongé. Elytres allon- gées, planes sur le disque, parallèles, arrondies en arrière, leurs épaules très-obtuses ét saillantes en avant.— Pattes longues; les qua- tre hanches antérieures très-grosses et saillantes; cuisses linéaires, les postérieures beaucoup plus courtes que les élytres ; jambes compri- mées ; 1% article des tarses postérieurs égal à 2:3 réunis. Saillies mésosternale et prosternale enfouies, extrêmement étroites, lamelli- formes. Corps allongé, densément pubescent et hérissé çà et de longs poils fins.

Femelle : Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, moins villeuses. Pattes un peu plus courtes; les quatre hanches anté- rieures moins grosses.— Saillies mésosternale et prosternale un peu moins comprimées.

L'espèce typique (1) s'éloigne sensiblement de celles qui précèdent et qui suivent par son facies, mais elle présente tous les caractères essentiels du groupe actuel (2), C’est un bel insecte de l'Australie bo- réale, de la taille de l'Aromia moschata d'Europe, d'un brun rougeà- tre, passant au noir mat sur la tète et le prothorax; l’épaisse pubes- cence tomenteuse à reflets soyeux, dont ses élytres sont revêtues, forme sur un fond brunâtre, trois bandes d'un jaune pâle, transversales, très-irrégulières, mal limitées et souvent ne formant qu'un dessin nuageux. Ces organes sont munis chacun de deux faibles lignes sail- lantes et leur extrémité parait comme réticulée.

PHLYCTÆNODES. New. Ann. of nat. Hist. V, 1840, p. 20 (3).

Mûles : Palpes assez robustes; le dernier article des maxillaires en triangle allongé, celui des labiaux en triangle plus court. Tète

(1) D. undulata, Pascoe, loc. cit. p. 58, pl. 2, £. 9, Q.

(2) Comme l’a très-bien reconnu M. Pascoe (Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 123), qui l’a placée immédiatement à la suite des PucycTæNones.

(3) Syn. Tracneconacuys, Hope, Trans. of the Zool. Soc. I, p. 196. De- MAGIDIA, J. Thoms. Essai, etc. p. 246; olim. Pnonacanrua, Hombr. et Ja- quin,

374 LONGICORNES.

courte, en arrière des yeux, assez fortement concave entre les tuber- cules antennifères; front grand, subvertical. Antennes peu robustes, hérissées de poils fins, un peu plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3 un peu plus grand que les suivants, ceux-ci subégaux , sauf les derniers qui vont en décroissant. Yeux forte- ment séparés en dessus. Prothorax allongé, resserré en avant et à sa base, muni de quatre tubercules disposés en carré sur le disque, et de deux latéraux. Ecusson médiocre , triangulaire. Élytres al- longées, peu convexes, parallèles, arrondies en arrière. Pattes mé- diocres; cuisses peu à peu et faiblement en massue, sublinéaires, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire à article 4 plus long que 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, horizontale, parallèle. Saillie prosternale très-étroite, brus- quement arquée postérieurement. Corps allongé, finement pubes- cent en dessous.

Femelles : Antennes de la longueur des 2/3 ou des 3/4 des ély- tres.

Cette formule a été rédigée exclusivement d'après les deux espèces publiées primitivement par M. Newman et par Hope (1). Ce sont d’assez grands insectes de l'Australie, d'un brun noirâtre mat plus ou moins foncé et passant au brun rougeâtre à l'extrémité des élytres. Ces or- ganes sont très-finement et densément ponctués avec leur base cou- verte de petites granulations; le prothorax et la tête sont finement ru- gueux.

Il y a dans les collections, {ant du même pays que de la Nouvelle- Zélande, quelques espèces beaucoup plus petites, très-différentes sous le rapport de la vestiture et de la sculpture des téguments, meis qui ont conservé, du reste, les caractères essentiels du genre dont on peut les considérer comme des formes dégradées (2). Elles ont seulement les cuisses plus grèles à leur base, puis peu à peu renflées en massue.

(1) P. pustulosus, Newm. loc. cit. (Trachel. fumicolor, Hope, loc. cit.; De- macid. brunnea, 3. Thoms. loc. cit.; Phor. pubescens, Hombr, et Jaquin. Voy- au Pôle Sud; Col. pl. 16, f. 4); Tasmanie. Trachel. pustulata, Hope, loc. cit.; Australie mér.

(2) J'en ai trois sous les yeux, dont une décrite par M. Pascoe. Si l’on tient à les séparer des PazycTÆNOpEs, on pourrait leur imposer le nom générique de AmwBeoponrus sous lequel la seconde m'a été communiquée par M. le comte Mniszech.

P. retiferus. Nigro-brunneus, antennis pedibusque (femorum apice præter- misso) fulvis; prothorace transverso, lateribus spinoso, supra quinque-tubercu- lato (tuberculis duobus anticis acutis, reliquis obtusis); elytris impuncetalis dense subtiliter pubescentibus, basi aureo-maculatis reteque griseo-cærulescente ornatis; ®. Long. 20 mill. Hab. Novà-Zelandia. -

P. binodosus. Niger, opacus, pectore abdomineque brunneo-sanguineis, ni- tidis, subtus vix supra sat dense pubescens; prothorace transverso, lateribus

PHLYCTÉNODIDES. 375

AGAPANTHIDA. A, Ware, Voy. of the Ereb. a. Terr.; Entom, p. 22.

M.A.White a placé ce genre parmi les Lamiides. Il est tellement voi- sin des PHLYCTÆNODES , à la suite immédiate desquels M. J. Thom- son (1) l'a classé avec raison, que j'ai peine à découvrir, en dehors de la vestiture des téguments, quelques caractères qui l'en séparent.

- Ce sont les suivants :

Femelle : Tubercules antennifères très-courts, Yeux moins gros, presque finement granulés, Prothorax muni sur le disque de deux tubercules disposés transversalement. Elytres plus dépriméés. Cuisses plus atténuées à leur base. Corps en entier et densément reyètu d’une très-fine pubescence couchée.

Sauf les yeux, la petite espèce (pulchella White) de la Nouvelle- Zélande qui en forme le type, ne diffère en rien d’essentiel des Paryc- TÆNODES aberrants dont il vient d’être question. Elle est d’un gris ver- dâtre uniforme, avec les élytres ornées de deux taches noires mal déterminées : l’une suturale, triangulaire, placée sous l’écusson, l’autre post-médiane et transversale; en arrière de celle-ci se trouve une fine liture blanche onduleuse, bordée de brun en arrière; les antennes sont brunâtres avec la base de leurs articles fauves. Chez l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux, ces organes sont un peu plus courts que les élytres, ce qui indique qu'il est femelle.

ANCYLODONTA. BLancu. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 494.

Mâle : Palpes assez grêles; le dernier article des maxillaires en fer de hache oblique, celui des labiaux triangulaire. Tète assez sail- lante, plus large que le prothorax, assez et largement concave entre ses tubercules antennifères; front vertical, transversal. Antennes grêles, subfiliformes , hérissées de quelques longs poils fins, un peu plus longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 4 de

obtuse tuberculato, disco valide bi-nodoso; elytris subtiliter dense alutaceis; ®. Long. 17 mill. Hab. Australià.

P. pilosus, Pascoc, The Journ, of Entom. If, p. 234. Gracilior, subtus piceo- rufus, supra fusco-æneus, nitidus, ubique pube molli appressa sat dense vesti- tus; prothorace oblongo, lateribus obtuse valideque tuberculato, disco vix tri- Calloso : elytris subtilissime punctatis; Q®. Long. 15 mill. Hab. Australià mer.

Le Cerambyx strigipennis de la Nouvelle-Zélande, qu'a publié M. Westwood (Arean. entom. IE, p. 27, pl. 56, f. 6) et que M. A. White (Voy. of the Ereb. a. T'err.; Entom. p. 19, et Longic. of the Brit, Mus. p. 120) rapporte avec doute au genre PuLycTÆNopEs, m'est inconnu.

(4) Syst. Cerambye. p. 135.

à”

FR

376 LONGICORNES.

moitié plus court que 3 et des 2/3 que 5, ce deruier plus long que les suivants, ceux-ci décroissant peu à peu. Yeux saillants, fortement séparés en dessus. Prothorax allongé, cylindrique, resserré avant son bord antérieur, armé de chaque côté d’une assez longue et fine épine, obtusément bituberculé en dessus. Ecusson petit, en trian- gle subourviligne. Elytres planes sur le disque, allongées, paral- lèles, arrondies en arrière. Pattes longues, grêles; cuisses compri- mées, graduellement en massue, les postérieures notablement plus courtes que les élytres; tarses de la même paire à article À un peu plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale un peu convexe, horizontale, étroite, en triangle aigu. Saillie prosternale presque nulle, enfouie, Corps allongé, linéaire, hérissé de poils fins. Fe- melle inconnue.

M. Blanchard n’en décrit qu’une assez petite espèce (1) du Chili, brunâtre sur la tête et le prothorax, d’un testacé plus ou moins pâle et brillant sur le reste du corps ; les deux parties en question sont finement rugueuses; les élytres sont couvertes, mais d'une manière peu serrée, de très-petits points enfoncés de Chacun desquels part un poil.

SEMNUS.

Mêmes caractères que les AncyLoponrA qui précèdent, sauf les dif- férences suivantes :

Mâle ? : Antennes plus robustes, subfiliformes, densément et fine- ment pubescentes, à peine villeuses, un peu plus longues que le corps, à articles 3-4 égaux, plus courts que les suivants, ceux-ci égaux entre eux. Elytres largement et assez longuement canaliculées dans leur milieu le long de la suture, celle-ci relevée dans cet endroit; leur extrémité légèrement échancrée. Corps moins allongé.

L'espèce (2) sur laquelle ce genre nouveau est établi n’est évidem- ment pas congénère des AncyLoponrTa. Réunie à ces dernières, elle forme dans le groupe actuel une section particulière caractérisée par la forme de la tête qui déborde fortement le prothorax et paraît ré- trécie en arrière des yeux. À part cela, ces insectes présentent tous les caractères essentiels des PaLycrÆNopes qu'ils représentent en Amé- rique.

(1) À. fristis, Blanch. loc. cit. pl. 28,f. 10.

(2) S. phlyctœænioides. Læte rufo-fulvus, nitidus, capite nd ob= seurioribus, hoc subliliter rugoso, laleribus acute tuberculato, dorso autice bi= nodo$0; olyiris irregulariter puoctulatis. Long, 12 mill. Hab. Brasilià, De la collection de M. le comte Mniszech.

PHLYCTÉNODIDES. 377

AMIMES. PascoE, The Jowrn. of Entom. I, p. 368 (1).

Mûle : Palpes très-grêles, leur dernier article subfusiforme.— Tôte assez saillante, un peu rétrécie en arrière, assez fortement concave et sillonnée entre ses tubercules antennifères; front grand, transversal, vertical. Antennes très-grêles, sétacées, finement pubescentes, près de trois fois aussi longues que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3 plus court que 4, celui-ci et les suivants subégaux. Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax allongé, largement mais médiocrement resserré vers son tiers antérieur, obtusément bi- tuberculé sur le disque. Ecusson en triangle curviligne. Elytres allongées, planes, peu à peu et fortement rétrécies en arrière, sinuées au-dessous de leur milieu sur les côtés, isolément arrondies au bout. Pattes longues, grêles; cuisses graduellement en massue, les pos- térieures moins longues que les élytres ; tarses de la même paire à article 1 un peu plus grand que 2-3 réunis. —— Saillie mésosternale étroite, inclinée, triangulaire. Saillie prosternale presque nulle. Corps allongé, svelte, revêtu d’une très-courte pubescence couchée, à reflets soyeux en dessous.

Femelle : Plus robuste que le mâle.— Palpes maxillaires beaucoup plus épais que les labiaux, leur dernier article en cûne renversé. Antennes d’un tiers seulement plus longues que le corps. Elytres parallèles. Pattes plus courtes. Suillie prosternale extrèmement étroite, mais distincte, entre les hanches antérieures.

Genre ambigu, mais plutôt par suite du facies de son unique espèce (macilentus Pasc.) qu'à cause de ses caractères dont les plus essen- tiels sont bien ceux du groupe actuel.

Cet insecte, originaire de Ceylan, est de taille moyenne; le mâle a le facies d'une Saperdide, la femelle celui de l'Aneylodonta tristis du môme sexe. Sa livrée est d’un fauve testacé avec les côtés du protho- rax et les élytres, en majeure partie, d’un brun livide; le premierest lisse, les secondes sont densément pointillées.

Note.

M. A. White indique le genre suivant comme étant voisin des Tricurops, genre qui fait partie du groupe actuel; il a en effet les yeux trilobés comme ces derniers et les BAnbiSrus, ce qui rend proba- ble qu'il doit être classé ici, malgré son prothorax inerme sur les côtés.

(1) Syn. Psirowenus? Pascue, Trans. of the entom, Soc. Ser, 2, IV, p. 238; : olim,

378 LONGICORNES,

OPHRYOPS. A. Ware, Voy. of the Ereb. a. Terr.; Entom.p, 19.

Tête à peine courbée en bas à son extrémité, notablement rétrécie derrière les yeux. Antennes beaucoup plus longues que le Corps, à articles 5-11 subégaux et plus grands qu'aucun de ceux qui les pré- cèdent. Yeux lunulés; leurs parties supérieure et moyenne étroi- tes et presque d’'égale largeur, l’inférieure plus grande, bordée au côté interne de poils courts et serrés (1). Prothorax aussi long que large, presque parallèle et inerme sur les côtés.— Elytres allongées, étroites, à peine plus larges que le prothorax.— Pattes assez longues; cuisses peu à peu épaissies à leur extrémité.

L'espèce typique (2) est originaire de la Nouvelle-Zélande, de taille moyenne (9 1/2 lignes) et d'un testacé pâle. D’après la figure qui en est donnée, son facies se rapproche de celui des NeosreNus.

Groupe XXI, Tessarommides.

Languette membraneuse. Palpes médiocres ; les maxillaires no- tablement plus longs que les labiaux. Mandibules très-courtes, ar- quées et aiguës au bout. Tète assez saillante ; ses tubercules an- tennifères bien séparés, couiques, tronqués à leur extrémité ; front grand, vertical ; joues presque nulles.— Antennes villeuses, sétacées, à peine plus longues que les élytres chez les mâles. Veux très-for- tement échancrés, divisés en deux (ÿ), ou subdivisés (®); leurs lobes inférieurs grands, débordant en avant les tubercules antennifères. Prothorax allongé, tuberculé sur les côtés et en dessus.— Elytres dé- bordant fortement le prothorax, allongées, déprimées sur le disque. Pattes médiocres ; hanches antérieures globoso-coniques, saillantes, contiguës ; leurs cavités cotyloïdes à peine ouvertes en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors.— Saillie mésosternale médio- crement large, horizontale. Corps allongé,

Le genre Tessarouma de M. Newman compose à lui seul ce groupe très-voisin des Phlycténodides, mais en différant essentiellement par la moindre longueur des antennes et surtout par les hanches anté- rieures nullement anguleuses en dehors. Au premier aspect son uni- que espèce a la plus intime ressemblance avec l’Aphneope sericula type du groupe des Aphnéopides qu’on trouvera dans la section sui- vante; mais la comparaison entre ces deux insectes ne tarde pas à

(1) D’après cette description les yeux doivent ressembler de très-près à ceux des Barnisrus.

(2) O. pallidus, A. White, loc. cit. pl, 4, f. 8.

STRONGYLURIDES. 379

faire reconnaître que, malgré ce facies commun, ils appartiennent en réalité à deux groupes très-différents. Celui-ci est propre à l'Australie,

TESSAROMMA. New, Ann. of nat. Hist. V, 1840, p. 20 ({).

Mâle : Dernier article des palpes maxillaires assez fortement, celui des labiaux à peine triangulaire.— Mandibules pubescentes en dehors. Tôte légèrement atténuée en arrière ; front en carré transversal. Antennes dépassant légèrement les élytres, à articles 4 médiocre, grêle à sa base, très-fortement renflé au bout et arqué, 3-4un peu plus courts que les suivants, subégaux, 5-41 décroissant peu à peu, 8-10 légèrement anguleux au bout. Yeux fortement séparés en dessus. Prothorax allongé, fortement resserré avant son bord antérieur et sa base, uni- tuberculé de chaque côté, très-convexe et muni de deux renflements oblongs et parallèles sur le disque. Ecusson en trapèze renversé. Elytres allongées, déprimées sur le disque, parallèles, obliquement déclives et subéchancrées à leur extrémité. Pattes robustes, sub- égales; cuisses pédonculées à leur base, fortement en massue au bout, les postérieures un peu plus courtes que les élytres ; tarses de la mème paire à article 1 aussi long que 2-3 réunis. Saillie mésosternale rétrécie peu à peu. Saillie prosternale presque nulle entre les han- ches antérieures. Corps allongé, pubescent et hérissé de quelques poils fins.

l'emelle : Semblable au mâle, avec les antennes un peu plus cour- tes que les élytres et les yeux pas tout à fait divisés.

La seule espèce connue (2) est originaire de l'Australie méridionale et remarquable par sa livrée d'un fauve rougeâtre brillant rembruni par places, et sa vestiture formée de poils couchés d'un jaune doré à reflets soyeux, formant sur les élytres des bandes transversales macu- laires et mal déterminées; à la base de ces organes se voient de peti- tes aspérités disposées sur trois ou quatre rangées longitudinales plus ou moins prolongées en arrière. Il paraît que cet insecte vit sous les écorces et que, pendant la vie, sa livrée a un éclat singulier (3).

Groupe XXII. Strongylurides,

Languette membraneuse. Palpes courts ou médiocres, les moxil- laires un peu plus longs que les labiaux ; le dernier article de tous en

(1) Syn. Menoracuys, Hope, Procced. of the Zool. Soc. 1840, p. 52; nom déjà employé, en 1833, par M. de Castelnau, pour des Hémiptères.

(2) T. undatum, Newin. loc. cit. (Mer. Mac-Leayi, Hope, loc. cit,; Var.? Mer, tristis, Hope, Trans. of the Zool. Soc. Ill, p. 197).

(5) À sa courte description de l'espèce, M. Newman ajoute ces mots : « Vi- vus formosissimus coloreque fulgoreque, »

380 LONGICORNES.

triangle allongé. Mandibules au plus médiocres, parfois (Aprosie- rus)assez saillantes chez les mâles, arquées et aiguës au bout. Tôte peu prolongée en arrière des yeux; ses tubereules antennifères (Apno- sicrus excepté) déprimés, échancrés ou non; joues tantôt très-courtes, tantôt plus moins allongées. Antennes de forme variable, ja- mais beaucoup plus longues que le corps chez les mâles connus. Yeux grands ; leur lobe inférieur débordant en avant les tubereules antennifères. Prothorax cylindrique, inerme partout. Elytres le déborbant en avant, allongées. Hanches antérieures globuleuses ou globoso-coniques, très-rarement (HereroLEPIS) un peu anguleuses en dehors, non ou médiocrement saillantes ; leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière (1); celles des intermédiaires closes en dehors, Saillie mésosternale inclinée en arrière (HkreroLErIS excepté).— Sail- lie prosternale de largeur variable, jamais lamelliforme.— Corps plus ou moins allongé.

Les genres SrRoNGyYLURUS et PrEsARTARIUS de Hope sont les types de ce groupe. J'ai longtemps hésité si je ne le placerais pas immédiate- ment à la suite des Callidiopsides, dont les deux genres en question se rapprochent par la forme de leurs hanches antérieures; mais, d’un autre côté, ils possèdent un museau et, par ce caractère auquel s'a- joutent quelques autres, le groupe finit par aboutir aux Uracanthides qui suivent. Quand ce museau manque, les genres du groupe se dis- tinguent de tous ceux qui précèdent par des antennes fortement flabellées chez les mâles, ou une structure particulière du mést- sternum. Abstraction faite des antennes, le facies reste sensiblement homogène.

Sauf les Aprosicrus qui habitent les Moluques et les HereRoLEerS la Nouvelle-Calédonie, les Strongylurides sont propres à l'Australie. Dans le nombre, il s'en trouve qui sont au-dessous de la taille moyenne, les autres sont généralement au-dessus.

I. Saillie mésosternale horizontale, plane, fourchue en avant : Heterolepis. Ir. —— lamelliforme, inclinée en arrière. a Joues très-courtes. h Antennes flabellées (@') ou dentées en scie (@). Lamelles antennaires des o' grèles, filiformes, villeuses : Aprosictus. - = larges, non _ : Anatisis. bb Antennes dentées en scie dans les deux sexes. * Art. 3 des antennes pas plus long que 4: Opsidota. _ beaucoup _: Piesarthrius. aa Joues prolongées en un museau plus ou moins long, Antennes assez robustes, déprimées, dentées en scie : Strongylurus.

(1) Celles des Orsmora sont largement ouvertes dans cette direction, celles des Exenæra étroitement,

STRONGYLURIDES. 381

cc Antennos grêles, sétacées. 4 Prothorax à peine du double plus long que large : Exeræta. dd _— trois fois Corps densément revêtu de poils lanugineux : Lygesis. revêtu de cils redressés peu abondants : Bebius.

Genre incertæ sedis : Oxymagis.

HETEROLEPIS.

Femelle (1) : Tête peu saillante en arrière des yeux, plane et pluri- sillonnée entre les yeux, avec ses tubercules antennifères déprimés et entiers au bout; front court, formant avec le vertex un angle très- ouvert; joues proiongées en un museau assez long. Antennes peu robustes, à peine villeuses à leur base, dépassant un peu le milieu des élytres, à articles À médiocre, en massue grêle à sa base et ar- quée, 4 un peu plus court que 3 et B, ceux-ci et 6-11 subégaux. Yeux distants en dessus, débordant à peine en avant les tubercules antennifères. Prothorax aussi long que large, déprimé sur le dis- que, subparallèle sur les côtés, beaucoup plus étroit que les élytres. Ecusson en triangle curviligne. Elytres assez convexes, allon- gées, parallèles, rétrécies et uni-épineuses à leur extrémité. Pattes médiocres, assez robustes, subégales ; hanches antérieures très-légè- rement anguleuses en dehors; cuisses peu à peu en massue, les pos- térieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire à article 4 moins grand que 2-3 réunis. Saillie mésosternale large, confondue avec le métasternum , horizontale, plane, verticale et fourchue en avant. Saillie prosternale assez large, tronquée et un peu concave en arrière, Corps allongé, massif, écailleux. Mile inconnu.

Ce genre est Ctabli sur un grard et bel insecte (2) de la Nouvelle- Calédonie, que je ne trouve mentionné dans aucun des ouvrages il est question des Coléoptères de ce pays. Son facies, la structure de ses saillies mésosternale et prosternale et sa livrée le feraient prendre, au premier coup-d’œil, pour un TmesireRNus, dans le sens qu'on at- tache en ce moment à ce nom (3). Mais, à moins qu'on ne crée un groupe à part pour lui seul, il appartient, sans aueun doute, à celui-ci. Il présente un caractère tout-à-fait insolite dans la vestiture de ses

(1) Les palpes manquent dans l’exemplaire unique que jai à ma disposition.

(2) H. tmesisternoides. Ater, nitidissimus, squamis palcaceis albis fere undi- que minus dense obtectus; prothorace laterihus et subtus creberrime punetu— lato, subopaco; elytris sparsim punetatis, Long. 30 mill, Hab. Novà-Caledonià. Coll. de M. lo comte Mniszech.

(3) On verra par la suite que le groupe des Tmésisternides ne peut pas être Conservé dans sa composition actuelle.

382 LONGICORNES.

téguments, qui consiste en véritables écailles sans aucun mélange de poils, sauf quelques-uns en dessous. C’est, à ma connaissance jus- qu'ici, le seul cas de ce genre qui existe chez les Longicornes.

APROSICTUS, Pascog, Proceed. of the Zoo!. Soc. 1866, p. 531, note (2).

Mâle : Palpes maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le der- nier article de tous en triangle allongé. Mandibules médiocrement robustes, horizontales, assez saillantes, carénées en dessus, arquées et très-aiguës au bout. Tète assez courte en arrière des yeux, concaye et sillonnée entre les antennes, avec ses tubercules antennifères rap- prochés, saillants et fortement échancrés ; front subvertical, beaucoup plus haut que large, resserré par les tubereules antennifères, peu à peu élargi en bas. Antennes un peu plus longues que les élytres, à articles 4 gros, cylindrique, un peu arqué, plus long que 3, celui-ci et 4-10 peu à peu plus allongés et plus grêles, noueux au bout, 41 ey- lindrique, aussi grand que 8-10 réunis; 3-10 très-longuement fla- bellés, les rameaux grêles, hérissés de poils fins. Yeux très-gros, rapprochés en dessus, un peu moins en dessous. Prothorax plus long que large, très-régulièrement cylindrico-conique. Ecusson en triangle curviligne. Elytres médiocrement convexes, graduelle- ment atténuées en arrière, isolément acuminées et épineuses au bout. Pattes assez robustes; cuisses et jambes comprimces, les premières en ellipse allongée, les postérieures atteignant presque le sommet des élytres; tarses assez larges, à article 4 pas plus grand que 2. Saillie mésosternale assez large, transversalement dilatée à son extrémité. Saillie prosteruale plus étroite, déclive en ar- rière. Corps allongé, finement pubescent. Femelle inconnue.

La forme qu'affectent les antennes chez le mâle est presque unique dans la Famille. L'espèce (2) qui constitue à elle seule le genre est de la taille des plus grands exemplaires du Cerambyx Scopolii d'Europe, d’un brun rougeâtre clair et assez brillant, avec une tache noire plus moins grande (parfois très-réduite), un peu en arrière du milieu de chacune de ses élytres. Ces organes sont densément ponctués el revêtus de longs cils fins et couchés ; la pubescence du reste du corps est plus abondante et sublanugineuse; partout sa couleur est d’un gtis verdâtre. Ce très-rare insecte habite les Moluques; l’exemplaire de la collection de M. le comte Mniszech, que j'ai sous les yeux, provient de Célèbes.

(1) Syn. Wesrwooma, Kaup, Einig. Ceramb, d. Sammil, z. Darmst. pl. 3; nom précédemment employé selon M. Pascoe.

(2) W. Duivenbodei, Kaup, loc. cit, pl. 3, f. 3.

STRONGYLURIDES. 383

ANATISIS. Pascos, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 319 (1).

Mâle : Palpes des Arrosicrus. Tête un peu concave entre les antennes, avec ses tubercules antennifères peu saillants et tron- qués; front vertical, transversal. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, à articles 4 égal au moins à 24, gros, en cône arqué, 3-d subégaux, noueux au bout, 6-10 un peu plus longs, égaux, 11 aussi grand que les quatre précédents réunis, déprimé, 3-10 lon- guement flabellés, les rameaux lamelliformes, très-finement tomen- teux. Yeux des Aprosicrus. Prothorax transversal, régulière- ment cylindrique. Elytres médiocrement convexes, parallèles, ar- rondies et inermes en arrière. Pattes assez courtes; cuisses sub- linéaires, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire à article 1 égal à 2-3 réunis. Saillie mé- sosternale large, parallèle, échancrée en arrière. Saillie prosternale plus étroite, arquée postérieurement. Corps allongé, pubescent en dessous, saupoudré de poils couchés en dessus.

Femelle : Plus grande que le mâle, dont elle ne diffère que par ses antennes ne dépassant pas le milieu des élytres, finement tomen- teuses et à articles 3 cylindrique, égal à 4-5 réunis, ceux-ci et 6-10 graduellement plus courts, déprimés et dentés en scie, 11 un peu plus long que 10, lamelliforme. Ses yeux sont aussi gros que ceux des mâles.

L'espèce typique (2) est propre à l'Australie, de taille moyenne, d'un brun rougeâtre foncé et brillant, et rugoso-ponctuée en dessus. La pubescence qui la revêt est d'un blanc crétacé et n'est dense que sur les côtés du prothorax, l’écusson.et les bords latéraux de la poi- tine. M. A. White a fait connaitre le mâle d’une seconde espèce (3) également australienne et dont la livrée est peu différente.

OPSIDOTA. Pascor, The Journ. of Entom. IL, p.235.

Je ne connais que le mâle (4) de l’espèce typique (infecta); il res-

{1) Syn. Perazones, Newm. The Entomol. p. 9; nom appliqué, deux ans au- paravant (1838), par M. Wesmael, à des Hyménoptères du groupe des Braco= nides.

(2) Pet. laminatus, Newm. loc. cit., avec une figure du @? dans le texte; la ® est encore inédite; j’en dois la connaissance à l’obligeance de M. Pascoe.

(3) Petal. plagiatus, À. White, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IL, p. 354.

(4) La longueur des antennes mo fait présumer que l’exemplaire qui m'a été Communiqué par M, Pascoe appartient à ce sexe; une femelle les aurait plus courtes.

384 LONGICORNES.

semble tellement à la femelle de l’Anatisis laminata, qu'il suffira d'indiquer les caractères qui l'en distinguent au point de vue géné- rique.

Antennes robustes, très-finement pubescentes, mates, un peu plus longues que les élytres, à articles 3-10 déprimés, larges, s’allongeant peu à peu, dentés en scie à leur extrémité, 11 pas plus grand que 40, lamelliformes, obtus au bout. Élytres munies à leur extrémité, d'une petite épine suturale. Cavités cotyloïdes antérieures ou- vertes en arrière. Saillie prosternale très-étroite, lamelliforme, fortement arrondie en arrière.

La vestiture des téguments est également la même que dans le genre précédent, ainsi que la taille et la patrie. Les espèces publiées par M. Pascoe sont au nombre de deux (1).

PIESARTHRIUS. Hore, Transact. of the Zool. Soc. I, p. 112 (2).

Femelle : Palpes assez robustes, les maxillaires un peu plus longs que les labiaux; le dernier article de tous assez fortement triangu- laire. Tête à peine concave et sillonnée entre les antennes; front oblique.— Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, robustes, très-finement pubescentes et hérissées de poils fins, à articles 1 mé- diocre, en cône renversé, 3 cylindrique, plus long que les suivants, 4-10 déprimés, anguleux à leur sommet interne, 41 plus fong que 10, aigu au bout. Yeux médiocrement séparés en dessus. Prothorax plus long que large, régulièrement cylindrique. Écusson en trian- gle curviligne, Élytres peu convexes, médiocrement allongées, pa- rallèles, rétrécies et tronquées en arrière. Pattes assez courtes, robustes; cuisses formant peu à peu une massue fusiforme et com- primée; les postérieures plus courtes que l'abdomen ; tarses posté- rieurs à art. 1 pas plus long que 2. Saillie prosternale étroite, fortement arquée en arrière. Corps médiocrement allongé, irrégu- lièrement pubescent.

La brièveté des antennes de l’unique exemplaire que j'ai sous les yeux me porte à croire que c’est une femelle, et Hopo me parait n'a- voir connu que le mème sexe.

L'unique espèce (3) du genre a une livrée qui lui est propre. Sur un fond d’un brun rougeâtre brillant ses élytres, criblées de gros

(1) 9. infecta, Pascoe, loe. cit. p. 236, pl. 11, f. 6. atbopilosa, Pascoe, Journ. of the Lion. Soc.; Zoul. IX, p. 101. Toutes deux de l'Australie méri- dionale.

(2) Hope (ibid. I, p. 200) a exposé plus tard les caractères du genre qui ne figurait primitivement que dans un tableau synoptique.

(3) P. marginellus, Hope, loc. cit. IL, p. 200, pl. 12, f. 1.

STRONGYLURIDES. 385

points enfoncés à leur base, ont chacune une large bande d’un fauve testacé qui les parcourt presque dans toute leur longueur. Le pro- thorax, très-fortement rugueux, est muni de chaque côté d'une bande irrégulière de poils fauves; la nm à en à une pareille, et les bords latéraux de l’abdomen sont ornés de taches arrondies de même na- ture, Cet insecte, de taille médiocre, est originaire de l'Australie,

STRONGYLURUS. Hore, Trans. of the Zool. Soc. IL, p. 199 (1).

Mâles : Palpes des Presanrarius. Mandibules horizontales, Tête terminée par un museau médiocre; ses tubercules antennifères déprimés et échancrés; front court, déclive. Antennes assez ro- bustes, finement et densément pubescentes, un peu plus longues que les élytres, à articles À aussi long que 3, en cône arqué, 3-10 crois- sant peu à peu, déprimés, anguleux à leur sommet interne, 41 égal à 10, obtus au bout. Yeux très-gros, plus ou moins rapprochés en dessus et en dessous. Prothorax au moins aussi long que large, cy- lindrique, assez fortement bisinué à sa base. Écusson en triangle curviligne. Élytres médiocrement et régulièrement convexes, pa- rallèles, avec leur extrémité variable, Pattes assez longues ; cuisses graduellement en massue, les postérieures un peu plus courtes que les élytres; tarses de la même paire à article 1 plus court que 2-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, déclive, échancrée en ar- rière. Saillie prosternale étroite, arquée postérieurement Corps allongé, pubescent.

Femelles : Antennes un peu plus courtes que le corps; leur ar- ticle de longueur variable, parfois inerme au bout ainsi que à, Cuisses postérieures notablement plus courtes que les élytres.

On voit par la synonymie que ce genre a été «confondu avec les Diwywocanraa de M. Newman, insectes très-différents, beaucoup plus rares dans les collections et, par suite, peu connus des entomologistes, Il est exposé ici tel que M. Pascoe (2) l’a épuré dans ces derniers temps.

Ses espèces, au nombre de cinq (3) et australiennes, sont d'assez

(1) Syn. Cortorrenus, Hope, ibid. p. 200, Jsaziun, Pascoe, Trans, of the entom. Soc. Ser. 3, I, p. 549; dans la pensée primitive de l’auteur ce genre était destiné à recevoir les Srroxeyzunus et les Corrortenus de Hope. Diny- MOCANTHA, J, Thoms. Syst. Cerambye. p. 236; Pascoe (olim).

(2) Journ. of the Linn, Soc. ; Zool. IX, p. 133.

(3) S. scutellatus, Hope, loc. cit. pl. 12, f.2. Copt. cretifer, Hope, ibid. p.200, pl. 12, f. 3(Var. sal. Odewahni, Pascoe, The Journ. of entom. II, p.235). Didym. thoracica, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 98. S, roue Pascoe, Journ. of the Linn. Soc, IX; Zool. p. 100; ceresioides, ibid. p. 308.

Coléoptères. Tome VIII. ? 25 :

386 LONGICORNES.

grands insectes d’un brun rougeâtro sujet à devenir presque noir, surtout sur le prothorax, avec les élytres d'un fauve testacé et or- nées de quelques taches noires assez variables (1); elles sont rugoso- vermiculées dans leur moitié bagilaire, tandis que le prothorax est fortement rugueux. Des taches tomenteuses d’un blanc crétacé se voient sur ses bords latéraux (sauf chez orbatus), ainsi que sur ceux de la poitrine et de l'abdomen; l’écusson est de la même couleur, La pubescence du dessous du corps est abondante et lanugineuse, celle des élytres consiste en cils couchés. L’extrémité de ces derniers or- ganes est tantôt (scutellatus) arrondie et inerme, tantôt (crelifer) tronquée, tantôt enfin (£horacicus, orbatus), arrondie, avec l'angle sutural épineux.

EXERÆTA. Pascog, The Journ. of Entom. IL, p. 368.

Femelle : Dexnier article des palpes faiblement triangulaire. An- tennes peu robustes, filiformes, non pubescentes, hérissées de poils fins abondants, à articles 3-11 subégaux. Yeux médiocres, forte- ment séparés en dessus et en dessous. Elytres arrondies et inermes à leur extrémité. Pattes assez courtes; cuisses atténuées à leur base, puis renflées peu à peu en une massue fusiforme; article des tarses beaucoup plus large que 1-2. Corps revêtu partout de cils fins les uns couchés, les autres redressés. Le suzplus comme chez les SrronexLurus. Mâle inconnu.

La forme générale est absolument pareille à celle des SrronGy- LURUS, mais l'unique espèce (2) du genre est quatre fois environ plus petite que ces derniers, et sa livrée ainsi que la sculpture de ses té- guments ne sont pas les mêmes. Elle est en entier d'un jaune testacé pâle, sauf la base de l'abdomen qui est d’un brun rougeâtre ; son prothorax et ses élytres sont couverts d'assez gros points enfoncés, irrégulièrement distants sur le premier, très-serrés et, pour la plupart, disposés en rangées régulières sur les secondes.

LYGESIS, Pascor, The Journ. of Entom. 11, p. 369 (3).

Femelle : Dernier article des palpes à peine triangulaire, Tête des SrroneyLurus, avec le museau plus long et les tubercules anten-

(t) Cette livrée a la plus grande ressemblance avec celle du Phymatioderus bisonatus du Chili. (2) E. unicolor, Pascoe, loc. cit, p. 369, pl. 16, f. 2; Australie mér.

(3) Syn. Dipxwocanrua, Pascoe, Trans. of the entom, Soc. Ser. 2, V, p. 18; olim.

STRONGYLURIDES. 387

nifères presque nuls et non échancrés. Antennes un peu plus courtes que les élytres, grèles, sétacées, finement pubescentes et hé- rissées de quelques poils fins, à articles 1 égal à 3, en cône renversé, 3 un peu plus long que les suivants, ceux-ci subégaux. Yeux for- tement séparés, leur lobe inférieur longitudinal. Prothorax trois fois plus long que large, régulièrement cylindrique, tronqué à ses deux extrémités. Elytres peu convexes, allongées, parallèles, ar- rondies en arrière.— Pattes courtes; cuisses graduellement en massue fusiforme, les postérieures beaucoup plus courtes que les élytres; tarses de la même paire à article 1 égal à 2-3 réunis. Corps al- longé, étroit, partout revêtu d'une pubescence lanugineuse couchée et assez dense. Le surplus comme chez les Srnoncycunus. Mâle inconnu.

L'espèce typique, placée primitivement par M. Pascoe dans les DipymocanTHA, sous le nom de D. cylindricollis, est presque aussi longue que l'Exeræta unicolor, mais notablement plus svelte, et a bien moins le facies d'un SrroneyLunus. Elle est d’un noir brillant, rougetre par places, presque imponctuée sur le prothorax et dans la moitié postérieure des élytres; la base de ces dernières est couverte de points enfoncés médiocres et disposés sans ordre. La pubescence qui revêt le corps en entier est d'un jaune verdâtre. Cet insecte est également de l'Australie méridionale.

BEBIUS. Pascos, The Journ. of Entom. U, p. 369.

Mèmes caractères que les Lycrsis, sauf les différences qui suivent :

Femelle : Antennes plus robustes, non pubescentes, hérissées de poiis fins, n’atteignant pas tout à fait le milieu des élytres, à articles 1 plus long qu'aucun des suivants, 3 un peu plus grand que 4, ce- lui-ci et 5-11 subégaux. Corps encore plus étroit, revêtu partout de poils courts et redressés. |

À ces caractères s'ajoutent une livrée d’un, rouge sanguin uni- forme, un prothoraz finement rugueux et des élytres criblées sur toute leur surface de points enfoncés assez gros et contigus. Le tout, réuni à une forme générale très-grôle, donne au petit insecte (fili- formis Pasc.) de l'Australie méridionale qui constitue le genre un lacies assez différent de celui des Lycesis. Néanmoins, il en est si voisin, au point de vue générique, que j'hésite à adopter le genre.

Note.

Le genre suivant que je n'ai pas vu est sans aucun doute voisin des STRONGYLURUS, comme le dit M. Pascoe ; la forme de ses saillies mé- Soslernale et prosternale le rend très-distinct.

388 LONGICORNES.

OXYMAGIS. Pascor, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 101.

Palpes courts; leur dernier article triangulaire. Tète un peu prolongée en avant. Antennes assez courtes, à articles 4 médiocre- ment allongé, 3-4 cylindriques, plus courts que les suivants, ceux-ci subégaux. Yeux saillants, étroitement échancrés, distants en dessus. Prothorax plus large que la tête, étroit antérieurement, arrondi de chaque côté en avant, bisinué à sa base, avec ses angles posté- rieurs saillants. Elytres beaucoup plus larges que le prothorax, chlongues, parallèles, arrondies en arrière. Pattes médiocres, les antérieures plus courtes que les postérieures ; cavités cotyloïdes des premières entières; cuisses renflées dans leur milieu ; tarses subdi- latés, presque égaux.— Mésosternum élevé, dilaté et vertical en avant. Prosternum large, élevé, dilaté transversalement en arrière, Corps revêtu de poils couchés épars. .

Cette formule a été plus que probablement empruntée au sexe femelle. La figure que donne M. Pascce de luuique espèce (4) du genre achève de la compléter. Elle représente un insecte presque aussi grand que les SrroneyLunus, mais de forme plus ramassée et plus robuste. Sa livrée est décrite comme étant d’un brun obseur passant au brun rougeâtre sur les élytres, avec les antennes, les jambes et les tarses d’un jaune ferrugineux; comme chez la plupart des SrroNGyLuRus, une bande tomenteuse d’un blanc crétacé orne de chaque côté le prothorax.

La patrie de cet insecte n’est pas exactement connue; il n’est guère douteux qu’il soit de l'Australie.

Groupe XXIII. Uracanthides.

Languette membraneuse. Palpes très-courts, subégaux ; leur dernier article à peine triangulaire. - Mandibules médiocres, arquées et aiguës au bout. Tète peu saillante en arrière des yeux, prolongée en un museau parfois aussi long qu'elle; ses tubercules antennifères nettement séparés, coniques, entiers au bout. Antennes sétacées, un peu plus longues que le corps chez les mâles connus. Yeux très-grands ; leur lobe inférieur débordant en avant les tubereules antennifères. Prothorax allongé, cylindrico-conique, inerme très-faiblement tubereulé latéralement. Elytres très-allongtes, dé- bordant le prothorax en avant, acuminées, dentées ou épineuses à leur extrémité. Pattes de longueur variable; hanches antérieures globoso-coniques ou suheylindriques, très-légèrement anguleuses en

(1) O0. Grayi, Pascoe, loc. cit. pl. 3, £. 2.

URACANTHIDES. 389

dehors; leurs cavités cotyloïdes plus ou moins ouvertes en arrière ; celles des intermédiaires closes ou un peu baillantes en dehors (1). Saillie mésosternale inclinée. Saillie prosternale plus moins enfouie, de largeur variable. Corps très-allongé, souvent svelte.

La place que MM. J. Thomson et Pascoe ont récemment assignée aux genres UracanTHUs et Scorecosrotus de Hope ne me paraît pas être celle qui leur convient (2),ret je leur restitue celle qui leur avait été donnée par Hope (3) dans le voisinage des STRONGYLURUS, types du groupe précédent. Je ne trouve, en effet, dans leur organisation, absolument rien qui les éloigne beaucoup de ces derniers. Leurs hanches antérieures ne sont pas plus saillantes que dans plusieurs de leurs genres et l’angulosité qu’elles présentent en dehors est si faible qu’elle mérite à peine d'entrer en ligne de compte.

Je comprends dans ce groupe le genre RaiNoPparaaLmus (Srevra- nors Newm.). Il sufit de le placer à côté des Uracanrnus de seconde grandeur et des ÆrmiorA pour voir que c’est le même type altéré par quelques caractères (notamment la forme des élytres et l'extrême longueur des pattes) empruntés aux HoLoprERUS, genre qu'on trou- vera plus loin.

+ Les Uracanthides sont parfois de grande taille, jamais très-pe- tits, remarquables par leur forme allongée et tous propres à l'Aus- tralie.

I. Pattes de longueur normale; museau plus court que la tête. a Antennes de 12 art. dans les deux sexes, scabres : Scolecobrotus. aa di sans aspérités. Museau un peu plus long que haut : Uracanthus. deux fois —— : Æthiora.

Il. Pattes extrêmement longues et grêles; museau aussi long que la tète : Rhinophthalmus.

(1) Ce dernier cas a lieu. chez les Uracanraus et les SGOLECOBROTUS, mais sans que les épimères mésothoraciques pénétrent dans leur intérieur et entrent en contact avee les hanches intermédiaires.

(2) M. J. Thomson (Syst. Cerambye. p. 155) en fait la et dernière Sous- Tribu de ses Lepturites et leur associe les Hozoprenus. Dans son « Catalogue des Longicornes de l'Australie (Journ. of the Linu. Soc.; Zool. IX, p. 124) M. Pascoe les met dans son groupe des Stenoderinæ , correspondant à une partie des Rhagiomorphites de M. J. Thomsor.

(3) Voyez (Trans. of the Zool. Soc. I, p. 107) le tableau synoptique qu'il à donné de sa famille des Stenochoridæ; lés Unacanraus et los SCOLEGOBROTUS y figurent immédiatement avant les STRONGYLURUS.

390 s LONGICORNES.

Le meme Horg, Trans. of the Zoot. Soc. I, p.109.

Genre très-voisin des Uracanruus et n'en différant que par la struc- ture des antennes.

Mâle : Antennes un! peu plus longues que le corps, de 12 articles, hérissées en dehors, à partir du 4°, de courtes et assez fortes épines très-nombreuses et les faisant paraître dentées en scie; le 12° de moitié plus court que le précédent. P

Femelle : Antennes à peine plus courtes que les élytres ; leurs épi- nes converties en simples aspérités obtuses et n’existant que sur les articles 6-11.

L'unique espèce (1) du genre est presque de la taille de l'Uracan- thus triangularis, d'un rouge ferrugineux obscur et revêtue d’une pubescence couchée, très-fine et grise en dessous, plus abondante et couleur de cannelle en dessus; chaque élytre est ornée d’une assez large bande noire, latérale, commençant à quelque distance de la base et atteignant l'extrémité, bande sujette à disparaitre compléte- ment; le tiers basilaire de ces organes est très-fortement ponctué et comme corrodé, le reste de leur surface lisse ; le prothdtax est couvert de nombreuses rides transversales et ses tubercules latéraux sont bien distincts.

URACANTHUS. Hore, Trans. of the Zool. Soc. I, p. 108.

Tête sillonnée depuis le vertex jusqu'au bas du front; ses tuber- eules antennifères saillants; front grand, oblique, ainsi que le mu- seau ; ce dernier un peu plus long qu'épais; tous deux formant avec le vertex un angle prononcé. Antennes pubescentes, médio- crement robustes, un peu plus courtes que le corps, de 41 articles : 4 médiocre, en cône renversé ou en massue, 3 à peine ou pas plus long que les suivants, ceux-ci subégaux. Yeux assez fortement sé- parés en dessus. Prothorax atténué ou non en avant, muni latéra- lement de deux petits tubereules obtus, et sur le disque, en avant de son milieu, de deux autres parfois obsolètes. Ecusson assez petit, arrondi en arrière. Elytres très-allongées, médiocrement convexes ou planes, parallèles on légèrement atténuées en arrière, isolément échancrées et biépineuses au bout.— Pattes relativement médiocres; cuisses graduellement en massue, les postérieures dépassant un peu le 2% segment abdominal ; tarses de la mème paire à article 1 égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale médiocrement large, hozizontale

(1) S. Westwoodii, Hope, loc. cit. pl. 15, f. 5; Australie occ.

URACANTHIDES. 391

en arrière, parallèle. Saillie prosternale étroite, arquée postérieu- rement. Corps finement pubescent.

1 Les six exemplaires que j'ai sous les yeux de trois des espèces du genre ne présentent aucune différence qu’on puisse regarder comme sexuelle; il est probable que tous sont femelles.

Celle (1) sur laquelle Hope a fondé le genre est de grande taille, d'un brun marron, revêtue d’une pubescence sublanugineuse d’ur gris blanchâtre, avec le sommet des élytres dénudé, ainsi qu'un grand espace triangulaire et latéral à la base de chacune d'elles. Sauf des rugosités peu prononcées que présentent ces organes aux environs de l'écusson et quelques plis transversaux, plus ou moins apparents, sur le prothorax, les téguments sont lisses.

Depuis, on à publié plusieurs autres espèces, beaucoup plus peti- tes, ayant plus ou moins le facies des ÆrniorA qui suivent et une livrée différente (2). 5

ÆTHIORA.

Pascor, The Journ. of Entom. 11, p. 369 (3).

Je ne trouve à ce genre, pour le distinguer des petites espèces du genre précédent, que les deux caractères signalés par M. Pascoe.

Museau moins épais, aussi long que la tête. Antennes plus grê- les, à article 4 plus allongé et faiblement obconique.

Ces différences sont plutôt spécifiques que génériques ; aussi n’a- doptai-je le genre qu'en hésitant. Son unique espèco (fuliginea) est d'un noir mat et uniformément revètue d’une fine pubescence grise ; comme chez la plupart des Uracanraus de petite taille, son prothorax est très-régulièrement cylindrique et sans aucun vestige de tubercu- les. L'exemplaire que j'ai entre les mains paraît être un mâle, ainsi que l’indiquent ses antennes un peu plus longues que le corps et ses yeux médiocrement séparés tant en dessus qu'en dessous.

RHINOPHTHALMUS. TJ. Tuows. Essai, etc. p. 152 (4).

Mâle? : Tôte ovalaire, médiocrement allongée ; son museau subho-

(1) U. triangularis, Hope, loc. cit. pl. 15, f. 4.

(2) U. marginellus, pallens, Hope, loc. cit. IL, p. 198. bivitta, Newm. The entom. Magaz. V, p. 172. fusco-cinereus, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 330. simulans, miniatus, Pascoe, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 92, sq.

(3) Syn. Uracanruus, Pascoe, ibid. p. 238.

(4) Syn. Srepnanors, (Schuck.) Newm, The entom. Magaz. V, p. 509; nom LES plusieurs années auparavant, par M. Ehrenberg, pour un genre de

olifères.

392 LONGICORNES.

rizontal, aussi long et plus étroit qu’elle, un peu élargi au bout ; tu- bercules antennifères médiocrement saillants. Antennes très-grêles, non villeuses, un peu plus longues que le corps, à articles 4 empié- tant assez fortement sur le prothorax, atténué à sa base, 3-11 dé- croissant peu à peu. Yeux très-grands, subcontigus en dessous et en dessus, Prothorax trois fois plus long que large, régulièrement conique, inerme. Ecusson arrondi en arrière. Elytres planes, très-longues, graduellement rétrécies et un peu déhiscentes en ar- rière, isolément atténuées et subépineuses au bout ; leurs épipleures élargies à leur base, nulles en arrière. Pattes très-longues et très- grêles ; cuisses subpédonculées à leur base, puis peu à peu renflées en une massue allongée, les postérieures un peu plus courtes que l’abdomen ; tarses de la même paire à article 1 beaucoup plus long quo 2-4 réunis. Abdomen cylindrique, plus étroit que le méta- sternum; son segment notablement moins long que #, ogival. Saillie mésosternale assez large, déclive, parallèle. Saillie proster- nale lamelliforme. Corps très-allongé et très-svelte, finement pu- bescent partout.

Il n'existe pas d’autres genres de Cérambycides vrais chez lesquels le museau acquière la longueur qu'il a chez celui-ci qui ne comprend qu’une espèce (Stephan. nasutus Newm.) de la Tasmanie. Elle est plus grande, encore plus svelte que l’Æthiora fuliginea et d’un fauve testacé uniforme, avec la tête etle prothorax noirs. Nulle part la loupe ne révèle aucune trace de ponctuation sur ses téguments qui sont re- vêtus d’une fine pubescence grisätre et couchée (1).

GRourE XXIV. Psilomorphides.

Languette membraneuse. Palpes courts, surtout les labiaux; leur dernier article faiblement triangulaire. Mandibules très- courtes, arquées et aiguës au bout. Tète prolongée et peu à peu rétrécie en arrière des yeux, terminée par un large et assez long museau; ses tubercules antennifères largement séparés, courts, en- tiers au bout. Antennes grèles, villeuses, sétacées, plus langues que le corps chez les mâles; leur 4% article allongé. Yeux médio- crementéchancrés, leurs lobes inférieurs sublongitudinaux, dépassant en avant les tubercules antennifères. Prothorax allongé, eylin- drico-conique, inerme latéralement, Élytres allongées, débordant le prothorax en avant. Pattes assez longues; hanches antérieures

(1) C'est, sans aucun doute, cet iusecte qui, par suite d’une erreur, a été figuré par M. Saunders (Trans. of the entom. Soc, Ser. 2, I, pl. 4, f. 4), sous le nom de Brachopsis concolor. Naturellement cette figure est en complet dés- accord avec les caractères du genre Bnacuopsis, tels qu’ils sont exposés dans le texte,

HOLOPTÉRIDES. 393

contiguës, globoso-coniques, médiocrement saillantes, à peine angu- leuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors. Saillie mésosternale assez large, déclive en avant. Corps allongé, svelte.

L'allongement de la tête en arrière des yeux et la grandeur du 1er article des antennes, surtout cette dernière qui ne fait qu’exa- gérer ce qui existe déjà chez les RaiNopHrHALMUS, ne sufliraient pas pour séparer ce groupe du précédent dont il reproduit tous les carac- tères essentiels. Mais les cavités cotyloïdes intermédiaires sont ou- vertes au lieu d'être fermées. Je ne connais que le genre suivant qui puisse venir ici.

PSILOMORPHA.

SaunD. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2,1, p. 80.

Mâle : Tète finement sillonnée en dessus; son museau aussi large et plus court qu’elle, parallèle, muni de deux sillors partant des tu- bercules antennifères et d’un sillon transversal.— Antennes à articles 1 en cône renversé, atteignant le milieu du prothorax, 3 beaucoup plus court que 4, celui-ci et 5-11 décroissant graduellement. Yeux fortement séparés en dessus, Prothorax en cône allongé, large- ment et légèrement resserré dans sa moitié antérieure. lÉlytres planes, allongées, peu à peu rétrécies et isolément arrondies en ar- rière, Pattes médiocres, subégales; cuisses assez robustes, peu à peu en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdo- men; tarses de la même paire grèles, à article 4 plus long que 2-3 réunis. —5° segment abdominal aussi long que 4, ogival. —Saillie mé- sosternale parallèle. —Saillie prosternale presque nulle.— Corps fine- ment pubescent en dessous, presque glabre en dessus. Femelle inconnue.

L'espèce (1) publiée par M. Saunders est assez grande et sa livrée est d’un testacé livide, avec la tête et le 1% article des antennes, le prothorax et le dessous du corps d’un noir plus ou moins brunätre. Les élytres sont densément criblées de petits points enfoncés, et ont chacune trois lignes saillantes, dont l'externe est longuement abrégée en avant,

GROUPE XXV. Holoptérides.

Languette membraneuse. Palpes maxillaires notablement plus longs que les labiaux, le dernier article de tous faiblement triangu- laire, Mandibules assez saillantes, droites, puis arquées et aiguës au bout, ‘fête peu prolongée et légèrement rétrécie en arrière des

(1) P. tenuipes, Saund. loc. cit, pl. 4, f. 1

394 LONGICORNES.

yeux, terminée par un museau de longueur variable (1); ses tuber- cules antennifères séparés, saillants, coniques, entiers au bout, Yeux très-grands, débordant le prothorax, échancrés en fer à cheval; leur lobe inférieur ne dépassant pas les tubercules antennifères. Antennes finement pubescentes, non villeuses, sétacées ou filiformes, un peu plus longues que le corps chez les mâles. Prothorax coni- que, tuberculé sur les côtés et en dessus. Elytres très-allongées, débordant fortement le prothorax à leur base, isolément acuminées et subépineuses en arrière. Pattes extrèmement longues (surtout les quatre postérieures) et grêles; hanches antérieures subcontiguës, sails lantes et coniques au côté interne, fortement anguleuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière ; celles des hanches inter- médiaires largement ouvertes en dehors. Saillie mésosternale plus ou moins large, horizontale. Saillie prosternale enfouie, lamelli- forme. Corps très-allongé.

On ne peut faire rentrer naturellement le genre HoroprERUs de M. Blanchard dans aucun des groupes de la Section actuelle. C'est évidemment des RaoparaLmus du groupe des Uracanthides qu’il se rapproche le plus, mais avec de nombreuses différences, dont la for- mule qui précède donne une idée suffisante, Je ne connais aucun genre qui puisse lui ètre associé. Il se compose de quelques grandes et belles espèces du Chili.

HOLOPTERUS. Brancu. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 475 (2).

Mâles : Tôte finement sillonnée en dessus, fortement concave entre les antennes, déclive sur le front. Antennes un peu plus longues ou un peu plus courtes que le corps, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3 plus court que les suivants, ceux-ci subégaux, cylindriques, parfois (compressicornis) carénés en dessus, avec 5-10 anguleux à leur sommet interne, 11 appendiculé, obtus au bout. Prothorax trans- versal ou non, fortement resserré en avant, inégal en dessus, muni d’un tubercule conique de chaque côté, et de deux en dessus. Ecusson assez grand, en triangle rectiligne ou curviligne. Élytres peu convexes, peu à peu rétrécies, parfois (araneipes) subparallèles ou {sublineatus) n'ayant des épipleures qu'à leur base. Cuisses fili- formes, les postérieures beaucoup plus courtes que les élytres ; tarses

(1) En règle générale, sa longueur égale celle de la tête ; chez le sublinea- tus il est fort court. Ce caractère, réuni à quelques autres que présente cette espèce, autoriserait peut-être à en faire un genre à part.

(2) Syn. Srenormanres, Burmeist. Reise d. la Plata-Staat. I, p. 314; olim. M. Burmeister (Stettin. entom. Zeit. 1865, p. 174) a reconnu, plus tard, que ce genre était identique avec celui-ci.

HOLOPTÉRIDES. 395

postérieurs longs, à article 4 plus grand que 2-4 réunis, Abdomen eylindrique, à segments égaux (4). Pygidium plus ou moins décou- vert. Saillie prosternale fortement arquée en arrière. Corps très-allongé, revètu d'une pubescence à reflets soyeux, parfois glabre sur les élytres.

Femelles : À en juger par celles que j'ai vues, elles ne diffèrent des mâles que par leurs antennes un peu moins longues que les élytres et leurs cuisses postérieures plus courtes.

On connaît &@éjà cinq espèces (2) de ce genre remarquable. Elles paraissent habiter principalement les Andes du Chili jusque sur leur revers oriental. La plupart sont d'un beau jaune de terre de Sienne, les autres d'un fauve ferrugineux, mais la couleur de leur pubescence et la sculpture de leurs élytres varient presque chez chacune d'elles. La première est d'un jaune doré (par ex. sublineatus) ou verdâtre (par ex. compressicornis), parfois (chilensis) presque nulle sur les ély- tres. Ces dernières sont tantôt (chilensis) criblées de points enfoncés avec quelques lignes saillantes, tantôt complétement lisses; dans ce cas elles peuvent être dépourvues (compressicornis) pourvues (sub- lineatus) de côtes. Une de ces espèces (sublineatus) se fait remarquer par la gracilité relative de ses formes et ses élytres presque subulées.

Note.

En outre des nombreux genres qui précèdent, il y en a dans les au- teurs une dizaine d’autres qui me sont restés inconnus et que je suppose appartenir à la section actuelle, sans avoir pu les rapporter à aucun des groupes qui la composent. Que telle soit leur place, cela n'est guère douteux pour ceux dont les yeux sont indiqués comme étant fortement granulés; pour les autres ce n’est qu'une conjecture de ma part. Ces genres sont exposés ici d'après la date relative de leur publication.

(1) Chez les exemplaires mâles du compressicornis et du chilensis que j'ai sous les yeux, la valve supérieure qui protège le pénis est fortement échancrée au bout et assez saillante pour qu'on puisse la prendre pour un sixième seg- ment abdominal. Je ne trouve rien de semblable chez les femelles ; leur tar- rière est large, parallèle, mais courte.

(2) H. chilensis, Blanch. loc. cit. p. 476, Col. pl. 28, f. 6. araneipes, compressicornis, L. Fairm.et Germ. Ann. d, 1. Soc. entom. 1859, p. 500; sub- lineatus, ibid, 1864, p. 273. cujanus, Burmeist. Stettin. entom. Zeit. 1865, p.174 (Sten. longipes, Burmeïst. Reis. d. la Plat.-Staat. I, p. 314); me parait être identique avec le sublineatus ; ce dernier nom est postérieur à celui de longipes, qui devrait être conservé, ei antérieur à celui de cujanus.

396 LONGICORNES.

TRITOMACRUS. Newm. The Entom. Magasz. I, p. 510.

Mandibules allongées, saillantes, à peine dentées, arquées au bout, Tôte un peu plus étroite que le prothorax. Antennes beaucoup plus longues que le corps, à articles À épais, 3 très-long, les suivants peu à peu plus courts et plus minces. Yeux saillants. Prothorax allongé, déprimé, convexe et inerme latéralement. Elytres un peu atténuées en arrière. Cuisses médiocrement grosses. Les autres caractères à peine différents de ceux des OBRIUM.

Une petite espèce (festaceus) trouvée et probablement importée en

Irlande.

Le genre suivant appartient au des groupes établis par M. J. Le Conte, dans les Cérambycides vrais, groupe caractérisé par la saillie mésosternale plane, le dernier article des palpes dilaté, les cuisses fortement en massue, les cavités cotyloïdes antérieures arrondies et ouvertes en arrière, enfin le front déclive.

TYLONOTUS. J. L. Le Core, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, I, p. 22.

Antennes de 41 articles, sétacées, villeuses, à articles 4-11 bica- rénés en dehors. Tète plus étroite que le prothorax. Yeux mé- diocres. Prothorax arrondi, subdéprimé, inerme latéralement, cai- leux sur le disque. Palpes courts, égaux. Élytres arrondies à leur extrémité.

Le facies est voisin de celui des Erapmipion, à ce qu’ajoute M. J. L. Le Conte. L'espèce (bimaculatus) qu'il décrit brièvement habite la Pensylvanie.

MEROSTENUS.

A. Wmre, Longic. of the Brit. Mus. p. 244.

Tôte un peu déprimée, courte en avant. Antennes aussi longues que le corps, à articles 3 moins long que 4, les suivants plus grands que le dernier. Prothorax assez étroit, plus long que large. Ély- tres allongées, déprimées, avec leur sommet avancé. Guisses 16- gèrement en massue; celies des deux dernières paires de pattes com- primées.

Peut-être un genre de Callidiopsides allié aux Lawpromenus. Il ne comprend qu'une petite espèce (1) de la Jamaïque, en entier d’un testacé pâle.

(1) M. productus, A. White, loc, cit, pl. 8, f. 3.

CÉRAMBYCIDES. 397

PENTOMACRUS. À. Wire, Loc. cit. p. 297.

Mandibules aiguës au bout. Antennes très-longues, à articles 1 gros, anguleux en dessus, 4 de moitié plus court que 3, 5 aussi long qu'eux réunis, les suivants très-allongés, 11 arqué. Yeux hori- zontaux, médiocrement échancrés et à peine prolongés au-dessus de l'échancrure. Prothorax plus étroit que les élytres, un peu dé- primé. Toutes les cuisses grèles à leur base, épaissies et un peu comprimées au bout, anguleusement dilatées en dessous près de leur sommet. Métasternum canaliculé dans une grande partie de sa longueur.

La forme des yeux, celle des cuisses etmêème l'habitat rapprochent ce genre des Curius (Callidiopsides) et, comme je l'ai dit à propos de ce dernier, il est possible que tous deux doivent être associés et constituer un groupe à part, qui serait éminemment caractérisé par la dent anguleuse dont les cuisses sont armées en dessous. Celui-ci ne comprend qu'une espèce (1) de la Jamaïque, de taille moyenne, d'un fauve ocracé avec le prothorax en avant, la base des élytres et deux bandes transversales sur ces dernières, noirs.

OXILUS. Buquer, Ann. d. l. Soc. entom. 1859, p. 619. \

Palpes grèles, leur dernier article subsécuriforme. Mandibules avancées. Tête allongée, étroite. Antennes de la longueur du corps, filiformes, à articles À assez long, conique, 3-4 courts, à un peu plus long que 1, 6-11 subégaux. Yeux grands, arrondis, très-sail- lants. Prothorax du double plus long que large, cylindrique, tu- berculé en dessus et sur les côtés, fortement étranglé à sa base, moins en avant. Écusson petit, en triangle allongé, arrondi au bout. Elytres allongées, cylindriques, un peu rétrécies et très-fai- blement échancrées au bout ; leurs angles huméraux à peine saillants. Pattes moyennes, grêles; cuisses légèrement renflées ; tarses assez longs.

M. Buquet place ce genre près des Isipion, mais sa patrie seule, qui est lo Sénégal, rend plus que probable qu'il appartient à un tout autre groupe. Il ne comprend qu'une petite espèce (ferminatus) d'un jaune testacé, avec les antennes, les pattes et le sommet des élytres, noirs,

(1) P. femoratus, À. White, loc. cit. pl. 6, Ê. 5.

398 LONGICORNES.

CHLORETHE. H. W. Bares, The Entom. Monthl. Mag. IN, p. 24.

Lobe externe des mâchoires court et large. Museau très-court. Antennes un peu plus longues (o) ou plus courtes (Q) que le corps, è articles 3-5 épaissis et revêtus, chez la femelle, de cils très-nom- breux et serrés sur 5. Yeux fortement granulés. —Prothorax court, arroudi et inerme sur les côtés. Pattes assez courtes; cuisses sim- ples; jambes comprimées avec deux éperons très-apparents à leur ex- trénité; tarses courts, grêles, avec le article des postérieurs li- néaire. Corps revêtu de cils courts; fucies des CHRYSOPRASIS.

M. Bates place ce genre près des OrraosromA; mais, malgré son facies et sa livrée pareils à ceux de ce genre et des Carysoprasis, il ne m'est pas démontré que ce n’est pas une de ces formes, communes dans la famille actuelle, qui représentent d’autres formes apparte- nant à des groupes auxquels elles-mêmes sont étrangères. 11 ne com- prend qu'une petite espèce (/ngæ) rencontrée à Ega (Haut-Amazone) sur des Ingas abattus.

ARÆOTIS.

H, W. Bares, Loc. cit. p, 27.

Palpes tronqués. Museau légèrement allongé et rétréci en avant. Antennes longues, grêles, filiformes, simples, à article À long et faiblement épaissi. Yeux fortement granulés; leur lobe inférieur très-grand, le supérieur petit, linéaire. Prothorax allongé, muni sur les côtés d’un petit tubercule en arrière de son milieu. Elytres linéaires, subdéprimées, arrondies à leur extrémité. Pattes lon- gues et gréles; cuisses en massue, les postérieures dépassant forle- ment le sommet des élytres; tarses médiocres. Corps linéaire, grêle.

L'espèce typique (fragilis) est un des plus petits Longicornes con- nus, sa taille ne dépassant pas 2 1/2 ligues. Elle est en entier d'un jaune testacé et a été prise sur les bords du Tapajos, l’un des affluents de l'Amazone. Je ne vois pas à quel groupe elle se rattache.

DODECOSIS. H. W. Bares, Loc. cit. p. 27.

Mâle : Paipes très-courts, leux dernier article tronqué. Tête ter- minée en avant par un court museau vertical; ses tubereules antenni- fères très-gros, surmontés d’une dent aiguë. Antennes du double de la longueur du corps, robustes, filiformes, hérissées de longs poils, à articles 3 un peu plus court que 4, élargi au bout sur un de

CÉRAMBYCIDES, 399

ses côtés, les suivants subégaux. Yeux assez fortement granulés. Prothorax cylindrique, inerme (4). Elytres linéaires, étroite- ment tronquées à leur extrémité. Pattes médiocres et grêless han- ches antérieures coniques, contiguës; cuisses légèrement épaissies. Saillie prosternale extrêmement étroite. Corps médiocrement allongé, subeylindrique, hérissé de longs poils fins.

L'espèce typique (saperdina) est petite (3 1/2 lignes), d’un jaune brunâtre peu brillant, avec les antennes noires, mais ayant la base de leurs articles {sauf le 4°") rougedtre; ses élytres, qui sont densé- ment ponctuées, ont la suture et le bord marginal relevés. Sans la brièveté deses palpes, je la croirais volontiers voisine des ANCYLODONTA. De l'Amazone, sur les bords du Tapajos.

NIOPHIS. H. W. Bares, Loc. cit. p. 28,

Mâle : Palpes médiocrement allongés, leur dernier article subsécu- riforme. Tête plane en dessus, sans tubercules antennifères, ter- minée par un très-court museau. Antennes robustes, très-allon- gées, frangées de longs poils, à articles 1 en massue, arqué à sa base, 3 un peu plus long que 4. Yeux très-gros, fortement granulés. Prothorax allongé, déprimé, inerme, fortement rétréci en arrière, muni, sur le disque, de deux sillons larges et peu profonds. Ely- tres déprimées, graduellement rétrécies en arrière et chacune ter- minée par une longue épine.— Pattes longues; cuisses très-allongées, comprimées et épaissies dans leur milieu; 4* article des tarses al- longé. 1% segment abdominal pas plus long que le 2, Saillie mésosternale et prosternale étroites. Corps allongé, linéaire, dé- primé, revêtu de poils fins redressés.

Ce genre ne comprend également qu'une petite espèce (4 1/2 li- gnes) des bords de Amazone, à livrée uniforme d’un jaune bru- nètre.

ATENIZUS. H. W. Bares, Loc. cit. p. 28.

Palpes maxillaires allongés, Tète notablement rétrécie en arrière des yeux, munie d’un cou distinct, convexe sur le front, munie entre les yeux d’un gros tubercule vertical; museau très-court, Antennes filiformes, hérissées de longs poils, à article 4 épaissi en dessous à son

(1) Dans la description de l'espèce ilest dit, au contraire, qu'il a de chaque côté un tubercule près des angles antérieurs, et un autre, allongé, sur le dis- que,

400 LONGICORNES.

extrémité. Yeux gros et saillants, fortement granulés, légèrement échancrés près de leur sommet. Prothorax ovalaire, déprimé, inerme, Elytres linéaires, obtusément arrondies à leur extrémité, Pattes courtes, grêles ; les quatre hanches antérieures subconiques, saillantes, contiguës ; les cavités cotyloïdes des premières légèrement anguleuses en dehors; 4% article des tarses linéaire, Corps subli- néaire, déprimé, grèle.

Probablement voisin des Ancycoponra. L'espèce typique (laticeps) est petite comme les précédentes (2 1/2 ©’; 4 1/2 9, lignes) et d’un testacé rougeâtre, avec le sommet des articles antennaires brunâtre, à partir du 3. Des bords de l’Amazone (Para, Santarem).

SECTION B.

Yeux presque toujours finement granulés (1). Languette mem- braneuse (Disténiides exceptés). Lobe externe des mâchoir®s sou- vent grèles et pénicillés au bout, dans ce cas dépassant parfois les palpes maxillaires et visible au repos, Tête prolongée en un mu- seau ou rétrécie en arrière chez un assez grand nombre. Insertion des antennes variable. Elytres assez souvent plus ou moins incom- plètes.

Cette Section est beaucoup plus riche que la précédente; le nombre de ses genres ne s'élève pas à moins de 329 (2), et les difficultés que présente son arrangement systématique se sont, par suite, accrues dans la mème proportion. C’est à elle également qu'appartiennent la plupart de ces formes isolées qui proviennent principalement de l'Aus- tralie, de la Polynésie et du Chili.

Je crois devoir la partager en trois divisions très-inégales au point de vue de leur importance numérique. La première comprend la presque totalité des espèces. La seconde n’est qu'un rameau détaché de la précédente et mérite à peine d’en être séparée; elle se compose de quelques genres (par ex. Mecaperus, TaaGoCERUS) qui ont de tout temps semblé très-ambigus aux entomologistes et qui présentent, en effet, des caractères particuliers en partie inobservés jusqu'ici. La troisième, ayant pour type le genre DisrenrA de Serville, est, au con- traire, parfaitement tranchée.

(1) Six genres seulement font exception à cet égard, savoir : SyLLITUS, des Ptérosténides; CEnrropera, XYLOSTEUS, CAPNOLYMMA, AnTELIDA, des Lepturides; Ecaruopus, des Rhopalonhorides. Chez plusieurs Srenxera et TracueLtA di groupe des Cœlarthrides, les yeux sont subfortement granulés. La Section ac- tuelle est par conséquent plus homogène que la précédente sous le rapport de ces organes. E

(2) Non compris ceux que je n’ai pas vus ou que je n’ai pas adoptés; réunis ils s'élèvent à une quarantaine.

CÉRAMBYCIDES, 401 I. Antennes insérées sur le front, plus ou moins loin des mandibules.

Base des élytres plus élevée que celle du prothorax. I —— au niveau de IL = insérées on avant des yeux, près des mandibules, III

PREMIÈRE DIVISION.

Antennes insérées sur le front à une plus ou moins grande distance des mandibules. Base du prothorax moins élevée que celle des élytres. Les trois segments thoraciques en dessous variables, mais ne formant pas une surface continue ; le mésosternum ne recouvrant jamais non plus la saillie prosternale.

Le premier de ces caractères ne souffre aucuue exception, ce qui n'a pas lieu pour les deux autres. Il existe, en effet, parmi les Tra- chydérides deux genres (ANcyLosrerNus, Oxvmenus) chez lesquels le prothorax et les élytres sont au même niveau à leur base (1), et un troisième (CHARINOTES) qui ne m'est pas connu en nature, mais il paraît que le métasternum, le mésosternum et le prosternum sont contigus. Sans ces exceptions, la deuxième division serait nettement isolée de celle-ci.

L'étude approfondie de cette dernière m'a conduit, en quelque sorte malgré moi, à la diviser en 48 groupes secondaires (2) qui, pas plus que ceux de la section précédente, ne peuvent être caractérisés avec précision et se prêtent encore moins à être placés dans un ordre qui respecte leurs analogies. J'ai placé en tête ceux dont les espèces se rattachent de plus près à ces formes australiennes et chiliennes

(1) Plusieurs autres genres (par ex. BasiprEera) du même groupe des Tra- chydérides paraissent, au premier coup-d'œil, être dans le même cas. Mais, en y regardant de près, on voit que la base de leurs élytres est manifestement un peu plus élevée que celle du prothorax. Je ne donne l'égalité de niveau entre ces deux parties du corps que pour ce qu’elle vaut, comine un caractère empi- rique. Il serait possible, que donnant plus de rigidité au corps, elle entrainât l'absence de l'appareil de stridulation.

(2) Il en faudrait davantage, plusieurs d’entre eux étant médiocrement ho- mogènes. On ne gagnerait rien à les réduire; au contraire, on ne ferait que rendre plus difficile leur caractéristique. Je rappellerai à ce sujet que les 54 genres de Cérambycides européens mentionnés par M. Fairmaire (Gener. d. Col. d'Eur,; Longic. p. 122) ont été répartis par ce savant entomologiste dans 14 groupes, nombre relativement beaucoup plus considérable que celui qu’il m’a paru nécessaire d'admettre. M. J. L. Le Conte (Journ. of the Acad. of Philad. Ser, 2, 1, p. 316, Lepturides; I, p. 6, Cérambycides) dont le travail a un ca- ractère général, mais n’embrasse qu’une minime partie des genres étrangers à l'Amérique du Nord, admet 15 groupes. En regardant comme de même na- ture les dernières divisions établies par M. J. Thomson dans son «Systema Cerambycidarum » leur nembre s'élève à 31.

Coléoptères. Tome VIII. 26

402 LONGICORNES.

qui terminent la Section précédente (1). Comme celui de cette der- nière, le tableau synoptique que j'en donne a pour point de départ la structure des cavités cotyloïdes intermédiaires, puis ensuite la forme des hanches antérieures (2). Malgré le long travail qu'il m'a coûté, il est très-imparfait et présente même une lacune que je n'ai pu parvenir à éviter.

I. Cavités cotyloïdes intermédiaires ouvertes en de- hors (3).

A. Hanches antér. cylindriques, ou coniques, angu- leuses en dehors, saillantes, dépassant le niveau + de la saillie prosternale (Symizza excepté), très- souvent contiguës ou subcontiguës.

a Hanches postér. séparées. bd Antennes insérées dans l’échancrure des

yeux. er art. des antennes allongé et grêle. d Elytres munies de côtes fines et très-régu—

lières.

Tête saillante, rétrécie en arrière; pro- thorax tuberculé sur les côtés. 1 RAAGIOMORPHIDES.

Tête non saillante, ni rétrécie en arrière; prothorax inerme sur les côtés. 2 TROPOCALYMMIDES,

dd Elytres sans côtes; tète munie d’un col ; pro-

thorax tuberculé sur les côtés. 7 APHNÉOPIDES. ce 1er art. des anternes de longueur normale,

en général robuste.

(1) I suit de que, réunis, les derniers groupes de la Section précédente et les premiers de celle-ci correspondent, à peu de chose près, aux Lepturites de M. J. Thomson, que ce savant entomologiste place en tête de tous les Cé+ rambycides.

(2) Après la granulation des yeux, ces deux caractères sont les seuls qui puissent servir de base à la classification des Cérambycides, et l’on peut voir à quels résultats ils conduisent lorsqu'on yadhère strictement. Ilenestahsolument de même lorsqu'on part de la forme des hanches antérieures et qu'on met on seconde ligne les cavités cotyloïdes intermédiaires. Rapprocher les groupes d’a- près leurs analogies de facies n’est pas moins impraticable. Dans aucune Fa- mille de Coléoptères on ne voit les formes les plus disparates juxtaposées comme elles le sont dans celle-ci, quoi qu’on fasse. Il est facile de s’en assurer en jetant un coup-d’œil sur toutes les classilications générales do ces insectes proposées jusqu'ici, y compris celle exposée dans cet ouvrage. Je répète ce que j'ai dit précédemment (p. 6, note), qu’elle n’a aucune prétention à ètre naturelle, Il y a ici un problème que d’autres résoudront peut-être, mais qui, en ce qui me concerne, est au-dessus de mes forces.

(3) Sauf dans un seul genre (Puænicus) des Sténaspides, très-voisin des PunPUuRICENUS.

CÉRAMBYCIDES. 403

e Antennes courtes, robustes, en scie; élytres munies de côtes régulières. 21 Enoscuimpes. ee sétacées ou filiformes; élytres sou- vent incomplètes. f Cavités cotyloïdes antér. fermées en arrière. 15 MoLoncmipes. Îf _ ouvertes ? g Abdomen des G' cylindrique ou rétréci à sa base, plus étroit que le métasternum; celui-ci ample. 13 Nécypaznes. gg Abdomen des G' normal, sessile; méta- sternum de grandeur ordinaire.

Joues nulles ou peu s’en faut. 14 Psébines., plus ou moins allongées, au moins médiocres. 12 Bimupes.

bb Antennes insérées en dehors des yeux; ceux- ci entiers ou peu échancrés,

h 1 art. des antennes allongé et grôle. î Tête semi-globuleuse en dessus, munie d’un

col à sa base. G AMÉTROCÉPHALIDES. ü normale, peu à peu rétrécie en arrière. Abdomen des G' cylindrique rétréci à : sa base, non sessile. 4 Macnonies. Abdomen des c' normal, sessile; des côtes sur les élytres. 3 PrénostÉNDES. hh Ar art. des antennes de longueur normale (CaPnozymma excepté). 8 Lerrunines. aa Hanches postér. contiguës, œ DoncasoMbEs. B. Hanches antér. fortement transversales, saillantes au côté interne, mais ne dépassant pas, ou que +

peu, le niveau de la saillie prosternale, par suite de la convexité de cette dernière.

Tubercules antennifères entiers; antennes

distantes. 11 Oxvreries. Tubercules antennifères échancrés; anten- nes rapprochées. 10 DéyantRIpES.

C. Hanches antér. plus ou moins anguleuses en de- hors, presque toujours peu saillantes en dedans et ne dépassant pasle niveau de la saillie pro- sternale. a Yeux entiers, ovalaires; antennes insérées à distance d’eux. 5 Myrnopipes.,

aa Yeux et insertion des antennes à l’état nor- mal,

b Tète de forme normale, Antennes grôles, sétacées ou filiformes. Corps peuallongé; antennes médiocres (@). 29 Carrinupes,

404

cc

bb

LONGICORNES.

Corps allongé; antennes longues (o*). Antennes robustes, plus ou moins en scie, plus courtes que le corps (o ®). Tête courte, tronquée en avant, pareille à celle des Lamiides.

D. Hanches antér. globuleuses, non anguleuses en de- hors, dépassant rarement le niveau de la saillie prosternale, parfois dépassées par elle.

a

bb

aa

Cavités cotyloïdes antér. ouvertesen arrière; tubercules antennifères plus ou moins échancrés.

Tarses postér. à art, 1 au maximum aussi

© Jong, en général plus court que 2-3 réunis.

Antennes beaucoup plus longues que le corps chez les '.

Prothorax presque toujours "prolongé à sa base en un large lobe, recouvrant un peu l’écusson; celui-ci rectiligne, grand.

Prothorax tronqué ou bisinué à sa base.

Elytres munies de côtes, rarement lisses

(SrennaCanrus), mais alors courtes et très-larges:

Prothorax tuberculé en dessus; côtes des élytres flexueuses.

Prothorax non tuberculé en dessus; côtes des élytres droites.

Elytres sans côtes; rarement munies de fai- bles lignes saillantes. .

Antennes, au maximum, yn peu plus longues que le corps (©):

Ecusson en triangle rectiligne, en général » très-grand.

Ecusson en triangle curviligne, au plus mé- diocre.

Saillie prosternale dépassant fortement le ni-

veau des hanches antér. nedépassant pas le niveeu des hanches antér, * Antennes pou à peu ou brusquement élargies au bout. sétacées ou fi'iformes. Prothorax tuberculé latéraloment. inerme

Tarses postér. à art, 1 beaucoup plus grand que 2-3 réunis.

Cavités cotyloïdes antér. fermées en arrière.

|

28 ComPsocÉRIDES, +

AL PorciLorÉPLIpES.

46 Doncacénibgs.

47

43

44

45

48

42

4

26 31

30

TRACHYDÉRIDES,

STERNACANTHIDES,

Pb ot f

PARISTÉMUDES.

STÉNASPIDES,

LissONOTIDES,

TRoPIDOSOMIDES.

PyxTuÉIDEs.

TYPHOCÉSIDES. ANAGLYPTIDES.

CLyTinEs.

À

æ

CÉRAMBYCIDES. Tubercules antenniféres échancrés.

405

% Patteslongues; cuisses postér. de la longueur des élytres. 5 Elytres munies d’un repli épipleural. 23 PROTHÉMDES. sans —— 27 CaLuoHROMIDES. #% Pattes courtes, cuisses postér, moins lon- gues que les élytres. 22 PyRESTHIDES. ii Tubercules antennifères sans aucun vestige d’échancrure. 1 Tête prolongée en un museau plus Ou moins long. 18 RHINOTRAGIDES. l Tête sans museau; front très-grand. Antennes biflabellées (o); élytresentières. 20 DisricHocéRIDES. simples ; très= | courtes, : 19 HesTHÉsiDES. II. Cavités cotyloïdes intermédiaires fermées en de- hors. ; A. Hanchesantér. globuleuses, non anguleuses en de- hors, ne dépassant pas le niveau de la saillie prosternale. a Tête non rétrécie en arrière. b Téguments brillants, imponctués, sauf pare f fois sur le prothorax. 39 COELARTHRIDES. bb plus ou moins ponctués. c Epipleures des élytres verticales; antennes munies d’un système porifère. 38 ANGYLOCÉRIDES. 4 cc _— presque nulles; an- » tennes sans système porifère. à Yeux saillants, débordant le prothorax, rap- d prochés en avant. 36 GLAUCYTIDES. dd Yeux de grosseur normale, non rapprochés en avant.

Les six groupes qui suivent se refusent invinciblement À être caractérisés en peu de mots, comme l'exige un tableau sy D noptique : 35 RuoPALOPHORDES, 34 CLÉO- MéNipes, 37 Hérénorsines, 32 'fizLomon- mines, 40 Smonicines, 25 DEILIDES. aa Tôte brusquement rétrécie en arrière, débor- dant le prothorax. 33 SESTYRIDES.

B. Hanches antér. cylindriques, saillantes, non angu- leuses en dehors, contiguës ou subcontiguës.

Elytres entières; tête tronquée on arrière des yeux. 17 PHALOTIDES,

Elytres abrégées; tête non tronquée en ar- rière des yeux, 16 NÉCYDALOPSIDES.

406 LONGICORNES.

- GRouPB I. Rhagiomorphides.

Palpes très-courts, grêles, subfiliformes; les maxillaires les plus longs. Mandibules courtes, aiguës au bout, Tôte saillante, peu à peu rétrécie en arrière; tubereules antennifères entiers au bout; front très-grand, carré, oblique ; joues allongées. Antennes grèles, sétacées, plus longues que le corps chez les d'; leur 1*° article très- long, mince, en massue au bout. Yeux allongés, largement et for- tement échanerés dans leur moitié supérieure interne. Prothorax fortement tuberculé latéralement. Ecusson petit. Elytres allon- gées, munies de fines côtes saillantes, longitudinales.— Pattes longues ; hanches antérieures séparées, fortement anguleuses, globoso-coniques au côté interne et ne dépassant que médiocrement le niveau de la saillie prosternale ; leurs cavités cotyloïdes largement ouvertes en arrière; hanches intermédiaires globoso-coniques, saillantes ; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en dehors. Episternums métathoraci- ques de largeur moyenne, aigus en arrière. Saillie mésosternale inclinée. Corps allongé.

Ce groupe ne correspond que pour une très-faible partie à celui que M. J. Thomson (1) a établi sous le même nom. Des nombreux genres que comprend ce dernier, je ne trouve que les deux suivants qui puissent rester associés ensemble, étant les seuls qui présentent la réunion des caractères qui précèdent. L'un des plus remarquables est l'allongement excessif et la forme du 4% artiele des antennes qui ne se retrouvent exactement pareils dans la Section actuelle que chez les Macrouides (2). À ne consulter que le facies géréral, ces insectes ressemblent de plus ou moins près aux Barnisrus, Tricaeops et Psi- LOMORPHA de la Section précédente.

Les deux, genres en question sont australiens; l'un d'eux (Triro- cosmra) étend son habitat dans la Polynésie occidentale,

I. Art. 3 des antennes sans touffe de poils : Rhagiomorpha. IL muni d'une : Tritocosmia.

RHAGIOMORPHA. New. Ann. of nat. Hist. V, 1840, p. 21 (3).

Mâles : Tête largement concave entre les antennes; front légère-

(1) Syst. Gerambyc. p. 133.

(2) L’allongement de cet article existe chez des types si différents et à des degrés si divers qu'il me paraît n'avoir qu’une valeur très-secundaire et ne constituer qu'un caractère tout-à-fait artificiel.

(3) Syn. Paysonroma, J. Thoms. Essai, ete., p. 150.—Srenonenus Mac-Leay. Srenoconus Boisduv.

RHAGIOMORPHIDRS. 407

ment transversal, plan ou un peu convexe. Antennes d’un quart environ plus longues que les élytres, glabres, à articles 3 beaucoup plus long que les suivants et un peu déprimé comme eux, 4-11 dé- croissant, peu à peu et rapidement. Yeux presque divisés. Pro- thorax à peine plus long que large, resserré à ses deux extrémités, renflé et muni latéralement d'un fort tubercule conique. Ecusson arrondi en arrière, Elytres planes, graduellement rétrécies en ar- rière, isolément et obtusément acuminées au bout; leurs épipleures élargies en avant. Pattes robustes ; cuisses subpédonculées à leur base, graduellement et fortement en massue; les postérieures presque aussi longues que l'abdomen; tarses assez longs, les postérieurs à article 4 égal à 2-3 réunis. segment abdominal égal à 4, tron- qué en arrière. Saillies mésosternale et prosternale assez larges : la Aro inclinée, parallèle, la 2 fortement arrondie en arrière. Corps allongé, villeux en dessous, revêtu de poils soyeux en dessus.

Femelles : Antennes un peu plus courtes que les élytres. Pattes beaucoup plus faibles; cuisses peu à peu en massue dès leur base ; les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen. 5e segment abdominal plus long que 4, arrondi au bout.

L'espèce typique (1) est assez grande, d'un brun rougeâtre, finement ridée en travers sur le prothorax, et ses élytres, qui sont imponctuées, présentent chacune trois fines côtes entières, dont les intervalles sont couverts de poils couchés et soyeux d’un jaune doré; le dessous du corps est revêtu d’une vilosité grisätre médiocrement abondante, M. Pascoe a publié une seconde espèce (2) du genre.

TRITOCOSMIA. Neww. The Zoolog. 1850, Append. p. 111 (3).

Femelles : Tubercules antennifères assez saillants; front en carré un peu plus long que large. Antennes presque aussi longues que les élytres, à article 3 muni au bout d'une touffe de poils parfois (Digglesii) absente. Prothorax un peu plus long que large, rétréci à ses deux extrémités, surtout en avant, renflé et tuberculé latérale- ment, convexe et muni en dessus de deux à quatre renflements. Ecusson arrondi en arrière. Elytres légèrement convexes, paral- lèles, obtusément arrondies en arrière.— Pattes peu robustes; cuisses peu à peu en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen ; tarses de la même paire longs, à articles 41 plus grand

(1) Stenod. concolor, Mac-Leay in King's Surv. of the consts of Austral. Il; Append. p. 452 (Stenoc. lepturoides, Boisduv. Fan. d. l'Océan. IL, p. 479; Rhag. sordida, Nowm. loc. cit.; Phys. sexcostala, 3. Thoms. loc, cit.).

(2) R. eæilis, Pascoe, Trans. ofthe entom. Soc. Ser. 2, V, p. 58,

(3) Syn. Srenonenus pars, Hope. Û

408 LONGICORNES.

que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal allongé, rétréci, sub- tronqué en arrière. Corps allongé, glabre. Le surplus comme chez les RHAGIOMORPHA.

Je n'ai vu que deux exemplaires de l'espèce typique (1) pareils, et que je crois, d’après la longueur du dernier segment abdominal, être des femelles.

Cet insecte, très-voisin des RHAGIOMORPHA par ses caractères, s’en éloigne beaucoup par son facies et sa livrée. Il est, en effet, d'un noir profond, peu brillant, avec les élytres d’un fauve vif; les côtes de ces organes sont plus saillantes, et leurs intervalles à peine visi- blement pointillés; le prothorax est couvert de rides onduleuses très- serrées. Trois autres espèces, ayant une livrée plus ou moins sem- blable, ont été décrites par M. Pascoe (2). Outre l'Australie, le genre existe dans les parties occidentales de la Polynésie.

GRouPE II. Tropocalymmides.

Palpes très-courts, grèles, subfiliformes, subégaux. Mandibules courtes, aiguës au bout. Tête subhorizontale, enfoncée dans le prothorax presque jusqu'aux yeux, prolongée en un large et assez long museau parallèle et horizontal également; tubercules antennifères presque nuls. Antennes filiformes, plus courtes que le corps chez les ®.— Yeux médiocres, réniformes, subhorizontaux. Prothorax subovalaire, inerme latéralement. Ecusson petit. Elytres allon- gées, munies de fines côtes longitudinales très-régulières. Pattes médiocres; hanches antérieures fortement anguleuses en dehors, cy- lindriques, saillantes et contiguës au côté interne ; leurs cavités coty- loïdes ouvertes en arrière; hanches intermédiaires globoso-coniques, saillantes; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en dehors. Epister- nums métathoraciques assez étroits, rapidement rétrécis et très-aigus en arrière. —-Saillie mésosternale horizontale, en triangle allongé et étroit. Corps allongé, glabre, brillant,

La forme spéciale de la tête isole le genre TropocarymmA de tous ceux de la Section actuelle et en fait un type à part, à quoi s’ajou- tent ses yeux subhorizontaux qui indiquent une tendance vers les Macronides avec lesquels il n'a, du reste, aucun rapport, comme la

(1) Sten. Roei, Hope, Trans. of the entom. Soc. I, p. 17, pl. 2, f. 3.

(2) T. rubea, Nouvelle-Bretagne; paradoæa, Tasmanie; Digglesit, Australie bor.; Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 24, 56 et 58. La seconde de ces espèces présente une déviation remarquable de la forme normale des antennes ; leurs 1er ot 3 articles sont très-grands, très-fortement élargis au bout et le 3e est aussi long que les huit suivants pris ensemble. La Digglesii, de son côté, est dépourvue de touffe de poils aux antennes, Ces deux insectes appartiennent-ils réellement au genre” .

TROPOCALYMMIDES. 409

sculpture de ses élytres le rattache aux RHaGromonpHA qui précè- dent et aux PrEROSTENUS. Je n’en connais que le sexe femelle; les mâles ont probablement les antennes plus longues’ et les pattes plus robustes.

Genre incertæ sedis : Tropis.

TROPOCALYMMA. 3. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 138 (1)

Femelle : Tête plane et large entre les antennes; son museau tri- canaliculé en dessus. Antennes médiocrement robustes, à articles 1 grêle à sa base, atteignant presque le milieu du prothorax, 3-4 égaux, 5-11 plus courts, un peu déprimés, décroissant graduellement. Prothorax pas plus long que large, atténué et resserré en avant par un sillon circulaire très-profond en dessous, renflé sur les côtés en avant de sa base. Ecusson arrondi en arrière. Elytres assez convexes, parallèles, arrondies à leur extrémité. Pattes peu ro- bustes; cuisses graduellement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire à article 1 égal à 2-3 réunis. segment abdominal égal à 4, ogival. Corps glabre, brillant.

Genre ayant pour type la seconde des espèces que M. Newman avait comprise dans son genre Trois (2). C’est un bel insecte de l'Australie, de taille moyenne, ayant le prothorax, le tiers antérieur des élytres, la poitrine et les quatre cuisses antérieures jaunes, la tête et les antennes noires, le reste du corps bleu. Ses élytres présentent chacune quatre côtes dont les intervalles sont finement granuleux ; partout ailleurs, les téguments n’offrent aucune trace de sculpture.

? Note.

Je ne sais que penser du genre suivant dont l'espèce unique m'est inconnue. M. Newman (3) n'a fait que l'indiquer sans en donner les caractères. M. Pascoe, après les avoir exposés, a fini (4) par lui réunir les Trorocazvmma. Enfin, M. J. Thomson (5) le regarde comme sy- nonyme des TRITOCOSMIA.

(1) Syn. Æcoranus, Dej. Cat. 6d. 3, p. 360. Troris Newm., Pascoe, (2) T. dimidiata, Newm, The Entomol, p. 34.

(3) The Entomol. p. 34.

(4) Journ, of the Linn, Soc; Zool, IX, p. 119.

() Syst. Cerambyc. p. 136.

410 LONGICORNES.

| TROPIS, (New) Pascor, Trans, of the entom. Soc. Ser, 3, [, p. 568 (1).

Les caractères que M. Pascoe assigne à co genre se bornent aux suivants : ,

Tôte allongée, saillante ; front carré. Yeux réniformes, horizon- taux. Antennes linéaires, insérées entre les yeux, distantes, à ar- ticle 4 allongé, en massue; les autres subégaux. Prothorax sub- allongé, resserré en avant et à sa base, tuberculé latéralement. Elytres subdéprimées, munies de côtes, pubescentes. Hanches antérieures contiguës, saillantes; leurs cavités cotyloïdes fortement anguleuses ; tarses médiocres, dilatés. Saillie mésosternale petite,

D'après la description de M. Newman, l'espèce typique (oculifera) est de taille moyenne, noire et revôtue, tant sur les côtés du pro- thorax que sur une partie des élytres, de poils soyeux d'un jaune doré ; les côtes de ces dernières sont, sur chacune d'elles, au nombre de quatre dont la première est interrompue près de la, base par une tache arrondie formée par des poils. Cette vestiture rappelle de près celle des Raacromorp#a dont cet insecte est probablement voisin; en tout cas ses caractères génériques sont très-distincts de ceux des Tro- POCALYMMA.

GROUPE III, Ptérosténides,

Palpes très-courts, filiformes, subégaux. Mandibules courtes, aiguës au bout. Tôte peu à peu et fortement rétrécie en arrière, prolongée en un museau variable, mais le plus souvent large, court et parallèle. Antennes filiformes ou sétacées, au maximum un peu plus longues que les élytres; leur article plus ou moins allongé. Yeux petits, ovalaires, entiers, longitudinaux (2). Prothorax allongé, rétréci en avant, en général tuberculé sur les côtés. Ely- tres allongées, munies de fines côtes longitudinales très-régulières, débordant en avant la base du prothorax. Pattes de longueur va riable ; hanches antérieures coniques, saillantes, contiguës; leurs ca- vités cotyloïdes ouvertes en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors. Episternums métathoraciques étroits, aigus en arrière. Saillie mésosternale inclinée, étroite. Corps allongé.

Groupe très-voisin des Rhagiomorphides et en particulier des Tri- rocosmIA, mais s’en distinguant par l'intégrité et la petitesse relative des yeux. Ses espèces présentent dans la forme de leur museau et

(1) Syn. Rnaaiowonpra (Species aberrantes), Newm. Ann. of nat. Hist. V, 1840, p. 21; olim. (2) Ceux des Syzurrus sont fortement granulés.

PTÉROSTÉNIDES. 411

dans l'insertion de leurs antennes des différences qui rendent leur classification facile, Elles sont de taille au plus médiocre, remarqua- bles par leur livrée ou la gracilité de leur forme générale, et propres à l'Australie,

I. Museau allongé, pyramidal, déprimé : Aphiorhynchus. IL court, large et parallèle.

a Antennes distantes des yeux, insérées aux côtés d’une é16-

vation formée par les tubercules antennifères. Yeux finement granulés : Pferostenus. fortement : Sylitus, aa Antennes rapprochées des yeux : Demomisis, Genre incertæ sedis : Calliprason.

APHIORHYNCHUS (1).

Mâle : Tôte prolongée, à partir des yeux, en un long museau obli- que et quadrangulaire, plan en dessus. Antennes contiguës aux yeux, très-grêles, sétacées, un peu plus longues que les élytres, à ar- ticles 1 en massue au bout, atteignant la base des élytres, 3 de moitié plus court que 4 qui est le plus grand de tous, les suivants décroissant peu à peu. Yeux finement granulés, petits Prothorax très- allongé, cylindrico-conique, obtusément tubereulé sur les côtés, à peu de distance de sa base, très-lisse partout. Ecusson petit, transversal. Elytres médiocrement convexes, @e longueur moyenne, tronquées en arrière. Pattes longues, grêles; cuisses peu à peu en massue, les postérieures de la longueur des élytres ; tarses de la même paire à article À plus grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal presque égal au 4, tronqué et sinué au bout. Saillie mésosternale étroite, horizontale, subparallèle, Corps allongé, glabre, sauf sur l'abdomen. Femelle inconnue.

Ce genre nouveau est établi sur la Psilomorpha lusoria de M. Pas- coe (2), insecte trop différent de la Psilom. lenuipes pour pouvoir lui rester associé. La forme de ses yeux montre qu'elle appartient au groupe actuel. Son museau absolument pareil à celui des MACRONES en fait un type à part. Get insecte, un peu plus petit que les PrEro- STENUS, en à la livrée d'un fauve vif, avec l'abdomen, les antennes, les pattes (sauf les cuisses antérieures) noires et le sommet des élytres d'un beau bleu foncé; les côtes de ces organes sont plus fines que dans4ous les genres qui suivent. Il habite l'Australie occidentale.

(1) Syn. Psicomonpna Pascoe. Srenonenus? Hope.

(2) The Journ. of Entom, Il, p. 367 (Stenod. ? pulcher, Hope, Trans. of the entom. Soc. Ser. 1, [, p. 18). La Psilom. apicalis de M. Pascoe (Trans. of the entom. Soc, Ser. 2, V, p. 58) me paraît appartenir aussi au genre; elle est de la même région de l'Australie,

412 LONGICORNES.

PTEROSTENUS. Mac-Leay (1).

Mâles : Tête munie entre les yeux d’une élévation formée par ses tubercules antennifères rapprochés sur la ligne médiane, puis déclive et prolongée en un large museau carré, sillonné sur la ligne médiane, Antennes subfiliformes, aussi ou un peu plus longues que les ély- tres, à articles 4 empiétant fortement sur le prothorax, en cône ren- versé, 3-11 décroissant graduellement. Yeux très-éloignés des antennes. Prothorax allongé, rétréci et resserré dans au moins son tiers antérieur, convexe et fortement renflé sur les côtés en ar- rière, pluri-tuberculé (par ex. suturalis) ou lisse en dessus. Ecusson arrondi en arrière. Elytres allongées, légèrement convexes, paral- lèles, obtusément arrondies en arrière. Pattes peu robustes, assez longues ; cuisses graduellement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire courts, à article 1 à peine égal à 2-3 réunis. segment abdominal médiocre, den- sément cilié. Saillie mésosternale extrêmement étroite. Corps allongé, glabre.

Femelles : Elles sont à peine distinctes des mâles et n'en diffèrent que par leurs antennes un peu plus courtes que les élytres, et leur dernier segment abdominal un peu plus allongé.

Insectes élégants, ayant les plus grands rapports avec les Triro- cosmia et les TRopocarzymmaA au point de vue du facies, de la sculp- ture des élytres et de la livrée. Tous ont sur chaque élytre quatre fines côtes longitudinales saïllantes et parfaitement régulières. Ces organes sont constamment aussi d’un jaune orangé plus ou moins vif, et cette couleur peut s'étendre sur le prothorax ainsi qu’une partie de la tête, des antennes et des pattes. Le reste de la livrée est noir d'un bleu d'acier formant sur les élytres des bandes ou des taches très-sujettes à varier et qui ont donné lieu à l'établissement de plu- sieurs fausses espèces. Celles qui sont réelles sont peu nombreuses (2), mais il y en a quelques-unes d’inédites dans les collections.

(1) Nom manuscrit, connu seulement par la citation qu’en a faite M. de Cas- telnau, Hist. nat. d. Ins. II, p. 499, Syn. Srenonenus, A. Serv. Ann. d. 1. Soc. eutom. 1835, p. 210; nom employé en 1818, avec la désinence féminine, par Eschscholtz, pour un genre distrait des Zomris et que je n’ai pas adopté (voyez tome V, p. 685, note 2), mais qui pourra l’être par la suite. SYLLITUS» J. Thoms. Syst. Cerambyc. p. 138. CErampyx Fab, Srenoconus Olivs— Lepruna Kirby.

(2) Trois seulement sont décrites, dont la suivante est le type du genre: Stenoc. suturalis, Oliv. Entom. IV, 69, p. 29, pl. 4, f. 29; Serville (loc. cit.) l'indique, à Lort, comme étant des Indes-Orientales (Var. Cer. abbreviatus, Fab. Syst. Eleuther. IL, p. 275; Mac-Leay in King's Surv. of the coasts of Austral, II, Append. p. 451; Boisduv. Faun. d. l'Océan. Il, p. 521; Lept, ceramboides,

PTÉROSTÉNIDES. 113

# LT

SYLLITUS. Pascor, Trans, of thaygntom. Soc. Ser. 2, V, p. 24.

. M. Pascoe n’a fait que proposer ce genre pour quelques STENODERUS des auteurs (1) qui sont, eneffet, suffisamment distincts des espèces du genre précédent pour mériter d'en être séparés. Ils en diffèrent par les caractères qui suivent :

ux assez fortement granulés, plus gros et plus saillants. An- tonnes plus grèles, sétacées. Prothorax notablement plus long, subeylindrique, rétréei dans sa moitié antérieure avec un sillon cir- culaire en avant; sa partie postérieure légèrement renflée et tuber- culée latéralement. Dernier segment abdominal glabre dans les deux sexes. Corps extrêmement étroit et svelte.

La livrée et la sculpture des téguments ne sont pas non plus les mêmes que chez les Prerosrenus. La première est d'un fauve livide plus ou moins rembruni, et les élytres présentent chacune deux ou trois lignes saillantes d’un blanc plus ou moins pur, tantôt régulières, tantôt flexueuses et dont les intervalles sont finement et densément ponctués. Outre l'Australie, le genre existe aussi au Chili (2).

DEMOMISIS. - Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 309.

Femelle : Tète un peu concave entre les antennes, prolongée en un court museau déclive. Antennes contiguës aux yeux, grêles, dépassant, à peine le milieu des élytres, à articles 1 en massue au bout, atteignant le milieu du prothorax, 3-7 subégaux, 41 plus court, décroissant rapidement. Yeux petits. Prothorax très- allongé, rétréci dans sa moitié antérieure, renflé et presque inerme sur les côtés en arrière. Ecusson petit, en triangle allongé et aigu. Pattes médiocres, grêles; cuisses peu à peu en massue, les postérieures ne dépassant pas le milieu de l'abdomen; tarses de la

Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 472 ; Boisduv. loc. cit. p. 522; Stenod. dorsalis, Boisduv. ibid. p. 521); à quelques épurations près, celte synonymie est conforme à celle donnée par M. Newman, The Ertomol. p.35. Stenod, maculicornis, Saund. Trans.:of the .entom. Soc. Ser. 2, I, p. 79, pl. 4, f. 2. Stenod. labiatus, Pascoe, ibid. Ser.2, V,.p. 24. |

"(1) S. grammicus, Newm. Ann. of nat, Hist. V, 1840, p. 21; figuré dans le Voy. au Pôle Sud; Entom. pl. 17, f. 19. rectüs,* deustus, Newm. The Entomol. p.95. S. Parryi, Pascoe, The Journ: of Entom. 1, p. 366.

(2) IL y est représenté par le Péerostenus pseudocupes de MM. L. Fairmaire et Germain (Rev. et Mag. d. Zool. 1864, p.393), insecte dont la livrée d’un teslacé pèle, ayec des tâches brunâtres sur les élytres, diffère de celle des es- pèces australiennes, mais qui présente les mêmes caractères génériques.

414 LONGICORNES:

même paire assez courts, à article 1 à peine égal à 2-3 réunis. Corps extrêmement étroit, linéaire, glabre. Mâle inconnu.

La brièveté du museau distingue ce genre de ceux qui précèdent, La famille entière ne contient pas de forme plus grêle que son uni- que espèce (/ilum). Sa livrée est d’un brun noirâtre mat uniforme, et ses élytres ont chacune trois côtes rapprochées dont les intervalles sont comme cancellés. Il est originaire de l'Australie occidentale.

Note. %

D'après la forme des yeux, je présume que le genre suivant est un membre quelque peu aberrant du groupe actuel (1).

CALLIPRASON. A. Ware in DierreNB. Tr'av. in New-Zeal. II, p. 277 (2).

Tête pas plus large que le prothorax en arrière des yeux. An- tennes de 11 articles : 4 le plus long de tous, dilaté au bout, 3-5 les plus grèles, 3-4 noueux au bout, 5 peu à peu, les suivants faible- ment élargis. Yeux très-grands, saillants, très-légèrement sup- poser qu'ils le soient) échancrés près de l'insertion des antennes. Prothorax plus long que large, rétréci en avant et en arrière; ses côtés munis d’un courte épine en arrière de leur milieu. Elytres allongées, graduellement rétrécies en arrière, Pattes longues, grèles; cuisses en massue.

L'espèce typique (3) est un joli insecte de la Nouvelle-Zélande, de forme svelte, d’un beau vert clair en dessus, revêtu en dessous de poils courts d’un blanc argenté soyeux, à travers lesquels les tégu- ments paraissent rougeâtres. D'après la figure qu'en a donnée M. West- wood, ses élytres ont chacune deux fines côtes longitudinales dont M. A. White n'a pas parlé.

GRouPE IV. Macronides.

Palpes grèles, filiformes, courts, surtout les labiaux. Mandibules courtes, aiguës au bout. Tête courte et un peu rétrécie en arrière, prolongée en un museau oblique plus ou moins long; ses tubercules antennifères entiers au bout. Antennes grêles, filiformes, plus

(1) M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 137) le met entre les Oropenes et les RuiNoParHALmus, mais dans ces deux genres les yeux sont échancrés, sans parler d’autres différences.

(2) Syn. Srenonerus, Westw. Arcan. entom. If, 27.

(3) C. Sainclairi, À. While, loc, cit.; figuré par M. Westwood, loc, cit. pl. 56, f. 3.

MACRONIDES. 415

courtes que le corps dans les deux sexes; leur article en général très-allongé. Yeux au plus médiocres, obliques, entiers (ORODERES excepté). Prothorax allongé, tubereulé ou non sur les côtés, Écusson petit. Elytres planes, très-allongées, subulées, un peu abrégées et déhiscentes en arrière. Pattes longues, grèles; hanches antérieures et intermédiaires globoso-coniques, subcontiguës; les res anguleuses en dehors, leurs cavités cotyloïdes ouvertes en ar- rière ; celles des intermédiaires ouvertes en dehors. Abdomen cy- lindrique, ou atténué à sa base et élargi en arrière. Dans ce der- nier cas, le métasternum ample et très-convexe; ses épisternums atténués en arrière. Corps très-allongé et très-svelte.

Les espèces typiques de ce groupe reproduisent quelques-uns des principaux caractères des Nécydalides, mais associés à un museau qui rappelle celui des RrinoParHaALmus, à des yeux entiers, carac- tères qui les rattachent aux genres précédents, et à un allongement considérable du 4% article des antennes. Ces trois particularités se sont affaiblies chez les Ononeres de M. Saunders que je leur associe; mais ces insectes, dont je ne connais que des femelles, ont conservé le facies propre au groupe actuel dont ils me paraissent n'être qu’une forme dégradée. Les trois genres suivants sont australiens.

I. 1er art, des antennes très-long; yeux entiers. Prothorax très-inégal en dessus : Macrones. _ peu _— : Enchoptera.

II, {er art, des antennes médiocre ; yeux échancrés : Oroderes, Genre incertæ sedis : Brachopsis.

MACRONES. New. The Entomol. p. 33.

Tête assez fortement rétrécie en arrière, parfois (par ex. capilo) en même temps subtronquée non loin des yeux, munie de tubercules an- tennifères saillants et coniques, prolongée en un long museau pyra- midal et déprimé., Antennes de la longueur des 2/3 ou des 3/4 du corps, à articles À très-long, en massue au bout, 3-5 allongés, égaux, 6-11 décroissant rapidement, surtout les quatre derniers, Protho- rax de longueur variable, fortement rétréci et resserré en avant et à sa base, transversalement convexe et muni de quatre renflements sur le disque, renflé de chaque côté en un cône obtus. -- Ecusson en triangle rectiligne aigu. Elytres conjointement échancrées à leur base, munies chacune d'une côte fine et saillante fortement arquée à sa base, Cuisses longuement atténuées à leur base, puis graduelle- ment en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l’abdo- men; tarses assez longs, à article 4 plus grand que 2-3 réunis. Abdomen rétréci à sa base, non sessile, à segments 1 très-long, 2-4

416 LONGICORNES.

subégaux, 5 plus court, arrondi en arrière. Métasternum ample et convexe. Saillie mésosternale tantôt (exilis) presque nulle, tantôt (capito) distincte, horizontale, en triangle très-allongé. Corps glabre, parfois très-finement pubescent sur le prothorax et la poitrine.

Je ne connais pas bien le sexe des exemplaires que j'ai sous les yeux ; ils me paraissent être des mâles.

Les espèces sont d'assez grande taille et ornées de couleurs variables dont les plus ordinaires sont le fauve et le noir diversement combi- nés. On en connaît quatre en ce moment (1).

ENCHOPTERA. Sauno. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, I, p. 76.

Genre à peine distinct des Macrowes dont il ne diffère que par les particularités suivantes :

Prothorax moins ou à peine inégal en dessus, ses renflements dis- coïdaux étant très-faibles ou presque nuls, obtusément et faiblement renflé latéralement en deçà de son milieu. Côte des élytres beau- coup moins arquée à sa base.

M. Saunders ajoute à ces caractères que le museau est plus long, un peu atténué en avant, et que les antennes vont un peu en grossissant à leur extrémité. Mais cela n’est vrai que des deux espèces qu'il à décrites (2). J'en ai sous les yeux une inédite qui, aux antennes des Macronss, réunit un museau plus court et plus large que le leur. À mon sens, le genre ne mérite pas d’être séparé du précédent.

Ces insectes sont un peu plus petits et encore plus sveltes que les MAcRowEs ; leur livrée est analogue à celle de ces derniers.

ORODERES. Sauxp. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, I, p. 81.

Femelle : Tête plane entre les antennes, prolongée en un museau transversal. Antennes hérissées de poils fins, de la longueur des 2/3 des élytres, à articles 1 médiocre, subcylindrique, 4 plus court que 3 et que 5, les suivants décroissant peu à peu. Yeux petits, sub- longitudinaux, réniformes. Prothorax allongé, peu à peu atténué

(4) M. exilis, Newm, loc. cit. avec une figure dans le texte; figuré aussi par M. Sauuders, Trans. of the entom. Soc. Ser, 2, I, pl. 1, fig. 6; Australie mér., Tasmanie. rufus, Saund. ibid. p. 78, pl. 1, f. 8; Australie mér. capito, Pascoe, ibid. Ser. 3, I, p. 566; Australie occ.; espèce remarquable par Ja gros- seur de sa tête, qui est, du reste, parfaitement normale. —acicularis, Pascoe, The Jouro. of Entom. 1, p. 368; Australie mér.

(2) £. apicalis, Tasmanie; nigricornis, Nouvelle-Galles du Sud; Saund, loc. cit. p.77, pl. 1, f. 7 et 5.

MACRONIDES. 417

antérieurement, muni de chaque côté, en avant de ses angles posté- rieurs, d'un faïble tubercule obtus et sur le disque de quatre (2,2) cal- losités peu prononcées. Ecusson très-petit, triangulaire. Elytres un peu plus courtes que l'abdomen, déhiscentes et isolément atténuées en arrière. Pattes très-grèles; cuisses graduellement en maäassue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; jambes de la mème paire légèrement flexueuses ; leurs tarses courts, grêles, à arti- cle 1 égal à 2-3 réunis. Abdomen cylindrique, sessile; son seg- ment aussi long que 4, arrondi en arrière, Métasternum non renflé, ses épisternums étroits. Saillie mésosternale médioerement large, horizontale, rétrécie postérieurement. Saillie prosternale presque nulle. Corps allongé, très-étroit, hérissé partout de longs poils fins. Mâle inconnu.

L'unique espèce (1) du genre est de la taille des plus petits MAGRONES, d’un bleu violet foncé, parfois presque noir, avec la base des élytres fauve sur une petite étendue ; ces organes sont densément pointillés, le prothorax est finement rugueux.

Note. !

Le genre suivant, qui. m'est inconnu en nature, paraît présenter tous les caractères essentiels des Macrones, sauf pour la tête qui est complétement différente. Peut-être est-ce le type d’un groupe parti- culier.

BRACHOPSIS. SaunD, Trans. of the entom. Soc. Sex. 2, L, p. 79.

Tète légèrement saillante en avant, tronquée et parallèle sur les côtés, profondément sillonnée entre les antennes. Yeux arrondis. Antennes filiformes, à articles À long, en massue au bout, égal aux trois suivants réunis, 3 long, 4 beaucoup plus court que lui, 5-11 dé- croissant rapidement. Prothorax cylindrique, légèrement renflé et muni de tubercules obtus sur les côtés. Élytres peu à peu et forte- ment rétrécies en arrière, déhiscentes, aussi longues que le corps. Pattes courtes, assez robustes, avec les cuisses en massue, Abdo- men spatuliforme. :

Le genre ne comprend qu'une espèce (2) notablement plus petite que les MacRoNES, ayant, du reste, une livrée analogue et dont les élytres présentent chacune quatre côtes longitudinales.

(1) O. humeralis, Saund. loc. cit. pl. 1, £. 3.

(2) B. concolor, Saund. loc. cit. M. Saunders cite comme représentant cet insecte, la figure 4, pl. 4, de l'ouvrage en question; mais ainsi qu’on l’a vu plus haut, cette figure est celle du Rhinophthalmus nasulus.

Coléoptères. Tome VIII. 97

18 LONGICORNES.

Groure V. Mythodides.

Palpes courts, subégaux, subfiliformes. Mandibules très-courtes, aiguës au bout. Tête plus ou moins saillante ; ses tubercules anten- nifères formant un étroit bourrelet, échancrés au bout; front vertical; joues allongées. Antennes plus longues que le Corps chez les æ, sétacées, fasciculées. Yeux médiocres, ovalaires, entiers, obliques, Prothorax ovalaire, inégal en dessus, à peine tuberculé latérale- ment. Ecusson petit. Elytres planes, débordant la base du pro- thorax. Pattes médiocres; hanches antérieures globuleuses, dépas- sant à peine le niveau de la saillie prosternale, plus moins angu- leuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière ; celles des intermédiaires ouvertes en dehors; cuisses fortement pédonculées à leur base. Episternums métathoraciques larges, arqués au côté interne, atténués en arrière. Saillies mésosternale et prosternale distinctes. Corps plus ou moins allongé.

Cette réunion de caractères est très-singulière, surtout la co-existence d'yeux entiers avec des hanches antérieures nullement cylindriques ni saillantes. Elle n'existe que dans les deux genres suivants propres à la Malaisie et qui ont, en outre, un facies à part, mais qui se rapproche cependant un peu, pour ce qui concerne un de leurs genres (Dyosyris) de celui des ApaNEoPE du groupe suivant.

I. Tôte allongée et peu à peu rétrécie en arrière : Diosyris. I. peu nullement : Mylhodes.

DIOSYRIS. PASCOE, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 508.

Mâle : Tète très-prolongée et peu à peu rétrécie en arrière des yeux, sillonnée entre ses tubercules antennifères ; front très-court, concave. Antennes grôles, un peu plus longues que le corps, hé- rissées de longs poils fins, condensés sur le 4 article et au sommet du 6e : 4 assez gros, médiocre, en massue arquée, 3 plus long que # et que 5, 6 le plus grand de tous, les suivants de moitié moins longs que lui et subégaux. Prothorax plus long que large, subovalaire, rétréci à ses deux extrémités, couvert en dessus et sur les côtés de crètes et de tubereules disposés sans ordre. Ecusson allongé, ar- rondi en arrière. Elytres allongées, parallèles, tronquées en arrière avec leur angle externe arrondi. Hanches antérieures assez forte- ment anguleuses; cuisses terminées par une forte massue ovalaire, les postérieures un peu plus courtes que l’abdomen; jambes de la même paire munies en dehors, près de leur sommet, d’une frange de longs poils fins. Dernier segment abdominal égal au 4°, rétréci et

MYTHODIDES. 419

tronqué en arrière. Saillie mésosternale subhorizontale, en triangle allongé et assez aiguë au bout. Saillie prosternale étroite, tron- quée en arrière. Corps allongé, brillant, hérissé, surtout en des- sous, de longs poils fins épars.

Femelle : Je ne la connais pas; suivant M. Pascoe, ses antennes sont un peu plus courtes que le corps, et leurs articles 7-11 décrois- sent rapidement.

L'espèce unique (1) du genre a, sous le rapport du facies général, quelques rapports aveo le Tessaromma undatum. Elle est de la mème taille et d’un fauve livide rembruni, surtout en dessus, par du bru- nâtre; ces deux couleurs sont très-hrillantes. Les élytres sont cou- vertes de côtes plissées et de crêtes confuses qui les rendent aussi inégales que le prothorax. Cet insecte remarquable est originaire de l'ile Poulo-Pinang.

MYTHODES. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 139.

Femelle : Tète penchée, médiocrement saillante et convexe à sa base; ses tubercules antennifères contigus, un peu concaves; front en carré équilatéral. Antennes assez robustes, atteignant les 2/3 des élytres, à articles À assez long, en massue arquée, 3-7 allongés, subégaux, hérissés (le 32 à son sommet seulement) de longs poils fins divisés en faisceaux, 8-11 beaucoup plus courts, décroissant peu à peu, 11 brièvement appendiculé au bout.— Prothorax allongé, inégal, resserré en avant et à sa base, convexe, avec un tubercule et deux renflements latéraux sur le disque. Ecusson oblong, arrondi en arrière, Elytres médioerement allongées, subparallèles, arrondies en arrière, déprimées sur l& suture; la dépression limitée latérale- ment par une carène, Hanches antérieures faiblement anguleuses ; cuisses brusquement et fortement renflées au bout, les postérieures aussi longues que l’âäbdomen; jambes de la même paire munies dans leur moitié terminale externe d'une frange de très-longs poils. ÿ° segment abdominal transversal, rétréci et subtronqué en arrière. Saillie mésosternale étroite, horizontale, triangulaire. Saillie prosternale de même forme, étroite, arquée. Corps médiocrement allongé, hérissé, surtout en dessous, de longs poils fins. Mâle in- connu.

Ce genre ne comprend également qu’une espèce (plumosa Thoms.) de la Malaisie, plus petite et moins allongée que la Diosyris miranda, d'un noir brillant, avec les élytres ornées de deux bandes d'un beau jaune : l’une longitudinale, partant de la base, elle envahit les épaules, l'autre commune, en chevron et post-médiane ; sauf la ca-

(1) D. miranda, Pascoe, loc. cit. pl. 41, £. 7,

420 LONGICORNES.

rène mentionnée plus haut, que présente chacun de ces organes, ils n'ont que de très-petits points enfoncés distants et de chacun desquels

part un poil.

Groupe VI. Amétrocéphalides.

Palpes courts, surtout les labiaux ; leur dernier article triangulaire, Mandibules très-courtes, aiguës au bout. Tète débordant le pro- thorax, semi-globuleuse en dessus, sans tabercules antennifères, brus- quement et fortement rétrécie en arrière. Antennes insérées en dedans et à distance dés yeux, peu robustes, subfiliformes, à peine plus longues que le corps chez les 4 leur article allongé. Yeux petits, ovalaires, sublongitudinaux. Prothorax fortement tuberculé latéralement. Ecusson petit. Elytres médiocrement allongées, débordant le prothorax en avant, munies d'une déclivité postérieure arrondie et verticale, Pattes longues ; hanches antérieures et inter- médiaires globosô-coniqües, saillantes, subcontiguës; les angu- leuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière; celles des 2% ouvertes en dehors. Episternums métathoraciques très- étroits, aigus en arrière. Corps médiocrement allongé.

L'un des groupes les plus singuliers de la famille, dont les espèces, de petite taille, ont, au premier coup-d’œil, l'apparence de Fourmis. Mais ce n’est au fond que l’exagération de la forme des ZogprA du groupe des Aphnéopides qui suit, groupe dans lequel ces insectes ne peuvent être compris par suite de la structure de leur tête et de leurs yeux.

La distribution géographique de leurs espèces n’est pas moins re- marquable. Quoique ne formant qu'un seul genre, elles sont propres à l'Australie ainsi qu'au Chili et constituent, avec les Syzcrrus, l'exem- ple le plus frappant des rapports qu'ont entre elles les Faunes ento- mologiques de ces deux pays.

AMETROCEPHALA. BLancu. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 480 (1).

Tête beaucoup plus large que le prothorax, arrondie aux angles. Antennes un peu plus courtes que le corps, à articles 4 égal à 2-4, en massue arquée, 4 plus court que 3 et que 5 qui sont plus longs que 6-11, ceux-ci égaux. Prothorax au moins aussi long que large,

(1) Syn. Pseunocermarus, Newm. The Entomol. p. 353; nom employé quel- ques années auparavant, par M. Burmeister, pour un genre de Crustacés, Onraocepnazus, J. Thoms. Essai, etc. p. 257; olim. Arropera, J. Thoms. Syst. Cerambyc, p. 136; nom destiné à remplacer le précédent. Dans le pre- mier de ces ouvrages, ce savant entomologiste avait placé ce genre immédlia- tement à coté des AmETRocErHALA, dans le second il Jen a fortement séparé.

APHNÉOPIDES. , 421

brusquement rétréci en avant et à sa base, fortement dilaté et muni d'un gros tubercule conique de chaque côté, plus ou moins convexe en dessus, Ecusson arrondi en arrière, Elytres pas plus longues que la tête et le prothorax réunis, peu convexes en dessus, parallèles. Cuisses robustes, fusiformes, les postérieures presque aussi longues que l'abdomen ; tarses de la même paire grèles, à article 4 plus long que 2-3 réunis. segment abdominal transversal, ogival, Saillie mésosternale très-étroite, horizontale, rétrécie postérieurement, Saillie prosternale presque nulle, Corps médiocrement allongé, finement pubescent.

Je n'ai vu aucune des espèces australiennes (1) de ce genre, et c'est en partie sur l’autorité de M. Pascoe (2) que je les regarde comme congénères de celle (3) du Chili. La figure qu'a donnée M. Newman de l’une (formicides) des premières vient parfaitement à l'appui de cette opinion.

Ces espèces de l'Australie ont une livrée qui se rapproche de celle des Zornia; sur un fond général noir ou d'un brun rougeûtre, leurs élytres sont ornées dans leur milieu d’une bande commune blanche ou fauve, tantôt arquée, tantôt en chevron. L'espèce du Chili est noire avec environ la moitié postérieure des élytres d’un fauve tanné; cette couleur est limitée en avant par une étroite bande d'un noir velouté, Dans toutes les espèces, cette livrée est mate.

Groupe VII, Aphnéopides.

Palpes très-courts, subégaux, subfiliformes, ou leur dernier article faiblement triangulaire. Mandibules courtes, aiguës au bout. Tête carrée, brusquement tronquée ou peu à peu resserrée en arrière des yeux; tubercules antennifères très-faibles, entiers au bout; front grand, subvertical ; joues allongées. Antennes grêles, sétacées ou filiformes, un peu plus longues que le corps chez Les 7; leur article plus ou moins grand. Yeux allongés, largement et forte- ment échancrés. Prothorax tuberculé latéralement et souvent en dessus. Écusson petit. Élytres plus ou moins longues, munies d'une déclivité postérieure arrondie, débordant fortement la base du prothorax. Pattes longues; hanches antérieures globoso-coniques ou coniques, non ou faiblement anguleuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière, les intermédiaires en dehors. Épi-

(1) Pseudoc. formicides, Newm. loc. cit., avec une figure au trait dans le texte; Australie mér. Pseudoc. ar letinus, Newm. The Zool. 1851, Suppl. p. CXXXVI; Tasmanie.— Am. mira, Pascoe, The Jour», of Entom. IL p. 367; Australie occ.

(2) Loc. cit. p. 368, et Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 121.

(3) À. monstrosa, Blanch. loc. cit. p. 481; Col. pl. 29, f. 3.

422 LONGICURNES.

sternums métathoraciques étroits, aigus en arrière. Saillie méso- sternale inclinée. =#Corps plus moins allongé.

Des trois genres qui composent ce groupe, deux sont australiens, et ont en commun une tête brusquement tronquée en arrière et des cuisses graduellement en massue; l’un d'eux (APaNeoPE) reproduit d'une manière frappante les formes générales des TEssaroMMA de la Section précédente. Le troisième, la Nouvelle-Zélande, a la tête et les cuisses autrement faites, avec un facies d'Osnium. Malgré ces différences, il n’est pas douteux pour moi que sa place soit à côté des deux précédents.

I. Tête tronquée en arrière; cuisses peu à peu en massue, Hanches antér. séparées, non anguleuses en dehors : Aphneope. —— contiguës, un peu —— : Zoedia. IT. Tête pou à peu rétrécie en arrière; cuisses pédonculées : Zorion.

APHNEOPE. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, L, p. 567.

Mâle : Tôte saillante, finement sillonnée et un peu concave en avant de son cou; front oblique, en carré équilatéral. Antennes de la longueur des élytres, à articles 4 allongé, grèle, en massue au bout, 3-6 cylindriques, égaux, les suivants un peu plus courts. Prothorax allongé, fortement et longuement resserré en avant, briè- vement à sa base, transversalement convexe et fortement bitubereulé sur le disque ; ses tubercules latéraux forts, coniques et aigus.— Écus- son oblong. Élytres déprimées, parallèles, largement mais faible- ment sinuées dans leur milieu, décliveset arrondies en arrière.— Han- ches antérieures non anguleuses en dehors ni contiguës; cuisses gra- duellement en massue, les postérieures presque aussi Jongues que l'abdomen. Dernier segment abdominal transversalement ogival, Saillie mésosternale subparallèle , de largeur moyenne. Suillie prosternale très-étroite, fortement arquée en arrière.— Corps allongé, revêtu de poils très-fins à reflets soyeux.

Femelle : Antennes n’atteignant pas tout-à-fait le sommet des ély- tres. Dernier segment abdominal un peu plus long.

Genre composé d’une seule espèce (1) australienne, ayant le facies du Tessaromma undatum, et dont les deux sexes ont une livrée dif- férente. Le mâle est d'un beau fauve soyeux, avec le tiers posté- rieur des élytres d’un noir velouté passant au bleu d'acier; la partie fauve de ces organes présente un assez grand nombre de varioles irrégulièrement distribuées et remplies de poils d’un blanc soyeux argenté. La femelle les possède également, mais est en entier d’un

(1) À. sericata, Pascoe, loc. cit. p. 568, pl. 22, f. 1.

APHNÉOPIDES. 423

noir velouté, avec les antennes, le sommet des jambes et les tarses fauves. Dans les deux sexes, les élytres sont munies d'une fine côte flexueuse qui part de la base et disparaît un peu au-delà de leur milieu. ZOEDIA. PascoE, The Journ. of Entom. I, p. 361.

Mômes caractères que les APansore, avec les différences suivantes :

Tôte moins grosse, moins saillante, faiblement sillonnée sur le vertex. Yeux beaucoup plus étroits, leur lobe inférieur allongé, vertical. Prothorax pas plus long que large, également resserré à ses deux extrémités; ses deux tubereules discoïdaux très-faibles, sub- obsolètes.— Élytres notablement plus courtes, parallèles. Hanches antérieures contiguës, légèrement anguleuses en dehors. Saillie mésosternale triangulaire, étroite. Corps moins long.

Les deux sexes diffèrent l’un de l’autre exactement comme ceux des APuNEOPE, mais ces insectes sont des deux tiers plus petits que l'A. sericala ; leurs téguments, en dessus, ont le mème aspect soyeux que chez cette dernière, quoique un peu moins prononcé. Les deux espèces (1) publiées par M. Pascoe sont noires, avec la tête, le pro- thorax, les antennes et les tarses fauves; mais les deux premières de ces parties sont sujettes à être noires (2); les élytres sont ornées d’une tache commune fauve, à sommet dirigé en avant, tache large et régulière chez l'une (triangularis) de ces espèces, grêle et divisée chez l’autre (divisa) en deux branches divergentes.

ZORION. Pasco, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 310 (3).

Mûles : Tète saillante, peu à peu et fortement rétrécie en arrière, pareille, du reste, à celle des Zogpra. Antennes filiformes, de très- peu plus longues que le corps, à articles 1 allongé, en cône renversé, 3-5 subégaux, les suivants décroissant peu à peu. Yeux très-étroits, presque divisés. Prothorax allongé, profondément resserré en avant et à sa base; sa partie médiane convexe, obtusément tubereulé sur les côtés. Ecusson en triangle rectiligne. Elytres courtes, peu convexes, parallèles, arrondies en arrière, munies chacune à leur base d’une élévation oblongue. Pattes médiocres ; hanches anté- rieures coniques, non anguleuses en dehors, contiguës ; cuisses pé- doneulées à leur base, puis renflées en une forte massue ovalaire; les

(1) Z. triangularis, divisa, Pascoe, loc. cit. pi. 17, f. 3 et 1.

(2) M. J. Thomson m'a cormmuniqué, sous le non d’Attodera formicides Newm., deux exemplaires de la divisa qui sont dans ce cas. ;

(3) Syn. Czvrus Fab. Cazziniuu Ojiv. OBrium Westw.

424 LONGICORNES.

postérieures à peine plus longues que les élytres; tarses de la même paire à article 1 un peu plus long que 2-3 réunis. Saillie méso- sternale très-étroite, allongée, parallèle. Corps glabre et brillant.

Femelles : Tète moins saillante. Antennes un peu plus courtes que les élytres. Prothorax moins étroit, à peine tuberculé latéra- lement. Les cuisses postérieures, dans l'exemplaire que j'ai sous les yeux, ne diffèrent pas de celles des mâles.

De même que les APanrore ressemblent de près aux TESSAROMMA, les espèces du genre actuel ont le facies des OBrium; mais avec une forme plus svelte et, au fond, des caractères qui sont ceux des deux genres précédents modifiés principalement en ce qui concerne la tête et les cuisses postérieures, Les femelles, d’un autre côté, u’ont pas l'abdomen anormal de celles des Oprruw.

Le type du genre est le Clytus minutus de Fabricius (1), petit in- secte de la Nouvelle-Zélande, d’un fauve testacé brillant, avec le sommet des articles des antennes, celui des jambes et les tarses bru- nâtres; ses élytres, très-lisses, comme le corps entier, sont ornées cha- cune d'une tache d'un blanc jaunâtre, médiane et plus ou moins développée. M. Westwood en a décrit une espèce (2) très-voisine, du même pays.

Groupe VIII. Lepturides.

Palpes maxillaires plus longs que les labiaux; le dernier article de tous triangulaire subfiliforme, Mandibules de longueur variable, entières au bout, Tête plus moins rétrécie en arrière, peu à peu brusquement. Antennes insérées sur le front d'une manière variable, mais toujours en dehors des yeux, filiformes ou sétacées, très-rarement plus longues que le corps chez les @. Yeux entiers ou faiblement échancrés (3). Prothorax débordé par la tête et les élytres, de forme variable, rarement tubereulé sur les côtés, Ecusson petit. Elytres très-rarement abrégées en arrière, en général peu à peu atténuées, Pattes longues chez la plupart; hanches antérieures robustes, cylindriques ou coniques, anguleuses en dehors, saillantes (4), très-souvent contiguës; leurs cavités cotyloïdes ouvertes, parfois fer- mées en arrière; celles des intermédiaires largement ouvertes en dehors. Episternums métathoraciques de largeur variable, atté-

() Syst. El. II, p. 346 (Callid. minutum, Oliv. Entom. IV, 70, p. 57, pl. 5, f. 56 ab; Obr. Fabricianum, Westw. Arcan. entom. I, p. 28).

(2) Obr. guttigerum, Westw. loc. cit, pl. 56, f. 4.

(3) Ils sont fortement granulés chez les CENTRODERA, les XyxLosreus, les Cap- NOLYMMA et les ARTEIIDA. |

(4) Par une rare exception, celles des Srenoconus et des CarNoLYmmaA s’écar- tent notablement de cette forme; elles ne dépassent pas que très-peu le ni- veau de la saillie prosternale,

LEPTURIDES. 495

nuées en arrière. Saillie mésosternale distincte. Saillie proster- nale en général indistincte et enfouie. Corps toujours revêtu d'une fine pubescence couchée.

J'ai exposé brièvement, dans les généralités de la Famille, les divergences d'opinion qui existent encore aujou"d'hui parmi les en- tomologistes au sujet de la valeur ce groupe et de la place qu'il doit occuper. Il est restreint ici aux espèces qui appartiennent aux trois types désignés depuis longtemps sous les noms de SrENocoRuSs (RaaGru), Leprura et Toxorus. Ainsi composé, il reste encore le plus vaste de la Sous-Famille actuelle. Ses espèces ont sans doute un facies à part; mais quand il s'agit de caractériser leur ensemble, on rencontre les mêmes difficultés que pour tous les groupes des Longi- cornes, et l’on se convainc en même temps qu'elles ne sont qu'une des innombrables modifications du type des Cérambycides à hanches antérieures saillantes. Ni leurs parties de la bouche (1) ni aucun de leurs autres organes ne présentent rien qui autorise à leur assigner un rang plus élevé qu'à tous les groupes qui précèdent.

Leurs larves seules, dont on connaît un certain nombre (2), pour- raient être invoquées à l’appui de l'opinion contraire. Elles dif-

(1) Ainsi que l’a démontré M. Schiædte (Ann. a, Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XV, p. 190), la bouche de ces insectes n’est que celle des Cérambycides à lan- guette membraneuse, qui a été adaptée à un genre de vie floricole. Dans ce but, toutes ses parties se sont allongées, en même temps que la têle est de- venue plus mobile par suite du col dont elle est pourvue. Cette description générale n’est mème rigoureusement exacte que pour une partie des espèces, surtout pour les Toxotides. La bouche des Sténocorides et celle de la plupart des Lepturides vraies ne diffèrent en rien d’essentiel de celle d’une foule de Cérambycides. Quant au col de la têle, on en a vu précédemment de nom- breux exemples. Il en est de ce caractère et de la bouche, comme de tous les autres organes des Longicornes qui, nulle part, ue présentent des formes nette- ment accusées.

(2) Rhagium inquisilor, De Geer, Mém. V, p. 98, pl. 12, f. 6-7; Westw. An Introd. ete. I, p. 370, F. 44, n0 21, R. indagator , Ratzeb. Die Forstins, 1, p. 239, pl. 17, f. 5; L. Dufour, Ann. d. 1. Soc. entom. 1840, p. 63, pl. à, f. 1-7 (sous le nom de R. inquisilor); Ed. Perris, ibid. 1856, p. 469, 1857, pl. 8, f. 393-396. R. bifascialum, Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d, Se. d. Liège, VI, p. 588, pl. 8, f. IV. Toutes trois vivent sur les conifères.

Rhamnusium bicolor (salicis), Chapuis et Candèze, ibid. p. 589, pl. 8, £, 5; dans le bois mort de l’orme.

Leptura (Strangalia)elongata, Westw. An Introd. etc. I, p. 369, f.44, no 20. aurulenta, Ed. Perris, Ann. d. Se. nat. Sér. 2, XIV, p. 90, pl. 3 À, f. 25; dans les souches d’aulne.— L. (Grammoplera) ruficornis, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. .entom. 1847, p. 551, pl. 9, £. 8-13; daus les tiges mortes de l’Hibiscus Syriacus et le licrre, L. rubrotestacoa, Ed. Perris, ibid. 1856, p. 475, et 1857, pl. 8, f. 397-400; sur le pin maritime. L. (Strangalia) calcarata, Cha- puis et Candèze, loc. cit, p. 590, pl. 8, f. 10; surle bouleau.

426 LONGICORNES.

fèrent, en effet, de celles des autres Longicornes par leur tête moins invaginée dans le prothorax, ou même tout à fait libre; à quoi elles réunissent des pattes et un bourrelet transversal à la face inférieure seule des segments prothoraciques. Ces larves, du reste, ont les mêmes habitudes que celles des autres Longicornes, tandis que les insectes parfaits recherchent, pour la plupart, les fleurs.

La très-grande majorité des Lepturides habite les parties froides et tempérées de l'hémisphère boréal dans les deux continents. Les régions chaudes du globe n’en possèdent qu’un très-petit nombre formant des genres particuliers. L'Australie en est jusqu'ici complé- tement dépourvue.

Ces insectes me paraissent appartenir à trois types secondaires, dont les caractères principaux sont empruntés à la forme de la tôte, au mode d'insertion des antennes, à la structure des yeux et à celle des tarses postérieurs. Ils sont exposés dans le tableau synoptique suivant, ainsi que les genres qui rentrent dans chacun d'eux.

A. Tête carrée, brusquement rétrécie en arrière des yeux, verticale ou sub- verticale en avant; joues et mandibules médiocres. Antennes rapprochées, insérées à distance des yeux, au niveau du bord antérieur de ces derniers. Yeux entiers ou faiblement sinués. Prothorax tuberculé latéralement. Eperons des jambes postérieures au plus médiocres ; tarses de la mêrne paire à article 1 au maximum égal à 2-3 réunis. STÉNOCORIDES.

I. Hanches antér. ne dépassant pas ou que peu le niveau de la saillie prosternale; saillie mésosternale tronquée en avant: Stenocorus.

IE. Hanches antér. très-saillantes; la saillie prosternale enfouie entre elles; la mésosternale inclinée en arrière. a Yeux finement granulés; hanches postérieures contiguës : Rhamnusium. aa Yeux fortement granulés; hanches postérieures séparées. Yeux petits, réniformes : Xylosteus. volumineux, brièvement ovalaires : Centrodera.

B. Tête peu à peu, parfois à peine rétrécie en arrière, variable pour le sur plus.— Antennes (Anrnoruyzax et Oxyminis exceptés) plus ou moins distantes des’yeux et insérées au niveau de leur bord antérieur ou plus en avant, Pro- thorax iuerme tuberculé latéralement, Eperons des jambes postérieures plus moins longs et grêles ; tarses de la même paire allongés, à article 1 au moins aussi grand que 2-3 réunis. Toxorines.

I. Dernier art. des palpes fusiforme ; museau très-allongé ; élytres courtes. Tête rétrécie en arrière; élytres convexes, naviculaires : Capnolymma.

subeylindrique; élytres planes, subparallèles : Ot- leissa,

LEPTURIDES. 427

II. Dernier art, des palpes plus ou moins triangulaire. a Antennes dentées en scie; élytres carénées latéralement : Sagridola. aan non en scie; élytres non carénées latéralement, b Museau prolongé presque dans l'axe de la tête. Jambes poslér, normales : Mastododer&. —. comprimées, larges et hirsutes au bout: Artelida. bb Museau formant un angle prononcé avec le vertex de la tête. ce Jambes postér. carrément échancrées à leur sommet in- terne; leurs éperons non terminaux. : Yeux grands, allongés, verticaux : Akimerus. médiocres, ovalaires, entiers : Toæotus. ec Jambes postér. presque entières au bout; leurs éperons subterminaux. d Antennes ineérées au niveau ou en avant du bord anté- rieur des yeux; ceux-ci entiers ou peu s’en faut. e Saillie mésosternale inclinée en arrière. Prothorax tuberculé latéralement : Pachyta. inerme _— : AcMEOpS. ce Saillie mésosternale verticale, renflée subtuberculeuse en avant : Gaurotes. ! dd Antennes insérées un peu en deçà du bord antérieur des yeux; ceux-ci échancrés; prothorax tuberculé latéra- lement. Elytres courtes, parallèles: Anthophylac. allongées, atténuées en arrière : Oxymiris.

C. Tôte tronquée en arrière des yeux et munie d’un col en général étroit. Antennes contiguës aux yeux (AsiLanis et Epwies exceptés), insérées d’une manière variable, mais le plus souvent un peu en deçà de leur bord artérienr. Yeux toujours échancrés. Prothorax campanuliforme chez la plupart, ja- mais tuberculé latéralement. Eperons des jambes postérieures souvent longs; tarses de la même paire presque toujours filiformes et à article 1 beaucoup plus grand que 2-3 réunis. LEPTURIDES VRAIES.

I, Antennes insérées en decà du bord antérieur des yeux. a 5e segment abdominal des G' plus ou moins conique, non excavé. b Antennes grêles, filiformes ou sétacées. Jambes postér. des @' de forme normale : Leptura. _— arquées, leur angle terminal interne dentiforme : OEdecnema.

vb Antennes robustes, épaissies à leur extrémité : Neoleptura. aa 59 segment abdominal des G'allongé, cylindrique, excavé dans toute sa longueur : Strangalia.

428 LONGICORNES.

II. Antennes insérées au niveau du bord antérieur des yeux ou un peu au-delà (1). e 5e segment abdominal des 7! comme chez les STRANGALIA : Ophistomis. ce des œ' normal. d Corps allongé, fortement rétréci en arrière; museau très- long. Antennes faibles, filiformes , légèrement dentécs : Oca- lemia. robustes, épaissies au bout, pectinées : Asi- laris. dd Corps court, élargi ou (rarement) atténué en arrière, ou parallèle, Antennes fortement dentées en scie : Ephies. à peine ou non _ : Euryptera.

Genres incertæ sedis : Encyclops, Pyrotrichus.

Tyrg A. STÉNOCORIDES.

Ces insectes s'éloignent considérablement des autres Lepturides par leur forme générale qui rappelle celle des Trssaromma et des APENropE de l'Australie. À en juger par les espèces européennes, ce sont les moins floricoles du groupe actuel; on les trouve aussi sou- vent sur les arbres que sur les fleurs et même parfois courant à terre. Leurs genres ont tous (sauf les CENrRoDERA) des représentants en Europe. ,

STENOCORUS.

GEorrr. Ins, d. envir. d. Paris, 1, p. 221 (2).

Mäles : Dernier article des palpes assez fortement triangulaire, Tête rétrécie à une plus ou moins grande distance des yeux (3), si- lonnée en dessus, avec ses tubercules antennifères contigus et 6échan- crés au bout; front vertical, assez grand. Antennes atteignant au maximum le milieu des élytres, pubescentes, en général assez ro-

(1) C’est dans ce dernier cas, qui a lieu chez les Asiranis et les Ermes, qu’elles ne sont pas conliguës aux yeux. Parmi les EuryrtEra, genre peu ho- mogène, il se trouve quelques espèces elles sont insérées comme chez les Leprura.

(2) Sÿn. Raacium, Fab. Gener. Ins. p. 51. Hancium, (Leach) Samouel. The Entom. usef. Compend. éd. 1, 1819, p. 210 ; genre ayant pour type le S. inquisitor et basé uniquement sur ce que les antennes sont un peu épaissies dans leur milieu. CEnamsyx Linné. Leprura De Geer.

(3) Chez l’indagator d'Europe et le lineatus des Etats-Unis, elle est tron- quée plus près des yeux et moins fortement que dans les autres espèces ; il en résalte qu’elle est plus allongée en arrière.

LEPTURIDES. 429

bustes, filiformes ou sétacées, à articles 4 en massue arquée, 4 plus court que 3 et que 5, ceux-ci subégaux, 6-11 décroissant peu à peu. Yeux médiocres, saillants, obliques, à peine échancrés.— Prothorax aussi long que large, resserré en avant et à sa base, renflé et muni de chaque côté d’un tubereule conique. Ecusson en triangle curvi- ligne. Elytres médiocrement allongées, peu convexes, subparal- lèles, arrondies en arrière, munies de fines côtes saillantes. Pattes médiocres, plus ou moins robustes; hanches antérieures ne dépassant pas ou que peu le niveau de la saillie prosternale ; cuisses graduel- lement en massue, les postérieures aussi ou un tant soit peu plus longues que les élytres; tarses déprimés; les postérieurs médiocres, à article 4 à peine égal à 2-3 réunis. segment abdominal trans- versal, tronqué au bout. Episternums métathoraciques médiocre- ment larges. Saillie mésosternale assez large, verticale et obtusé- ment tuberculée en avant, horizontale en arrière, échancrée au bout et recevant une pointe du métasternum. Saillie prosternale plus étroite, verticale et tuberculeuse en arrière. Corps plus ou moins densément pubescent.

Femelles : Elles ne présentent que des caractères peu sensibles et sujets à exception pour les distinguer de leurs mâles. Les principaux sont : tte un peu moins forte; antennes un tant soit peu plus courtes; pattes plus faibles avec les cuisses postérieures n’atteignant pas tout à fait le sommet des élytres; enfin, segment abdominal plus allongé.

Malgré l'adoption presque universelle du nom de RxaGrum, imposé par Fabricius à ces insectes, celui de Srenoconus doit incontestable- ment leur être restitué (1), comme l'ont fait récemment MM. J. Thom- son (2) et L. Fairmaire (3). .

A l'exception d’une espèce qui habite l'Amérique du Nord et d’une autre originaire du Cap, les SreNocoRus sont propres aux régions tempérées de l'Europe et de l’Asie la plupart sont assez communs. Tous sont de taille au moins moyenne et assez fortement ponetués ou rugueux sur les élytres qui sont munies chacune de deux à quatre fines côtes plus ou moins saillantes. Leur livrée à un aspect nuageux et présente constamment un petit nombre de bandes transversales fauves ou noires sur un fond de couleur variable. La tête des mâles est sujette à prendre un développement considérable. Les espèces dé- crites s'élèvent en ce moment à huit (4).

(1) Voyez plus haut (p. 304), à ce sujet, la note annexée au genre Puora- CANTHA.

(2) Syst. Cerambyc. p. 144.

(3) Gener. d. Col. d'Europ.; Longic. p. 181.

(4) Esp. européennes : Rhag. mordax, Fab. Syst. El. Il, p. 313 (Sen. in- quisitor, Oliv. Entom. 1V,69, p. 9, pl. 2, f.11 6; Var. Oo à grosse tête: S. scru-

430 LONGICORNES.

RHAMNUSIUM. (Mecer.) Larn. Règn. anim. 64, 2, V, p. 130 (1).

Mèmes caractères que les Srenocorus, avec les différences sui- vantes :

Mâle : Tête plus fortement sillonnée en dessus; sa troneature en arrière des yeux anguleuse. Antennes plus robustes, dépassant le milieu des élytres, à articles 3-4 obconiques, égaux, plus courts que les suivants, ceux-ci déprimés, 3-10 obtusément dentés à leur sommet interne. Veux distinctement échancrés. Prothorax transversal, renflé et muni d'un faible sillon médian sur le disque, armé de cha- que côté d’un tubercule obtus et déprimé, saillant et arrondi à sa base. Elytres régulièrement et assez convexes, sans côtes. Han- ches antérieures cylindriques, saillantes, les postérieures contiguës; cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen. Saillie mésoster- nale horizontale, étroite, rétrécie en arrière, entière au bout, Saillie prosternale très-étroite, enfouie. Corps glabre.

Femelle : Antennes plus robustes, à peine plus courtes, Pygidium plus ou moins à découvert, tronqué et arrondi aux angles en arrière, légèrement sinué dans son milieu.

L'espèce typique (2) est un bel insecte répandu dans la plus grande partie de l'Europe et de la taille des RaaGium, mais d'un facies très-

tator, Oliv. ibid, p. 10, pl. 3, f. 21). Cer. inquisitor, Linné, Syst. pat. JL, p. 630 (Sten. mordax, Oliv. loc. cit. p. 7, pl. 2, f. 12; Var. Rhag. minutuni, Fab. loc. cit. JL, p. 315). ÆRhag. indagator, Fab. loc. cit. I, p. 313. Rhag. bifasciatum, Fab. ibid.-p. 314 (Var. Sten, bicolor, Oliv. loc. cit. p. 16, pl. 1, £. 4; Sten. parisinus, Fourcr. Entom. Paris. IL, p. 85). Esp. asiati- ques : Rhag. rufipes, Motsch. Bull. Mosc. 1838, 2, p. 184, pl. 3, fig. g ; Ar- ménie. R. fasciculatum, Falderm. Faun. entom. Transe. IE, p. 304, pl. 10, f. 8; Transcaucasie. Esp. du Cap : Sten. cylindricus, J. Thoms. Essai, etc. p. 157. Esp. de l’Amér. du Nord : Sfen. lineatus, Oliv. loc. cit. p, 13, pl. 35 f. 22; Etats-Unis atlantiques. R. investigator, Mannerh. Bull. Moscou, 1852, 1, p. 367; Sitkha,

(1) Syn. Enorconeres, Falderm. Faun. entom. Transcauc, IT, p. 309. Srenoconus Oliv., Herbst, etc. Ruacum Fab., Rossi. Cazzinium Fab.; olim. CEramByx Schrank. k

(2) Cer.. bicolor, Schrauk, Enumer. ins. Austr. p.132 (Sten. ruficollis, Herbst, Archiv, p. 92, pl. 25, f. 13; Rhag. salicis, Fab, Syst. El. II, p. 314; Rhag. etruscum, Rossi, Faun. etrusc. I, p. 149, pl. 1, f. 4; ete.). —Aj. : R. græcum, L. W. Schauf. Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 311; Grèce. juglandis, L. Fairm. ibid, 1866, p. 276; Asie-Mineure,

L'Enoploderes sanguineus de Faldermann (loc. cit. p. 310, pl. 41, £. 2), Sil n’a pas été établi sur un petit exemplaire de la variété rouge du &icolor, est une quatrième espèce particulière à la Russie méridionale.

LEPTURIDES. 431

différent. Sa livrée ordinaire est d’un fauve rougeâtre vif avec la poi- trine et les antennes (sauf les quatre 4% articles) noires, et les élytres d'un beau bleu verdâtre foncé; mais il en existe une variété, qui n'est pas rare, chez laquelle ces organes sont de la couleur générale du corps. Ils sont assez fortement rugoso-ponctués avec quelques lignes saillantes peu distinctes et parfois obsolètes.

XYLOSTEUS.

Friwauosk. Voy. dans les mont. d. Balkans (1).

Mâle : Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux, le dernier article de tous médiocrement triangulaire. Tête transver- sale, tronquée à peu de distance des yeux, sillonnée en dessus ; ses tubereules antennifères contigus; front court, vertical. Antennes peu robustes, finement pubescentes, presque aussi longues que les élytres, à articles 1 en massue arquée, 4 plus court que 3 et que 5, les suivants décroissant peu à peu, mais faiblement. Yeux forte- ment granulés, petits, réniformes. Prothorax plus long que large, fortement resserré en avant et à sa base, un peu inégal en dessus; ses tubercules latéraux coniques. Écusson en triangle curviligne. Élytres assez longues, déprimées sur le disque, parallèles, arron- dies en arrière. Pattes peu robustes; hanches antérieures cylin- driques, saillantes; cuisses faiblement en massue, les postérieures à peine plus courtes que les élytres ; tarses de la même paire grèles, à article 1 égal à 2-3 réunis. Dernier segment abdominal transversal, largement arrondi en arrière. Saillies mésosternale et prosternale des RHamnusium. Corps allongé, déprimé.

Femelle : Je ne lai pas vue; d'après les auteurs, ses antennes ne dépasseraient que peu le milieu des élytres.

L'unique espèce (2) du genre est un rare insecte (surtout le mâle) qui habite la Turquie d'Europe et la Hongrie. Elle est beaucoup plus petite que les Srenoconus, et brune, avec les antennes, les pattes et l'abdomen d’un fauve clair; ses élytres, qui sont densément ponc- tuées et sans vestiges de lignes saillantes, présentent chacune de trois à quatre taches petites, disposéés longitudinalement, et dont la cou- leur varie du jaune orangé au fauve testacé.

(1) Iu-40, 31 p., 8 pl. col.; Bude, 1838 (Conf. Hagen, Biblioth. entom. p. 255); ouvrage rédigé en langue magyare et que je n’ai pas pu me procurer. —Syn. Ruactum Germ. Ruapnivm, Schaum, Cat. Col. Europ. éd. 2, p. 100.

(2) X. Spinolæ, Friv. loc. cit. (Rhag. rufiventre, Germ, Faun. ins. Eur. XXII, 16).

432 LONGICORNES.

CENTRODERA. J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, 1, p. 325 (1).

Femelle : Dernier article des palpes assez fertement triangulaire et obliquement tronqué au bout. Tète finement sillonnée en dessus et assez concave entre les antennes, tronquée immédiatement en ar- rière des yeux; front oblique, assez grand. Antennes assez ro- bustes, atteignant les 3/4 des élytres, à articles 1 en cône arqué, 4 plus court que 3 et que 5, ceux-ci et 6-11 subégaux. Yeux forte- ment granulés, très-gros, subarrondis, faiblement échancrés. Pro- thorax allongé, largement et fortement resserré en avant, moins à sa base, muni de deux renflements oblongs sur le disque et d'un fort tubercule conique de chaque côté.— Écusson en triangle curviligne.— Élytres allongées, assez convexes, un peu aplanies sur le disque, sub- parallèles, arrondies en arrière. Pattes longues, assez robustes; hanches antérieures cylindriques, saillantes; cuisses peu à peu en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l’abdomen; tarses de la même paire à article 4 presque égal à 2-3 réunis. Propygi- dium et pygidium libres, tronqués en arrière; arceau ventral al- longé, largement échancré en arc au bout. Saillie mésosternale assez large, horizontale, échancrée ‘en arrière. Saillie prosternale extrèmement étroite, enfouie. Corps allongé. Mäles inconnus (2).

Les trois espèces (3) des États-Unis dont se compose ce genre, res- semblent à des Raamnusium de forme allongée, et n’ont rien de remarquable sous le rapport de la livrée qui varie du brun au rouge brunâtre; chez l’une d'elles (picta), les élytres sont ornées de quel- ques lignes testacées.

TyrE B. TOXOTIDES.

Le caractère le plus constant de ces insectes, et qui ne souffre au- cune exception, réside dans la forme de leur tète qui s’atténue peu à peu et faiblement en arrière, ou est cylindrique (4). Le museau

(1) Syn. Toxorus Haldem., Dej. Ruawnusium? Harris, lus. of Massachuss. éd. 1, p. 93.

(2) D’après ce qu’en dit M. J. L. Le Conte, le dernier article de leurs palpes est plus fortement dilaté, leurs antennes sontpresqueaussi longues (decolorata) ou plus longues (pic{a) que le corps, et le dernier article de leurs tarses anté- rieurs est déprimé et dilaté. x

(3) C. decolorata (Harris.), J. L- Le Conte, loc. cit. (Toæ. rubidus, Huldem. Trans. of the Amer. philos. Soc, X, p. 58). To. pictus, Haldem, loc. cit. C. sublinecta, X, L. Le Conte, Proceed. ot the Acad, of Philad, XIV, p. 40.

(4) C’est ce qui m'a engagé à comprendre parmi eux les Anrnoruyzax et les

LEPTURIDES. : 433

qui la termine atteint ici sa plus grande longueur , et est en har- monie avec les habitudes floricoles des espèces. Les yeux sont tantôt échancrés, tantôt entiers, les élytres généralement rétrécies en ar- rière, et les hanches antérieures très-saillantes et subconiques ou con- tiguës, sauf chez les CapNozymma. En somme, le facies n’est ni celui des Sténocorides, ni celui des Lepturides vraies. Sur les 42 genres qui suivent, près de la moitié sont propres à Madagascar ou aux In- des orientales; 6 sont représentés en Europe.

- . CAPNOLYMMA. Pascor, Trans. of the ontom. Soc. Ser. 2, IV, p. 265.

Mâle : Dernier article des palpes fusiforme , tronqué au bout. Mandibules longues, droites, arquées au bout, Tête allongée, oblongo-ovalaire, longuement et fortement rétrécie en arrière, pro- longée en un long museau, canaliculée entre les yeux et ses tuber- cules antennifères, ceux-ci contigus; front court, déclive.— Antennes rapprochées, insérées très en avant des yeux, sétacées, mates, un peu plus longues que le corps, à articles 1 très-long, en massue au bout avec une saillie interne, 3-4 égaux, plus courts que les sui- vants, ceux-ci subégaux. Yeux fortement granulés, gros, assez saillants, subarrondis, entiers. Prothorax un peu plus long que large, convexe, peu à peu et très-fortement rétréci dans son tiers an- térieur, muni d’un petit tubercule obtus dexchaque côté. Écusson subquadrangulaire. Élytres assez courtes, convexes, très-forte- ment rétrécies en arrière, naviculaires, chacune obliquement tron- quée et subépineuse au bout, obliquement tronquées aux épaules, avec la troncature terminée par une dent. Pattes très-longues, subégales ; cuisses faiblement en massue; éperons des jambes longs, ceux des postérieurs non terminaux; tarses de la même paire à arti- cle 1 beaucoup plus grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdo- minal transversalement ogival.— Épisternums métathoraciques assez larges. Saillie mésosternale assez étroite, déclive, peu à peu ré- trécie en arrière. Saillie prosternale étroite, arrivant presque au niveau des hanches antérieures, fortement arquée postérieurement. Corps naviculaire, massif, finement pubescent, subsoyeux. Fe- melle inconnue.

L'un des genres les plus remarquables des Lepturides, surtout par la longueur du 4€° article des antennes qui ne le cède en rjen à celui des Rhagiomorphides et groupes voisins. Il à pour type une grande espèce (1) des Indes orientales, d’un noir profond et mat avec trois Oxvuiris, malgré l'insertion de leurs antennes qui est pareille à celle des Lep- turides vraies,

(1) C. stygia, Pascoe, loc. cit. p. 266, pl. 22, f. 6; Java, Bornco, Malaca.

Coléoptères. Tome VII. 28

434 LONGICORNES. .

étroites bandes longitudinales sur le prothorax, deux en chevron mal indiquées sur les élytres, toutes les hanches et une tache antérieure sur chaque épisternum métathoracique , d’un blanc argenté soyeux. M. Pascoe en a décrit une seconde (1) beaucoup plus petite, d’un fauve testacé uniforme, et qui semble s'éloigner assez de la précé- dente au point de vue générique. |

OTTEISSA. Pascor, The Journ. of Entom. IL, p.286.

Mâle : Palpes et mandibules des CapnozvmmA. Tête penchée, allongée, un peu renflée sur le vertex, munie d'un faible sillon cir- culaire en arrière des yeux, prolongée en un assez long museau; tubereules antennifères écartés, peu saillants. Antennes distantes, insérées au niveau du bord antérieur des yeux, grèles, sétacées, pu- bescentes, de la longueur des élytres, à articles 4 assez long, en cône renversé, 3-5 égaux, les suivants décroissant peu à peu. Yeux médiocres, verticaux, assez fortement et largement échancrés. Pro- thorax subtransversal, rétréci et brièvement tubuleux en avant, muni en dessus de nodosités dont deux postérieures plus fortes et coniques. Ecusson en triangle curviligne allongé. Elytres assez courtes, faiblement rétrécies en arrière, aplanies sur le disque, débordant médiocrement le prothorax en avant. Pattes assez longues; cuisses peu à peu en massue, les postérieures de la longueur des élytres ; éperons des jambes longs; tarses de la même paire à article 1 un peu plus long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal plus

grand que 4, largement arrondi en arrière. Saillie mésosternale assez large, déclive, subhorizontale, échancrée au bout. —Suaillie pro- sternale très-étroite, mais distincte, enfouie. Corps assez court,

finement pubescent, Màle inconnu.

L'espèce typique (sericea) est un peu plus grande et plus étroite que la Pachyta interrogationis d'Europe. Eu dessus une fine et dense pubescence soyeuse d'un gris de souris voile la couleur de ses tégu- ments; en dessous, elle est plus faible et à reflets argentés, on voit que l’abdomen est noir et le reste du corps rougetre. Cet insecte est de Natal.

(1) C. capreola , Pascoe, Proceed. ofthe Zool. Soc. 1866, p. 504, pl. 42, f. 1; Malaisie (Potlo-Pinang); d’après la figure elle paraît avoir la tête beaucoup moins allongée que la s{ygia, les antennes plus longues, et ses élytres sont simplement arrondies aux épaules.

LEPTURIDES. 435

SAGRIDOLA. J. Tous. Syst. Cerambyc. p. 143 (1).

Femelle : Dernier article des palpes allongé et faiblement triangu- laire. Mandibules longues, droites, faiblement arquées au bout. Tète munie immédiatement en arrière des yeux d’un sillon circulaire, transversalement convexe sur le vertex, prolongée en un assez long museau parallèle; front grand, vertical. Antennes distantes, insé- rées près du bord antérieur des yeux, assez robustes, de la longueur des 2/3 des élytres, à articles 4 en cône arqué, assez long, 3-4 obco- niques, plus courts que >, 6-10 déprimés, décroissant peu à peu, assez fortement dentés en scie, 11 égal à 10, échancré près de son sommet. Yeux grands, très-saillants, verticaux, assez fortement échancrés. Prothorax très-allongé, un peu conique, impressionné en dessus, muni en avant, de chaque côté, d'un renflement obtus. Elytres presque planes, légèrement arquées, carénées latéralement avec leurs épipleures verticales, beaucoup plus larges que le prothorax en avant, avec les épaules obtusément anguleuses, peu à peu et très-fortement rétrécies en arrière, obliquement échanerées au bout. Pattes ro- bustes; cuisses graduellement en massue, les postérieures très-grosses, de la longueur de l'abdomen, dentées en dessous près de leur som- met; tarses de la même paire à articles 1 à peine égal à 2, 4 très- grand. Pygidium découvert, formant avec le arceau ventral un long cône déprimé. Episternums métathoraciques larges. Saillie mésosternale assez large, verticale, recourbée en arrière et échancerée au bout. Saillie prosternale nulle, Corps robuste, épais, allongé, pubescent. Màle inconnu.

Genre propre à Madagascar, parfaitement tranché et ayant pour type le Toxotus maculosus de M. Guérin-Méneville (2), grand et bel insecte d'un noir profond et velouté, orné en dessous, Sur la tête, le prothorax et les élytres, d'un grand nombre de taches d'un jaune soufre qui paraissent être très-sujettes à varier.

MASTODODERA. J. Taows. Archiv. entom. 1, p. 318 (3).

Mâle : Palpes et mandibules des Sagrinora. Tête inclinée, un

(1) Syn. Toxorus Guér.-Ménex.

(2) Tcon.; Ins, texte, p. 252. Le Tox. sericeus décrit à sa suite appartient peut-être aussi au genre.

(8) M. Blanchard (Hist. nat. d. Ins. If, p. 164) a, le premier, mentionné un genre de ce nom, en le caractérisant en deux mots et sans indiquer aucune es- pèce. Mais comme il l'a placé immédiatement à la suite des Toxorus, il est

436 LONGICORNES.

peu resserrée immédiatement en arrière des yeux, trisillonnée entre ceux-ci, prolongée presque dans son axe en un assez long museau parallèle; front en carré long, subhorizontai. Antennes insérées très en avant du niveau antérieur des yeux, peu robustes, sétacées, dépassant un peu le milieu des élytres, à articles 4 assez long, en massue arquée, 3-4 égaux, plus courts que les suivants, ceux-ci sub- égaux. Yeux gros, assez saillants, oblongo-ovalaires, verticaux, fai- blement sinués. Prothorax subtransversal, rétréci en avant, briè- vement tubuleux à ses deux extrémités, obtusément dilaté latérale- ment, extrèmement convexe sur le disque qui est déclive en avant et muni de deux gros bourrelets transversaux. Ecusson en triangle allongé, subrectiligne. Elytres presque planes, peu à peu et forte- ment rétrécies en arrière, tronquées au bout.— Pattes longues; cuisses sublinéaires, les postérieures dépassant à peine les élytres; tarses de la mème paire très-longs, à article 4 beaucoup plus grand que 2-3 réunis. segment abdominal assez allongé, rétréci et étroitement échancré au bout. Episternums métathoraciques larges. Saillie mésosternale très-large, subverticale en avant, horizontale posté- rieurement, échancrée au bout. Saillie prosternale très-étroite, arrondie en arrière. -- Corps robuste, allongé, finement pubescent.

Femelle : Yeux plus allongés et moins saillants. Prothorax muni sur le milieu de son disque de deux renflements arrondis. Cuisses postérieures un peu plus courtes que l’abdomen. segment ab- dominal tronqué et cilié au bout.

Genre remarquable, ainsi que le suivant, par a forme insolite de sa tête offrant en dessus une surface presque horizontale dans toute son étendue. Il ne comprend qu'une grande et belle espèce (1) de Madagascar, d’un noir profond velouté, avec les élytres ornées d’une large bande fauve longitudinale et latérale chez le mâle, tandis que chez la femelle ces organes sont en entier fauves, sauf à leur base, sur une faible étendue. Dans les deux sexes, les antennes, les pattes antérieures et tous les tarses sont d’un roux de cannelle; chez la fe- melle les quatre jambes postérieures sont également de la même nuance. $

ARTELIDA.

J. Tuonms. Syst: Cerambyc. p. 143.

Mâle : Organes buccaux et tête des MasropoperA. Antennes in- sérées de même, grèles, sétacées, un peu plus longues que le corps,

très-probablement identique avec celui-ci.— Syn. Toxorus Klug, Guér.-Ménev., Dejean.

* (1) Toz. nodicollis, Klug, Ins. v. Madagasc. p. 121, pl. 5, £. 9, ® (o’ Tor. luteralis, Guër.-Ménev, Icon.; Ins. texte, p. 252; © T.basalis, Dej. Cat. 64.3, p. 380). .

LEPTURIDES. 437

à articles 1 égal à 3, en massue arquée, 4 plus court que 3 et que 5, celui-ci et les suivants subégaux. Yeux fortement granulés, assez gros, subverticaux, assez fortement échancrés. Prothorax allongé, cylindrique, médiocrement resserré à ses deux extrémités, obtusément tuberculé latéralement, muni sur le disque de quatre mamelons sub- arrondis, Ecusson en triangle subeurviligne, concave. Elytres planes sur le disque, assez allongées, peu à peu rétrécies et arrondies en arrière. Pattes assez longues ; cuisses graduellement en massue, les postérieures un peu plus longues que les élytres; jambes de la même paire assez fortement élargies, comprimées et hérissées de poils noirs à leur extrémité ; leurs tarses à article 4 plus long que 2-3 réu- nis. segment abdominal allongé, parallèle, subtronqué au bout. Episternums métathoraciques assez larges, Saillie mésosternale recourbée en arrière, médiocrement large, échancrée au bout. Saillie prosternale très-étroite, enfouie, Corps allongé, finement pubescent.

Femelle : Antennes atteignant les 3/4 des élytres. Cuisses posté- rieures un peu plus courtes que ces dernières. segment abdo- minal aussi long.

Genre également propre à Madagascar, voisin des MASTODODERA par la forme de la tête, mais très-distinet par celle du prothorax, ses yeux fortement granulés, et les proportions différentes du article des antennes qui est comme.dans tous les genres qui suivent. C’est le dernier le 4% article égale ou surpasse le en longueur. Son unique espèce (crinita Thoms.) est de la taille de la Leptura 4-fasciata d'Europe et en entier d’un fauve testacé.

AKIMERUS A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom. d. France, 1835, p. 212 (1).

LE

Mèmes caractères que les Toxorus qui suivent, avec les différen- ces que voici :

Antennes beaucoup plus robustes, à articles 3-5 très-noueux et saillants au côté interne à leur extrémité, les suivants arrondis dans le même point. Yeux grands, allongés, transversaux, sinués. Prothorax muni de deux gros renflements sur le disque. Elytres convexes, fortement et peu à peu atténuées en arrière. Pattes ro- bustes; les quatre cuisses postérieures aplanies et denticulées en des-

(1) Syn. Leprura Laichart., Panz., Schæff. Raacium Fab, Toxorus L. Redtenb., Mulsant. Acimenus, L. Fairm. Gener. d. Co!. d'Eur; Longic. p. 184; forme plus correcte que celle adoptée par Servyille, qui me paraît néan- moins devoir être conservée, par la même raison que dans lu famille des Téné- brionides, on a laissé subsister le nom d’Aus, bien qu’on ait proposé de l’é- crire Acis.

438 LONGICORNES.

sous sur leurs bords, avec une petite dent avant leur extrémité, les postérieures dépassant notablement les élytres chez les mâles. Ah- domen non cylindrique dans le même sexe.— Corps massif, cunéi- forme, glabre sur les élytres.

Le genre correspond à ja division des Toxorus de Serville. Son unique espèce (1) est de la taille des Toxorus de première grandeur, très-rare dans l'Europe occidentale, et habite principalement l’Autri- che et pays voisins. Sa livrée ordinaire est d’un beau fauve, avec la tête et le prothorax noirâtres; une bande médiane plus claire que le fond, bande souvent obsolète, traverse les élytres qui sont parfois noires ou brunes. Sauf ces organes, le corps ést revêtu de poils soyeux d’un jaune doré. ;

» TOXOTUS.

A. SEnv. Ann. d. L. Soc. entom. 1835, p. 211 (2).

Mûles : Dernier article des palpes en triangle allongé.— Mandibules médiocres, arquées dès leur base. Tête graduellement rétrécie en arrière des yeux, sillonnée en dessus, ses tubercules antennifères rap- prochés ; front vertical, court, ainsi que les joues. Antennes insé- rées près du bord antérieur des yeux, un peu en avant, subfili- formes, un peu moins longues que le corps, à articles 1 en cône ar- qué, médiocre, 4 plus court que 3 et que 5, celui-ci et les suivants subégaux. Yeux médiocres, assez saillants, triangulaires, ou sub- arrondis, presque entiers. Prothorax de longueur variable, sub- cylindrique, fortement resserré en avant et à sa base, muni sur le disque d'un sillon longitudinal et de deux renflements sur le disque, obtusément tuberculé sur les côtés, bisinué à sa base. Écusson en triangle presque rectiligne. Élytres peu convexes, allongées, gra- duellement rétrécies et plus ou moins tronquées, parfois biépineuses en arrière. Pattes assez longues ; cuisses peu à peu en massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; jambes de la mème paire carrément échancrées à leur sommet interne, leurs éperons non terminaux ; tarses longs, à article 4 au moins aussi grand que 2-3 réunis. Abdomen cylindrique, assez grêle; son segment trans- versal, largement arrondi en arrière. Épisternums métathoraci- ques larges. Saillie mésosternale presque nulle, enfouie. Corps allongé, atténué en arrière, plus ou moins pubescent,

Femelles : Antennes un peu plus longues que le milieu des élytres.

(1) Lept. Schœfferi, Laichart. Tyrol. Ins. I, p. 130 (Rhag. cinctum, Fab. Syst. EL 11, p. 130; Toæ. dentipes, Muls. Anu. d. 1. Soc. d’Agric. d. Lyon, V p. 209, pl. 2, f. 2; olim).

(2) Syn. Amsonus, Mivavenus, Muls. Col. d. France; Longic. 6d. 2, p. 467; simples sous-genres, Cenampyx Linné, Goeze, Ruaciuw Fab., Herbst, Panzer, etc. Srenoconus Oliv, Leprura Fab., Panzer, Laichart, Say, etc.

2

LEPTURIDES. 439

Abdomen oblongo-ovalaire; son segment allongé, fortement arrondi en arrière.

L'échancrure du sommet des jambes et la situation deleurs éperons terminaux qui en est la conséquence, sont caractéristiques de ce genre et du précédent. Celui-ci se compose d’un assez grand nombre d’es- pèces (1) propres pour la plupart à l'Amérique du Nord et dont deux seulement habitent l’Europe elles se plaisent plus particulièrement dans les régions montagneuses.

Les deux sous-genres dans lesquels les a réparties M. Mulsant sont basés sur la longueur relative des articles 3 et 5 des antennes. Chez les Anisorus (type : quereus) celui-là est notablement plus court que celui-ci, tandis que chez les Minaperus (type : meridianus) les deux articles sont égaux ou, dans la négative, c'est le qui est un peu plus grand.

PACHYTA.

A. Senv. Ann. d.l. Soc. entom. 1835, p. 213 (2).

Je conserve ce genre tel que M. Mulsant (3) l’a établi en dernier lieu en y ajoutant le genre ArGazeus de M. J. L. Le Conte. Dans cet

(1) Esp. européennes : Cer. quercus, Goeze, Der Naturforsch. XIX, p. 74, pl. 4, £. 5 ' (Leptur. humeralis, Fab, Syst. EL. IL, p. 359; Stenoc. id. Oliv.). Cer. meridianus, Linné, Syst. nat. IL, p. 630 (Cer. chrysogaster Schranck; Rhag.. cantharinum Herbst; Leptur. splendens Laïichart.). Esp. asiatiques : T. insitivus, persicus, Falderm. Faun. entom. Transc. Il, p. 306, pl. 10, £. 9-11; Transcaucasis. T. tomentosus, Gebler, Bull. d. l'Acad. d. St.-Pétersb. II, 1845, p. 105; Songarie. minulus, Gebler, ibid. VITE, 1841, p. 375; Sibérie. Esp. de l’Amér. du Nord : Lepf. cylindricollis, Say, Journ. of the Acad. of Philad. HE, p. 417 (Toæ. dives, Newm. The Entomol. p. 68; T. atratus, denti- pennis, Haldem. Trans. of the Amer. Phil. Soc. X, p. 58). T. trivittatus, Haldem. loc. cit. p. 58 (Rhag. trivittatum? Say, loc. cit. p. 422; Lept. vitti- gera? Randall, Boston Joura. of nat. Hist. I, p. 29). T. vestitus, Haldem. loc. cit. p. 59. Lept. cinnamoptera, Randall, loc. cit. II, p. 45 (T. œsculi, Haldem. loc. cit. p. 59); Etats-Unis atlantiques, ainsi queles précédents. —T. flavolineatus, 3. L. Le Conte, Procced. of the Acad. of Philad. VII, p. 18; Oré- gon.— ”ubifer, 3. L. Le Conte, ibid. XI, p. 80; Californie.—spureus, J. L. Le Corte, Rep. on a railr. to the Pacif. Oc. IX; Arppend. I, p. 63; Orégon. perductor, 3. Keast Lord, The Natural. in Vancouv. Il. (*), 11, p. 333; même pays. ©

(2) Syn. Ancazeus, J. L. Le Conte in Agass. Lake Super. p. 235. Evoni- nus, J. L. Le Conte, ibid. et Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, 1, p. 325. —Bracuyra, L. Fairm. Gener d. Col. d'Eur.; Longic. p. 185.— Leprura Linné, Herbst, Oliv., Fab., ete. Srenoconus Fab., Oliv. Ruaciom Fab, Toxo- rus L. Redtenb., Bach.

(3) Col. d. France; Longic. éd. 2, p. 477.

(*) The Naturalist in Vançouver island and British Columbia; 2 vol. in-8°, London, 1866.

440 LONGICORNES.

état il est, comme les Lxprura, peu homogène sous le rapport du fa- cies, mais je ne parviens pas à trouver des limites appréciables entre les divisions génériques qu'on a proposé d'y établir. Les seuls carac- tères essentiels qui le distinguent des Toxortus sont les suivants.

Museau décrivant avec le col de la tête un angle moins abrupte. Élytres plus courtes, plus convexes (liturala excepté), triangulaires ou subparallèles. Éperons des jambes postérieures subterminaux, Abdomen non cylindrique chez les æ.

On peut placer en tête le genre Arcazeus de M. J. L. Le Conte fondé sur une petite espèce (1) de l'Amérique boréale qui, par sa forme gé- nérale, ses élytres planes, fortement rétrécies en arrière, a le facies des Toxorus, mais qui, outre les éperons de ses jambes postérieures, en diffère par ses yeux plus sinués au côté interne.

Les autres espèces sont plus ou moins convexes sur les élytres. M. L. Fairmaire ne conserve le nom de Pacayra qu'à deux grandes espèces européennes (2) remarquables par la largeur et la forme trian- gulaire de leurs élytres, deux renflements plus prononcés que de cou- tume dont est muni leur prothorax, leurs pattes longues, enfin leurs cuisses postérieures qui dépassent l’abdomen chez les mâles,

Il donne le nom de Bracayra aux espèces généralement plus pe- tites, à élytres subparallèles ou moins rétrécies en arrière, sans ren- flements très-prononcés sur le prothorax, et ayant les pattes généra- lement plus courtes, avec les cuisses postérieures de la longueur des élytres dans les deux sexes (3). Les autres différences sont secondaires et tout à fait instables, +

(1) Pachyt. liturata, Kirby, Faun. Borcal.-Amer. p, 178 (Lept. monticola, Randall, Boston Journ. of nat. Hist. Il, p. 27; Argal. nitens, 3. L. Le Conte, in Agass. loc. cit.; Evodin. monticola,J. L. Lo Conte, ibid. et Journ. of theAcad. of Philad. loc. cit.). La livrée de cet insecte est voisine decelle des Bracuyra mentionnées plus bas et en particulier de celle de la punctatipennis Falderm,

(2) Cer. Lamed, Linné, Syst. nat. II, p. 630 (Lept. spadicea Payk., Gyl- lenh.). L. quadrimaculata, Linné, ibid, p, 638; des régions alpines de pres- que toute l'Europe ainsi que la précédente. Une troisième espèce de la Mantchourie est: Pach. bicuneata (Ménètr.), Motsch. in Schrenk, Reis. im Amur-Lande, 1], 2, p. 147.

(3) Esp. européennes : Lepl. interrogationis, Linné, Syst. nat. IT, p. 638 (L. 12-maculata Oliv.; Var. L.russica Herbst); type du genre. Lept. borealis, Gyllenh. Ins, suec, IV, p.36; Finlonde.— Rhag. clathratum, Fab. Syst. EI.IL, p. 315 (Lept. signata Panz.); de tonte l’Europe. Pach. picta, Mæklin, Bull. Mosc. 1845, M, p. 549; Finlande. Esp. de la Sibérie et de la Mongolie: Lept. bi-fasciata, Oliv. Entom. IV, 73, p. 23, pl. 3, £. 38 (4-punctata Schœnh.). Pach. variabilis (Lept. constricta Germ.), daurica, Gebler, Mém. d. 1. Soc. d. Nat. d. Mose. V, p. 320 et 329. P. serricornis, Gebler, Bull. d. l’Acad. d. St.-Pétersh. 1, 1843, p. 39 (An huj. gener., ?) P, mutabilis, Motsch. ibid. XVII, 1859, IL, p. 571. P. angusticollis, Gebler, Bull. Mosce. 1833, p. 304 et 1848, p. 411. P. scapularis, anthracina, Monnerh. ibid, 1849, I, p. 245.

LEPTURIDES. 441

Si quelque caractère spécial intervenait entre ces deux genres, comme cela a lieu, par exemple, entre les Akimerus et les Toxozus, je n’eusse pas hésité à les adopter, mais ceux qui les séparent ne sont évidemment que des modifications graduelles d’un même type.

ACMÆOPS. J, L, Le Conre in Acass. Lake Super. p. 235 (1).

Mâles : Palpes courts, grêles, leur dernier article à peine triangu- laire. Tête prolongée en un museau de longueur variable, eu gé- néral médiocre. Antennes insérées juste au niveau du bord anté- rieur des yeux, filiformes, de longueur variable, rarement (par ex. longicornis) plus longues que les élytres, à articles 3-5 le plus sou- vent égaux, 4 rarement un peu plus court que 3 et que 5, les sui- vants subégaux, Yeux médiocres, saillants, entiers. Prothorax subtransversal ou non, régulièrement convexe, rarement (par ex. Pro- teus) déprimé avec deux callosités sur le disque, muni d’un sillon transversal en avant et en arrière, arrondi et inerme sur les côtés. Élytres médiocrement convexes, de forme variable, mais jamais très- allongées.— Pattes peu robustes; cuisses peu à peu épaissies, lespos- térieures jamais plus longues que les élytres; tarses de la même paire à article 4 au moins aussi long que 2-3 réunis. Corps de forme va- riable. Le surplus comme chez les Pacayra.

Femelles : Antennes atteignant les 2/3 ou les 3/4 des élytres. Cuisses postérieures un peu plus courtes que ces dernières. Pour le surplus pareilles aux mâles.

Si l’on compare ces caractères à ceux des PAcayTaA, on trouvera que les différences entre eux se réduisent en définitive, à ce qu'ici le pro- thorax est complétement inerme sur les côtés (2) et que les yeux sont plus entiers. Le genre comprend le reste des Pacavra de la plupart des auteurs modernes. M. J. L. Le Conte, sans désigner aucune es- pèce en particulier, lui a associé la majeure partie des ANOPLODERA de M. Mulsant; mais ces dernières sont des Lepturides vraies.

Ces insectes, bien plus nombreux dans l'Amérique du Nord qu’en Europe (3), sont très-peu homogènes sous Je rapport de la taille, qui

Evodin. Mannerheimii, Motsch. in Suhrenck, Reis. im Amur-Laude, IF, 2, p. 148.

(1) Syn. Prones, J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser, 2, I, p. 318. Dinovrena, Muls. Col. d. France; Longic. éd. 2, p. 494; simple sous- genre ayant pour type la collaris. Levrura Fab. etc. Pacayra Küster, Hatdem., L. Redtenb., etc. Anorrouera Haïdem., J, L, Le C.

(2) Caractère presque nul, car il s’en faut de bien peu chez certaines PacuyTA (par ex. clathrata) qu'il en soit de même.

(3) Esp. européennes : Lept. pratensis, Laichart. Tyr, Ins, II, p. 172 (L.

442 LONGICORNES.

est généralement petite, de la livrée et de la forme générale; Les es- pèces européennes peuvent cependant donner une idée de cette der- nière, deux d’entre elles (pratensis, smaragdulus) étant oblongues et un peu atténuées en arrière, tandis que la troisième (collaris) est courte et parallèle.

C’est sur une grande espèce (coriacea) de l’Orégon, appartenant à cette seconde catégorie et ayant le facies d’un Prionide, que M. J. L, Le Conte avait établi son genre Propes qu'il a réuni plus tard (4) à celui-ci.

GAUROTES, J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, I, p. 324 (2).

Ce sont des Acuxops de forme courte et plus ou moins large, dont le mésosternum est vertical et tantôt (cyanipennis) tuberculeux, tan- tôt (virginea) à peine renflé à son extrémité inférieure en avant.

Des trois espèces connues, deux sont propres à l'Amérique du Nord (3); la troisième (4) n’est pas rare dans toutes les régions montagneuses

strigilata Fab.; Var. L. marginata Fab.; L. semimarginata Rand.); habite aussi les Etats-Unis du Nord. Esp. de la Russie mér, : Pack. alpina (sma- ragdule Yar.?), Falderm. Faun. entom. Transe. IT, p. 312, pl. 11, f. 3. L. smaragdula, Fab. Syst. EL. II, p. 358. L. collaris, Linné, Syst. nat. Il, p. 639. Esp. de l’Amér. du Nord : Lept. longicornis, Proteus (Pach. subli- neata Haldem.), longiceps, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 185. Lept. directa, Newm. The Entom. p. 71 (Anôpl. 4-vittata Haïdem.). Pach. thoracica, discoidea, Haldem. Trans. of the Amer. Philos. Soc. X, p.60.— Piod. coriacea, J. L. Le Conte, Journ. ofthe Acad, of Philad. loc. cit. p. 318; Orégon. Acm. subpilosus, militaris, ater, Orégon; nigripennis, varians, Missouri; fusciceps, New-York; J. L. Le Conte, ibid. p, 322. Anopl. fusca, lugens, subcyanea, tu- mida, Californie; 3. L Le Conte, Rep. on a railr,tothe Pacif. Oc.; IX, Append.], p. 62. À. falsa, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad of Philad. XI, p. 80; Californie. —mollipilosa, viola, lupina, 3. L. Le Conte, ibid, XII, p. 321; Oré- gon. À. vincla, gibbula, 3. L. Le Conte, ibid. XIII, p. 356; Californie dorsalis, 3. L. Le Conte, Smithson. Contrib. to Know. Il; Col. of Kansas, p.83; Kansas.

(1) Reports, etc. loc. cit. p. 62. Ge genre a été évidemment fondé sur une femelle. Son facies de Prtonus me porte à croire que la vie de ce sexe est sou- terraine, et, dès lors, que le genre pourrait bien être voisin des Aparopaysis et des V£ESPERUS.

(2) Syn. Carimra, Muls. Col. d. France; éd. 2, p. 489.— Leprura Linné, Fab., Say, ete. Pacuyra Serv., Newm., Haldem., L. Redtenb., etc.

(3) Lept. cyanipennis, Say, Journ. of the Acad. of Philad. IL, p. 423 (Pach. Servillei Serv.; P. Ione Newm.; P. Leonardii Haldem.). G. abdominalis, Bland, Proceed, of the entom. Soc. of Philad. I, p. 270.—M. C. A. Dohrn m'en a communiqué une nouvelle éspèce du Mexique.

(4) Lept. virginea, Linné, Syst. nat.Il, p. 639 (Var.? Pach. œmula, Mannerh. Bull. Mosc. 1852, I, p. 306; Sibérie; virginea var. Gyllenh.).

LEPTURIDES. 443

de l'Europe. Toutes trois ont au moins les élytres d’un beau bleu plus ou moins clair, et chez deux d'entre elles (abdominalis, virginea) l'ab- domen est fauve,

ANTHOPHYLAX. J. L. Le ConTE in Acass. Lake Super. p. 236 (1).

Ce genre et le suivant sont des Toxotides par la forme de leur tête, et des Lepturides vraies par l'insertion de leurs antennes et l'échan- crure de leurs yeux. Il font, par conséquent, le trait d’union entre les deux groupes, mais sont plus voisins du premier par leur facies. Celui-ci peut se définir ainsi :

Caractères généraux des PAcayrA. Antennes insérées en deçà du bord antérieur des yeux, contiguës à ceux-ci.— Yeux médiocres, ova- laires, distinctement échancrés. Prothorax fortement tuberculé sur les côtés. Elytres peu convexes, médiocrement allongées, paral- lèles, arrondies en arrière.

Ses espèces (2), au nombre de trois, sont plus grandes et plus pa- rallèles que les Gaurores dont elles ont la livrée, et habitent les Etat-Unis. L'une d'elles (malachilicus) est er entier d’un beau vert très-brillant en dessus, mais sujet à passer au bleu et au violet; une autre (viridis) noire, avec les élytres d’un vert doré; la dernière (at- lenuatus) noire, avec les élytres marbrées de testacé.

OXYMIRUS. Murs. Col. d. France; Longic. 64. 2, p. 464 (3).

Mâle : Dernier article des palpes fortement triangulaire. Man- dibules assez longues, droites, arquées au bout. Tête sillonnée en dessus, fortement concave entre les antennes, assez fortement rétrécie en arrière, prolongée antérieurement en un museau parallèle et assez long; front assez grand, subvertical. Antennes insérées un peu en deçà du bord antérieur des yeux, grèles, sétacées, un peu plus lon- gues que les élytres, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3 notable- ment plus long que 4 et plus court que 5, celui-ci plus grand que 6-10, ces derniers subégaux. Yeux médiocres, oblongs, subverti-

(1) Syn. Lerrura, Srenura et Pacavra Haldem. Ancareus (pars), I. L. Lo Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, I, p. 319; olim.

(2) À. viridis, I. L.Le Conte, loc. cit. Lept. malachitica, Haldem. Trans. of the Amer, Phil. Soc, X, p. 64(Sten. cyanea, Haldem. Procced. of the Acad. of Philad. II, p. 151).— Pachyt. attenuata, Haldem, Trans. of the Amer. Phil. Soc. X, p. 59 (4rgal. alten. J. L. Le Conte, loc, cit ; olim).

(3) Syn. Toxorus Serville, L, Redtenb., J. Thoms.. Cerampyx Linné. Ruaqium Fab., Panz. Srenoconus Oliv. Leprura Laichart., Gyllenh. AnGaceus J. L. Le Conte.

444 LONGICORNES.

caux, distinctement échancrés. Prothorax allongé, fortement res- serré en avant et à sa base, celle-ci bisinuée; assez convexe et lon- gitudinalement tri-canaliculé sur le disque, tuberculé latéralement. Écusson en triangle rectiligne. Élytres allongées, médiocrement convexes, peu à peu rétrécies et arrondies en arrière, avec la suture épineuse; leurs épipleures verticales. Pattes longues; cuisses peu à peu en massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdo- men; tarses de la mème paire à article 4 à peine égal à 2-3 réunis. D* segment abdominal allongé, fortement caréné sur la ligne mé- diane, sinué en arrière.— Episternums métathoraciques assez étroits. Saillie mésosternale peu large, recourbée et rétrécie en arrière, munie en avant d’un tuberoule comprimé. Saillie prosternale ex- trêmement étroite. Corps assez allongé, revôtu d’une fine pubes- bence soyeuse.

Femelle : Antennes atteignant les 3/4 des élytres. Yeux plus gros, obtriangulaires. Dernier segment abdominal transversal, rétréci et largement am'ondi en arrière, non caréné sur la ligne médiane, Tubercule de la saillie mésosternale remplacé par une carène obtuse. Corps plus massif et plus pubescent.

Je crois, avec M. L. Fairmaire (1), que ce genre, confondu avec les Toxorus par M. J. Thomson (2), mérite d'être conservé. IL en diffère essentiellement par l'insertion des antennes et la situation terminale des éperons des jambes.

Son unique espèce (3) est un insecte anciennement connu et ré- pandu dans les régions froides ou montagneuses de la plus grande partie de l'Europe. Le mâle est ordinairement en entier d’un noir peu brillant; la femelle, avec une livrée pareille, à les élytres ornées de bandes fauves longitudinales; dans les deux sexes, ces organes, qui sont assez fortement rugueux, présentent chacun de deux à trois sil- lons dont les intervalles sont plus ou moins costiformes.

+ Tyrg C, LEPTURIDES VRAIES.

La majeure partie des Lepturides appartiennent à cette Division. Elle est plus homogène qu'elle ne le paraît, d’après le tableau synop- tique de ses genres qui a été donné plus haut. Toutes les espèces, sans exception, de l'Europe, de l'Asie et présque toutes celles de l'A- mérique du Nord ont les antennes normalement insérées, c’est-à-dire un peu en deçà du bord antérieur des yeux, tandis qu’elles le sont au niveau de ce bord chez celles de l'Amérique du Sud et des Indes

(1) Gener. d. Col, d’Europ.; Longic. p. 183. (2) Syst. Cerambye, p. 142.

(3) Cer. cursor, Linné, Syst. nat. éd, 10, 11, p. 393 (Cer. noctis, Linné, ibid. éd. 12, IL, p. 630).

LEPTURIDES. | 445

orientales. Pris dans leur ensemble, ces insectes se distinguent des Sténocorides par leur prothorax inerme et campanuliforme, des Toxo- tides par leur tête constamment tronquée en arrière des yeux.

LEPTURA. Linné, Syst. nat. 60. 1, 1735, Regn. anim. class. V (1).

Ce genre, aussi nombreux à lui seul que tout le reste des Leptu- rides réunies, est exposé ici tel que M. J. L. Le Conte l’a compris en dernier lieu (2), en y ajoutant seulement une partie de ses TyPOCERUS. Depuis Serville, qui a commencé à le diviser, on a réparti ses espèces dans un grand nombre de genres établis pour la plupart sur celles d'Europe, ne reposant que sur des caractères aussi minutieux que variables, et dans lesquels ne peuvent rentrer un grand nombre d’es- pèces exotiques. En tenant compte de ces dernières, la formule géné- rique de ces insectes ne peut être que fort large et en partie compo-. sée de particularités négatives.

Dernier article des palpes (3) légèrement triangulaire. Mandibules jamais très-allongées. Tête prolongée en un museau parallèle, au pius médiocre. Antennes insérées en deçà du bord antérieur des yeux, contiguës à ces derniers, grèles, filiformes, de longueur variable, mais dépassant rarement les élytres chez les mâles, à article 4 plus court que 3 et que 5. Prothorax plus ou moins campanuliforme, de longueur variable. Ecusson en triangle rectiligne. Elytres plus ou moins rétrécies en arrière , rarement parallèles, jamais très- étroites ni largement sinuées en dehors. Pattes normales; tarses

(1) Syn. GrawmorrenA, À. Serv. Ann. d.1. Soc. entom. 1895, p. 215.—Sraan- GaLIA (pars), Serv. ibid. p. 220. Srenura, Dej. Cat. 64. 2, p. 359. Tnico- NanTuRIs, Dej. ibid. éd. 3, p. 383 (Triconoransis, Dej.ibid. éd. 2, p. 365; olim). Tyrocenus, J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, I, p. 333. Anorropena, Muls. Col. d. France; Longic. éd. 1, p. 285. Jupouis, Va- DONIA, NiveLLIA, Pinonra, ConropenA, ALosTERNA (sous-genre des GRAMMOPTERA), Muls. ibid. éd. 2, p. 496, 559, 564, 570, 572 et 576.

(2) Rep. on à railr. to the Pacif. Oc. IX; Appenc. 1, p. 23. Dans ce travail, les SrrANGALIA sont réunies aux Leprura à titre de simple section. Antérieure- ment, M. J. L. Le Conte ne séparait ces deux genres qu'avec une répugnance visible, et en répétant qu’ils ne différaient que par les angles postérieurs du prothorax épineux ou non. On verra plus bas que ses SrranGaLta et ses Tyro- CERUS appartiennent à deux types très-voisins sans doute, mais cependant assez distincts, du moins provisoirement. Le dernier auteur qui se soit occupé de l'ensemble des genres européens, M. L. Fairmaire (Gener. d, Col. d’Eur.; Lon- gic. p. 187), réunit également les SrrançaLiA aux LErrura, mais il admet les £enres GnamMoprerA, CorTopEra et Prbonia.

(3) Ils sont presque toujours courts et peu inégaux ; à peine trouve-t-où çà et quelques espèces (par ex. ochraceofasciata du Japon) chez lesquelles les maxillaires s’allongent notablement.

446 / LONGICORNES.

postérieurs au maximum et assez rarement aussi longs que les jambes de la même paire. segment abdominal des mâles jamais cylin- drique ni excavé dans toute sa longueur. Saillie mésosternale de largeur moyenne, inclinée, en général parallèle. Corps plus ou moins villeux ou pubescent.

Ainsi constitué, le genre comprend: une telle variété de formes qu'il est aussi difficile de le diviser en sections qu’en genres distincts. Je me bornerai à en admettre deux basées sur la forme des angles postérieurs du prothorax.

La première comprenant les espèces chez lesquelles ces angles sont nuls ou très-courts et obtus, correspond aux Leprura de Serville et de la plupart des auteurs, dont M. Mulsant a extrait ses genres Jupo- LHA (1), Vaponta (2), Nivezzia (3), AnoPLopEraA (4), et Dejean son genre Triconarranis (3). Elle me paraît devoir être placée en tète du genre, par suite de ses rapports avec ceux qui précèdent.

(1) Lept. sexmaculata, Linné, Syst. nat.Il, p. 638 (L. trifasciala Fab.; Var, Pachyt. septemsignata Küster). L. cerambyciformis, Schravk, Enum. ins. Austr. p. 164 (L. 4-maculata Scopoli; 8-maculata Schall.; A1-punctata Oliv.; 10-punctata Küst.) Européennes,

(2) Lept. vida, Fab. Syst. El. Il, p. 355. unipunclata, Fab. ibid. p. 354, bipunctata, Fab. ibid. p. 354 (L. Fischeri Zoubk.). saucia, Muls. et Go- dartio Muls. Opuse. entom. V, p. 182(L. unipunctata var. Müller; adusta Kraatz). Toutes européennes.

(3j L. sanguinosa, Gyllenh. Faun. suec. IV, p. ot: Europe bor.

(4) L. seæguttata, Fab. Syst. EI. IL, p. 364 (Var. L: exclamationis Fab.) L. rufipes, Schall, Abhandi. d. Hall. Gesellsch. I, p. 296 (L. femorata var. Fab.). Européennes.

Les deux espèces suivantes sont probablement des Acwxops : 4. Franlten- hœuseri, macilenta , Mannerh. Bull. Mosc. 1853, nv 2, p.252; Amér. russe,

(5) Genre établi sur les deux espèces suivantes de l'Amérique du Nord, et sur ce seul caractère, que leurs tarses intermédiaires sont aussi courts et aussi lar- ges que les antérieurs, ce qui n’a pas lieu chez les autres Leprura : L. promima, Say, Journ, of the Acad, of Philad. I, p. 420 (L.subpubescens Kirby; Trigon. terminala Dej.). L. atrata (Dej.), J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, I1,p 339.

Déduction faite des cinq genres qui précèdent, les Lerrura de cette section existant dans les auteurs, sont les suivantes : Les 12 premières sont celles dont M. Mulsant (Col. d. France; Longic. éd. 2, p. 537) fait mention et dontil a débrouillé la synonymie; celle des autres espèces européennes et asiatiques est à revoir. Quant aux espèces de l'Amérique du Nord, je leur conserve l’ordre dans lequel les à rangées M. J. L. Le Conte (Jouru. of the Acad, of Philad. Ser, 2, I, p. 436), en y ajoutant celles qui ont été publiées depuis son travail.

Esp. européennes (plusieurs sont en inème temps asiatiques): L.virens, Linné, Syst. nat. 11, p. 638; type du genre. varicornis, Dalm. in Schœnh, Syn. Ins, HI, p. 482; Courlande. testacea, Linné, loc. cit. p. 638 (Q rubra Lin.; oO" ®, dispar Payk.; rubrolestacea Wlig.). Fontenayi, Muls. loc. cit. 6d. 1, p. 271; France mér, rufipennis, Muls. ibid. p. 272; Alpes françaises.

LEPTURIDES. 447

Dans la seconde section qui conduit directement aux SrranGaLIA, telles qu'elles sont restreintes plus bas, les angles en question sont plus ou moins saillants. On peut placer en tête les GramMortera (1)

rufa, Brullé, Expéd. d, Morée; Entom. p. 263, pl. 43, f. 9 ©; Grèce, France mér.—hastata, Fab. Syst. El. Il, p. 354,— strangulata, Charpent. Hor. entom. p. 228, pl. 9, f, 7-9; Péninsule ibérique. scutellata, Fab, Syst. El. II, p. 359. cincta, Gyllenh. Jns. suec. p. 19 ({imbata Laichart., Oliv.; sanguinolenta Panz.).— sanguinolenta, Linné, Syst.nat. U, p.638.— fulva, De Geer, Mém. V, p. 136 ({omentosa Fab.).— tesserula, Charpent. Hor. entom. p.221 (bisignata Brullé); Europe or. maculicornis, De Geer, Mém. V, p. 139, insitiva, Germ. Ins. Spec. nov. p. 520; Europe or. imberbis, ustulata, bisignata, Ménétr, Cat. rais. p. 231; Russie mér. melanota, Falderm. Faun. entom. Transe. Il, p.,313, pl. 11, f. 2; même pays Kratlereri, Hampe, Verhandi. d, Zool.-Bot. Ver. in Wien, II, p. 67; Gallicie, chlorotica, L. Fairm, Ann. d. 1. Soc. ontom. 1859, Bull. p. CCX VI; Pyrénées. adusta, Kraaz, Berlin. en-

* tom. Zeitschr. II, p. 96; Croatie (unipunctata var.?).

Esp. asiatiques : L. constricta, Germ. Ins. Spec. nov. p. 520 ; Sibérie. erylhropus, extensa, maculata, Gebler, Bull, Mosc. 1841, p. 612; Sibérie, Renardii, Gebler, ibid, 1848, L, p. 420; Sibérie. —bicolor, L. Reëtenb. Denskr. d. Wien. Acad. I; Perse mér. L. Sübermanni, À Lefèvre in Silberm, Rev. entom. HT, p. 303, pl. 35; Syrie (Liban),

Esp. de l'Algérie : L. oblongomaculata, Buquet, Ann. d. 1. Soc. entom. 1840, p. 396. melas, H. Lucas, Explor. d, l’Algér.; Entom, p. 510, pl. 43, LS ï

Esp. de l’Amér. du Nord (celles sans désignation de localité sont des Etats- Unis atlantiques moyens et du Nord): L. canadensis, Fab. Syst. EL. IL, p. 357. erythroptera, Kirby, Faun. Bor.-Amer, p. 180 (cinnamoptera Hald.). rubrica, Say, Journ. of the Acad. of Philad. IL, p. 418 (erythroptera Germ.). Circumdata, Oliv. Entom. IV, 73, p. 4. vagans, Oliv. ibid p. 3 (Var. brevis Kirby). octonotata, Say, loc. cit. II, p. 419 (stictica Newm.; Var. A-punclata Hald.).—vittata, Oliv. loc. cit. p. 4 (abbreviala Germ.; semivittata Kirby). pubera, Say, loc. cit. V, p. 279.— sphæricullis, Say, ibid. V, p.280 (paupercula Newm.). rufula, Haldem. Trans, ofthe Armer, Phil. Soc. p. 60, biforis, Newm. The Entomol. p. 70. chrysocoma, Kirby, loc. cit. p. 179, libialis, 3. L. Le Conte in Agass. Lake Super. p. 236. mutabilis (luridi- Dennis Haldem.), interrupta, vibex (Acwxors?), Newm. The Entomol. p. 71. gulosa, Kirby, loc. cit. p. 184. auripilis, Nouv.-Mexique; quadricollis, J. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Plilad. Ser. 2, I, p. 389. G-spilota, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. XI, p. 80; Californie. cu- bitalis, fasciventris, dolorosa, carbonata, 3. L. Le Conte, ibid. XIE, p. 355; Californie. rufibasis, saucia, ruficeps, 3. L. Le Conte, ibid. XIV, p. 40. Cribripennis, 1. L. Le Conte, Smithson. Contrib. to knowl. Il; Col. of Kansas, p.58, p. 84; Rivière Plate. valida, crassipes, Orégon; fuscicollis, Califor- nie; J. L, Le Conte, Rep. on a railr. to the Pacif Ge: IX; Append. I, p. 65.— aurata, nilidicollis (vibex Newnr.), Horn, Proceed. of the Acad. of Philad. XI, P. 970 militaris, Chevrol, Rev. et Mag. d. Zoo. 1855, p. 187; Orégon.

Esp. de l’Amér. du Sud : Z. bonariensis, Burmeist. Stettin. entom, Zeit. 865, p. 177; Buonos-Ayres; (An huj. gener.?).

(1) Esp. européennes : L. lœvis, Fab. Syst. El. LH, p. 355 (L. tabacicolor De

448 LONGICORNES,

de Serville dont M. Mulsant a détaché ses genres Corropera (1) et Pr- poniaA (2), pour terminer par les SrranGaLIA (3) des auteurs, dont les SrenurA de Dejean ne diffèrent en rien d’essentiel.

Geer; chrysomeloides Schrank), type du sous:genre Acostenna Muls. = Z, ru- ficornis, Fab. Syst. El. II, p. 360. L. analis, Panz. Faun. Ins. Germ. CXVIL, 6. L. femorata, Fab. Syst. El. II, p. 360, L. ustulala, Schall. Abhaudl. d. Hall. Gesellsch. I, p. 298 (ZL. splendida Herbst; prœusta Fab). Gram. nigroflava, Fuss, Mittheil. d. Hermanst. Ver. 1852, p. 75; Transyl- vanie, G. Sacheri, Wülfner, Lotos, 1852, p. 93; Bohême. G. elegans, Falderm. Faun. entom. Transc. Il, p. 318, pl. 11, f. 6; Russie mér. Esp. asiatiques : G. dentatofasciala, Mannerh. Bull. Mosc. 1852, I, p. 308 ; Daourie, G. bivilris, parallelopipeda, Motsch. in Schrenck, Reis. im Amur-Land. IL, 2, p. 146; Mantchourie. Les espèces de l'Amérique du Nord ont été réu- nies aux SrranGaLIA par M. J. L. Le Conte et seront indiquées plus bas.

(1) L. quadriguttata, Fab. Syst. El. IL, p. 361 (Var, L. suturalis Fab.). L. holosericea, Fab. Syst. EI. IL, p. 366: L. spinosula, Muls. Col. d. France; Longic. éd. 1, p. 290; France (Auvergne); les deux autres de presque toute l’Europe.

(2) L. lurida, Fab. Syst. El. II, p. 359. L. lincata, Letzner, Arbeit, d, Schless. Gesellsch. 1843, p. 173; Allemagne.

(3) Esp. européennes : L. aurulenta, Fab. Syst. El. I, p. 364. quadri- fasciata, Linné, Syst. nat. Il, p. 639. fhoracica, Fab. Syst. EI. IN, p. 356; Eur. bor. et or. L, revestila, Linué, Syst. nat. 11, p. 638 (villica Fab.). L. distigma, Charpent. Hor. entom. p. 227, pl. 9, f. 4; Eur, mér. L. nigri- pes, Do Geer, Mém. V. p. 136 (atra Laichart., Fab., Oliv.).— L. pubescens, Fab. Syst. El. II, p. 358 (obscura Panz.). L. verticalis, Germ. Faun. Ins. Europ. V,9; Dalmatie. L. calcarata, Oliv. Entom. IV, 73, p. 14 (muculata Poda; elongata De Geer; armata Herbst; subspinosa Fab.). L. arcuata, Panz. Faun. Ins. Germ. VIIL, 12 (annularis Fab). L. nigra, Linné, Syst. nat. II, p. 639. L. bifasciata, O0. F, Müller, Zool. dan. Prodrom. p, #3 (cruciata Oliv.). emmipoda (Kriwalsk.), Muls. Longic. d. France, éd. 2, p. 531; Turquie d'Europe. L. melanuru, Liuné, Syst. nat. II, p. 637 (simi- lis Herbst).— L. seplempunctata, Fab. Syst. EI. II, p. 362. Sten. oxyptera, Falderm. Faun. entom. Transcauc. Il, p. 318, pl. 14, f. 6; Russie mér,. Sen. S-signata, Küster, Die Kæf. Eur. VI, 9$; Dalmatie; conf. Kraatz, Borlin. en- tom. Zeitschr. VIII, p. 141. Strang. approximans, Rosenh. Die Thiere Au- dalus, p. 308; Espagre mér. S$. suturata, Reiche, Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, p. 22; Péloponèse.

Esp. asiatiques : Sfen. Sedakovii, Manncrh. Bull. Mosc. 1852, I, p. 306; Si- bérie. Sfen. nebulosa, Gebler, ibid. 1860, II, p. 31; Songarie. Sirang. tenuicornis, Slen. ochraceofasciata, Motsch. Etud. entom. X, p. 20; Japon. Sten. aterrima, Motsch. in Schrenck, Reis. im Amur-Land, 11, 2, p. 147; Mantehourie. Strang. Fortunei, Pascoe, Trans, of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 265; Chine bor..

Esp. de l’Amér, du Nord (d’après M, J. L, Le Conte) : L. scalaris, Say, Journ. of the Acad, of Philad. V, p. 278.— Toæot. coarctatus, Haldem. Trans. of the Amer. Phil. Soc. X, p.59, —.L. emarginata, Fab. Syst. El. II, p. 356. Slen, obliterata, Haldem. loc. cit. p. 62; Orégon.—Str. deléta, 3, L. Le Conte,

LEPTURIDES. 419

Les Typocerus de M. J. L. Le Conte appartiennent aussi à cette sec- tion, et sont des Srenura dont les antennes sont pourvues d’un sys- tème porifère. Chez les mâles, ces organes sont un peu épaissis à leur extrémité, plus ou moins carénés latéralement, et présentent sur leurs deux faces, à partir du ou du 7e article, une fossette oblongo-ovale. Chez les femelles, ils sont plus filiformes et les fossettes moins appa- rentes. Les espèces paraissent être propres à l'Amérique du Nord (1), du moins je n’en connais pas de l’ancien continent.

Les Leprura sont presque confinées dans les parties froides et tem- pérées de l'hémisphère boréal, mais un peu plus nombreuses dans le nouveau que dans l’ancien continent. Hors de là, on n’en a jusqu'ici décrit qu'une espèce propre à Buenos-Ayres, et qui n'appartient que dubitativement au genre.

OEDECNEMA. : (Dex.) 3. Tuows. Archiv, enfom. 1, p. 319 (2).

Genre établi exclusivement sur le mâle d’une belle espèce de la Si-

U

Journ. of the Acad. of Philad, Ser. 2,1, p. 238. L. subhamata, Rand. Bos- ton. Journ. cf nat. Hist. II, p. 44 (Sten. armata Hald.; L. interrupta Newm.). Str. elegans, J. L. Le Conte, loc. cit. P. 929 JL. lineola, Say, loc. cit. UE, p. 421, Sir. lateralis, J. L. Le Conte, loc. cit. (L. indirecta? Newm.; Sten. cinelh Hald.).— Sten. americana, Haldem. loc. cit. p. 63.—L. capitala, Newm,. The Entomol. p.71. Z. ruficollis, Say, loc. cit. IL, p. 421 (L. hœ- malites Newin.). L. subargentata, Kirby, Faun. Bor.- Amer, p. 184. Pa- chyt. chalybea, Haldem. loc. cit. p.60. Z. Similis, Kirby, loc. cit. p. 185 (L. exigua Hald.). L. nana, Newm. The Ertomol. p. 73. L. quagga, Germ. Ins. Spec. nov. p. 521 (L. aurigera Newm.; S{en. zebrata Hald.). L, cordifera, Oliv. Entom. IV, 73, p. 25. Pach. instabilis, Haldem. loc. cit. p. 59; Orégon. Sir. convexa, J. L. Le Conte, loc. cit., p. 332; Orégon. L. 6-maculata, Kirby, loc. cit. p. 182, L. nigrella, Say, loc. cit. V, p. 279. L. plebeja, Rand. Boston Journ. of nat. Hist, V, p.28. Pach.vexatriæ, fulvipennis, Männerh. Bull. Mosc. 1853, IT, p. 250; Amér. russe.— Str. vitivsa, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 18; Orégon. Lept. impura, lœta, Californie; amabilis, Orégon; J. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the Pacif, Oc.; Append. I, p. 64

(1) Lept. sebrata, Fab. Syst. El. IL, p. 364 (zebra O1.). L. fugax, Fab. Syst. EL. IL, p. 359 (velutina O1.).—L. lunata, Fab. Syst. El. II, p.360 (arcuata O1.). L. tugubris, Say, Journ. of the Acad. of Philad. IT, p. 419. L. si- nuala, Newm. The Entomol. p. 70. Typ. cervinus, 3. Keast Lord, The Na- tural, in Vancouv. Isl. II, p.332. Tous des Etats-Unis atlantiques, sauf le der- bier qui est de l'Orégon.

M.J. L, Le Conte regarde comme appartenant peut-être au geure les espèces suivantes : L. lateralis, Oliv. Entom. IV, 73, p. 22.—L, badia, nobilis, Newm. Tho Entomol. p. 69.— Sten. abdominalis, Haldem. Trans. of the Amer. Phil. Soc. X, p. 63.

(2) Nom trop voisin de celui d'OEnrenemus imposé par Linné à un genre d'Oiseaux échassiers. Syn. Lepruna Fab., Oliv.

Coléoptères. Tome VIII. 29

_

450 LONGICORNES.

bérie, la Leptura dubia de Fabricius (1), qui présente tous les carac- tères des SrranGaALIA des auteurs, notamment un prothorax campanu- liforme à angles postérieurs aigus, avec des pattes postérieures cons- truites comme suit :

Cuisses postérieures grosses, peu à peu en massue, subfusiformes, atteignant le sommet des élytres ; jambes de la même paire robustes, comprimées, arquées, prolongées à leur sommet interne en une forte saillie continuant leur courbe.

La femelle ne présente rien de particulier et ne peut pas se distin- guer des SrrANGALIA; aussi hésitai-je à adopter le genre. Cet insecte, de la taille de la Strangal. calcarata, est noir avec les élytrés d’un fauve testacé ou rougeûtre, et ornées chacune de quatre points noirs dont deux antérieurs petits, disposés obliquement, et deux postérieurs plus gros et placés à la file l’un de l’autre.

NEOLEPTURA. J. Tuows. Essai, etc. p. 153.

Ce genre ne diffère également des Leprura du groupe des STRAN- GALIA que par les deux points suivants :

Antennes des mâles de la longueur du corps, robustes, à articles 5-10 légèrement anguleux à leur sommet interne ; celles des femelles attei- gnant le mileu des élytres, plus fortes, à articles serrés et cylindracés à partir du 5°. Élytres planes.

La seule espèce connue (Lecontei J. Thoms.) est de la taille des exemplaires moyens de la Leplura calcarata et originaire du Mexique. Elle mérite à peine d’être séparée des Lerrunra, bien que l’aplanisse- ment de ses élytres lui donne un facies voisin de celui des OCALEMIA et des Opmisromis.

STRANGALIA.

À. SErv. Ann. d. l. Soc. entom. 1835, p. 220 (2).

Serville a placé en tête de ce genre la Leptura lutcicornis de Fabri-. cius et d'Olivier. C’est par conséquent à cette espèce et à celles qui lui ressemblent que ce nom générique doit rester. Elles sont voisines des SrRANGALIA que Serville à placées à leur suite et que j'ai repor- tées, avec M. J. L. Le Conte, dans les LeprurA, mais en diffèrent par l’ensemble des caractères qui suivent.

Antennes pourvues d’un système porifère consistant en une fossette oblongue sur leurs 5 ou 6 derniers articles (3). Prothorax allongé,

(1) Syst. EL IL, p. 364. (2) Syn. Lepruna Fab., Oliv.— Srnancazta Newm., J.L. Le Conte, Haldem. (3) Du moins, chez toutes les espèces, sans exception, que j'ai vues, notam=

LEPTURIDES. 451

médiocrement convexe, campanuliforme, bisinué à sa base avec ses angles postérieurs aigus et recouvrant la partie antérieure des épau- les. Elytres allongées, arquées en dessus, étroites, fortement vétré- cies et légèrement déhiscentes en arrière, avec leur extrémité atté- nuée et épineuse. Tarses postérieurs au moins aussi longs que les jænbes de la même paire. segment abdominal des o allongé, cylindrique, rarement (attenuata) un peu rétréci en arrière et faible- ment canaliculé, le plus souvent élargi postérieurement et profon- dément excavé dans toute sa longueur; celui des @ plus court, un peu atténué en arrière et faiblement impressionné. Corps allongé et très-svelte, arqué en dessus.

Le genre ne repose sur aucun de ces caractères isolés, mais sur leur ensemble qui donne à ses espèces un facies différent de celui des Lep- rurA; le plus important de tous réside dans le dernier segment ab- dominal. Sauf une, elles habitent l'Amérique du Nord (1).

OPHISTOMIS. (Dex.) J. Tous. Archiv, enfom. I, p. 319.

Genre extrêmement voisin des STRANGALIA qui précèdent, et dont il ne diffère que par les caractères suivants : :

Tête prolongée en un museau assez long et parallèle. Antennes insérées au niveau du bord antérieur des yeux; leur système pori- fère consistant en sillons complets et non en fossettes; les articles sur lesquels il existe carénés. Corps plan en dessus, non arqué.

Le dernier segment abdominal a exactement, dans les deux sexes, la même forme que chez les SrrançauIA, et le corps est aussi svelte, mais plus chez les mâles que chez les femelles. Ces insectes sont origi- naires du Brésil, ils représentent le genre précédent qui paraît y manquer complétement. Leur livrée n’offre que deux couleurs, le noir et le fauve, ce dernier formant sur les élytres des bandes trans- versales ou longitudinales. Il y en a dans les collections une dizaine d'espèces, dont une seule (2) est décrite en ce moment.

ment la luteicornis et l’aftenuata. Ces insectes ressemblent, par conséquent, sous ce rapport, aux Tyrocerus de M. J. Le Conte, et il y a lieu d’être surpris que ce savant entomologiste ne les ait pas compris parmi ces derniers dont le système porifère en question constitue l'unique caractère.

(1) Esp. européenne : L. attenuata, Liané, Syst. nat. IL, p. 639. Esp. de l'Amér, du Nord : L. luteicornis, Fab. Syst. El. II, p. 361; type du genre. L. acuminata, Oliv. Entom. IV, 73, p. 20 (emaciatu Newm.). L. bicolor, Sweder, Act. Holmiens, II, p. 197.— Strang. famelica, strigosa, Newm. The Entomol. p.68.—S. 6-notata, obsoleta, unicolor, Haläem. Trans. of the Amer. Phil. Soc. X, p. 61.

(2) O. flavocinctus, 3. Thoms. Essai, etc. p. 155. Je possède la femelle

\

452 LONGICORNES.

OCALEMIA. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 264.

Mâle : Palpes maxillaires près de trois fois aussi longs que les la- biaux ; le dernier article de tous en cône renversé, atténué à sa base et allongé. Tète très-fortement rétrécie en arrière, prolongée en un long museau parallèle et plus étroit qu'elle. Antennes insérées au niveau du bord antérieur des yeux, atteignant les 3/4 des élytres, à articles 3 notablement plus long que les suivants, 4 plus court que 5, celui-ci et 6-10 dentés en scie, 11 appendiculé. Yeux très-gros, saillants, faiblement éshancrés. Prothorax allongé, campanuli- forme, bisinué à sa base; ses angles postérieure aigus. Écusson en triangle rectiligne. Elytres planes, très-allongées, peu à peu et fortement rétrécies en arrière, avec leur extrémité obliquement tron- quée et épineuse, canaliculées ‘le long de la suture. Pattes posté- rieures beaucoup plus longues que les autres; leurs cuisses attei- gnant le sommet des élytres ; leurs tarses plus courts que les jambes, à articles 4-2 très-fortement comprimés, lamelliformes, celui-là du double plus long que les suivants réunis. segment abdominal pas plus long que 4, subeylindrique, vaguement canaliculé dans sa moitié postérieure. Episternums métathoraciques larges, en trian- gle renversé. Corps très-allongé. Le surplus comme chez les Leprura. Femelle inconnue.

De même que les Opmisromis tiennent lieu des SrRANGALIA dans l'Amérique du Sud, ce genre représente ces dernières dans l'Archipel indien, d'où son unique espèce (1) est originaire. C'est un assez grand insecte de Bornéo, ayant je facies des Opmisromis, d'un noir à reflets bleus, avec chaque élytre ornée dans sa moitié antérieure de trois taches fauves disposées longitudinalement.

ASILARIS. Pascor, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 505.

Mâle : Palpes maxillaires un peu moins allongés que chez les Oca- LEMI1A ; le dernier article de tous oblongo-ovalaire. Tête très-plane entre les yeux, prolongée en un long museau parallèle, Antennes insérées immédiatement avant le bord antérieur des yeux, rappro-

d’une espèce inédite du Mexique dont les antennes sont dépourvues de sys- tème porifère et vont en grossissant peu à peu à leur extrémité. De même que ces organes varient chez les Leprura, on peut admettre qu'ils en font au- tant ici.

(1) O. vigilans, Pascoe, loc. cit. p. 265, pl. 26, f. 3,

Ÿ

LEPTURIDES, 453

chées, robustes, grossissant fortement à leur extrémité, à articles 4 beaucoup plus court que 3 et que 5, surtout que celui-là, 3-10 for- tement et obtusément dentés en scie au côté interne, 14 appendiculé. Yeux des LEptTuRA. Prothorax allongé, campanuliforme, avec ses angles postérieurs aigus et saillants, Ecusson assez grand, en triangle rectiligne aigu au bout. Élytres allongées, planes, forte- ment atténuées et chacune obliquement tronquée en arrière. Tarses postérieurs filiformes, plus courts que les jambes de la mème paire. Le surplus comme chez les Leprura. Femelle incon- nue.

Genre non moins intéressant que le précédent par son habitat et la forme de ses antennes qui lui est propre parmi tous les Leptu- rides. Il ne comprend qu'une espèce (1) de la Malaisie (Poulo-Pinang), moins grande et de forme beaucoup plus robuste que l'Ocalemia vi- gilans, d'un noir profond mat et velouté en dessus, avec le sommet des antennes fauve, trois bandes transversales d’un blanc argenté

_ soyeux sur les élytres, des bandes semblables sur l'abdomen et une

sur le métasternum. EPHIES,

Pascor, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 506.

Mâle : Palpes courts, subégaux, subfiliformes. Mandibules assez courtes, arquées au bout.— Tête munie d'un col épais, prolongée en un court museau parallèle. Antennes insérées immédiatement avant le bord antérieur des yeux, rapprochées, médiocrement ro- bustes, mates et veloutées, atteignant le tiers postérieur des élytres, à articles 3 un peu plus long que les suivants, 4 plus court que 5, 3-10 lâchement et fortement dentés en scie, 11 ovalaire. Yeux médiocres, arrondis, très-faiblement échancrés. Prothorax moins long que large à sa base, campanuliforme, avec ses angles posté- rieurs saillants. Ecusson en triangle allongé. Elytres médiocre- ment longues, arquées en dessus, parallèles, ou légèrement élargies et tronquées en arrière, avec leur angle externe épineux, canaliculées sur la suture. Pattes médiocres; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que les élytres ; tarses de la même paire plus’ courts que les jambes, Dernier segment abdominal allongé, rétréci et tronqué en arrière. Episternums métathoraciques médiocrement larges. Saillie mésosternale des Leprura. Corps revêtu d’une pubescence couchée sublanugineuse.

Femelle : Antennes plus robustes, atteignant à peine le milieu des élytres, à article 8 beaucoup plus long que 4, déprimé et anguleux à son sommet interne, ainsi que 4-10.

Genre à peine distinct des Euryrrera de l'Amérique, qu'il repré-

(1) 4. zonatus, Pascoe, loc. cit. pl. 41, f. 1.

454 LONGICORNES:

sente aux Indes orientales. L'espèce (4) que décrit M. Pascoe, qui dit ea connaître trois autres, habite la Malaisie (Poulo-Pinang). Sa livrée est noire avec le dessus du prothorax et les élytres, sauf à leur extré- mité, d’un beau rouge carmin ayant un reflet soyeux; mais cette livrée n’est pas constante chez les espèces inédites.

EURYPTERA. A. Senv. Encycl. méth.; Ins. X, p. 688 (2).

Insectes d'un facies très-tranché, mais qu'il est très-difficile de com- prendre dans une définition commune, presque tous les organes va- riant d'espèce à espèce. Je ne suis même pas certain de la distinction des sexes.

Males ?:Palpes au plus médiocres, leur dernier article subeylindri- que et tronqué au bout, ou oblongo-ovalaire et obtus. Mandibules assez longues , droites, faiblement arquées à leur extrémité. Tôte fortement rétrécie en arrière, prolongée en un museau jamais très- allongé, parallèle. Antennes insérées plus ou moins (parfois à peine) en deçà du bord antérieur des yeux, finement velues et mates, attei- gnant au maximum les 3/4 des élytres, filiformes ou grossissant un peu au bout; leurs articles intermédiaires rarement (par ex. latipen- nis) anguleux à leur sommet; 3- de longueur relative variable (3). Yeux de grosseur variable.— Prothorax'au moins aussi long que large, fortement rétréci et un peu resserré en avant, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et recouvrant la partie antérieure des élytres. Écusson en triangle rectiligne. Élytres plus ou moins courtes , de forme variable (4), tronquées ou échancrées en arrière, avec leur angle externe épineux. Pattes de longueur très-variable; jambes postérieures tantôt plus longues, tantôt plus courtes que leurs tarses. Dernier segment abdominal assez long, atténué, tronqué et souvent impressionné au bout. —Épisternums métathoraciques et sail- lie mésosternale des Leprura. Corps plus ou moins court el large, pubescent; la pubescence variable.

(1) E. cruentus, Pascoe, loc. cit. pl. 41, f. 9.

(2) Syn. LeprurA Germar.

(3) En général, le article est plus court que le 36 et le 5e, qui sont sub- égaux ou non; mais parfois les artieles 4-5 sont égaux et le 3e est plus long que chacun d'eux, Serville assigne 12 articles à ces organes; je n’en trouve que 11 chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux, y compris la latipennis, la seule qu'il ait connue.

(4) Serville a fait de l'élargissement de ces organes en arrière, un des princi- paux caractères du genre. Ils sont tels, en effet, et en même temps un peu Con” vexes Chez la latipennis, la distans et quelques autres espèces. Mais il y en a ils sont parfaitement parallèles et même sensiblement rétrécis en arrière; dans ces deux: cas ils sont plans, tout en restant plus moins arqués.

LEPTURIDES. 455

Temelles : Les exemplaires que je suppose appartenir à ce sexe ont les antennes un peu plus courtes ainsi que le dernier segment abdo- minal; forme de celui-ci est variable, et dans certains cas (par ex. latipennis) il est tronqué et bi-épineux au bout.

Un petit nombre d'espèces de ce genre sont décrites en ce moment. La première en date et originaire de l'Amérique du Nord, l'a été par Germar (1); les autres sont propres à l'Amérique du Sud (2). Une dizaine, inédites, existent en outre dans les collections. Les plus gran- des sont de taille moyenne et chez toutes le noir et le fauve, ou l’une de ces couleurs seulement, forme la livrée. Une seule (Zatipennis) pré- sente quelques larges sillons longitudinaux sur les élytres; chez les autres, ces organes sont très-finement alutacés. Le genre contient des formes disparates et ne pourra guère rester tel qu’il est en ce mo- ment.

Note.

J'ignore absolument ce que peuvent être les deux genres suivants (3) propres à l’Araérique du Nord. 11 me paraît seulement probable qu'ils appartiennent plutôt au type des Sténocorides qu'à celui des Leptu- rides vraies.

ENCYCLOPS,.

Newm. The Entom. Mag. N, p. 392.

La formule qu'expose M. Newman est assez longue, par suite des détails minutieux dans lesquels il entre sur les organes buccaux et qui ne jettent aucune lumière sur les rapports du genre. Je la réduis à ses points essentiels.

Dernier article des palpes obliquement tronqué. Mandibules re- courbées et aiguës à leur extrémité. Tôte presque carrée, un peu plus large que le prothorax (4). Antennes situées au-devant des yeux, à peine plus courtes que le corps, à articles À gros, 3 allongé, 4 plus eourt que 3 et que 5, ce dernier et les suivants allongés.

(1) Lept. distans, Germar, Ins. Spec. nov. p. 524 (£. marginicollis, Dej. Cat. éd, 2, p. 381); Etats-Unis moyens.

(2) £. latipennis, À. Serv. loc. cit.; Brésil, venusta, De Brème, Ann. d. 1. Soc. entom. 1844, p. 311, pl. 9, f. 8; Brésil. —albicollis, Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 63; Para, Cayenne. ruficollis, lyciformis, Pascoe, Trans. of the.entom. Soc. Ser, 3, V, p. 289; Sainte-Marthe. M. Pascoe ne place qu'avec doute la seconde dans le genre.

(3) M. J. L. Le Conte (Jouwrn, of the Acad. of Philad. Ser. 2, I, p. 317) place le premier entre les Necypaus (Mororcnus de cet ouvrage) et les Desmocerus. Quant au genre Pyrorricuus, il le dit voisin de ces derniers. M, J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 149), qni ne parait pas les avoir vus plus que moi, s'est conformé à l'opinion de M. J. Le Conte.

(4) M. J.L. Le Conte (loc. cit.) a fait connaitre qu’elle est brusquement trécie à sa base.

456 LONGICORNES.

Yeux arrondis, non échancrés, Prothorax resserré en avant et à sa base, renflé dans son milieu de chaque côté, Elytres allongées, plus larges que la tête etle prothorax, linéaires, plus longues que l’abdo- men. Pattes longues ; cuisses simples.

L'espèce typique est la Leptura cœærulea de Say (1), insecte des Etats- Unis atlantiques et du Canada. M. Newman la croyant nouvelle, lui a imposé le nom d'Enc, pallipes.

PYROTRICHUS. J. L. Le Conre, Proceed. of the Acad. of Philad. XIV, 1862, p. 41.

Dernier article des palpes médiocrement dilaté, campanulé. Tête brusquement rétrécie, très en arrière des yeux; front court, vertical. Autennes () assez robustes, un peu plus courtes que le corps; leurs articles 3-4 pris ensemble pas plus longs que 3. Yeux finement granulés, fortement échanurés. Prothorax muni de chaque côté d’un tubercule aigu. Élytres allongées, parallèles, fortement rebordées, surtout en arrière. Pattes médiocres ; éperons des jambes termi- naux; tarses postérieurs à article 1 égal à 2-3 réunis. Corps allongé, linéaire.

Le genre ne contient, comme le précédent, qu'une espèce que M. J. L. Le Conte nomme viticollis et qui est originaire de la Californie.

GRouPE IX. Dorcasomides.

Palpes subfiliformes, médiocres; les maxillaires plus longs que les Jabiaux. Mandibules verticales, assez saillantes. Tête penchée, de forme variable ; ses tubercules antenrifères courts, entiers au bout. Antennes robustes, plus courtes que le corps dans les deux sexes; leurs articles basilaires fortement noueux au bout, Yeux médiocres, verticaux, fortement échantrés. Prothorax variable. Écusson petit. Élytres assez Convexes, débordant le prothorax à sa base.— Pattes robustes; hanches antérieures fortement transversales, plus moins saillantes et débordant la saillie prosternale au côté interne; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière, ainsi que celles des inter- médiaires en dehors; hanches postérieures contignés. Episternums métathoraciques de largeur moyenne, atténués en arrière, Saillie mésosternale étroite, inclinée, peu à peu rétrécie. Corps médiocre- ment allongé, massif.

M. J. Thomson (2) est le premier qui ait placé inmédiatement à côté les uns des autres les trcis genres qui composent ce groupe. L’un d’eux (MecacæLus) est à peine connu des entomologistes. Serville avait placé

(1) Journ. of the Acad. of Philad, V, p. 280. (2) Syst. Cerambyc. p. 149,

2. pod

DORCASOMIDES, 457

l’un (Dorcasomus) des deux autres parmi‘les Prionides, et le dernier (Desmocerus) dans les Lepturides, en quoi son opinion avait été uni- versellement adoptée. Tout en me conformant à celle de M. J. Thom- son, j'incline à croire qu’il vaudrait peut-être mieux former un groupe à part avec les Desmocerus. En outre de leur habitat très-différent, ils s'éloignent des Doncasomus par plusieurs caractères importants, ainsi qu'on va le voir.

Parmi ceux que ces insectes ont en commun, le plus remarquable, non signalé jusqu'ici, est la contiguité des hanches postérieures. Leurs antennes ont également une forme particulière, et leur livrée elle- même a la plus grande analogie. Les Desmocerus sont propres aux Etats-Unis, les deux autres genres à l'Afrique australe.

I. Prothorax subeylindrique, fortement tuberculé sur les côtés. Dernier segment de l'abdomen normal : Dorcasomus. creusé d’une grande ca- vité : Megacælus. IT. Prothorax conique, inerme latéralement : Desmocerus.

DORCASOMUS. A. Serv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1834, p. 12 (1).

Mâles : Mandibules entières au bout, formant avec les joues un court museau, Tête peu saillante, inclinée, munie d’un sillon cir- culaire peu profond en arrière des yeux, non rétrécie en arrière, con- cave et sillonnée entre les yeux; front très-court; joues allongées. Antennes atténuées au bout, atteignant à peine le milieu des élytres, à articles 1 et 3 subégaux, celui-là en massue arquée, celui-ci noueux au bout, 4 plus court que 5, triangulaire, 5-10 peu à peu plus longs et assez fortement dentés en scie, 11 plus grand que 40, appendiculé et abtus au bout. Prothorax transversal, subeylindrique, fortement resserré en avant, moins en arrière, muni d’un fort tubercule conique de chaque côté, impressionné en dessus.— Ecusson arrondi en arrière. Elytres assez convexes, parallèles, largement arrondies en arrière. Pattes courtes, robustes, subégales; hanches antérieures médio- crement saillantes, non contiguës ; cuisses linéaires, comprimées, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses médiocres, à article 4 plus court que 2-3 réunis. Pygidium découvert, large- ment arrondi en arrière ainsi que le dernier arceau ventral.— Saillie prosternale lamelliforme, tranchante, fortement arquée en arrière. Corps robuste, très-finement pubescent en dessous.

Femelles : Tête encore moins saillante. —- Antennes n'atteignant pas le milieu des élytres. Pygidium découvert; dernier segment abdominal plus long et plus arrondi au bout.

(1) Syn. Ceramsyx Fab. Srenoconus Oliv,

458 LONGICORNES.

On n’en connaît que deux espèces, dont l’une anciennement décrite, et qui sont très-voisines (1). Ce sont d'assez grands insectes de l’Afri- que australe, d’un beau bleu avec les élytres d'un jaune légèrement fauve et terminées chez l’un d'eux (Delegorquei) par une bordure de la couleur du corps. Ces organes sont finement alutacés, tandis que le prothorax est lisse et la tête rugoso-ponctuée.

MEGACOELUS (2).

Je n'ai pas vu ce genre; mais d’après l'exposition très-détaillée que M. Chevrolat a donnée de ses caractères, il est évident que sa place est celle qu'il lui assigne, immédiatement à côté des Dorcasomus dont il ne diffère que par les particularités suivantes :

Mâle ? : Dernier article des palpes maxillaires très-court, ovalaire, obtus au bout, celui des labiaux fusiforme.— Antennes de 12 articles : 3-11 non dentés en scie, noueux au bout, 3-5 plus longs que les sui- vants, ceux-ci décroissant peu à peu. Hanches antérieures et inter- médiaires subcontiguës. Abdomen de trois (?) segments; le muni d’une grande brosse de poils courts, en are de cerele en avant; le d’une grande cavité arrondie et velue. Corps pubescent en des- sous.

A en juger par la figure que donne M. Chevrolat de l’unique es- pèce (didelphis) du genre, elle à la taille et le facies des DorCAsOMUS, mais non leur livrée. Elle est noire avec les élytres passant au bleu à leur extrémité et traversées par deux bandes fauves : l’une tout à fait basilaire, l’autre presque médiane; deux lignes saillantes et longitudinales se voient sur chacune d'elles. Le nombre insolite des segments abdominaux est fait pour inspirer quelque doute : peut-être est-il à l'effacement de deux des sutures ordinaires. Ce remar- quable insecte est originaire de Natal.

(1) Cer. ebulinus, Fab. Syst. El. II, p. 273 (Sten. testaceus, Oliv. Entom. IV, 69, p. 27, pl. 2, f. 20). Dorc. Delegorguei, Guér.-Ménev. Rev. zool. 1845, p. 286; Natal.

(2) Syn. Mecarnocrus, Chevrol. in Silberm. Rov. entom. V, p. 322. J'ai (Tome VII, p. 281, note) critiqué à tort Erichson, pour avoir dit que ce genre était postérieur à celui établi, en 1838, sous le même nom, par Schœnherr, dans les Cureulionides. La dernière livraison du tome V de la «Revue entom. » de Silbermann, duns lequel il a paru n’a, en effet, été pubiiée qu’en 1840. Le nom d’Oxvryeus imposé par M. J. Thomson, aux Mecarrocrus de Schœnherr, doit, par conséquent, être relégué dans la synonymie.

DORCASOMIDES: 459

DESMOCERUS. A. Senv. Ann. d. L. Soc. entom. 1835, p. 202 (1).

Mâles : Mandibules échancrées au bout, formant avec l'épistome un court museau. Tête prolongée et peu à peu rétrécie en arrière des yeux, canaliculée depuis son milieu jusqu’au bas du front, concave entre les antennes; front transversal, saillaut en avant; joues très- courtes ; épistome plus grand que le front. Antennes atteignant les 3/4 des élytres, atténuées au bout, à articles 1 en cône arqué, 3 plus long que 3, 4 plus court que celui-ci, 3-6 noueux au bout et obtusé- ment dentés au côté externe, 7-10 subobconiques, 41 obtus au bout. Prothorax transversal, conique, bisinué aux extrémités de sa base, avec ses angles postériours aigus. Ecusson en triangle curviligne. Elytres assez convexes, parallèles, munies d’une déclivité posté- rieure arrondie. Pattes médiocres, robustes; hanches antérieures très-saillantes, subcontiguës, médiocrement anguleuses en dehors; cuisses comprimées, les quatre antérieures sublintaires, les posté- rieures peu à peu en massue, plus courtes que les élytres; tarses assez longs, à article 1 plus grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal transversal, arrondi en arrière, Saillie prosternale pres- que nulle entre les hanches antérieures. Corps très-finement pu- bescent.

Femelles : Faiblement distinctes des mâles par leurs antennes un peu plus courtes, à articles basilaires moins noueux au bout, et leur dernier segment abdominal plus allongé.

On voit par cette formule que le genre diffère des Dorcasomus par ses mandibules échancrées, la structure du museau, la forme de la tête et du prothorax, enfin, ses hanches antérieures beaucoup plus saillantes. Les deux premiers de ces caractères le rapprochent des Oxypeltides.

Il comprend trois espèces de l'Amérique du Nord, dont l'une (2), anciennement connue et répandue dans la plus grande partie des Etats-Unis, est un bel insecte à livrée bleue avac la base des élytres d'un jaune testacé. En avant, ces organes sont criblés d'assez gros points enfoncés, qui, en arrière, deviennent confluents; le prothorax est rugueux et couvert de rides transversales. Les deux autres es- pèces (3) me sont inconnues.

(1) Syn. Cenampyx Forster. Srenoconus Fab,, Uliv.

(2) Cer. palliatus, Forster, Centur. Ins. p. 40 (Stenoc. cyaneus, Oliv. En- tom. IV, p. 69, pl. 8, f. 26; Fab. Syst. El. II, p. 305); le premier de ces noms est très-antérieur au second, qui estgénéralement adopté. Des parties moyennes et méridionales des Etats-Unis.

(3).D. auripennis, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1855, p. 187, et Ann. d.1. Soc. entom. 1858, p. 325, pl. 8, f. 6; Orégon. elongatus, Bland, Procoed. of the entom, Soc, of Philad, I, p. 269 (palliatus var.?); Virginie.

460 LONGICORNES.

Grovure X. Déjanirides.

Palpes médiocres, les maxillaires les plus longs; le dernier article de tous en triangle très-allongé. Mandibules médiocres, entières au bout. Tète peu saillante, un peu rétrécie en arrière; ses tu- bercules antennifères confondus, leurs ouvertures peu distantes et profondément échancerées; front vertical; joues très-courtes. An- tennes rapprochées sur le front, sétacées, beaucoup plus longues que le corps chez les . Yeux grands, très-saillants, rapprochés en dessus, profondément échancrés en demi-cercle dans leur moitié su- périeure interne, munis d'une forte orbite en arrière. Prothorax subcylindrique, armé de chaque côté d'un fort tubercule épineux. Ecusson assez grand. Elytres peu à peu atténuées en arrière, dé- bordant fortement la base du prothorax. Pattes longues; hanches antérieures fortement anguleuses en dehors, ne dépassant pas en dedans le niveau de la saillie prosternale ; leurs cavités cotyloïdes largement ouvertes en arrière ainsi que les intermédiaires. Méta- sternum envoyant une longue saillie entre tes hanches intermédiaires; ses épisternums très-larges, brusquement rétrécis et tronqués en ar- rière. Saillie mésosternale verticale en avant. Saillie prosternale très-convexe, verticale en arrière. Corps allongé.

Cet ensemble insolite de caractères est accompagné d’un facies qui n'a rien que de très-normal, car il ressemble à celui des CALLICHROMA. Le groupe ne contient que de genre DesanirA de M. J. Thomson, lequel est propre à la Malaisie. C’est une des formes les plus isolées de la Section actuelle, qui se rattache seulement aux Oxypeltides (sur- tout aux CHELODERUS) par la structure de ses segments thoraciques en dessous.

DEJANIRA.

JT. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 134.

Mâles : Tète finement sillonnée en dessus; front étroit entre les antennes, puis en carré transversal. Antennes médiocrement ro- bustes, villeuses en dessous à leur base, d’un tiers environ plus lon- gues que les élytres, à articles 1 aussi long que la tête, en cône arqué, 4 plus court que 3 et que 5, noueux au bout ainsi qu'eux, 5-11 crois- sant peu à peu, 41 aigu au bout; les trois ou quatre 4°" munis à leur sommet en dessous d'un faisceau grêle de longs poils. Prothorax allongé, subeylindrique, largement resserré en avant, plus étroitement en arrière, inégal et bitubereulé en dessus; ses tubercules latéraux très-aigus. Ecusson en triangle rectiligne. Elytres médiocrement convexes, un peu rétrécies et largement arrondies en arrière, avec l'angle sutural subépineux. Pattes robustes; cuisses graduellement en massue, les postérieures de la longueur de l’abdomen; tarses larges,

OXYPELTIDES. 461

les postérieurs à article 4 égal à 2-3 réunis. segment abdominal plus long que 4, arrondi et sinué dans son milieu en arrière. Saillie mésosternale munie ou non d’un tubercule obtus en avant. Saillie prosternale assez large, arrondie ou tuberculeuse en arrière. Corps revêtu partout d’une fine pubescence couchée à reflets sayeux. Femelles : Antennes un peu plus courtes que le corps. Pattes moins robustes ; cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen. Dernier segment abdominal un peu plus long, du reste pareil.

On connait deux espèces (1) de ce genre, dont celle décrite par M. J. Thomson est de beaucoup la plus grande et la plus belle. Sa livrée est d’un jaune doré à reflets soyeux, sauf sur les antennes, les élytres et les pattes qui sont d’un fauve de cannelle mat. Les élytres présentent quelques fines côtes longitudinales, et sont ornées de deux petits points blancs placés obliquement l’un avant l’autre après leur milieu.

GRouPE XI. Oxypeltides.

Palpes subfiliformes, de longueur variable. Mandibules verti- cales, plus ou moins saillantes, bifides au bout, formant avec l’épis- tome un court museau (2). Tète relativement petite, penchée; tu- bercules antennifères distants, entiers au bout; joues très-courtes. Antennes robustes, mates, filiformes , moins longues que les élytres dans les deux sexes. Yeux allongés, verticaux, largement échan- crés. Prothorax variable. Écusson grand, en triangle rectiligne, prolongé en une pointe très-aiguë. Élytres débordant fortement la base du prothorax. Pattes de longueur variable; hanches anté- rieures fortement transversales, de niveau au côté interne avec la saillie prosternale; leurs cavités cotyloïdes étroitement ouvertes en arrière; celles des intermédiaires très-largement ouvertes en dehors ; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l’abdomen. Mé-

(1) On peut les répartir dans deux sections : À Elytres arrondies en arrière, avec l’angle sutural épineux; cuisses postérieures bidentées au bout; saillies mésosternale et prosternale tuberculéss : D. quadrimaculata, J. Thoms. loc. cit. M. Thomson lui assigne Java pour patrie : deux exemplaires que j'ai vus, outre le sien, provenaient de Malaca.

R Elytres tronquées et brièvement bi-épineuses en arrière; cuisses posté- rieures, saillies mésosternale et prosteraale inermes : D. bi-apiculata, Pascoe, Proceed. of the Zoo!. Soc. 1866, p. 507; Malaisie (Poulo-Pinang).

(2) M. H. W. Bates (Contrip. to an Ins.-Faun. of the Amaz. Valley, p. 5) a déjà signalé que ce museau est autrement construit que celui des autres Cé- rambycides qui en possèdent un. Chez ces derniers, il est toujours produit par l'allongement des joues. Ici, les joues sont très-courtes et il est à l’allonge- ment de l’épistome qui est plus long que le front, dont il est séparé par une suture très-marquée. Cette structure particulière ne se retrouve que chez Les DEsMocEnus.

462 LONGICORNES.

tasternum canaliculé sur la ligne médiane, envoyant une forte saillie entre les hanches intermédiaires; ses épisternums très-larges, peu à peu rétrécis et obtus en arrière. Mésosternum vertical. Corps plus ou moins massif. F

Ces caractères extrêmement tranchés ne s’observent que dans deux beaux genres du Chüi, et sont associés à un facies de Prionides qui a engagé presque tous les auteurs qui en ont parlé à les placer parmi ces derniers (4). Cette cpinion peut surtout se soutenir, en apparence, pour les CaeLongrus, dont le pronotum est séparé des flancs du pro- thorax par des ailerons latéraux et qui a complétement l'aspect d'un Prionide pœcilosome; mais la languette membraneuse de ces deux genres décide la question. M. J. Thomson (2) est le seul auteur qui les ait classés dans les Cérambycides.

I. Prothorax prolongé en deux ailerons latéraux : Cheloderus. I. sans _ : Oxypeltus.

CHELODERUS. G. Gray in Grirriræ's Anim. Kingd. Ins.; II, p. 784 (3).

Mâle : Palpes très-inégaux; le dernier article des maxillaires at- ténué au bout, celui des labiaux cylindrique. Mandibules assez saillantes. Tète saillante, largement canaliculée depuis sa base jusque entre les antennes; ses tubercules antennifères assez saillants ; front extrêmement court.— Antennes dépassant à peine le milieu des élytres, à articles 1 égal à 2-3 réunis, très-gros, en cône arqué, 3 très- court, fortement turbiné, 4-10 allongés, décroissant peu à peu, ob- tusément dentés à leur sommet interne, 41 aussi long que 10, échan- cré près de son extrémité. Prothorax transversal, plan en dessus, prolongé de chaque côté en un grand aileron triangulaire, redressé et arqué. Écusson un peu concave. Élytres amples, convexes, beaucoup plus larges en avant que la base du prothorax, avec les épaules obliquement tronquées, peu à peu rétrécies et munies de deux petites épines en arrière : une suturale, l’autre plus en dehors. Pattes longues, subégales; œuisses linéaires ; tarses courts, dépri- més, à article À à peine égal à 2-3 réunis. Dernier segment abdo- minal allongé, tronqué au bout, échancré et bidenté de chaque côté. Épisternums métathoraciques extrêmement larges, en triangle ren- versé. Partie horizontale du mésosternum presque aussi longue

(1) Voyez Casteln, Hist, nat, d, Ins. II, p. 409; Blanch. in Gay, Hist. d. Chile, Zool. V, p. 457; A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 54; L. Fairm. et Germ. Aun, d, 1. Soc. entom. 1859, p. 486.

(2) Syst. Cerambyc. p. 148.

(3) Sans exposition des caractères du genre; ils ont été publiés pour la pre= mière fois par M. De Castelnau, Hist. nat. d. Col. LL, p. 409.

OXYPELTIDES: 463

que large, échancrée en arrière et recevant la saillie du métasternum. Saillie prosternale assez large, verticale en avant, brusquement recourbée en arrière Corps robuste, villeux en dessous.

Femelle : Antennes un peu plus courtes. Pattes moins longues. Dernier segment abdominal convexe, subtronqué et villeux au bout, inerme sur les côtés, Corps faiblement villeux en dessous.

Genre établi sur une grande et superbe espèce (1) du Chili méri- dional, d'un beau vert doré brillant en dessous, mat sur le prothorax, avec les antennes ainsi que les pattes bleues et les élytres d’un rouge cuivreux; ces organes sont criblés de gros points enfoncés, tandis que la tête est comme corrodée et le prothorax finement rugueux.

OXYPELTUS. Bzanon. in GAY, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 459.

Palpes courts, subégaux, filiformes. Mandibules courtes. Tôte peu saillante, concave entre les antennes, pareille, du reste, à celle des CHELODERUS. Antennes un peu plus courtes que le corps, à articles À court, très-gros, en cône arqué, 3-4 subégaux, obconiques et inermes, 5-10 un peu plus longs, égaux, dentés à leur sommet in- terne, 11 pas plus long que 40, obtus au bout. Prothorax subtrans- versal, un peu excavé et muni de trois callosités allongées sur le disque, légèrement arrondi sur les côtés et tronqué en avant, pourvu à sa base d'un large lobe arrondi en arrière. Ecusson à peine con- cave, moins grand que celui des CueLonerus. Elytres médiocre- ment allongées, planes sur le disque, peu à peu rétrécies et chacune obliquement coupée au bout avec la suture épineuse et une autre épine à la base de la troncature, sensiblement plus larges en avant que le prothorax, avee les épaules arrondies, munies chacune d’une côte longitudinale médiane, Pattes courtes; cuisses légèrement en massue ; tarses médiocres, déprimés, à articles 1-2 triangulaires, celui- À le plus long. Dernier segment abdominal allongé, arrondi au bout. Episternums métathoraciques moins larges que ceux des CuxLonsrus. Saillie mésosternale lamefliforme, verticale, accolée au métasternum. Saillie prosternale assez large, plane, terminée en pointe mousse. Corps assez large, villeux, ailé.

Les exemplaires, médiocrement nombreux, que j'aëvus de l'espèce unique (2) du genre étaient tous semblables, mais d'après la lon-

(1) C.Childreni, Gray, loc. cit. pl. 119; la @ a été également figurée par M. Blanchard in Gay, Hist. de Chile; Zool.; Col. pl. 27, f. 7, avec des détails Peu exacts pour ce qui concerne la languette (f. 7 d); elle est bilobée et non circulaire, comme il la représente,

(2) O. quadrispinosus, Blanch. loc. cit. p. 460; Col. pl. 27, f. 8, avec des détails,

464 LONGICORNES.

gueur du dernier segment abdominal, étaient probablement des fe- melles. M. Blanchard se tait sur les caractères sexuels.

Cet insecte, également originaire du Chili méridional, est de taille moyenne, d'un vert éclatant en dessous, avec les tarses et les antennes d'un beau bleu, le prothorax ainsi que l’écusson d’un vert bronzé, et les élytres tantôt vertes sur le disque et d’un rouge cuivreux sur les côtés, tantôt en entier de cette dernière couleur. Ces organes, outre leur côte longitudinale, sont criblés de très-gros points enfoncés.

D'après M. Germain (1), cette belle espèce se trouve, au mois de décembre, dans les forêts subandines du Chili méridional, sur le Fagus pumilio. Elle vole très-rapidement au soleil en décrivant des zigzags verticaux qui rendent sa capture difficile.

GRouPE XII, Bimiides,

Palpes courts, subfiliformes, les maxillaires les plus longs. Man- dibules courtes, aiguës au bout. Tête saillante ou non, parfois l6- - gèrement rétrécie en arrière ; ses tubercules antennifères très-courts, entiers au bout; joues plus ou moins allongées.— Antennes en général assez robustes, filiformes un peu épaissies au bout, rarement un peu plus longues que le corps chez les @. Yeux fortement échan- . crés. Prothorax le plus souvent tuberculé sur les côtés. Ecusson petit. Elytres parfois un peu abrégées, souvent déhiscentes en ar- rière, débordant en avant la base du prothorax.— Pattes de longueur variable; hanches antérieures anguleuses en dehors, plus ou moins saillantes au côté interne et dépassant (Sysizza excepté) le niveau de la saillie prosternale; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière (2); celles des intermédiaires largement ouvertes en dehors; cuisses peu à peu en massue ; les postérieures beaucoup plus courtes que l’abdo- men. Episternums métathoraciques plus ou moins larges, atténués en arrière. Saillie mésosternale inclinée en arrière. Corps mé- diocrement allongé.

Je réunis dans ce groupe quelques genres australiens et chiliens qui ne peuvent rentrer dans aucun des groupes qui précèdent ou qui suivent. Tout en ayant chacun leur facies propre, ils ont un air de famille et leur ensemble serait suffisamment homogène sans l’excep- tion que l’un d'eux (SymiLra) forme, sous le rapport des hanches antérieures qui ne dépassent pas chez lui le niveau de la saillie pro- sternale. Ne lui trouvant pas, à part cela, de titres pour former un groupe distinct, je le laisse dans celui-ci qu'il rattache par aux Oxypeltides.

(4) Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, p. 486.

(2) Celles des Bimra sont fermées par un très-mince filet, du moins chez l’es- pèce que j’ai sous les yeux.

BIMIIDES. 465

I. Hanches antér. ne dépassant pas le niveau de la saillie proster- nale : Sybilla. =

II. Hanches antér. dépassant le niveau de la saillie prosternale. a Prothorax inerme latéralement : Adalbus.

aa luberculé b Elytres de longueur normale, non déhiscentes en arrière : Phantasoderus.

b Elytres un peu abrégées et déhiscentes en arrière. Antennes plus courtes que le corps : Bimia. longues : Akiptera. Genre incertæ sedis : Agapele,

SYBILLA. J. Taows. Archiv. entom. I, p. 406 (1). |

Mâles : Tète un peu saillante, sillonnée jusqu'au bas du front, légè- rement concave entre les antennes; front transversal, oblique; joues assez longues. Antennes de la longueur du corps ou peu s’en faut, à articles 1 aussi long que 3, en cône renversé, 3-3 égaux, noueux au bout, 6-10 légèrement anguleux à leur sommet interne, 11 égal à 10, obtus au bout. Prothorax transversal, légèrement resserré à ses deux extrémités, fortement tubereulé de chaque côté, plus ou moins inégal en dessus. Ecusson en triangle rectiligne. Elytres très- peu convexes, larges, graduellement rétrécies, légèrement déhiscentes et isolément échancrées, parfois (integra) tronquées en arrière, mu- nies en dedans de chaque épaule d'un sillon plus moins prolongé en arrière. Pattes assez longues, surtout les postérieures; hanches antérieures ne dépassant pas le niveau de la saillie prosternale ; tarses postérieurs assez longs, à article 1 aussi grand que 3-4 réunis. Dernier segment abdominal assez long, largement arrondi au bout. Saillie mésosternale large, parallèle, échancrée en arrière, Saillie prosternale plus étroite, fortement arquée postérieurement. Corps médiocrement allongé, cuntiforme, presque glabre.

Femelles : Antennes dépassant un peu le milieu des élytres. Der- nier segment abdominal plus long, subtronqué au bout.

Genre propre au Chili et bien distinct des suivants par la forme de ses hanches antérieures; ses espèces, au nombre de trois (2), sont d'assez grande taille, d'un noir brillant, avec les élytres ornées de taches ou de bandes d’un beau rouge, sujettes à disparaitre complé-

(1) Syn. Puænnus, J. Thoms. Rev. et May. d. Zool, 1856, p. 422; olim.

(2) Phœd. cœmeterii, J. Thoms. loc. cit.— S. integra, flavosignata, L. Fairm, et Germ. Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, p. 488; le second est décrit comme ayant les élytres fortement déhiscentes dans leur milieu.

Coléoptères. Tome VII. 30 +

466 LONGICORNES-

tement, surtout chez les femelles. La tête et le prothorax sont assez fortement rugueus, les élgtres presque lisses à la vue simple.

ADALBUS. L. Fam. et Genm. Ann. d. L. Soc. entom. 1859, p. 490.

Mûles : Tète peu saillante, rétrécie en arrière, large et plane entre les antennes; front assez grand, déclive; joues médiocres. Antennes de 42 articles, assez robustes, un peu plus courtes que les élytres, peu à peu épaissies et déprimées, tantôt (crassicornis) épaissies fortement et seulement à leur extrémité, tantôt (flavipennis) faiblement et à partir du article : À médiocre, en cône renversé, brillant, ainsi que les trois suivants, 4 plus court que 3 et que 5, les trois ou quatre derniers dé- croissant peu à peu. Prothorax transversal, déprimé sur le disque, obtusément anguleux sur les côtés. Ecusson en triangle rectiligne. Elytres places, minces, non abrégées et tronquées en arrière, déhiscentes presque dès leur base. Pattes un peu plus courtes que celles des SymicA, avec les hanches antérieures assez saillantes, du reste pareilles. Abdomen subparallèle; son dernier segment for- tement transversal; sa saillie intercoxale courte. Saillie mésoster- nale assez large, rétrécie et tronquée en arrière. Saillie prosternale étroite, plane, brusquement arquée postérieurement. Corps assez allongé, subparallèle, hérissé de poils fins. Femelles inconnues.

Les espèces sont notablement plus petites que les SyBrzLa et d'un facies très-différent. Leur livrée n'a rien de constant; leurs élytres sont finement rugueuses et munies chacune de deux à trois lignes saillantes peu prononcées. Les espèces, au nombre de trois (crassi- cornis, flavipennis, dimidiatipennis F. et G.), sont originaires du Chili méridional.

PHANTAZODERUS. L. Fam. et Gen. Rev. et Mag. d. Zool. 1864, p. 391.

Femelle : Tète médiocrement saillante, assez concave entre les an= tennes; front vertical, en carré transversal, muni de deux bourrelets longitadinaux, parallèles, partant des tubercules antennifères ; joues médiocres. Antennes robustes, mates, atténuées à leur extrémité, un peu plus longues que la moitié des élytres, à articles 1 médiocre, subeylindrique, les suivants obconiques, 4 notablement plus court que 3 et que 5, 5-7 plus longs que 8-41. Prothorax transversal, resserré près de son bord antérieur, muni d’un gros renflement ar- rondi de chaque côté et de deux moins saillants sur le disque. Ecusson en triangle curviligne. Elytres allongées, peu convexes, un peu élargies et isolément arrondies en arrière. Pattes assez courtes, subégales; hanches antérieures saillantes, subcontiguës ; cuisses postérieures dépassant un peu le segment abdominal; tarses

+

BIMLIDES, 467

de la même paire à article 4 égal à 2-3 réunis, Dernier segment de l'abdomen égal au précédent, ogival; sa saillie intercoxale courte, Suillie mésosternale assez étroite, triangulaire. Saillie proster- nale lamelliforme, enfouie. Corps oblong, déprimé, mat, à peine pubescent.

Le mâle, que je ne connais pas, aurait, selon MM. L. Fairmaire et Germain, les antennes seulement un peu plus courtes que le corps.

Ces savants entomologistes ont regardé ce genre comme voisin des PTEROPLATUS, opinion que je ne puis partager. Il est évidemment voisin des ADALBUS et comme eux appartient au groupe actuel. Son unique espèce (frenatus) est de taille médiocre, noire avec la tête et le prothorax en grande partie jaunes ; ses élytres sont très-finement alutacées et ont chacune quelques lignes saillantes à peine distinctes.

BIMIA. A. Ware, Proceed. of the Zool. Soc. 1850, p. 13.

Femelles : Tête saillante, finement sillonnée en dessus et sur le front, faiblement concave entre les antennes ; front vertical, en carré subtransversal ; joues allongées. Antennes robustes, hérissées de iongs poils fins en dessous dans leur moitié basilaire, dépassant un peu le milieu des élytres, à articles 4 assez long, les suivants dépri- més, 3-6 subégaux, 7-41 plus courts, décroissant rapidement. Pro- thorax transversal, étroitement resserré en avant et à sa base, armé latérelement de deux tubercules coniques et aigus, assez convexe, avec un sillon médian en dessus.— Ecusson en triangle curviligne.— Ely- tres minces, un peu plus courtes que l'abdomen, déhiscentes presque dès leur base, obtusément arrondies au bout. Pattes médiocres ; hanches antérieures saillantes, suhcontiguës ; Guissescomprimées ; tar- * ses postérieurs assez larges, à article 4 moins long que 2-3 réunis. Abdomen mou, ses segments subégaux, le en cône allongé; sa saillie intercoxale courte. Saillie mésosternale étroite, enfouie, ho rizontale, rétrécie graduellement. Saillie prosternale très-étroite, fortement arrondie en arrière. Corps allongé, robuste, hérissé de poils fins redressés peu abondants. Mâles inconnus.

Genre propre à l'Australie et composé de deux espèces (1) d'assez grande taille qui, très-probablement, n’en forment qu'une seule, Celle décrite par M. A. White est d’un noir brillant, avec la moitié anté- rieure de la tôte, le prothorax, les élylres et le sommet des quatre Guisses antérieures d’un beau jaune. Le prothorax est orné d'une

(1) B. bicolor, A. White, loc. cit. pl. 13, f. 2.— femoralis, Saunders, Trans. Of the entom. Soc. Ser. 2, [, p. 82, pl. 4, £. 7 (bicolor var.?); d’après la figure, elle ne diffère de la précédente qu’en ce que la tête, le prothorax et les quatre cuisses antérieures sont jaunes en entier, à

468 LONGICORNES.

grande tache noire; les élytres sont très-finement alutacées et présen- tent chacune trois fines lignes saillantes abrégées en arrière.

AKIPTERA. Saun». Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, L, p. 82 (1).

Il résulte des caractères assignés à ce genre qu'il ne diffère absolu- ment des Bimra que par la structure des antennes.

Antennes beaucoup plus longues que le corps, filiformes, glabres, à articles À médiocrement allongé, en cône renversé, 8 aussi grand que 4, les suivants graduellement plus longs, déprimés, le dernier échancré près de son extrémité.

La taille, la sculpture des téguments et leur vestiture sont comme chez les Bura et la livrée elle-même se compose de couleurs sembla- bles, mais autrement distribuées. Les espèces sont également propres à l'Australie et au nombre de deux (2). Ces insectes ne seraient-ils pas les mäles du genre présédent dont on ne connait, à ce qu'il pa- raît, que des femelles?

Note.

J'ai cru pendant longtemps que le genre suivant, qui m'est inconnu, était voisin des Hesrmesis. Mais M. Pascoe l'ayant mis, dans son Ca- talogue des Longicornes de l'Australie (3), immédiatement à la suite des Axrprera dont il se rapproche, en effet, beaucoup par ses anten- nes, il appartient probablement au groupe actuel.

AGAPETE. New. The Zoo!. II, p. 1017

Tète peu saillante, sillonnée depuis le vertex jusqu’au bas du front; celui-ci vertical, en carré transversal. Antennes assez robustes, fili- formes, un peu plus longues que le corps, de 12 articles : 1 médiocre, 3 presque égal à 4, 4 plus court que 3, 5 égal à ce dernier, les sui- vants décroissant peu à peu. Veux des Bimra. Prothorax trans- versal, subeylindrique, inerme sur les côtés. Elytres n'atteignant pas le milieu de l'abdomen, larges à leur base, puis brusquement rétrécies en une saillie spatuliforme. Pattes courtes, robustes ; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l’abdomen. Corps allongé, assez robuste, villeux en dessous.

(1) M. Pascoe (The Journ. of Entom. IT, p. 240) a égaiement exposé les carac- tères du genre etavec plus de détails que M. Saunders.

(2) À. semiflava, Saund, loc. cit. p. 83, pl. #4, .6.— Waterhousei, Pascoe, loc. cit. p. 239, pl. 11, f. 4.

(3) Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 119.

NÉCYDALIDES. 469

Trois espèces (1) du genre sont connues en ce moment, toutes trois propres à l'Australie méridionale, plus petites que les Bimra et varia- bles sous le rapport de la livrée.

GRouPE XIII. Nécydalides.

Palpes peu robustes, au plus médiocres, subégaux ou les maxillai- res plus longs; leur dernier article subfiliforme ou faiblement trian- gulaire (2). Mandibules courtes ou médiocres, entières au bout. Tête saïllante ou non; ses tubercules antennifères distants, médio- cres, enticrs ; front grand ; joues plus ou moins allongées. Anten- nes filiformes ou un peu épaissies au bout, rarement un peu plus longues que l'abdomen chez les gd. Yeux fortement échancrés. Prothorax variable. Ecusson petit. Elytres planes, sans épipleu- res en arrière, très-souvent abrégées et subulées ou squammiformes. Hanches antérieures conico-cylindriques, saillantes, plus ou moins anguleuses en dehors (3); leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière (SPuecocasrer excepté); celle des intermédiaires largement ouvertes en dehors.— Abdomen des æ cylindrique ou atténué à sa base, beau- coup plus étroit que le métasternum; celui des @ sessile ou subses- sie; sa saillie intercoxale souvent très-courte et obtuse. Métaster- num ample et convexe, surtout chez les o'; ses épisternums plus ou moins larges (4), graduellement rétrécis et aigus en arrière, Saillie mésosternale variable.— Saillie prosternale enfouie, toujours étroite, parfois nulle. Corps allongé, souvent svelte.

On reconnait dans cette formule nne partie des caractères qu'on à vus plus haut chez les Macronides, c’est-à-dire l’imperfection des ély- tres et un abdomen d’une forme particulière, surtout chez les mâles. Is se retrouveront plus ou moins dans les trois groupes suivants et un bon nombre de Rhinotragides, mais associés à des caractères qui n'existent pas ici.

(1) 4. carissima, Newm. loc. cit.; Saund, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, I, p. 84, pl. 1, f. 2. Kreusleræ, Pascoe, The Journ. of entom. I, p. 241. veslila, Pascoe, Journ. of the Lion. Soc.; Zool. IX, p. 91.

(2) Le lobe externe des mâchoires est constamment grêle et pénicillé au bout, mais il est très-rare (par ex. Sphecogaster biplagiatus) qu'au repos il dépasse lès palpes.

(3) Elles ne le sont pas chez les Tunanius, très-peu chez les SPHEGOGASTER, fortement dans tous les autres genres.

(4) IL va de soi que leur largueur diminue en même temps que celle du corps ; néanmoins, je ne connuis qu'une seule espèce (S/enorhopalus gracilis), la pius svelle du groupe, chez qui ils sont étroits et subparalleles, Même quand le mé- tasternum est très-ample, ces pièces ne se ressemblent pas toujours. Elles sont, par exemple, beaucoup plus larges chez les Tananius, insectes assez étroits, que chez les Caurispnynis dont la poitrine est généralement très-volumineuse,

470 LONGICORNES.

Les Nécydalides figurent parmi les Cérambycides les plus intéres- sants, maïs les espèces européennes donnent à peineune idée des for- mes singulières et de la livrée des espèces exotiques. Sauf les Necv- pAz1S qui habitent l’Europe et les TaRanius qui sont propres à l’Aus- tralie, ces insectes sont américains et en majeure partie confinés dans le Chili. La taille de la plupart d’entre eux est assez grande.

I. Tête non ou peu à peu et faiblement rétrécie en arrière. a Episternums métathor. moins de 3 fois plus longs que lar- ges à leur base. Prothorax cylindrique; élytres non subulées : Thranius. globoso-ovalaire, transversal; élytres subulées : Sphecogaster. aa Episternums métathor, 3 ou 4 fois aussi longs que larges à leur base. b Elytres plus ou moins longues, très-souvent subulées.

Antennes des deux sexes beaucoup plus courtes que l’abdo- men: Callisphyris.

cc Antennes un peu plus longues (g) ou plus courtes (Q) que l'abdomen. d Art. 4 des antennes beaucoup plus court que 5. Cet art. # et les jambes postér, munis d’une touffe de poils : Alelopteryx. Cet art. et les jambes postér. sans touffe de poils : He= phæstion. dd Art, 4 des antennes égal ou subégal à 5 : S{enorhopalus. bb Elytres très-courtes, squammiformes : Rhatymoscelis. II. Tète courte, brusquement rétrécie en arrière; élytres squammi- formes : Necydalis.

Genre incertæ sedis : Ulochætes.

THRANIUS. Pascoe, Trans. of {he entom. Soc. Ser. 2, V, p. 22.

Femeiles : Palpes et mandibules sourts, Tète non saillante, un peu concave entre les antennes; front vertical, très-large, en carré long, tronqué inférieurement, rebordé latéralement; joues courtes. Antennes dépassant un peu le milieu des élytres, peu robustes, cylindriques, à articles 1 allongé, subeylindrique, légèrement arqué, 3 aussi long que 4-5 réunis, ceux-ci et les suivants décroissant à peine, 11 obtusément acuminé au bout. Yeux grends, arrondis, saillants, assez étroitement échancrés et très-haut au côté interne.— Prothorax aussi long que large, cylindrique, parfois (gibbosus) muni en avant d'une élévation comprimée et obtuse. Ecusson oblong, arrondi en arrière, Ekytres un peu plus courtes que l'abdomen, sinuées dans leur milieu, graduellement rétrécies, un peu déhiscentes, isolément

NÉCYDALIDES. 474

acuminées et épineuses en arrière. Pattes peu robustes; hanches antérieures contiguës; cuisses peu à peu en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l’abéomen ; tarses de la même paire mé- diocres, à article À aussi long que 2-3 réunis.— Abdomen sessile, at- ténué en arrière; ses segments 1-4 subégaux, le dernier peu à peu ré- tréci et arrondi au bout; sa saillie intercoxale courte et très-obtuse, Episternums du métasternum extrêmement larges. Saillie mé- sosternale assez large, déclive, un peu rétrécie en arrière. Corps allongé, très-finement pubescent en dessus.

J'ai sous les yeux plusieurs exemplaires des deux espèces connues (1) du gente, et parmi eux il ne se trouve aucun mâle. M. Pascoe ne semble pas non plus avoir connu le même sexe. Ces insectes ont la taille et assez le facies de la Saperda carcharias. Ms sont d’un jaune ferrugi- neux plus moins rembruni, avec les pattes ot les antennes noires; ces dernières sont largement annelées de blanc avant leur extrémité. Les élytres sont ornées chacune de deux grandes taches brunâtres, sujettes à disparaître presque complétement ; ces organes sont densé- ment ponctués et présentent chacun deux lignes saillantes plus ou moins distinotes ; le prothorax est finement rugueux (gibbosus), ou (bimaculatus) couvert de petites aspérités.

Le genre se rapproche des Hesraesis et des TRAGocERUS (2) par la forme de la tête; mais je ne doute pas qu'il n’appartienne au groupe actuel et que les mâles de ses espèces, quand ils seront découverts, ne présentent cette forme caractéristique de l’abdomen dont il à été question à l'instant.

SPHECOGASTER.

Mâle : Dernier article des palpes subfiliforme. Mandibules assez saillantes, droites, légèrement arquées au bout. Tête courte en arrière, un peu concave entre les antennes ; front vertical, en carré très-allongé ; joues formant avec les mandibules un assez long et ro- buste museau.— Antennes assez robustes, atteignant à peine le quart basilaire des élytres, grossissant peu à peu, à articles { allongé, en cône renversé, 3 égal à 4-6 réunis, cylindrique, 4-10 déprimés et l6- gèrement dentés en scie, 41 ovalaire, appendiculé, terminé en pointe aiguë. Yeux grands, allongés, rapprochés sur le front, étroitement échancrés en haut et en dedans. Prothorax très-convexe, transver- salement globuleux, très-fortement et brièvement rétréci à sa base.

(1) T. gibbosus, Ceylan; bimaculatus, Malacca; Pascoe, loc. cit,; avec une figure du second, pl. 2, f. 7.

La Necydalis nigricornis d'Olivier (Entom. IV, 74, p. 10, pl. 1, f. 8) a une grande ressemblance avec les espèces qui précèdent et pourrait bien, quoiqu'il lui donne Surinam pour patrie, leur être congénère.

(2) M, J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 162) l'a placé entre ces deux genres.

AT2 LONGICORNES.

Elytres subulées, linéaires et déhiscentes dans les 3/4 de leur lon- gueur, un peu plus courtes que l'abdomen. Pattes assez longues; cavités cotyloïdes antérieures fermées en arrière; cuisses intermédiai- res pédonculées à leur base, les autres peu à peu en massue, les pos- térieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire médiocres, grêles, à article 4 plus long que 2-3 réunis. Ahb- domen oblongo-ovalaire, très-fortement rétréci à sa base, avec sa sail- lie intercoxale longue et verticale.— Métasternum fortement et trans- versalement convexe; ses épisternums très-larges ; ses épimères en entier visibles. Saillie mésosternale large, subverticale. Saillie prosternale très-étroite entre les hanches antérieures, élargie et hori- zontale en arrière. Corps allongé et finement pubescent. Fe- melle inconnue.

Genre nouveau, voisin des CazzisPayris qui suivent, mais dont il se distingue par une foule de caractères. Il ne comprend qu’une grande et belle espèce de Surinam qui m'a 6t6 communiquée par M. C. A. Dohrn (1). Son abdomen, qui révèle le sexe de l’exemplaire que j'ai sous les yeux, est complétement pareil à celui d’un SPxex.

CALLISPHYRIS. New. The Entomol. p. 1 (2).

Ce genre comprend en ce moment des formes peu homogènes. Je prends pour rédiger sa formule celle sur laquelle M. Newman l’a fondé.

Mâles : Palpes des Spnecocasrer. Mandibules assez courtes. Tète peu saillante, faiblement concave entre ses tubercules antenni- fères; front déclive;, en carré subéquilatéral; joues allongées. Antennes assez robustes, grossissänt peu à peu à leur extrémité, à peine aussi longues que la moitié du corps, à articles 4 médiocre, en cône renversé, 4 notablement plus court que 3 et que 5, celui-ci et 6-7 égaux, 8-10 décroissant rapidement, 11 plus grand que 10. Yeux allongés, largement échancrés dans leur moitié supérieure. Prothorax plus large que long, resserré en avant, transversalement convexe dans son milieu, faiblement tuberculé sur les côtés, muni d'un sillon transversal à sa base. Ecusson en triangle curviligne. Elytres beaucoup plus courtes que le corps, brusquement rétrécies, subulées, linéaires et déhiscentes à peu de distance de leur base. Pattes postérieures beaucoup plus longues que les autres (3); leurs

(1) S. biplagiatus. Saturate cœruleus, subtus dilutior, pedibus obseure vi- resceutibus; fronte rugoso-punctata, prothorace subtiliter alutaceo breviterque pubesceute; elytris atro-cyaneis, basi albis, singulis linea obliqua saturate æn6o- virescenti ornatis. Long. 30 mill.

(2) Syn. Srenorrerus, Guérin-Ménev. HeraæÆstiow, L. Fairm. et Germ.

(3) Chez le macropus, leurs hanches sont fortement écartées et la saillie in- tercoxale estpresque nulle etobtuse; ces partiessont à l’état normalchez le vespa.

NÉCYDALIDES. 473

cuisses de la longueur du corps, très-robustes, peu à peu épaissies en une massue subfusiforme, arquées à leur base; tarses de la même paire allongés, à article 1 beaucoup plus grand que 2-3 réunis. Abdomen arqué, rétréci à sa base, peu à peu élargi en arrière. Métasternum extrêmement renflé; ses épisternums médiocrement larges pour le groupe actuel. Saillies mésosternale et prosternale des HEPHÆSTION. Corps velu, avec l'abdomen pubescent et les élytres glabres.

Femelles : Je ne connais pas celle de l’espèce typique, mais si j'en juge par celle d'une espèce voisine (vespa), elles ne diffèrent de leurs mâles que par leurs cuisses postérieures beaucoup plus faibles et plus courtes que l'abdomen; comme de coutume dans le groupe actuel, leur métasternum est moins volumineux.

Des cinq espèces de ce genre que j'ai sous les yeux, il n’y en a que deux (1) qui puissent y rentrer. Ce sont des insectes remarquables par leur vestiture qui rappelle celle des Bourdons. Leur livrée est, en effet, d'un noir profond, avec les antennes en partie, les élytres et les pattes d'un beau jaune; leurs segments abdominaux et parfois (vespa) la base de leur métasternum ainsi que les bords antérieurs et postérieurs de leur prothorax, sont ornés de bandes transversales et étroites de poils de même couleur ou blancs.

Les autres espèces (2) qu'on leur à associées en diffèrent par plu- sieurs caractères, notamment par leurs antennes plus longues, plus grèles chez la plupart (3), et dont le 4 article n’est pas beaucoup plus court ou aussi long que le et le gris isolément. Elles font le passage avec les HepHÆSsTION parmi lesquels plusieurs ont été pla- cées.

ATELOPTERYX. Ë

Genre voisin des HePBÆStIoN, mais.en différant par les caractères qui suivent :

Mâle : Antennes ayant leur article en entier et la moitié du ÿe occupés par une touffe arrondie de longs poils. Prothorax plus long que large, très-fortement resserré dans sa moitié antérieure, muni de deux tubercules coniques sur le disque et d’un pareil, mais plus fort,

(1) C. macropus, Newm. loc. cit., avec une figure du mâle dans le texte.— vespa, L. Fairm. et Germ. Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 106.

(2) C. semiligatus, apicicornis, asphaltinus, L. Fairm. et Germ. loc. at. 1859, p. 496. Hephæst. concolor, L. Fairm. et Germ. ibid. 1861, p. 106. | lestaceipes, L. Fairm. et Germ, Rev. et Mag. d. Zcol. 1864, p. 286; odyneroides, D. 385. Sienopt. molorchoides, Guérin-Ménev. Magaz. d. Zool.; Ins. 1838, Pl. 233, £. 2, Q; j'ai entre les mains l’exemplaire même qui a servi pour cette figure ; il fait partie maintenant de la collection de M. le comte Mniszek.

(3) Chez deux d’entre elies (asphaltinus, concolor ), leur ténuité égale celle des antennes des STENOnnOPALUS.

474 LONGICORNES.

de chaque côté. Jambes postérieures ornées près de leur extrémité d'une touffe de poils pareille à celle des antennes. Femelle in- connue,

L'espèce (1) sur laquelle je l’établis est de la taille des Hep#æSTIoN de seconde grandeur et svelte; son abdomen est cylindrique à sa base, puis peu à peu déprimé et élargi; ses élytres atteignent l'extré- mité de l'abdomen et sont fortement rétrécies, à partir de leur base, sans devenir linéaires, avec leur extrémité acuminée. En somme, sans les touffes de poils dont les antennes et les jambes postérieures sont ornées, cet insecte mériterait à peine d’être séparé des Hrpaæs- ion. Il faut cependant ajouter que, tandis que ces derniers sont tous chiliens, il est originaire du Brésil.

HEPHÆSTION. New, The Entomol. p. 10.

Mûles : Palpes et mandibules des Cazzispayris. Tête médiocre- ment saïllante, sillonnée depuis le vertex jusqu’au bas du front, for- tement concave entre ses tubercules antennifères; front carré, oblique ou subvertical; joues assez allongées. Antennes assez robustes, cylindracées, dépassant un peu les élytres, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 4 beaucoup plus court que 3 et que 3, parfois subégal à celui-ci, 3-10 décroissant peu à peu, 44 plus grand que 40, subap- pendiculé. Yeux des Cazzispavris. —- Prothorax transversal, cylin- drique, fortement resserré en avant, muni de quatre tubercules coni- ques : deux latéraux plus forts et deux sur le disque. Ecusson en triangle curviligne. Elytres presque aussi longues que l'abdomen, fortement rétrécies, mais à peine déhiscentes en arrière, canaliculées en dedans des épaules; celles-ci relevées et obtusément calleuses. Pattes longues; cuisses graduellement en massue, les postérieures parfois arquées, à peine plus longues que les élytres; tarses de la même paire allongés, à article 4 un peu plus long que 2-3 réunis. Abdomen cylindrique; son dernier segment largement impressionné. Episternums métathoraciques larges. Saillie mésosternale large, déclive, parallèle, fortement échancrée en arrière Saillie proster- nale très-Ctroite, brusquement arquée en arrière, Corps allongé, glabre, avec la poitrine et le prothorax brièvement villeux.

Femelles : Antennes un peu plus courtes que le corps. Guisses postérieures moins longues que les élytres, Abdomen plus large et moins régulièrement cylindrique.

(1) À. compsoceroides, Fulvus, antennarum tibiarumque fasciculis pilorum nigris ; elytris saturate violaceis, alutaceis, basi lougitudinaliter late sulcatis. Long. 20 mill. Habit, Brasilia. Coll, de M. CG. A. Dohrn et de M, le comte Maiszeck.

NÉCYDALIDES. 475

M. Newman a décrit deux espèces de ce genre dont une seule (ocreatus) lui appartient réellement (1). C’est d’après elle et celles qui lui ressemblent (2) qu'a été rédigée la formule qui précède. Ce sont des insectes d'assez grande taille et de forme assez robuste. Les es- pèces qu'on leur à associées depuis sont plus petites, surtout beau- coup plus sveltes, et à en juger par celles que j'ai sous les yeux et les descriptions, sont des STENORHOPALUS, à l'exception d’une seule (3).

Ces insectes sont exclusivement propres au Chili, Leur livrée est variée et généralement assez remarquable,

STENORHOPALUS, BLancu. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 477 (4).

Ce sont des Hepnæsrion dont le article des antennes est seule- ment un peu plus court que le et le pris isolément, parfois même presque aussi long que chacun d'eux; ces organe$sont presque toujours très-grêles.

En dehors de ce caractère, je ne vois absolument rien qui dis- tingue le genre du précédent. Il présente, comme ce dernier, quelques différences dans la forme générale, celle des antennes et du protho- rax, etc., mais rien qui ne s'efface par des transitions insensibles. Ainsi entendu, il comprend les PLarynocerA (3) et les Srexonnopa-

{1) La seconde (macer), que je ne connais pas, est évidemment un StEeno- RHoPpALUS, d’après la description que M. Newman donne de ses antennes.

(2) H. pallidicornis, L. Fairm, et Germ. Ann. d. 1. Soc, entom. 1859, p, 493. violaceipennis, L. Fairm, et Germ. ibid. 1861, p. 105. Et peut-être : H. versicolor, Philippi, Stettin. entom. Zeit. 1860, p. 250.

(3) H. nigricornis, L. Fairm. et Germ. loc. cit. 1861, p. 105. Cet insecte, dont je n'ai qu’une femelle (?) entre les mains, est très-svelte et se distingue des espèces typiques par ses tuborcules antennifères presque nuls, son front plus oblique, ses antennes très-grôles, d'un tiers plus courtes que le corps et à 36 article très-court, son prothorax plus long que large, à peine rétréei en avant et qui n’a plus conservé que des vestiges des tubercules discoïdaux et latéraux, enfin, par son abdomen foriement déprimé et élargi à son extrémité. Ce der- nier caractère semble indiquer un mâle, tandis que les antennes sont celles d’une femelle. On voit par cet exemple quelles formes disparates contient en ce moment le genre actuel. .

(4) Syn. Prarynocera, Blanch. ibid, p.471. HerxÆsrion Nowm., L, Fairm. et Germ., Pbilippi.

(5) Ces insectes sont les plus grands et les plus massifs du genre, quoique in- férieurs, sous ces deux rapports, aux Hepaæsrion typiques. Leur unique carac- têre réside dans leurs antennes un tant soit peu plus robustes que de coutume, et dont les derniers articles sont à la fois faiblement épaissis et légèrement an- guleux à leur extrémité : P. rubriceps, lepturoides, Branch, loc. cit. p. 472; Col. pl. 28, £. 4. nrgriceps, Philippi, Steltin. entom, Zeit. 1860, p. 250.

476 LONGICORNES.

LUS (1) de M. Blanchard, et la majeure partie des HrpHÆsTion (2) des auteurs. Ces insectes habitent également le Chili.

RHATHYMOSCELIS. J. Tous. Essai, etc., p. 161.

Mâle : Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux; le dernier article de tous peu à peu renflé et obtus au bout. Mandi- bules courtes. Tète peu saillante, munie d’un bourrelet en arrière de chaque œil, assez fortement concave et sillonnée entre les anten- nes; front subvertical, muni de deux courtes carènes parallèles ; joues médiocrement allongées. Antennes plus courtes que la moitié du corps, assez robustes, de 12 articles : 1 médiocre, turbiné, 3-11 sub- égaux, légèrement anguleux à leur sommet interne, à partir de 4 in- clusivement, 11 plus court que 10, atténué et obtus au bout. Yeux des précédents.— Prothorax transversal, peu convexe, un peu inégal en dessus, tronqué et rebordé en avant, muni à sa base d'un large lobe médian arrondi.— Ecusson assez grand, concave, plus long que large, arrondi en arrière. Elytres très-courtes, en forme d'écailles, divergentes presque dès leur base, subaiguës au bout. Pattes fai- bles, médiocres; cuisses peu à peu en massue, les postérieures plus courtes que le segment abdominal ; tarses de la même paire assez longs, à article 4 plus grand que 2-3 réunis. Abdomen très-al- longé, rétréci à sa base, déprimé et graduellement élargi en arrière; son segment en formant plus du tiers, le égal au 4°, largement arrondi en arrière ainsi que le pygidium. Episternums du méta- thorax larges. Saillie mésosternale déclive, étroite et rétrécie en arrière. Saillie prosternale presque nulle. Corps très-allongé, glabre. |

La présence de douze articles aux antennes chez les deux exem- plaires que j'ai vus, ainsi que la forme de l'abdomen, me portent à croire que ce sont des mâles; M. J. Thomson ne paraît également n'a- voir connu que ce sexe. Il a fondé le genre sur une grande et belle

(1) S. gracilis, Blanch. loc. cit. p. 478; Col. pl. 28, f. 7; espèce typique ayant les antennes grêles des espèces de la note suivante, mais le prothorax moins étranglé en avant que le leur, avec ses tubercules discoïdaux presque ef- facés et la livrée d'un noir mat uniforme.—rugosus, L. Fairm. et Germ. Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 106.

(2) H. macer, Newm. The Entomol. p. 10. gracilipes, Blanch. loc. cit. p. 469. rufofemoratus, opacus, virescens, flavicans, L. Fairm. et Germ, Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, p. 494. annulutus, Philippi, Stettin. entom. Zeit. 1860, p. 250. Toutes celles de ces espèces que j'ai sous les yeux ont le corps svelte, Les antennes très-grèles, le prothorax fortement étranglé en avant, avec ses tubereules très-distincts; enfin, l’addomen des mâles cylindrique à Sa base, déprimé et élargi à son extrémité.

NÉCYDALIDES. 477

espèce du Mexique qu'il à nommée Haldemanii. Elle est d'un noir brillant, avec le segment abdominal d’un beau jaune ; le reste de cette partie du corps est d’un bleu foncé.

Le genre esttrès-tranché et se rapproche visiblement des NecypaLis qui suivent par la brièveté de ses élytres.

NECYDALIS. Linné, Syst. nat. ed. 10, 1758, I, p. 421 (1):

Mâles : Dernier article des palpes subeylindrique. Mandibules courtes. Tôte courte, finement sillonnée depuis le vertex au bas du front, un peu concave entre les antennes, renflée en un fort bourrelet en arrière des yeux ; front subvertical, grand ; joues assez allongées. Antennes à peine de la longueur de la moitié du corps, filiformes, à articles 4 médiocre, en cône renversé, 3-4 noueux au bout, plus courts que les suivants, celui-là de beaucoup le plus long, 5-11 cylin- driques, égaux. Yeux des précédents. Prothorax au moins aussi long que large, cylindrique, resserré avant ses deux extrémités, ob- tusément anguleux sur les côtés, muni de deux renflements discoï- daux. -- Ecusson assez grand, en triangle allongé. Elytres ne re- couvrant que le métasternum, planes, rebordées latéralement, peu à peu rétrécies ot légèrement déhiscentes en arrière, isolément arron- dies au bout. Pattes peu robustes, les postérieures beaucoup plus longues que les autres; cuisses longuement pédonculées à leur base, puis renflées en une massue ovalaire; les postérieures ne dépassant pas le 2 segment abdominal; tarses de la même paire longs, à article 1 plus grand que 2-4 réunis, comprimé. Abdomen très-long, cylin- drique à sa base, puis peu à peu élargi; pygidium convexe, tronqué

(1) Syn. Mororcuus Fab., Payk., Gylleh., Bütner, Say, etc. Les noms de Necypauts et de Mocorcnus exigent quelques explications. Le premier figure dans la première et très-rare édition du « Systema naturæ » publiée en 1733, mais sans aucune désignation d'espèce. Plus tard, Linné y comprit, outre des OËdémérides et des Malthinides, ses Nec. minor et wrnbellatarum, auxquelles il ajouta ensuite sa N. major. C'est sur ces trois espèces, qu’en 1792, Fabricius établit le genre Mororcuus, en réservant le nom de Necyparys à des OEdémé- rides, etc. Aussi longtemps qu’elles étaient regardées comme congénères, la question restait simple. M. Mulsant (Col. d. France; Longic. éd. 1, 1839, p.107) est le premier qui se soit aperçu qu'elles sont génériquement distinctes ct qui ait appliqué le nom de NgcypaLis à la major, et celui de Mocorcuys aux deux autres. Celles-ci étant les seules que Linné ait connues dans l’origine, il eût micux valu, je crois, prendre le parti inverse, comme le perse M. Pascoe (Traus. of the entom. Soc. Ser. 3, I, p. 553, note), ou bien abandonner le genre: Mouoneuus et adopter celui de Heriomanes établi par M. Newman pour minor et l'umbellatarum. Toutefois, l'opinion de M. Mulsant étant adoptée dans les ouvrages les plus récents, du moins en France, je crois devoir my con- former afin de ne pas embrouiller davantage la nomenclature.

478 LONGICORNES.

et un peu anguleux dans son milieu; segment ventral largement et fortement échancré au bout. Métasternum très-convexe; ses épisternums larges. Saillie mésosternale médiocrement large, in- clinée et échancrée en arrière. Saillie prosternale extrêmement étroite. Corps très-allongé, svelte, partiellement pubescent.

Femelles : Abdomen un peu déprimé, atténué à ses deux extrémi- tés; son pygidium et son dernier asceau ventral en triangle allongé et arrondi au bout. Les antennes ne diffèrent pas sensiblement de celles des mâles.

Les espèces, peu nombreuses, figurent parmi les plus grandes ot les plus sveltes du groupe actuel. Deux, très-voisines l’une de l’autre, existent en Europe (1); uno troisième dans l'Amérique du Nord (2). Leur livrée, qui n’a rien de remarquable, ne présente qu'un mélange de noir et de fauve.

Note.

Le genre suivant m'est inconnu, mais appartient sans aucun doute au groupe actuel. IL est possible qu'il doive être placé à côté des Spux- COGASTER.

ULOCHÆTES.

J. L. Le Cow, Proceed. of the Acad. of Philad. VII, p. 82.

Palpes courts; leur articles turbinés et égaux. Tôte fléchie, son front carré, perpendiculaire, subitement, mais faiblement resserré entre les yeux. Antennes insérées au milieu du bord interne de ces derniers, de la longueur de moitié du corps (9 ?), à articles 3-4 réunis égaux à 5 (3). Prothorax transversal, muni de tubercules

(1) Pour leurs caractères différentiels et leur synonymie, voyez une notice de M. L, v. Heÿden dans la Berlin. entom. Zeitschr. VIII, 1864, p. 328, pl. 4, f. 6, 7. I établit la seconde de la manière suivante : Mol. abbreviatus, Panz. Faun. Ins. Germ. XLI, 20 (Mol. major Guér.-Ménev., Casteln., Muls.). Nec. major, Linné, Faun. Suec. ed. 2, 838, Laichart., Payk., Oliv., L. Redtenb., Bach. (Mol. abbreviatus Kab., Gyllenh.; M. populi Büttn.; M. sa- Licis Muls.). M n’est pas question, dans ce travail, du Mol. ulmi décrit par M. Chevrolat dans Revne entomologique de Silbermann, mais dont la des- cription manque à presque tous les exemplaires de ce Recueil (le mien est dans ce cas). M. A. White (Longic. of the Brit. Mus. p. 182) est le seul auteur qui indique la page elle se trouverait (1838, p. 73); M. Hagen l’a passée sous si- lence dans sa « Bibliotheca entomologica, »

(2) Mol. mellitus, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 194(Q Nec. ame- ricanus Haldem.).

M. Newman (Ann. of nat. Hist. V, 1840, p. 16) a décrit, sous le nom de Mec. auricomus, une espèce de l'Australie; il me paraît douteux qu’elle appar- tienne au genre; c’est peut-être une Hestuesis on quelque forme voisine,

(3) L'original porte : « articles 3-4 réunis égaux à 4 » ; il y a là, sans aucun doute, une faute d'impression un lapsus calami.

PSÉBIIDES. 479

aigus sur les côtés et en dessus.— Elytres abrégées, subaigument ar- rondies et divergentes à leur extrémité ; leurs épaules très-Clevées.— . Tarses postérieurs à article 4 aussi long que les suivants réunis.

D'après la figure que M. J. L. Le Conte a donnée dans un autre ou- vrage (1) de l’unique espèce (leoninus) du genre, elle a le facies des Hesruesis. Son prothorax est revêtu d’une longue et abondante pubes- cence redressée de couleur grise; des poils semblables, mais plus courts, recouvrent la tête ef la poitrine. La livrée est noire, avec le sommet des élytres, la base des antennes et la majeure partie des jambes, testacés. Cet insecte est originaire de l’'Orégon.

ù GROUPE XIV. Psébiides.

Caractères généraux des Nécydalides, avec les différences suivantes :

Mandibules très-courtes, arquées dès leur base. Joues presque nulles, d'où suit, avec la brièveté des mandibules, l'absence complète de museau. Elytres toujours abrégtes en arrière.— Abdomen ses- sile, non cylindrique, ni atténué à sa baso. Métasternum de gran- deur normale.

Trois genres, dus à M. Pascoe et propres à l'Afrique australe, com- prennent les formes typiques de ce groupe. Je crois devoir leur ad- joindre les Leprinea de l'Europe à titre de formes abexrantes et dé- gradées. On ne sauraît réunir ces genres aux Nécydalides sans rendre la définition de ces dernières illusoire ; ils ne peuvent pas davantage être associés aux Molorchides qui suivent et dont ils diffèrent essen- tellement par leurs cavités cotyloïdes antérieures ouvertes en arrière.

La taille de ces insectes est au plas médiocre. Sauf les LEPTIDEA, leurs palpes sont, à peu de chose près, égaux comme ceux des Nécy- dalides. Celles de leurs femelles qui sont connues ont toutes l’abdo- men anormal et conformé comme celui des CanraLLuM et des OBrium.

I. Tarses postérieurs courts, en général assez robustes. a Hanches intermédiaires séparées. Antennes de 12 articles : Chorotyse. _ 41 : Psebium. aa Manches intermédiaires contiguës : Nephithea, IL. Tarses postérieurs longs et grêles : Leptidea.

CHOROTYSE. Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 307.

Femelle : Tête assez saillante, cylindrique, légèrement concave entre les antennes; front vertical, en carré transversal. Antennes assez

(1) Rep on a railr, to the Pacif, Oc. IX; Append. E, p. 62, pl. 2, f. 12.

480 LONGICORNES.

robustes, glabres, filiformes, de 12 articles : 1 court, en cône renversé, 3 à peine plus long que les suivants et obconique comme eux, 441 décroissant peu à peu, 12 plus court que 11, ovalaire. Yeux large- ment échancrés. Prothorax transversal, assez convexe, légèrement rétréci à sa base, un peu arrondi sur les côtés en avant. Ecusson quadrangulaire, Elytres ne dépassant pas le métasternum, déhis- centes presque dès leur base, rétrécies, mais assez larges dans leur moitié postérieure, arrondies en arrière. Pattes assez robustes; cuisses postérieures sublinéaires, un peu plus courtes que l'abdomen ; jambes de la même paire légèrement arquées à leur extrémité; leurs tarses courts, à article 4 égal à 2-3 réunis. segment abdominal très-grand, muni d’une grande dépression triangulaire et tomenteuse, lo 4 très-court, le aussi grand que le æ, triangulaire, fortement concave et tomenteux. Episternums métathoraciques assez larges. Saillie mésosternale étroite, inclinée, en triangle allongé. Sail- lie prosternale presque nulle, fortement arquée en arrière. Corps finement tomenteux, avec les élytres glabres. Màle inconnu.

Au premier coup-d'œil l’espèce (vesparia) unique du genre ressem- ble assez à une CazLisPayris et en particulier à la C. macropus, mais outre qu'elle est de moitié plus petite, cela tient uniquement à sa li- vrée qui, comme chez cette dernière, est noire avec les antennes, les élytres, les jambes et les tarses d'un beau jaune de chrôme. Elle habite J'Afrique australe.

PSEBIUM. Pascor, The Journ. of Entom. IX, p. 289.

Mâle : Tète des Caorotyse.— Antennes assez robustes, mates, fili- formes, d’un tiers environ plus lomgues que le corps, à articles 1 court, 3 un peu plus long que les suivants, ceux-ci subégaux. Yeux des Cucroryse. Prothorax aussi long que large, cylindrique, légère- ment resserré près de son bord antérieur. Ecusson quadrangulaire. Elytres à peine de moitié aussi longues que l’arrière-corps, un peu débiscentes et tronquées en arrière. Pattes assez longues; hanches antérieures contiguës ; cuisses postérieures linéaires, de la longueur de l'abdomen, tarses de la même paire courts, à article 4 un peu plus long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal transversal, for- tement arrondi en arrière, Episternums métathoraciques médio- crement larges.— Saillie mésosternale des CHoRoTysE. Corps assez allongé, parallèle, finement pubescent,.

Femelle : Antennes pas plus longues que le corps. Elytres plus allongées, largement arrondies à leur extrémité.— segment abdo- minal du double plus long que le 2€ et le 4, muni d'une grande dé- pression triangulaire, garnie de poils, le grand, concave, fortement arrondi en arrière.

PSÉBIIDES, 481

Le facies se rapproche un peu de celui des Hesraesis, par suite de la forme des antennes. M. Pascoe n’en décrit qu'une espèce (4) de Natal, de taille médiocre et dont les deux sexes n'ont pas la même livrée : le mâle est noir avec l'abdomen et la base des élytres fauves ; la femelle de cette dernière couleur avec les antennes, le sommet des élytres et les pattes (sauf la base des cuisses) noirs.

NEPHITHEA. Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 308.

Je n’ai à ma disposition, pour formuler ce genre, qu'un exemplaire incomplet des antennes et des pattes, le mème qui a servi à M. Pascoe; c’est probablement un mâle. Il en reste assez pour voir qu'il est voi- sin des Psertum, comme le dit ce savant entomologiste, mais bien dis- tinct.

Tête saillante, peu à peu rétrécie en arrière, légèrement concave et sillounée entre les antennes; front vertical, en carré subéquilatéral.— Antennes filiformes, mates, à articles 1 médiocre, en cône droit, 3-3 subégaux, les autres absents. Yeux des précédents, Prothorax allongé, en cône renversé, un peu inégal en dessus et sur les côtés, légèrement resserré en avant de sa base. Écusson petit, en triangle rectiligne. Élytres de la longueur des 2/3 de l’arrière-corps, rétré- cies dans leur moitié postérieure, parallèles et arrondies en arrière.— Hanches antérieures et intermédiaires contiguës ; cuisses graduelle- ment en massue, les postérieures notablement plus courtes que l’ab- domen. Celui-ci légèrement élargi et oblongo-ovale en arrière, son dernier segment aussi grand que le 4, faiblement sinué au bout. Épisternums métathoraciques des Psea1um. Corps allongé, linéaire, finement pubescent, Sexe inconnu.

Le genre est également propre à Natal. Son unique espèce (necyda- loides P.) est plus petite et surtout beaucoup plus étroite que le Pse- bium brevipenne. Sa livrée est d’un beau bleu très-foncé, avec les an- teunes noires et les élytres d’un testacé fuligineux. La tête est criblée de petits points enfoncés, le prothorax finement âpre.

LEPTIDEA. Muts, Col. d. France; Longic. 64. 1, p. 105 (2). Mûles : Palpes très-grèles, les maxillaires beaucoup plus grands que les labiaux; le dernier article de tous subfiliforme. Mandibules ho-

rizontales. Tête peu saillante, presque plane entre les antennes ; front très-court. Antennes grèles, cylindriques, presque aussi lon-

(1) P. brevipenne, Pascoe, loc. cit. p. 290, pl. 13, £. 2, (2) Syn. Graaia, J. L. Le Conte, A. White.

Coléoptères. Tome VIII. 31

432 LONGICORNES.

gues que le corps, à articles 4 médiocre, en cône renversé, 3-4 égaux, plus courts que 4 et que à, ceux-ci les plus longs de tous, les suivants décroissant pou à peu. Yeux médiocres, réniformes, faiblement échancrés. Prothorax transversal, ovalaire, tronqué en avant et à sa base. Ecusson en triangle eurviligne. Élytres minces , attei- gnant au maximum le milieu de l’abdomen, à peine déhiscentes, lar- gement et isolément arrondies en arrière. Pattes assez longues; hanches antérieures contiguës; cuisses peu à peu et fortement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire longs et grèles, à article 1 beaucoup plus grand que 2-3 réunis. Episternums métathoraciques médiocrement larges. Saillie mésosternale inclinée, en triangle étroit et très-aigu. Corps allongé, presque glabre, à téguments minces.

Femelles : Antennes un peu plus courtes que le corps. Abdomen à segments 1 égal aux suivants réunis, 2 court, densément tomen- teux sur une grande partie de sa surface, 3-4 encore plus courts, égaux, 5 beaucoup plus étroit et tronqué au bout.

Tous les auteurs qui ont parlé de ce geure le regardent comme très-voisin des GracruaA dont plusieurs même ne le séparent pas. Il a, en effet, des rapports assez étroits avec elles par la gracilité et les proportions relatives de ses palpes, la forme de sa tête et celle de son prothorax. Mais ses yeux finement granulés , ses élytres abrégées en arrière, surtout ses hanches antérieures saillantes et contiguës, obli- gent de le comprendre dans le groupe actuel. Sans ses cavités coty- loïdes antérieures ouvertes en arrière , il appartiendrait aux Molor- chides qui suivent, ses espèces ayant beaucoup de rapport avec les Mozorcuus. Il me paraît faire le passage entre ce dernier groupe et celui-ci.

Ces insectes sont du nombre des plus petits Longicornes et leur li- vrée est d’un brun noirâtre plus ou moins livide. Leurs espèces, au nombre de trois (1), habitent l'Europe ou les Etats-Unis.

Groupe XV. Molorchides.

Palpes et mandibules courts, les premiers subfiliformes. Tête plus ou moins saillante (Epanra excepté); tubercules antennifères pres- que nuls, entiers; joues très-courtes. Antennes filiformes (sauf ME- RIONŒDA), de longueur variable. Yeux latéraux, en général forte- ment échancrés. Prothorax inerme ou faiblement tuberculé sur les côtés. Écusson petit. Élytres abrégées en arrière (CALLIMUSNEx-

(1) L. brevipennis, Muls. loc. cit. pl. 2, f. 3; midi de Ja France. minula, Motsch. Bull. Mosc. 1845, I, p. 84; Russie européenne (Oural).— Gracil. manca, 3. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad, Ser, 2, II, p. 24; Etats-Unis (New-York),

MOLORCHIDES. 483,

cepté). Hanches antérieures anguleuses en dehors : globoso-coni- ques eten général médiocrement saillantes au côté interne; leurs ca- vités cotyloïdes fermées en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors; cuisses très-souvent pédonculées à leur base. Abdomen sessile, rarement cylindrique chez les. Métasternum de grandeur normale; ses épisternums de largeur au moins moyenne, plus ou moins rétrécis et aigus en arrière. Saillies mésosternale et proster- nale variables. Corps plus ou moins allongé.

Outre la fermeture eu arrière des cavités cotyloïdes antérieures; ce groupe diffère des deux précédents par la saillie bien moindre des hanches de la même paire dans la majeure partie des espèces; il yen a même (par ex. SrENOPrERUS ) elles sont plutôt transversalement ovalaires que globoso-coniques, mais les transitions qui ont lieu à cet égard ne permettent pas de le divisor en plusieurs.

Il a pour type le genre MoLorcnus de Fabricius, longtemps confondu avec les NecYpaLIS, mais qui en est, comme on. le voit, très-distinct. L'Europe en possède en outre quatre autres, pour la plupart propres à ses parties méridionales ; les autres sont disséminés aux Indes orien-

tales, en Australie et dans l'Amérique du Nord. Leur nombre s'élève à neuf en tout.

I. Segments abdominaux de longueurs inégales. a Tête très-courte en arrière ; front en carré plus long que large : Epania. aa Tête plus ou moins saillante; front transversal. b Antennes filiformes ou sélacées. © Elytres plus ou moins abrégées en arrière. d Saillie mésosternale large, parallèle.

Cuisses postér. pédonculées, puis brusquement en mas- sue : Oxycoleus. 4

Cuisses postér. peu à peu en massue : Sfenopterus.

dd Saillie mésosternale plus ou moins étroite, presque tou jours triangulaire.

f Jambes postér, inermes en dehors. Yeux normalement échancrés : Molorchus. à peine : Brachypteroina. Îf Jambes postér, denticulées en dehors : Callimoxys. ce Elytres entières, de forme normale : Callimus. bb Antennes fusiformes ; jambes postér. denticulées : Merionæda,

Ï. Segments abdominaux d’égales longueurs : Earinis. Genre incertæ sedis : Mecynopus.

484 LONGICORNES.

EPANIA. Pascor, Zrans. of the entom. Soc. Ser.2, IV, p. 237 (1).

Mûles ? : Palpes très-courts, grèles, filiformes. Tète enfoncée jus- qu'aux yeux dans le prothorax, plane entre les antennes; front un peu oblique, en carré long, régulier, très-plan. Antennes médiocrement robustes, filiformes, hérissées de longs poils fins, surtout en dessous, de la longueur des 2/3 du corps, à articles 1 assez grand, 3-10 sub- égaux, décroissant à peine, 11 acuminé au bout. Yeux grands, al- longés, échancrés près de leur sommet interne. Prothorax assez convexe , légèrement arrondi sur les côtés, fortement et brièvement rétréci à sa base. Ecusson subquadrangulaire. Elytres pas plus longues que le métathorax, brièvement déhiscentes et chacune large- ment arrondie en arrière. Pattes médiocres, assez robustes; cuisses fortement pédonculées, terminées brusquement en massue ; les pos- térieures arquées à leur base, pas plus longues que l'abdomen ; jambes de la même paire un peu arquées, leurs tarses assez longs, grèles, à article 4 égal à 2-3 réunis. Abdomen convexe, oblongo-ovalaire ; son segment grand, le Be petit, étroit, arrondi en arrière. Epi- sternums métathoraciques assez larges. Saillie mésosternale incli- née, triangulaire, Saillie proster ale très-étroite, fléchie en arrière. Corps médiocrement allongé, à téguments solides, hérissé partout, surtout en dessous, de longs poils fins. Femelles (?) inconnues.

Ce n'est pas des Cnanis et des TOMOPTERUS du groupe des Rhino- tragides que ce genre est voisin, comme l'ont pensé MM. J. Thomson (2) et Pascoe. Ses hanches antérieures fortement anguleuses en dehors et sa tète sans aucun vestige de museau, l'éloignent tout à fait de ces insectes. Il s'en rapproche uniquement par la forme de ses yeux.

Il comprend quelques petites espèces des Indes orientales dont deux ont été décrites par M. J. Thomson qui, dans l'origine, les avait pla- cées, avec doute, parmi les Ononrocera. L'une d’elles (singaporensis) est d'un bleu verdâtre foncé et brillant en dessous, l'autre (sarawac- kensis) noire, avec les élytres d'un jaune de paille et ornées de deux taches noires.

OXYCOLEUS.

Femelle : Palpes subfiliformes, les maxillaires sensiblement plus longs que les labiaux. Tête saillante, cylindrique, plane et sillon- née entre les antennes; front oblique, court. Antennes ne dépas- sant pas le milieu de l'abdomen, hérissées de poils fins en dessous, à articles À médiocre, en cône arqué, 3-5 obconiques, subégaux, 6-10

(1) Syn. Ononrocena? J. Thoms. Archiv. entom. I, p. 124; olim, (2) Syst. Cerambyc. p. 163.

MOLORCHIDES. 485

déprimés, subanguleux à leur sommet, 6-7 un peu plus larges que les autres. Yeux grands, fortement échancrés. Prothorax un peu plus long que large, fortement resserré en avant et près de sa base, obtusément pluritubereulé en dessus. Ecusson en triangle rectili- gne.— Elytres un peu plus longues que la moitié de l’abdomen, dé- hiscentes presque dès leur base, obliquement rétrécies au côté interne et très-aiguës au bout. Cuisses fortement pédonculées, brusque- ment renflées en une massue très-grosse aux postérieures, qui nesont pas plus longues que l'abdomen; jambes de la même paire un peu flexueuses; leurs tarses à article À à peine aussi long que 2-3 réunis. 1% segment abdominal très-grand , largement excavé dans ses 2/3 postérieurs, le 2e dans toute sa longueur, le 3€ très-court, le et le profondément canaliculés, celui-ci en cône allongé.— Saillie méso- sternale déclive, large, parallèle. Saillie prosternale très-étroite. Corps médiosrement allongé, presque glabre, sauf sur les pattes. Mâle inconnu.

Je possède depuis longtemps l'insecte (1) du Mexique sur lequel est établi ce genre. Il est évidemment voisin des STENOPTERUS , mais en diffère par la forme des élytres, des pattes et de l'abdomen chez la femelle.

STENOPTERUS.

Iuuc. Magaz. II, p. 120 (2).

Mâles : Palpes maxillaires plus longs que les labiaux ; le dernier article de tous faiblement triangulaire.— Tôte assez saillante, presque plane entre les antennes; front transversal, oblique. Antennes assez robustes, de la longueur au moins des 3/4 du corps, filiformes, gros- sissant à peine et peu à peu, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 3 plus court que 4, les suivants graduellement plus courts. Yeux largement et fortement échancrés. Prothorax au moins aussi long que large, subovalaire, un peu resserré avant sa base et son bord antérieur, pluri-calleux en dessus. Ecusson fortement arrondi en arrière, Elytres un peu plus courtes que l'abdomen, graduellement rétrécies et assez longuement déhiscentes en arrière, arrondies au bout, longuement sinuées en dehors. Pattes postérieures beaucoup plus longues que les autres; cuisses antérieures et intermédiaires pé- donculées à leur base, puis fortement et brusquement renflées, les postérieures graduellemert en massue, un peu plus courtes que l'ab- domen; tarses de la même paire à article 1 aussi grand que 2-3 réu- nis. Abdomen cylindrique; pygidium convexe, obtusément acuminé

(1) O. clavipes. Leœte fulvus, subtus nitidus, ore, antennis, genubus tibiis- que basi pigris, his (posticis prœsertim) nigro-hirsutis; elytris dense punctu- latis. Long. 12 mill. Hab. Oajacà.

(2) Syn. Necvpaus Linné, Fab., Oliv., Germ. Moroncuus Schœnh.

486 LONGICORNES.

au bout; dernier segment ventral tronqué en arrière (1). Epister- nums métathoraciques larges. Saillie mésosternale très-large, trans- versale, horizontale en arrière. Saillie prosternale étroite, arquée postérieurement. Corps allongé, assez svelte, en grande partie hé- rissé de poils fins.

Femelles : Antennes dépassant un peu le milieu des élytres. Abdomen oblongo-ovale ; son pygidium et son dernier arceau ventral formant, avec un court oviducte, un cône allongé.

Restreint, tel qu'il l’est en ce moment, ce genre dans lequel on avait, depuis Illiger, introduit beaucoup d'éléments étrangers, ne comprend plus qu'un très-petit nombre d'espèces répandues en Eu- rope, en Afrique et aux Etats-Unis (2). Toutes sont de taille médiocre et leur livrée, très-sujette à varier selon les individus, ne présente, quand elle n’est pas d'un noir uniforme, qu'un mélange de cette cou- leur et de fauve. Leurs élytres, assez fortement et densément ponc- tuées, sont chacune parcourues par une côte longitudinale plus ou moins saillante. En Europe, ces insectes se trouvent communément et le plus souvent sur les fleurs des Ombellifères.

MOLORCHUS. Far. Entom. Syst. II, p. 356 (3).

Mâles : Palpes maxillaires un peu plus longs que les labiaux ; le

(1) Chez les espèces européennes, les organes sexuels font un peu saillie à l'extrémité de l’abdomen, et quelques auteurs récents les font figurer parmi les caractères génériques. Ils se composent d’un court pénis conique, situé entre deux pièces subtriangulaires, le tout recouvert par une valve transversale échancrée en arrière et que dépasse le pénis.

(2) Pour les espèces européennes, voyez la notice dont elles ont été l’objetde la part de M. Kraatz dans la Berlin. entom. Zeitschr. VII, 1863, p. 101. Ce savant entomologiste les réduit à deux : Nec. rufa, Linné, Syst. nat. IL, p. 642 (Var. N. atra, Linné, loc. cit.;N.prœusta, Fab. Entom. Syst. IL, p. 354; Sten. ustulatus, Muls. Col. d. France; Longic. éd. 1, p. 115; S. auriventris, Küster, Die Kæf. Eur. XXIII, 96; Var.? S. mauritanicus, Lucas, Explor. à. l’Algér.; Entom. p. 496, pl. 42, f. 3); de toute l’Europe et du Nord de l'Afrique. S. flavicornis, Küster, loc. cit. VI, 75; Dalmatie. Esp. africaine : S. me-

. lanargyreus, À. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 187; Natal. (an huj. ge- ner.?). Esp. de l'Amér. du Nord : Nec. sanguinicollis, Oliv. Entom. IV, 74, p.9, pl. 1, f. 7; Etats-Unis, Canada. S. fuscipennis, J. L. Le Conte, Pro- ceed. ofthe Acad. of Philad. XIII, 1861, p. 356; Californie.

(3) Syn. Herrowaxes, Newm., Ann. of nat. Hist. V,1840, p. 17; nom proposé un an après que M. Mulsant avait restreint le genre Moroncuvs de Fabricius tel qu'il est compris ici. M. J. Thomer . (Syst. Cerambyc. p. 151) le regarde comme distinct de celui-ci, et y comprend seulement quelques espèces (bima- culatus, corni) de l'Amérique du Nord. Livomus, Siozus, Mulsant, Col. d. France; Longic. éd, 2, p. 224 et 226; simples sous-genres. CONCHOPTERUS

MOLORCHIUES. 487

dernier article de tous subfusiforme, Tête peu saillante, légèrement concave entre les antennes; front vortical, transversal. Antennes grèles, notablement plus longues que le corps, à articles 4 plus ou moins allongé, en cône renversé, 3-4 de longueur variable relative- ment à 5, celui-ci et les suivants décroissant peu à peu, 41 appen- diculé au bout ou suivi d'un 12° article. Yeux fortement échancrés. Prothorax allongé, fortement resserré à sa base, moins nor en avant, légèrement tuberculé sur les côtés, muni de callosités discoï- dales parfois absentes. Ecusson variable. Elytres recouvrant la base de l'abdomen, peu à peu rétrécies et légèrement déhiscentes en arrière, arrondies au bout, Pattes grèles; cuisses pédonculées, brusquement en massue au bout; les postérieures aussi longues que l'abdomen; tarses grêles, les postérieurs à article 4 au moins aussi long que 2-3 réunis, Dernier segment abdominal médiocre, rétréci et tronqué en arrière. Episternums métathoraciques assez larges, faiblement rétrécis en arrière. Saillie mésosternale médiocrement large, inclinée, rétrécie et échancrée postérieurement, Saillie pro- sternale très-étroite, parfois nulle entre les hanches antérieures. Corps allongé, déprimé, à téguments peu solides, en partie Ée cent.

Femelles : Antennes moins longues, dépassant rarement un peu le sommet des élytres; leur dernier article jamais appendiculé ni suivi d'un 12° article, Dernier segment ventral en général plus arrondi au bout.

Insectes bien distincts des Necypazis auxquels ils sont encore réu- nis par quelques auteurs récents (1). Ils présentent quelques diffé- rences qui paraissent avoir une valeur générique quand on se borne aux espèces européennes, mais qui, à en juger par les espèces exoti- ques (nouvelles ou indéterminées) que j'ai sous les yeux, n'ont point de limites suffisamment tranchées pour qu'on puisse admattre les deux genres dans lesquels M. L. Fairmaire a divisé récemment ce- lui-ci.

Chez l’un d’eux (Mororcuus : Type : minor) les QG ont 12 articles distincts aux antennes, avec le beaucoup plus court que le qui diffère à peine des suivants dans les deux sexes; le article des tarses postérieurs est notablement plus long que 2-3 réunis.

Chez l'autre (Concaorrerus : Type : umbellatarum) correspondant aux Lionius et aux Sinozus de M. Mulsant (2), les antennes ne comp-

(Linomius et Sinozus) L. Fairm. Gener. d. Col. d'Eur.; Longic. p. 153 (Coenor- Tera, G. Thoms. Skandin. Col. I, p. 130). Necyparis pars, Linné, Oliv., etc. Gxmnorrerion, Schranck, Faun. Boic. I, p. 689.

(1) Voyez, par exemple, L. Redtenb. Faun, Aust. 6d. 2, p. 856, et Bach, Kæferfaun, d. Nord-u.-Mitteldeutechl. I, p. 25.

(2) La seule différence qui sépare les Linomius (type umbellaturum) des Si-

488 LONGICORNES,

tent que 41 articles dont le dernier à peine appendiculé ; le 49 est au moins égal au qui, ainsi que le 4°, est plus court que les sui- vants; le 42 article des tarses postérieurs m'est pas plus long que les deux suivants pris ensemble.

Ces insectes sont tous de taille au plus médiocre, souvent petite, et ont une livrée variant du brunâtre au fauve livide; leurs élytres sont souvent ornées chacune d’une liture oblique ou d’une tache blanchâtre. Ils ont une distribution géographique très-6tendue (1).

BRACHYPTEROMA. v. Heypen, Berlin. enlom. Zeitschr. VII, 1863, p. 128 (2).

Genre très-voisin des Mororcaus du groupe des Concroprenus. En le comparant à ces derniers, je ne lui trouve que les différences qui suivent :

Antennes plus courtes que le corps dans les deux sexes, à articles presque égaux (2 excepté), sauf les derniers qui vont légèrement en décroissant, Yeux à peine échancrés et, par suite, paraissant privés de leur partie supérieure. Prothorax très-allongé, subeylindrique, fortement resserré à sa base et muni de chaque côté d’un petit tu- bercule en avant de ce rétrécissement; cuisses postérieures un peu plus courtes que l'abdomen.

M. Mulsant, qui a décrit, presque en même temps que M. de Hey- den, l'unique espèce (3) du genre, n’en avait fait qu'une section du précédent, sous le nom de Dorocerus, et je crois qu'il avait raison. Cet insecte, de très-petite taille, primitivement découvert dans la Turquie d'Europe, a 6t6 retrouvé, depuis, dans le nord de l'Italie et en Sicile. Sa livrée est absolument de même nature que celle des MororcAus.

NoLus (type Kiesenwetteri) consiste en ce que les premiers ont le prothorax muni de callosités qui manquent chez les seconds.

(1) Esp. européennes : Nec. minor (Mol. dimidiatus Fab., Panz., Gyllenk.). umbellatarum, Linné, Syst. nat. ed. 12, il, p. 641.— Marmotani, Ch. Briss. d. Barnev. in Grenier, Cat. d. Col. d. France, p, 118; Pyrénées (Canigou). Esp. de Chine : Hel. insularis, A. White, Longic. ofthe Brit. Mus. p. 179; Hong-Kong. Esp. d. l'Australie : Hel. sidus, Newm. Ann. of nat. V, 1840, p. 17. Esp. d. Etats-Unis : Mol. bimaculatus, Say, Journ. of thé Acad. of Philad. HT, p. 428 (Mol. affinis, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New- York, I, p. 72, pl. 11, f. 12; Hel. obseurus, 3. L. Le Conte, Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, 11, p.21), Hel. corni, J. L. Le Conte, ibid. p. 21.

(2) Syn. Dococenus, Muls. Col. d. France; Longic. éd. 2, p. 230. Mozor- cuus Stierlin.

(3) B. ottomanum, v. Heyd. loc. cit. pl. 4, f. 4 (Dol. Reichei, Muls. loc. cit. p. 231; Mol. Mulsanti, Süierl. Mittheil. d. Schweiz. entom. Gesellsch. LI, p. 30). Voyez la notice publiée par M. Kraatz (Berlin, entom. Zeitschr. X, p. 370) sur cet insecte,

MOLORCHIDESe 489

CALLIMOXYS. Knaaïz, Berlin. entom. Zeitschr. VII, p. 105 (1).

Genre intermédiaire entre les Srenortenus et les CALLIMUS qui suivent, ne différant des premiers que par les caractères suivants :

Mâle : Tète plus saillante, Antennes très-grêles, la longueur des 3/4 des élytres, à articles 3-4 égaux, un peu plus courts que les suivants. Elytres droites, fortement rétrécies et déhiscentes dans leur moitié postérieure au côté interne, légèrement sinuées en dehors. Pattes plus faibles, avec toutes les cuisses graduellement en massue et les postérieures un peu plus longues que l'abdomen ; jambes de la même paire denticulées sur leur tranche externe. Dernier segment abdominal très-court, tronqué au bout; appareil génital non saillant, Corps plus svelte.

Femelle : Elle ne diffère essentiellement du màle que par son der- nier segment abdominal fait comme celui des SreNoPtTERUS de son sexe.

L'unique espèce (2) du genre, découverte primitivement en Grèce, retrouvée depuis en Dalmatie, ressemble beaucoup de prime-abord à une OEprmera. Elle est de la taille des Srenorrerus et d’un bronzé obscur, parfois presque noir, avec le prothorax d’un fauve sanguin et bordé de noir à ses deux extrémités, chez la femelle,

CALLIMUS. Murs. Col. d. France; Sécuripalpes; Supplém. (3).

Mâles : Palpes très-courts, filiformes. Tôte saillante, plane entre les antennes ;. front très-court, oblique. Antennes grêles, un peu plus longues que les élytres, filiformes, à articles 4 aussi long que 3, en massue arquée, 3-10 subégaux, obconiques, 11 acuminé au bout. Yeux assez saillants, fortement échancrés. Prothorax à peine plus long que large, uri peu resserré à ses deux extrémités, obtusé- ment anguleux sur les côtés, muni de trois renflements discoïdaux. Ecusson très-court, transversal. Elytres normales, planes sur le

(1) Syn. Srenoprenus Brullé.

(2) S. gracilis, Brullé, Expéd. d. Morée; Entom. p. 257, pl. 44, f. 1-2; M. Kraatz a également figuré la ®, loc. cit. pl. 4, f. 3.

M. Mulsant (Col. d. France; Longic. éd. 2, p. 215) a exposé les caractères du genre d’après une espèce également de Grèce, qu'il nomme Brullei, et qui, comme il le présumo lui-mème, est très-probablement différente de celle dé- crite par M. Brullé, peut-être même génériquement distincte.

{3) Syn. Lamproprenus, Muls. ibid.; Longic. éd. 2, p. 214.—Cauriniom Fab., Oliv., Schœnh. Necypauis Bonel. Sranorrenus Géné.

490 LONGICORNES.

disque, parallèles ou non. Pattes grêles ; les quatre cuisses anté- rieures pédonculées à leur base, brusquement renflées au bout; les postérieures peu à peu en massue, presque aussi longues que le corps; jambes de la même paire arquées; leurs tarses à article 4 à peine aussi grand que 2-3 réunis. Abdomen à 1% arceau ventral allongé, 2 simple et tronqué (1), > court, tronqué au bout, Episternums métathoraciques médiocrement larges, faiblement rétrécis en arrière. Saillie mésosternale large, inclinée, métrécie et échancrée posté- rieurement. Saillie prosternale extrêmement étroite. Corps al- longé, déprimé, plus ou moins hérissé de longs poils fins.

Femelles : Antennes plus courtes que le corps. 1% segment abdo- minal plus long, le échancré en arc postérieurement et presque en entier revètu d'une pubescence couchée fauve.

Les espèces habitent plus spécialement les parties méridionales de l’Europe et se äivisent en deux sections.

Dans la première, comprenant les espèces typiques, les élytres sont parallèles et munies chacune d’une faible côte longitudinale, obtuse

et sublatérale ; la livrée est d’un beau vert métalliquo ou bleue et

sujette à devenir bronzée (2).

Dans la seconde, correspondant au sous-genre LAMPROPTERUS de M. Mulsant, les élytres sont graduellement rétrécies en arrière, sans côte longitudinale et chacune d'elles est obliquement tronquée à son extrémité ; la livrée est noire et variée de fauve (3).

MERIONOEDA. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 237 (4).

Mâles : Palpes filiformes, les maxillaires plus longs que les labiaux. Tête très-saillante; front très-court, déclive, plus ou moins impres- sionné. Antennes de la longueur de la moitié du corps, grèles à leur base, puis fusiformes, à articles 4 médiocre, en massue arquée, 3-4 grêles, égaux, 5-10 plus épais, obconiques, subégaux, 11 acuminé au bout. Yeux assez grands, en fer à cheval. Prothorax trans-

(1) Chez le femoratus, que je n’ai pas vu, ce segment est occupé par une grande dépression triangulaire garnie d’un duvet roussâtre. Celui de la fe- melle est fait comme chez les femelles des deux autres espèces du genre.

(2) Callid. cyaneum, Fab. Syst. El. IL, p. 330 (@, Callim. Bourdini, Muls. loc. cit.; olim; Nec. variabilis, Bonel. Mém. d. 1. Soc. d’Agric. d. Turiu, IX, p. 181, pl. 6, f. 29); pour quelques détails sur cet insecte, Voyez Fuss, Berlin. entom. Zeitschr. Il, p.210. Callid. abdominale, Oliv. Entom. IV, 70, p. 70, pl. 8, f. 3 ab, © (Sten. decorus, Gené, Mém. à. l’Acad. d. Turin, Sér. 2,1, p.78, pi. 1, f.23, Q).—Sten. lœtus, Motsch. Bull. Mosc. 1845, 1, p. 85; Turcemé- nie (cyaneus var.?).

(3) Nec. femorata, Germar, Ins. Spec. nov. p. 519.

(4) Syn. Mozorcuus Hope. Heuomanes À. White.

MOLORCHIDES, AN

versal ou non, cylindrique, muni d'un sillon transversal et rebordé à ses deux extrémités, inégal en dessus et sur les côtés. Ecusson en triangle rectiligne. Elytres recouvrant les 2/3 ou les 3/4 de l'ab- domen, déhiscentes dans leur moitié postérieure, très-aiguës et caré- nées en dessus à leur extrémité. Les quatre pattes antérieures faibles, avec leurs cuisses presque graduellement en massue; les pos- térieures très-longues; leurs cuisses fortement pédonculées, terminées par une grosse massue ovalaire, pas plus longues que l'abdomen ; jambes de la même paire un peu flexueuses ou arquées, finement denticulées en dehors, avec leur angle externe (puella) ou interne (scitella) épineux ; leurs tarses courts, à article 4 égal à 2-3 réunis. Abdomen inconnu (1). Episternums métathoraciques larges. Saillie mésosternale assez large, déclive, parallèle. Saillie proster- nale presque nulle. Corps svelte, à peine pubescent.

Femelles : Antennes un peu plus longues et plus larges dans leur portion épaissie. Chez la seule (puella) que j'aie sous les yeux, le 1** segment abdominal égale en longueur les suivants réunis, le est assez long, avec une grande dépression tomenteuse, le 3 et le sont extrêmement courts, échancrés et tomenteux également, le 3e est grand, arrondi en arrière et concave.

Genre très-tranché et paraissant représenter dans l'Asie orientale et ses archipels, les Carrimoxys dont ses espèces (2) ont assez le lacies. Elles sont un peu plus petites et n’ont pas de livrée commune. En outre de leur$ dentelures externes, les jambes postérieures sant plus ou moins âpres, ainsi que la massue des cuisses de la même paire.

EARINIS. PascoE, The Journ. of Entom. IL, p. 240.

Mâles : Palpes très-courts, égaux, subfiliformes. Tête médiocre- ment saillante, rétrécie en arrière, largement mais faiblement concave et finement sillonnée entre ies antennes ; front déclive, plan, en carré transversal; joues légèrement allongées. Antennes grèles, filifor- mes, un peu plus courtes que, le corps, à articles 4 assez long, en cône renversé, 4 plus court que 3 et que 5, ceux-ci et 6-11 subégaux. Yeux gros, fortement mais assez étroitement échancrés. Prothorax

(1) L’uuique exemplaire mâle à ma disposition est collé sur du papier, D’a- près le peu qu'on voit de son abdomen sur les côtés, il n’est pas cylindrique.

(2) M. puella, Macassar; scitella, Burnco; Pascoe, loc. cit.; la seconde est figurée pl. 25, f. 3, acuta, Pascoe, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 509; Poulo-Pinang. Suivant M. Pascoe, il faut rapporter au genre les deux es- pèces suivantes : Mol. indicus, Hope in Gray, Zool. Miscell. p. 28; Hindostan bor. Heliom. nigriceps, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 179; pres- qu’ile de Malacca.

492 LONGICORNES.

allongé, rétréci et fortement resserré en avant, moins à sa base, muni sur les côtés d'un renflement obtus près de celle-ci. Ecusson en triangle rectiligne. Elytres atteignant le milieu de l'abdomen, peu à peu rétrécies, à peine déhiscentes et isolément acuminées en arrière. Pattes longues, grêles; cuisses peu à peu en massue, les postérieures dépassant un peu le 2 segment abdominal; tarses de la même paire médiocres, à article À plus court que 2-3 réunis. Abdomen très- allongé, cylindrique, à segments égaux, le largement arrondi en arrière. Métasternum assez renflé; ses épisternums de largeur moyenne. Saillie mésosternale étroite, triangulaire, subhorizontale, Saillie prosternale presque nulle. Corps allongé, brillant, hérissé çà et de longs poils très-fins. Femelles inconnues.

Je ne trouve pas ce genre aussi singulier ni aussi isolé que le dit M. Pascoe. Il appartient sans aucun doute au groupe actuel la structure particulière de son abdomen lui assigne une place à part. On en connaît deux espèces (1) de l'Australie méridionale, de la taille des Cazumus et dont la livrée est en partie d’un fauve clair, en partie d’un beau bleu d'acier ou d'un noir brunâtre.

Note.

Je n’ai pas vu le genre suivant. Erichson (2) et récemment M. J. Thomson (3) l'ont placé dans les Nécydalides, groupe dans lequel ils comprennent celui-ci. Je n'aurais pas hésité à lui conserver cette place si, dans ces derniers temps, M. Pascoe (4) ne l'avait pas retiré de pour l'introduire dans son groupe des Obriines qui ua rien de commun avec celui-ci et les deux précédents. L'incertitude me met cette mesure m'oblige à suspendre tout jugement à son égard.

MECYNOPUS. Enieus. Archiv, 1842, I, p. 222.

Palpes courts, subégaux, filiformes. Tète de la largeur du pro- thorax. Antennes plus de deux fois aussi longues que le corps, sé- tacées, à articles À assez court, légèrement en massue, 3 un peu plus long que 2, les suivants allongés, les trois derniers décroissant peu à peu. Yeux médiocres, lunulés. Prothorax oblong, subeylindrique, faiblement resserré en arrière, muni sur le disque d’une courte carène médiane et d’une petite callosité de chaque côté. Ecusson trian-

(1) E. mimula, Pascos, loc. cit. p. 241, pl. 11, £. 3,— Kruesler®, Pascoe, Journ. of the Linn. Snc.; Zool. IX, p. 91.

(2) NH dit que, sans aucun doute, l'espèce sur laquelle il l’établit est voisine des Molorchus dimidiatus (minor) et umbellatarum.

(3) Syst. Cerambye. p. 151; le genre est placé entre les Srenontoparus et les STENOPTERUS.

(4) Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 128.

NÉCYDALOPSIDES. 493

gulaire. Elytres aussi longues que l'abdomen, déprimées, atténuées dans leur moitié postérieure, non déhiscentes et chacune obliquement tronquée au bout. Pattes allongées ; cuisses légèrement en massue, les postérieures dépassant très-longuement les élytres; tarses médio- cres, leurs trois articles graduellement plus courts. ,

L'espèce typique (1) est de la taille des Cazzus, ferrugineuse, avec les élytres plus pâles et la base des cuisses ainsi que les tarses pos- térieurs, blancs. Elle habite la Tasmanie. Une autre de l'Australie méridionale a été décrite par M. Pascoe (2).

» Groupe XVI. Nécydalopsides,

Palpes très-courts, subégaux; leur dernier article subfiliforme. Mandibules courtes, arquées, aiguës au bout. Tête saillante ou non; front grand; tubereules antennifères et joues variables. Antennes grèles, filiformes, de grandeur variable. Yeux latéraux, fortement échancrés. Prothorax allongé, cylindrique, inerme latéralement. Ecusson petit. Elytres planes, plus ou moins abrégées en ar- rière. Hanches antérieures conico-cylindriques, nullement angu- leuses en dehors, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière; celles des intermédiaires closes en dehors; hanches postérieures contiguës ; cuisses pédonculées. Abdomen des © cylindrique on atténué à sa base, plus étroit que le métasternum; celui des @ sessile. Méta- sternum convexe, surtout chez les o'; ses épisternums assez larges, ar- rondis au côté interne à leur extrémité, aigus en arrière. Saillies mésosternale et prosternale variables. Corps allongé, svelte.

De tous les groupes des Cérambycides, celui-ci est le seul qui pré- sente en même temps des hanches antérieures coniques, sans aucune trace d’angulosité en dehors, des cavités cotyloïdes intermédiaires fer- mées et des hanches postérieures contiguës comme celles des Dorca- sondes. Les deux premiers de ces caractères se retrouvent chez les Phalotides qui suivent, mais non le troisième qui est extrèmement rare chez les Cérambycides. Il ne comprend que les deux genres suivants qui sont propres à l'Amérique du Sud.

I. Tôte courte; élytres très-courtes, squammiformes : Necydalopsis. IT. saillantes recouvrant les 3/4 de l’abdomen : Séhelenus.

NECYDALOPSIS,. Banc. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V,p. 473.

Mâles : Tète enfoncée dans le prothorax presque jusqu'aux yeux;

(1) M. cothurnatus, Erichs. loc. cit. p. 228, pl. 4, f. 10. (2) A. semivitreus, Pascoe, Trans. of Uhe entom. Soc. Ser. 2, V, p. 26.

494 LONGICORNES.

ses tubercules antennifères et ses joues presque nuls ; front grand, vertical subvertical. Antennes un peu plus courtes ou plus lon- gues que le corps, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 3 un peu plus long que les suivants, 4-6 subégaux, 7-11 décroissant peu à peu. Prothorax de une à deux fois plus long que large, muni d’un étroit sillon circulaire en avant et à sa base, légèrement arrondi ou subtu- berculé latéralement, lisse, inégal en dessus.— Ecusson variable, Elytres ne recouvrant que la base de l'abdomen, peu à peu atténuées, arrondies et à peine ou non déhiscentes en arrière. Pattes anté- rieures très-courtes, les autres, surtout les postérieures, très-longues ; leurs cuisses longuement pédonculées, brusquement en massue au bout; les postérieures dépassant ou non l'abdomen ; tarses des Srnx- LENUS. Abdomen tantôt cylindrique, tantôt atténué à sa base, Saillie mésosternale médiocrement large, inclinée et rétrécie en ar- rière. Saillie prosternale étroite, arquée postérieurement, Corps très-svelte, finement pubescent. Femelles inconnues.

La ressemblance entre ces insectes et la Necydalis major d'Europe est très-grande, mais ils sont beaucoup plus petits et encore plus svel- tes. On en connaît en ce moment quatre espèces (1) du Chili, dont quelques-unes ont une livrée ornée de vives couleurs.

STHELENUS. Buquer, Ann. d. 1. Soc. entom. 1859, p. 621.

Mâle : Tète assez forte, saillante, cylindrique, concave et sillonnée entre les antennes; $es tubercules antennifères acuminés au bout; front vertical, grand ; joues triangulaires, assez longues. Antennes glabres, filiformes, presque de moitié plus longues que le corps, à ar- ticles 1 médiocre, en cône arqué, 3-11 décroissant peu à peu, sillon- nés en dessus. Yeux presque divisés. Prothorax du double au moins plus long que large, cylindrique, fortement resserré près de sa base et de son bord antérieur, un peu inégal en dessus. -Ecusson en triangle curviligne. Elytres carénées latéralement à leur base, sans épipleures en arrière, recouvrant environ les 3/4 de l’abdomen, obliquement et isolément arrondies à leur extrémité. Pattes posté- rieures beaucoup plus longues que les autres; cuisses postérieures ar- quées à leur base, renflées en une massue fusiforme, ne dépassant pas l'abdomen ; jambes antérieures comprimées, arquées; tarses posté- rieurs médiocres, grêles, à article 4 beaucoup plus long que 2-3 réu- nis. Abdomen cylindrico-conique, ses segments 2-5 égaux. Suil- lie mésosternale très-étroite, inclinée. Saillie prosternale lamel- liforme, fléchie en arrière. Corps très-allengé, svelte, glabre.

(1) N. trisonatus, Blanch. loc. cit. p. 474; Col. pl. 28, £. 5.— /emoralis, L. Fairm, et Germ. Ann. d. 1. Soc. entom, 1859, p. 499; cyanipennis, ibid. 1861, p. 106. valdiviensis, Philippi, Stettin. entom, Zeit. 1860, p. 250.

PHALOTIDES, 495

Femelle : Tète moins grosse, Antennes un peu plus longues que le corps. Prothorax d'un quart environ plus court. Abdomen plus large, sessile; son dernier segment plus long que chacun des trois précédents.

Lo type de ce genre est une assez grande et rare espèce (1) de Cayenne dont le mâle est d’un fauve clair et brillant avec la tête, les antennes, le sommet des cuisses et une large bande médiane et transversale sur les élytres, noirs; chez la femelle le prothorax et la poitrine sont, en outre, de la même couleur. À peine, dans les deux sexes, distingue-t-on quelques vestiges de ponctuation et, sauf les jambes qui sont densément ciliées, la pubescence est nulle. Cet in- secte à un facies fort différent de celui des NecypaLorsis, mais ses caractères ne permettent pas de le mettre ailleurs que dans leur voi- sinage immédiot.

GRouPE XVII. Phalotides.

Palpes très-courts, subégaux, filiformes.— Mandibuies très-courtes, arquées dès leur base, aiguës au bout. Tête carrée, débordant le prothorax, brusquement rétrécie derrière les yeux en col court. Antennes très-grêles, plus longues que le corps chez les o'. Yeux largement divisés en deux parties, dont la supérieure petite, l'inférieure à poine médiocre: Prothorax allongé, brièvement tuberculé sur les côtés. Ecusson petit. Elytres peu convexes, allongées, débordant médiocrement le prothorax à leur base. Pattes courtes; hanches antérieures coniques, saillantes, contiguës, non anguleuses en dehors; leurs cavités cotyloïdes formées en arrière; celles des intermédiaires closes en dehors; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l'ab- domen. Episternums métathoraciques étroits, aigus en arrière. Saillie mésosternale inclinée. Corps allongé, plus ou moins svelte.

L'absence de contiguité des hanches postérieures, la forme de la tête, la forte division des yeux et, à un moindre degré, l'intégrité des élytres, distinguent ce groupe du précédent.

ILa pour type le genre PxaLora de M. Pascoe, mais il faut très- probablement y comprendre le genre Xysroena de ce savant entomro- logiste qui présente les mêmes caractères avec des hanches antérieu- res anguleuses en dehors ; lui-même signale leurs analogies, Toutefois, ne l'ayant pas vu en nature, il convient de le placer jusqu'à nouvel ordre parmi les incertæ sedis. Ces insectes sont très-petits et propres à l'Australie.

(1) S. ichneumoneus, Bug. loc. cit. p. 622, pl. 14, f. 4.— Aj.: S. morosus, Pascoe, The Journ, of Entom. I, p. 356; Caracas.

496 LONGICORNES.

PHALOTA. Pascog, Zrans. of the entom. Soc. Ser. 3, I, p. 559.

Mâles : Tète assez grosse, brusquement rétrécie en un cou très-gros et très-court, concave entre ses tubercules antennifères ; ceux-ci gros et courts; front vertical, en carré subéquilatéral. Antennes grèles, de 4/4 environ plus longues que le corps, à articles 1 relativement gros, en massue arquée, 3-4 plus courts que les suivants, 5-7 subégaux, 8-41 décroissant peu à peu. Prothorax allongé, brusquement res- serré tout près de sa base, faiblement avant son bord antérieur, muni de chaque côté, avant son rétrécissement basilaire, d'un petit tuber- cule. Ecusson en triangle curviligne. Elytres parallèles, arron- dies en arrière. Pattes subégales; cuisses un peu arquées à leur base, peu à peu en massue dès cette dernière, les postérieures dépas- sant à peine le segment abdominal; tarses de la même paire à ar- ticle 1 égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale étroite, triangulaire. Corps allongé, svelte, à peine pubescent.

Femelles : Tète plus petite. Antennes un peu plus courtes que les élytres, à articles 3-4 égaux aux suivants.

L'espèce typique (1) est petite, d’un noir assez brillant, avec la tête, le prothorax et la base des élytres, fauves; ces dernières sont finement rugoso-ponctuées. M. Pascoe en a décrit une seconde (2), de forme un peu plus robuste, noire, avec le prothorax seul jaune.

Note.

En outre de la différence, signalée plus haut, entre les hanches an- térieures du genre suivant et celles des PaaLora, il reste à connaître la forme de ses cavités cotyloïdes antérieures en arrière et celle des intermédiaires en dehors.

XYSTOENA. Pascoe, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 96.

Palpes médiocrement allongés, leur dernier article obconique. Mandibules petites. Tête rétrécie et allongée en arrière, front sub- vertical, renflé.— Antennes filiformes, ciliées, à articles 1 suballongé, en massue arquée, 3-4 plus courts que les suivants, ceux-ci subégaux ou décroissant faiblement. Yeux largement divisés, leurs parties supérieures éloignées l’une de l’autre. Prothorax resserré en avant et à sa base, sa partie moyenne noueuse sur les côtés. Elytres al- longées, déprimées, parallèles, Pattes courtes; cuisses médiocre-

(1) P. tenella, Pascoe, loc. cit. p. 560, pl. 23, f. 1. (2) P. collaris, Pascoe, Jouru. of the Linn, Soc.; Zool. IX, p. 96.

RHINOTRAGIDES. 497

ment épaisses ; tarses grêles, à article 4 allongé; hanches antérieu- res, allongées, coniques, fortement anguleuses en dehors. Méso- sternum déprimé.

L'espèce unique (vittata) du genre est un peu plus grande que la Phalota tenella, d'un brun testacé, avec les élytres blanchâtres, sauf la suture et une ligné longitudinale,

GRouPE XVIII. Rhinotragides.

Lobe externe des mâchoires grèle, pénicillé au bout, en général plus long que les palpes maxillaires (1). Palpes grêles, très-courts; les labiaux en général un peu moins que les maxillaires ; le dernier article de tous à peine friangulaire. Mandibules courtes, arquées et aiguës au bout. Tête prolongée en un museau de longueur varia- ble, un peu plus étroit qu’elle; tubercules antennifères très-petits, souvent presque nuls, entiers au bout. Antennes plus courtes que le corps dans les deux sexes, rarement aussi longues que lui chez les o. Yeux souvent très-rapprochés en avant chez les mâles, plus ou moins échancrés (2). Prothorax inerme latéralement, Elytres le débordant en avant, presque toujours planes, très-souvent incomplè- tes, subulées squammiformes (3). Hanches antérieures assez grosses, globuleuses, peu saillantes (4); leurs cavités cotyloïdes fer- mées en arrière ; celles des intermédiaires ouvertes en dehors; 1€" ar- ticle des tarses postérieurs au maximum égal à 2-3 réunis. Abdo- men souvent rétréci et subpétiolé à sa base chez les og’; dans ce cas le métasternum renflé et très-ample. Episternums métathoraciques (Tricaomesta excepté) larges et rétrécis en arrière. Saillies méso- sternale et prosternale distinctes. Corps plus ou moins allongé.

Avec ce groupe finissent ceux dans lesquels se trouvent fréquem- ment réunis, mais non toujours, l’atrophie partielle des élytres, l'am- pleur du métasternum et la gracilité de l'abdomen à sa base. Les Hes-' thésides qui le suivent immédiatement présentent le premier de ces

(1) Comme chez les Gallichromides, ce caractère n’est pas rigoureusement constant et parfois même (par ex. Oponrocera) il parait plutôt spécifique que générique.

(2) Tantôtleur échancrure occupe le sôté interne de leur moitié supérieure, tantôt elle est située si haut qu’il s’en faut de peu qu’elle ne soit supérieure; il en résulte que leur lobe inférieur est toujours très-grand, mais surtout dans le dernier cas.

(3) Comme de coutume dans la famille, quand les élytres sont ainsi faites, les ailes inférieures, qui restent à découvert, sont d’un bleu foncé ou d’un brun fuligineux.

(4) Chez les Owwara et les Istamiang, ces hanches sont globoso-coniques et assez saillantes. ;

Coléoptères. Tome VII. 32

498

caractères, mais non les deux autres. Cette tendance vers les Nécyda- lides, la présence d’un museau et la largeur des épisternums méta- thoraciques combinées avec des hanches antérieures globuleuses et à cavités fermées en arrière, constituent un ensemble de particularités

LONGICORNES.

qui ne se rencontrent que chez les Rhinotragides.

Ces insectes ont en outre une physionomie propre, une livrée très- variée et souvent assez remarquable, mais les plus grands d’entre eux sont seulement de taille un peu au-dessus de la moyenne et plusieurs sont petits. Quoique médiocrement nombreux, ils ne constituent pas moins de 14 genres tous, sauf un seul (TricHomEs1A) qui est australien,

propres à l'Amérique du Sud.

I. Métasternum et abdomen de forme normale,

a

aa

Pattes courtes, subégales ; épisternums métathoraciques parallèles : Trichomesia. Pattes postér. allongées; épisternums métathoraciques peu à peu rétrécis en arrière. Antennes très-rapprochées à leur base : Oxylymma. distantes _ Saillie mésosternale de niveau avec le métasternum, tron- quée en avant : Rhinotragus. Saillie mésosternale lamelliforme, inclinée en arrière. Pattes postér. peu allongées; hanches antér. globuleu- ses : Oregostoma. Pattes postér. très-longues; hanches antér. coniques, assez saillantes : Ommata.

IT. Métasternum très-ample ; abdomen des œ cylindrique ou pé-

d

dd

tiolé à sa base, non sessile; celui des Q* oblongo-ovalaire, subsessile.

Elytres presque entières ou entières, non subulées, à peine ou non déhiscentes en arrière : Odontocera. Elytres atteignant au moins le milieu de l’abdomen, forte- ment subulées et longuement déhiscentes en arrière. Prothorax cylindrique; hanches antér. globoso-coni- ques : Isthmiade. Prothorax déprimé; hanches antér. globuleuses : Acy- phoderes.

ddd Elytres peu à peu atténuées en arrière, beaucoup plus

courtes que l'abdomen, en général faiblemont déhis- centes en arrière. Prothorax déprimé et tricaréné en dessus : Bromiades.

cylindrique. Cuisses postér. des deux sexes ne dépassant pas l'abdomen : Charis. des o' plus longues que

Jambes postér, sans touffe de poils à leur extrémité.

D.

RHINOTRAGIDES. 499

Antennes peu à peu épaissies : Jschasia. = filiformes : Pasyphile. hh Jambes munies d’une toufle de poils à leur extrémité : Phygopoda. dddd Elytres très-courtes, quadrangulaires, non déhiscentes : Tomopterus.

Genres incertæ sedis : Pandrosos, Erythroplatys, Æchmutes, Anteros.

TRICHOMESIA. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 18 (1).

Mâle : Tète légèrement concave entre les antennes, prolongée en un museau oblique assez long et parallèle; front grand, déclive, finement sillonné sur la ligne médiane et confondu avec l'épistome. Anten- nes assez robustes, de la longueur du corps, cylindracées, à articles 4 gros, médiocre, en cône renversé, 3-41 subégaux, grossissant légère- ment et peu à peu, 11 arrondi au bout. Yeux médiocres, assez fortement échancrés au côté interne. Prothorax subtransversal, régulièrement globoso-ovalaire. Ecusson en triangle rectiligne, Elytres médiocrement allongées, presque planes, parallèles, tronquées au bout avec les angles de la troncature subdentiformes, assez large- ment sillonnées de chaque côté de la suture; celle-ci assez saillante. Pattes courtes, subigales ; euisses graduellement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen ; tarses médiocres, les postérieurs à article 4 aussi long que 2-3 réunis. Dernier seg- ment abdominal égal au 4°, rétréci et arrondi en arrière, Epister- nums métathoraciques assez larges, parallèles, brièvement rétrécis en arrière. Saillie mésosternale large, horizontale. Saillie proster- nale étroite, fortement arquée en arrière, Corps médiocrement allongé, parallèle, partiellement pubescent. .

Femelle : Elle ne diffère du mâle que par ses antennes qui dépas- sent un peu le milieu des élytres.

Le seul genre du groupe actuel qui soit étranger à l'Amérique. 11 ne comprend qu'une espèce de l'Australie (2), de taille médiocre, d'un rouge sanguin plus moins obseur, avec les antennes, lo prothorax et le métasternum ordinairement noirs. Le second est orné de chaque côté d'une bande longitudinale de poils grisâtres; le sillon juxta-sutu- ral des élytres est rempli de poils semblables ; d’autres, blanchâires, revêtent la plus grande partie du dessous du corps.

(1) Syn. Cnoënopsis, J. Thoms, Essai, etc. p. 367; olim.

(2) T, Newmanni, Pascoe, loc, cit. (Chœr. dimidiata, 3. Thoms, loc. cit.; olim).

500 LONGICORNES.

à OXYLYMMA. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 21.

Femelle? : Lobe externe des mâchoires non saillant, Tête assez prolongée et peu à peu rétrécie en arrière, plane au niveau du bord postérieur des yeux, très-étroite entre les lobes infériours de ces der- niers, prolongée en un assez long museau oblique et parallèle. Antennes très-ræpprochées, peu robustes, filiformes, atteignant à peine , le milieu des élytres, à articles 1 long, en cône arqué, 3 égal à 4-7 réunis, ceux-ci et 8-11 décroissant peu à peu.— Yeux latéraux, grands, saillants, très-échancrés au bord imterne.— Prothorax subtransversal, conique, brusquement et fortement resserré à sa base. Ecusson en carré transversal. Elytres médioerement allongées, largement dé- primes sur le disque, un peu rétrécies et déhiscentes en arrière, iso- lément acuminées et épineuses au bout. Pattes médiocres ; cuisses subpédoneulées à leur base, puis assez fortement en massue, les pos- térieures de la longueur des élytres; tarses de la même paire courts, à article 4 moins long que 2-3 réunis. Abdomen court, sessile. Episternums métathoraciques médiocrement larges. Saillie méso- sternale assez étroite, inclinée, parallèle. Saillie prosternale très- étroite, arquée en arrière. Corps peu allongé, à peine pubescent en dessous, glabre en dessus, brillant. Mèle inconnu.

Genre singulier et qui peut être considéré comme une formé aber- rante du groupe actuel, surtout par suite de la subcontiguité de ses antennes.

Il ne comprend qu'une jolie espèce (1) recueillie par M. Bates sur les bords de l’'Amazone, et de la taille des RHINOTRAGUS de seconde grandeur. Sa livrée est en entier d’un jaune soufre pâle, avec la tête en dessus, le article des antennes, les épaules des élytres et deux assez larges bandes transversales (l'une médiane, l'autre subapicale) sur ces organes, noirs.

RHINOTRAGUS.

GEnan, Jns. Spec. nov. p. 518.

Môles : Tète courte en arrière, carénée sur le vertex, à front grand et déclive, prolongée en un museau oblique aussi long et plus étroit qu'elle, un peu atténué en avant. Antennes assez robustes, de la longueur des 2/3 environ des élytres, à articles À assez long, en cône arqué, 3 près de trois fois aussi long que 4, celui-ci obconique, 5-10 graduellement plus courts, un peu dentés en scie, 44 subturbiné, briè- vement appendiculé. Yeux gros, saillants, assez largement séparés en avant, fortement échancrés au côté interne, Prothorax (rans-

(1) O. lepida, Pascoe, loc. cit. p. 22, pl. 2, f. 3.

RHINOTRAGIDES. 501

versal, épais et arrondi sur les côtés, muni à sa base d’un sillon ou d'une dépression anguleuse, déprimé en dessus, avec trois carènes longitudinales calleuses et luisantes. Ecusson carré ou oblong, ar- rondi en arrière. Elytres médiocrement allongées, peu à peu ré- trécies et tronquées en arrière, déprimées et munies chacune d’une côte sublatérale, longitudinale et entière.— Pattes médiocres; cuisses pédonculées non, en massue au bout, les postérieures ne dépassant pas les élytres; tarses de la même paire médiocres, à article 4 égal à 2-3 réunis. segment pas plus long que 4, arrondi au bout, Episternums métathoraciques larges, peu à peu rétrécis en arrière.— Mésosternum plan, horizontal, transversal, tronqué et parfois un peu bituberculé sur son bord antérieur. Saillie prosternale fléchie en arrière, Corps médiocrement allongé, plan et glabre en dessus, finement pubescent en dessous.

Femelles : Elles ne diffèrent des mâles que par leurs antennes un tant soit peu plus courtes, leurs yeux non rapprochés en avant et leur dernier segment abdominal plus allongé.

A ces caractères, il faut ajouter que les téguments sont solides et criblés en dessus, surtout sur le prothorax, de points enfoncés plus ou moins gros, deux particularités étrangères à la plupart des genres qui suivent. La livrée assez élégante de ces insectes est noire avec les élytres, et souvent le prothorax d’un blanc ou d’un fauve testacés ; ces deux dernières parties sont ornées de taches noires.

Le genro, altéré par M. A. White (1) qui y avait compris les Orr- cosroma et quelques autres éléments étrangers, est ici rétabli tel que l'avait conçu A. Serville. Ses espèces (2), peu nombreuses, sont de taille moyenne et propres aux parties intertropicales de l'Amérique du Sud.

OREGOSTOMA. A. Serv. Ann. d. l. Soc, entom. 1833, p. 551 (3).

Ce genre ne diffère des RainorraGus que par les caractères suivants : Prothorax plus long que large, cylindrique, faiblement arrondi sur les côtés, souvent muni d'une carène médiane peu distincte en des- sus, étroitement rebordé en avant, transversalement sillonné à sa

(1) Longic. ofthe Brit. Mus. p. 198.

(2) R. dorsiger, Germar, loc. cit. (Var. R. marginatus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 94, pl. 19, £. 1; anceps, Newm. The entom. Magaz. V, p. 495). festivus (suluralis Dej., Serv.), Perty, loc. cit. p. 94, pl. 19, f. 2. ana- lis, À. Servil. Ann. d. 1. Soc. entom. 1833, p. 550; du Brésil ainsi que les précédents.—apicalis, Guérin-Ménev. Icon. Ins.; texte, p.236 (dorsiger var.?); Bolivia.

(3) Syn. Runornaeus pars, A. White, Guérin-Ménev. STENOPTERUS pars, Klug.

502 LONGICORNES.

base. Elytres sans carène longitudinale, Saillie mésosternale recourbée et horizontale en arrière, parfois un peu canaliculée. Corps plus étroit, »

Les téguments sont un peu moins solides que dans le genre précé- dent et leur ponctuation en dessus est plus fine et plus serrée, sur- tout sur les élytres. Quant à la livrée, elle varie trop pour en rien dire de général. Parmi les caractères qui distinguent le genre des Rur- NOTRAGUS, l’un des, plus importants est la forme de la saillie méso- sternale.

Des quatre espèces que Serville à comprises dans le genre,une seu- lement lui appartient, son 0. rubricorne (1). Une seconde a été dé- crite depuis longtemps par Klug qui en à fait un SrENOPTERUS (2).

OMMATA. À. Ware, Longic. of the Brit. Mus. p. 194 (3).

Mèmes caractères que les OrrcosromA, avec les différences suivantes :

Antennes plus grèles, de longueur variable, parfois un peu plus lon- gues que le corps chez les mâles, légèrement épaissies et en général un peu dentées en scie à leur extrémité.— Yeux contigus ou très-rap- prochés en avant chez les mâles; leur échancrure placée plus haut. Elytres encore plus minces, tantôt tronquées avec la troncature inerme ou épineuse, tantôt arrondies à leur extrémité, Hanches antérieures globoso-coniques, assez saillantes; pattes postérieures no- tablement plus longues que les autres; leurs cuisses peu à peu en massue, dépassant plus ou moins les élytres, même en général chez les femelles; leurs tarses grêles, plus longs, à article À plus grand, parfois (notabilis) de beaucoup, que 2-3 réunis. Corps plus svelte, du reste variable sous ce rapport.

Parmi ces caractères, l’un des plus importants est la forme des han- ches antérieures qui se retrouvera plus loin chez les IsTamrADE.

Le genre, tel qu'il est ici conçu, comprend la majeure partie des ®@recosroma de Serville (4), quelques petites et jolies espèces de la région amazonienne placées par M. A. White dans les RaiNorrAGus (5)

(1) Figuré, d’après un très-petit exemplaire, sous le nom do Rhinotragus occcineus, dans Guérin-Ménev. Icon. Ins. pl. 44, f. 7; Brésil.

(2) Sten. luridus, Klug, Nov. Act. Acad. nat. Curios. XIE, p. 470, pl. 44, €. 3; Brésil (Rhin. histrionicus Chevrol. de quelques collections); extrèmement variable sous le rapport de la livrée et du dessin des élytres.

(3) Syn. AGAoNE, Pascoe, Trans, of the entom. Soc. Ser. 2, V,p. 22.—One- cosromA (pars) À, Serv., Dej. RumnorraGus (pars) À. White,

(4) O. discoideum , nigripes, collare, Serv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1833, p. 592; Brésil,

(5) R. notabilis, trilineatus, molorchoides, À. White, loc, cit. p. 199.

RHINOTRAGIDES. 503

et sur lesquelles M. Pascoe à établi son genre AGAoN&, enfin celle sur laquelle a été fondé le genre actuel (1). Il y a sans doute entre ces insectes des différences sous le rapport de la forme générale, de la livrée, de la longueur des antennes et des pattes, etc., mais je cherche en vain quelques caractères qui autorisent à les répartir dans plusieurs genres.

ODONTOCERA,

A. Senv. Ann. d. L. Soc. entom. 1833, p. 546 (2).

Mâles : Tètelégèrement concaveou plane entre les antennes, prolon- gée en un museau au moins médiocre; front grand, oblique. An- tennes de la longueur environ des 2/3 des élytres, grossissant peu à peu et faiblement, à articles 3 plus long (parfois à peine) que 5, 4 beaucoup plus court que ce dernier, les suivants graduellement plus courts et légèrement anguleux à leur sommet interne.— Yeux grands, subarronülis, échancrés en haut et en dedans, plus ou moins (en gé- néral fortement) rapprochés en avant. Prothorax cylindrique ou subeylindrique, transversal non, parfois inégal en dessus. Ecus- son en carré long, arrondi aux angles. Elytres tantôt un peu plus courtes seulement que l’abdomen, tantôt n’en recouvrant que la moi- tié, planes, sinuées dans leur milieu, rétrécies et légèrement déhis- centes, rarement (par ex. braconides) subulées en arrière, tronquées ou arrondies au bout. Les quatre pattes antérieures beaucoup plus courtes que les autres; leurs cuisses pédonculées, un peu arquées, ter- minées par une forte massue ovoïde ; les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen, en général graduellement en massue; tarses de la même paire grêles, médiocres, à article À au moins aussi long que 2-3 réunis. Abdomen assez grêle relativement au métaster- aum ; son segment et son pygidium un peu allongés et arrondis

(1) O. elegans, À. White, loc. cit. pl. 5, £. 6 (Oreg. signaticorne, Dej. Cat. éd. 3, p. 360); Venezuela. LS

En outre de toutes ces espèces, il y en a plusieurs autres dans les collections, entre autres les Oregost. annulatum, clavicorne, dimidiaticorne et pulchellum de Dejean, toutes du Brésil, Chez une, connue sous le nom de fulvicolle, le py- gidium et le dernier segment abdominal réunis formeut un cône allongé. Il y en a même chez lesquelles les élytres ne recouvrent plus complétement l’abdo- men.

(2) Il y avait déjà parmi les Névroptères du groupe des Phryganides un genre Oponrocerus crcé par Leach dès 1817, adopté par la plupart des auteurs an- glais (Samouelle, Curtis, Stephens, etc.), mais qui semble être abandonné en ce moment, de sorte que lo nom du genre actuel pourra être conservé. Erichson (in Agass. Nomenel. Zool.; Col. p. 110) mentionne un genre OnonrocErus soi- disant créé par M. Guérin-Méneville, dans le « Voyage de la Coquille. » Ainsi que M. 3. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 336) en à déjà fait la remarque, ce genre n'existe pas. Syn. Necvpauis Oliv. SrenorTEnus Klug, Guér.-Ménev., Perty.

504 LONGICORNES.

en arrière. Métasternum renflé, ses épisternums larges, en triangle renversé.— Saillie mésosternale médiocrement large, inclinée en ar- rière, souvent un peu concave. Saillie prosternale assez étroite, fléchle postérieurement. Corps allongé, svelte, glabre ou en géné- ral faiblement pubescent.

Femelles : Elles ne diffèrent des mâles que par leurs antennes attei- gnant au maximum le milieu des élytres et souvent plus courtes, leurs yeux fortement séparés, leur dernier segment abdominal et leur py- gidium plus allongés.

Le genre est conçu ici tel que Serville l’a réduit Tr en d’au- tres termes, il ne comprend que la 1'° section de ses OponrocerA. Ses espèces sont très-voisines des Oncosroma et des Oumara, mais, ce qui n'existe pas chez ces derniers, on voit déjà apparaître chez elles cette gracilité relative de l'abdomen qui sera portée si loin chez la plupart des genres suivants.

Elles sont nombreuses (1), assez grandes pour la plupart et répan- dues dans toute l’Amérique intertropicale. Leur livrée varie, mais presque toutes ont les élytres en partie vitrées. Leur prothorax est tantôt glabre, tantôt orné d’un dessin formé par des poils le plus sou- vent d’un jaune doré. Il y a de notables différences dans la longueur des premières, qui, le plus souvent, recouvrent presque l’abdomen; mais ces différences ne sont évidemment pas génériques.

ISTHMIADE. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 166.

Femelle : Organes buccaux et tète des OnoNTOCERA. Antonnes dépassant un peu le milieu de l'abdomen, grèles, finement dentées à partir du article : 3 un peu plus long que 5, 4 pas beaucoup plus court que celui-ci, 11 plus court que 10, terminé par un petit appen- dice conique, Yeux des OponrocErAa ®.— Prothorax plus long que large, cylindrique, largement resserré au-delà de son milieu, plus étroitement en deçà, tuberculé sur le disque. Ecusson en triangle curviligne.— Eiytres beaucoup plus courtes que l'abdomen, subulées, linéaires et déhiscentes dans leur moitié postérieure.— Hanches anté- rieures assez saillantes, coniques ; cuisses subpédonculées, les quatre

(1) Necyd. fasciata, Oliv. Entom. 1V, 74, pi. 1, f. 9; Guyane? Sten. al- bicans (an potius OmwarA?), apicalis, gracilis (Sten. elegans, Guér.-Ménev. Icon.; Ins. pl. 44, f. 9), murinus, Klug, Nov. Act. Acad. nat. Curios. XII, p. 471, pl. 44; Brésil. Sen. braconides, Perty, Del. anim, art. Bras. p. 94, pl. 19, f. 3; Brésil. O, vitrea, Serv. loc. cit. p. 547; Cayenne. O. Dice, Eirene, Eunomia, Maia (vix huj. gener.), Newm. The Entomol. p. 91; Brésil, O. mellea, parallela, simpleæ, bispeculifera, subvestita, compressipes, pœcilopoda, chrysozone (fasciata? Oliv.), A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 188; Amazone (Santarem),

RHINOTRAGIDES. 505

antérieures arquées, terminées par une massue ovoïde; les postérieu- res beaucoup plus grandes que les autres, plus courtes que l’'abdo- men, graduellement en massue, un peu arquées ; tarses de la même paire à article 4 aussi grand que 2-3 réunis. Abdomen rétréci et arqué à sa base, puis renflé et oblongo-ovalaire ; son segment et son pygidium en triangle très-allongé et aigu. Métasternum très- convexe; ses épisternums très-larges en avant, en triangle renversé. Saillie mésosternale étroite, dilatée et horizontale en arrière. Saillie prosternale très-étroite, lamellifcrme entre les hanches anté- rieures. Corps très-allongé, presque glabre.

Cette formule, rédigée d’après deux exemplaires que M. J. Thom- son à bien voulu me communiquer, ne concerne manifestement que la femelle, ainsi que l'indique la structure de l’extrémité de l'abdomen.

L'espèce unique du genre est de grande taille et d’un noir brillant en dessus, d'un rouge sanguin en dessous. Son prothorax est parfai- tement lisse et ses élytres non vitrées. M. J. Thomson lui a imposé le nom, regrettable à certains égards, de hephæstionoides, son facies n'ayant guère de rapports avec celui des Hæpnesriow. Elle appartient si manifestement au groupe actuel que, malgré ses hanches antérieu- res plus saillantes que de coutume, il est impossible de la mettre ail- leurs, Le Brésil est sa patrie.

ACYPHODERES. À. Serv. Ann. d. l. Soc. entom. 1833, p. 549 (1).

Mâles : Organes buccaux des Ononrocera, Tête très-souvent ca- rénée sur le vertex et entre les antenres, terminée par un museau de longueur variable, mais en général assez court (2). Antennes tan- tôt pareilles à celles des Onowrocera, tantôt plus robustes et plus for- tement dentées en scie à partir du article.— Yeux grands, rappro- chés, parfois subcontigus en avant, largement échancrés à leur angle postéro-interne. Prothorax transversal ou non, rétréci et transver- salement sillonné à sa base, plus ou moins arrondi sur ses côtés anté- rieurs, déprimé sur le disque et le plus souvent muni de trois callosi- tés allongées.=— Ecusson oblong, arrondi en arrière.— Elytres planes, un peu ou beaucoup plus courtes que l'abdomen, isolément subulées, linéaires et déhiscentes dans leur moitié postérieure, arrondies ou acuminées au bout. Les quatre pattes antérieures courtes, leurs cuisses brièvement pédonculées, puis renflées en une très-forte mas-

(1) Syn. Srenorrenus, Dalm., Klug. Necypauis Oliv., Kirby.

(2) Chez le crinitus, il est beaucoup plus long et plus étroit que dans les au- tres espèces à moi connues, et cette forme semble coïncider avec l’absencé de carènes sur le prothorax. Cette espèce et celles qui sont dans le même cas, s’il en existe, forment une section particulière dans le genre.

506 LONGICORNES.

sue arquée en dessus; les postérieures plus courtes que l'abdomen, subpédonculées, terminées par une massue allongée; jambes de Ja même paire pubescentes, parfois munies d'une frange externe ou d'une brosse de poils denses; leurs tarses à article À au moins aussi long que 2-3 réunis. Abdomen cylindrique, relativement grêle ; son pygidium et son dernier segment ventral tronqués au bou, le 4% convexe en dessus. Métasternum très-convexe ; ses épisternums très-larges en avant, en triangle renversé. Saillie mésosternale large, parfois transversale, horizontale, Saillie prosternale de lar- geur variable. Corps allongé, en général assez robuste, pubescent sur la tête et la poitrine.

Femelles : Yeux distants. Abdomen atténué à sa base et à son extrémité; son pygidium et son dernier segment ventral formant en- semble un cône allongé.

Serville n’a fait qu'indiquer ce genre pour la seconde division de ses OponrocerA. Il se distingue de ces dernières par de nombreux caractères. Ses espèces ont les élytres vitrées dans leur milieu, plus rarement opaques et dans ce cas jaunes ou testacées. Ces organes va- rient sous le rapport de la longueur et de la forme, mais sont, à tout le moins, fortement rétrécis en arrière, quand ils ne sont pas, à pro- prement parler, subulés. La livrée générale est également assez va- riable.

Le genre habite les mêmes régions de l'Amérique que les Onoro- CERA, mais est un peu moins riche en espèces que ces dernières (1).

BROMIADES. J. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 165 (2).

Ce genre ne diffère absolument du précédent que par la forme des élytres qui ne recouvrent pas la moitié basilaire de l'abdomen et for-

(1) 11 y aura lieu de voir s’il ne faudra pas le restreindre à celles dont l’ab- domen présente les caractères sexuels signalés dans le texte. En attendant, celles . qui sont typiques, c’est-à-dire qui ont les élytres longues et subulées, sont les suivantes : Sen. aurulentus, Dalm. Anal. entom. p. 71.— Sten. hirtipes, cri- nitus, femoratus, Klug, Nov. Act. Acad. nat. Gurios. XIL, p. 473, pl. 44. À. sericinus, odyneroides, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 195. üra- chialis, Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 369; espèce remarquable par la longueur de son prothorax, ses jambes antérieures fortement anguleuses en de- dans et une saillie lamelliforme et bifide au bout dont son pénultième segment abdominal est pourvu. M. Pascoe me paraît avoir décrit la femellle; je possède le mâle,

Chez Jes deux espèces qui suivent, les élytres sont plus courtes, très-aiguës en arrière, mais non subulées : Sten. albitarsis, Klug, loc. cit, p. 475, pl. 44, f. 12. M. A White (loc. cit. p. 188) en fait une OnoNrocera, mais, je crois, à tort. Necyd. abdominalis, Ou. Entom. IV, 74, p. 8, pl. 1, f. 5.

(2) Syn. Ononrocera, Chevrol. Rev. zool. 1838, p. 285.

RHINOTRAGIDES. 507

ment ensemble un triangle régulier obtus à son sommet ; elles sont en même temps très-peu déhiscentes à leur extrémité.

L'espèce typique, l'Odontocera brachyptera de M. Chevrolat, est originaire de Cuba et a les antennes fortement dentées en scie, le prothorax allongé de l’Acyph. brachialis, le facies et la Kvrée de l'A, aurulentus. La femelle seule m'est connue. '

CHARIS. New. The Entomol. p. 21.

Mâles : Tête courte en arrière, presque plane entré les antennes, prolongée en un museau médiocre ; front allongé, déclive. Anten- nes peu robustes, atteignant au plus le milieu de l'abdomen, peu à peu et plus ou moins élargies et dentées en scie à partir du ou article : 3 pas beaucoup plus long que les suivants. Yeux des pré- cédents, très-räpprochés sur le front. Prothorax plus long que large, cylindrique, légèrement arrondi latéralement, parfois renflé de cha- que côté près de sa base. Ecusson petit, carré ou oblong. Ely- tres planes, plus courtes que la moitié de l'abdomen (1), plus moins déhiscentes, atténuées et arrondies en arrière.— Pattes des deux gen- res précédents avec les jambes postérieures parfois garnies de houp- pes de poils fins. Abdomen cylindrique, grêle ; pygidium convexe, déclive, arrondi au bout; dernier segment ventral tronqué, profondé- ment fendu, les bords de la fissure tomenteux. Le surplus comme dans les deux genres précédents.

Femelles : Ghez les espèces que j'ai sous les yeux, leurs antennes diffèrent à peine de celles des mâles dont elles ne se distinguent que par leurs yeux distants et leur abdomen plus gros, atténué à ses deux extrémités, avec son dernier segment et son pygidium allongés, atté- nués et arrondis au bout, enfin le métasternum moins renflé.

La forme du dernier segment abdominal des mâles n’est probable- ment pas constante. Le prothorax est finement rugueux et souvent orné de petites taches grisâtres formées par des poils couchés ; les ély- tres sont tantôt vitrées, tantôt opaques.

Ces insectes sont, pour la plupart, petits et d'une forme moins ro- buste que ceux des deux genres précédents. Ils habitent, comme ces derniers, les parties chaudes de l'Amérique du Sud (2).

(1) M. G. A. Dohrn m’a communiqué le mâle d’un insecte du Brésil qui pré sente tous les caractères du genre, si ce n’est que ses élytres atteignent presque l'extrémité de l'abdomen. D'un autre côté, si ses cuisses postérieures dépas- saient cette extrémité, ce serait une PasyrmLe. Toutes ces petites espèces du groupe actuel se touchent de si près et sont si variables, qu’il pourra fort bien arriver que les genres Iscnasia, Pasvpnize et même Puaycoropa ne soient consi- dérés que comme de simples sections du genre Caranis,

(2) C. Euphrosyne, Erato, Aglaia, Newm. loc. cit.— Mneme, Aœde, Melete,

508 LONGICORNES.

Les deux genres suivants, ne comprenant également que de petites espèces, ne diffèrent de celui-ci que par de faibles caractères.

ISCHASIA. J. Tnous. Syst. Cerambyc. p. 163.

Je n’ai sous les yeux qu'une femelle de ce genre; elle ne diffère de celles des Cranis que par les caractères suivants :

Museau de la tête un peu plus long. Antennes dépassant un peu le milieu de l'abdomen, gradue!lement épaissies à partir du article et non dentées en scie, le presque du double plus long que le 2, Prothorax oblongo-cylindrique, sans, renflements latéraux près de sa base.— Pattes moins robustes, les postérieures plus longues ; leurs cuisses longuement pédonculées, dépassant un peu l'abdomen; leurs jambes longues, grêles ainsi que les tarses. Saillies mésosternale et prosternale étroites. Corps plus svelte, hérissé de poils fins redres- sés, mais peu abondants. ,

A ces caractères, l’unique espèce (rufina Thoms.) du genre réunit une livrée d'un jaune ferrugineux uniforme et des élytres non vitrées, ce qui lui donne une physionomie différente de celle de la plupart des Cyanis. Elle est petite et habite le Brésil.

PASYPHILE, J. Taows. Syst. Cerambyc. p. 164.

Ce genre, dont je ne connais que des mâles (1), est, à son tour, si voisin des IscHa$rA, que je ne lui trouve pas d’autres caractères dif- férentiels que ceux-ci.

Museau court, transversal. Yeux médiocrement séparés. Ely- tres recouvrant les 2/3 de l’abdomen.— Cuisses postérieures dépassant

Newm: ibid. p. 90. Tous du Brésil. Corynna, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 290; Colombie (Sainte-Marthe).

Le Molorchus laticornis de Klug (Nov. Act. Acad. nat. Curios. XII, p. 469, pl. 44, f. 1), que M. A. White (Longic. of the Brit. Mus. p. 179) rapporte, avec doute, au genre actuel, me paraît lui appartenir réellement, malgré ses antennes très-déprimées et fortement élargies à leur extrémité. Le Mol. sco-

.parius du même auteur (lue. cit. pl. 44, £.2) que M. A. White (loc. cit. p. 196) comprend parmi les AcyPHODERES, n’en est cerlainement pas un et serait beau- coup mieux à sa place ici.

(1) M.J. Thomson ne signale aucun sexe en particulier. Il a bien voulu me communiquer deux exemplaires de l’espèce typique, dont l’un comme étant une femelle. Mais tous deux sont des mâles, reconnaissables à leur abdomen cylin- drique. Ledernier segment ventral de cet insecte est simplement tronqué et non fendu, comme celui dgs Cranis.

RHINOTRAGIDES. 509

assez fortement ce dernier; tarses de la même paire assez allongés, à article 4 au moins aussi long que 2-4 réunis.

L'espèce typique (mystica Thoms.) est également petite et originaire du Brésil. Elle a les élytres vitréeset la livrée habituelle des Cranis, notamment les petites taches grisâtres dont leur prothorax est orné.

PHYGOPODA. 3. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 164.

Mâle : Yeux subcontigus, très-grands, à peine échancrés, Elytres n’atteignant pas tout à fait la moitié de l'abdomen. Cuisses posté- rieures aussi longues que le corps, très-longuement pédonculées, dé- passant fortement l'abdomen; jambes de la même paire graduelle- ment épaissies et densément ciliées dans leur moitié terminale; leurs tarses médiocres. Le surplus comme chez les PAsypnize.— Femelle inconnue.

La petite espèce (fugaæ Thoms.), type de ce genre, est encore plus svelte que celles des deux genres précédents, en entier noire, avec le centre des élytres vitré. Le Brésil est également sa patrie.

TOMOPTERUS. À. SERv. Ann. d. l. Soc. entom. 1833, p. 544.

Mâles : Tète prolongée en un court museau transversal et paral- lèle. Antennes dépassant à peine les élytres, assez robustes, gros- sissant peu à peu à partir du article; le notablement plus long que le 4°, Yeux très-rapprochés sur le front, fortement échancrés au côté interne. Prothorax subglobuleux, un peu déprimé en dessus, étroitement resserré et rebordé en avant et à sa base.— Ecus- son en triangle allongé et tronqué au bout. Elytres formant, réu- nies, un carré transversal arrondi aux angles postérieurs. Pattes assez robustes; les quatre antérieures courtes, leurs cuisses briève- ment pédonculées et terminées brusquement par une grosse et courte massue; les postérieures un peu arquées avec leur massue fusiforme, commençant presque dès leur base, ne dépassant pas l'abdomen; tarses de la même paire à article À à peine aussi long que 2-3 réunis. Abdomen cylindrique; son dernier segment échancré de chaque côté et terminé par ue pointe aiguë; pygidium petit, subvertical, convexe, aeuminé au bout. Métasternum ample; ses épisternums très-larges, en triangle renversé. Saillie mésosternale assez large. Saillie prosternale plus étroite. Corps médiocrement allongé, robuste, partiellement pubescent.

Femelles : À en juger par celle de l'espèce typique, elles diffèrent des mâles par les points suivants : Yeux médiocrement séparés.

510 LONGICORNES.

Antennes à peine plus courtes.— Abdomen rétréci à ses deux extré- mités; son dernier segment court, arrondi en arrière; pygidium al- longé, déclive, peu à peu rétréci et arrondi au bout.

Petits insectes bien distincts de tous les précédents par la forme de leurs élytres qui rappelle complétement celle de ces organes chez les Staphylinides. Leur forme générale assez massive et l'élégance de leur livrée contribuent également à les faire aisément reconnaître. Le trait le plus saillant de cette dernière consiste en ce que les ély- tres sont chacune obliquement traversées par une ligne jaune cal- leuse, ou ont leurs angles externes postérieurs de Ja même couleur sur une large étendue. Quelquefois (staphylinus, preliosus), comme chez les Hesrmesis de l’Australie, l'abdomen esttraversé par une ou deux larges bandes ferrugineuses.

Le genre ne comprend, en ce moment, que quatre espèces de l’A- mérique intertropicale (1). :

Note.

Je ne vois pas bien la place du genre suivant dans le groupe au- quel il appartient sans aucun doute.

PANDROSOS. H. W. Bares, The Entom. Monthl. Magaz. IV, p. 24.

Müseau beaucoup plus court et plus large que chez les RaiNorra- Gus et les OREGosroMA. Yeux complétement latéraux et très-lar- gement séparés en avant. Antennes pareilles à celles des Onrecos- Toma, filiformes, peu à peu épaissies, avec leurs articles terminaux légèrement en scie. Elytres normales, obliquement tronquées au bout; leurs épipleures verticales, carénées en dessus.

Cette formule a été visiblement empruntée au sexe femelle. Le genre a pour type le Rhinotragus eæilis de M. A. White (2), petite espèce découverte par M. Bates sur les bords de l’Amazone (Villa Nova).

Quant aux deux genres suivants, placés par leurs auteurs dans le voisinage des RainorraGus, la forme générale de leurs espèces, et surtout la brièveté et la largeur de leurs tarsos, rendent probable qu'ils sont étrangers aux Rhinotragides. Leur place ne pourra être déterminée que lorsqu'on saura si leurs cavités cotyloïdes intermé- diaires sont fermées ou non.

(4) T. staphylinus, À. Serv. lac. cit. p. 545; Brésil. pretiosus, Newm. The Entomol. p. 21; Brésil. vespoides, Guatimala; larroides, Amazone; A. White, Longic, of the Brit. Mus, p. 176.

(2) Longic. of the Brit. Mus. p. 201.

RHINOTRAGIDES. , 511

ERYTHROPLATYS. A. Ware, Longic. of the Brit. Mus. p. 201.

La formule générique exposée par M. A. White est très-courte; je la complète à l’aide de sa description de l'espèce typique.

Palpes’saillants. Tête terminée par un museau pointu. An- tennes ayant leurs articles terminaux un peu déprimés et en scie au côté interne, leurs sept derniers articles revêtus d’une pubescence grise soyeuse. Prothorax aussi long que large. Elytres courtes, élargies et arrondies en arrière. Pattes assez robustes; cuisses en massue; jambes assez courtes; tarses courts, larges; leurs articles transversaux.

L'espèce (1) décrite et figurée par M. A. White reproduit en petit les formes, la forte ponctuation et même en partie la livrée des Cre- NopEs du groupe des Tropidosomides, Il est possible qu'elle doive, avec celle du genre suivant, constituer un groupe à part dans le voi- sinage de ces derniers.

ÆCHMUTES. (Pascos) H. W. Bares, The Entomol. Monthl, Mag. IV, p. 23.

Lobe externe des mâchoires très-allongé. Museau long comme chez les ORecosroma ; front plan. Antennes beaucoup plus courtes que le corps; leurs articles intermédiaires fortement dilatés avec leurs angles internes saillants : 2 et 3 munis en dehors d’une frange de cils robustes, 4 plus court que 5. Yeux presque contigus en avant. Prothorax rétréci antérieurerhent. Elytres sinueusement tronquées à leur extrémité, les deux angles de la troncature épineux. Pattes assez courtes, robustes; cuisses en massue; tarses courts, larges, leurs articles triangulaires. Corps oblong, déprimé, élargi en arrière ; facies des Lycus.

M. Bates regarde ce genre comme intermédiaire entre les Ruino- TRAGUS et les EryraropLarys. Il n'en décrit qu’une petite espèce (lycoïdes) découverte par lui sur les bords du Hsut-Amazone.

ANTEROS. BLancu. Hist. nat. d. Ins. IL, p. 150. M. Blanchard place ce genre entre les Cazrispavynis et les Tomor- TERUS, en ajoutant plus loin (p. 170) qu'il est établi sur une espèce

inédite de l'Australie. Les caractères qu'il lui assigne se bernent à ce pou de mois :

(1) Æ, corallifer, A. White, loc, cit. p. 202, pl. 5, £ 2,

512 LONGICORNES.

Antennes filiformes. Elytres de moitié plus courtes que le corps, rétrécies en lanière au-dessous des angles huméraux. Pattes pos- térieures très-petites, glabres; tarses à 49 article très-court.

Groupe XIX. Hesthésides,

Palpes courts, les maxillaires plus que les labiaux; leur dernier article subfiliforme. Mandibules médiocres, arquées et entières au bout. Tête enfoncée dans le prothorax presque jusqu'aux yeux; ses tubercules antennifères largement séparés, très-courts, entiers ; front très-grand, vertical, en carré allongé, rebordé latéralement; joues un peu allongées. Antennes assez robustes, filiformes ou un peu épaissies au bout, au maximum un peu plus longues que le corps. Yeux grands, allongés, échancrés dans leur moitié supérieure interne.— Prothorax transversel, inerme sur les côtés. Ecusson assez grand. Elytres planes et très-courtes. Pattes médiocres; han- ches antérieures assez grosses, globuleuses, de niveau avec la saillie prosternale ; leurs cavités cotyloïdes fermées ou étroitement ouvertes en arrière; celles des intermédiaires largement ouvertes en dehors; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire assez longs, comprimés. Métasternum convexe ; ses épisteraums très-larges, en triangle renversé. Saillies mésosternale et prosternale larges. Corps allongé, pubescent.

Au premier coup-d'œil, le genre Hesruesis de M. Newman paraît appartenir aux Nécydalides, mais il s'éloigne fortement de ce groupe par la forme de ses hanches antérieures qui sont parfaitement glo- buleuses. Par ce caractère, la forme de la tête et celle de la saillie prosternale, il est voisin des DisricaocerA qui suivent et près des- quelles je crois devoir le placer; la brièveté de ses élytres le rap- proche également des Tomoprerus qui terminent les Rhinotragides. Comme les Disricaocera, il est propre à l'Australie.

HESTHESIS. Newm. Ann, of nat. Hist. V, 1840, p. 17 (1).

Mûles : Tète un peu concave entre les antennes, Antennes (2) mates, un peu plus longues que le corps, à articles 1 court, en cône renversé, 3-10 subégaux, obconiques, 5-10 un peu anguleux à leur sommet interne, 41 plus grand que 10, longuement appendiculé, obtus au bout. Prothorax subeylindrique, rétréci en arrière, arrondi ou

(1) Syn. Mocorcuus Fab., Kirby, Boisduv.

(2) M. Newman leur assigne 12 articles chez les D" et 11 chez les ; l'ap- pendice qui termine le dernier l’a induit en erreur; il existe dans les deux sexes, du moins chez les espèces que j’ai sous les yeux.

DISTICHOCÉRIDES. 513

renflé sur les côtés en avant. Ecusson en triangle rectiligne, Elytres isolément et obliquement tronquées au bout de dedans en dehors, divergentes ou non. Cuisses peu à peu et faiblement en massue; tarses de la même paire à article 4 plus grand que 2-3 réu- nis. segment abdominal aussi long que 4, rétréci et arrondi au bout. Saillies mésosternale et prosternale très-larges; la 4re in- clinée, la 2 horizontale, toutes deux plus ou moins échancrées en arrière.

Femelles : Antennes moins longues que le corps, plus obtusément dentées. Dernier segment abdominal plus allongé et plus conique.

Ces insectes sont en général de grande taille et d'un facies robuste. Leur livrée, noire ou brunâtre, offre cela de remarquable que, chez la plupart, l'abdomen est traversé en dessus par des bandes jaunes dont le nombre varie de une à quatre et qui ne correspondent pas toujours à des bandes de même nature dont il est orné en dessous. Les élytres sont assez variables sous le rapport de la forme et fré- quemment présentent des taches irrégulières testacées ou blanches. Les espèces décrites s'élèvent à une douzaine (1).

GrouPE XX, Distichocérides.

\

Lobe externe des mâchoires tès-saillant, grêle, élargi, tronqué et pénicillé au bout. Palpes courts, les maxillaires plus que les la- biaux; leur dernier article faiblement triangulaire. Mandibules courtes, épaisses, aiguës au bout. Tôte enfoncée presque jusqu'aux yeux dans le prothorax; tubercules antennifères presque nuls, entiers; front très-grand, subvertical ; joues assez allongées. Antennes ro- bustes, plus courtes ou un peu plus longues que le corps, biflabellées (o) ou épaissies au bout(®).— Yeux allongés, fortement échanerés dans leur moitié postérieure interne, Prothorax transversal, inerme laté- ralement. Ecusson médiocre. Elytres cunéiformes, brièvement déhiscentes en arrière, Pattes longues; hanches antérieures grosses, globoso-ovalaires (2), de niveau avee la saillie prosternale ; leurs ca- vités cotyloïdes fermées en arrière; celles des intermédiaires large- ment ouvertes en dehors; tarses postérieurs très-longs, comprimés. Épisternums métathoraciques assez larges, parallèles, brusquement

(4) Mol. variegatus, Fab. Syst. El. IL, p. 375. Mol. cingulatus, Kirby, Lion. Trans. XII, p, 470, Mol. ferrugineus (Mac-Leay) Boisduv. Faune d. l'Océan. IL, p. 487. H. bisonatus, Newm, loc. cit. H. ornatus, Savnd. Travs. of the entom, Soc. Ser. 2, I, p. 84, pl. 1, f. 1. H, mœrens, Pascoe, ibid. Ser, 2, V, p. 21. H. angulatus, murinus, vigilans, acutipennis, vespa-. rius, Pascoe, ibid. Ser, 3, I, p. 554, H. plorator, Pascoe, The Journ. of En- tom, I, p. 369; Tasmanie.

(2) Chez les grandes espèces, surtout chez leurs femelles, ces hanches sont légorement anguleuses en dehors, ce qui n’a pas lieu chez les petites.

Coléopières. Tome VII. 33

514 LONGICORNES.

rétrécis en arrière. Saillies mésosternale et prosternale larges. Corps massif, cunéiforme.

Ce groupe ne comprend que le genre DisricæocerA de Kirby, une de ces formes ambiguës si nombreuses en Australie. À un aspect gé- néral qui mppelle celui des Graucyres, ses espèces réunissent des organes buceaux de Callichromides, une tête très-voisine de celle des Hesrarsis, le tout réuni à des antennes bi-flabellées chez les mâles. En somme, ces insectes me paraissent, comme à M. J. Thomson (1), se rapprocher des Rhinotragides plus que de tout autre groupe.

DISTICHOCERA. (Mac-Leay) Kinpy, Trans. of the Linn. Soc. XII, p.471. ;

Mâles : Tête presque plane, large et sillonnée entre les antennes ; front en varré plus long que large, caréné sur ses bords latéraux, par- fois (par ex. maculicollis) concave. Antennes à articles À court, gros, subpyriforme, 3 allongé, échancré au bout, plus long que 4, B-11 plus courts, égaux, munis, ainsi que 4, de deux longs rameaux aplatis, opposés, 12 pas plus long que les rameaux de 11 et ayant la même forme. Prothorax transversal, tantôt (par ex. maculicollis) sübcylindrique, tantôt resserré en avant, renflé et anguleux sur les côtés. Ecusson en triangle curviligne ou largement arrondi en ar- rière. Elytres peu convexes, munies de côtes fines et saillantes, tronquées à leur extrémité. Cuisses peu à peu épaissies, les posté- rieures un peu plus courtes que les élytres; tarses de la même paire à article 4 plus grand que 2-3 réunis. segment abdominal égal à 4, rétréci et tronqué en arrière. Saillie mésosternale verticale en avant, horizontale et en carré transversal ou subéquilatéral en arrière. Saillie prosternale plane, bifide ou bilobée et saillante postérieu- rement.— Corps revêtu d’une fine pubescence molle et plus ou moins soyeuse.

Femelles : Antennes atteignant le milieu ou les 2/3 des élytres, grossissant à leur extrémité, de 11 ou 12 articles : 3-5 ou 3-6 obco- niques, plus longs que les suivants, ceux-ci obliquement échancrés au

“bout, 44 tantôt oblong et appendiculé, tantôt cylindrique et suivi d’un article distinct, petit et grêle. Cuisses postérieures beaucoup plus courtes que les élytres.

Souvent, outre ces différences, les deux sexes n’ont pas la même livrée. Les mâles sont généralement noirs en entier, tandis que les femelles ont le prothorax et les élytres, ou celles-ci seulement, d'un beau jaune d’un rouge sanguin soyeux. Les intervalles entre les côtes des élytres sont finement alutacés; le prothorax est plus ou

(1) Syst. Cerambyc. p. 162.

ÉROSCHÉMIDES. 515

moins inégal, mais jamais très-fortement. Ces insectes sont. pour la plupart, d'assez grande taille et assez rares dans les collections. On en connaît six espèces (4).

GROUPE XXI. Éroschémides. LE

Palpes subfiliformes, au plus médiocres ; les maxillaires un peu plus longs que les labiaux. Mandibules courtes, aiguës au bout. Tête assez Saillante, brusquement mais médiocrement resserrée en arrière des yeux; tubercules antennifères entiers au bout; front vertical ; joues de longueur variable, Antennes robustes, veloutées, atténuées au bout, plus courtes que le corps dans les deux sexes, Yeux assez gros et assez courts, échancrés.— Prothorax relativement petit,inégal en dessus, tuberculé on non sur les côtés.— Ecusson au plus médiocre. Elÿtres peu convexes, munies de fines côtes longitudinales et d’une frange de cils courts sur leurs bords latéraux postérieurs et en ar- rière. Pattes de longueur variable ; hanches antérieures fortement anguleuses en dehors, conico-cylindriques, saillantes, contiguës ou très-rapprochées au côté interne; leurs cavités cotyloïdes fermées ou étroitement ouvertes en arrière ; celles des intermédiaires ouvertes en dehors; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que les élytres. Épisternums métathoraciques de largeur variable, atténués en ar- rière. Saillie mésosternale inclinée en arrière, Corps plus ou moins large ; livrée et facies des Lycus.

n'y a plus rien de commun, sous le rapport du facies, entre les groupes précédents et celui-ci. On pourrait définir ses espèces des PARISTEMIA des PrEROPLATUS (Paristémides) pourvus de hanches antérieures anguleuses et saïllantes. Elles ont jusqu'à la frange de cils courts qui caractérise les élytres de ces derniers, mais les côtes de ces organes sont pius saillantes, plus régulières, et leur livrée est constamment d'un fauve uniforme ; le reste du corps est noir, sauf parfois le prothorax en dessus. D'un autre côté, ces insectes se rap- prochent des quatre groupes suivants par la brièveté et la structure de leurs antennes, ce qui m'a engagé à les placer ici malgré la forme de leurs hanches antérieures.

Ces insectes sont propres à l’Australie et au nord de l'Hindostan

(1) D. maoulicollis, Kirby, loc. cit. pl. 23, f. 10, © (Q ferruginea, Guér.- Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 129; fulvipennis, Newm.The entom. Mag. V, P. 492; olim).— par (fuliginosa Blanch.) , Kirbyi, Mac-Leayi, Newm. Proceed. Of the Zool. Soc. 1851, p. 78. Thomsonella, A. White, ibid. 1859, p. 122, : Pl. 58, f. 6. mutator, Pascoe, The Journ, of Entom. I, p. 370.

Cette liste est empruntée à M. Pascoe, Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p.125, Antérieurement, M. Newman (The Zool. 1851, p. 3091 et 2122) avait pu- blié une Monographie de ces insectes, et une note étendue sur leur synonymie dans les Ann. a. Mag, of nat, Hist, Ser. 2, XI, 1843, p. 253.

516 LONGICORNES.

ils représentent évidemment les Paristémiides qui n'y existent pas. Leurs genres se bornent aux trois suivants :

IL. Museau très-court ou médiocre; saillie mésosternale étroite, trian- gulaire. ; Antennes en scie; prothorax inerme sur les côtés : Pyro- calymma. Antennes non en scie; prothorax tuberculé sur les côtés: Eroschema.

II. Museau allongé; saillie mésosternale large, parallèle: Chaodalis.

PYROCALYMMA. J. Tuows. Syst. Ceramhyc. p. 159.

Je n'ai à ma disposition qu'un exemplaire de l'espèce typique de ce groupe voisin des EroSCHEMA qui suivent, et qui n’en diffère que par les caractères suivants. Cet exemplaire me paraît être une fe- melle.

Tète munie d’un bourrelet intra-antennaire concave et sillonné sur la ligne médiane ; front transversal; museau presque nul. Antennes de la longueur des 3/4 du corps, à articles 3-10 graduellement plus longs, déprimés et fortement dentés en scie au côté interne, 11 aussi long que 10, obtus an bout. Prothorax subtransversal, assez con- vexe, peu à peu rétréci en avant, muni d’un sillon transversal avant son extrémité et d'une grande excavation sur le disque, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs distincts, inégal en dessus.— Ecusson en triangle rectiligne aigu. Elytres assez convexes, graduellement et médiocrement élargies en arrière, arrondies à leur extrémité, mu- nies chacune de quatre fines cônes longitudinales peu saillantes. Corps assez large, finement pubescent en dessous. 5

C'est principalement par la brièveté du rostre et la structure très- différente des antennes que le genre s'éloigne du suivant. Son unique espèce (Pyrochroides Thoms.) est un assez grand insecte du nord de l'Hindostan, noir, avec le vertex de la tôte, le dessus du prothorax et les élytres d’un rouge fauve.

EROSCHEMA. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser, 2, V, p. 17 (1).

Mûles : Tête assez fortement concave entre ses tubercules antenni- fères ; front assez grand, oblique ; joues médiocrement allougées, for- mant un court museau. Antennes de la longueur des 3/4 du corps, atténuées à leur extrémité, à articles 4 assez grand, en cône renversé, 3-4 renflés et munis de touffes de poils au bout, celui-là le plus long,

(1) Syn. Ocravia, J. Thoms. Essai, etc. p. 446; olim.

ÉROSCHÉMIDES. 517

5-41 subcylindriques, subégaux, 41 aigu au bout, Prothorax sub- transversal, brusquement atténué et resserré en avant, moins forte- ment en arrière, trausversalement convexe sur le disque et briève- ment tuberculé sur les côtés en arrière. Ecusson en triangle cur- viligne. Elytres médiocrement convexes, parallèles, isolément arrondies à leur extrémité. Pattes médiocres ; hanches antérieures contiguës ; cuisses graduellement en massue; tarses postérieurs mé- diocres, à article 4 plus court que 2-3 réunis. Episternums méta- thoraciques étroits. Saillie mésosternale assez étroite, triangulaire, parallèle, Corps assez allongé, villeux en dessous, avec les élytres revêtues de très-courts poils soyeux et redressés.

l'emelles : Antennes dépassant à peine le milieu des élytres, plus robustes, leurs articles 1-5 ciliés en dehors.— Le surplus comme chez les mâles.

L'espèce (1) typique de ce genre est originaire de l'Australie, de taille moyenne, noire, avec les élytres fauves ; ces dernières ont cha- cune quatre côtes légèrement abrégées en arrière ; leurs intervalles sont criblés de points enfoncés, la plupart carrés, et en partie con- fluents, Depuis, M. Pascoe en a publié une seconde (2) du mème pays.

CHAODALIS. Pascoe, The Journ. of Entom. Il, p. 366.

Femelle : Tète largement concave entre ses tubercules antennifè- res ; ceux-ci assez saillants; front court, vertical; épistome et les joues formant un assez long museau. Antennes peu à peu atténuées, atteignant le milieu des élytres, à articles 4 gros, en cône arqué, 3-10 déprimés, obtusément dentés er scie, sabégaux, 41 à peine plus long que 10, obtus au bout.— Prothorax transversal, fortement resserré en avant, moins à sa base, muni d'un fort tubercule conique de chaque

. côté, et de deux autres presque pareils sur le disque.— Ecusson assez grand, en triangle rectiligne subéquilatéral. Elytres subdéprimées, beaucoup plus larges que le prothorax à leur base, allongées, paral- lèles, arrondies en arrière. Pattes des ErosGHEMA, seulement plus longues. Dernier segment abdominal allongé, un peu atténué et tronqué en arrière. Episternums métathoraciques assez larges. Saillie mésosternale large, parallèle, échancrée au bout. Saillie prosternale irès-6troite, rétrécie dans son milieu, tronquée postérieu- rement, Corps large; vestiture des EroscHemaA. Mâle inconnu.

Genre bien distinct des précédents par la longueur de son museau, la structure de ses antennes et la non-contiguité des hanches anté-

(1) E. Poweri, Pascoe, loc. cit. pl. 2, f. 2 (O. nigricollis, J. Thoms. loc. cit.). (2) E. atricolle, Pascoe, The Journ. of Entom. IL, p. 365.

LR

518 LONGICORNES.

rieures. Il est également australien et l’espèce (1) qui en forme le type n'est pas beaucoup plus grande que l'Eroschema Poweri, mais pres- que du double plus large; sa livrée est noire, avec les côtés du pro- thorax d'un fauve soyeux et les élytres d'un fauve vif; ces dernières ont chacune quatre fines côtes très-distinctes.

Groure XXII. Pyresthides.

Palpes au plus médiocres, égaux ou les maxillaires un peu plus longs; leur dernier article faiblement triangulaire. Mandibules courtes, arquées et entières au bout. Tête assez saillante; ses tu- bercules antennifères courts, échancrés au bout; front vertical ou subvertical; joues de longueur variable, Antennes plus moins robustes, déprimées et dentées en scie, plus courtes que le corps dans les deux sexes (2). Yeux assez grands, profondément échancrés.— Prothorax ovalaire ou subcylindrique, inerme latéralement. Ecus- son médiocre ou petit, variable. Elytres plus ou moins longues, débordant en général faiblement le prothorax à leur base. Pattes courtes ; hanches antérieures globuleuses, non saillantes; leurs cavi- tés cotyloïdes fermées en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors (3); cuisses postérieures plus courtes que les élytres, très- mrement pédonculées à leur base ; article des tarses de la même paire plus court que 2-3 réunis. Episternums métathoraciques pa- rallèles, jamais très-larges.— Saillies mésosternale et prosternale va- riables. Corps en général allongé.

À ces caractères s'ajoute une livrée constamment fauve d’un rouge sanguin en dessus, sauf parfois sur le prothorax et à l’extré- mité des élytres qui sont noirs. Cette livrée est tantôt celle des tégu- ments eux-mêmes, tantôt elle est due à des poils lanugineux pareils à ceux des Pyrocaroa. Mais jamais ces insectes ne prennent ce facies de Lycus si frappant chez les Eroschémides et qui se retrouvera plus loin chez les Paristémiides.

Sauf les PLuronesrnes dont la taille est médiocre, les Pyrestides sont assez grands et ont une forme générale assez variée. Sur les six genres qu'ils constituent, cinq sont propres aux Indes orientales, le dernier (DazrLA) est africain.

1. Pubescence du corps en dessus, nulle ou différente de celle des PYROCHROA.

a Yeux divisés : Pachylocherus. aa simplement échancrés.

(1) C. Mac-Leayi, Pascoe, loc. cit. p. 367, pl. 16, f. 1.

(2) A l'exception des Eryruresres mâles, chez qui elles dépassent légère- ment le sommet des élytres.

(3) Celles des Daurza le sont moins que dans les autres genres.

PYRESTHIDES. 519 Epipleures des élytres échancrées à leur base : Pyresthes. _ entières _— : Erythrus.

IL. Pubescence du corps en dessus pareille à celledes PyrocxRoa. b Antennes de 11 articles. Prothorax allongé, caréné sur la ligne médiane : Zry- thresthes. _ cylindrique, resserré en avant : Plu- tonesthes. bb Antennes de 12 articles, très-larges : Dalila.

PACHYLOCERUS. Horz, Trans. of the Zool. Soc. TX, p.19 (1).

Mâles : Tête bi-sillonnée entre les yeux, uni-sillonnée entre ses tu- bercules antennifères et sur le front; celui-ci vertical ; épistome muni d'une plaque à sa base; joues assez allongées. Antennes dépassant un peu, au maximum, le milieu des élytres, très-robustes, grossis- sant peu à peu : à articles 1 et 3-5 obconiques ou subpyriformes, 6-41 larges, dentés en scie, 11 pas plus long que 10, brièvement appendi- eulé au bout. Yeux assez fortement séparés en dessus, largement divisés ; leur partie supérieure petite, ovalaire. Prothorax aussi long que large, ovalaire, couvert de rides transversales. Ecusson en triangle subrectiligne. Elytres courtes, subcylindriques, un peu déprimées en dessus, arrondies et inermes en arrière. Pattes cour- tes, robustes; cuisses fortement en massue, surtout les antérieures, les postérieures ne dépassant pas le segment abdominal ou le 3°; tarses assez larges, à article À triangulaire, beaucoup plus court que 9-3 réunis. Saillie mésosternale assez large, horizontale, 6chan- crée au bout. Saillie prosternale verticale en arrière. Corps court, presque glabre, ou partiellement pubescent.

Femelles : Je ne les connais pas bien; les exemplaires qui me pa- raissent appartenir à ce sexe ne diffèrent de ceux que je regarde comme des mâles que par leur tête un peu plus courte et leurs an- tennes moins robustes. ,

Genre singulier, ayant sous le rapport du facies et de la livrée, une analogie réelle avec les Lamiides du genre Terraopes. Comme chez ces derniers le fond de cette dernière est d’un rouge plus ou moins vif et brillant auquel s’ajoutent des taches ou des bandes noires qui paraissent sujettes à varier sensiblement selon les individus. Depuis Olivier qui, le premier, en à fait connaître une, trois autres espèces ont été décrites (2). Elles sont de taille moyenne et propres aux Indes orientales.

(1) Syn. CEramByx Oliv. (2) Cer. crassicornis, Oliv. Entom. IV, 67, p. B1, pl. 20, f. 150; Olivier

rc

520 LONGICORNES.

PYRESTHES. Pascos, Trans. of the entom. Soc. Ser, 2, IV, p. 96.

Mâles : Tète à peine concave et sillonnée entre les antennes ; front court, vertical; épistome muni à sa base d’une plaque triangulaire ; joues un peu allongées. Antennes de la longueur des 2/3 des ély- tres, robustes, à articles { médiocre, en cône renversé,3-4 obconiques, celui-là le plus long, 5-10 déprimés, fortement dentés.en scie au côté interne, peu à peu plus étroits, 14 aussi grand que 10, déprimé, briè- vement appendiculé.— Prothorax beaucoup plus long que large, ey- lindrico-ovalaire, transversalement sillonné et rebordé à sa base. Ecusson en triaugle rectligne. Elytres assez convexes, parallèles ou un peu élargies en arrière, avec leur extrémité arrondie et leur suture canaliculée à sa base ; leurs épipleures fortement échancrées en arrière des épaules, celles-ci un peu saillantes et obliquement tron- quées.— Pattes médiocres, peu robustes, subégales ; cuisses graduel- lement en massue, les postérieures ne dépassant pas le 2 segment abdominal; tarses postérieurs assez longs, peu robustes, à articles 4 un peu plus court que 2-3 réunis.— Dernier segment abdominal mé- diocre, largement et faiblement arrondi en arrière.— Pygidium tron- qué ou subtronqué. Episternums métathoraciques assez larges. Saillie mésosternale assez étroite, inclinée ou horizontale et échancrée au bout. Saillie prosternale étroite, fortement arquée en arrière. Corps allongé, revètu de poils fins redressés, peu apparents.

Femelles : Je ne suis pas bien sûr de les connaître ; les exemplaires qui me paraissent tels ne diffèrent des autres que par leurs antennes un tant soit peu plus courtes.

Genre très-tranché, ne fût-ce que par l'échancrure que les épipleu- res des élytres présentent à leur base. Celles de ses espèces qui me sont counues sont de moyenne taille, d'un rouge de cinabre clair ou foncé en dessus, avec ie dessous du corps, sauf parfois l'extrémité de l'abdomen, et les antennes noirs. Leur tête et leur prothorax sont plus ou moins rugueux et les élytres criblées d'assez gros points en- foncés. Elles sont répandues du nord de la Chine aux Moluques (1).

ignorait sa patrie; Schænherr (Syn. Ins. III, p. 362) l'indique comme du Séné- gal; mais c’est, sans aucun doute, un insecte indien. P. corallinus, Hope, loc. cit. pl. 2, f. 5. pilosus, Buquet in Guérin-Ménev. Icon.; Ins. p. 230. plumiferus, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 96, pl. 23, f. 5.

(1) P. eximius, Borneo; miniatus, Hindostan bor.; hAœmaticus, nurd de la Chine; Pascoe, loc. cit; le 1er est figuré pl. 22, f. 3.— cardinalis, Pascoe, The Jouru. of Entom. I], p. 50; Hong-Kong. politus, scapularis, virgalus, ni- gricollis, Pascoc, Proceed, of the Zool. Soc. 1866, p. 516, pl. 42, f. 4-6; Ma- Jaisie (Poulo-Pinang). L

PYRESTHIDES. 521

ERYTHRUS. A. Wire, Longic. of the Brit. Mus. p. 142 (1).

Mûles : Mandibules un peu allongées, droites puis arquées au bout. Tète plus ou moins concave entre ses tubercules antennifères; front court ; épistome et joues formant un museäu assez long.— Antennes de la longueur des 2/3 ou des 3/4 du corps, pareilles à celles des Py- RESTHES, si ce n’est que leurs articles 5-10 sont parfois (bicolor) un peu moins dentés. Yeux des PyresTnes. Prothorax transversal ou non, convexe, atténué ‘en avant, muni en dessus de quelques pe- tits iubercules. Ecusson en triangle curviligne ou (bicolor) trans- vessal et arrondi en arrière. Elytres médiocrement convexes, apla- nies sur la suture, peu à peu élargies en arrière, avec leur extrémité arrondie et finement denticulée (Championi), isolément atténuée et épineuse (Fortunei), ou arrondie avec une courte épine suturale (bi- color); chacune d'elles munie d’une côte longitudinale et médiane. Corps presque glabre. Le surplus comme chez les Pyresrues.

Femelles : Comme celles du genre précédent, elles ne diffèrent de leurs mâles que par leurs antennes plus courtes. Quelquefois, en ou- tre (Fortunei), leur dernier segment abdominal est sinué dans son mi- lieu.

M. J. Thomson a divisé ce genre en deux, sous les noms inscrits dans la synonymie ; mais je ne vois rien chez ces insectes qui néces- site de les séparer génériquement, les modifications qu'ils présentent ne portant que sur leurs antennes un peu plus un peu moins lon- gues et sur l'extrémité de leurs élytres (2).

Le fond de leur livrée en dessus est également rouge, mais parfois mélangé de noir comme chez les Pyresrmes. Leur prothorax est à peine pointillé, en général orné de deux à quatre points noirs, et leurs ély- tres sont très-finement alutacées. Quant à la vestiture, elle consiste sur ces organes en très-petits poils couchés et à peine visibles à la loupe. Le genre est propre à la Chine et au continent indien (3).

(1) IL y avait déjà chez les Hyménoptères un genre EryrRus mentionné, mais non caractérisé, par M. F. Walker; ce nom était par couséquent disponi- ble, et M. A. White a pus’enservir.— Syn, Disinæna, PsEuDoLxPTURA, J. Thoms. Essai, ete. p. 147, 148. Sapenna Westw.

(2) Dans sa formule du genre DisipÆwa, M. J. Thomson indique les hanches antérieures comme étant coniques, saïlantes avec leurs cavités cotyloïdes an- guleuses en dehors. Chez la Championi, qu'il a prise pour type de ce genre, il y à, en effet, une légère tendance vers ces deux formes, mais chez la bicolor, qu'il y comprend également, ces parties sont parfaitement à l’état normal,

(3) Esp. de Chine : Er. Championi, Hong-Kong ; Fortunei, Shanghaï; A. White, loc. cit. Er. congruus, Pascoe, The Journ. of Entom. Il, p. 51; Hong-Kong. £. formosanus, H. W. Bates, Proceed. of the Zool. Soc. 1866,

522 LONGICORNES.

ERYTHRESTHES. J. Tuous. Syst. Cerambyc. p. 158.

Mâle : Tête munie entre les antennes d’un faible et large bourrelet sillonné ; front déclive, court ainsi que les joues. Antennes un peu plus longues que le corps, atténuées à leur extrémité, à articles 3 ob- conique, pas plus long que 5, 4 un peu plus court que celui-ci, dé- primé, allongé, anguleux à son sommet interne ainsi que à-A10, 41 aussi long que ce dernier et appendiculé. Yeux fortement échan- crés. Prothorax allongé, subcylindrique, un peu arrondi sur les côtés, caréné sur la ligne médiane, muni d’un faible sillon circulaire en avant. Ecusson en triangle curviligne. Elytres très-allongées, parallèles, tronquées en axrière, à peine plus larges que le prothorax à leur base, déprimées sur la suture et munies chacune d'une côte longitudinale obtuse. Pattes des Enxranus. Dernier segment abdominal aussi long que le 4°, largement arrondi et un peu sinué dans son milieu en arrière. Episternums métathoraciques étroits. Saillies mésosternale et prosternale des deux genres précédents, Corps très-allongé, linéaire, revêtu en dessus d'une pubesconce soyeuse pareille à celle des PYxroCHROoA.

Femelle : Antennes atteignant seulement les 2/3 des élytres; leur 41° article non sinué en dedans. Dernier segment abdominal assez fortement échancré dans son milieu.

Genre établi sur une espèce de Chine (1), placée, avec doute, par M. Pascoe dans le genre Eryrarus, mais que la brièveté de son mu- seau, son prothorax cylindrique et caréné en dessus, enfin, sa forme générale et sa pubescence, ne permettent pas d'y comprendre. En dessus, sa livrée est complétement celle de la Pyrochroa coccinea; en dessous, le corps entier est revêtu d’une courte et fine pubescence grise assez dense; vus à l'aide des plus fortes loupes, les téguments ne présentent aucune sculpture.

PLUTONESTHES. 3. Tuows. Syst. Cerambyc. p. 160.

Mâle : Tête presque plane entre les antennes; front déclive ; joues courtes. Antennes dépassant un peu la moitié des élytres, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3-4 suhcylindriques, peu robustes, celui-là

p. 350; Formose. Esp. du continent indien : Er. Westwoodii, Himalaya ; À. White, loc. cit. p.143.— Sap. bicolor, Westw. The Cabin. of or. Entom. pl. 29, f. 9; Hindostan bor. Esp. de la Malaisie : Erythr. iguitus, lacertosus, api- culatus, atricollis, Pascoe, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 514.

(1) Erythrus? Bowringiüi, Pascoe, The Journ. of Entom, II, p. 52; Hong- Kong.

PYRESTHIDES, 523

de beaucoup le plus court, 5-10 brusquement élargis et déprimés, parallèles, à peine dentés et graduellement plus courts, 41 ovale, obtus au bout. Yeux médiocres, fortement échancrés. Prothorax allongé, cylindrique, muni d'un profend sillon circulaire à quelque distance de son bord antérieur. Ecusson très-petit, allongé, Elytres planes sur la suture, graduellement élargies dans leur moitié postérieure et arrondies en arrière, munies chacune d’une faible côte , longitudinale. Pattes médiocres; cuisses fortement pédonculées à leur base, puis brusquement remléés en une grosse et courte massue, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; jambes et tarses postérieurs grêles ; ceux-ci médiocres, à article 4 à peine aussi long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal médiocre, un peu rétréci et arrondi en arrière. Episternums métathoraciques larges.

Saillies mésosternale et prosternale des Enyruresrnes. Corps allongé, revêtu sur les élytres d’une pubescence pareille à celle des PYROCHROA. ,

Femelle : Si c'est bien elle que j'ai sous les yeux, clle ne diffère du mâle que par ses antennes un peu plus grêles; ces organes ont la même longueur que dans le sexe en question.

De tous les genres du groupe actuel, celui-ci étant le seul qui ait les cuisses pédonculées à leur base, est aisément reconnaissable. A ce caractère s'ajoute principalement la structure particulière des an- unes. Il a pour type une assez petite espèce (rufipennis Thoms.) de la Malaisie, d'un noir brillant, avec les élytres du même rouge que chez l'Erythresthes Bowringii et noires à leur extrémité sur une mé- diocre étendue. M. Pascoe en a décrit une seconde espèce (1) de même taille et du même pays.

DALILA. J. Tuows. Archiv. entom. IL, p.147.

Mâle ? : Tête un peu concave entre les antennes; front grand, dé- clive; joues courtes. Antennes de la longueur des 2/3 des élytres, de 12 articles : 1 médiocre, en cône arqué, 3-4 obconiques, celui-là de beaucoup le plus long, 5-11 déprimés, très-larges, fortement dentés en scie, 42 plus étroit, en forme de lancette. Yeux très-fortement échancrés. Prothorax subtransversal, convexe, avec un sillon demi- circulaire et à concavité antérieure sur le disque, fortement dilaté et arrondi sur les côtés, brièvement tubuleux en avant. Ecusson en triangle curviligne. Elyires assez convexes, allongées, parallèles, arrondies en arrière. Pattes robustes, médiocres; cuisses graduel- lement en massue, les postérieures un peu plus courtes que les élytres ;

(1) P. crocata, Pascoe, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 514, pl. 42, f, 2; Poulo-Pinang. :

524 LONGICORNES.

tarses de la même paire à articles 4-3 graduellement plus courts. segment abdominal un peu plus long que 4, ogival. Episternums métathoraciques assez étroits. Saillie mésosternale assez large, ho- rizontale posiérieurement. Saillie prosternale étroite, tronquée ver- ticalement en arrière. Corps revêtu en dessus d'une pubescence pareille à celle des Pyrocaro, glabre en dessous.

Ce genie n'appartient pas au même groupe que les PTEROPLATUS, comme l’a pensé M. J. Thomson, mais à celui-ci dont il présente tous les caractères essentiels sans exception. Son unique espèce (1) est in- téressante au point de vue géographique, étant originaire du Gabon. Elle est de forme robuste, et sa livrée est noire avec toute la partie supérieure du corps d’un rouge soyeux pareil à celui des PYRoCHROA; l'extrémité des élytres et le centre du prothorax sont seuls noirs.

Groure XXIII Prothémides.

Palpes maxillaires un peu plus ou à peine plus longs que les la- biaux ; le dernier article de tous légèrement triangulaire. Mandibules de longueur variable, arquées seulement à leur extrémité, celle-ci aiguë. Tôte assez petite, munie ou non d’un faible bourrelet intra- antennaire ; tubercules antennifères peu saillants, échancrés ; joues un peu allongées. Antennes plus courtes que le corps dans les deux sexes, rarement un peu plus longues chez les mâles; leurs derniers articles plus ou moins déprimés et larges, dentés en scie au côté in- terne. Yeux assez grands, en fer à cheval, médiocrement séparés en dessus. Prothorax arrondi et inerme sur les côtés. Ecusson aa plus médiocre, de forme variable. Elytres peu allongées, dé- primées sur le disque, presque toujours larges ; leur repli épipleural étroit, distinct dans toute leur longueur. Pattes longues; hanches antérieures globuleuses, non saillantes; leurs cavités cotyloïdes closes en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors; tarses pos- térieurs longs, grêles, à article 4 comprimé, plus grand que 2-3 réunis. Abdomen convexe; son 4% segment très-grand. Episternums métathoraciques assez larges, parallèles, tronqués en arrière, Saillie mésosternale large, inclinée en arrière, échancrée au bout. Saillie prosternale plus étroite, tronquée, rarement subtronquée en arrière. Corps presque toujours large, partiellement pubescent.

Petit groupe propre aux Indes orientales et à la Chine, facilement reconnaissable à la présence d’un repli épipleural aux élytres, à la forme des antennes et à la grandeur relative du 1 segment abdo- minal.

Ces insectes sont, pour la plupart, assez grands et tous d’un noir profond que relèvent le plus souvent sur les élytres des bandes

(1) D, venercea, 3. Thoms, loc. cit. p. 148.

PROTHÉMIDES. 525

étroites de poils blancs ou jaunes. Ces organes sont assez souvent munis chaçun d'une carène qui part de l'épaule et se porte oblique- ment vers l'extrémité qu'eile n’atteint pas, carène qui n'a pas de valeur générique. Elle s’affaiblit, en effet, ou disparaît complétement chez des espèces évidemment congénères. On ne sait pas bien si elle constitue un caractère spécifique ou sexuel.

On a déjà établi sur ces insectes cinq genres dont quatre seulement me sont connus et me paraissent devoir être réduits à trois.

I. Antennes médiocrement robustes, déprimées et dentées à partir du 6e article,

Epipleures des élytres élargies à leur base : Homalo-

melas. _ _ non —_ : Prothema. IE. Antennes très-robustes, très-élargies à partir du 6e article :

Blemmya. : Genre incertæ sedis : Centrotoclytus.

HOMALOMELAS. A. Warrs, Longic. ofthe Brit. Mus. p. 216 (1).

Mâles : Mandibules médiocres. Tête sillonnée en dessus, à peine concave entre les antennes, déclive sur le front. Antennes médio- crement robustes, un peu plus longues que le corps, très-finement pubescentes à leur extrémité, à articles 1 médiocre, cylindrique, 3 égal à 4-5 réunis, celui-là le plus court, 6-10 déprimés, légèrement anguleux à leur extrémité, 11 égal à 10, obtus et subappendiculé au bout. Prothorax allongé, cylindrique, un peu atténué en avant, couvert de rides transversales en partie confluentes. Ecusson en triangle curviligne. Elytres largement déprimées, parallèles, ré- trécies et tronquées au bout, munies chacune d’une carène ; leurs épipleures élargies à ieur base. Pattes peu robustes; cuisses peu à peu en massue, les postérieures dépassant assez les élytres ; tarses de la même paire très-longs, à article 1 presque du double plus grand que 2-3 réunis. Corps assez allongé et assez brillant.

Je n'ai vu que des mâles de l'espèce typique (2) du genre qui est propre à Ceylan. M. Pascoe en a décrit une seconde espèce (3) du même pays, probablement d’après le sexe femelle, à en juger par ses élytres dépourvues de carène. Ces deux insectes sont de taille moyenne et ont le prothorax et les élytres ornés de ces taches ou bandes blan- ches dont il à été question plus haut.

(1) Syn. Cerampyx Parry. (2) Cer. gracilipes, Barry, Trans. of the entom. Soc. V, p. 184, pl. 18, f. 6.

(3) H. zonatus, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 23; an Q præcedentis ?

\

526 LONGICORNES.

PROTHEMA. Pascor, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 43 (1).

Genre intermédiaire entre les HomazameLas et les BLEMMYA qui sui- vent; ilne diffère des premiers que par les faibles caractères que voici :

Prothorax subtransversal et arrondi sur les côtés, graduellement rétréci en avant, étroitement resserré et rebordé à ses deux extrémi- tés. Elytres plus larges et plus courtes; leurs épipleures non élar- gies à leur base. Téguments mats partout, finement et densément rugueux en dessus.

Les deux exemplaires que j’ai à ma disposition n’ont aucun vestige de carène sur les élytres, mais comme leurs antennes sont un peu plus longues que le corps, je pense que ce sont des mâles. Le genre est propre au nord de la Chine et aux îles Philippines; on en a dé- crit trois espèces (2) de moyenne grandeur.

Le genre Siceum de M. Pascoe a été Gtabli sur une très-petite es- pèce (3) qui est, sous ce rapport, une forme dégradée de celui-ci, mais qui en a, du reste, exactement conservé tous les caractères essentiels.

BLEMMYA.

Pascoz, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IN, p. 42 (4).

Mandibules assez allongées. Antennes très-robustes, un peu plus courtes que le corps, à articles 3 notablement plus long que 4-5 réunis, parfois (par ex. nodicollis) épaissi et subépineux, ainsi que ces derniers, à son sommet interne, les suivants fortement élargis, 6-10 dentés en scie, 11 ovale, appendiculé. Elytres de longueur et largeur variables, munies ou non d'une carène, tantôt prolongée pos- térieurement en une courte saillie échancrée, tantôt assez longue- ment bi-épineuses; leurs épipleures non élargies à leur base. Pattes assez robustes; les quatre jambes antérieures tantôt droites, tantôt arquées, avec l’angle interne des intermédiaires prolongé en

(1) Syn. Siceux, Pascoe, Proceed. cf the Zocl. Soc. 1866, p. 523 (BLEmmyA Pasc. olim).

(2) P. signata, funerea, Pascoe, loc. cit., avec une figure de la 1re, pl. 16, f. 5; Chine bor. leucaspis, Chevrol. Mém. d. 1.Soc. d, Sc. d. Liège, XVII; îles Philippines,

(3) Blem. humeralis, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IV, p. 99 (Sig. humerale, loc. cit. pl. 41, f. 2).

(4) Syn. Euryarturum, Blanch. Hist. nat. d. Ins. IT, p. 149 ; nom déjà em- ployé par M. Agassiz, avec la desinence féminine, pour des Poissons fossiles. En dernier lieu M. Pascoe (Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 523) l’a adopté au détriment du sien, que je crois devoir conserver.

PYTHÉIDES. 527

dedans; tarses relativement plus courts que dans les genres précé- dents. Corps mat partout, plus ou moins fortement, mais toujours densément rugoso-ponctué. Le surplus comme chez les Proraema.

Je ne connais pas bien les deux sexes. Il est probable que les in- dividus qui ont les quatre jambes antérieures arquées sont des mâles, mais parmi eux, comme parmi ceux chez qui elles sont droites, il s’en. trouve qui ont les élytres avec ou sans une carène, d’où suivrait que co dernier caractère est spécifique et non sexuel. x

Le genre contient les plus grandes espèces (1) du groupe actuel; dans le nombre, quelques-unes (nodicollis, carinata) se font remar- quer par la couleur fauve de la portion élargie de leurs antennes. Elles sont propres à la Malaisie,

Note.

Le genre suivant appartient manifestement au groupe actuel et il est même probable qu'il ne diffère des HomazomerAS que par des ca- ractères spécifiques.

CENTROTOCLYTUS. DE Morsou. Bull. Mosc. 1863, I, p. 497.

Tête et corselet comme chez les Cuyrus. Elytres presque aussi élargies que chez les Cazrinium à angles huméraux saillants ; leurs côtés latéraux carénés et leur extrémité armée de quatre fortes épi- nes.— Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, grêles, avec les six premiers articles allongés et les cinq derniers courts, trans- versaux, un peu plus larges que les premiers et formant ainsi une espèce de massue dentelée. Pattes assez grêles, mais courtes avec les cuisses claviformes. :

L'espèce typique (quadridens) a la livrée assez brillante des Homa- LOMELAS et, comme eux, est originaire de Ceylan.

Groupe XXIV. Pythéides.

Palpes courts, surtout les labiaux ; leur dernier article à peine trian- gulaire (CarrazLum excepté). Mandibules courtes, arquées et en- tières au bout. Tôte peu saillante; ses tubercules antennifères presque nuls, entiers au bout ; front et joues de forme variable, Antennes atteignant au maximum le sommet des élytres chez les mà-

(1) B. Whitei, Pascee, loc. cit. pl. 16, f. 6; Borneo. La B. bifasciala dé- crite à la suite, est une Asmepia, qu’on trouvera plus loin à sa place. Eur. no- dicolle, Lambir, carinatum, interruptum, egenum, atripenne, Pascoe, Pro- cced, of the Zool. Soc. loc. cit. p. 524; Malaisie (Poulo-Pinang).

528 LONGICORNES:

les, filiformes ou en massue au bout. Yeux médiocres, échancrés, très-rarement (Bicon) entiers. Prothorax ovalaire ou subeylindri- que, inerme latéralement (Pempsamacra excepté).— Ecusson variable, au plus médiocre. Elytres très-rarement (Ogripa) courtes, le plus souvent allongées et planes sur le disque, débordant le prothorax en avant.— Pattes médiocres; hanches antérieures globuleuses, non sail- lantes ; leurs cavités cotyloïdes ouvertes en arrière (CARTALLUM ex- cepté) ; celles des intermédiaires ouvertes en dehors ; cuisses posté- rieures atteignant très-rarement le sommet des élytres; tarses de la même paire au plus médiocres, à article À presque toujours plus court que 2-3 réunis. Episternums métathoraciques de largeur variable, parallèles ou subparallèles, Saillies mésosternale et prosternale de largeur normale, peu variables. Corps plus ou moins allongé.

M. J. Thomson (1) est le fondateur de ce groupe auquel je donne seulement un peu moins et un peu plus d'extension qu'il ne l'a fait. D'un côté, j'en retranche les Deus qu'il y à compris et qui appar- tiennent au groupe suivant ; d'autre part j'y ajoute deux genres qu'il a placés, l’un (TeLocera) parmi ses Pseudolepturites, l'autre (Osripa) dans ses Clytites. J'y introduis mème, non sans quelque hésitaticn, un genre européen (CARTALLUX) qui ne peut entrer dans aucun des grou- pes qui précèdent ou qui suivent. Enfin je crois, avec M. Pascoe, que son genre Omorzæwa doit également en faire partie.

Ces insectes sont rarement de taille un peu au-dessus de la moyenne, mais leur livrée est assez variée et même parfois assez remarquable. Sauf les CarTALLUM, tous sont propres à l'Australie.

I. Elytres conjointement échancrées à leur base; écusson assez grand, allongé. Art. 2 des antennes beaucoup plus court que 3 et que 4: Pytlheus. 2-4 subégaux : Brachytria.

IT. Elytres non échancrées à leur base; écusson médiocre, court. a Corps revêtu de poils squammiformes; élytres calleuses avant leur sommet : Pempsamacra.

aa glabre ou finement pubescent; élytres sans callosités ni déclivité postérieures.

b Antennes de 10 art. : Omophœna.

bb 11

Elytres sans côtes : Carlallum. munies de côtes très-prononcées : Obrida.

(1) Syst. Cerambyc. p. 153. :

PYTHÉIDES. 529

PYTHEUS. Newm. The Entomol. p. 14 (1).

Femelles : Tête assez saillante, plane ou un peu concave entre les antennes ; front très-court; épistome et joues médiocrement allongés. Antennes assez robustes, ne dépassant pas ou que peu le milieu des élytres, filiformes, à articles 4 médiocre, en cône arqué, 2 beau- coup plus court que 3, pyriforme, 3-4 un peu plus courts que les suivants, égaux ou non, 5-9 subégaux, obconiques, 10-11 notable- ment plus courts, celui-ci suboyalaire, aigu au bout. Yeux forte- ment échancrés. Prothorax aussi long que large, cylindrique ou ovalaire. Ecusson en triangle rectiligne allongé, Elytres médio- crement longues, planes sur le disque, carénées latéralement avec leurs épipleures assez larges et verticales, peu à peu atténuées, briè- vement acuminées et épineuses en arrière, conjointement échanerées à leur base, avec leurs épaules saillantes en avant. Pattes médio- cres, assez robustes ; cuisses graduellement en massue, les postérieu- res beaucoup plus courtes que l'abdomen ; tarses assez courts, les pos- térieurs à article À plus court que 2-3 réunis. Dernier segment ab- dominal arrondi en arrière.— Saillie mésosternale large, horizontale, plane, verticale et obtusément tuberculeuse en avant. Saillie pro- sternale assez étroite, arquée en arrière. Corps médiocrement al- longé, hérissé, surtout en dessous, de poils fins redressés. Mâles inconnus (2). :

M. Newman a jeté de l'incertitude sur ce genre en plaçant une es- pèce (latebrosa), qui doit manifestement y rentrer, parmi les Bra- CuyrRIA qui suivent, en quoi il a été imité par M. A. White. Les deux genres sont, du reste, très-voisins.

Celui-ci se compose de quelques espèces australiennes de taille au moins médiocre et d'un facies particulier du à la forme de leurs élytres. Elles sont d’un rouge sanguin plus ou moins allié à du brun noirâtre, parfois en entier de cette dernière couleur, et cette livrée est quelquefois (pulcherrima) relevée sur chaque élytre par une bordure latérale d’un beau vert. Tout le dessus du corps est fortement rugueux et les élytres, outre leur carène latérale, présentent chacune deux li- gnes élevées dont l'externe est aussi saillante que la carène elle- même (3).

(1) Syn. BracuyrriA pars, Newm., A. White, Pascoe.

(2) 11 est probable qu'ils ont, comme ceux des Bracuyrrra, les antennes presque aussi longues que le corps et les deux 1655 articles des tarses dilatés.

(3) P. jugosus, Newm. loc. cit, Brach,. latebrosa, Newm. ibid. p. 95. Brach. pulcherrima, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser, 2, V,ip. 28.

Coléoptères. Tome VIII. 34

530 LONGICORNES.

BRACHYTRIA. Newn. Ann. of nat. Hist. V, 1840, p. 16 (1).

Mèmes caractères que les Pyrmeus, avec les différences suivantes :

Mâles : Antennes un peu plus courtes que les élytres, à articles 2-4 très-courts, surtout celui-là, subturbinés, 5-6 un peu moins longs que les suivants, ceux-ci allongés, égaux. Prothorax fortement et brusquement rétréei à sa base. Elytres arrondies à leur extrémité avec la suture subdentée. Les deux 4% articles de tous les tarses (surtout aux quatre postérieurs) dilaiés, le plus que le 29, Sail- lie mésosternale non tuberculeuse en avant.

L'espèce typique (2) est plus petite que les Pyrneus et a la même livrée avec les élytres ornées de trois taches jaunes, dont une com- muné, au-dessous de l’écusson, et deux latérales et médianes, mais ces taches disparaissent quelquefois complétement. La sculpture des élytres est comme chez les Pvraeus, le prothorax tantôt grossièrement ponctué, tantôt rugueux, tantôt entin lisse ou peu s'en faut. Cet in-. secte, propre également à l'Australie, a pour congénère une autre es- pèce, décrite par M. Pascoe (3) et qui n’en est peut-être qu'une va- riété.

PEMPSAMACRA,

Neww. The entom. Mag. V, p. 495 (4).

Mâles : Mandibules écailleuses.— Tête finement sillonnée en dessus et sur le front, à peine ou assez concave entre les antennes ; front grand, déclive ; joues assez longues, Antennes de la longueur des 2/3 des élytres, finement écailleuses, peu robustes, à articles 1 assez long, cylindrique ou en cône renversé, 3-5 allongés, noueux au bout, égaux ou subégaux, 6-11 décroissant graduellement, tantôt (par ex. tillides, dispersa) lentement et en restant filiformes, tantôt (par ex. subaurea) rapidemént et en devenant plus épais (5). Yeux forte- ment échancrés.— Prothorax plus ou moins allongé, subeylindrique, un peu rétréci à ses deux extrémités, muni sur les côtés d'un tuber- cule obtus parfois subobsolète, et rarement (subaurea) en dessus de

(1) Syn. Cariniomoreuus, Hombr. et Jaquin. Voy. au pôle Sud; Entom. pl. 17, f. 3; dans le texte de cet ouvrage (p. 265) le genre porte son véritable nom.

(2) B.gulosa, Newm. loc. cit. (Callid. depressus, Hombr. et Jaquin. loc. cit.).

(3) B. centralis, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, I, p. 564.

(4) Syn. Lermisia, A. White, Longic. of the Brit. Mus. p. 355.

(5) Dans lun et l’autre cas, le dernier présente un appendice assez faible ment indiqué, qui a fait dire à M. Newman que les antennes comptaient 12 ar- ticles.

PYTHÉIDES. 531

deux petites crêtes longitudinales. Ecusson en triangle curviligne. Elytres médiocrement allongées, déprimées sur le disque, la dé- pression limitée de chaque côté par une carène peu saillante, paral- lèles, brièvement rétrécies et tronquées au bout, calleuses avant leur sommet. Pattes médiocres ; cuisses subpédonculées à leur base, puis en massue allongée; les postérieures plus courtes que l’abdomen; tarses de la même paire à article 4 moins grand que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal assez long, rétréci et arrondi en arrière. Saillie mésosternale médiocrement large, horizontale, Saillie prosternale très-étroile, arquée en arrière. Corps déprimé, densé- ment revêtu de poils squammiformes en dessus, à reflets soyeux en dessous (tillides excepté).

Femelles : Celles que j'ai vues ne différaient de leurs mâles que par leurs antennes ne dépassant pas le milieu des élytres.

La livrée de ces insectes varie du jaune doré au gris. Elle est tan- tôt uniforme, tantôt disposée en forme de marbrures; dans le pre- mier cas, il y a sur chaque élytre soit une, soit plusieurs petites ta- ches d'une autre couleur que celle du fond, soit enfin un petit espace dénudé. On en connaît quatre espèces de l'Australie (1).

M. Newman a connu celle (2) sur laquelle M. A. White a fondé son genre LepisiA et l'a comprise dans le genre actuel, en quoi je suis tout à fait de son avis, ce genre correspondant exactement à celui-ci.

OMOPHÆNA. Pascog, The Journ. of Entom. I, p. 230.

Tète plane entre les yeux; front grand, subvertical; joues très- courtes: Antennes assez robustes, presque glabres, un peu plus longues que la moitié du corps, de dix articles : {médiocre, 2 court, 3-6 subégaux, 7-9 plus courts, tous obconiques, 10 plus gros, ovalaire, acuminé au bout. Yeux assez fortement échancrés. Prothorax cylindrique, parfois ({æniata) atténué à sa base, muni sur le disque de quelques petites callosités luisantes.— Ecusson petit, triangulaire. Elytres médiocrement allongées, planes en dessus, parallèles, ar-

(1) P. tilides, Newm. The entom. Magaz. loc. cit., avec une figure accom- pagnée de détails dans le texte; cette espèce est glabre, sauf sur chaque élytre une lunule anté-médiane et quelques points post-médians formés par des écaii- les d’un jaune doré. dispersa, Newm. The Entom. p. 354. veslita, Pascoe, Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p.57.—subaurea, Pascoe, ibid. Ser. 3,1, p. 564, .

2) P. pyginœa, Newm. The Zool.; Append. p. CCXX VIN (Lep. bimaculata, A. White, loc. cit. pl. VX, f. 9). I est bon de remarquer que M. A. White ne fait pas mention du genre Pempsamacra, oubli assez singulier, M. J. Thomson (Syst. Cerambyc. p. 154) conserve les deux genres. ,

532 LONGICORNES.

rondies en arrière, à peine plus larges que le prothorax à leur base, Pattes courtes ; cuisses pédonculées à leur base, puis élargies en une massue elliptique et comprimée ; tarses courts, à article 1 égal à 9-3 réuuis (4). Corps médiocrement allongé, hérissé en dessus de poils très-fins et peu abondants.

Le nombre insolite des articles des antennes isole ce genre dans le groupe actuel, auquel je crois qu'il appartient, comme le pense M. Pascoe qui l’a placé immédiatement à la suite des BracayTRIA. Il me paraît seulement en être un membre dégradé. Les deux espèces (2) australiennes dont il se compose sont de petite taille, criblées en des- sus de points enfoncés confluents, d'un brun noirâtre, et munies sur chaque élytre d'une tache basilaire ou d'une bande longitudinale d’un rouge orangé.

CARTALLUM. A. Senv. Ann. d. 1. Soc. entom. 1834, p. 94 (3).

Mâle : Palpes maxillaires beaucoup plus grands que les labiaux; leur dernier article en triangle allongé. Tête assez forte, un peu saillante, plane et finement sillonnée entre les antennes; front trans- versal, déclive. Antennes assez robustes, filiformes, de la longueur des élytres, à articles 1 assez allongé, en cône arqué, 3 à peine plus long que 4, celui-ci et les suivants un peu déprimés, décroissant gra- duellement. Yeux faiblement échancrés. Prothorax aussi long que large, resserré à ses deux extrémités, obtusément tuberculeux sur les côtés, muni de faibies renflements en dessus.— Ecusson petit, en triangle curviligne. Elytres médiocrement allongées, légère- ment convexes, parallèles, arrondies en arrière. Pattes médiocres, assez robustes; hanches antérieures assez grosses; leurs cavités coty- loïdes fermées en arrière; cuisses pédonculées, puis fortement en massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; tarses de la même paire assez longs, à article 1 égal à 2-3 réunis. Ab- domen glabre, son segment en formant les 2/53, le dernier court et arrondi au bout. Episternums métathoraciques étroits, paral- lèles. Saillie mésosternale médiocrement large, inclinée, rétrécie en arrière, échancrée au bout. Saillie prosternale très-étroite. Corps allongé, hérissé de poils fins peu abondants.

(1) Je ne puis rien dire du dessous du corps, le seul exemplaire que j'aie à ina disposition étant collé sur du papier. IL est possible que les cavités coly- loïdes intermédiaires soient fermées, auquel cas le genre devrait être reporté dans le groupe suivant, immédiatement à la suite des PLANGONE.

(2) O0. Kruesleri, Pascoe, loc. cit. p. 231, pl. 11, f. 8. fœniata, Pascoe, Journ. of the Lino. Suc.; Zool. IX, p. 93.

(3) Syn. Cenaupyx Linné. Cazuiun, Fab., Oliv., Schœnh,

PYTHÉIDES. 533

Femelle : Antennes un peu plus courtes que le corps. 4er seg- ment abdominal au moins aussi long que les autres réunis, le de longueur normale, échancré en arrière et frangé de poils fauves couchés cachant les trois derniers; ceux-ci retroussés, très-courts, surtout le dernier.

Ce genre est d’un classement difficile. Les auteurs les plus récents le placent à côté des Cazzimus (1) du groupe des Molorchides, avec lesquels il a des rapports réels par suite de la structure de l'abdomen chez les femelles; mais, outre que son unique espèce (2) n’a guère le facies des CazLimus, ses hanches antérieures nullement anguleuses en dehors ne permettent pas de l'introduire parmi les Molorchides. Une fois exclue de ces derniers, je ne vois plus que le groupe actuel dans lequel elle puisse rentrer.

C'est un joli insecte de la Faune méditerranéenne, de taille mé- diocre, noir, avec le prothorax d'un rouge sanguin, et les élytres bleues ou vertes; le premier présente en avant et à sa base une bor- dure noire qui envahit toute sa surface chez quelques individus. C'est d'après cette variété que l'espèce a 6té décrite pour la première fois par Linné.

OBRIDA. A. Ware in Stoke’s Voy. 1; Append. p. 510,

Mâle : Tète peu saillante, penchée, plane entre les yeux; front transversal, oblique; joues légèrement allongées. Antennes assez robustes, filiformes, à articles 1 médiocre, en cône arqué, les suivants obconiques, 2-3 chacun plus court que 5, celui-ci et 6 égaux, 7-9 de moitié moins longs, égaux, 10-11 encore plus courts. Yeux mé- diocres, largement échancrés. Prothorax à peine aussi long que large, régulièrement ovalaire, tronqué à ses deux extrémités, fine- ment rebordé à sa base. Ecusson en triangle curviligne. Elÿtres assez convexes, courtes, une demi-fois plus longues que la tête et le prathorax réunis, parallèles, subtronquées à leur extrémité et munies de fines côtes saillantes. Pattes assez longues ; cuisses pédonculées à leur base, puis assez fortement en massue, les postérieures un peu plus longues que les élytres; tarses de la même paire à article 4 plus long que 2-3 réunis. Episternums métathoraciques assez larges. Saillie mésosternale étroite, verticale et tuberculeuse en avant.

(1) Voyez Mulsant, Col. d. France; Longic. p. 208; L. Fairmaire, Gener. d. Col. d’Eur.; Longic. p.150; J. Thomson, Syst. Cerambye. p. 152.M.J. Thomson termine son groupe des Lepturites vraies par les CaLLimus et les CARTALLUM, et met les Deizus et les Pyrseus en tête du groupe des Pythéites, qui vient à la suite, Mon opinion est, par conséquent, voisine de la sienne,

(2) Cer. ebulinus, Linné, Syst. nat. IH, p. 637 (Callid. ruficolle Fab., Oliv., Schœnh.).

534 LONGICORNES.

Saillie prosternale encore plus étroite, plane, tronquée en arrière. Corps oblong, villeux en dessous, hérissé de poils fins en dessus.

Femelle : Elle ne diffère du mâle que par ses formes plus massives et ses cuisses postérieures dépassant un peu moins les élytres.

M. A. White (i) a compris ce genre parmi les Clytides, et son opi- nion a 6lé adoptée par M. 3. Thomson (2). Mais il suffit de mettre son espèce typique (3) à côté des Tecocera et des SCHIZOPLEURUS, par les- quels débute le groupe suivant, pour voir qu’elle en est voisine. Elle en a la livrée, la vestiture et la sculpture des téguments, mais appar- tient au groupe actuel par suite de l'ouverture de ses cavités coty- loïdes intermédiaires. Elle est noire, avec les élytres d’un bleu foncé, et traversées dans leur milieu par une assez large bande d’un rouge fauve vif; la massue des quatre cuisses antérieures est de la même couleur; les articles 7-8 des antennes sont blancs. M. Pascoe en à décrit une seconde espèce (4) de forme encore plus courte, et chez laquelle la bande fauve des élytres est remplacée sur chacun de ces organes par une tache médiane de même couleur.

Groupe XXV. Déilides.

Ce groupe ne diffère du précédent que par un seul caractère, la fermeture en dehors des cavités cotyloïdes intermédiaires.

Ses deux premiers genres (SCHIZOPLEURUS, TELOCERA) avec la livrée et les élytres munies de côtes des OsripA, reproduisent deux des ca- ractères les plus essentiels des PyraEus et des BRACHYTRIA, à savoir l'échancrure des élytres à leur base et la grandeur de l'écusson, Les autres n’offrent rien de pareil et ont chacun leur livrée propre avec un air de famille.

Ces insectes sont tous petits et représentés en Europe par le genre

Dercus; les quatre autres genres qu'ils constituent sont dispersés à Ceylan, dans la Malaisie et dans l'Australie.

I. Elytres conjointement échancrées à leur base ; leurs épipleures échancrées également près des épaules; écusson assez grand, en triangle allongé.

Antennes faiblement épaissies au bout : Schizopleurus. terminées par une massue de3art. : Telocera.

Il. Elytres sans échancrure à leur base ni à leurs épipleures; écus- son au plus médiocre.

(1) Longic. of the Brit. Mus. p. 288.

(2) Syst. Cerambyc. p. 193.

(3) O. fascialis, À. White in Stoke, loc. cit. pl. 2, £. 4. (4) O. comata, Pascoe, The Journ, of Entom. If, p. 50.

DÉILIDES. 535

a Antennes en massue au bout; élytres épineuses en arrière. Yeux entiers; élytres non carénées latéralement: Bicon. échancrés; carénées : Plangone. aa Antennes à peine épaissies au bout: Deilus. Genre incertæ sedis : Eburophora.

+ SCHIZOPLEURUS.

Genre voisin des TELOCERA qui suivent et n’en différant que par les caractères que voici :

Femelle : Antennes plus robustes, filiformes, à articles 3-4 courts, égaux, obconiques, 5-8 beaucoup plus longs, subégaux, 9-11 plus courts, décroissant peu à peu, 41 arrondi au bout. Prothorax ré- gulièrement globoso-ovalaire, coupé carrément et finement rebordé à sa base. Elytres munies chacune de deux lignes saillantes très- distinctes; l'échancrure basilaire de leurs épipleures un peu moins profonde.

Par sa livrée, la seule espèce (1) du genre ressemble beaucoup à la Telocera Wollastonii. Elle habite l'Australie boréale et m'a été communiquée par M. G. A. Dohrn.

TELOCERA. A. Wire, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3,11, p.354.

Mâle : Tèie légèrement concave entre les antennes; front trans- versal, vertical; joues courtes. Antennes médiocrement robustes, atteignant les 3/4 des élytres, à articles 1 court, gros, en massue ar- quée, 3-4 subeylindriques, égaux, moins longs que les suivants, 5-8 subégaux, subauguleux au bout, 9-11 formant une forte massue déprimée et un peu en scie, 14 obliquement ovalaire. Yeux assez gros, fortement échancrés. Prothorax plus long que large, convexe, un peu rétréci à sa base, moins en avant, arrondi sur les cÔtés. Ecusson en triangle rectiligne allongé. Elytres médiocrement al- longées, planes sur le disque, parallèles, arrondies en arrière, con- jointement échancrées à leur base, avec leurs épaules saillantes; leurs épipleures fortement sinuées sous les épaules; celles-ci obtusément tuberculeuses. Pattes médiocres, peu robustes ; cuisses pédonculées à leur base, puis en massue fusiforme, les postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses médiocres, les postérieurs à ar-

(1) S. balleatus : Niger, nitidus, subtus dense pilosus supra sparsim hirsu- tus; capite prothoraceque sanguineis sat crebre punctatis ; elytris dense scro— biculatis, nitide cyaneis, fascia lata communi ante medium albo-teslacea. Long. 10 mill, Hab. Australià bor.

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536 LONGICORNES.

ticle 1 moins long que 2-3 réunis. 8e segment abdominal égal à 4, en triangle curviligne. Saillie mésosternale assez large, subhori- zontale, Saillie prosternale presque nulle. Corps assez allongé, linéaire, hérissé de longs poils fins.

Femelle : Plus grande que le mâle, mais, du reste, difficile à en distinguer. Il faut y regarder de près. pour voir qu'elle a les an- tennes un peu plus courtes, et le segment abdominal un peu plus long.

L'unique espèce (1) du genre est un très-joli petit insecte australien d'un beau bleu, avec la tête et les antennes noires, le prothorax d’un rouge fauve vif et une large bande transversale de même couleur un peu avant le sommet des élytres; ces organes sont très-Gensément ponctués et présentent chacun une ou deux faibles lignes saillantes. Parfois, surtout chez le mâle, les bords antérieur et postérieur du prothorax sont bleus sur une faible largeur,

BICON. Pascor, Proceed. of the Zool. Soc. 1866, p. 522.

Mâle : Tête munie d’un mince bourrelet intra-antennaire large- ment échancré ; front déclive, grand, en carré subéquilatéral, earéné sur ses bords latéraux; joues assez allongées. Antennes assez ro- bustes, atteignant le milieu des élytres, en massue au bout, à articles 1 médiocre, en cône arqué, 3 beaucoup plus long que les suivants, obconiques, ainsi qu'eux, 4-6 subégaux, 7 plus court et plus épais, 8-10 transversaux, cupuliformes, 44 ovalaire. Yeux petits, arrondis, entiers. Prothorax allongé, oblongo-cylindrique, assez largement et peu profondément échancré au milieu de sa base. Ecusson petit, en triangle curviligne. Elytres peu convexes, médiocrement allon- gées, parallèles, isolément et brièvement bi-épineuses au bout. Pattes courtes, assez robustes ; cuisses graduellement en massue, les postérieures beaucoup moins longues que les élytres; tarses de la mème paire courts, à article À un peu plus long que 2.—4+ segment abdominal assez grand. Episternums métathoraciques très-étroits, linéaires, Saillie mésosternale large, déclive en avant, horizontale en arrière. Saillie prosternale de largeur moyenne, fléchie posté- rieurement. Corps partiellement pubescent en dessous, glabre en dessus. Femelle inconnue.

Ce genre et le suivant se distinguent de tous ceux qui précèdent par l'intégrité de leurs yeux. Celui-ci ne comprend qu'une espèce (2)

(1) T. Wollastonii, À. White, loc. cit. avec une figure dans le texte. (2) B. sanguineus, Pascoe, loc, cit, pl, 41, £, 8.

DÉILIDES. 537

de la Malaisie, de taille médiocre, noire avec le prothorax en dessus et les élytres d’un beau rouge sanguin ; ces dernières ont leurs épi- pleures et leur extrémité sur une assez large étendue, noires; le des- sous du corps, sauf les trois derniers segments, est revêtu de poils d’un blanc grisâtre à reflets soyeux.

PLANGONE. J. Taows. Syst. Cerambyc. p. 154.

Tète courte, presque plane entre les antennes; front subvertical, transversal ; joues très-courtes, Antennes peu robustes, atteignant à peine le milieu des élytres, à articles 1 médiocre, relativement gros, subeylindrique, 2 égal à la moitié de 3, celui-ci et 4-6 longs, noueux au bout, égaux, 7 de moitié plus court, les suivants très-courts, for- mant une petite massue, 11 fortement arrondi au bout. Yeux petits, arrondis, entiers. Prothorax allongé, cylindrique, brusque- ment et fortement rétréci dans son cinquième basilaire. Ecusson petit, subquadrangulaire. Elytres peu convexes, parallèles et caré- nées latéralement dans les 4/5° de leur longueur, avec leurs épi- pleures verticales, rétrécies, échancrées et chacune bi-épineuse en arrière. Pattes peu robustes; cuisses subpédonculées à leur base, puis élargies en une massue elliptique et comprimée, les postérieures un peu plus courtes "que l’abdomen ; tarses de la même paire à ar- ticle 4 égal à 2-3 réunis. Saillie mésosternale transversale, verti- cale en avant, horizontale en arrière. Saillie prosternale étroite, arquée postérieurement. Corps assez allongé, en partie hispide. sexes inconnus.

Le genre ne comprend qu’une espèce (biseburata Thoms.) de Cey- lan, à peine de la taille des plus petits exemplaires du Deilus fugax d'Europe. Elle est d’un rougeâtre obscur et mat, finement alutacée sur le prothorax et couverte sur les élytres de fines aspérités pareilles à celles d’une râpe; chacun de ces organes présente deux litures ébur- nées, l’une humérale, oblique, l’autre médiane et transversale.

DEILUS,. A. Senv. Ann. d. l. Soc. entom, 1834, p. 73 ({). Mâle : Tète plane entre les yeux; front grand, déclive ; joues très- courtes. Antennes assez robustes, dépassant un peu le milieu des

élytres, à articles 4 médiocre, en cône arqué, les suivants obconiques, 3-5 subégaux, 6-10 décroissant et s'épaississant peu à peu, 11 oblongo-

(1) Syn. Cazzinium Oliv., Fab., Schænh., Germ. Necypaus? Rossi,

538 LONGICORNES,

ovalaire. Yeux médiocres, largement échancrés, Prothorax al- longé, cylindrique, un peu renflé latéralement dans son milieu, Ecusson en triangle curviligne transversal. Elytres allongées, dé- primées sur le disque, légèrement et peu à peu atténuées en arrière, subcalleuses avant leur extrémité, celle-ci étroitement tronquée. Pattes courtes; cuisses pédonculées à leur base, puis renflées en une massue ovalaire, les postérieures beaucoup plus courtes que l’ab- domen; tarses de la mème paire à article 1 égal à 2-3 réunis. Episternums métathoraciques étroits. Saillie mésosteruale large, déclive. Saillie prosternale beaucoup plus étroite, fléchie posté- rieurement. Corps allongé, svelte, revêtu de poils fins sublanu- gineux.

Femelle : À peine distincte du mâle par ses antennes un tant soit peu plus courtes.

Par sa forme générale, la seule espèce (1) qui compose ce genre rappelle certaines OEdémérides, comme l’a dit M. L. Fairmaire (2). Sa livrée est d'un bronzé obscur avec la base des articles intermédiaires des antennes et celle des cuisses d’un rouge fauve; en dessus ses téguments sont criblés de petits points enfoncés contigus et chacune de ses élytres présente une côte longitudinale obtuse et abrégée en arrière. Elle paraît être répandue tout autour de la Méditerranée et vit, dit-on, sur le Genista scoparia.

M. J. Thomson (3) a, seul jusqu'ici, reconnu les analogies les plus prochaines de cet insecte en le plaçant dans son groupe des Pythéides dont celui-ci n’est qu’un démembrement.

Note.

Le genre suivant, placé par M. A. White à la suite des BRACHYTRIA, appartient sans aucun doute soit au groupe actuel, soit au précédent.

EBUROPHORA. A. Wire, Longic. of the Brit. Mus. p. 332.

Antennes atténuées au bout, un peu plus longues que la moitié des élytres, à articles 5-7 plus longs que 3 et 4. Prothorax plus long que large, cylindrique, légèrement rétréci à ses deux extrémités. Elytres déprimées sur la suture, peu à peu rétrécies dans leur moi- tié postérieure, obtusément acuminées au bout, pourvues de taches éburnées. Pattes courtes ; cuisses légèrement en massue.

(1) Callid. fugaæ, Oliv. Entom, IV, 70, p. 30, pl. 6, £. 69 (Necyd.? ceram- boides Rossi).

(2) Gener. d, Col. d’Eur.; Longic. p. 155, 3) Syst. Cerambyc. p. 153.

TYPHOCÉSIDES. 539

L'espèce typique (1), originaire de l'Australie (Melbourne), est de la taille des PEmpsamacrA, d'un brun ferrugineux et ornée sur chaque élytre de quatre taches éburnées arrondies : une basilaire, deux ac- colées transversalement avant le milieu, la dernière post-médiane.

Grourez XXVI. Typhocésides,

Palpes très-courts, égaux; leur dernier article plus ou moins trian- gulaire. Mandibules courtes, arquées dès leur base, entières au bout. Tôte peu saillante; ses tubercules antennifères déprimés, à peine échancrés, joues très-courtes (BrxorEsTES excepté). Antennes de forme variable, mais jamais très-longues chez les mâles ni épais- sies à leur extrémité, Yeux fortement échancrés, latéraux. Pro- thorax tuberculé latéralement.— Ecusson assez petit, en triangle cur- viligne ou arrondi en arrière. Elytres le plus souvent courtes et larges, débordant en avant la base du prothorax. Pattes longues ; hanches antérieures globuleuses, non saillantes; leurs cavités coty- loïdes ouvertes en arrière; celles des intermédiaires ouvertes en dehors ; tarses postérieurs de longueur moyenne.— Episternums mé- tathoraciques médiocrement larges, parallèles, tronqués en arrière. Saillies mésosternale et prosternale de forme variable, plus ou moins larges. Corps en général large et court.

Je réunis dans ce groupe trois genres propres à l’Australie, créés par M. Pascoe et très-rares dans les collections. Deux d’entre eux (Ta- rnos, BixorEsTEs), par Ja brièveté et la largeur de leur forme générale, se rapprochent des Prothémides, mais leur sont complétement étran- gers par {ous leurs caractères essentiels. Tous trois ne peuvent entrer naturellement dans aucun des groupes qui précèdent ou qui suivent. Malgré les antennes et leur facies qui varient dans chacun d’eux, ils sont réellement assez homogènes.

I. Corps court et large ; saillie prosternäle tronquée en arrière. Antennes filiformes et un peu en scie : Taphos. sétacées, à art. 3-5 brièvement épineux : Typhocesis. II, oblong; saillie prosternale arquée en arrière : Bivorestes. Genre incertæ sedis : Hemesthocera.

TAPHOS. Pascor, The Journ. of Entom. II, p. 236.

Femelle : Dernier article des palpes assez fortement triangulaire. Tête finement sillonnée entre les yeux et ses tubercules antennifères;

(1) E. octoguttata, À. White, loc. cit, pl. 8, £. 7.

540 LONGICORNES.

front très-court, limité en bas par un profond sillon arqué; joues très-courtes. Antennes un peu plus longues que le corps, assez ro- bustes, glabres, mates, à articles 1 médiocre, en cône renversé, 8 un peu plus long que les suivants, ceux-ci subégaux; tous, moins 41, anguleux à leur sommet interne, 41 appendiculé dans son tiers ter- minal. Yeux médiocrement granulés, leur lobe inférieur gros. Prothorax transversal, un peu déprimé sur le disque, arrondi, inégal et brièvement tuberculé sur les côtés.— Elytres assez convexes, pres- que en toit, du double seulement plus longues que larges, parallèles, arrondies en arrière. Pattes assez longues, subégales ; cuisses li- néaires, les postérieures presque aussi longues que les élytres ; tarses courts, le 1°° article des postérieurs égal à 2-3 réunis.— Saillie mé- sosternale large, transversale, concave, déclive en avant, tronquée en arrière. Saillie prosternale assez large, plane, coupée verticale- ment et subbilobée à son extrémité. Corps court, large, glabre et brillant, Mâle inconnu.

Les yeux assez fortement granulés de l'unique espèce (1) de ce

genre m'ont fait hésiter assez longtemps sur la question de savoir si sa place ne serait pas parmi les Cérambycides vrais. D’un autre côté ses antennes qui ont la plus grande ressemblance avec celle des Apna- NASIUM, ont engagé, en dernier lieu, M. Pascoe (2) à la mettre immé- diatement à la suite de ces derniers. Je crois que sa place est dans le groupe actuel et non ailleurs. . Cet insecte est d'assez grande taille et reproduit la forme générale du Phaolus Macleayi du groupe des Prionides pæcilosomes, Sa livrée est d’un noir profond et brillant, sauf sur les antennes qui sont ma- tes; ses élytres sont couvertes à leur base de points enfoncés assez gros, mais médiocrement serrés, et qui finissent par disparaitre com- plétement à l'extrémité de ces organes.

TYPHOCESIS.

Pascoz, Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, I, p. 561.

Mâle : Dernier article des palpes médiocrement triangulaire.— Tête sillonnée depuis les yeux jusqu’au bas du front, faiblement concave entre lès antennes ; front et joues très-courts, le 4% vertical. An- tennes sétacées, ciliées en dessous à leur base, pubescentes dans leur moitié terminale, dépassant les élytres du tiers de leur longueur, à articles 4 médiocre, gros, en massue arquée, 3-5 noueux au bout et munis d'une fine épine externe, celui-là le plus long, 6-11 décroissant peu à peu. Yeux médiocres, verticaux, assez étroits, largement

a) T. aterrimus, Pascoe, loc. cit. pl. 11, f. 7. (2) Journ. of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 135.

TYPHOCÉSIDES. 541

échancrés. Prothorax subtransversal, muni sur le disque d'une dé- pression plane, triangulaire, à bords carénés en avant et sur les côtés ; fortement rétréci à sa base, obtusément denté sur les côtés en deçà de son milieu. Ecusson médiocre, arrondi en arrière. Elytres médiocrement convexes, courtes, subparallèles, arrondies à leur ex- trémité. Pattes longues et robustes ; cuisses en massue fusiforme, les postérieures beaucoup plus longues que les élytres; tarses peu robustes, les postérieurs médiocres, à article 4 plus grand que 2-3 réunis. segment abdominal court, largement arrondi en arrière. Saillie mésosternale large, subverticale en avant. Saillie pro- sternale plus étroite, plane, tronquée et subtuberculeuse en arrière. Corps large et court.

Femelle : Antennes dépassant faiblement les élytres.— Cuisses pos- térieures un peu moins robustes, Pareille, du reste, au mâle.

L'unique espèce (1) du genre est de taille moyenne et assez remar- quable par sa livrée d’un brun noirâtre un peu brillant en dessous, d’un noir mat en dessus, avec la moitié terminale des antennes et les tarses jaunes; ses élytres sont entourées partout, sauf à la base, d’une mince bordure de mème couleur et ornées chacune de deux étroites bandes d’un jaune translucide : l'une partant de l'épaule et se diri- geant en arrière et en dedans, l’autre médiane et oblique; ces orga- nes sont criblés de points enfoncés confluents plus gros en avant qu'en arrière.

BIXORESTES.

Pascog, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, XIX, p. 315 (2).

Dernier article des palpes légèrement triangulaire. Tête munie d'un faible bourrelet intra-antennaire non divisé ; front assez grand, déclive; joues un peu allongées. Antennes robustes, filiformes, un peu plus courtes que les élytres, à articles obconiques : 1 gros, mé- diocre, en massue arquée, 3 plus long que les suivants, 4-7 subégaux, 8-11 plus courts, décroissant peu à peu.— Yeux assez grands, forte- ment échancrés. Prothorax aussi long que large, cylindrico-ova- laire, faiblement resserré en avant et à sa base, obtusément tuberculé sur les côtés. Ecusson en triangle curviligne. Elytres médiocre- ment convexes, assez allongées, parallèles, arrondies en arrière. Pattes longues, surtout les postérieures ; cuisses peu à peu en massue; les postérieures de la longueur des élytres; tarses de la même paire assez grands, à article 4 un peu plus long que 2-3 réunis. Dernier segment abdominal un peu plus long que 4, rétréci et largement ar- rondi en arrière. Saillie mésosternale assez large, inclinée en ar-

(1) T. Macleayi, Pascoe, loc. cit. p. 562, pl. 23, f. 4; Port Denison. (2) Syn. Cuvrus, A. White, Longic, of the Brit. Mus. p. 267.

542 LONGICORNES.

rière. Saillie prosternale plus étroite, arquée postérieurement. Corps assez allongé, de largeur ordinaire, très-finement pubescent en dessous, presque glabre en dessus. Sexes inconnus.

M. A. White a placé l'unique espèce de ce genre parmi les CLvrus, sous le nom de €. doctus, mais elle n’a rien de commun avec les Cly- tides, comme le dit M. Pascoe, et malgré sa forme générale très-diffé- rente, me parait voisine des deux genres précédents. La livrée est d’un rouge ferrugineux mat, passant graduellement au noir sur les élytres qui sont ornées chacune de quatre taches calleuses et assez for- tement ponctuées d’un jaune clair, dessin qui a beaucoup d'analogie avec celui de la Typhocesis Macleayi ; ces organes sont sculptés comme chez cette dernière, mais plus fortement (1).

La patrie de cet insecte était jusqu'ici inconnue. M. A. White n’en dit rien; M. Pascoe le supposait originaire de l'Afrique australe; j'en ai vu plusieurs exemplaires dans une collection provenant de l’Aus- tralie orientale.,

Note.

Le genre suivant, que M. Pascoe (2) place immédiatement à la suite des Typnocesis, semble, en effet, appartenir au groupe actuel. Aux caractères que lui assigne M. Newman, j'ai ajouté quelques traits em- pruntés à la figure qu'a donnée M. A. White de son unique espèce.

HEMESTHOCERA. Newm. The Zoolog. 1850; Append. p. CXI.

Mâle? : Tête petite, penchée.— Antennes assez robustes, atténuées au bout, villeuses dans leur moitié basilaire (3). Yeux réniformes, non saillants. Prothorax aussi long que large, déprimé sur le dis- que, conique dans ses 4/5 antérieurs, rétréci à sa base; la partie coni- que munie d'une petite épine de chaque côté en arrière. Elytres courtes, planes, un peu rétrécies et munies d’une déclivité postérieure verticale, colleuses avant cette déclivité. Pattes longues, robustes; cuisses amincies à leur base, puis renflées en une forte massue fusi- forme, les postérieures dépassant fortement les élytres; tarses de la

(1) M, Pascoe pense que le Cerumbyæ interruptus d'Olivier (Entom. IV, 67, p. 35, pi. 17, f. 133) est une seconde espèce du genre, en quoi je suis tout-à- fait de son avis. Olivier ignorait la patrie de cet insecte, qui est probablement aussi de l'Australie.

(2) Journ, of the Linn. Soc.; Zool. IX, p. 136.

(3) M. Newman les indique comme plus courtes que le corps, ce qui montre qu'il n’a connu que la femelle, M. A. White, qui a figuré le mâle, les repré- seule comme seusiblement plus longues que les élytres.

Tr

TYPHOCÉSIDES. 543

même paire à article 4 notablement plus long que 2-3 réunis. Corps médiocrement allongé, large.

L'espèce typique (1) est australienne, de la taille de la Typhocesis Macleayi et presque aussi large. Sa livrée est noire et chacune de ses élytres est ornée d’une ligne calleuse, d’un blanc jaunâtre, submé- diane et qui, partant de la base, n’atteint pas tout à fait l'extrémité de ces organes; en dehors, près de son sommet, cette ligne est accom- pagnée d’une courte linéole de même nature.

(1) H. flavilinea, Newm. loc. cit.; A. White, Longic. of the Brit. Mus. pl. 6, f.2.

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TABLE ALPHABÉTIQUE

DES

FAMILLES, TRIBUS ET GENRES CONTENUS DANS CE VOLUME.

Acanthinodera. . , . , . . 83 AMIENS ste se ent Acanthophorus.. , . . . . 69 ANACANEIUR ES le se. ee AT Acanthoptera.. . . « . . « 327 ADACOIUS.. 7 + + « + + 174 Achryson. . « « « + « 252 ANATSTS a tee rech US AOITOTESE See 270 7e LUN Ancylodonta, . . . . . . . 375 Acimerus. « . + « « « + « 437 Ancyloprotus.. . . . . . . 57 ACMBOPS. « + + ee + «441 Ancistrotus. . . ... 1. 102 Acyphoderes., . . . . . . 505 Anisogaster. . . . . . . 391 AGYTUNRe se ds talon e etes MOD AMNISONHS du see. ee 7 A

AGHIDUE Rue mler eee .< + 466 Anoplium. «+ . « .. VRP) ANNEE ES M EN nee 348 Anoplodera.. . + . , . .…. 45 Æchmuthes. . . . . . . . D11 Anoploderma., . , . . . 27 Ægoprosopus.. + « + + n.… 191 ANOPLODERMIDES, , , « + « 25 Ægorhinus.. . . . . . . + 409 Anoplomerus., . . . . . . 279 Ægosoma. + + « + + « « » 154 ADÉBLOS ee eo os ee DL

Æsiotyche. . . . . . . . . 281 Anthophylax.. . . . . . . 443 Htbiora atenenresece te Al Aphanasium. . . . . . . . 369 Agaone.. «+ + « « ee Ur Aphiorhynchus.. . . . . . 411 Agapanthida. . , . . . . . 375 Aphneope. . + « + « + « » 422 Agapete. . : . « « ee + + 468 Aplagiognathus.. « . . « . 125 Agrianome.,. . + . « « + + 109 Anositesse. eu + she 0e EU ARIMENUB..... en eue nd07 Appula.. « . « . + « » « . 322 Akiptera.. « « + . . « .. 468 | Aprosictus.. . . . . . . . 382 Alcyopis. « « . . + + » + « 399 Apteraucobus. . . . . . . . 4 Allogaster, . . . .”. . « + 235 ATOS ele see ee tout Allotisis. . . . . . . . . 806 | Archétypus. . .. . . . 129

AIOCENUS a eur 1. mu ATRAIBUSs se + ee une 439 Alosterna.. à + + « . M ATIMASPESe + = «ee LA Amallopodes.,. , . . . . . 83 Aristogitus.. . . . . . . + 367 Ametrocephala,. . . . . . 420 AntENAR. » se 0e 7e 400

Coléoptères. Tome VII. 35

546

Asemum., . . . ABUATISE. + + Atelopteryx. . .

TABLE ALPHABÉTIQUE

ANENIZAUS cts

Atesta.. . . . . Atharsus., . . . Attelabus.. . . .

Atylostagma. . . . .

Aulacocerus. , . ,

Aulacopus.. . . . .

Autocrates., . . ,

Baladeva.. . . . .

Baralipton. . . . .

Bardistus. . , . .

Basitoxus. , . .

BOBIHB estate pue

Bethelium. . . .

BIO eee

BiNIAe eee Bixorestes. Blabinotus.. . . Blemmya.. . . . Brachopsis.. . .

Brachypteroma.. .

Brachyta.. . , Brachytria.. . .

Braderochus. . . .

Bromiades., . , . .

Brothylus. . . ,

G

Cacodacnus. . . Cacosceles. , , .

Callidiomorphus.… .

Callidiopis. . . ,

Callidiopsis. . , . . Callimoxys., . . .. DIIMUE ee

Callipogon.,. . .

Calliprason.. , , .

Ca SN

Callisphyris. . , ,

Calloctenus.. . .

Calocomus.. . . . . . Calpazia.. . ..

CANTHAROCNÉMIDES. . . .

Cantharocnemis. . . . Cantharoctenus., . . . Cantharoplatys.. . . . Capnolymma,, . . . . CAMES sers Cartallum. . . . . ..

CARURIO Ve re Tire

Catypnes.. . 5.

Centrocerum.. . . . . .

Centrodera.. . . . . .

Centrotoclytus. . . . , .

Cephalophis. . . . ..

CÉRAMBYCIDES. . ..

CÉR. ABERRANTS. . .

CÉR. VRAIS. . . . . A Aer

CÉR. VRAIS SYLVAINS. .

Cerambyx. . Cerasphorus. . . . Ceresium. . . . . .

…....

Ceroctenus.. , . . . . . Ceropogon. …« . : . . « . Chaodalis. . :. , . 1,

Damien eee

CRAN Ne cr

Cheloderus.. . . . , .

Chiasmetes ere

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Chlorethe:”s . 7.2. CHIONIAR- 0 ete

Chosropsis. , « «+ © + « «

Ghorotyse. . CIOpera 0. + «1: Closterus: . « . . » : Cluvia.ns nes Cnemoplites. . . . . . Coccoderus.. . . . . .

CRIEUUIG No ses C@lodon. Men ue

Cœnoplera. . . . . . . Colpoderus.. . . . . .

Compsams.".. , 0

Comusia.. . Conchopterus.

. . .

h .

Conothoram. , .". » +."

DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES.

Pages.

Coplocephalus. . . . . . . Coptocercus. . « . « « » Coploplerus. , . « « « « . Cordylomera.. . . . . SL

Corethroguster… .

223, 235,

Corlodera . , + « + + M Crinosoma. .. : . . : Criocephalus.,. . . . . . .

Criodion.

Crocidastus.…. + « « + + + » Cronodagus. . . . . . . «

Ctenosceli

Curius,. .

Sse 4 + 0 + +

Cyamophthalmus.. . . . Cycliopleurus.. . . . . . .

Cyriopalu

LÉGENDE OT

Cyrtognathus.. . . . . . . Cyrtonops. . . . . . . « Cyrtosternus. . « . « «+ «

Dal ecrire rnsdatere

Deilus. . Dejanira.

ONCE DEEE or à

De COMICS CE

Delocheilus.. . , . . . . . Demacidia. . . . . Demomisis.. « « « + + + + Dendroblaptus. . . . « . . Derancistrus. . « + + » + « Derobrachus. . + + : « « Desmocerus. « « « «+ « + + Deuteromma. . + « «

Dialeges. . : « « « « «+ Diatomocephala. . , . . .

Dicranops

Didymocantha. . . . . .

Dinoptera Dioclides. Diorus..

Diospides.

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Diosyris. 4 « « « + + + +

Diotima.

Diozodes.. « » » + + + « e Diploschema. . . . . . . ,

Disidæma

Dissacanthus.,. . . . , CRC

244 307 385 311 285

547

Pages.

Disgosternus. 0.2. 1... 153 Distichocera. . . . . . . . 514 Dodecosis. . . « « +. 398 Dœsus.. . + + + « 00161 Dolocerus. . . . : . +. 488 Dorcasomus. . . . . . « « 497 Dorycera.. + « + + + + + « 10 Dorysthenes. . . . . . . . 53 Ho mt SP tonne en Ut Drymo.. .. « + « + + + + 292 Drymochares.. . . . . . . 213 Dymasius. . . « ss «201 Dynamostes. . . . . . . . 196 DYNAMOSTIDES.. . . « « + + 196

E

Hatinisus ceci 401 EburiR rest ete e0s Eburida: . .... set. +, 949 Eburodacrys.. . . « . 296 Epurophora.=. ..... 538 Elaphidion.. . . . . . . . 300 HIADIUS--.. neue HS 150 Elateropsis... . : . 183 Ella. = = eue eee LU Eleuiho... "01 RUE Eligmoderma.. . . . . . . 338 Enaphalodes. . . . . . . . 278 Enchoptera.. . . . . . . . 416 Encyclops.....". 455 Engyum.. + » + + + : 335 Enoplocerus. . . . . . . 1D Enoploderes. . . . .. .. 430 Epania.. . «+ + + + + oo 484 Ephies.. . . . . + + + + + 453 Épithora.......1:.1.." 306 Ergates. . + . + + » ee 95 Erichsonia. . ... . . . . .… 24 ÉRICHSONIIDES, , « « « + + 28 ENOTbQUR, ss. seen UN Eroschema.. . . . . , . 516 Erythrestes. . . . . . . . 522 Erythroplatys. . . . . . . 11 Erythrus., « +.» . "1 021 Esmeralda.. .. . « + <" 178 Euristhea, .. . . « . « . ** 321

548 TABLE ALPHABÉTIQUE

Euryarthrum.. . . . . . , 526 | Hypermallus,, . . . . , . 302 EuryMerus... 1.112083 HSPhRUB- ie etes 2900 Eurynassa. , . . . . . « . 410 | HYPOCÉPHALIDES,. , . , 98 Eurypoda "un": 13" 148 Hypocephalus. . . . , . . "30 Euryptera. . . . . . . . . 454 | Hypœschrus.. . . . . . . 9218 Exeralar 1.0... . "988: | HYpomEnes.......-,-, +100 ERA SE Se cn ge JDD ND AVAIRIUS. #25... ei

GADTDIOR A tre 5 es 0 AT LEE CRTC CR 0: Ghaphalodes.. 1.1.0, 978 |" ICOSIUM. : 1... 1 MOD Gnathülea. .°.".1.."... "01981 IBIdIOn.-... 1 00

Gnathophorus. . . . . AR UMONIG Se etat ce tete ee El Gnomidolon. . . . .”,. . . 530 IMBTEUSS UN El GONVDIR eurent à 325 | Jotherium. . . . . . . . . 190 Gracilia..."... sa niet JUS IPS tien Grammicosum. , : . . . . 280 Isalium, . . .. os. 0. "385

Grammoptera. . . . . . . A5 | Jsarthron. . . . . . . . . 908 Gymnopterion. . . . . . . 487 ISChESR EE. ANUS ISoCerus. ut 51,559

H Isthmiade. , . . . . . . . 504

Hamadryades…. . . . . . . 188 J Hammaticherus.. . . , . . 9255

Hargium.. . ..... .... 428 | Judolia. . .., .. : : . AS HEFUEpEx.-". 7. 2.0, .,70 8996

Heliomanss.…. , 486 L Hemesthocera. . , . . . . 542 HOMMES ne ses ie 327 Lachnopterus.. , . . , . . 964

Hephæstion, , . ..,.,. 474 | Lamyracantha. . . . , . . 314 Hephialtes.. . ... . . , . 4146 Lampromerus. , . , , . , 350 HerMeMUs SG Ne CHAT Lampropterus.. . . , , . . 489 Hesperophanes.. . . , . . 9273 Loptideat, "5. 4." 048l

HéAtHOAIS sr. 2m... 10912 DEPIDIAI TS ed, rat tete AD Heterachthes. . . , , , , . 333 HIMOZOtA..".2.2 50,0, 001000 Heterogaster.. . , . ., « 351 Linomius. . , . . , . , , 486 Heterolepis.. . . . . . 381 LONGICORNES, . .., 5

Hexoplon.. . , . . . , . , 330 Longipalpus . . . , . . . 363 Holacanthus. , . , . . . . 314 Lophosternus..…. . . . . , , 51 HOIONOIDE Vite. tm et RD LPROSIB ame mncecte oO HOIOPIONUS.. ever. sh 001 Lylibœum,-....1.1,1.N08 Homalomelas., . , , , , , 525

RODHAErER Ars ect M Hoplocerambyx.. . , . , . 260

Hoplopieryæ. , . . . . . . A84 Macrodontia.:. . . . . "178 Hoploscelis.. .….. ...",,., 138 MAULONES Sr 00e . M5

DES

Macrotoma,.. . . « .

Malacomacrus, . . . .

Malacopterus.. . . . Mallaspis.. , , . . . Mallocera. . , . . , Malloderes. . , . . . Mallodon.. . . . . . Mallodonhoplus.. . , Mallodonopsis. . . . MHSSICUE Une teen

Mastododera. , . , . .

Mecosarthron.. . . * Mecynopus.,. , . , . Megacælus.. . . . .

Megaproctus, . , . . . MORODIS rer se cie

Mephritus. . . . . . Merionœæda.. . . , « Meropachys. . . . .

Meroscelisus.,. , . . ,

Merostenus.. , . . , Mesoclastus.. . . « . Metopocælus., . . . Melopocoilus. . . ., Microplophorus.. . , Micropsalis.. , , , . MigdouB er. 2e Minaderus.. , . .«, Miopteryx. . . . . . Molorchus. . . . . . Monacantha. . . , . Monodesmus.. . . . Myrsus. , . . + . «

Mysterie.. . . . , . . Mystrosa 201.2.

Mythodes. : . . .. Myzomorphus. , . .

Navosoma. . . . . . .

Necydalis. 5." Necydalopsis.. . , . Neocerambyx.. , . ,

NEOCDNUS ee

Neoleptura.. , . . , Neoprion.. . . . ,.

FAMILLES, TRIBUS ET GENRES,

Neostenus, . . « . . Nephalius. , ., .... Nephithea, . . . . . .. Nepiodes.. . . . . . NIOIas. er...

NiOphigenes ss 1e + «6 "Nivellia... . . . . ….

NOMA nr rees ss: eût NOMeNUS ER... 0.0

Nothopleurus. , . . . . . Nothophysis. . . . . . . . Nothorhina . . . . . ds NOUS. le iles INyelipela.”. "7", 5... NyPhasia. 7... 1e NYBSICUBS F0... s. o

DGSE be Obrium sTehatedetole OŒlemin:. "1.5 Cp: COUR EM ER ee sd. OGIORIONE Se. Mere .. Odontocera.. . . . . . Œdecnema. . rent (Ge CRETE EEE

Œmona.s. 17702 ..

CIGREONUS NE ME Te CHRTIUS

OMAN ET CE. Omophæna.. . . . . . AD OMOIRRUSS EN 7 Ci Onchomerus. . . . . . .. ORCOIUS TL Oncopternr." 1.144 ONE EE NS Re Onneltes-rir emo OpHistomie ture OPATYOPSS On Opisognathus.. . . . . . Opletocera. .... . 40 (0) 630 ORSQUS RU Nue . Oregostoma. . . . . . ON (UD) nepecr PCR (0166 CE

550 TABLE ALPHABÉTIQUE Pages

Orthomegas. . . . . . HP RtesanthrIus, ss... 0 Orthosoma.. . . . . . . . 145 Piezocera. .*. , ... (HALL SR NTEE e 61 FOURS atemetemams ere (NE ER ee SEE 434 | Pithocles.. . . . , . . CNT SR 897 |: Plangone. - .… . ...... Oxycoleus. . . . . …... 484 | Platygnathus.,. . . . Oxylymmas. +. +. 500 Platynocera. . . . . Oxymagis. à 388 | Plectromerus.. . . . OxvmITUs. "0 0 443 | Plocæderus. . , . . OxvhlNs En, 463 Plutonesthes., . . . Oxypleurus. . . . . . , . 214 | Pneumida. . . . . .

Pœcilosoma, . . . .

p Polyarthron. . . . .

ROIVOZA eee Pachydissus. . . . . . . . 265 POLthER. Pachylocerus.. . . . . . . 519 Praxithea, . . . . . Pachypleura. . . . . . . . 155 Prinobius. . . . . . pe Pie rte ds os Mate PRIONIDES. . .. andros0s. « « + » + + + » ) Pantomallus. . . . . . . . 286 RAIONCABHPRANTS. PADhOYA. 2... 7.0 346 PRION, VRAIS; 4% HÉNANATAL ete sr aie 22 | PRION, VRAIS SOUTER- PARANDRIDES, « » « « « « « 21 RAINS.. . . . . .. Paraphus. . . . . . . .. 51 | PRION. VRAIS SYLVAINS. . Pasyphile. . . . ... . . . 508 | PRION. VRAIS PŒCILO- Pempsamacra. . . . . . . 530 SOMMES ES Rire du NS Pentomacrus. . . . ... ... 397 Prionapterus.. , . , . Peribœum.. ..,....,.. 919 Prionidium.…. . . « « .. Petalodes.. . , . . tete NOTE Prionocalus. . . . . . Phacodes, . . . . . see DATI Prionomma. . . . .

HIDE er es ere 408 Phantazoderus, . . . . : . 466 Phaolus, . . . . tee |) | NT TIRER 7) Phlyctænodes. . . . . . . 373 Phœdinus. . . ... . . . . 465 Phœnicocerus.. . . . . .. 241 Phoracantha. . . . . . . . 303 Phormesium,. . . . . . . 335 Phrynocris.. . , + + + + + 226 Phygopoda. . . . . . . . 509 Phyllomorpha, . . . . . . 169 Phymatioderus.. . . . . . 287 Physodroma. . . . . . . . 406 Physopleurus. . . . . . . 120 PIDLOM. ere ee tete vs 001 Pidonia. . . ,.. . . . . «+ A45

Prionoplus.. . .1. 0.

Prionus, .. . + s Priotyrannus.. . . . Prosphilus.. . . . .

Prosternodes.. , . . . .

RrOSYPE: "ee te ee

Prothema. . . . . .

Psalidocoptus. . . . . .

Psalidognathus.. . . ,

Psebium.. . . . « ,

Pseudoleptura, , . . . . . Psilomorpha.. . . . , .

Psygmatocerus., . . Pyresthes. . . . . . Pyrgotes.. . . , . .

Pyrocalymma. . . . . .

Pyrodes, « : . , . + «

DES

Pyrotrichus, . , . Pythèus. .. .", . .

Remphan, , . Rhabdium. . .

Rhagiomorpha, .

Rhagium.. . Rhamnusium. . Rhaphipodus.. Rhatymoscelis. Rhesus.

Rhinophthalmus.

Rhinotragus. .

.

Rhipidocerus.. , . Rhodocharis. , .

Rhytidodera, . Rhysium.. . Romaleum. .

Sagridola, , .

Saphanus. . . .

Sarmydus, . . Scaphinus. . . Sceleocantha, .

SCÉLÉOCANTHIDES.

Schizopleurus.

FAMILLES, TRIBUS ET GENRES.

Sclerocerus. . , « +

Scolecobrotus. Sebasmia. . ,

Selenoplera. . . . . .

Semnus, « . « DITIB eee Sinolus.. . .

Sisyrium.. . .

Skeletodes.. . .

Solenophorus. .

Solenoptera, . . .

Sulimnia.. , .

Spathopygus.. .

Sphærion, , . Sphecogaster. . Sphenostethus. SPONDYLIDES, .

Pages. 455 529

551

Pages,

Spondylis. . . . . . . . . 198 Stenhomalus. . . . 362 Stenocorus.. . . . . . . . 428 Stenoderus. . . . . . . 406,412 Stenodontes, . . . . . + + 493 Stenopeplus. . . . 287 Stenophantes. . . . . . . 394 Stenopterus. , . . 485 Stenorhopalus. . . . . . Lrb) Sianurai-.. «+... + set 0 Sthelenus, . . . . , . 494 Stictosomus, . , . . . . . 144 Stizocera. atte 322 Strangalia. , . . . « . . . 450 Stromatium. . . . . are MODEL Strongylaspis. . . . . . . 4100 Strongylurus., . . . . . . 385 SIVUÜCENS.. tr. el Sybilla.s 5 , ss, 465 SYTOUMS à ere 0 ee 526 DYLIEUES este + 410 SYDIIUES encre ED

T

MADDOS res se # . 539 Tapinolachnus. ss. « 265 Taurotagus. . . « . . 249 TÉISpOS ee Eee ets ant Télotera.. us 539 Temnopis, . s . , 220 Tenebrio.. . . . . 22 Tephantes. . . . . . . . 949 Teraschema. . . . 253 Terpnissas . : ., .... 924 Tessaromma. . . RL) Tetracantha. . . 379 Tetraommatus. . Let Tetropium.. . : . . .. . 208 THAUMASIDES,. « , + . « + + 194 Thaumasus, Ce . 195 Tharsatssss sms ton 302 DhDPIS res neue . 9308 DOTAN IS es ts ee rua te 470 DTADUS AS Ge dame eee 80 MILDOPS : 68 Tomopterus. , . . . . . . 509

552 TABLE ALPHABÉTIQUE DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES.

Torneutes. . . Toxeutes.. . Toxotus. . . Trachelorachis. Tragosoma.. Tricheops. , . Trichocnemis. . Trichoderes. . Trichoferus. . Trichomallus.. Trichomesia. Trichophorus.

.

CS

MR MR

TRICTÉNOTOMIDES.. 1

Trictenotoma.. , . . . . . 3 Trigonarthris. . , . ,, . 445

Trigonotarsis.

Anirathyss nr ra

Tritocosmia. . Tritomacrus. . Tropisss s « «

Tropocalymma. .

Tryphocaria. . Tylonotus. . .

TYDHOCESIS.e +06 1.

Typocerus. . .

Udeterus, , . . Ulochætes. « , .

Utopia.. . . .

——_—

Xaurus. , ,

Xestia. . ,

ss. M5 Xixuthrus. .

CR D 1 Xoanodera. .

.. 407 Xylosteus, ,

ste 906 Xypeta. ..

410 Xystœnan .

. . 409 Xystrocera, 4 303 ° « 9396 . « 540

.. A5 Zamium. . .

ZATAES es

Zathecus.. .

Zatrephus. .

110 Zoedia.. . .

478 Zoodes.. . .

Zorion., .

FIN DU TOME HUITIÈME.

Vadonia.. , ,,

w’'

Westhwoodia. . .

BAR-SUR-SEINE. IMP, SAILLARD.

Uracanthus. , ., CFO ee «à

Pages. 390 245

382

(CSATYUL -VIHL SHONYNHANOD 22/04) ‘aogid oun,p saouepuodap same so] j9 soSeuuosiod so juasambol 9j Sutow no snjd enb uojes ‘sooueusauoo Xne auuor10d01d 39 JAI 2119 1op ‘mayse un suep “no ‘aouoqis nenbsnf jo apnynye ‘sos08 ‘sinoosip ‘UOU9e ‘UQUY (sanoÎ sou 9p 9110] -SIQ,] 9P 19 SIMDU SOU 9p Je} J00) 1oy904ddex sa] quoanod sjt ‘ogpnooz snjd ej juoanos ‘oymbrue] suep saSeuuosiod sano 1ostmd op nait ne : sonbreuiep syafns sin] 9p jofns 7 inod sanaqne So[ 19p1e801 awgu 2p nad “sosoquared amquo ‘mb 09) ‘xna sou snos Jossed 9s ap quata inb J9 aquosoid asouo aun Jnod onb ‘jaiqqui ou al ‘ouStoj9-son jafqo un anod ‘Jourdsur qu ‘anus tu qnod au uQ ‘some aujenb-j$ura sindep onb ganoud9 J1eA8 1 au uo 1 onb ‘onbnogyed eweu ef tu ‘otol aug e7 ‘uois -so1dxo owueu e sKojdue À sd j10p ou uo ‘sue J8uTA B À [I 9AIIIE XN9U98J NO 9]({R9I9E JNOWAUQAY anbjonb ap no ‘asnalnaleu NO 2SN91094 21NJUIAB AUNP 11991 à] qrey uonbs1o[ ‘uosies atom ef ed ‘251X2 JLND JexuLp osop ey onb axyouu À .u 19 ‘oSeuuosiod uos 9p uorn1)SU09 19 a1a792e1e9 9] red san brput SauI0Q Sa] SUEP IOUMOJUOI 9S Iu2W2]SOPOU 110P tHoEuo *aIp28e1) 2P SAULT Sap NO SOI S9P. IRJSUL] & ‘SQuuUOISSed SJUAUIANOU SalJNe,P JOIAI 9S NO ‘9U99S PJ ANS 12K OUI] JUOUUIIA SAJU2P}UO9 no SJU2PJU09 SUrR)199 enb J107 8 JU0P 152) ‘[Puu0sI9d qexes snou nb juowaueA9 UN,P AWWO9 ‘I9SUEIY 27108 SE nes Le] FE sanou mb juowou9a9 un.p uou?d apr

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RE CECI cs

AUDINET- SERVILLE, ez-résétnd de Le Lost Entmotogique Membre de plusturs dacétes s2vehtes ratonales et étrançgéres. OMTHOPTÈRES, NÉVROPTÈRES HEIDÈANPTÈRES).

AUDOUTS, /rofèsreus-Mlménisérateur du Muséum. Mnbre de plusieurs Jodëtés sevmnles nationales et émangeres, {ANNEMIDES).

BIBRON, déde -Waturaliste au Muscun,

collaborateur de M Duméril poules Reptiles ,

BOISDUVAL, Pemnbre de plusieurs Sociétés davantes, nationales et étrange es auteur de ‘Entomologie de l'Astrolabe, ‘Icones des Lépidoptères d'Europe, 4 #1 aune deada: gascar, ele. ele. (LÉPIDOP TÈRES ).

DE BLAINVILLE, #Yemére de l'Instilut, lrofésseur-Aiméristrateur de Muséum d'Histoire Naturlle, rofesseur à la Faculté des Setences, ste. (MOLLUSQUES ).

DE BREBISSON, YWemnêre de plusteurs Joctért savantes, auteur des Mousses el de la Flore de Normandie.(PLANTES CRYPTOGAMES ).

À DE CANDOLLE, de Ges-ve{BOTANIQUE)

CUVIER Fr), #emre se LrstiluliCÉTACES).

DEJFAN (le conte /ret'génénal fur défiance, (COLEGYTÈRES }.

DESMAKEST, Pemôre correscondentde

| | AL. ll | (

Lénsttat, Propèsseur de Zoclogie & Lcole vecrenure d'Aljèrt, (POISSONS). >

COLLABORATEURS,

CL CARAGEUIDES ET INSECTES APTÈRES).

MM. DUMÉRLL, onbre di ‘'nstihut, Prfésreur- dtménistrateur du Maséar d'Histoire Natu- relle, L'rpfèsseur à l'Ecole de Médecine, ele ele. (REPTILES).

LACORDAIRE, Masrerideste - voyageur, Membre de la Société Æntomulugiquestte, (INTRODUCTION À L'ENTOMOLOGIE ).

HUO'T, déorocir . * BRONGNIART | DELAFOSSE |

LESSON, bre correspondant de l'nstitut Lrofésseur à Hochefrt, ele: (200PHNTES #TVERS), || MACQUART, Pérecleur du Duséum de

Lille; auteur des Viptères du Nord de la France, 840. éd. (DIPTÈRES). s

MILNE- EDWARS , /v/ésvreur d'istoire : Watarelle, Membre de diverses Joctètés vavantes, eté… ete. (CRUSTACÉS).

LE PELETIER DE SAINT-FARGEAU, résident Le la Société Entomologique, auteur de la Monographie des Tenthrédines, el. ele. (IYMÉNOPTÈRES).

SPACH, déde - Naturadiste aux Muséum. (MLANTES PHANÉRO GAMES).

WALCKENAER, Wenbre de lPiektul: travers sur des Arachrides, ele, de:

MINÉRALOGIE

CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION.

| Zes Suites à Buffon /ormeront 76 volumes tn-8° environ, inprimés avec plus grand soir etiour beau papier; ce nombre pa - suffisant pour donner d ensembte doute l'étendue convenable, Chaque as var sectupant depyts lorg- temps de da parte que lu est confie, l'édieursera à méfie de publier en pet der &mps dx dotalilé des traités dont secomposera cette utile’ collection .

À partir de: janoir 1834, 1 Paraitra a peuprés tous les mois un. volume 4-0? accompagné de léoraisons d'environ 10 planches noires ou colorties.

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